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mardi 30 novembre 2021

Zemmour-la-baudruche et le bilan de six décennies d'infantilisation. 2/3


Grisé par les "bons" sondages, dont certains n'avaient pas hésité à le voir présent au second tour d'une présidentielle, et propulsé en avant par ses petits amis de la presse dite "mainstream", moyennant une, deux, trois, quatre, cinq... émissions quotidiennes en majeure partie dédiées à sa cause sur les chaînes dites d'info, voilà que celui que j'ai nommé Zemmour-la-baudruche s'est senti pousser des ailes, alignant les meetings à travers la France, sans oublier un passage assez raté à Londres.

Et puis, un jour, en marge d'un déplacement à Marseille, notre baudruche médiatique a été prise en flagrant délit de vulgarité, allant jusqu'à échanger un doigt d'honneur avec une manifestante.

Aux dernières nouvelles, le bonimenteur de foire aurait déclaré sa candidature pour l'élection présidentielle française d'avril 2022. Pour l'heure, nous nous contenterons d'un port-folio à base de captures d'écran. 









 
















 



 

dimanche 31 octobre 2021

Zemmour-la-baudruche et le bilan de six décennies d'infantilisation. 1/3




Au sortir de l'enfer de 1939-45, la grande majorité des pays de l'Europe non communiste renouent avec la démocratie parlementaire, hormis quelques pays qui connaîtront des parenthèses dictatoriales (Espagne, Portugal, Grèce). Presque tous les pays, y compris la France, qui se dote d'une 4ème Constitution républicaine et parlementaire en 1948.

Et voilà que surgit un général de brigade né au XIXème siècle, grand admirateur de Francisco Franco, et qui est tout sauf un démocrate, à ceci près que, gêné aux entournures, il hésitera longtemps avant de franchir le pas. On pense à cette fameuse conférence de presse où on l'entendit clamer son innocence : 

- Pourquoi voulez-vous qu'à soixante-sept ans je commence une carrière de dictateur ? (Source)

Comme preuve qu'il était tout à fait conscient de la méfiance qu'il suscitait ici et là ! La déclaration qui précède date de l'année 1958 qui vit la France entrer en Cinquième République. Quatre années plus tard, De Gaulle commencera par tomber le masque.

Car, comme souvent, les dictateurs avancent masqués, attendant la bonne occase pour abattre leurs cartes. Pensons à Recep Tahip Erdogan, profitant d'une tentative de coup d'État pour initier une refonte de la Constitution à son seul profit. Pensons également à tous ces autocrates africains, n'hésitant pas à rafistoler la Constitution, histoire de proroger indéfiniment leur maintien au pouvoir.

Tous ceux-là peuvent se réclamer de De Gaulle, lequel, profitant d'attentats ourdis contre sa personne en marge de la guerre d'Algérie, sauta sur l'occasion pour transformer la Cinquième République, première manière (1958), avec un président de la République désigné par de grands électeurs, en un régime autocratique (1962) voyant le président désormais élu par le peuple.  

Mais ce n'était visiblement qu'une étape, De Gaulle ayant tenté une nouvelle évolution autocratique en 1969, qui le vit mordre la poussière, le peuple, par referendum, ayant rejeté sa proposition de réforme du Sénat.

Et voilà la France devenue le seul État de l'Union Européenne à traîner comme un boulet ce régime bonapartiste qui voit une ultra-minorité au premier tour de la présidentielle (ex. Macron : 24% des suffrages exprimés en 2017) convertie en une ultra-majorité au second tour (ex. Macron : 2017, 66%). 

Et tout le monde en France de trouver tout à fait normal que le pays soit dirigé par quelqu'un n'ayant pas rassemblé plus d'un quart des électeurs au cours du seul tour de scrutin réellement significatif.

Par parenthèse, en Allemagne, avec un peu plus de 25% aux législatives, le SPD ne peut nullement gouverner seul le pays, se voyant contraint de conclure une alliance avec d'éventuels partenaires (FDP, Grünen) afin de disposer de la majorité absolue au Bundestag.

Ainsi se passent les choses dans une authentique démocratie. Tout le monde aura compris que la France n'en est pas une !

Et voilà qu'à l'approche des élections nationales de 2022, toute une flopée de démagogues se voient déjà "président de la République", moyennant les propositions les plus extravagantes, comme, par exemple, l'arrêt de ce que d'aucuns appellent l'"immigration", entendez par-là le déplacement transfrontalier de populations.

Le problème est qu'il n'y a pas que les humains qui migrent. Il y  a aussi les marchandises et les masses monétaires qui y sont attachées, le tout dans un mouvement inverse.

De fait, les pays ayant une balance commerciale excédentaire peuvent considérer que le dynamisme de leur marché du travail est assuré par les pays étrangers qui leur achètent de la marchandise, ce qui est précisément le cas de la championne toutes catégories des excédents commerciaux : l'Allemagne.

Et la France dans tout ça ? Elle cumule les records en matière de déficit de son commerce extérieur.

En 2020, le déficit du commerce extérieur de la France a atteint 82.5 milliards, selon Eurostat. Un double record : historique pour la France depuis 1982 ; européen aussi, jamais un pays n’a connu un déficit commercial aussi important. La pandémie y est pour beaucoup, mais pas pour l’essentiel. L’aéronautique, qui représente en moyenne 12% des exportations françaises a chuté et les importations de masques ont représenté 5.9 milliards d’euros en 2020. (Source)

L'Afrique, paradis perdu des exportateurs français

La France n'est plus le premier fournisseur européen. Ses parts de marché sur le continent ont été divisées par deux entre 2000 et 2017, note une étude de Coface.

De fait, avec ladite mondialisation, si l'Afrique a longtemps été la chasse gardée de la France et de ses entreprises, ce n'est désormais plus le cas. Année après année, l'Hexagone perd de son influence économique sur le continent. En 2017, la France, dépassée par l'Allemagne, a perdu son statut de premier fournisseur européen du « continent noir ».

« Ce constat symbolise l'érosion continue des parts de marché des entreprises françaises en Afrique », note Coface qui publie une étude sur la « Course aux parts de marché en Afrique ». Un marché estimé à 484 milliards de dollars l'an dernier.

(...)

Qui a profité du recul de la France, sensible à partir de 2015 ? La Chine, tout d'abord, dont la progression a été fulgurante : son poids dans les exportations vers le continent est passé de 3 % en 2001 à 17,6 % l'an passé. Suivent l'Allemagne, qui avec 5,6 % a ravi à la France (5,5 %) le titre de premier fournisseur européen, et les États-Unis (5 %).

(...)

L'Inde et la Turquie ont signé aussi des progressions non négligeables (+ 1 à 3 points), grâce à des gains sur des secteurs comme les machines-outils, l'automobile ou la pharmacie. Un exemple : la part relative de l'Inde dans ce dernier secteur a bondi de 5 % en 2001 à 18 % en 2017 grâce aux médicaments génériques à bas coût, tandis que celle de la France fondait quasiment de moitié (de 33 % à 19 %).  (Source)

"Il faut mettre fin à l'immigration !" clament les démagogues, dont le dernier à avoir pris le train en marche : un certain Eric Zemmour, à vrai dire une de ces baudruches qui ne doivent leur existence qu'à la complaisance de leurs réseaux médiatiques, Zemmour ayant été employé par Bolloré au sein de la chaîne de télévision CNews.

Le problème de Zemmour, c'est qu'il confond une certaine notoriété médiatique avec de la popularité. Et le voilà, avec zéro parti politique pour le soutenir, passant pour pouvoir se qualifier pour le second tour d'une présidentielle. C'est vous dire le degré d'effondrement dans lequel six décennies d'errance autocratique ont mis ce pays.

Je tombe tantôt sur un tweet concernant une interview de Michel Onfray sur Marianne-le-Mag. Ci-dessous, une capture d'écran et ma réponse plus bas.

À suivre...


Lectures : 01 - 02


lundi 5 mars 2012

Nicolas S., le président des riches et une histoire de langue qui fourche


"Si c'était à refaire, je ne referais... ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque que ça été vraiment le feuilleton", a déclaré Nicolas Sarkozy en bafouillant lors d'un entretien sur France 2. Cet épisode lui a valu de nombreuses critiques et le sobriquet de "président des riches".
C'est en ces termes que le site de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur rapporte l'incroyable numéro de langue fourchue livré par l'encore président de la République française en direct à la télévision.

Bien entendu, le pataquès est consultable un peu partout, grâce à l'Internet, ce qui me permet de m'inscrire en faux par rapport au compte-rendu du Nouvel Observateur, qui a bien curieusement édulcoré le propos d'origine (N. Touati se débrouille mieux sur la vidéo sus-mentionnée.).

Voici, à la syllabe près, ce que l'encore président de la République française a déclaré, lorsque son intervieweur lui a demandé pourquoi il était si difficile d'évoquer cette escapade vespérale dans un restaurant chic, si peu après avoir été élu président (1) :

"Bien sûr, si je, euh, fran, franchement, si c'était à, à refaire, je ne re, je ne reparti, re, reviendrais pas dans, dans ce, ce restaurant, parce que ça a été vraiment le, le, le feuilleton."

Télévision Française, France 2, 22 février 2012, journal de 20 heures, interview David Pujadas. 


En français, on dit : "toute honte bue..."

Les experts en éthologie humaine auront noté le regard constamment baissé, qui ne fixe jamais l'interlocuteur, pas même les chers téléspectateurs (auquel cas, on se serait  ostensiblement tourné vers la caméra !). Il faut dire que, loin de leurs spin-doctors, certains politiciens ont juste l'air de ce qu'ils sont : des marionnettes désemparées. 




(1) Je dois avouer qu'après avoir enregistré l'extrait incriminé du Journal télévisé de France 2, la succession de dérapages et de glissades phonétiques est tellement impressionnante que, sur le moment, l'on a du mal à suivre le cheminement tortueux du discours ("Mais qu'est-ce qu'il raconte ?!?"). Ci-dessous, l'original de ma transcription, après moult auditions du passage...