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mardi 15 octobre 2019

Sémantique de la désinformation #17


Épisode §17. Jan Vermeer van Delft et la laitière "islamique"


Cette fois, ça va être très court (côté texte) en la forme d'une histoire (presque) sans paroles.

Ce qui suit devrait intéresser les férus de muséographie, et tout particulièrement les aficionados de peinture.

Il se trouve que tout bon connaisseur de la peinture flamande a dû noter la profusion de coiffes en tous genres arborées par les femmes chez Van Eyck, Heck, Memling, Van der Weyden, Vermeer, et d'autres comme l'Italien Bronzino, l'Allemand Holbein, ou le Français Georges de la Tour, avec ses fameux 'Tricheurs' ou ses 'Diseuses de bonne aventure'.

Il semble toutefois que la plus célèbre de ces femmes au "voile", euh... (forcément) islamique soit cette personne reproduite à des milliards d'exemplaires sur les pots de yaourt d'une célèbre marque française, la fameuse laitière islamique peinte par Jan Vermeer.

Dans la rubrique "Rions un peu", voici une petite galerie de portraits de femmes affublées du fameux "voile" (forcément) "islamique".

Jan Vermeer van Delft, La laitière (forcément) islamique 

 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
Bébés (forcément) islamiques



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jeudi 21 juin 2018

Philologie, philosophie, retour sur une imposture bien française, et qui dure...


Les visiteurs de ce blog qui ne connaissent pas la France doivent savoir que tous les ans, vers la mi-juin, les élèves de fin d'études secondaires passent ce qu'on appelle ici le BAC, abréviation de Baccalauréat, l'équivalent de l'allemand "Abitur" ou "Matura", passage obligé vers l'université et les études supérieures en général.

Et là, à chaque fois, la première épreuve porte sur ce qu'on appelle ici la "philosophie", et à chaque fois, les sujets ressemblent à ça :
Toute vérité est-elle définitive ?
La culture nous rend-elle plus humain ?
L'existence peut-elle être trompeuse ?
Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
La société moderne nous rend-t-elle insensible à l'art ?
Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?

Par parenthèse, en ce qui concerne le deuxième sujet, je m'étonne de l'absence du pluriel à "humain". Parce que moi, j'aurais, en bonne logique, écrit "...nous rend-elle plus humains ?".

Pourquoi écrire "humains", allez-vous me demander ?

Vous ne voyez pas pourquoi ? Patience ! On y reviendra tout à l'heure.

Commençons par un commentaire sur les sujets, et là, je me contenterai de citer un intervenant sur le site du quotidien "Le Monde", avec la réponse d'un des modérateurs du site, qui doit être professeur de philosophie.
Copernic, désert, Galileo Galilei, inquisition, lybique, Monod, philologie, philosophie, Sartre, Théodore, Tribunal, BAC, baccalauréat, lycée, terminale, université, Parcours, Sup, Blanquer

"La vérité, le bonheur, blabla...". C'est que l'internaute a mille fois raison, tant les sujets se ressemblent d'une année sur l'autre !

Mais pourquoi diable les sujets du BAC-Philo se ressemblent-ils autant, d'année en année ?

Le fait est qu'en France, on appelle cela "philosophie", alors qu'en toute rigueur sémantique, on devrait parler de "philologie", une discipline universitaire malheureusement tombée en désuétude de nos jours.

Du coup, tout le monde, ici (en France), persiste à confondre le "logos" (le discours) - cf. φιλολογία : amour des lettres -  et la "sophia"/σοφία  (la connaissance).

Les Allemands disent, par exemple : ich weiß : je sais, du verbe 'wissen' : savoir, de la même famille, évidemment, que  "Wissenschaft" : la Science. Et partant, on a 'die Weisheit' : la sagesse (= la connaissance ; pensons à 'l'arbre de la sagesse' de la Genèse...) ; 'der Weise' : le sage (celui qui sait des choses).

Par conséquent, en s'appuyant sur la sémantique de l'Allemand, on comprend qu'amour de la connaissance signifie littéralement amour de (= appétence pour) la science, donc amour de la sagesse, les deux étant liés.

Et partant, on en déduit que la philosophie est une discipline authentiquement scientifique.

Par ailleurs, on peut savoir des choses sans nécessairement devoir en parler, comme c'est largement vérifié dans les pratiques ésotériques, où celui qui en savait le plus était presque toujours celui qui en disait le moins. Je me souviens fort bien d'une interview du maître luthier Etienne Vatelot, avouant à l'intervieweur qu'il s'enfermait à double tour dans son laboratoire pour touiller les vernis dont il enduisait violons, alti et violoncelles, histoire de ne pas se laisser espionner, pas même par son entourage (!), imitant en cela son propre père, à qui il a dû littéralement extorquer ses secrets de fabrication. Chez les Vatelot, la connaissance, ça se méritait, et l'apprenti devait faire ses preuves, fût-il le fils du maître des lieux !

Voyez les anciens Egyptiens : les archéologues ont-ils découvert un seul traité sur l'art d'embaumer les morts ? Bien sûr que non ! Les savants de l'époque ont disparu avec tous leurs secrets.

Le problème est que, de nos jours, les imposteurs ont pignon sur rue, qui se baptisent "philosophes" tout simplement par ce qu'ils défilent devant les micros des radios ou les caméras de télévision en parlant beaucoup, généralement pour aligner des banalités, qu'ils agrémentent de citations du type : "Nietsche disait...", ou encore : "Dans tel ouvrage, Tocqueville explique que... et blablabli, et blablabla...", tant il est vrai que nos "philosophes" d'aujourd'hui sont absolument incapables de mettre un pied devant l'autre sans devoir s'appuyer sur ces inévitables béquilles que sont les "grands anciens", qu'on cite à tire-larigot, simple exercice de compilation de concepts amassés ça et là, avec virtuosité, certes, mais cela fait plutôt penser à la virtuosité de bons manieurs de bonneteau, jonglant avec les mots comme d'autres bonimenteurs de foire jonglent avec les gobelets pour gruger le gogo de passage.

Pour ma part, je me souviens fort bien de ce grand philologue français : Jean-Paul Sartre, coutumier des interviewes radiodiffusées, et tout particulièrement d'une célèbre émission, aujourd'hui disparue : Radioscopie. Il faut dire que Sartre était un virtuose de la manipulation verbale ; pas du tout désagréable à entendre, du reste, mais tout sauf un amoureux de la connaissance, lui qui n'était qu'un littéraire !

En revanche, je vous citerai quelqu'un que je tiens personnellement pour être un des deux plus grands philosophes français du siècle dernier (l'autre étant Albert Schweitzer, déjà évoqué ailleurs sur ce blog), tant son érudition scientifique était immense : Théodore Monod, un authentique amoureux de la connaissance, lui : naturaliste, géographe, géologue, botaniste, grand voyageur, qui a dû arpenter je ne sais combien de fois ce qu'il appelait "le désert libyque", et même poète à ses heures. Un véritable homme de science, en un mot, un philosophe.  

Mon avis sur les sujets de "philologie" au BAC ? Je les trouve inintéresants, plats, sans relief. Et, par ailleurs, ils permettent de bien comprendre les vraies raisons du marasme existant dans l'Université française, les élèves sortant du lycée étant généralement très mal préparés aux études universitaires dans l'acception la plus large du terme "université", comme "univers" !

Le fait est que, pour maîtriser un tant soit peu le monde universitaire, il faut préalablement acquérir un bagage conséquent en termes de culture générale, j'allais dire "universelle" mais ce serait excessif !

Ça tombe bien : il est question de "culture" dans le deuxième sujet mentionné plus haut : "La culture nous rend-elle plus humains ?". Il se trouve que je tiens particulièrement à ce pluriel !

Entre nous, qu'est-ce qu'une "culture" sinon la production d'une collectivité, et ce, au moins à deux niveaux : dans le temps et dans l'espace ?

Il s'ensuit que notre culture ne saurait être une création individuelle, même si, à titre individuel, les plus inventifs d'entre nous peuvent y contribuer. Le fait est que nous en héritons de nos ancêtres (cf. à commencer par la langue maternelle) ainsi que de l'environnement social dans lequel nous évoluons.

C'est, donc, ensemble - je veux dire dans le cadre d'une société humaine - que nous sommes censés devenir humains. Les exemples fameux des enfants dits "sauvages" sont là pour nous rappeler qu'un petit humain élevé parmi des animaux aura du mal à tenir debout, à manger avec fourchette, cuiller ou baguettes, à faire ses besoins proprement, voire tout simplement à parler, toutes activités acquises au sein du groupe social constitué par les parents, amis, pairs, etc.

La question évoquée (cf. sujet n° 2) est, donc, mal formulée ; et c'est ce que j'aurais probablement rédigé en introduction à ma dissertation si j'avais eu à passer mon BAC cette année...

Et tout le reste est à l'avenant : vérité, amour, travail, liberté..., rien que des généralités que les élèves sont censés débiter en les truffant de citations... Le blabla habituel !

Mais j'en entends qui vont me demander : "Et ce serait quoi, selon vous, un bon sujet de PHILOSOPHIE au BAC ?".

Quelque chose qui relèverait, précisément, de la culture générale, et conviendrait à des élèves ayant une grande appétence pour la connaissance en général, et pour les sciences en particulier. Et comme il s'agit de culture générale, la chose n'est pas censée avoir été étudiée en classe durant l'année scolaire, ce qui va nous permettre d'identifier précisément qui détient de la culture générale et qui en manque cruellement.

Je vais vous suggérer un sujet, pris au hasard ; ça tient en trois mots : 
                             Eppure si muove!
J'imagine sans mal les élèves découvrant ce sujet, jamais abordé en classe, et commençant à s'arracher les cheveux !

Les plus nombreux des élèves, parmi lesquels se retrouveront les moins studieux (ou les plus stupides, imaginons certains adorateurs de la Playstation et des jeux vidéo...) vont commencer par s'interroger sur la langue. Parce qu'en plus, ce n'est même pas du français ! Au secours !

Mais vous aurez aussi un petit noyau dur d'élèves un peu plus futés que les autres, et qui, soit sauront immédiatement de quoi il retourne, soit reconnaîtront la langue et se livreront à des déductions judicieuses.

La langue ? C'est de l'italien. Mettons que l'on ne sache pas ce que signifie "eppure" ; mais "si muove" devrait vous faire penser à "se mouvoir", non ? 

"Il ou elle bouge...", mais oui, bien sûr  ! "Et pourtant, elle bouge !", ou "Et pourtant, elle tourne !". Ben oui : Galilée, lors du fameux procès en abjuration que lui fait l'Inquisition Catholique. Il renonce à toutes ses thèses scientifiques, notamment sur le système solaire et les planètes, et aurait tout de même murmuré dans sa barbe : "Et pourtant, elle tourne (la Terre autour du soleil) !". 

Il y a une pratique courante, que je n'applique pas à ce blog, obligatoire lorsque vous faites paraître un article dans une revue d'un certain standing, consistant à introduire votre article avec deux choses : un chapeau (résumé) et une liste de mots-clés (en anglais keywords).

Alors, imaginons que l'un ou l'autre élève applique cette méthode et introduise son travail par un résumé.

On a notre résumé : Galileo Galilei contraint de se dédire devant le Tribunal de l'Inquisition - qui lui promettait le bûcher dans le cas contraire - tout en se persuadant qu'un jour, les faits lui donneraient raison.

Quant aux mots-clés, un bon élève de Terminale avec un peu de culture générale devrait mentionner l'Inquisition Romaine ainsi que des noms comme Copernic, sans oublier des concepts comme astronomie, géocentrisme, héliocentrisme.

Un bon résumé introductif et les mots-clés qu'il faut, et j'estime que l'élève doit avoir au moins la moyenne. Nul besoin de connaître les dates par coeur. L'essentiel est ailleurs.

En clair, nous avons là un authentique sujet de Philo...sophie au BAC, susceptible de mobiliser tout ce qu'un élève moyennement studieux devrait pouvoir développer sur une question importante concernant la lente et irréversible décadence d'une Eglise Catholique jusque là toute puissante (ça commence par des considérations purement techniques autour de la rotondité de la Terre et de sa "non-centralité" au sein de l'Univers, pour aboutir, fort logiquement, à une "disputatio" autour de la religion catholique et de ses dogmes...) et qui allait voir son pouvoir sans cesse contesté par toute une gamme de courants qualifiés d'hérétiques - cf. Martin Luther et la Réforme protestante en Allemagne, les Cathares en France... -, alors même que, parallèlement à ces soubresauts idéologiques, s 'opéraient - ou s'étaient opérées - les premières grandes découvertes tant en géographie (Magellan, Christophe Collomb...) qu'en astronomie (Copernic), zoologie, etc., le tout sous la pression de quelques personnalités remarquables, notamment des savants et inventeurs prenant souvent le risque physique de finir sur un bûcher pour avoir osé contrecarrer l'idéologie dominante.

Et lorsqu'on évoque la déconfiture inexorable de la dictature de l'Eglise, il ne faut pas oublier le rôle décisif joué par de grands artistes, à l'instar de ceux de la Renaissance (soit un bon siècle avant Galileo Galilei) avec le retour à l'Antiquité gréco-romaine, dont tout le monde a pu voir que ses références étaient païennes, c'est-à-dire aux antipodes de la culture de la feuille de vigne ! (1)

On résume ? 
BAC, baccalauréat, Copernic, désert, Galileo Galilei, inquisition, lybique, lycée, Monod, Renaissance, Vermeer, philologie, philosophie, Sartre, Sup, terminale, Théodore, Tribunal, université, van, delft

Imaginons que je sois le ministre de l'Éducation Nationale de quelque pays actuel ; prenons par exemple la France. Après moult concertations, je convaincs les lycéens et leurs parents de la nécessité de supprimer l'épreuve de philosophie du BAC, voire la discipline dite "philo" en Terminale. Et je m'apprête à récolter, dans la foulée, des myriades de protestations incantatoires de la part des groupes de pression habituels, en tête desquels on aura les syndicats d'enseignants, que je vais m'empresser de rassurer en instaurant immédiatement une discipline dite "culture générale" et enseignée dès la Sixième des collèges. Et c'est cette matière qui remplacera la "philo" au BAC ; de quoi réjouir tous les profs de philo, dont il faudra décupler les effectifs, dès lors que la discipline - étendue à l'histoire des sciences, des courants idéologiques, religieux, politiques, artistiques... - occupera les élèves sur la totalité de leur parcours dans le secondaire, soit sur sept années au lieu d'une seule.

Et là vous verriez arriver à l'Université des sujets disposant du bagage culturel minimum pour affronter des disciplines aussi exigeantes que les Lettres, le Droit, l'Économie, l'Histoire, la Géographie, la Sociologie, etc., disciplines que l'on regroupe généralement sous le label "Sciences Humaines".

Mais comme je ne suis pas (complètement) idiot, j'entends d'ici l'objection : "Mais monsieur, il y a déjà un enseignement de l'Histoire, de la Géographie, de la Physique, des Sciences Naturelles... au collège et au lycée !".

J'entends bien les arguments, et j'y répondrai en prenant quelques exemples. Commençons par Archimède, abordé en physique au collège (tout corps plongé dans un liquide subit une poussée...), de même que Pythagore est abordé en maths (un célèbre théorème sur les côtés du triangle rectangle). Question : connaissez-vous beaucoup de profs de physique et de maths qui inscrivent les découvertes des savants grecs, babyloniens et autres dans le contexte historique de l'époque ? Pour mémoire, Archimède était bien à Syracuse lors d'un fameux siège de la ville. Qui en parle ? Le prof d'histoire, et plutôt vers la Sixième ou la Cinquième, soit tout au début du collège. 

Un autre exemple : les suites arithmétiques, déjà pratiquées du temps d'Archimède : je place 'x' grains de riz sur la première case d'un échiquier, le double sur la deuxième case... combien de grains de riz sur la case de rang 'n' ? Entre nous, connaissez-vous beaucoup de profs de maths qui commencent par instruire leurs élèves sur les conditions de vie et l'ambiance intellectuelle et politique régnant dans la Grèce antique ou l'Egypte pharaonique, chez les Perses ou les Indiens... ?

Dernier exemple : trouvez-moi un futur bachelier 'S' (scientifique) qui connaisse l'origine du zéro !

Et c'est bien là le problème : au collège et au lycée, chaque prof enseigne son bout de matière dans son coin, et très peu nombreux sont ceux qui ont une vision "globale", pour être pompeux, je dirais "holistique", des disciplines. Le résultat en est que les plus brillants de nos lycéens (sur un plan purement technique, ceux qui s'orientent vers la filière dite royale 'S' : maths, physique, chimie...) sont souvent, par ailleurs, phénoménalement incultes dès que l'on sort de leur domaine de confort ou de spécialité.

Par parenthèse, faites la liste des détenteurs/trices d'un Prix Nobel, et vous constaterez qu'ils proviennent, à peu près tous, de l'Université ; je veux dire qu'il n'y figure pas un seul ingénieur ! C'est particulièrement vrai en France, ce pays où l'on voue, pourtant, un véritable culte à ce qu'on appelle, ici, les Grandes Écoles d'Ingénieurs. Toujours est-il que c'est encore à l'Université que s'acquiert la quintessence de la connaissance et de la culture. Et, histoire d'enfoncer le clou, rappelons que le titre de docteur ne s'acquiert qu'à l'Université et qu'il est situé bien au-dessus (BAC + 8 ss.) de celui d'ingénieur (BAC + 5).

Cela dit, ne rêvons pas ; en France, les pesanteurs sociologiques et corporatistes sont très fortes (2), et d'ici à ce que quelque chose de patent survienne au BAC, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts, et tant pis pour tous ces brillants bacheliers qui vont connaître échec sur échec dans le supérieur (surtout en Sciences Humaines) faute d'un équipement intellectuel et méthodologique conséquent. (3)

J'en parle d'autant plus volontiers que j'ai été (aussi) professeur à domicile, ce qui veut dire que l'on (les parents) m'appelait quand tout semblait foutu ! Et là, je déconcertais toujours mes sujets en leur posant des questions sans le moindre rapport (apparent) avec le sacro-saint programme. Ah le programme ! 

Je revois encore cette jeune fille de bonne famille (cf. le grand ensemble haussmannien sur l'Avenue Foch, à Paris, en face de la 'FAC Dauphine'). Le programme du BAC (anglais) comportait divers sujets, dont la question de l'immigration. Il y avait dans la liste des auteurs un grand écrivain états-unien, dont on pouvait supposer qu'il fût d'origine européenne (mais ne le sont-ils pas dans leur immense majorité ?), ce qui m'a amené à interroger la jeune fille sur Ellis Island

- Ellis Island ?, me rétorque-t-elle, je n'en ai aucune idée ! Mais ce n'est pas dans le programme ! - Oui, et alors ! lui ai-je répondu. Et si vous ne savez pas ce que c'est, il va falloir combler cette lacune dare-dare ! - Mais ce n'est pas dans le programme ! s'énerve-t-elle. Et moi de m'énerver à mon tour : - Ecoutez, si je suis là, c'est parce que vous avez souhaité que quelqu'un vous aide pour le BAC, non !? Alors, vous faites ce que je vous dis ! Et sachez, en tout cas, que pour tout migrant partant pour les Etats-Unis depuis l'Europe, à une certaine époque, le voyage se faisait par bateau, et aboutissait inévitablement à Ellis Island... Vous comprenez pourquoi ça peut être important ?

Je l'ai, donc, invitée à se documenter sur la Statue de la Liberté sur Liberty Island, conçue par un Français (ce qui ne figurait pas au programme !), mais, surtout, située non loin d'un autre îlot, au milieu de la baie de New York, îlot hébergeant un célèbre centre de tri des immigrants venus d'Europe... Je lui ai aussi parlé d'un fameux film de Charlie Chaplin.

Les semaines passent. Et puis, un jour, le téléphone sonne. Je reconnais la voix toute excitée de la jeune fille, hurlant presque, à m'arracher le tympan : "Je l'ai eu, je l'ai eu !"

- Vous avez eu quoi ? lui demandé-je perfidement ? - Mais le BAC ! Et vous savez quoi ? À l'oral d'anglais, je suis tombée sur le récit de quelqu'un qui raconte son arrivée à New York, après avoir traversé l'Atlantique sur un paquebot, pour atterrir à Ellis Island, subir tous les tests... L'examinatrice m'a félicitée pour ma culture générale. Elle n'en revenait pas. C'est que vous en savez des choses, mademoiselle ! m'a-t-elle dit, en me félicitant.

Ils disent comment déjà, les "jeunes" : LOL ? Ou encore M.D.R. (mort de rire) ? Et dire que tout cela n'était pas vraiment au programme ! 

By the way, par parenthèse, il me vient à l'esprit un autre sujet pour le BAC philo, et celui-là tient en un seul mot :

Nazca (4)



(1) Si vous ne comprenez pas l'allusion à la feuille de vigne, lisez la Genèse et le bannissement d'Adam et Eve du Jardin d'Eden... Sinon, il y a là un article à ne pas mettre forcément entre toutes les mains, et dont j'ai retiré l'image qui suit, une image somme toute archi-conventionnelle, pour qui visite régulièrement les musées (maintenant ; ce n'était [n'est] pas forcément le cas autrefois, ni partout dans le monde !).

Source
(2) Il y a quelques années maintenant, la Ville de Paris (Bertrand Delanoé en est le maire) lance une grande campagne de concertation pour aménager intelligemment les activités périscolaires l'après-midi. Dans leur immense majorité, les parents d'élèves approuvent l'initiative. Le projet est sur le point d'aboutir quand... les enseignants se mettent en grève, pour quelles raisons ? On ne sait toujours pas ! 

Citation :
Pour SUD Éducation, qui n’a jamais été dupe des intentions de l’administration et de la mairie et de leur consultation truquée, il est indispensable de s’opposer à un projet qui, non seulement ne répond en rien aux revendications de réduction du temps de travail, d’amélioration des rythmes scolaires et des conditions de scolarité, mais aussi porte en lui les germes de sacrés dangers pour l’école primaire (dans ses rapports à la municipalité et aux marchands divers), pour les personnels (flexibilité du temps de travail, statut, temps de concertation), pour les relations entre les enseignants et les parents, pour les animateurs municipaux (avec un service sur 6 jours !) et, bien sûr, pour les élèves qui feraient les frais de cette dégradation.
Je rappelle que cela se passe en 2002-2003 et ss. Pour ma part, je suis à l'époque en contact étroit avec plein de familles parisiennes. Il faut quand même savoir que la municipalité avait eu l'outrecuidance de se rapprocher de "sponsors" privés pour encadrer certaines activités, à l'instar de la maison Yamaha, pressentie pour fournir des claviers électroniques aux écoles parisiennes. Introduire de la pratique musicale à l'école ? Quelle idée saugrenue aux yeux de nos syndicats, qui parlent, dans leur tract, de "marchands divers". Il est aussi question de "consultation truquée"... Ben oui, quoi ?! Consulter les parents d'élèves sur l'avenir de leurs enfants, quelle drôle d'idée !!!

(3) Paris IX-Dauphine passe pour l'université parisienne la plus cotée, avec ses 80 % de réussite en licence dans les temps impartis (soit une licence en trois ans). La plupart des autres FACs font beaucoup moins bien, forcément. Pourtant, 80 % de réussite, ça veut dire qu'un étudiant sur cinq n'obtient pas sa licence dans les trois années imparties, soit 20 % d'échec. Imaginez un peu un chirurgien qui tuerait 20 % de ses patients, ou un aéroport sur lequel un décollage ou un atterrissage sur cinq se traduirait par un crash ! Juste inimaginable, n'est-il pas ? Tandis qu'à l'université, on s'accommode bien d'un petit 80 % de réussite en licence, et ce, malgré des conditions d'accès particulièrement sélectives !

(4) Ce site péruvien était déjà assez fascinant ; mais dans la rubrique "C'est nouveau, ça vient de sortir...", il semble que l'on en ait découvert un autre, encore plus ancien, encore plus extraordinaire, le tout en recourant à des drones. Un tel sujet, proposé au BAC, est censé récompenser ceux des élèves qui se tiennent au courant des actualités, au détriment de tous ces "faux branchés" passant l'essentiel de leur temps avec le nez sur un écran à consulter Facetruc ou Instamachin...


Nota beneAristarque de Samos (Grèce, Samos 310-230 av. J.-C.). Astronome. Pense que la terre tourne sur elle-même et autour du soleil. Calcule la distance à la terre de la lune et du soleil.

mercredi 24 août 2016

France : psychodrame autour d'un gadget vestimentaire nommé 'Burkini' ou quand, décidément, les cons osent tout!


Août 2016. La France vit sous la psychose des attentats ; les touristes étrangers désertent les hôtels et les stations balnéaires, de grandes manifestations culturelles ou traditionnelles, comme la braderie de Lille, sont purement et simplement annulées..., et c'est le moment que choisit une petite clique de politicards, de politicardes et de pseudo-intellectuels pour essayer de rallumer une guerre perdue d'avance autour d'un accessoire vestimentaire nommé 'Burkini'. Et moi de penser : "Ah, les cons !"

Il faut dire qu'un certain nombre de maires, notamment dans le sud de la France, vous savez ? dans ces stations balnéaires si prisées des cheikhs et des émirs des principautés du Golfe arabo-persique, ces nababs à qui l'on déroule volontiers le tapis rouge quand il s'agit de privatiser une plage publique à leur intention exclusive, qui ont acheté une bonne partie des Champs-Elysées et du quartier avoisinant, dont les épouses se pavanent volontiers en compagnie de leurs nombreux gardes du corps dans les beaux quartiers (voyez l'Avenue Montaigne ou la Place Vendôme), pour y acheter moult robes de grands couturiers, montres, colifichets et parures de luxe, sans oublier ceci :

arrêté_baigneuse_burka_burkini_Cannes_dieudonné_france_hidjab_Ingres_islam_laïcité_Nice_niqab_odalisque_religion_Vermeer_voile_valls_hollande_salafism_salafiste_mosquée_conseil_etat

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Les connaisseurs auront reconnu un 'Carré Cartier' suivi de deux 'Carrés Hermès' ; prix moyen autour de 400 euros. Entre nous, quelqu'un pourrait-il me dire ce qu'il adviendrait de ces accessoires vestimentaires s'il n'y avait pas toutes ces bourgeoises arabes, pakistanaises et autres orientales ? 

Ce matin même, j'écoutais, à la radio, l'interview d'un ancien magistrat français, énonçant du haut de sa morgue et de sa suffisance d'"être supérieur chargé de civiliser le reste du monde" combien il était essentiel de sauver ces pauvres femmes manipulées par les intégristes (vous avez compris qu'ils ne pouvaient être que musulmans...), et imposer les règles du 'vivre ensemble' (vous avez compris que, dans leur esprit, il s'agissait plutôt du 'vivre comme eux !'), et patati et patata. Et moi de penser : "Et dire que ce pauvre homme est juriste de formation, comme quoi, il a bien fait de quitter ce métier pour se lancer dans la politique !".

Il se trouve simplement que l'on dispense aux élèves des collèges de France et de Navarre (je suis à l'aise pour en parler puisque je l'ai fait) une discipline baptisée ECJS (Education Civique Juridique et Sociale) consistant en une compilation de principes fondamentaux régissant l'organisation sociale et politique dans ce qu'il est convenu d'appeler des pays civilisés. Nos petits collégiens et collégiennes apprennent à cette occasion des notions fondamentales comme la présomption d'innocence en matière pénale, l'exigence du contradictoire dans toute procédure juridictionnelle, les droits de la défense... ainsi que l'égalité de tous devant la loi, autrement dit, que la loi doit être la même pour tous.

Il se trouve, par ailleurs que, dans mes jeunes années, disons dès le collège, les professeurs de français insistaient toujours sur une règle méthodologique simple : face à une dissertation, la première chose à faire est de bien définir les termes du sujet, de manière à ne pas commettre le fameux "hors sujet".

Le sujet ? Ce fameux "burkini".

Entre nous, est-il besoin de sortir d'Oxford ou de Harvard pour comprendre qu'il s'agit là d'un néologisme tout récent, n'importe quel(le) collégien(ne) comprenant instantanément qu'il s'agit de la fusion entre 'burk' et 'kini' ? Ledit collégien ou ladite collégienne se livrant à une recherche rapide sur l'Internet découvrirait rapidement que l'invention vient d'Australie et qu'il s'agit - mais comment aurait-il pu en être autrement ? - d'une marque déposée

Du reste, quand on examine l'objet, on constate rapidement que son appellation est quelque peu usurpée, dès lors que le 'burk' est censé renvoyer à 'burka', cagoule composée d'un grillage camouflant le visage des femmes afghanes et d'elles seules, alors même que le fameux burkini ne camoufle nullement le visage de celles qui le portent.

L'essentiel, ici, est de comprendre qu'il en va du 'burkini' comme des 'Ray Ban', du 'bic' ou du 'fridigaire', dès lors que toutes les lunettes de soleil ne sont pas des 'Ray Ban', pas plus que tous les stylos à bille sont des 'Bic' ni tous les réfrigérateurs des 'Frigidaire' !

Vous avez compris que toutes les tenues de bain recouvrant la tête des femmes ne sont pas des 'Burkinis', pas plus que toutes les chaussures de sport ne sont des 'Nike' ni des 'Asics', ni tous les stylos à bille des 'Bics' !

Autant dire que si la petite clique d'intellectuels de pacotille, de politicards débiles - excusez le pléonasme - de juristes et de journalistes ayant manifestement séché les cours d'ECJS au collège, dans leur jeunesse, étaient moins stupides, je veux dire moins CONS, ils réaliseraient qu'une interdiction du 'burkini', contrevient au principe fondamental de l'égalité devant la loi en visant nommément une marque de vêtements.

On peut, en effet, imaginer que tout burkini qui se respecte est facilement identifiable à l'aide d'une étiquette comme on en trouve dans tous les vêtements.

Autant dire que si la propriétaire australienne de la marque 'Burkini' décidait d'attaquer devant les tribunaux telle ou telle municipalité ayant nommément interdit le vêtement en question, je ne vois pas très bien comment lesdits tribunaux pourraient faire autrement que de constater qu'il y a bel et bien eu violation par ces villes du principe d'égalité : pourquoi viser cette marque en particulier et pas les autres ?

Vous avez compris que les rigolos ayant commis cette série d'arrêtés municipaux risquent rapidement de devoir reconsidérer leur misérable prose ?

Il paraît que le Conseil d'Etat va être amené à statuer incessamment. Pour ma part, je me contrefiche éperdument de l'avis de cette instance, la même qui, il n'y a pas si longtemps, s'est permise d'interdire le spectacle d'un humoriste (Dieudonné), procédure liberticide que l'on n'avait pas connue en France depuis cette période funeste où Jean Anouilh avait dû soumettre le texte de son Antigone à l'appréciation préalable de la Kommandantur !  

Mais j'ai autre chose à présenter aux visiteurs de ce blog : toute cette agitation débile repose, en effet, sur un principe selon lequel un certain nombre d'individus ont décidé de s'auto-proclamer "experts dans l'identification [éventuelle] de signes d'une religion qui, par définition, n'est pas la leur".

Vous avez compris que, par certaines lois et certains réglements, n'importe quel policier municipal dans certaines villes, à l'instar de n'importe quel principal de collège ou de proviseur de lycée, se verrait désormais investi de la compétence d'"expert en signes religieux", dès lors que ni la loi de 2004 (portant sur les "signes religieux ostentatoires" en milieu scolaire) ni les arrêtés municipaux évoqués ici n'ont produit le moindre descriptif de ce à quoi sont censés ressembler ces fameux signes d'appartenance à une religion !

Question : mais d'où, donc, ces grands esprits tirent-ils leur expertise en matière de signes d'appartenance à une religion qui - rappelons-le -, par définition, n'est pas la leur ? 

Afin d'illustrer ce propos, je vous soumets, ci-dessous, les résultats d'une petite recherche iconographique qui ne m'a pas pris longtemps. Je suis, donc, allé feuilleter divers ouvrages de ma bibliothèque personnelle, et en ai extirpé ce qui suit.

Soit un petit quiz : essayez, donc, de deviner la religion des femmes représentées ci-dessous.

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Il se trouve que je suis un visiteur assidu des musées, et que j'apprécie tout particulièrement les portraits de femmes. Ci-dessus, vous avez probablement reconnu, entre autres,  des œuvres fameuses de Georges de la Tour, Pieter de Hooch, Le Nain..., cette sublime négresse visible au Louvre et que l'on doit à la très talentueuse Marie-Guillemine Benoist. 

S'agissant de la peinture flamande, notons qu'elle regorge de portraits de femmes... couvertes ; voyez Vermeer van Delft (La jeune fille à la perle, La laitière, La lettre...).

Mais si vous n'avez pas réussi à identifier la religion de ces modèles de la grande peinture européenne, peut-être aurez-vous plus de chance avec les femmes qui suivent ?

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Ci-dessus, un panneau tiré du 'Monde Magazine'. J'avoue être parfaitement incapable de deviner la religion de ces femmes. En revanche, je ne pense pas me tromper énormément en affirmant qu'il s'agit d'Africaines de l'Ouest : Burkina Faso, Niger, Mali, peut-être Guinée, une ou deux Ivoirienne(s) ou Camerounaise(s), mais pas de Tchadienne, Nigériane, Sénégalaise. Comment je le sais ? Les Africains savent parfaitement se reconnaître les uns les autres. Le fait est qu'aucune de ces femmes ne porte de tenue à connotation religieuse mais plutôt d'inspiration traditionnelle. C'est ainsi que les Sénégalaises, par exemple, adorent se confectionner d'énormes turbans très artistiquement étudiés, alors que les Mauritaniennes arborent souvent un style très dépouillé mais toujours coloré rappelant celui de feu Benazir Bhutto.

Ce qui suit est encore plus sophistiqué. Là encore, rien que des Africaines. Et alors là... Vous comprenez peut-être pourquoi, nous autres mâles africains sommes farouchement et indissolublement hétérosexuels, nos filles étant probablement les plus sexy de la Terre ; rien à voir avec ces pseudo-féministes mal b... qu'on croise ailleurs ! Car, dans l'art d'être sexy et de l'afficher ostensiblement, là où d'autres se croient obligées de montrer seins et fesses rebondi(e)s et éventuellement siliconé(e)s, les filles d'Afrique sont capables d'allumer les mecs sans avoir l'air d'y toucher, exploitant au maximum le moindre bout de tissu qu'elles ont sur la peau, le tout agrémenté de ce déhanchement inimitable... Jugez-en plutôt !

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J'imagine que nos expert(e)s auto-proclamé(e)s en reconnaissance de signes... religieux n'auront aucun mal à deviner la religion de chacune de ces allumeuses !

Autre chose !

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Juste pour rire : je suis à peu près certain que, par les temps qui courent, la Grande Odalisque et la Baigneuse de Ingres auraient été interdites de plage quelque part entre Marseille, Cannes, Nice..., pour cause de port de foulard... comment disent-ils déjà ? Islamique ?

Les CONS ça ose vraiment tout !!!!!