Translate

Affichage des articles dont le libellé est kahn. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est kahn. Afficher tous les articles

dimanche 26 août 2012

Une histoire presque sans paroles : retour sur une "résurrection"


C'est l'histoire d'une résurrection annoncée.

Comment dit l'adage déjà ? 

Que les paroles s'envolent et que les écrits restent ?

Alors, que penser de cette Une du magazine Le Point ?




Sans commentaires !


P.S.  

À la réflexion, j'aurai bien plus qu'un commentaire à faire : un conseil à prodiguer aux amis de D.S.K. (vous aurez remarqué que je dois être un des rares bloggeurs à n'avoir quasiment rien écrit sur l'Affaire !? ; ça viendra un jour, peut-être.) : Dominique Strauss-Kahn devrait se (re)mettre au sport. 

Conseil d'ami. Il doit bien afficher ses 90-95 kilos sur la balance. Moi, qui suis un peu plus grand que lui (1,74 m), je suis passé, depuis janvier 2012, de 74 à 66-67 kg. En fait, je n'ai jamais eu de problèmes de poids  ; juste une bouffée de narcissisme et la volonté de faire briller mes tablettes de chocolat, avec un buste en 'V' : les filles adorent ! Du coup, le boulanger du quartier m'appelle "jeune homme", lui qui doit avoir dans les trente ans. Génial, non ? Un look d'ado, même attardé, ça permet de draguer des jeunettes sans passer pour un vieux satyre ! Le tout sur la base d'un régime (sportif) de ma conception. 

Alors cher Dominique, pour commencer, après les check-up d'usage chez le toubib (ex. test d'effort), achète-toi un home-trainer (vélo d'appartement, avec compteur kilométrique et afficheur des calories dépensées) et essaie de tenir dessus au moins deux heures non stop en pédalant modérément (par exemple en regardant un film, une émission à la télé, ou en écoutant un opéra...), pour commencer, et en augmentant progressivement le kilométrage et la vitesse (30 à 40 km/h, ce serait très bien !) soit de 60 à 90 km  en deux ou trois heures et de 800 à 1000 Kcal de dépense énergétique. 

Le maître-mot pour perdre du poids ? AÉROBIE !

Quant à Anne Sinclair, qui est (encore) une très belle femme, avec des yeux magnifiques [ma première "fiancée" était une demi-Ashkénaze (je vois que ça vous étonne !!!) et était (et est toujours) brune avec des yeux d'un bleu intense ; alors vous comprendrez que j'éprouve toujours quelque trouble en découvrant le visage de Madame Sinclair, qui me rappelle quelqu'un...], elle a - contrairement à son ex - quasiment conservé une silhouette de jeune fille et ce ne devrait pas être difficile pour elle de remuscler sa sangle abdominale... et le reste. 

Et la "bouffe" ? Va-t-on me demander. La bouffe ? Quelle bouffe ? Moi, je mange ce que je veux, quand je veux, comme Michael Phelps, qui doit carburer autour de 12000 Kcalories par jour en période d'entraînement, mais il "brûle tout", précisément. C'est à ça que ça sert, de pratiquer une activité "aérobie" : brûler des calories, toutes choses qu'ignorent les pseudo-gourous des régimes dits amaigrissants. Prenez notre président 'normal' : il paraît qu'il a suivi le régime Dukan ? Et voilà qu'il regonfle. Normal. Effet 'yoyo'. Et dire qu'avec un simple vélo d'appartement... Enfin, il faut un peu plus qu'un vélo d'appartement !

Pour ne rien vous cacher, moi, il n'y a que les sportives qui m'excitent (les top-models ? Bof ! Juste longues, plates et moches, et surtout archi-retouchées sur Photoshop !), avec des tablettes de chocolat, genre Yelena Isinbayeva, Muriel Hurtis ou Christine Arron...




Liens :  01  -  02



mercredi 2 mai 2012

Nicolas S.: une certaine pédagogie du mensonge


Avertissement : ce site est intitulé : "'Com' ils disent" et il y a une bonne raison à cela. Il se trouve que j'estime que la France manque cruellement d'analystes politiques, ceux qui en tiennent lieu n'étant que de vulgaires commentateurs de sondages. Il n'était que de voir leur désarroi au lendemain du premier tour de la présidentielle française face au "bon" score de Marine Le Pen et au "médiocre" score au regard des sondages de Mélenchon. Parce que l'analyse politique n'a rien à voir avec le commentaire de  sondages. Moi, je n'ai pas eu besoin de sondages pour prédire une déconfiture à Mélenchon, dont l'erreur majeure a consisté à passer plus de temps à taper sur Le Pen qu'à parler de son propre programme ; ne parlons même pas de cette rodomontade puérile de Capitaine Matamore, consistant à claironner sur tous les tons : "Je serai devant Marine Le Pen.". Cette fois, j'ai jeté mon dévolu sur les derniers clips de campagne des deux candidats restés en lice pour le second tour de la présidentielle française.


Dimanche 6 mai 2012, la France désigne son président de la République pour la période 2012-2017. C'est vous dire si la chose est d'importance. Nous voilà donc avec deux candidats désignés pour ce second tour. Pour ma part, j'ai déjà manifesté ailleurs la circonspection que m'inspirait le candidat socialiste en raison de son attitude dans des situations précises : je pense notamment à la manière dont, en sa qualité de Premier secrétaire, il a géré l'affaire ayant opposé Tristane Banon à Dominique Strauss-Kahn ; et je ne saurais oublier la connivence manifestée par les socialistes aux côtés de la droite dans l'agression impérialiste en Libye ! C'est vous dire le peu de confiance que François Hollande m'inspire. Le problème est qu'en face de François Hollande, il y a quelqu'un... Enfin, quelqu'un qui mérite véritablement qu'on le regarde et qu'on l'écoute attentivement. C'est ce que j'ai fait durant cette dernière campagne électorale.

Vous allez pouvoir en juger à partir des captures d'écran qui suivent. Fort heureusement, les clips électoraux sont sous-titrés ; ce sont, donc, les titres originaux que vous découvrirez au bas des images.

Je me suis donc attaché à relire les images de la campagne du second tour du candidat sortant, en m'intéressant successivement à la forme puis au fond.


Question de forme

La chose a déjà été observée ailleurs, et elle laisse quand même perplexe, s'agissant d'une "bête politique rompue à toutes les joutes électorales", comme on aime volontiers à le répéter du côté de ses admirateurs. Ici, j'ai relevé comme un geste de néophyte cette propension à ne pas regarder le téléspectateur dans les yeux, en raison d'un mauvais alignement du "prompteur", qui gère le défilement du texte, avec l'axe de la caméra.

Dès la première image, ci-dessous, on voit bien que le regard est dirigé vers le bas de l'écran, car c'est là que défile le texte.






Sur l'image suivante, on a même une amplification de la  perspective en contre-plongée, avec une caméra que le candidat regarde en plongeant son regard vers le bas pour chercher le texte. L'impression générale est qu'on a affaire à du travail d'amateur ! S'agissant d'un président sortant, censé être assisté par le gratin des communiquants de France et de Navarre, on a envie de dire : bravo ! Les mauvaises langues vont certainement nous dire qu'il a dû manquer d'argent, avec toutes ces rumeurs autour du financement de la campagne de 2007...




Question de fond


Le candidat sortant n'a pas de bilan, pas de projet, ou plutôt si : combattre les idées, ou ce qu'il croit être les idées de son adversaire. Il va donc s'attacher à démontrer...




La démonstration du candidat sortant va reposer sur un leit-motiv : "nulle part dans le monde"... 






Le candidat socialiste n'a jamais dit : "Je veux augmenter les dépenses publiques." Ses propositions portent sur des faits précis, enfin, si je puis me faire son interprète. Par exemple, il y a la question des 60.000 recrutements sur cinq ans concernant les services publics, et ce, en contradiction d'une politique de suppression massive de postes, entre 2007 et 2012, notamment dans l'Education nationale. 

Il y a, donc, quelque chose d'étrange, à entendre un candidat sous-entendre que son adversaire veut "augmenter les dépenses publiques", sans autre précision. Parce que ça ne correspond pas à la réalité de ce qui a été dit.

Puis vient le couplet sur l'immigration.




Franchement, à part l'extrême-gauche et peut-être Jean-Luc Mélenchon, y a-t-il eu un seul candidat s'inscrivant en faveur d'une régularisation massive de l'ensemble des immigrés (admirons le pléonasme au passage !) ? Et a-t-on seulement entendu quelqu'un souhaiter accueillir toute la misère du monde


Rappelons, en passant, que ce discours nous est servi par quelqu'un qui participe au pouvoir (exécutif) depuis au moins 2002 et sans discontinuer.


Le candidat socialiste serait aussi favorable à ceci :





Le candidat socialiste considère que lorsqu'on a des droits, on n'est pas forcément obligé d'avoir des devoirs.


On se répète la chose une fois, deux fois, trois fois..., et l'on se pince, pour être sûr de ne pas avoir rêvé, tout en se disant que c'est quand même incroyable qu'un candidat à une présidentielle, non pas au Tadjikistan, non pas au Waziristan, non pas au Zimbabwe, au Burkina Faso..., vous savez ?, ces infâmes républiques bananières, diamantifères, forestières, gazières... dirigées par des autocrates à moitié fous, non, un candidat à une présidentielle en France, ose dire des choses pareilles, enfin..., s'il se contentait seulement de les dire sur des places de marché, dans des bistrots... Non, là, il les profère à la télévision, avec sous-titrage, pour que le monde entier enregistre l'énormité de la chose !


Il considère que lorsqu'on a des droits, on n'est pas 
forcément obligé d'avoir des devoirs.


Celle-là, il faudra l'encadrer !


Vous savez quoi ? Même Staline n'aurait pas osé afficher une telle outrecuidance !


Mais le plus incroyable est que ce candidat pense qu'il se trouvera des gens assez débiles pour avaler de telles énormités !


La preuve : venons-en au couplet sur les retraites.






Travailler moins longtemps pour financer les retraites. Et là, on s'interroge, parce que le principe du "travailler moins longtemps" est déjà ancien et a débouché sur les 35 heures, instaurées par le gouvernement Jospin-Strauss-Kahn-Aubry durant les années 1997-2002 ; et la droite, revenue aux affaires en 2002, n'a toujours pas formellement abrogé cette loi de réduction du temps de travail.

On s'interroge par conséquent sur cette nouvelle réduction du temps de travail évoquée par le candidat sortant ! 

Enfin, on croit comprendre : il ne s'agit pas de la durée hebdomadaire du travail, mais du total des annuités effectuées avant d'accéder à la retraite. Mais, là encore, on s'interroge : ça veut dire quoi ce "travailler moins longtemps", s'agissant des normes admises en France depuis longtemps maintenant, à savoir la retraite à 60 ans au bout de 41 annuités et des poussières ? La réforme initiée par la droite a été votée par cette même majorité de droite au parlement, et combattue par l'opposition de gauche, ce qui est tout à fait normal. Fallait-il pour autant présenter la chose en insinuant que "c'est vous, les retraités, qui devrez diminuer les pensions de retraite..." ?

Mais que sous-entend le candidat de droite par cette chose et où a-t-il vu que les retraités pourraient diminuer (eux-mêmes ?!) les pensions de retraite ? Visiblement, le candidat a rédigé son discours lui-même, avec les approximations lexicales et syntaxiques dont il est coutumier. En fait, il aurait dû dire : "c'est vous, les retraités, qui devrez voir dimunuer vos pensions de retraite...".

Retour sur un leit-motiv : "nulle part dans le monde..., mais...".



On n'a vu ça nulle part dans le monde, mais ici ou là, quand même...




En Espagne...


En Grèce...


Au Portugal...




... après tant d'années de socialisme... 


Donc, si l'on a bien compris, le "nulle part ailleurs" n'était pas la bonne formule, puisqu'il y avait effectivement un ailleurs, où avait sévi le socialisme : Espagne, Grèce, Portugal, seuls pays récemment gérés par des socialistes en Europe ? Et la Suède ?


Il est vrai que le PSOE espagnol, sous le leadership de Jose-Luis Zapatero, a dirigé le pays durant deux mandats, succédant à deux autres mandats du conservateur Jose Maria Aznar. Sept années de direction socialiste, contre dix années continues de direction UMP en France, par exemple. Quant aux autres pays cités, on a comme un doute, et même plus qu'un doute. Faisons donc, une petite recherche sur l'Internet.


Portugal :


Au Portugal, gauche et centre droit se sont régulièrement partagé le pouvoir au cours des dernières années. La formule "tant d'années socialistes" est à tout le moins un mensonge.


Grèce :


Il est exact que le Pasok de Papandréou est revenu aux affaires après un assez long intermède de la droite (Karamanlis), soit en octobre 2009, ce qui contredit le "tant d'années de socialisme", même si droite et gauche se partagent le pouvoir en Grèce depuis quelque temps déjà.


Aussi peut-on lire ce qui suit sur le site du Parti de Gauche :


Les élections législatives anticipées du 4 octobre en Grèce voient une nette victoire du Parti socialiste grec (Pasok). Avec près de 44 % des voix, celui-ci devance largement la Nouvelle-démocratie (droite) conduite par le premier ministre sortant Costas Caramanlis. Avec près de 34 % des voix obtenues, ND perd près de 60 sièges au parlement qui en compte 300. Le Pasok s’assure une confortable majorité avec 162 sièges obtenus. (...) La droite enregistre une grande défaite et paie les désastres de sa politique néolibérale et son incapacité à faire face aux incendies qui ont cet été, une fois de plus, ravagé les alentours d’Athènes. (...) La victoire du Pasok intervient après une campagne menée plus à gauche qu’en 2004 et 2007 lorsque les socialistes ont connu deux défaites électorales successives. Il convient de noter cette évolution. Le Pasok a fait de nombreuses promesses de soutien aux bas revenus. Il a promu une politique de relance de l’économie par des politiques publiques, de refonte fiscale favorable aux classes populaires et de lutte contre la corruption dans le pays. (...) Le Parti de gauche observera avec vigilance ce que le Pasok fera réellement au pouvoir, mais se réjouit de voir la droite battue et, qui plus est, sur des idées de gauche.

Suède : ce pays n'a pas été évoqué par le candidat sortant, ce qui est curieux, parce que c'est probablement le pays européen de l'Ouest à avoir connu le plus long "règne" socialiste.





Est-ce parce que ce pays spécialisé dans le système de l'Etat providence socialiste qu'est la Suède n'a été en rien secoué par les soubresauts de la crise mondiale que le candidat de droite n'a pas jugé utile de le ranger aux côtés de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce ?


Question : quid de la crise des subprimes aux États-Unis, subprimes dont le candidat sortant était un ardent défenseur ? Quid du tsunami qui a secoué le système bancaire américain, avec les Lehmann Brothers et autres Goldmann Sachs... ?


Le résumé de tout ce qui précède ? Il est rare de voir un candidat à la présidentielle, de surcroît président sortant, manier avec autant de cynisme et d'aplomb le mensonge et l'approximation délibérée. Mais bon, on me dira que ça ne mange pas de pain, et que, dans l'adversité, tous les moyens sont bons. Tous ? Vraiment ?


Et dire que notre si énergique pourfendeur de l'immigration et de l'insécurité aurait pu vanter son si brillant bilan en la matière ! Il voudrait diviser par deux le nombre d'étrangers présents en France ? Pas d'immigrés clandestins, non, d'étrangers ! Et tout ça au nom de quelle loi mathématique établissant un quota maximal autorisé ? Et que ne l'a-t-il fait plus tôt ?


Mais le plus loufoque n'est-il pas de lire et d'entendre ceci :








Technique classique de démagogue : cette fois, il nous refait le coup du "travailler plus pour gagner plus", adapté à l'immigration : si dans un an... Et là, on se dit : "ben voyons !", "les méthodes de l'Europe n'ont pas changé...", et là on aimerait comprendre. Parce que la politique communautaire européenne repose non pas sur des méthodes mais sur des traités, que les pays sont libres de ratifier ou non. Parce qu'un traité ratifié acquiert  force de loi, voire plus. Il se trouve que divers pays de l'Union Européenne ont choisi de ne pas entrer dans l'Espace Schengen (ex. Le Royaume Uni). La France, pour sa part, fait bel et bien partie de l'espace Schengen. Donc, ou elle y reste, ou elle en sort. Par ailleurs, s'agissant de Schengen, chaque pays membre est responsable de ses propres frontières. Et sur ce point, ce qui se passe à Mayotte, en Guyane ou aux Antilles ne saurait être mis sur le dos de l'Italie, de l'Espagne ou de la Grèce. Ce serait un peu facile !

Les déclarations qui précèdent ne sont donc que démagogie et formulations creuses car vides de sens ! Cet homme sort de cinq années de présidence de la République française, et de presque autant d'années comme ministre de l'Intérieur, et il en est encore à promettre un "retenez-moi ou je fais un malheur !"

Question : mais qui diable peut encore croire aux rodomontades de ce capitaine Matamore ? 

Conclusion provisoire : on se demande toujours pourquoi le candidat sortant n'évoque jamais son si exceptionnel bilan, notamment en matière de sécurité...







mardi 4 octobre 2011

Le dernier secrétaire ou l'éternelle histoire du cave qui se rebiffe !



Renaud Dély, journaliste et essayiste, co-auteur de l'ouvrage à paraître "Tous les coups sont permis" (Calmann-Lévy), de passage dans les studios de la radio parisienne Europe 1, le dimanche 2 octobre 2011. L'intervieweur Dominique Souchiez lit un extrait du bouquin, une déclaration de François Hollande à propos d'un de ses "amis politiques" : "Cette fois, il ne pourra plus faire de politique (...) ; il est cuit !"

La déclaration visait, selon Dély, Dominique Strauss-Kahn et elle date de septembre 2000, alors que Strauss-Kahn était empêtré dans une affaire de cassette (Méry). Dély explique l'exultation de Hollande par le fait que dès 2000, il se projetait dans une future campagne présidentielle et se réjouissait alors de l'élimination d'un dangereux concurrent.

Autant dire que cette confidence de Dély m'a presque incité à modifier mon titre : "Le cave se rebiffe" ayant pu être remplacé par "Le cave se rebiffait déjà !"

Entre nous, ce comportement vindicatif de Hollande est-il surprenant ?




Ils le détestent et il le leur rend bien. Quand François Hollande parle à la tribune, Laurent Fabius reste les bras croisés. Ostensiblement. Quand elle aperçoit son prédécesseur à la télévision, Martine Aubry crache du feu. Pour elle, les leaders socialistes sont soit "des cons", soit "des lâches" et Hollande, à ce titre, a bien mérité d'être autrefois leur chef.


Au PS, comme ailleurs, on ne se fait pas de cadeaux. Sauf que ces haines-là ont ceci d'important qu'elles structurent le débat des primaires. Bien malin qui pourrait pointer les divergences autres que marginales entre les principales personnalités du parti. Dans le "tout sauf Hollande" qui fait florès à Solférino, il y a une part d'irrationnel qui laisse pantois.

Pour Ségolène Royal, on comprend. Pas besoin de faire un dessin. Pour Laurent Fabius, on devine. Il fut un temps - c'était au lendemain du 21 avril 2002 - où les deux hommes signèrent un armistice. A l'époque, cela avait mis Martine Aubry en fureur - vieille tradition familiale - tant elle jugeait imbuvable et droitier l'ancien Premier ministre de François Mitterrand.


Mais l'armistice fut de courte durée. Et la guerre reprit de plus belle. En 2004, Hollande a lancé, sur le Traité constitutionnel européen, un référendum interne que Fabius voulait à tout prix éviter. D'où une sortie de route qui a brisé net ses espoirs élyséens.


Hollande s'est ensuite vanté d'avoir roulé dans la farine "ce cher Laurent". Ce sont là de petites blagues que le seigneur de Haute-Normandie pardonne difficilement.  

Reste le cas Aubry. Tout le monde au PS connaît par coeur les motifs récents de son inimitié avec le député de Corrèze. Elle dit qu'il n'a rien foutu lorsqu'il était premier secrétaire et qu'il lui a laissé une maison en loques. Il répond qu'elle était alors secrétaire nationale et qu'elle n'a guère brillé par son assiduité. La remise en marche du PS est, à ses yeux, une belle supercherie.


Elle lui reproche de ne pas lui avoir décroché une circonscription en béton à Lille en 2007. Il répond qu'elle en avait une qui était imperdable et qu'elle a pourtant laissé filer à droite.
La suite est à l'avenant... Dans cette nouvelle guerre des roses, il faut remonter très loin pour trouver les racines du mal. C'était à l'époque où Jacques Delors, à Bruxelles, faisait figure de "candidat surnaturel" d'un PS devenu bigot. Ses partisans, à Paris, étaient alors regroupés dans un club nommé "Témoin".

Hollande en était le président et Aubry jugeait qu'il tirait trop la couverture à lui. A "Témoin", il y avait les amis de Martine qui n'aimaient pas François. Et réciproquement.


Martine disait de François qu'il était faux cul. François racontait que Martine était un vrai scorpion : "Vous dînez avec elle, c'est super sympa. Vous la croisez le lendemain, elle vous plante un couteau dans le dos. Sans explication." Tout cela n'est guère politique. C'est pourquoi ces haines sont aussi durables.

François Bazin
Article publié dans Le Nouvel Observateur du 27 mai 2011

Du coup, tout s'éclaire !

Le fait est que François Hollande a ceci de particulier que depuis la victoire de l'Union de la Gauche en 1981, il n'a eu droit à aucune fonction gouvernementale, pas même un sous-secrétariat d'Etat, contrairement à la plupart des ténors du parti, et contrairement à sa propre compagne de longue date : Ségolène Royal.

Faut-il y voir les éléments d'un double ressort psychologique : à savoir la morgue voire la condescendance émanant des cadhors du parti, les Fabius, Jospin, Strauss-Kahn, d'une part, et les ressentiments de l'autre, de la part de quelqu'un qui s'est toujours senti snobé par ses camarades de parti.

On comprend parfaitement, dans ces conditions, que d'humiliations refoulées en humiliations gobées, Hollande ait fourbi un plan qui se voulait machiavélique : en finir avec l'étiquette de "cave".

Et voilà qu'en 2000, Strauss-Kahn se trouve pris dans un embrouillamini judiciaire. C'est la fameuse affaire de la cassette grâce à laquelle on allait tout savoir, et qui a fait dire à Hollande que "l'autre était cuit" !

Du coup, l'affaire Banon devient vraiment passionnante, si l'on se remémore les déclarations du "premier secrétaire d'alors". Parce qu'on imagine aisément qu'il ait eu le même réflexe qu'à propos de l'affaire de la cassette Méry, dont il faut rappeler qu'elle a valu à Strauss-Kahn de quitter (provisoirement) ses fonctions de ministre de l'Economie et  des finances.

Réfléchissons une seconde : si, comme l'affirment Dély et son co-auteur, Hollande s'est écrié "Yes!" en apprenant que Strauss-Kahn était emberlificoté dans une procédure judiciaire, comment ne se serait-il pas de nouveau écrié "Yes!" en apprenant l'histoire de la tentative de viol de la bouche même de Tristane Banon ?

Etrange tout de même que Renaud Dély n'ait pas jugé utile de creuser cette question. Une question d'une exceptionnelle gravité !

En effet, est-ce parce qu'il comptait se constituer un petit stock de boules puantes, à balancer sous le nez de ses futurs concurrents, lors d'une éventuelle candidature à la présidentielle, que François Hollande s'est comporté comme il l'a fait devant Tristane Banon et sa mère ?

Est-ce parce que, cette fois, il pensait tenir une arme fatale contre Strauss-Kahn que, contrairement à son empressement face à Georges Frêche, Hollande n'éprouvera jamais le besoin de convoquer la Commission des conflits, à propos d'une affaire qui aurait pu valoir à Strauss-Kahn une comparution devant une cour d'assises ?

Memento :
 

"Moi je ne conseille, ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

"Huit ans après, une plainte est déposée par rapport à un incident supposé dont moi je n'ai pas connaissance dans le détail. (...) Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus."

"Je tiens à dire que je n'ai jamais eu une plainte qui aurait été déposée auprès de moi. Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident", a-t-il ajouté.

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"Je veux absolument mettre un terme à toutes ces polémiques, rumeurs ou colportages", a-t-il ajouté, estimant que "cela commence à être absolument détestable".

Le moins qu'on puisse dire est que François Hollande aura le plus grand mal à affirmer qu'en découvrant l'affaire Tristane Banon - Strauss-Kahn en 2003, il ne s'est pas intimement réjoui de la nouvelle tuile survenue dans le parcours d'un de ses ennemis intimes, ce qui expliquerait LARGEMENT l'embrouillamini dans lequel il s'est enfermé tout seul, à en juger par le louvoiement de ses déclarations sur la question !

Et comme pour corroborer nos soupçons, ne voilà-t-il pas que François Hollande déclare, sur un ton tout à fait mystérieux :


Vous avez compris ?

Vous avez compris !

S'asseoir, avec calcul et cynisme, sur la souffrance d'une jeune fille, dans le seul but de promouvoir sa petite carrière personnelle, et en se moquant royalement de l'intérêt du parti...

Dès lors qu'il connaissait parfaitement un des talons d'Achille de Strauss-Kahn, Hollande savait qu'il n'avait qu'à s'armer de patience, jusqu'à ce que la bonne occase se présente. Et elle n'allait pas tarder à se présenter !

Question : si, en 2003, Strauss-Kahn avait été convoqué devant la Commission des Conflits du Parti socialiste, pour l'entendre sur l'affaire Banon, y aurait-il eu une affaire du Sofitel de New-York ou simplement une affaire avec une employée du FMI ?

Strauss-Kahn est de toute évidence un pauvre type, mais François Hollande en est un autre ! En d'autres termes, si Strauss-Kahn est un maniaque qui dégaine sa quéquette plus vite que son ombre, un sérieux rappel à l'ordre, intervenu dès 2003, l'aurait mis dans l'obligation, soit de se faire soigner, soit de quitter le parti, lequel se serait évité la triste pantalonnade de l'affaire du Sofitel de New York.

En tout cas, il va falloir qu'il se dépêche pour démentir les propos que Dély and Co lui prêtent ("cette fois, il est cuit !") sur Strauss-Kahn en marge de l'affaire Méry, parce que cette déclaration éclaire d'un jour nouveau l'affaire Tristane Banon.

 
Autrement dit, par son comportement retors et calculateur fondé sur une profonde animosité contre Dominique Strauss-Kahn, François Hollande porte une lourde responsabilité dans les multiples dérives dans lesquelles l'ex-patron du FMI s'est trouvé impliqué, dérives dont il espérait secrètement la survenue, privilégiant ses petits plans de carrière personnels à l'intérêt de son parti !

Quant au Parti socialiste, il va lui falloir décider rapidement si un sujet obtus, calculateur, retors et particulièrement fourbe, ayant délibérément engrangé des informations sensibles sur Dominique Strauss-Kahn, tout en les gardant sous le coude, dans le but manifeste de s'en servir sous la forme de boules puantes destinées à torpiller les velléités présidentielles de ce dernier, si ce sujet obtus et calculateur, ayant occupé le fauteuil de Premier secrétaire du parti durant une décennie peut, déontologiquement parlant, représenter le Parti socialiste dans le cadre d'une élection présidentielle !

Nous allons voir à quel niveau le Parti socialiste - à qui un lien vers ce blog a été transmis en temps et en heure - place le curseur de ses exigences déontologiques.

 

P.S. Mais comme je ne suis pas complètement idiot, je comprends bien qu'après l'affaire du Sofitel newyorkais, les orphelins de l'ex-chef du FMI ont dû aller chercher fortune ailleurs ; vous savez ?, larbin un jour, larbin toujours ! Donc voilà nos strauss-kahniens se répandant dans la nature à la recherche de quelqu'un à soutenir, pour l'essentiel, choisir entre Aubry et Hollande.

Et l'on comprend, dès lors, que François Hollande ait dû louvoyer misérablement sur l'air de "il ne m'appartient pas de conseiller ni de déconseiller...". Mettez-vous à sa place : que risquent de croire les strauss-kahniens en apprenant, par exemple, que leur nouveau champion ourdissait de sombres projets contre leur ex-chef adoré ?

Et sur ces entrefaites, arrive le bouquin évoqué plus haut : "Tous les coups sont permis".

Question : comment va réagir Strauss-Kahn en découvrant les déclarations le concernant, tenues par François Hollande, sur l'air de "cette fois, il est cuit !" ? Et, par voie de conséquence, comment vont réagir les strauss-kahniens ayant récemment rallié François Hollande - notamment l'impayable Pierre Moscovici - en découvrant la personnalité calculatrice, vindicative et fourbe de leur nouveau champion ?

C'était notre rubrique : "cocu un jour, cocu toujours !"


dimanche 26 septembre 2010

Cocu mais content ?

Mais d'où me vient donc cette curieuse impression que Henri Emmanuelli a une belle tête de cocu, je veux dire de cocu politique. Il n'est que de regarder la triste mine qu'il affiche, notamment à cette..., comment déjà ?, fête de la Rose ? Ça pour une fête, ce fut une fête !






... "On nous a fait la même chose avec Ségolène Royal en 2007. La vérité, c'est qu'à gauche, c'est Martine Aubry la plus populaire."

Ce pauvre Emmanuelli ! Devoir s'abriter derrière la popularité supposée de Martine Aubry ! Parce que lui-même n'est pas populaire ? Quant à elle (Aubry), elle est populaire depuis combien de temps ? Je pense à cette élection législative perdue en 2002 dans son "fief" lillois. Tout comme je me remémore la manière, pas très sportive, je veux dire pas très courageuse, avec laquelle elle a capitulé en 2007.

Source : lefigaro.fr :

Martine Aubry avait été battue au cours de la dernière élection en 2002 dans la 5e circonscription, qui s'étend sur des communes de la banlieue sud de Lille, en dehors de la ville. Les 3e et 4e sont détenues par l'UMP.
Le maire de Lille avait demandé à se présenter dans la 2e circonscription (Lille-est), dans laquelle le député PS sortant Bernard Derosier – également président du conseil général du Nord – s'est à nouveau porté candidat avec le soutien de la plupart des responsables socialistes nordistes.
Le vote des militants devrait donc selon toute probabilité désigner le 14 juin Bernard Derosier. Selon Gilles Pargneaux, «il ne semble pas que ce vote puisse être contredit par une décision autoritaire» du bureau national du PS, qui a le dernier mot sur cette question. Martine Aubry a toujours souligné qu'elle ne souhaite pas être candidate hors de sa ville, car elle ne fait «pas partie de ceux qui cumulent les mandats pour les cumuler».

Je dois avouer que je n'éprouve aucune animosité personnelle à l'égard de Martine Aubry, moi qui ne suis pas socialiste. J'estime simplement, sur la base de faits incontestables, qu'elle n'est pas taillée pour le costume que d'aucuns aimeraient la voir porter, à savoir celui de président(e) de la République. Je me contente, pour affirmer cela, d'observer son comportement plus que défaitiste lors des législatives de 2007, où elle a eu simplement la trouille d'aller au combat, en récupérant, par exemple, le siège qu'elle avait "offert" à l'UMP en 2002. Par ailleurs, que dire de la méthode consistant à lorgner sur une circonscription facilement gagnable, car détenue par un collègue socialiste ? À qui Martine Aubry et ses zélateurs vont-ils faire croire qu'une personnalité de premier plan, qui se dégonfle dans une petite course de 1500 mètres, face à un élu lambda de l'UMP, serait la plus qualifiée pour affronter le marathon d'une élection présidentielle ?

Quant à l'autre champion, le grand vizir basé à Washington, il me semble qu'il a quelque peu tremblé avant le second tour de la législative de 2007, face à une Sylvie Noachovitch qui s'est avérée bien plus coriace que prévu. En tout cas, les Sarcellois se souviennent encore du passage de Ségolène Royal pour y soutenir ce pauvre Dominique Strauss-Kahn !

Car, pour sa part, et quels que soient ses défauts, que j'ai, moi-même, tancés ici, force est de reconnaître que Ségolène Royal est d'une toute autre trempe, qui, pour sa première confrontation électorale, s'en est allée arracher à la droite une circonscription réputée ingagnable, le tout, avant de gagner la région Poitou-Charentes, un fief de Jean-Pierre Raffarin !

Dans ces conditions, vouloir faire passer Ségolène Royal pour une nunuche ou une incompétente, je veux bien, mais sur quelles bases, quand je vois qu'elle est la seule des "grands" candidats socialistes à avoir toujours démontré qu'elle n'avait pas peur de l'adversité. Allez demander à Dominique Bussereau ou à Jean-Pierre Raffarin si Ségolène Royal est une bécassine.

Mais revenons à notre "cocu" des Landes. Tout le monde voit bien qu'il y a bisbille entre Aubry et Strauss-Kahn, lesquels, contrairement à d'autres, sont conscients de la puissance de frappe de Ségolène Royal, laquelle, du reste, a déjà envoyé Strauss-Kahn au tapis ! Du coup, comment ne pas être attendri devant la sollicitude toute mielleuse avec laquelle Henri Emmanuelli entoure cette brave Martine Aubry, en feignant de reconnaître qu'il y a anguille sous roche ?

Question : il fait comment, le bon Emmanuelli, le jour où il apprend que Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ont bel et bien conclu un pacte anti-Royal ? Il saute au plafond de joie, ou il se fait hara-kiri ?

Wait and see!



P.S. Tout cet émoi était parti d'une déclaration de l'ex-fabiusien Claude Bartolone. Le pauvre homme, orphelin de son parrain, Laurent Fabius, se retrouve dans la position de ces gens qui ne savent pas faire autrement que de retrouver leurs vieux réflexes de... larbins ! Donc, le voilà au service de..., de qui déjà ? Strauss-Kahn, l'ennemi intime de Fabius ? Martine Aubry, dont on ne sait pas trop si elle ne va pas encore se dégonfler, comme en 2007, à Lille ?

Mais il y a un élément qui pourrait expliquer la fébrilité, voire la panique subite qui s'est emparée de Claude Bartolone. Il se trouve que, quelques jours plus tôt, il était passé par la fête de la fraternité de Ségolène Royal. Et là, il a dû être proprement subjugué par l'enthousiasme et l'allégresse des militants de Désirs d'Avenir, et Bartolone de se dire : "Hou la la, c'est qu'ils ont la pêche par ici ; le problème c'est qu'on n'a pas ça en rayon ; on n'a pas ça (la fraternité) chez nous ! Il faut alerter les autres, sinon, on va encore se faire bouffer !".

Le fait est qu'à la fête des amis de Ségolène Royal, les caméras se sont promenées au milieu de militants remontés à bloc et visiblement heureux d'être là, ce qui tranchait terriblement avec la morosité, voire la sinistrose caractérisant les autres rassemblements, du côté des Montebourg, Hamon et autre Emmanuelli...

La fête de la Rose, chez Henri Emmanuelli... Ça vous a un air d'oxymore !