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vendredi 25 novembre 2022

Adrien Quatennens ou le syndrome du bouc émissaire

Ce texte a commencé à être publié sur Twitter. Il se trouve qu'au bout d'un certain temps, on finit par trouver le corset des 280 signes un peu trop contraignant. Par chance, on dispose d'un blog !

Tiens, à propos de ce blog, voici ce que j'ai découvert tout récemment : un texte modifié (par qui ?), alors que je m'étais contenté de faire un copier-coller de la première partie affichée sur Twitter. Vous avez une explication ? Une opération du Saint-Esprit ou de hackers ? Les "retouches" ne sont jamais très importantes, car elles ne seraient pas crédibles, tout le monde voyant bien que je n'ai pas de problèmes avec la syntaxe du français, néanmoins, elles peuvent faire penser que je commets de fréquentes coquilles. Why not, et pourquoi pas, après tout ? Le fait est que j'affiche souvent les bourdes que je commets en tapant trop vite sur mon clavier d'ordinateur.

Cela dit, hacker un modeste blog (mais ça m'arrive aussi sur Twitter) comme le mien, n'est-ce pas hilarant ? Serais-je puissant au point de déranger quelques gugusses à court d'arguments ?

Pourquoi je soutiens, pourquoi nous devons soutenir Adrien Quatennens. Je ne connais pas ce garçon, élu de la Nupes, autrement que via les médias. Et, a fortiori, je ne connais pas son ex-épouse. Il se trouve que j'ai un peu de culture générale et ai pas mal côtoyé et observé l'hystérie et ses avatars. 

Contrairement à ce que bien des gens pensent, l'hystérie n'est pas une spécialité féminine et elle ne se réduit pas à l'agitation frénétique de quelqu'un qui irait jusqu'à cracher des grenouilles.

Les hystériques peuvent être froid(e)s, cyniques et calculateur/trices. Et quelque chose me dit que le pauvre Quatennens a fort à faire avec une hystérique particulièrement vicieuse  et coriace.

Par parenthèse, vous vous souvenez de l'affaire Margaux P./Alain S. ? Une judoka "tabassée" par son ex(entraîneur). Dans les faits, ils s'étaient tapés dessus. Pour ma part, mon premier réflexe a été de penser Schmitt coupable, quel que fût le contexte : un gaillard balaise ne tape pas sur quelqu'un qui  lui rend 20 à 30 kgs. Toujours est-il que tant en 1ère instance qu'en appel, Schmitt a été relaxé, ce qui veut dire que les juges ont réalisé que les torts étaient partagés et qu'il n'y a jamais eu de tabassage de la femme par l'homme.

Heureusement qu'on a encore des juges connaissant leur métier, tout le contraire de cette faune débile qui bavasse des insanités sur les réseaux sociaux. Or c'est précisément à cette faune débile que s'adresse l'ex-Mme Quatennens, le tout en la forme du supplice chinois : vous savez, l'eau qui vous tombe sur la tête, goutte-à-goutte, jusqu'à ce que vous deveniez fou !

Cette femme est une hystérique ! Et je vous le prouve. Voilà qu'on annonce un retour prochain de Quatennens à l'Assemblée Nationale. Et voilà que, dans la foulée, notre hystérique se précipite à l'AFP se répandre en confidences, qu'elle s'était bien gardée de livrer au début de l'affaire ! 

Quand je vous dis que les hystériques sont souvent retors, cyniques et calculateurs ! Donc, tout d'un coup, la mémoire lui serait revenue, de choses dont elle s'était bien gardée de parler il y a quelques semaines, des horreurs commises par Quatennens, qu'elle s'était tout aussi bien gardée de confier à des proches, amis, parents… Et elle voudrait qu'on la croie ! Personnellement, je ne la crois pas ! Tout ça sonne faux ! Il y a chez cette personne une volonté de nuire et de détruire son ex, en sachant bien que la cohorte des fémino-hystériques ne se laissera pas prier pour contribuer à la lapidation du "méchant Quatennens".

C'est pourquoi j'adresse mon total soutien à Adrien Quatennens, dont je sens bien que c'est lui la VRAIE victime dans cette affaire. Et qu'on ne vienne pas me parler d'UNE gifle qui lui aurait échappé et qu'il a été bien courageux de confesser, sans que personne ne le lui demande. La gifle en question n'est que la partie éventuellement "visible" d'un iceberg de cette méchanceté propre aux esprits maléfiques dont cette femme est un excellent spécimen.

Mon message à Quatennens : dis donc, mon gaillard, on ne t'a pas dit qu'un grand garçon, ça ne pleure pas ?  

Quant à la petite clique des fémino-hystériques, je leur dis simplement : vous voulez rallumer une guerre des sexes ? Sachez que vous allez trouver à qui parler ! 

 ******

Vous savez quoi ? Les gens qui passent leurs journées à abreuver leurs "disciples" des considérations les plus ineptes m'épatent énormément. Ils comptent les gogos de followers, les like, les RT, et ils se persuadent qu'ils sont des leaders d'opinion ! Les pauvres !

Ce texte a reçu énormément de visites, des gens qui, au lieu de "liker" ou "RT" bêtement, en direction de la faune de neuneus semi-illettrés qui composent l'univers twitterien - faune que je repousse à l'aide de textes trop longs pour elle ! - discutent entre eux, échangent.

Et c'est bien pour ça que j'ai la prétention d'être un bien meilleur leader d'opinion que bien des pseudo-gourous sur Twitter. Tiens, vous avez vu que le hashtag #Quatennens avait du plomb dans l'aile, la bombe nucléaire annoncée par l'AFP se réduisant en un pauvre pétard mouillé ?

Un leader d'opinion ne regarde pas d'où vient le vent avant de prendre parti, ni ne pense à se déplacer  dans le sens souhaité par la populace. J'ai écrit plus haut que cette histoire me paraissait bidonnée. En clair : le buzz attendu par certains est parti pour faire "flop" ! Ce qui n'a quand même pas empêché les éjaculateurs précoces d'être de sortie, ainsi que la volaille qui prétend faire l'opinion ! 

Sinon, quel spectacle affligeant que cette meute grimaçante pressée de sceller le sort de l'infortuné Adrien Quatennens ! Une procédure juridictionnelle est en cours, dont il suffirait d'attendre l'issue ? 

- Mais vous plaisantez, mon bon monsieur ! Puisqu'on vous dit que Quatennens n'a plus rien à faire à l'Assemblée ! 
- Euh, pardon, il n'y a pas des textes de lois, un règlement de l'Assemblée Nationale… pour dire le Droit en la matière ?
- M'enfin, patate, puisqu'on vous dit que C'EST NOUS QUI DÉCIDONS ! 

Mais, je vous rassure, je ne passe que très peu de temps devant les médias mainstream du siècle dernier. Ce fut court mais instructif. Et c'est là que je me dis que 2000 ans de culture chrétienne n'ont, décidément, pas servi à grand-chose, à voir ces gens prompts à juger autrui avec la férocité d'un grand inquisiteur. Et comment, en ma qualité de fils de pasteur, ne pas penser à cette parabole, qui se conclut ainsi :  

Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! ?

Sinon, j'attire l'attention de celles que j'appelle des hystéro-féministes sur un volet de la violence faite aux femmes, dont PERSONNE ne parle : les féminicides en culotte courte

Je pense à trois affaires récentes : à chaque fois, la fille est massacrée par son (ex) petit ami. Le fait est que, dans presque tous les cas, les victimes avaient une double vie ignorée de leurs proches. 

1. Argenteuil, Val d'Oise. Ado d'origine orientale (Pakistan ?). La mère baragouine le français. Le père est muet comme une carpe. La presse n'a rien compris à l'affaire. Le garçon avait séduit deux filles. La future victime a dû tenter de le reconquérir en lui envoyant des photos d'elle en très petite tenue. La rumeur a évoqué un "revenge porn". On a parlé de harcèlement mais, dans ce cas, comment expliquer la diffusion de photos qu'elle seule avait pu prendre et expédier à autrui ? 

Il est à peu près certain que cette gamine, élevée dans une famille musulmane, n'était plus vierge. Au Pakistan, ce ne serait pas un scoop, dans la mesure où la fille serait déjà probablement mariée. Mais dans une banlieue française ?

Il se trouve que je suis ce genre d'affaires depuis longtemps, notamment depuis la vague d'un phénomène improprement baptisé "tournante" (dans certains quartiers "sensibles", une "tournante" n'a rien à voir avec un viol collectif, la "tournante" étant une fille de "mauvaise vie" habituée à "tourner", autant dire, à s'envoyer en l'air avec le premier venu, lequel va finir par le lui faire payer en la "partageant" avec ses petits camarades, en général dans une cave ou autre local à poubelles.).

La suite ? La deuxième conquête du garçon, sorte de harpie junior au fort tempérament, lui demande de lui prouver son amour en éliminant la rivale. À eux deux, ils vont se rendre sous ce pont d'Argenteuil (je connais le coin, plutôt glauque) et éliminer la victime en la jetant dans la Seine. 

2. Creil (Oise). Une gamine poignardée puis brûlée vive par le petit ami à qui elle avait révélé qu'elle était enceinte. À peu près le même profil que la jeune fille précédente. Ici, une famille maghrébine qui a dû tomber de haut en apprenant de la police judiciaire que leur fille avait de bien malencontreuses fréquentations. 

Enceinte, à quinze ans, sans être mariée, dans une famille maghrébine, ça n'existe pas, pas plus que dans une famille turque, iranienne, etc. En Allemagne, par exemple, de nombreux cas de crimes dits d'honneur ont été commis dans des familles d'origine orientale, le plus fameux ayant eu lieu dans les années 1990 : le plus jeune garçon de la famille a été condamné à la suite d'un meurtre sur sa propre sœur. Cette affaire a défrayé la chronique car les enquêteurs étaient persuadés que toute la famille avait participé au meurtre, mais ils n'ont rien pu prouver contre les adultes, qui s'étaient montrés fort machiavéliques.

3. Clessé, à une quinzaine de kilomètres de Mâcon (Saône-et-Loire). Une gamine de 13 ans est retrouvée dehors avec un couteau planté dans la gorge. 

"Ses parents, qui « l’ont vue joyeuse » le soir d’avant, la croyaient encore dans son lit. « Ce n’est qu’au moment de partir à l’école qu’ils ne la trouvent pas », détaille le procureur. Ils avaient l’habitude de se retrouver la nuit, entre minuit et quatre heures du matin, dans le village." 

Là encore, j'imagine que les parents ont dû tomber de haut. Et comme dans les deux affaires précédentes, ainsi que dans la flopée de "tournantes" jugées durant les années 1990-2000, on constate que les victimes présentent un profil socio-psychologique proche : en rupture de ban, dissimulatrices, ayant déjà des rapports sexuels à un âge où la chose est hautement improbable dans le milieu familial concerné. Bref, des victimes toutes désignées à la pression que peuvent exercer sur elles des "petits amis" sans affect ni scrupules et susceptibles de recourir au chantage.

La jeune fille de Creil avait un grand frère qu'on aperçoit dans le journal (cf. lien ci-dessous) : suffisamment costaud pour tabasser quiconque aurait manqué de respect à sa sœur. Seulement voilà : la sœur avait fauté et, de ce fait, se trouvait dans l'incapacité d'appeler son frère à la rescousse.

Tant il est vrai qu'à l'instar des lions de la savane africaine, les prédateurs savent choisir leurs victimes : des esprits faibles et malléables.

Et là, j'invite quiconque ne fréquente pas habituellement une certaine jeunesse populaire à aller dans ces banlieues que je connais bien pour y interroger des jeunes, de préférence des filles. Vous risquez fort d'entendre ceci : 

Celle-là ? Bien fait pour elle ; c'était une taspé (pétasse) !

Par parenthèse, vous aurez beaucoup de mal à me citer un seul fait-divers concernant le viol d'une fillette de moins de dix ans par une bande de loubards de banlieue. Dans ces quartiers dits "sensibles", on n'enlève pas les bambins pour les violer et personne ne collectionne d'images pédo-pornographiques. Les victimes de pseudo-tournantes sont toujours des adolescentes aux mœurs légères, ayant échappé à toute discipline familiale, et qui le paient tôt ou tard.

On résume ?

Les adolescents d'aujourd'hui ont dans les mains ou les poches une bombe à retardement que l'on appelle smartphone, objet que peu de parents contrôlent, et via lequel s'échangent une multitude d'images et de films pornographiques et de scènes de violence, toute cette iconographie n'allant pas dans le sens d'une valorisation de l'image de la femme.

Quoi d'étonnant, dans ces conditions, que des gamins très jeunes ne voient dans la fille avec laquelle ils ont couché, et accessoirement - on l'espère pour eux - pris du plaisir, qu'un objet dont on peut se débarrasser comme on vide une poubelle ? Il se trouve qu'en ce 25 novembre, il serait question - je l'ai découvert dans la presse - d'une journée de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. 

Fort bien ! Mais "femme", c'est à partir de quel âge, quand on constate le silence-radio de nos fémino-hystériques face à ces féminicides commis par des lycéens, collégiens, et peut-être bientôt, des élèves de primaire ?


Liens : Argenteuil - Creil - Clessé - Tournantes

 

N.B. Samira B., auteur de l'ouvrage Dans l'enfer des tournantes, n'est plus de ce monde, morte à 31 ans d'une maladie foudroyante due à des excès en tous genres. Elle était allée chez Mireille Dumas (Émission Bas les masques, France 3) présenter son livre. C'est ce bouquin qui a popularisé le mot "tournante". Pour ma part, je n'ai jamais adhéré à son récit, connaissant parfaitement le vrai sens du mot "tournante". (Lire)

 

 

samedi 11 décembre 2021

Rama Yade au pays des neuneus 2.1/4

[Ce texte comporte 4013 mots et 24684 signes/espaces]


Chapitre 2.1/4. Mais j'étais une licorne !

 

L'interview controversée de Rama Yade dans l'Express m'a permis de démontrer, au chapitre précédent, l'ampleur de l'indigence intellectuelle de ce que j'appelle la neuneusphère française : une pseudo-intelligentsia faite de phraséologues de plateaux-télé et de gourous de supermarché juste bons à engluer leurs gogos de "followers" dans la médiocrité la plus totale, dont les réseaux dits sociaux sont devenus le réceptacle.

Cette interview a déclenché un tohu-bohu assez révélateur de la médiocrité de ces pseudo-élites, mais aussi du formidable talent de Rama Yade, un talent qui n'appartient qu'aux vrais moteurs d'opinion : voyez une Ségolène Royal, une Rokhaya Diallo, une Assa Traoré ou un Dieudonné. Ils ou elles disent deux mots, et voilà que la gogosphère s'enflamme, les neuneus en étant réduits à ramer derrière ceux qu'ils et elles prennent, de fait, pour des locomotives !

Rien que pour ça, comment ne pas féliciter Rama Yade d'avoir si brillamment secoué le Landerneau politico-médiatique !

Dans les faits, l'interview, menée par la journaliste Laureline Dupont, était basée sur seize questions-réponses que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

Ce qui suit consiste en des résumés de ces questions-réponses, suivis de mes propres commentaires. La présente section sera suivie, plus tard, d'une deuxième, qui me permettra d'examiner d'un peu plus près un concept énoncé par Yade, à savoir la "French Theory". 

 

1. Recul de la liberté de penser aux États-Unis

Fin Trump, début Biden. "Au-delà des tensions raciales, c'est aussi la question des libertés qui se pose. La Cour suprême compte six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump : regardez ce qui se passe au Texas avec la loi anti-avortement... Les lois restrictives se sont multipliées. Nous sommes dans un moment de tensions à tous les étages avec des menaces permanentes sur la première démocratie du monde. (...) 

Car ce mouvement qu'on dénonce comme une importation américaine nous vient bien de France, de la French Theory qui en effet a infusé dans les universités américaines : de Lacan à Foucault, ce sont des penseurs français qui ont inspiré le mouvement woke ! Soyons-en fiers en tant que Français !"

Le problème est ce soi-disant "on", qui dénoncerait une importation américaine, alors qu'en réalité, c'est bel et bien ce "on" qui importe la chose. C'est ainsi qu'on a vu un supposé sociologue québecois pérorer sur une chaîne de télévision (Cnews France) sur les méfaits dudit wokisme, au motif que des bandes dessinées attentatoires à la dignité des populations indigènes du Québec auraient été bannies de bibliothèques locales. Sauf que le phénomène s'est produit au Canada, pas en France, et que son importateur, en France, était précisément le quidam faisant semblant de dénoncer ladite importation.

 

2. Les batailles identitaires donnent aussi lieu à une forme de censure

"Le wokisme a été brandi de manière abusive comme un outil de censure. En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités ! Quel que ce soit le nom que vous lui donnez, c'est un noble combat, de justice et de revendication d'égalité dont devrait s'enorgueillir la patrie des droits de l'homme."

Il faudrait déjà que les utilisateurs du terme commencent par le définir eux-mêmes, ce qu'ils se gardent bien de faire, et ce, d'autant plus qu'il est visiblement ignoré Outre-Atlantique, où je ne vois personne se réclamer d'un quelconque "wokeism" !

Saluons par conséquent l'effort de Rama Yade de mettre un contenu dans ce mot valise, tout en étant conscients du fait que la définition qu'en donne Yade ne recouvre pas forcément la nébuleuse foireuse façonnée par ceux qui prétendent voir du "wokisme" partout.

"En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités ! Quel que ce soit le nom que vous lui donnez, c'est un noble combat".

Mais il y a plus :

"Car ce mouvement qu'on dénonce comme une importation américaine nous vient bien de France, de la French Theory qui en effet a infusé dans les universités américaines : de Lacan à Foucault, ce sont des penseurs français qui ont inspiré le mouvement woke ! Soyons-en fiers en tant que Français !" 

Là, je vous avoue que j'ai quelque peu sursauté. Lacan ? Foucault ? Sans blague ! Non à cause du rapport avec les États-Unis, mais en raison d'une éventuelle convergence avec la culture dite "woke". Par parenthèse, pourquoi Yade éprouve-t-elle le besoin d'énoncer la chose en anglais en parlant de "French Theory" ?, me suis-je demandé dans un premier temps. Le temps de jeter un oeil sur des sites en ligne, j'ai fini par comprendre. C'est ce qui a justifié un supplément (à venir) au présent chapitre.

  

3. Appropriation culturelle

"Je regrette vraiment ce genre d'abus. Un homme blanc âgé peut tout à fait se mettre dans la peau d'une petite fille noire et en faire le récit. C'est la magie de la littérature, de la création. La revendication d'égalité, ce n'est pas le séparatisme, la sécession, la justice par l'injustice, c'est l'universel, le partage d'humanité."

Cette réponse est visiblement passée inaperçue auprès de la foule des neuneus et des braillards !

  

4. Universalisme ou multiculturalisme ?

"Aucun des deux..."

Euh, vraiment ? Là, j'ai trouvé la réponse un peu abrupte, mais c'est parce que la journaliste s'est bien gardée de définir ce dont elle parlait. En effet, qu'entend-on par universalisme et par multiculturalisme ? Et si ces deux termes recouvraient à peu près la même chose ? Peut-on être universaliste sans être multiculturaliste ? Et en prenant l'interrogation dans l'autre sens, le multiculturalisme, en clair, l'inscription d'un individu dans un paysage culturel multiforme et diversifié ne fait-il pas de lui, ipso-facto, un universaliste ?

Par parenthèse, la polyglotie ou maîtrise de plusieurs langues autres que votre langue maternelle ne fait-elle pas de vous un caméléon culturel apte à se fondre avec aisance dans un environnement intellectuel bien plus vaste que celui qui vous a vu naître ? Voyez le maître absolu en la matière, un certain Jean-Baptiste Champollion. Pas multiculturaliste, Champollion ?

Prenons la langue anglaise : ne voit-on pas que ceux et celles qui la maîtrisent peuvent d'autant plus facilement se faire comprendre n'importe où dans le monde, ce qui fait d'eux des êtres aptes à communiquer partout, où qu'ils aillent ? Autrefois, il y avait le latin en milieux universitaires, ou le français dans le domaine diplomatique. Mais vous avez d'autres langages à vocation universelle, comme le solfège, qui vous rend apte à faire de la musique partout, même avec des gens dont vous ne parlez pas la langue ; il y a aussi la danse classique, les arts martiaux (cf. judo, karaté), dont les consignes s'énoncent souvent en japonais, les langages informatiques, etc.

Mais la réflexion inverse peut être formulée. Qui, dans l'histoire des colonisations, a le mieux maîtrisé les langues du monde, sinon les missionnaires chrétiens, lesquels ont souvent rédigé les premiers dictionnaires et premières grammaires de langues africaines, asiatiques, américaines ou océaniennes, sans oublier la traduction de la Bible dans une infinité de langues dites vernaculaires ? Universalistes les missionnaires ? Oui, dans la mesure où ils étaient précisément "missionnés" pour répandre leur foi monothéiste dans le monde entier, l'Église Catholique étant dite apostolique et universelle (cf. Matthieu, 28:19 : "Allez dans tous les pays, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit."). Multiculturalistes ? Oui et non ! Oui, dans la mesure où leurs séjours dans ces lointaines contrées s'étendaient sur des décennies, leur permettant de posséder la culture des peuples visités, au point que bien de ces missionnaires se sont découvert des talents d'ethnologues. Non, dans la mesure où leur "mission" consistait, précisément, à faire table rase des cultures païennes des peuples colonisés, cultures réputées inférieures, le monothéisme étant, de fait, un totalitarisme peu enclin à cohabiter avec quelque concurrent idéologique que ce soit.

"Wokisme, cancel culture... Nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Plutôt que de nous approprier ces mots pour les revendiquer ou les dénoncer…"

Là, je dois dire que je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette formulation, ce "nous", dans la mesure où je ne revendique en rien l'usage de ces mots-valises faits d'anglicismes mal maîtrisés, et dont les utilisateurs eux-mêmes se gardent bien de donner le sens exact. Et de toute évidence, ces mots ne sont mis à toutes les sauces par leurs utilisateurs que parce qu'ils sont de bien commodes euphémismes, à savoir des mots qu'on brandit précisément, pour ne pas avoir à expliciter sa pensée.

Un exemple de mot-valise à usage euphémistique ?

Demandez à un prof d'histoire-géo, à l'instar de notre quidam du mouvement Profs avec Zemmour, cité au chapitre précédent, si, dans les camps de concentration nazis, il n'y avait que des Juifs. Il vous répondrait naturellement par la négative. Demandez lui ensuite si la politique répressive des nazis ne visait que des Juifs. Là encore, il vous répondrait par la négative. Demandez-lui alors la signification du terme "shoah".

On parie combien qu'il risque d'hésiter longuement avant de formuler sa réponse ? Faites le test. Pour ma part, je ne suis même plus surpris de voir à quel point tant de gens emploient des mots dont ils ignorent le sens. (Lire - Lire)

Tiens, prenez la laïcité ! Cette pauvre Marlène Schiappa s'est-elle simplement donné la peine de consulter un dictionnaire, ou un neveu, une nièce, faisant du latin au collège ? Elle apprendrait qu'est laïc/laïque, quiconque n'appartient pas au clergé, ni à un ordre religieux : laicus versus clericus. C'est pourtant simple ! (Source)

L'universitaire Henri Meschonnic (1932-2009), traducteur de la Bible, a livré tantôt dans Le Monde un pamphlet assez dévastateur à l'encontre de l'usage inadapté du terme "Shoah", lequel désigne, en hébreu, une catastrophe, mais pas n'importe laquelle (voir lien plus bas). 


5. Wokisme à la française

"Il faut des Black studies dans les universités françaises pour que nos intellectuels, professeurs, chercheurs puissent développer une réflexion bien française sur ces thématiques-là."

Même critique que plus haut, s'agissant de la French Theory : est-on obligé de parler de Black studies dans des universités… françaises ?

Sinon, à la question précédente : universalisme ou multiculturalisme, Yade avait répondu : "Aucun des deux". Il me semble pourtant qu'ici, elle pencherait plutôt vers… "la nature profonde de l'universalisme doit être l'antiracisme." Et c'est là qu'on réalise mieux la possibilité d'être universaliste sans être multiculturaliste. En effet : on peut fort bien être, par exemple, français de souche, jamais sorti de son patelin des Vosges ou des Ardennes, tout en étant antiraciste, donc universaliste. En revanche, pour reprendre l'exemple des missionnaires, il ne suffit pas de maîtriser plein de cultures différentes pour être multiculturaliste, ce terme désignant la volonté de considérer que toutes les cultures se valent, ce qui n'était évidemment pas la philosophie profonde des congrégations chrétiennes lancées à travers mers et montagnes dans le but d'évangéliser les habitants de ces contrées dites "sauvages".

Et voilà que Rama Yade nomme deux entités concrètes, là où d'autres se contentent d'euphémismes : Black Lives Matter et Metoo : "il n'y a rien de plus républicain que…". Le réquisitoire qui suit me semble très clair :

"Quand leurs procureurs, ceux qui prétendent incarner la République dans toute sa rigueur, ne font que critiquer la liberté et l'égalité. Comme hier la trahison des clercs, on assiste désormais à la trahison des Républicains qui n'ont pas conservé l'antiracisme au cœur de leur logiciel. C'est sur cette démission que prospèrent ceux qu'on appelle désormais pudiquement les populistes."

Voilà le genre de choses que les neuneus, qui n'ont pas lu l'interview, ont visiblement assimilé à une attaque contre la France. Les pauvres !

 

6. Le privilège blanc

"Sans rien demander, ou même sans le savoir, certaines opportunités vous sont offertes. Moi, sans rien demander, certaines portes me sont fermées."

J'observe que, durant toute l'interview, Yade n'use que rarement du "moi… je". Elle le fait ici, pour évoquer sa propre expérience, sans en dire plus. Et elle va le faire après la question suivante, qui concerne sa propre expérience en politique.

S'agissant dudit privilège, observons que ses négateurs sont soit des "blancs", soit des "colorés" vivant avec ou se prenant eux-mêmes pour des "blancs", autant dire qu'ils parlent de choses qu'ils ne connaissent pas, à l'instar de daltoniens niant, mordicus, que telle fleur puisse être de telle ou telle couleur. Et, ne percevant pas les nuances de couleurs, ils préfèrent en nier l'existence, s'époumonant à vouloir convaincre ceux et celles ne souffrant pas de daltonisme que ces derniers ne sauraient, en aucune manière, avoir raison !

7. Secrétaire d'État dans un gouvernement de droite

"Mais j'étais une licorne ! J'étais une anomalie, pas du tout un prototype. Combien depuis ? (…) je suis bien obligée de constater que, depuis mon départ du gouvernement, les Afro-descendants ne courent pas les gouvernements."

Et c'est bien là qu'apparaît l'expression "micro-agressions", dont tant de neuneus n'ont même pas cherché à comprendre la portée.

"Je sais ce que sont les micro-agressions qui humilient et déshumanisent, je n'en ai pas trop témoigné car j'ai privilégié le travail, une approche universaliste, rassurer le pays sur lui-même, nous encourager collectivement. Avec nous le Front national était à 6% !"

On se souvient des accrochages, maintes fois évoqués dans la presse, entre la berbère Rachida Dati et des caciques de son propre parti. Des accrochages assez violents, si j'en crois les gazettes, et qui n'avaient rien de "micro..." ! Je soupçonne Rama Yade de ne pas avoir voulu en rajouter. Néanmoins, il n'est pas interdit de chercher à en savoir plus.

Le fait est que la Cinquième République est le seul régime autocratique de l'Union Européenne. Et l'on imagine le poids d'un président de la République lors de la composition d'un gouvernement. Les places étant très convoitées, on devine ce qui peut se produire lorsque des femmes jeunes et loin d'être moches se retrouvent dotées de portefeuilles ministériels. Imaginez un premier ministre, qui se voit imposer une ministre ou secrétaire d'État qu'il n'aurait pas choisie de prime abord, et imaginez la Cour (du monarque républicain), éructant de rage que telle ou telle gourgandine se retrouve au gouvernement, après avoir été préférée à tel hussard ou grognard.

Je ne pense pas qu'il faille avoir beaucoup d'imagination pour penser que Yade et Dati ont dû en entendre des vertes et des pas mûres, dans le genre : "Elles ont dû coucher pour en arriver là !".

"Micro-agressions" dit Yade ! Et il faudrait qu'on la croie sur parole ? Pour ma part, j'hésite !

Citation : 

En 2014, il (pseudo-philosophe français) moquait les ministres féminines, cité notamment par Le Parisien : “Qui peut raisonnablement penser que les ministres Rama Yade ou Rachida Dati ont été retenues pour leur intelligence politique ? Une beurette garde des Sceaux ?”. (Source)

8. Racisme anti-blanc

La réponse me semble tomber sous le sens : "Pas de racisme sans domination".

Et c'est là que les pseudo-intellectuels, à l'instar de notre présumé sociologue québecois de plateau télé, se plantent généralement, lorsqu'ils prétendent mettre sur les plateaux d'une même balance ce qui relève de la structure d'un système politique ou social, d'une part, par exemple des lois raciales et un corpus de mesures ségrégationnistes basées sur la suprématie des blancs, comme ce fut le cas aux États-Unis et en Afrique du Sud, et, d'autre part, l'agression purement conjoncturelle d'un quidam traitant un autre quidam de "sale blanc". Structure versus conjoncture : aucun intellectuel digne de ce nom ne saurait confondre ou intervertir les deux notions, et pourtant, bien d'intellos de plateaux-télé ou de comptes Twitter se vautrent régulièrement dans ce poncif plus que débile.

9. Antiracisme, féminisme, intersectionnalité, fragmentation des luttes

Là, il me semble que Rama Yade y avait déjà répondu précédemment, d'où une impression de redondance.

"Intersectionnalité, wokisme... C'est tellement dommage, on aurait pu, nous, Français, inventer nos propres concepts et y apporter nos propres réponses. Encore une fois, voilà où le déni nous a conduits : s'appuyer sur des références étrangères pour dire nos réalités."

Il n'empêche que cette fois-ci, comme pour le "wokisme", elle va avoir le mérite de mettre du contenu dans les mots qu'elle emploie, et ce, contrairement à tous les guignols qui se prennent pour des penseurs. Cette fois-ci, je retiendrai sa définition de l'intersectionnalité, et surtout, la manière dont elle illustre la chose, que j'ai trouvé parfaitement limpide.

"À Washington, j'ai rencontré des femmes américaines blanches très puissantes, je les ai vues être servies au restaurant par des serveurs noirs, tout en se plaignant de leur condition de femme. Cette expérience m'a plongée dans des abîmes de perplexité : au milieu de cette assemblée, devais-je me positionner en tant que femme et être solidaire de ces femmes blanches riches américaines ou m'identifier en tant que Noire aux serveurs ? L'intersectionnalité c'est cela, être dans le cumul des discriminations…".

10. Déboulonnage de statues

"Passer à Paris devant la figure de Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l'Assemblée nationale, est une de ces micro-agressions dont je parlais. Pas seulement vis-à-vis de moi mais aussi vis-à-vis de la France et de l'humanité. (…) Ceux qui ont déboulonné ces statues n'ont pas fait de cancel culture, au contraire : ils ont réhabilité l'histoire, la totalité de l'histoire qu'ils connaissent bien, eux, au moins, celle que la mémoire sélective de certains de nos dirigeants a voulu dissimuler."

"Ils ont réhabilité l'histoire…". Et c'est là que les habituels lecteurs et lectrices en diagonale vous diront : "vous voyez bien qu'elle cautionne le déboulonnage de statues !", se gardant bien de lire la suite.

"Le problème n'est pas de supprimer ces statues, il faut arrêter de les célébrer dans les rues, le métro et les palais de la République, et mieux les connaître ! Je ne suis pas sûre que les Belges savent que Léopold dont la statue est partout dans le pays a causé la mort de 10 millions d'Africains. Et Faidherbe...".

11. Néo-féminisme victimaire, retour de bâton réactionnaire...

"Derrière ces attaques, on trouve beaucoup d'hommes souvent venus d'un autre temps et nostalgiques de l'époque où ils pouvaient tranquillement dominer les femmes et moquer les Noirs. Ils ne supportent pas que les dominés s'expriment enfin. Tant que les violences faites aux femmes existent, le combat pour l'égalité est légitime. (…)

Je ne dis pas que tout le monde est obligé d'être d'accord, mais ces femmes qui se désolidarisent des luttes pour l'égalité, à défaut de soutenir le combat contre les violences, qu'au moins elles ne nous empêchent pas de mener le travail pour l'égalité. On ne leur en voudra pas quand demain elles en bénéficieront..."

Même réflexion que pour le racisme anti-blanc ou le privilège blanc. Et à ce propos, je doute fort qu'Elisabeth Badinter puisse être rangée dans la catégorie des féministes ! Qui peut sérieusement attendre de cette riche héritière qu'elle comprenne quoi que ce soit au sort, par exemple, de ces femmes de ménage aux horaires morcelés décrites par Florence Aubenas dans Le quai de Ouistreham ?

S'agissant des "hommes venus d'un autre temps", il faut avoir lu la prose archi-faiblarde d'un Pascal Bruckner (cf. Le sanglot de l'Homme blanc) pour saisir la portée des mots de Rama Yade. Par parenthèse, des penseurs approximatifs comme Bruckner se gardent bien de préciser si, dans la catégorie des "hommes blancs" qu'ils entendent défendre, mordicus, il y aurait aussi un certain Adolf Hitler ou un certain Joseph Staline. Juste pour rire ! Enfin, je me comprends !

12. De quoi Zemmour est le symptôme

"Du néant. Lui-même dit que c'est la baisse du niveau politique qui a permis sa percée médiatique du moment. Je me désole que le pays soit si malheureux."

Euh, entre nous soit dit, dans certains milieux branchés, on appelle ça comment déjà, une punchline ? Va pour punchline ! Je n'en dirai pas plus !

13. Affiliation à un parti politique en France

Réponse ultra-courte.

"Dans mon engagement politique, j'ai passé plus de temps sans carte qu'avec une carte. J'ai été adhérente de l'UMP de 2007 à 2010." 

 

14. Appréciation du dernier congrès de l'ancienne famille politique

"L'époque des grands fauves est révolue, certes... Là aussi, la confusion règne. On a voulu importer les primaires américaines. (…) Mais je vais vous dire : la crise démocratique et de confiance est telle que si la droite est au second tour, elle a de sérieuses chances de gagner. Mais à condition qu'elle reste unie et qu'elle comprenne que son problème, c'est moins le président sortant que l'extrême droite et donc qu'elle s'en différencie de toute urgence."

Ah la la ! Dois-je vous avouer que ça a été ma plus grande déception de toute l'interview, à savoir que Rama Yade se positionne toujours à droite ? Parce que, entre nous, je pourrais dire exactement la même chose de la gauche française, dont on pense, à tort, qu'elle est en lambeaux, alors qu'il ne s'agit que d'un sévère boycott des appareils politicards socialistes et autres par une base populaire qui ne veut plus voter pour de mauvais clones de De Gaulle. Le fait est que, quand la gauche mobilise, les couches populaires vont dans les urnes et la gauche gagne. Je pense à une municipale partielle à Trappes, gagnée par le maire sortant malgré un tir de barrage médiatique inouï !

Sinon, d'un point de vue structurel, comment ne pas constater que la lubie gaulliste (l'époque des grands fauves) s'étiole de jour en jour ?

C'est Jack Lang qui, au soir de sa non sélection par les militants socialistes pour être candidat à la présidentielle (avril 1995), déclarait sur le plateau du journal télévisé : "Ce régime est usé, à bout de souffle…". Il parlait de la Cinquième République, le seul et unique régime autocratique d'Europe occidentale. De fait, il y a comme un air de décadence à voir les partis recourir désormais à des primaires, les Insoumis de Mélenchon étant l'exception qui infirme la règle. 

Tout le monde aura remarqué que Mélenchon s'est déclaré candidat à la manière d'un De Gaulle, d'un Giscard d'Estaing, d'un François Mitterrand, d'un Jacques Chirac ou d'un Nicolas Sarkozy ? En espagnol, ça s'appelle des "caudillos" ! Et un caudillo n'a pas à se soumettre à une quelconque primaire, sinon, il ne serait pas caudillo. Du coup, le dernier caudillo en activité en France s'appelle Jean-Luc Mélenchon ! Mais j'en vois un autre : celui que j'appelle le monarque stagiaire, qu'on a vu créer, en 2016, un parti à ses initiales (E.M.), et ça, aucun Caudillo, ni Führer, ni Conducator, ni Duce… n'avait encore osé le faire !

À droite, à gauche, et chez les écologistes, on en est donc réduit à recourir à la bonne vieille primaire à la sauce américaine, les cotillons et les pom-pom girls en moins.

Le fait est que ladite Cinquième République est une ringardise qui dure, et qui voit une ultra-minorité au premier tour (24%) de la présidentielle convertie en une ultra-majorité (66%) au second !

Par parenthèse, il y a dans la Constitution de ladite Cinquième République un passage qui m'a toujours fait rire - en fait, il y en a plusieurs, mais celui-là tout particulièrement :

Article 5. Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

Qu'est-ce que les rédacteurs de 1958-62 ont entendu par "arbitrage" ? Que les présidents allemand, autrichien, italien... soient en position d'arbitres, c'est l'évidence. Mais le président français du Conseil des Ministres, en clair, le "coach" d'une équipe confrontée à l'"opposition" du camp d'en face, comment peut-il arbitrer quoi que ce soit ? 

Soixante ans déjà que cette imposture s'éternise, et ici ou là (à gauche), on nous annonce régulièrement une hypothétique Sixième République, sans qu'on sache trop ce qu'un Mélenchon ou un Montebourg compte bien mettre dedans.

15. La France vous manque ?

"Le pays me manque beaucoup. (…) donc je ne me sens jamais aussi française qu'à Washington ! Mais encore une fois, aimer la France c'est lui rappeler son humanisme. (…) Mais encore une fois, aimer la France c'est lui rappeler son humanisme. La France continue à rester une référence sur la scène internationale, la déception de nos interlocuteurs est de plus en plus grande mais il reste encore quelque chose de l'idéal français."

En anglais, on dit : "No comment".

16. Emmanuel Macron a pourtant tenté de faire un travail de pédagogie sur le modèle français notamment auprès de la presse américaine... 

"S'il n'a pas convaincu, c'est parce qu'il ne s'agissait que de mots, d'explications défensives, là où l'on attendait une vision d'avenir, des solutions opérationnelles. Depuis, la fracture identitaire s'est refermée sur le pays. Avec Twitter et Youtube, la parole politique, fut-elle présidentielle, n'a plus la même force de conviction qu'avant. La réalité est tellement radicalisée : seuls les résultats comptent désormais."

Encore une "punchline", que je me garderai bien de commenter. (Source)

 

Prochaine section : Vous avez dit : "French Theory"


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mardi 24 décembre 2013

Le dernier secrétaire ou la triste histoire de l'homme qui se prenait pour François Mitterrand

Respecte les femmes ; n’abuse jamais de leur faiblesse et meurs plutôt que de les déshonorer.

(Précepte extrait du Code maçonnique, 1778)


"Moi je ne conseille, ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

Par ailleurs, interrogé par des journalistes, François Hollande a également déclaré :

"Huit ans après, une plainte est déposée par rapport à un incident supposé dont moi je n'ai pas connaissance dans le détail. (...) Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus."

"Je tiens à dire que je n'ai jamais eu une plainte qui aurait été déposée auprès de moi. Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident", a-t-il ajouté.

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"Je veux absolument mettre un terme à toutes ces polémiques, rumeurs ou colportages", a-t-il ajouté, estimant que "cela commence à être absolument détestable".


lefigaro.fr

En 2003, Aurélie Filipetti racontait notamment à Anne Mansouret comment elle avait refusé de se rendre à un rendez-vous avec DSK, «à cette fameuse adresse» où Tristane Banon affirme avoir été agressée. 

Des e-mails entre les deux élues PS évoquent un homme «dangereux pour les femmes». La députée est entendue vendredi par les policiers en charge de l'affaire Banon-DSK.

Aurélie Filippetti se montre attentive à ses interlocutrices. Même si les choses «ne sont pas allées aussi loin» pour elle, précise-t-elle, elle répond dans la foulée: «Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes.» «Votre fille et vous pouvez compter sur mon soutien si besoin», ajoute-t-elle. Puis, à l'attention de Tristane Banon et de sa volonté de se tourner vers la justice: «Transmettez-lui mes félicitations.»


Extraits du site pasidupes...

(...) Aurélie Filippetti tente de se donner le beau rôle :

"Je pense qu'aussi bien François Hollande que moi-même avons eu une attitude juste , digne et qui convenait face à quelqu'un qui se dit victime d'une agression sexuelle, à savoir conseiller à cette personne de porter plainte", a récité l'élue à l'issue de son audition, affirmant avoir dit ce dont elle se souvenait. La porte ouverte à toutes sortes d'oublis et omissions involontaires, donc.

La socialiste juge donc la plaignante.

La députée PS a également déploré des "fuites" sur l'enquête.

Elle a même le sentiment qu'elles viseraient à polluer la campagne de la primaire socialiste.

La presse n'a le droit d'informer qu'à la satisfaction du PS. "Le Figaro utilise des extraits de certaines dépositions pour tenter de polluer la campagne, notamment celle de François Hollande. Ça, je le déplore ", a polémiqué la transfuge des Verts au PS et de l'équipe Royal au clan Hollande.

Dans les courriels dont disposent les enquêteurs et dont Le Figaro révèle vendredi l'existence, Anne Mansouret avait écrit à Aurélie Filippetti: " Je souhaitais vous dire que ma fille cadette, âgée de 24 ans, s'apprêtait à déposer une plainte pénale contre un quinqua malheureusement étiqueté PS " dont les initiales sont " tristement célèbres ". Un langage codé dont tout le parti possède les clés !

Aurélie Filippetti répond : "Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes. Je pense qu'il est important pour elle de porter plainte, car cela transférera sa culpabilité sur lui."


lemonde.fr

François Hollande a été entendu à sa demande dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn/Tristane Banon, mercredi 20 juillet. Il a dénoncé une "opération politique visant à mettre (son) nom dans la presse", mettant notamment en cause Le Figaro. A l'issue d'une brève audition par la police, il a menacé de se tourner vers la justice si on tentait de l'impliquer de nouveau. "Si je suis cité ou impliqué par qui que ce soit, et si quoi que ce soit est fait pour me mettre en cause, je me réserve la possibilité de poursuivre" en justice, a menacé l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, promettant dans un entretien à l'AFP accordé après son audition, "une grande fermeté" contre "toute manipulation politique".

Sur le fond, François Hollande a répété à l'AFP qu'il avait été "informé d'un incident" par Anne Mansouret. Mais "je n'ai pas eu de détails", a-t-il ajouté. "Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte", a-t-il poursuivi. "Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS", a-t-il insisté.


Hé ben dites donc ! Quel méli-mélo autour de cet "incident supposé" relaté par Tristane Banon !

Entre nous, quelqu'un peut-il me dire, là, ce que François Hollande a fait exactement ? Parce qu'à entendre ses déclarations, comme je les ai entendues dans radios et télévisions en juillet, et à lire ce qui en a été imprimé dans la presse, j'en suis venu à me demander si Hollande ne cherchait pas un peu trop à ressembler au benêt croqué par les marionnettes de Canal Plus ?

"Moi je ne conseille, ni ne déconseille, à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."


Admirez l'entourloupe : si j'ai pu être là au courant d'un incident...

Ça veut dire qu'il était au courant ou qu'il ne l'était pas ?

"Je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

Ah bon ?! Aucune formulation quelconque ? Mais alors, comment faut-il comprendre ceci ?

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"S'il doit y avoir un dépôt de plainte..., immédiatement...", donc il était au courant de faits suffisamment graves pour justifier une plainte. Enfin, c'est que, vous comprenez, Hollande ne sait pas trop lui-même :

Hollande a répété à l'AFP qu'il avait été "informé d'un incident" par Anne Mansouret. Mais "je n'ai pas eu de détails", a-t-il ajouté. "Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte"... 

"Mon rôle n'est ni d'encourager, ni de décourager..."

Vous avez compris que François Hollande n'était pas François Mitterrand, même s'il se prend souvent, en meeting, à singer son mentor, avec ce tic consistant à s'accouder alternativement à gauche, puis à droite... Le fait est que, dans l'art du mensonge - protégé par l'infortuné Commandant Prouteau, entre autres gogos - Mitterrand était un as, comme il nous l'a montré lors de cette fameuse interview assurée par un journaliste belge, et l'autre qui lui explique en le regardant droit dans les yeux, que des écoutes téléphoniques à l'Elysée, non mais vous n'êtes pas sérieux, mon bon monsieur, et puis, au point où nous en sommes, je vais interrompre cette interview !

Et c'est là qu'on voit que la politique, c'est quand même un métier !

Non mais franchement, vous ne le trouvez pas pitoyable, Hollande ? Il faut dire que sans ses conseillers en COM lui soufflant des consignes, le politicard patauge dans la choucroute, allant jusqu'à dire une chose et son contraire.

François Hollande, c'est bien le gugusse qui voudrait devenir président de la République ?

Est-ce pour le sauver de la noyade qu'Aurélie Filippetti a choisi de voler au secours de celui qu'elle a décidé de soutenir en vue de la primaire ? Et là, on pense : "Pauvre Mademoiselle Filippetti !"

Je pense qu'aussi bien François Hollande que moi-même avons eu une attitude juste, digne et qui convenait face à quelqu'un qui se dit victime d'une agression sexuelle, à savoir conseiller à cette personne de porter plainte", a récité l'élue.

Donc, si j'ai bien compris Filippetti, l'attitude juste et digne est celle qui consistait à conseiller Banon de déposer plainte, et ce, d'autant plus que Filippetti, dans un premier mouvement - et c'est là qu'elle est crédible - motive son geste, montrant par-là même qu'elle avait trouvé Banon tout à fait crédible :

"Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes. Je pense qu'il est important pour elle de porter plainte, car cela transférera sa culpabilité sur lui."

Je dois dire qu'à ce stade du récit, j'avais trouvé Aurélie Filippetti tout à fait honnête, elle qui ne pouvait en rien être tenue pour responsable de l'inconsistance des familiers de Tristane Banon, dont la mère, Anne Mansouret, aurait mérité le pompon de l'incohérence !

Malheureusement, derrière la femme, la féministe sans doute, et aussi la quasi-victime de l'autre pervers, qui dit ne plus vouloir se retrouver seule avec lui nulle part, donc, derrière la Filippetti qui agit en conscience en donnant à Banon le bon conseil, il y a maintenant la politicienne, alliée de François Hollande, dont elle va constater de façon dévastatrice l'inconsistance et la duplicité.

Et là, on se redit tout bas : "Pauvre Aurélie Filippetti !"

Mais on se dit aussi, au même moment, que la France est un bien pauvre pays, qui manque si cruellement d'analystes politiques !

Parce que voilà des semaines, voire des mois, qu'on nous bassine avec celui qui est, comme par enchantement, devenu le favori des sondages à gauche, sans que personne n'analyse rien !

Même pas sous-secrétaire d'État ! Bon, député, président de Conseil général, mais quand même : même pas le moindre sous-marocain ministériel, c'est un peu juste non ?

Ségolène Royal a dû faire rire pas mal de monde quand elle a évoqué l'absence de propositions fortes émanant de François Hollande au cours des trente dernières années. Pour ma part, je me contenterai du Premier Secrétaire du Parti Socialiste durant une décennie.

Et moi de me demander ce que Hollande avait bien pu faire de concret au poste de premier secrétaire du P.S. Mais lui-même ne semble plus trop le savoir : 

"Mon rôle n'est ni d'encourager, ni de décourager..."

On a compris que Hollande était un adepte de l'immobilisme, mais ça, ce n'est pas un scoop ! Mais il y a plus grave, lorsque l'ex-premier secrétaire d'un parti de gauche déclare ceci :

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

Devant les tribunaux et nulle part ailleurs...

Non, mais vous avez lu ou entendu ça ?

Il y a là un avocat, le dénommé Robert Bourgi, qui se voit convoqué par le barreau pour s'expliquer sur des questions de déontologie. Parce que les avocats, comme les médecins, les magistrats..., les jurés d'assise, etc., sont soumis à quelque chose qui s'appelle la DÉONTOLOGIE, un mot dont François Hollande ignore visiblement tout.

Ce qui explique pourquoi j'ai fait chou blanc lorsque j'ai entrepris de rechercher un page "déontologie" sur le site du Parti socialiste.

Question : un escroc ou un violeur peut-il être membre du parti socialiste ? Et c'est écrit où que c'est interdit ?

Nous avons eu, donc, dans l'ordre ou le désordre, Mitterrand, Jospin, Emmanuelli, Hollande, Aubry, et maintenant Désir, par intérim, tous Premiers secrétaires, et aucun pour initier un quelconque code de déontologie, pas même Arnaud Montebourg, qu'on croyait pur et dur et dont on attendait monts et merveilles lorsqu'il a été chargé de la modernisation du parti.

Donc, pas de déontologie chez les socialos ! Prenons Mitterrand. Vous imaginez le PS, sous Mitterrand, édictant le principe interdisant à l'un de ses membres d'entretenir un deuxième bureau (maîtresse et enfant adultérin) aux frais du contribuable ?

Quant à Emmanuelli, il a bien été condamné, ès qualité, pour des histoires de financement occulte de parti politique. Alors, imagine-t-on ce grand donneur de leçons d'Emmanuelli instaurant une interdiction du financement occulte du parti dans un code de déontologie ?

Et Rocard ? N'entend-on pas, ici ou là, qu'il fait partie des gens de gauche qui auraient bénéficié de l'argent sale des Bongo et autres Sassou Nguesso ?

On comprend mieux, dès lors, que personne au PS n'ait émis l'idée d'instaurer un quelconque code de déontologie...

Imaginons maintenant qu'en 2003, en réaction aux confidences de Banon et de sa mère, le premier secrétaire de l'époque ait réagi comme on aurait pu l'attendre d'une personne responsable et ait entrepris de faire inscrire, noir sur blanc, dans les statuts du PS, que les violeurs et autres harceleurs de femmes n'auraient pas leur place au parti, y aurait-il eu une affaire du Sofitel de New York ?

Mais qu'est-ce que je raconte ? C'est pourtant clair, non ? Il suffit d'entendre Hollande qui, alors même qu'il n'est plus au premier secrétariat, n'en déclare pas moins ceci :

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident"...

"Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte", a-t-il poursuivi. "Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS", a-t-il insisté. 

Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS. Et là, on se dit : "Fichtre, diantre !" Et l'on s'étonne du silence du premier secrétaire par intérim, qui voit un candidat à la primaire parler au nom du parti, on se demande sur la base de quelle délégation !

Et puis, tout d'un coup, les ennuis de Georges Frêche vous remontent en mémoire...  

Il se trouve que, pour des déclarations qui ne lui ont valu aucune condamnation pénale ni civile, Georges Frêche va être mis à l'Index par le parti socialiste ; oui, mais sur la base de quel code de déontologie ?

Ça...


À suivre...