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lundi 20 mars 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une "femelle Alpha". Episode 7



Me voilà de nouveau devant la classe. Brusquement, il me vient comme une envie, que je leur confie aussitôt.

- Je vais commencer par vous raconter une petite histoire toute personnelle. J'ai autour de vingt ans et, en plein hiver - on devait être autour des fêtes de fin d'année -, je décide de plaquer la FAC pour voir du pays. Je pars me balader du côté de la Gare de l'Est (Paris, pour les lecteurs/trices de ce blog qui ne connaissent pas la France...), et là, je repère un nom : "Salzburg". Je me dis que je vais m'offrir dans les deux-trois semaines de vacances. En fait, les vacances vont durer près de six ans.

- Ouah ! fut le commentaire majoritaire sortant de toutes les bouches qui me faisaient face.

- En fait, ce n'est pas ça l'histoire. J'avais toujours une petite radio avec moi et, dès mon arrivée en Autriche, j'avais pris l'habitude d'écouter les émissions locales. Et je dois avouer que j'ai fait des progrès rapides dans la pratique de la langue, langue allemande que je n'avais étudiée ni au collège, ni au lycée !

- Re-ouah ! Mais comment avez-vous fait ?

- J'avais une méthode Assimil, pleine de phrases du style : der Tee ist gut [le thé est bon]; ich bin groß (prononcer grôss) und stark (chtark) [je suis grand et fort], etc. Et je passais des heures, chaque jour, à potasser les déclinaisons. Mais il a bien fallu prendre quelques cours, ce que j'ai fait dans un institut privé très bon marché, ainsi qu'à la Volkshochschule (université populaire publique, presque gratuite). Et puis, un soir, j'écoute une émission sur la première chaîne de l'Ö.R.F.  (Österreichischer Rundfunk) qui m'intrigue fortement. Il y est question d'un jeune Russe du nom de..., en fait, je ne retiens que le prénom, répété plusieurs fois : Jascha (prononcer 'Yacha'). Il s'agissait d'un jeune violoniste quittant sa Russie natale pour la grande Amérique et débarquant à Ellis Island - tout le monde sait ce que c'est ? 


- Oui, la Statue de la Liberté, au large de New York, répondent la plupart des élèves.

- Parfait. Donc, Ellis Island, pour ceux qui ne sont pas au courant, c'était la porte d'entrée des migrants débarquant - par bateau, naturellement - aux Etats-Unis en provenance de l'Europe. Et là, autour de 1917, il y a ce petit violoniste russe, qui arrive sur le site de sélection des migrants - parce qu'il fallait passer par un véritable sas administratif pour être accepté sur le territoire des Etats-Unis - avec, pour tout bagage, son violon. J'ai fini par découvrir, des années plus tard, le patronyme de ce Jascha, toujours sur la radio autrichienne, où l'on diffusait énormément de musique classique : Jascha Heifetz.

Ceux d'entre vous qui s'intéressent à la musique classique savent certainement que Heifetz a été l'un des plus grands violonistes classiques du 20ème siècle, à côté de gens comme David Oïstrakh, Jehudi Menuhin (lui aussi avait une histoire peu banale !), Isaac Stern... 


Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle maintenant de ce Heifetz ?

- Ben, on a une petite idée, étant donnée la consonance des noms, répond quelqu'un.

- Ben, vous lisez dans mes pensées, dites donc ! Le fait est qu'Heifetz était juif, à l'instar de Stern, de Menuhin, et de plein d'autres, des pianistes comme Vladimir Horowitz, Arthur Rubinstein, Vladimir Ashkenazy et j'en passe.

Où je veux en venir ? Ben c'est très simple : quand on est un métèque, et qu'on arrive dans un pays comme émigrant, et qu'on a un talent, il arrive que vous y fassiez de grandes choses, comme artiste, inventeur, chef d'entreprise, intellectuel ou même sportif. Voyez tous ces footballeurs africains qui cartonnent en France, voire en Europe. Ces gens ont un talent qu'ils arrivent à faire fructifier, au point de forcer l'admiration de tout le monde. Mais il arrive aussi que des métèques - et j'emploie ce mot à dessein, pensant à toutes les ségrégations que devaient subir certains immigrés - débarquant dans un pays dont ils ne possèdent pas la langue, et qui, de surcroît, n'ont quasiment pas fait d'études, n'aient pas d'autre échappatoire que les trafics, le mic-mac voire la criminalité.

Meyer Lansky était russe et juif, comme Jascha Heifetz. Leurs destinées ont divergé parce que, d'un côté, on avait un jeune surdoué du violon, de l'autre, un tocard semi-illettré qui s'est retrouvé facilement embarqué dans la délinquance et la grande criminalité.

De même qu'il est faux, voire stupide, de penser que "juif" égale millionnaire ou rupin plein aux as, de même il est idiot de penser que, parce qu'il y a eu dans l'histoire des criminels juifs - et pourquoi n'y aurait-il pas aussi des criminels juifs ? -, tous les Juifs seraient des trafiquants de drogue et je ne sais quoi encore.

J'imagine comment réagiraient des Noirs, des Arabes, si on leur jetait à la figure des choses du type : "Arabe égale terroriste", ou "Noir égale escroc, dealer de drogue", etc. 

Fin de la parenthèse. 


- Le fait est qu'on n'en a pas fini avec Ségolène Royal. Il était aussi question de synchronie, de diachronie... 

Des mains se lèvent...

- Justement, on n'a pas bien compris le rapport avec la polémique autour de Ségolène Royal (ceci pour résumer l'opinion générale des élèves.).

- Commençons par bien nous entendre sur le sens des mots : tout le monde a compris qu'il s'agissait de deux antonymes ?

- Oui. La synchronie concerne la situation d'une chose à un moment donné, la diachronie s'intéresse plus à l'évolution des choses dans le temps.

- Bien. Citez-moi deux ou trois disciplines diachroniques :

- L'histoire.

- Forcément. Mais encore ?

- La paléontologie.

- Excellent. On peut aussi citer l'étymologie, la géologie, etc. Il faut dire que beaucoup de disciplines scientifiques peuvent être à la fois synchroniques et diachroniques, par exemple la géographie, la linguistique, la zoologie. Je résume : la synchronie suppose qu'on étudie un phénomène à un moment donné, exemple, en géographie, l'état des forêts primaires tel que révélé par une photo prise par satellite. Mais si je collecte des photos-satellites d'un même site, prises à diverses époques, alors je peux voir l'évolution de la forêt amazonienne, par exemple, au cours des vingt ou trente dernières années, et là, on étudie l'objet considéré d'un point de vue diachronique. Même chose en linguistique (voyez comment des mots entrent dans le, ou sortent du dictionnaire) ; même chose avec le climat : on peut étudier le temps qu'il fait en ce moment au Pôle Nord ou Sud, et là, on est dans la synchronie, ou étudier le climat du Pôle Nord ou Sud, ou de toute autre partie du globe, depuis que l'on fait des relevés météorologiques, et là, on aura une approche diachronique des phénomènes.

Pour en revenir à Ségolène Royal à Cuba, si vous avez fait une recherche sur l'Internet, à partir de la liste : "synchronie, diachronie, Ségolène Royal, Cuba", vous n'avez pas dû trouver grand chose d'intéressant. Mais maintenant que vous savez ce que c'est que la synchronie et la diachronie, vous allez pouvoir étudier les déclarations de la ministre sur la base d'une grille de lecture, je dirais, scientifique.

Des mains se lèvent... Les plus courageux se lancent, je me contente de résumer leurs propos.

- Si on a bien compris : Ségolène Royal parle de Cuba depuis la période coloniale, ensuite, il y a la dictature, Batista, la mafia, et elle arrive à la révolution, jusqu'à maintenant. Et là, elle dit : regardez comment les choses ont évolué jusqu'à maintenant, avant de dire que tout va mal à Cuba ; par exemple sur le tourisme : il y a de plus en plus de visiteurs étrangers.

- Donc, Ségolène Royal examine les choses d'un point de vue...?

- Diachronique.

- Bien. Et ses contradicteurs lui répondent sur un plan...?

- Ben, ils disent juste qu'il y a des prisonniers politiques !

- Des prisonniers politiques depuis toujours ou juste sous Castro ?

- Ben, des prisonniers politiques maintenant. Donc, c'est de la synchronie.

- Et voilà ! C'est tout ce qu'il fallait comprendre, et ça, ça n'a rien à voir avec l'opinion que l'on pourrait avoir sur les déclarations de la ministre ! N'importe quel observateur objectif peut constater que le point de vue diachronique de la ministre a été réduit, j'allais dire "aplati", pour nous ramener à la simple question des prisonniers politiques, qui ne constitue qu'un aspect de la problématique soulevée par Ségolène Royal. Et là, on mesure tout à fait objectivement qui est honnête et qui est de mauvaise foi !

Je rappelle, en passant, que Ségolène Royal parle même de "nuance" ; et là, on est toujours dans la diachronie, la nuance étant la description de plusieurs états successifs d'un objet : par exemple, on parle de nuances d'une couleur ; vous voyez bien que le gris ou le rouge, ou le noir... peut se traduire par une infinité de tons et de variantes.

Il faut dire que c'est une technique répandue dans le domaine de la propagande, consistant à déformer les propos d'un adversaire de manière à ne pas répondre véritablement aux questions posées. Et là, nous en avons eu un excellent exemple avec cette soi-disant affaire Ségolène Royal !

Maintenant, quand vous serez confrontés à une soi-disant "polémique", vous saurez très vite "lire entre les lignes" et mieux décrypter le vrai du faux.


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(1) (Cf. Wikipedia1907 fut l'année la plus active à Ellis Island avec l'arrivée de 1 004 756 immigrants. Le 17 avril de cette année-là vit l'arrivée de 11 747 immigrants.
Ceux qui présentaient des signes de maladies étaient renvoyés dans leur pays (cas extrême) ou mis en quarantaine sur l'île pour une très longue période. Par la suite, les immigrants se voyaient poser une série de 29 questions incluant leur nom, leur métier et la quantité d'argent qu'ils avaient sur eux. Généralement, ces immigrants étaient acceptés immédiatement et ne passaient que 3 à 5 heures sur l'île. Cependant, plus de 3 000 immigrants moururent à l'hôpital. Certaines personnes furent également refoulées, car on considérait qu'elles risquaient de rester chômeurs. Environ 2 % des arrivants virent ainsi leur admission aux États-Unis rejetée et furent renvoyés dans leur pays d'origine pour diverses raisons telles que leur santé ou leur passé criminel. Ellis Island était souvent surnommée The Island of Tears (l'île des pleurs) ou Heartbreak Island (l'île des cœurs brisés) à cause de ces 2 % qui n'étaient pas admis après leur long voyage.


vendredi 10 mars 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femmelle Alpha - Episode 6


Ai-je besoin de préciser que les retrouvailles, après les vacances dites de Noël, furent agitées ?

Je résume quelques-unes des interrogations ou observations les plus pertinentes émanant des élèves :

- Mais, monsieur, comment se fait-il qu'on n'ait pas été au courant plus tôt ? 

- Et dire qu'on croit être au courant de pas mal de choses, mais même les journalistes, censés nous informer, ne savent quasiment rien !

- Ou alors, ils savent des choses, mais choisissent délibérément de ne pas tout dire.

- Quand même, toute cette polémique, et pas une analyse, une explication ! 

- Finalement, il faut toujours chercher à s'informer par ses propres moyens, puisqu'on ne peut plus faire confiance...

Et là, j'interviens :

- Faire confiance en qui ?

- Ben, aux journalistes !

- Ah oui ? Et Jack Lang, François Bayrou..., ce sont aussi des journalistes ?

- Non, mais en attendant, ils, enfin, les journalistes auraient pu les interroger pour qu'ils s'expliquent un peu plus.

- Je vois que vous n'avez pas chômé sur l'Internet, à propos de Cuba ! Mais, au fait, qu'avez-vous découvert ?

Les réponses arrivent dans le désordre. Certains élèves, mieux organisés, ont réalisé de véritables fiches de lecture. Il y est question de la colonisation espagnole, de l'ingérence des États-Unis dans les affaires coloniales de l'Espagne, de l'arrivée des mêmes Etats-Unis sur la pointe orientale de l'île, précisément à Guantánamo, du départ des Espagnols..., de Fulgencio Batista et de ses accointances avec la Mafia, devenue, de facto, co-gestionnaire de l'Île, transformée en laboratoire du crime organisé avec les salles de jeux, les bordels, l'alcool, etc., le tout sous le regard bienveillant du gouvernement états-unien, de la révolution castriste et de la fuite de Batista ainsi que de la volonté farouche de la Mafia, puissamment appuyée par le gouvernement états-unien, de renverser Castro et son gouvernement (Baie des Cochons, attentas divers et variés).

À ce stade de la présentation, je réclame des noms...

- Ben..., Batista, Lucky Luciano, Meyer Lansky, et tous les révolutionnaires, Castro, Che Guevara...

Le travail sur Cuba allait s'étendre sur plusieurs semaines, et j'avoue avoir été épaté de voir des adolescents afficher sur la question des connaissances qui semblaient manquer cruellement à la quasi-totalité de nos "grands" journalistes, politocrates et autres politicards.

Il est un détail, en tout cas, qui n'a pas échappé aux élèves : le fait que les documents sur la fameuse "kosher nostra" aient, presque tous, été rédigés en anglais.

"Et à cela, il y a une bonne raison !", ai-je expliqué, "kosher" étant la version anglaise de "casher". Le fait est qu'en France, personne n'a jamais évoqué une soi-disant "casher nostra". 

Vous imaginez sans doute l'embarras des élèves à l'idée de traiter d'un sujet aussi délicat.

Délicat ? Oui et non ! Pourquoi serait-ce délicat d'admettre que la révolution castriste est venue mettre un terme à une expérience absolument (dans les faits, pas vraiment !) inédite dans l'histoire du colonialisme, à savoir la mise au pas d'un pays tout entier, pour servir les besoins d'une oligarchie corrompue et soutenue par la Mafia nord-américaine, sous la houlette de deux principaux parrains : un sujet italo-sicilo-catholique ainsi qu'un Juif russe ?

Et quand je suggère, plus haut, que l'expérience cubaine n'était pas si inédite que ça, c'est tout simplement en pensant aux fameuses "guerres de l'opium", menées par l'Angleterre, associée à la France, contre la Chine, et dont les principaux protagonistes étaient déjà des narco-trafiquants européens dont l'opium, produit massivement en Inde, était censé inonder l'immense territoire des empereurs chinois. 

Le fait est que des guerres coloniales ont été menées contre l'Empire chinois par des puissances européennes, le tout dans le but clairement avoué d'imposer à la Chine la libre circulation et le libre commerce de l'opium ! Les faits sont connus de ceux qui savent où chercher l'information, même si les représentants de la "grande" presse sont plutôt discrets sur la question.

Et là, je n'ai pas pu m'empêcher d'inviter les élèves à rechercher sur l'Internet le célèbre pamphlet à travers lequel un des plus grands écrivains français vilipendait deux brigands, coupables d'avoir détruit un véritable joyau...
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s'appelait le Palais d'été. L'art a deux principes, l'Idée qui produit l'art européen, et la Chimère qui produit l'art oriental. Le Palais d'été était à l'art chimérique ce que le Parthénon est à l'art idéal. Tout ce que peut enfanter l'imagination d'un peuple presque extra-humain était là. Ce n'était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c'était une sorte d'énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle... (Source)
Par parenthèse, il est une expression que les milieux nationalistes chinois utilisent volontiers pour identifier ces fameuses guerres dites "de l'opium" : ils parlent de jewish opium wars. Faut-il y voir de l'anti...isme (par parenthèse, les Arabes sont des sémites !) ou simplement la description de faits avérés et incontestables ?

Ce qui est certain c'est que lorsqu'on veut aborder une question d'un point de vue scientifique, on se doit d'examiner les faits, et eux seuls, le tout de la manière la plus objective possible. Le fait est que David Sassoon, le grand narco-trafiquant à l'origine des guerres de l'opium en Chine, ainsi que Meyer Lansky, "proconsul" de Cuba aux côtés du dictateur Batista, avaient tous les deux des origines juives parfaitement assumées. 

- Au fait, monsieur, on n'a pas trouvé grand chose à propos de la synchronie et de la diachronie ; enfin, on n'a pas vraiment trouvé le lien avec Ségolène Royal et Cuba !

Ah bon ! Pourtant, la chose me semblait limpide comme de l'eau de roche ! On en reparle la prochaine fois ?






mercredi 1 février 2017

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femelle Alpha - Episode 5


Dernier cours avant la quille de Noël. 

Plus que quelques minutes avant que la cloche ne retentisse ; tandis que les élèves commencent à ranger leurs affaires, j'inscris au tableau noir une première série de mots, que je dispose volontairement en losange :
    Cosa
Cuba
 Nostra

 Kosher

À cela, j'ajoute la liste suivante : Cuba - Ségolène Royal - synchronie - diachronie.

Tout le monde s'empresse de noter l'ensemble des mots et j'avoue ressentir de la satisfaction devant l'absence absolue de questions (stupides) dans le genre : "Mais, monsieur, qu'est-ce que ça veut dire ?". Ils ont parfaitement compris ce que j'attendais d'eux.

La sonnette retentit, marquant le début des vacances dites de Noël.

Entre temps, j'étais tombé, dans un kiosque à journaux, sur un numéro spécial du magazine Historia. Tiens donc ! Il est consacré à Cuba !

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Bien évidemment, je me jette sur la table des matières, et là, grosse déception : il me semble qu'il manque quelque chose : il y a bien un chapitre sur Fulgencio Batista, suivi d'un autre sur la Révolution castriste, mais, comment dire ? Entre Batista et Castro, il semble bien qu'il y ait un trou, et quel trou !

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En fait, l'explication de ce phénomène se trouve coincée dans un coin, sous la forme d'un petit paragraphe d'à peine deux cent quatre-vingt-quinze (295) mots :
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 "En 1946, Meyer Lansky organise à La Havane une conférence réunissant les représentants des principales familles italo-américaines dont Lucky Luciano, qui, d'Italie, reste le "parrain des parrains..."
Et là, on s'étrangle presque : Meyer Lansky ? Lucky Luciano ? Le lecteur a-t-il seulement une idée du pedigree de ces deux personnages, hormis le fait que le second nommé fût considéré dans l'article comme étant le "parrain des parrains", Al Capone ayant disparu en 1947 ? D'où me vient, donc, cette désagréable impression que l'auteur du texte, un certain Vincent Bloch, de l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), a bâclé son travail ?

Du coup, je me félicite de l'initiative que j'ai prise en soumettant aux élèves la liste de mots susmentionnée, et je me délecte par avance de l'effet que leurs recherches, notamment en ligne, ne vont pas manquer de susciter.

Et une coïncidence chassant l'autre, ne voilà-t-il pas qu'en cet hiver 2016-2017, le Cirque Phénix, basé sur la Pelouse de Reuilly, au sud de Paris, héberge une compagnie circassienne venue tout droit de Cuba ?

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Je dois avouer qu'à chaque fois qu'il m'arrive de traverser cette esplanade abondamment garnie de chapiteaux, située en bordure du périphérique parisien, je ne puis m'empêcher d'imaginer ce qui se passerait si, d'aventure, un lion échappé de sa cage déboulait subitement au milieu des visiteurs ! Il est vrai que le cirque Phénix n'a pas d'animaux ; mais ses voisins de pelouse en ont bien, eux, notamment des lions, dont les vocalises intempestives vous stressent un tantinet...

Par parenthèse, les artistes cubains sont rentrés chez eux, après plusieurs mois passés chez Phénix, et, autant que je sache, pas un seul d'entre eux n'a fait défection !




mercredi 14 décembre 2016

Ségolène Royal ou la fascinante trajectoire d'une femelle Alpha - Episode 3

"Il y a beaucoup de désinformation..." (Ségolène Royal)

Laquelle ne croyait pas si bien dire ! Retour sur une incroyable 'manip'...

Donc, dans ce beau pays qu'est la France, initiatrice, paraît-il, des droits de l'Homme et du Citoyen, mais où l'on pratique les exécutions extrajudiciaires à tire-larigot (cf. Kelkal, Merah, Kouachi et Kouachi, Coulibaly, Abaoud et j'en passe !) voilà que le Landerneau parisien s'émeut de déclarations de Ségolène Royal improvisant une petite conférence de presse devant des journalistes, en marge des funérailles de Fidel Castro. 

Comme je n'ai aucune confiance dans les compte-rendus "journalistiques", mon premier réflexe a été de mettre la main sur les déclarations réelles de la ministre.  Je m'en suis, donc, allé sur l'Internet, où je suis tom, entre autres choses, sur ce qui suit.


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Et là, on aperçoit des micros, avec des sigles permettant plus ou moins d'identifier les médias concernés, et l'on consulte leurs sites respectifs. Je retiendrai notamment les plus aisément identifiables sur l'image : RTL, BFMTV, France24...

  • Radio RTL ("première radio de France", sic.)
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Transcription du fichier (audio) 
... Les informations, Céline Landreau.… Le leader cubain sera enterré… Mais en France, ce sont les propos de S. R. qui font polémique ; la numéro 3 du gouvernement a salué hier un monument … et rejeté les accusations de violation des droits de l’Homme.
« Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas … ce n’est pas le cas./Voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi à faire en  sorte qu’il y ait une sécurité remarquable qu’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui, aujourd’hui, donnent des leçons de droits de l’Homme. ».  Ségolène Royal au micro de Brice Dugénie. 


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à peine arrivée, Ségolène Royal livre sa vision du régime cubain : « Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais on ne va pas, certains… ce n’est pas le cas ! » Des propos qui font polémique car le père de la révolution cubaine était aussi un dictateur : plus de cinquante ans de règne avec une répression systématique de toute opposition ; des centaines de prisonniers politiques dont certains exécutés ; beaucoup ont fui le pays. Cuba a été condamné à plusieurs reprises par la Commission de Droits de l’Homme de l’ONU. Selon les associations humanitaires, les arrestations arbitraires continuent encore aujourd’hui. Ce matin, François Bayrou a tenu à condamner les propos de…
Observons, en passant, que les seules archives dénichées par France24 sur Cuba concernent la "dictature" de Castro, étant entendu que ce fut la seule et unique dictature connue par Cuba, l'île ayant été, avant ladite dictature, un havre de paix et de félicité, ou alors c'est moi qui ai mauvais esprit.


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 « Bien sûr que c’est la place de la France ; d’abord la Révolution ici s’est inspirée de la Révolution Française, donc, c’est le même message que nous allons porter, c’est le même message qui est cette histoire, qui a secoué finalement le joug d’une occupation extérieure qui ne correspondait pas aux valeurs de Cuba. Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leurs vies, leur destin. » (25 secondes)



Hier, au milieu des cérémonies d’hommage qui rassemblaient des dizaines de milliers de Cubains, S. R. a salué la mémoire d’un monument de l’Histoire, allant, vous allez l’entendre, jusqu’à rejeter les accusations de violations des droits de l’Homme : "Quand on demande des listes de prisonniers politiques, il n’y en a pas. Ben fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là, on pourra faire quelque chose. Ce n’est pas le cas. Et moi je considère qu’il y a beaucoup de désinformation. La réalité est là : aujourd’hui, on est passé de 100.000 visiteurs à plus de quatre millions de touristes ; donc, si c’était la répression que certains prétendent voir, il n’y aurait pas quatre millions de touristes ici à Cuba. Je crois que si l’on voit autant de ferveur populaire c’est parce qu’il y a aussi la reconnaissance de cette dignité de résistance à la domination extérieure." 

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Une poignée de secondes, par-ci, par-là... Et quand vous avez une archive assez longue, disons autour de deux minutes quarante secondes, comme sur TF1/LCI, vous découvrez qu'en fait, le sujet commence à 2'15 sur un total de 2'37 et que (voyez le lien ci-dessus), les déclarations de Ségolène Royal ont été extirpées du sujet !

Je poursuis mes investigations, en m'appliquant à transcrire, in extenso (heureusement que je tape plutôt vite à "la machine" !), le contenu "audio" des vidéos visionnées.

Mais où avais-je donc la tête ? Bien évidemment, il y a notre AFP, Agence France Presse, référence de tous les médias en langue française. Je jette, donc, un oeil sur leur site et découvre ceci, au bas de la page d'accueil :

L’Agence France-Presse (AFP) est une agence de
presse mondiale fournissant une information rapide, vérifiée et
complète en vidéo, texte, photo, multimédia et infographie sur les
événements qui font l’actualité internationale. Des guerres et
conflits à la politique, au sport, au spectacle jusqu’aux grands
développements en matière de santé, de sciences ou de technologie.

... une information rapide, vérifiée et complète, en vidéo, texte, photo...  Voilà qui est formidable !

Mais voilà que le moteur de recherche me mène sur ce qui est censé être la couverture de l'"affaire Royal" sur le site de l'AFP : 
 
En clair : la page consacrée à Ségolène Royal sur le site de l'AFP est tout bonnement introuvable.

Qu'à cela ne tienne, je vais voir sur Youtube et Dailymotion, où il y a forcément des vidéos.


 Résultat des courses : une quarantaine de secondes par-ci, par-là, et surtout, rien que des commentaires de commentaires, dans le style : "Ségolène Royal se fait tacler par...".

Dans ces conditions, je me dis qu'il va falloir que je m'y prenne autrement, en jouant les compilateurs. Je décide, par conséquent, de joindre tous les bouts de déclarations éparses de la ministre, pour tenter d'en tirer quelque chose de potable.

C’est un monument de l’Histoire, Fidel
Castro ; c’est une présence qui marque un témoignage à son
égard, à l’égard de l’Histoire et des valeurs qu’il a
représentées, et en particulier la résistance à l’occupation
extérieure, et puis de grandes politiques qu’il a conduites dès
qu’il est arrivé aux responsabilités, notamment sur l’éducation,
sur la santé…

Catherine Gentile (…). Il faut rappeler qu’il (Castro) a échappé à plus de 600 complots visant à l’assassiner… [Catherine Gentile de Canecaude (TF1) ; et dans ce domaine, il faut reconnaître que c’est la CIA qui a eu le plus d’imagination puisqu’elle a même essayé de fabriquer un coquillage explosif ou des cigares empoisonnés pour le tuer, mais finalement, le révolutionnaire Castro est mort tranquillement dans son lit à l’âge de 90 ans. Alors pour lui rendre un dernier hommage, ici à Santiago, berceau de la révolution, il y a très peu d’Européens, mais parmi eux Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie française, que nous avons pu rencontrer, hier soir, et qui a rendu un hommage très appuyé au dirigeant castriste… 
Ségolène Royal. C’est un monument de l’Histoire, Fidel Castro. Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires ; mais on ne va pas, certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’Homme, alors qu'on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas ! Ben, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques et à ce moment-là, on pourra faire quelque chose. Ce n’est pas le cas, et moi je considère qu’il y a beaucoup de désinformation, parce que ça ne correspond pas effectivement au modèle que les Etats-Unis, à l’époque, ont voulu imposer à Cuba.    
La journaliste en studio (Anne-Claire Coudray) : « Et rappelons que, selon Amnesty International, plus de 8600 opposants au régime cubain ont été arrêtés pour motifs politiques cette année. »

Magazine Le Point
La ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, a salué samedi à Santiago de Cuba la mémoire de Fidel Castro, "un monument de l'histoire", rejetant les accusations de violations des droits de l'Homme à son encontre. "C'est un monument de l'histoire, d'abord, Fidel Castro" et "c'est le symbole d'une amitié très profonde entre Cuba et la France", a-t-elle déclaré à des journalistes français peu après son arrivée à Cuba où elle devait assister samedi soir à une cérémonie d'hommage au "Comandante", puis à ses funérailles en cercle plus restreint dimanche. (...) Mme Royal, numéro trois du gouvernement français, est la seule membre d'un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l'occasion de la semaine de deuil national consacrée à l'ex-président cubain, décédé le 25 novembre à 90 ans. 
"Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu'il y a eue pendant la Révolution française", a-t-elle estimé.  
Interrogée sur les violations des droits de l'homme reprochées par l'ONU et l'opposition au régime cubain, Ségolène Royal a souligné au contraire l'existence sur l'île d'"une liberté religieuse" et d'"une liberté de conscience". 
"Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j'observe c'est que jamais les relations diplomatiques n'ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais", a-t-elle dit.  
"Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l'homme alors qu'on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas. Et bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose", a-t-elle ajouté.  
"Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange", a-t-elle ajouté, estimant que "la France n'a pas à donner de leçon" à Cuba. 
"Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu'il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l'on n'atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd'hui des leçons de droits de l'Homme", a-t-elle conclu. [04/12/2016 08:13:25 -  Santiago de Cuba (Cuba) (AFP) -  © 2016 AFP]
Où l'on retrouve une technique journalistique classique, consistant à noyer les déclarations d'une personne dans une présentation éminemment discutable, même si le verbatim est affublé des guillemets d'usage ! Mais bon, c'est toujours mieux que rien. Par parenthèse, tout cela est siglé "AFP" !

Autre trouvaille intéressante, émanant, elle aussi, de la presse écrite et non d'un organe audiovisuel :

« C’est un monument de l’histoire, d’abord, Fidel Castro » et « c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France »

« Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française »

« Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j’observe c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais » « Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose ».

« Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange ».

« La France n’a pas à donner de leçon » à Cuba. « Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’Homme ».
Voilà que tout ça commence à prendre forme, me dis-je dans ma Ford intérieure (copyright Frédéric Dard/San Antonio) !

J'ai, donc, entrepris de reconstituer ce qui aurait pu être la déclaration de Ségolène Royal devant des journalistes, l'autre soir, à Cuba, conscient du fait que la présence des questions des journalistes aurait considérablement facilité la reconstitution. Mais bon...

Voici, donc, ce qu'en substance, Ségolène Royal aurait déclaré :

C’est un monument de l’Histoire, Fidel Castro ; c’est une présence qui marque un témoignage à son égard, à l’égard de l’Histoire et des valeurs qu’il a représentées, et en particulier la résistance à l’occupation extérieure, et puis de grandes politiques qu’il a conduites dès qu’il est arrivé aux responsabilités, notamment sur l’éducation, sur la santé. (…)

Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française. (…)

Ce que j’observe c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais. Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’Homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose. Ce n’est pas le cas, et moi je considère qu’il y a beaucoup de désinformation, parce que ça ne correspond pas effectivement au modèle que les États-Unis, à l’époque, ont voulu imposer à Cuba. (...) Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange... et constater qu'il existe sur l'île une liberté religieuse ainsi qu'une liberté de conscience. (...) 

La réalité est là : aujourd’hui, on est passé de cent mille visiteurs à plus de quatre millions de touristes ; donc  si c’était la répression que certains prétendent voir, il n’y aurait pas quatre millions de touristes ici à Cuba. Je crois que si l’on voit autant de ferveur populaire, c’est parce qu’il y a aussi la reconnaissance de cette dignité de résistance à la domination extérieure.

La France n’a pas à donner de leçon à Cuba. Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’Homme. (...)
 
Conclusion provisoire : même si ce qui précède n'est pas l'exacte reproduction des déclarations de Ségolène Royal, il renferme néanmoins l'essentiel des propos de la ministre. Et là, je ne résiste pas au plaisir de me livrer à un petit exercice d'explication de texte comme j'en pratiquais en classe de Troisième, je veux dire à la portée d'un bon candidat au brevet des collèges.

Pour commencer, je me suis focalisé sur certaines occurrences, terme défini par le dictionnaire comme étant l'apparition d'un fait linguistique, grammatical ou lexical dans un corpus ; en anglais, on dit "to occur" : survenir.

J'avoue que, dans les fichiers 'audio' diffusés sur les sites Internet des médias évoqués, mon attention a été attirée par deux mentions : Castro, Cuba, raison pour laquelle, sur la reconstitution figurant ci-dessus, j'ai mis ces deux mentions (et leurs synonymes éventuels : l'île, pays insulaire) en rouge et en bleu.

Le fait est que Ségolène Royal ne s'est pas contentée de parler de Fidel Castro, mais a également consacré son intervention au pays (insulaire) qu'est Cuba ; or, voilà que, dans la totalité des résumés et commentaires que nous avons pu consulter dans la presse, il n'a été question que d'une chose :

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Vous avez compris ? Non ?!

Dans le compte-rendu des déclarations de Ségolène Royal que je reproduis ci-dessus, Castro est mentionné deux fois ; le reste du temps, Ségolène Royal rend hommage aux Cubains et à Cuba (total : sept mentions), et c'est ce qu'un certain nombre de cuistres et d'"illettrés diplômés" appellent "un hommage appuyé" à un dictateur ? 

Par ailleurs, Ségolène Royal déclare également ceci :
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"Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires..."

N'est-ce pas, précisément, ce qu'on appelle un propos nuancé ?

La nuance, terme ô combien délicat à manier ! Le dictionnaire nous la présente comme correspondant à "chacun des degrés, des tons différents d'une même couleur, ou chacun des degrés intermédiaires entre deux couleurs : Les mille nuances du soleil couchant. Chacun des degrés différents des sons, des parfums, des saveurs : Les nuances d'un morceau de musique."

Mais il faut croire que la maîtrise de la langue française est, décidément, un exercice devenu trop difficile aux yeux de certains cuistres... On comprend mieux pourquoi il leur fallait, mordicus, triturer et saucissonner les propos de la ministre !

Question du/de la mauvais(e) journaliste au/à la politicard(e) décrépit(e) : "que pensez-vous des déclarations de Ségolène Royal à Cuba ?".
 

Et dire que Jack Lang (que l'âge a probablement rendu sourd ou mal-entendant, ou tout simplement sénile) se targue d'être agrégé de droit public ! À ne pas confondre, certes, avec l'agrégation de grammaire ! Mais je m'égare : j'affirmais, plus haut, que cette petite dissertation était du niveau d'un(e) bon(ne) candidat(e) au brevet des collèges.

Précisément, j'en vois, moi, tous les jours, des candidat(e)s au brevet des collèges  !