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mercredi 23 mars 2016

MARINE LE PEN PRESIDENTE ? MISSION NULLEMENT IMPOSSIBLE !


J'en connais qui vont sursauter : "Quoi ? Comment peux-tu oser, toi l'Africain, de gauche de surcroît,  faire de pareilles spéculations ?".

Le fait est qu'avant d'être africain, et de gauche de surcroît - disons, pour simplifier, à la gauche de Besancenot, Poutou et Arthaud, ces pauvres "trotskystes" qui n'ont toujours pas compris que leur héros n'était qu'une taupe que des banquiers new-yorkais avaient infiltrée au sein du mouvement bolchevique pour le noyauter, dans l'espoir de faire main-basse sur cet immense territoire plein de promesses... - je dispose d'une petite  culture scientifique. Il se trouve que la pensée scientifique se fiche éperdument des idéologies pour ne s'en tenir qu'aux faits.

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Et il y a un fait massif, incontournable, qui s'impose aux yeux de tous : ceux qui ont fait le coup au Bataclan et au Stade de France, maintenant à Bruxelles, n'étaient pas des Chinois, ni des Mongols, Guatémaltèques, Massaïs..., mais des rejetons - souvent nés ici même ! - d'une certaine immigration africaine et singulièrement maghrébine (le cas Coulibaly étant une apparente exception à la règle, à nuancer par sa liaison avec une Maghrébine) ; et là, libre à chacun de se cacher derrière son petit doigt, mais les faits sont là !

Et il y a un autre fait massif, incontournable, qui s'impose à nous : ça va faire plus d'un demi-siècle maintenant qu'une petite clique d'Élus composant l'intelligentsia française n'en finit pas de mettre ce pays par terre, clique affiliée à ce grand corps occulte et apatride qui prétend mettre le monde à sa botte, jusqu'à fomenter des guerres ici et là, comme l'a justement relevé Michel Onfray.

Le fait est qu'en France, tous les présidents de ladite Cinquième République - hormis le cas particulier de Pompidou - ont fini dans le mur en se faisant blackbouler par les Français, et à cela, il y a forcément de bonnes raisons.

Il y a encore un fait que quiconque d'honnête peut et doit constater : quand on voit la panique qui s'est emparée des États de la Communauté européenne face à des hordes d'envahisseurs escortés par les maffias du trafic d'esclaves, d'une part, et à l'activisme d'escouades de barbares poseurs de bombes et manieurs de fusils-mitrailleurs, d'autre part, on ne peut s'empêcher de penser que, sur de très nombreux points, Jean-Marie Le Pen d'abord, puis Marine Le Pen à sa suite, ont longtemps prêché dans le désert et qu'il serait grand temps de leur rendre justice pour la clairvoyance dont ils ont fait preuve.

Par conséquent, après avoir constaté le désastre d'une soixantaine d'années, bientôt, de gouvernance de la France par de bien calamiteux autocrates de droite et de gauche - dont le discours se résumerait en ceci : "Nous sommes nuls, mais, de grâce, laissez-nous continuer !" - force est d'admettre que Marine Le Pen et son parti, le Front National, ne sont pas plus disqualifiés pour diriger ce pays que tous les guignols cravatés et parfumés qui se sont succédé à l'Élysée et dans les palais de la République depuis 1958.

Mais comme il y en a, forcément, qui sont en train de friser l'apoplexie, je les inviterais volontiers à commencer par jeter un oeil sur quelques écrits postés ici même, il y a quelque temps.

Pour mémoire, en 2012, alors même que l'ensemble des politologues et autres politocrates, obnubilés par les sondages, frissonnaient d'excitation à l'idée de voir Mélenchon faire un carton lors de la présidentielle, je m'étais, ici même, inscrit en faux contre ces élucubrations.



Reconnaissez, braves gens, que je ne me suis pas trop mal débrouillé dans mes pronostics d'alors, ni même en 2007, lorsque j'avais proclamé la nullité de l'Agité du Bocal, futur vainqueur face à Ségolène Royal, de même que, cinq ans après, j'avais fustigé l'incompétence de l'"apparatchik terne et gris..."

Tout cela est archivé sur ce blog, vous pouvez vérifier.

Sur ma lancée, j'ai, donc, décidé de consacrer l'essentiel des prochains articles postés sur ce blog à un événement qui ne me surprendrait qu'à moitié, à savoir la victoire de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle française, et ce - on ne se refait pas ! - à cause des - voire malgré les - sondages qui nous bassinent avec leur prétendu plafond de verre qui empêcherait une victoire de Le Pen au second tour de la présidentielle.

Et au risque de provoquer quelques crises d'apoplexie de plus, j'affirme que la victoire de Le Pen pourrait se nouer dès le premier tour. Mais à cela, il va falloir que la présidente du Front National fasse preuve d'un minimum de doigté et de savoir-faire, choses dont je la crois tout à fait capable.

Entre nous, en quoi Marine Le Pen serait-elle pire que les pitoyables pantins qui ont mis la France et l'Europe dans l'état lamentable auquel nous assistons en ce moment ?

Pour n'évoquer que la protection des frontières de l'Europe, non mais, vous avez vu le merdier ?


Prochain article : La France apaisée ? Excellent slogan, mais vaste programme !


Lecture (à titre purement informatif, et tant pis pour la présentation assez navrante, mais c'était mon tout premier blog !)









mercredi 2 mai 2012

Parole de président : trop d'étrangers en France



Vous connaissez la nouvelle ?

À en croire l'encore président de la République française et ancien ministre de l'Intérieur, il y aurait en France trop d'étrangers. Pas trop d'immigrés clandestins. Trop d'étrangers.


On va me faire remarquer que le terme exact employé n'était pas "étranger" mais "immigré". Je sais ; la question était : "y a-t-il trop d'immigrés en France ?" et il y a été répondu par l'affirmative. Le problème est que l'intervieweur de service s'est bien gardé de préciser ce qu'il entendait par "immigré" de même qu'il n'a pas cru bon de devoir réclamer une précision de la part de son interlocuteur. Les deux protagonistes semblaient donc d'accord sur la définition à donner à ce mot.

Questions : à quoi le journaliste de BFMTV et son interlocuteur reconnaissent-ils une personne immigrée sur le sol français ? Trop d'immigrés, c'est à partir de quel étalonnage ou grille de lecture ? L'apparence des gens dans la rue ou des statistiques officielles ? Etrange quand même qu'un journaliste pose une telle question sans en préciser les contours. Trop d'immigrés, ça veut dire qu'ils posent un problème ? Si oui, lequel ? Parce que "trop d'immigrés", dit comme ça, ça ne veut rien dire, sauf à mettre en exergue la susceptibilité de certains individus à certains stimuli - impression tout à fait subjective - comme "trop de soleil", "trop de bruit", "trop de sel dans la soupe", etc.

Ainsi, dans les transports publics des Etats-Unis ou d'Afrique du Sud, il n'y a pas si longtemps, une seule personne noire dans un bus voulait dire "trop de nègres dans les bus". Par exemple.

Par exemple, pour cet adolescent blanc du Sud des Etats-Unis, il n'y a pas si longtemps, un seul nègre dans la cour de l'école représentait trop de nègres dans la cour de l'école.


Nous ne voulons pas aller en classe avec des nègres
Parce qu'il y a une nuance entre la proposition A : "Est-ce que, selon vous, x % d'immigrés dans la population française, c'est trop ?", et la proposition B : "Y a-t-il trop d'immigrés en France ?". Dans un cas, on s'appuie sur des statistiques, dans l'autre il s'agit essentiellement d'une appréciation à la louche traduisant avant tout la plus ou moins grande disposition du sujet en faveur ou en défaveur des "immigrés".

Et selon le sous-entendu exprimé par le journaliste, ou bien,  par "immigré", il fallait entendre personne de nationalité étrangère, donc sujet disposant d'un passeport étranger, ou alors "personne d'apparence étrangère", comme on est d'apparence musulmane (sic !), et dans ce cas, le propos était on ne peut plus raciste.

Le fait est que, lexicologiquement parlant, je veux parler du sens même des mots, un émigré c'est quelqu'un qui émigre, c'est-à-dire quitte son pays avec l'intention manifeste de s'établir à l'étranger pour une longue durée, voire définitivement, ce qui exclut formellement les touristes, par exemple. Et dans le pays d'accueil, notre émigré se retrouve en position d'immigré. Exemple classique de ce mouvement : la statue de la Liberté à New York, avec la fameuse Ellis Island, lieu d'atterrissage des migrants venus d'Europe dans le but évident de prendre les Etats-Unis pour nouvelle patrie ou pour patrie de remplacement.

Comme preuve de cette volonté des immigrés, partout où ils s'établissent, cette propension à re-créer la patrie perdue, à coups de "new" ou "nouveau" voire "nouvelle" ; exemples : Nouvelles Hébrides, Nouvelle Angleterre, New York, Nouveau Brunswick, Nouveau Mexique, New Hampshire, etc., jusqu'à reprendre des toponymes dans leur forme originelle ou presque,  comme : Paris (Texas), Haarlem, Cambridge, Birmingham, etc.

Voilà qui m'a donné l'envie d'aller puiser dans mes archives. Ce qui suit est tiré d'une visite que j'ai effectuée dans un quartier de France, je veux dire probablement LE quartier de France comptant le plus d'étrangers au mètre carré.

















Ce qu'il a de particulier, ce village parisien de près de cinq mille habitants ? Il compte effectivement plus d'étrangers que les cités dortoirs de Meaux, Sarcelles, Mantes-la-Jolie, Clichy-sous-Bois... réunies. On y trouve des "maisons" de l'Inde, de Tunisie, du Brésil, de l'Argentine, des États-Unis, du Mexique (cf. la toute dernière image), etc. Autant dire qu'on n'est pas loin de totaliser ici autant de nationalités qu'aux Nations Unies.


Et pourtant, ici, aucun problème d'intégration, aucun car de CRS en stationnement, aucune tournante, aucun dealer de cannabis, aucun réglement de compte.

Cette perle rare parmi les cités de la région parisienne se trouve tout au long du Boulevard Jourdan (Paris 14ème), soit entre la Porte d'Orléans et le Stade Charléty, pour ceux qui connaissent Paris. La station de RER est Cité Universitaire

Parce qu'il s'agit effectivement de la Cité Universitaire Internationale de Paris, qu'une plaquette éditée il y a une dizaine d'années décrivait en ces termes :



Un tiers de Français, deux tiers d'étrangers. Et personne ici ne parle d'intégration ratée !

À vrai dire, les 130 nationalités, c'était il y a une dizaine d'années, parce que entre temps, on approche les 140 nationalités.

Voilà une cité que le candidat de droite à la réélection n'a pas dû souvent visiter, ceci expliquant cela.

Ah, un petit détail, en passant : la Cité Internationale est surtout habitée par des étudiants titulaires d'une maîtrise ou d'un master ; ici, la plupart des pensionnaires préparent une thèse ou à tout le moins un diplôme de 3ème cycle. Autant dire qu'on est loin des hordes d'adolescents désoeuvrés ou des cohortes de familles nombreuses ramenées du Tiers-monde par des paysans illettrés voire analphabètes.

Le fait est que la démagogie ambiante a fait un sort au vocable "immigration", par ignorance voire par mauvaise foi, en s'en servant la plupart du temps comme d'un euphémisme, juste pour ne pas prononcer le mot "étranger". Les diplomates, les étudiants, les sportifs, les artistes... sont-ils des "immigrés" ? Et quelle consistance peut bien avoir ce terme s'agissant des petits "Africains" vivant dans les quartiers populaires des banlieues de nos villes, et dont un bon nombre sont Français ?  


Le problème de certains quartiers qualifiés de "difficiles" ne vient certainement pas d'une soi-disant trop forte accumulation d'étrangers, mais simplement d'un niveau d'instruction notoirement insuffisant pour qui prétend vouloir élever des enfants dans un environnement moderne toujours plus exigeant.

Le fait est que les prisons du monde sont essentiellement peuplées d'individus appartenant aux catégories sociales les moins instruites, donc les plus pauvres. Il se trouve simplement que, dans nos "quartiers à problèmes", les moins instruits et les plus pauvres se recrutent essentiellement parmi les paysans illettrés venus du Tiers-monde ainsi que de leur progéniture.

L'harmonie régnant dans des lieux comme cette cité universitaire est la preuve par neuf que la simple accumulation d'étrangers dans un lieu n'a jamais constitué un frein à leur intégration, dès lors qu'ils disposent d'un bagage intellectuel conséquent. Seulement voilà : le réseau RESF (Éducation Sans Frontières) vient régulièrement sensibiliser les Français sur le sort de tel(le) ou tel(le) jeune scolarisé(e), voire préparant un diplôme, et en butte aux persécutions de la part de telle ou telle préfecture. 

En effet, on ne compte plus ces jeunes menacés d'expulsion, alors même qu'ils sont parfaitement intégrés car dûment scolarisés. Voilà qui nous démontre toute l'imbécilité du discours du démagogue évoqué plus haut, qui trouve plus logique d'expulser un(e) jeune préparant un BTS, par exemple, sous le simple prétexte qu'il n'a pas tous ses papiers en règle, alors même que de vieux paysans africains polygames continuent de se la couler douce tout en narguant les lois, bénéficiant ainsi d'une impunité à peu près totale !

Incohérence, quand tu nous tiens !


Ce misérable polygame malien a perdu sept enfants et un petit fils dans l'incendie meurtrier
d'un squat, Boulevard Auriol  (Paris 13e)


P.S.

Comme preuve que tout le monde n'est pas au clair avec la terminologie, et que "immigré" est bien utilisé par le plus grand nombre sous la forme d'un euphémisme honteux voulant dire "étranger", voici un extrait du débat ayant opposé les deux candidats au second tour de la présidentielle française, ce 2 mai 2012, tel que reproduit par le site nouvelobs...




Droit de vote des étrangers... Droit de vote des immigrés... Si vous donnez le droit de vote aux immigrés, avec la tentation communautariste...



Petite leçon de sémantique :

Eunice Barber est une sportive originaire de Sierra Leone et de nationalité française, bien connue des amateurs d'athlétisme. Barber est ce qu'on appelle une "immigrée", étant née à l'étranger et ayant bénéficié d'une naturalisation. Ce qui fait que Barber, l'immigrée, vote ou en tout cas, dispose du droit de vote en France. C'est le cas de plusieurs millions de citoyens français d'origine étrangère ayant acquis la nationalité par mariage ou par naturalisation. De fait, une grande partie des immigrés vivant sur le sol français disposent bel et bien de la nationalité française. En clair, immigré et étranger ne sont nullement synonymes, contrairement à ce que de nombreux journalistes et politiciens persistent à croire ou à véhiculer, faute d'une maîtrise suffisante du sens des mots !




P.S.

J'invite ceux que ça intéresse à s'offrir une petite visite de la Cité Universitaire du Boulevard Jourdan (RER, ligne B ; tramway T1), où ils pourront contempler notamment cette fresque d'inspiration précolombienne sur la façade de la Maison du Mexique.







Nicolas S.: une certaine pédagogie du mensonge


Avertissement : ce site est intitulé : "'Com' ils disent" et il y a une bonne raison à cela. Il se trouve que j'estime que la France manque cruellement d'analystes politiques, ceux qui en tiennent lieu n'étant que de vulgaires commentateurs de sondages. Il n'était que de voir leur désarroi au lendemain du premier tour de la présidentielle française face au "bon" score de Marine Le Pen et au "médiocre" score au regard des sondages de Mélenchon. Parce que l'analyse politique n'a rien à voir avec le commentaire de  sondages. Moi, je n'ai pas eu besoin de sondages pour prédire une déconfiture à Mélenchon, dont l'erreur majeure a consisté à passer plus de temps à taper sur Le Pen qu'à parler de son propre programme ; ne parlons même pas de cette rodomontade puérile de Capitaine Matamore, consistant à claironner sur tous les tons : "Je serai devant Marine Le Pen.". Cette fois, j'ai jeté mon dévolu sur les derniers clips de campagne des deux candidats restés en lice pour le second tour de la présidentielle française.


Dimanche 6 mai 2012, la France désigne son président de la République pour la période 2012-2017. C'est vous dire si la chose est d'importance. Nous voilà donc avec deux candidats désignés pour ce second tour. Pour ma part, j'ai déjà manifesté ailleurs la circonspection que m'inspirait le candidat socialiste en raison de son attitude dans des situations précises : je pense notamment à la manière dont, en sa qualité de Premier secrétaire, il a géré l'affaire ayant opposé Tristane Banon à Dominique Strauss-Kahn ; et je ne saurais oublier la connivence manifestée par les socialistes aux côtés de la droite dans l'agression impérialiste en Libye ! C'est vous dire le peu de confiance que François Hollande m'inspire. Le problème est qu'en face de François Hollande, il y a quelqu'un... Enfin, quelqu'un qui mérite véritablement qu'on le regarde et qu'on l'écoute attentivement. C'est ce que j'ai fait durant cette dernière campagne électorale.

Vous allez pouvoir en juger à partir des captures d'écran qui suivent. Fort heureusement, les clips électoraux sont sous-titrés ; ce sont, donc, les titres originaux que vous découvrirez au bas des images.

Je me suis donc attaché à relire les images de la campagne du second tour du candidat sortant, en m'intéressant successivement à la forme puis au fond.


Question de forme

La chose a déjà été observée ailleurs, et elle laisse quand même perplexe, s'agissant d'une "bête politique rompue à toutes les joutes électorales", comme on aime volontiers à le répéter du côté de ses admirateurs. Ici, j'ai relevé comme un geste de néophyte cette propension à ne pas regarder le téléspectateur dans les yeux, en raison d'un mauvais alignement du "prompteur", qui gère le défilement du texte, avec l'axe de la caméra.

Dès la première image, ci-dessous, on voit bien que le regard est dirigé vers le bas de l'écran, car c'est là que défile le texte.






Sur l'image suivante, on a même une amplification de la  perspective en contre-plongée, avec une caméra que le candidat regarde en plongeant son regard vers le bas pour chercher le texte. L'impression générale est qu'on a affaire à du travail d'amateur ! S'agissant d'un président sortant, censé être assisté par le gratin des communiquants de France et de Navarre, on a envie de dire : bravo ! Les mauvaises langues vont certainement nous dire qu'il a dû manquer d'argent, avec toutes ces rumeurs autour du financement de la campagne de 2007...




Question de fond


Le candidat sortant n'a pas de bilan, pas de projet, ou plutôt si : combattre les idées, ou ce qu'il croit être les idées de son adversaire. Il va donc s'attacher à démontrer...




La démonstration du candidat sortant va reposer sur un leit-motiv : "nulle part dans le monde"... 






Le candidat socialiste n'a jamais dit : "Je veux augmenter les dépenses publiques." Ses propositions portent sur des faits précis, enfin, si je puis me faire son interprète. Par exemple, il y a la question des 60.000 recrutements sur cinq ans concernant les services publics, et ce, en contradiction d'une politique de suppression massive de postes, entre 2007 et 2012, notamment dans l'Education nationale. 

Il y a, donc, quelque chose d'étrange, à entendre un candidat sous-entendre que son adversaire veut "augmenter les dépenses publiques", sans autre précision. Parce que ça ne correspond pas à la réalité de ce qui a été dit.

Puis vient le couplet sur l'immigration.




Franchement, à part l'extrême-gauche et peut-être Jean-Luc Mélenchon, y a-t-il eu un seul candidat s'inscrivant en faveur d'une régularisation massive de l'ensemble des immigrés (admirons le pléonasme au passage !) ? Et a-t-on seulement entendu quelqu'un souhaiter accueillir toute la misère du monde


Rappelons, en passant, que ce discours nous est servi par quelqu'un qui participe au pouvoir (exécutif) depuis au moins 2002 et sans discontinuer.


Le candidat socialiste serait aussi favorable à ceci :





Le candidat socialiste considère que lorsqu'on a des droits, on n'est pas forcément obligé d'avoir des devoirs.


On se répète la chose une fois, deux fois, trois fois..., et l'on se pince, pour être sûr de ne pas avoir rêvé, tout en se disant que c'est quand même incroyable qu'un candidat à une présidentielle, non pas au Tadjikistan, non pas au Waziristan, non pas au Zimbabwe, au Burkina Faso..., vous savez ?, ces infâmes républiques bananières, diamantifères, forestières, gazières... dirigées par des autocrates à moitié fous, non, un candidat à une présidentielle en France, ose dire des choses pareilles, enfin..., s'il se contentait seulement de les dire sur des places de marché, dans des bistrots... Non, là, il les profère à la télévision, avec sous-titrage, pour que le monde entier enregistre l'énormité de la chose !


Il considère que lorsqu'on a des droits, on n'est pas 
forcément obligé d'avoir des devoirs.


Celle-là, il faudra l'encadrer !


Vous savez quoi ? Même Staline n'aurait pas osé afficher une telle outrecuidance !


Mais le plus incroyable est que ce candidat pense qu'il se trouvera des gens assez débiles pour avaler de telles énormités !


La preuve : venons-en au couplet sur les retraites.






Travailler moins longtemps pour financer les retraites. Et là, on s'interroge, parce que le principe du "travailler moins longtemps" est déjà ancien et a débouché sur les 35 heures, instaurées par le gouvernement Jospin-Strauss-Kahn-Aubry durant les années 1997-2002 ; et la droite, revenue aux affaires en 2002, n'a toujours pas formellement abrogé cette loi de réduction du temps de travail.

On s'interroge par conséquent sur cette nouvelle réduction du temps de travail évoquée par le candidat sortant ! 

Enfin, on croit comprendre : il ne s'agit pas de la durée hebdomadaire du travail, mais du total des annuités effectuées avant d'accéder à la retraite. Mais, là encore, on s'interroge : ça veut dire quoi ce "travailler moins longtemps", s'agissant des normes admises en France depuis longtemps maintenant, à savoir la retraite à 60 ans au bout de 41 annuités et des poussières ? La réforme initiée par la droite a été votée par cette même majorité de droite au parlement, et combattue par l'opposition de gauche, ce qui est tout à fait normal. Fallait-il pour autant présenter la chose en insinuant que "c'est vous, les retraités, qui devrez diminuer les pensions de retraite..." ?

Mais que sous-entend le candidat de droite par cette chose et où a-t-il vu que les retraités pourraient diminuer (eux-mêmes ?!) les pensions de retraite ? Visiblement, le candidat a rédigé son discours lui-même, avec les approximations lexicales et syntaxiques dont il est coutumier. En fait, il aurait dû dire : "c'est vous, les retraités, qui devrez voir dimunuer vos pensions de retraite...".

Retour sur un leit-motiv : "nulle part dans le monde..., mais...".



On n'a vu ça nulle part dans le monde, mais ici ou là, quand même...




En Espagne...


En Grèce...


Au Portugal...




... après tant d'années de socialisme... 


Donc, si l'on a bien compris, le "nulle part ailleurs" n'était pas la bonne formule, puisqu'il y avait effectivement un ailleurs, où avait sévi le socialisme : Espagne, Grèce, Portugal, seuls pays récemment gérés par des socialistes en Europe ? Et la Suède ?


Il est vrai que le PSOE espagnol, sous le leadership de Jose-Luis Zapatero, a dirigé le pays durant deux mandats, succédant à deux autres mandats du conservateur Jose Maria Aznar. Sept années de direction socialiste, contre dix années continues de direction UMP en France, par exemple. Quant aux autres pays cités, on a comme un doute, et même plus qu'un doute. Faisons donc, une petite recherche sur l'Internet.


Portugal :


Au Portugal, gauche et centre droit se sont régulièrement partagé le pouvoir au cours des dernières années. La formule "tant d'années socialistes" est à tout le moins un mensonge.


Grèce :


Il est exact que le Pasok de Papandréou est revenu aux affaires après un assez long intermède de la droite (Karamanlis), soit en octobre 2009, ce qui contredit le "tant d'années de socialisme", même si droite et gauche se partagent le pouvoir en Grèce depuis quelque temps déjà.


Aussi peut-on lire ce qui suit sur le site du Parti de Gauche :


Les élections législatives anticipées du 4 octobre en Grèce voient une nette victoire du Parti socialiste grec (Pasok). Avec près de 44 % des voix, celui-ci devance largement la Nouvelle-démocratie (droite) conduite par le premier ministre sortant Costas Caramanlis. Avec près de 34 % des voix obtenues, ND perd près de 60 sièges au parlement qui en compte 300. Le Pasok s’assure une confortable majorité avec 162 sièges obtenus. (...) La droite enregistre une grande défaite et paie les désastres de sa politique néolibérale et son incapacité à faire face aux incendies qui ont cet été, une fois de plus, ravagé les alentours d’Athènes. (...) La victoire du Pasok intervient après une campagne menée plus à gauche qu’en 2004 et 2007 lorsque les socialistes ont connu deux défaites électorales successives. Il convient de noter cette évolution. Le Pasok a fait de nombreuses promesses de soutien aux bas revenus. Il a promu une politique de relance de l’économie par des politiques publiques, de refonte fiscale favorable aux classes populaires et de lutte contre la corruption dans le pays. (...) Le Parti de gauche observera avec vigilance ce que le Pasok fera réellement au pouvoir, mais se réjouit de voir la droite battue et, qui plus est, sur des idées de gauche.

Suède : ce pays n'a pas été évoqué par le candidat sortant, ce qui est curieux, parce que c'est probablement le pays européen de l'Ouest à avoir connu le plus long "règne" socialiste.





Est-ce parce que ce pays spécialisé dans le système de l'Etat providence socialiste qu'est la Suède n'a été en rien secoué par les soubresauts de la crise mondiale que le candidat de droite n'a pas jugé utile de le ranger aux côtés de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce ?


Question : quid de la crise des subprimes aux États-Unis, subprimes dont le candidat sortant était un ardent défenseur ? Quid du tsunami qui a secoué le système bancaire américain, avec les Lehmann Brothers et autres Goldmann Sachs... ?


Le résumé de tout ce qui précède ? Il est rare de voir un candidat à la présidentielle, de surcroît président sortant, manier avec autant de cynisme et d'aplomb le mensonge et l'approximation délibérée. Mais bon, on me dira que ça ne mange pas de pain, et que, dans l'adversité, tous les moyens sont bons. Tous ? Vraiment ?


Et dire que notre si énergique pourfendeur de l'immigration et de l'insécurité aurait pu vanter son si brillant bilan en la matière ! Il voudrait diviser par deux le nombre d'étrangers présents en France ? Pas d'immigrés clandestins, non, d'étrangers ! Et tout ça au nom de quelle loi mathématique établissant un quota maximal autorisé ? Et que ne l'a-t-il fait plus tôt ?


Mais le plus loufoque n'est-il pas de lire et d'entendre ceci :








Technique classique de démagogue : cette fois, il nous refait le coup du "travailler plus pour gagner plus", adapté à l'immigration : si dans un an... Et là, on se dit : "ben voyons !", "les méthodes de l'Europe n'ont pas changé...", et là on aimerait comprendre. Parce que la politique communautaire européenne repose non pas sur des méthodes mais sur des traités, que les pays sont libres de ratifier ou non. Parce qu'un traité ratifié acquiert  force de loi, voire plus. Il se trouve que divers pays de l'Union Européenne ont choisi de ne pas entrer dans l'Espace Schengen (ex. Le Royaume Uni). La France, pour sa part, fait bel et bien partie de l'espace Schengen. Donc, ou elle y reste, ou elle en sort. Par ailleurs, s'agissant de Schengen, chaque pays membre est responsable de ses propres frontières. Et sur ce point, ce qui se passe à Mayotte, en Guyane ou aux Antilles ne saurait être mis sur le dos de l'Italie, de l'Espagne ou de la Grèce. Ce serait un peu facile !

Les déclarations qui précèdent ne sont donc que démagogie et formulations creuses car vides de sens ! Cet homme sort de cinq années de présidence de la République française, et de presque autant d'années comme ministre de l'Intérieur, et il en est encore à promettre un "retenez-moi ou je fais un malheur !"

Question : mais qui diable peut encore croire aux rodomontades de ce capitaine Matamore ? 

Conclusion provisoire : on se demande toujours pourquoi le candidat sortant n'évoque jamais son si exceptionnel bilan, notamment en matière de sécurité...