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vendredi 10 février 2017

Marine Le Pen et le plafond de verre. Épisode 6


Le plafond de verre ! Quel plafond de verre ?

Dimanche 5 février 2017 : en guise de clôture d'assises de son parti à Lyon, Marine Le Pen présente son programme de campagne en vue de la présidentielle et des législatives du printemps 2017.

Pour ne rien vous cacher, j'ai hésité un petit moment : en ce premier dimanche du mois, les musées parisiens sont ouverts à tous les vents, de même que - en principe - les Champs-Elysées sont livrés aux piétons. Et comme il ne pleut pas, je me dis qu'une petite descente à pieds des Champs...

Donc, j'hésite, et ce, d'autant plus que j'ai un enregistreur assez performant qui me permet de regarder en différé les émissions de télévision qui m'intéressent... Et puis, non, j'ai déjà une flopée de "pass" des principaux musées parisiens (tiens donc, le pass du Grand Palais expire bientôt, après une formidable saison 2016-2017 : les grands peintres mexicains, Hergé, un peintre portugais dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, entre autres...).

Donc, je passe le dimanche 5 février dans mes pantoufles. À la télévision, on annonce partout un embouteillage de meetings à Lyon, ce même jour.

Benoît Hamon peut être crédité d'une indéniable qualité : il nous a débarrassés  du "roquet catalan", non pas que j'aie un problème avec les Catalans (ces immenses artistes que furent Gaudí, Tápies et Dalí n'étaient pas catalans peut-être ?), mais le Manuel V., vous savez ? le monsieur qui voulait voir plus de "blancos" sur les marchés de sa ville, Evry, je m'étais promis de sabler le champagne le jour où il disparaîtrait du paysage politique français, et, pour l'heure, c'est presque fait !

À la Mutualité, l'autre dimanche, Benoît Hamon a fait un bon discours. Je dirais même que c'est un des meilleurs discours que j'aie entendus dans la bouche d'un leader socialiste, ces dernières années - en clair depuis Ségolène Royal en 2007 -, le seul problème étant qu'il ne se soit agi que d'un discours d'investiture clôturant une kermesse socialiste, là où l'on était en droit d'attendre celui d'un futur président de la République. Pour le costume de "moi président", Hamon repassera !

J'ai déjà dit, sur ce blog, tout le mal que je pensais de Jean-Luc Mélenchon, cet apparatchik socialiste qui aimerait se faire passer pour un barbudo cubain ou vénézuélien, alors qu'il a passé le clair de sa carrière de politicard à pantoufler au Sénat !  Il n'empêche que, par honnêteté intellectuelle, je dois avouer que j'ai trouvé son intervention lyonnaise assez brillante, quoique trop philosophique, et ce, malgré cette névrose anti-le-Pen qui commence à se voir comme le nez au milieu de la figure, et qui se traduit par un tropisme qui va finir par devenir gênant (cf. je me produis en meeting là où Le Pen se produit en meeting ; je n'hésite pas à singer les slogans du FN, comme La France apaisée, repeinte en France insoumise, etc.)... Entre nous, la ficelle est devenue un peu trop grosse, et cette espèce de "marquage à la culotte" pratiquée par Mélenchon sur Marine Le Pen devrait, bientôt, passionner les férus de psychanalyse !

Du coup, à trop vouloir coller aux basques de Marine Le Pen, Mélenchon s'est, lui-même, abîmé dans la bagatelle et le futile, réduisant un propos, certes, brillant, en un simple happening dont le public risque de ne retenir que le gadget constitué par cet amusant "hologramme" !

Emmanuel Macron ? Macron ! Le chéri de ces dames, à en croire l'hebdomadaire Paris Match, qui est en train de le "cramer" en l'affichant toutes les trois semaines en Une du magazine, histoire de convaincre les Français qu'il ne s'agit que d'une baudruche pleine de vent, gonflée - cf. la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf - de suffisance et entièrement pilotée par les médias  !

Voir l'ex-secrétaire général de l'Elysée et ex-ministre de l'Économie de François Hollande jouer les perdreaux de l'année et tenter de se faire passer pour un oisillon tombé du nid vous laisse pantois. Le comble est qu'il y ait des gens suffisamment amnésiques pour voir dans cette marionnette toute imbue d'elle-même - et observant des pauses, toutes les trois phrases, histoire de s'admirer dans le grand écran - la perle rare et le sauveur de l'Humanité que la France attendrait depuis si longtemps ! 

Macron, je l'ai zappé au bout de dix minutes. Plus creux et plus insipide que lui, tu meurs !

Arrive l'allocution de Marine Le Pen. Elle, je l'attendais au tournant, après tout ce que j'ai déjà écrit à son sujet sur ce même blog et après tout ce qu'elle a pu déclarer lors d'interventions publiques précédentes. Mais, surtout, j'attendais de voir la forme concrète - programmatique et organique - que prendrait le slogan "Au nom du peuple !".

Je l'ai, donc, écoutée in extenso, et j'avoue que je n'ai pas été déçu, ce qui a justifié que je lui adresse un petit courrier, dont je reproduis, ci-dessous, la substance...
(…) 
Et pourquoi, donc, sous prétexte que je serais marqué très à gauche (soit à la gauche de Besancenot, Poutou,  Arthaud et Cie), je m’interdirais de dire du bien d’un discours de la présidente, voire d’un membre du Front National ? 
Il fut un temps où mes amis m’auraient lynché pour moins que ça, mais depuis qu’ils lisent mes différents blogs, ils savent que j’ai une conception très élastique (en fait scientifique) de la notion de liberté d’esprit. Or la science, contrairement à la politique, est tout sauf dogmatique ! 
Le fait est que, d’un point de vue purement objectif, donc scientifique, à ce jour, de tous les candidats à la présidentielle d’avril/mai prochains, celui/celle qui a livré le meilleur discours, le plus concis, le plus pertinent, le plus consistant, c’est la ci-devant présidente du Front National. Pourquoi ne pas l’admettre en toute objectivité ? (...) 
Par ailleurs (…), lorsqu’on évoque le gigantesque merdier qu’est devenu le monde, avec des pays méthodiquement détruits ou ramenés au Moyen-Âge par les ingérences étrangères, notamment celles de l’OTAN, un seul parti politique français peut s’enorgueillir de n’avoir aucune goutte de sang libyen, ni africain, ni arabe sur les mains, et c’est le Front National, et cette vérité-là, il faudra bien la marteler sur tous les tons durant les deux campagnes (présidentielle et législatives) qui s’annoncent. C’est, en tout cas, l’argument majeur que j’oppose à tous les Africains de France, encore nombreux, qui me balancent systématiquement le souverain poncif du « FN  parti xénophobe »… 
À cela, je réponds simplement que les autres (partis) ne sont peut-être pas xénophobes, en tout cas, pas officiellement, mais, en attendant, la droite, la gauche, Eva Joly et EELV, Mélenchon, et même Ségolène Royal… ont abondamment approuvé l’expédition coloniale de l’OTAN en Libye, voire pas mal d’autres barbouzardises en Afrique (Côte d’Ivoire), en Syrie et ailleurs, avec pour conséquence notable ces flots absolument hallucinants d’abrutis et de crétins se payant la traversée vers « l’Eldorado européen »  via les Balkans, ou sur des  coquilles de noix à travers cet immense cimetière qu’est devenue la Méditerranée  ! 
Finalement, après mûre réflexion sur un prétendu « plafond de verre » (…), je suis parvenu à la conclusion que ledit plafond existe bel et bien, et qu’il est principalement incarné par la « grande » presse, je veux dire ceux dont le métier est d’informer le public. C’est simple, dans aucun compte-rendu je ne retrouve la substance du discours entendu l’autre dimanche à Lyon. C’est tout bonnement hallucinant ! (...)

Ceux qui voudraient connaître l'intégralité du courrier adressé à la présidente du Front National n'auront qu'à le lui réclamer ! Après tout, rien ne lui interdit de le rendre public...

Retour sur le dernier paragraphe, à savoir que "ledit plafond de verre existe bel et bien, et qu'il est principalement incarné par la "grande presse", celle qui est censée informer le public, à en croire moult déclarations à caractère déontologique, que les journalistes nous serinent à la moindre occasion.

Le fait est que, dans son discours de lancement de campagne, Marine Le Pen a lâché (au moins) deux bombes, du type de celles qui devraient faire sauter au plafond tout analyste politique digne de ce nom.

Et là, dois-je avouer que je n'ai même pas été surpris par le spectacle offert par nos informateurs professionnels ?

Un exemple ?

Prenez la Une et quelques pages intérieures de ce "grand" quotidien (minuscule par le tirage, mais on est en France !, néanmoins "grand" par la notoriété) : Libération, dans sa présentation de la prestation de Marine Le Pen à Lyon (captures d'écran).


En un mot, du blablabli-blablabla à la sauce Libération, avec ces jeux de mots vasouillards censés amuser le quidam mais visant surtout à masquer le vide sidéral de l'absence d'analyse.

Nous y reviendrons.

Me voilà sur le site du quotidien La Croix. Mes visiteurs ne connaissant pas la France ont juste besoin de savoir qu'il s'agit d'un quotidien d'obédience catholique, ainsi que son nom le suggère. Même impression de grande misère intellectuelle.

Je passe sur les coquilles et autres bourdes syntaxiques ainsi que sur la médiocre ponctuation (voir première image ci-dessous).


À y regarder de plus près, le papier de La Croix ne provient pas du journal mais de l'AFP, la "prestigieuse" Agence France Presse. Sur le moment, je me dis que l'AFP est devenue bien pauvre, en livrant à ses clients des papiers aussi mal foutus, qu'on croirait rédigés par des stagiaires candidats au certificat d'études primaires.

Du coup, déformation professionnelle obligeant, je ne résiste pas au plaisir de soumettre cet article à une petite analyse de texte, en colorant les passages selon une certaine typologie, et je me promets d'adresser deux petits courriers, tant à la direction du quotidien La Croix, qu'à celle de la "prestigieuse" Agence France Presse.



Synthèse : 


À suivre...


Lectures : 1  - 2  -  3  -  4

(Par parenthèse, mes articles datés de l'année 2011, sur la Libye, sont ceux qui m'ont valu la plus grosse affluence de visiteurs du monde entier...)




mercredi 1 février 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femelle Alpha - Episode 5


Dernier cours avant la quille de Noël. 

Plus que quelques minutes avant que la cloche ne retentisse ; tandis que les élèves commencent à ranger leurs affaires, j'inscris au tableau noir une première série de mots, que je dispose volontairement en losange :
    Cosa
Cuba
 Nostra

 Kosher

À cela, j'ajoute la liste suivante : Cuba - Ségolène Royal - synchronie - diachronie.

Tout le monde s'empresse de noter l'ensemble des mots et j'avoue ressentir de la satisfaction devant l'absence absolue de questions (stupides) dans le genre : "Mais, monsieur, qu'est-ce que ça veut dire ?". Ils ont parfaitement compris ce que j'attendais d'eux.

La sonnette retentit, marquant le début des vacances dites de Noël.

Entre temps, j'étais tombé, dans un kiosque à journaux, sur un numéro spécial du magazine Historia. Tiens donc ! Il est consacré à Cuba !

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Bien évidemment, je me jette sur la table des matières, et là, grosse déception : il me semble qu'il manque quelque chose : il y a bien un chapitre sur Fulgencio Batista, suivi d'un autre sur la Révolution castriste, mais, comment dire ? Entre Batista et Castro, il semble bien qu'il y ait un trou, et quel trou !

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En fait, l'explication de ce phénomène se trouve coincée dans un coin, sous la forme d'un petit paragraphe d'à peine deux cent quatre-vingt-quinze (295) mots :
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 "En 1946, Meyer Lansky organise à La Havane une conférence réunissant les représentants des principales familles italo-américaines dont Lucky Luciano, qui, d'Italie, reste le "parrain des parrains..."
Et là, on s'étrangle presque : Meyer Lansky ? Lucky Luciano ? Le lecteur a-t-il seulement une idée du pedigree de ces deux personnages, hormis le fait que le second nommé fût considéré dans l'article comme étant le "parrain des parrains", Al Capone ayant disparu en 1947 ? D'où me vient, donc, cette désagréable impression que l'auteur du texte, un certain Vincent Bloch, de l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), a bâclé son travail ?

Du coup, je me félicite de l'initiative que j'ai prise en soumettant aux élèves la liste de mots susmentionnée, et je me délecte par avance de l'effet que leurs recherches, notamment en ligne, ne vont pas manquer de susciter.

Et une coïncidence chassant l'autre, ne voilà-t-il pas qu'en cet hiver 2016-2017, le Cirque Phénix, basé sur la Pelouse de Reuilly, au sud de Paris, héberge une compagnie circassienne venue tout droit de Cuba ?

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Je dois avouer qu'à chaque fois qu'il m'arrive de traverser cette esplanade abondamment garnie de chapiteaux, située en bordure du périphérique parisien, je ne puis m'empêcher d'imaginer ce qui se passerait si, d'aventure, un lion échappé de sa cage déboulait subitement au milieu des visiteurs ! Il est vrai que le cirque Phénix n'a pas d'animaux ; mais ses voisins de pelouse en ont bien, eux, notamment des lions, dont les vocalises intempestives vous stressent un tantinet...

Par parenthèse, les artistes cubains sont rentrés chez eux, après plusieurs mois passés chez Phénix, et, autant que je sache, pas un seul d'entre eux n'a fait défection !