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dimanche 25 mars 2018

Syrie : quand les masques tombent 4/5


Commençons par une petite revue de la presse française (Le Monde et Libération).

Ai-je besoin de préciser que, conformément à la thèse ambiante, les malheurs des habitants de ce quartier de Damas n'ont qu'un coupable : le régime dictatorial de Bachar el-Assad ?

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Par parenthèse, les lecteurs de Libération connaissent la puissance désinformatrice de Madame Hala Kodmani, personnage jouant, en France, un rôle - toutes proportions gardées - comparable à celui des Harkis durant la guerre d'indépendance algérienne (le traitement de texte et l'ordinateur ayant remplacé les fusils dont étaient équipés les Harkis) ; un personnage dont la prose justifierait largement la rédaction d'une thèse universitaire (cela viendra peut-être un jour). Mais là, franchement, elle a fait très fort dans la désinformation, comme la suite va nous en fournir la preuve.
Un premier convoi de treize camions transportant de la nourriture a pu enfin accéder vendredi à Douma, la principale ville de la Ghouta orientale. Des aides alimentaires ont été distribuées aux habitants assiégés dans la partie rebelle, malgré les bombardements du régime qui ont fait 100 morts ces dernières quarante-huit heures. Oum Samih, 53 ans, est cuisinière à Mesraba dans la partie sud de cette zone, où elle a installé depuis le début du siège en 2013 un local pour fournir des repas aux personnes dans le besoin. Blessée jeudi soir par plusieurs éclats d’obus qui ont détruit sa cuisine, sa vie n’est pas en danger. Deux jours avant, elle nous avait livré ce témoignage par messages vocaux via WhatsApp. 
«Les bombardements ne m’effraient pas toujours. Quand je suis en train de travailler par exemple, je ne les entends presque pas. Et s’ils s’intensifient, je me mets à travailler plus vite. Je me concentre sur le travail parce que je me sens responsable des gens. Je ne permets pas à Bachar al-Assad, ni aux Russes, ni à qui que ce soit d’humilier les Syriens en les affamant. J’aimerais pouvoir nourrir tous les habitants de la Ghouta. Lundi on a travaillé de 5 heures du matin jusqu’à 19 heures en continu. Je n’ai même pas senti la fatigue. J’étais une vraie machine. C’est quand je finis par m’asseoir que je sens l’épuisement. Dans la journée, pas le temps d’avoir peur. Ni d’être fatiguée. Il faut oublier son humanité. On ne garde plus de sentiments. On ne pense plus qu’on est une femme ou un homme, ou n’importe quoi. On devient complètement neutre. Juste un outil pour aider les gens. On fixe l’objectif et on fonce. 
«En fait, je combats Bachar et le monde, mais de façon pacifique. J’ai toujours été contre les armes. On m’en a proposé pour me protéger quand je me déplace. J’ai refusé. Ce n’est pas à 53 ans et deux mois que je vais m’y mettre.  
«On est bloqué dans un coin, comme des rats. Ils font quoi dans ce cas ? Ils vous sautent dessus. Alors quand on est frappé avec des missiles Eléphant [de gros calibre, ndlr], quand les avions russes se baladent dans le ciel comme des fous, qu’ils balancent des bombes à souffle ou à fragmentation ou au napalm, et qu’on ne sait pas où aller… on finit par envoyer un obus sur Damas (contrôlé par régime). Alors là, c’est la fin du monde : si jamais il y a un mort, c’est le tollé. Alors que nous, démunis, nos enfants, nos femmes, nos hommes sont tués en nombre et personne ne réagit.
Confrontons maintenant ce qui précède avec le reportage réalisé in situ par les reporters de la chaîne RT France.

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Précision utile : dans la quasi-totalité des reportages, RT s'est appliquée à laisser audible la voix des personnes interrogées, se contentant d'afficher la traduction du discours, comme on peut le voir sur la dernière image.

Autant dire qu'à peu près tout ce que les médias "meanstream" nous racontent depuis des semaines sur la Ghouta orientale, relayé par quelques dirigeants occidentaux bien imprudents, pour rester poli (la vérité finissant toujours par se faire jour), n'était que foutaises et balivernes !

Ces gens étaient bel et bien séquestrées par les fameux "rebelles" si chers à Madame Kodmani et à ses comparses qui se prennent pour des journalistes, et face à l'émergence de la vérité toute crue, toute cette petite clique de désinformateurs professionnels devrait tout simplement se faire hara kiri, mais pour ça, encore faudrait-il qu'ils aient le sens de l'honneur !

Un qui ne doit pas l'avoir placé très haut, malgré son "serment d'Hippocrate", mais peut-être faudrait-il dire d'Hypocrite, c'est ce médecin qui ose tout : "la Ghouta, c'est pire qu'Alep !".
"Les aviations syrienne et russe se sont acharnées mardi sur une enclave rebelle proche de Damas. Médecin de guerre, le Pr Raphaël Pitti estime que cette campagne est la pire jamais menée par le régime. (...) Au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués depuis dimanche dans d'intenses bombardements, menés par le régime syrien et la Russie, sur l'enclave rebelle de la Ghouta orientale. "La journée d'hier a été une journée effroyable. Il y a eu plus de 137 attaques aériennes, 47 jets de barils à partir d'hélicoptères, 90 missiles tirés sur la zone de la Ghouta. Jamais les Syriens n'ont eu à supporter une telle attaque", déplore sur Europe 1 le professeur Raphaël Pitti, médecin de guerre, qui s'est rendu en Syrie plus de vingt fois."
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Où l'on a vu réapparaître le bobard des barils d'explosifs balancés depuis des hélicoptères, et que personne n'a toujours pu photographier une fois tombés au sol, alors même que tout le monde ou presque, même dans la Ghouta, dispose d'un smartphone ! (Lire)

Médecin au service des "djihadistes" et agent de propagande, nous on dit : "Bravo toubib !"

Extrait du courrier des lecteurs accompagnant l'interview de notre médecin :


Cette guerre n'a jamais été une guerre civile, c'est une guerre internationale. Dés 2011 les "rebelles" ont bénéficié d'un soutien occidental (notamment médiatique et financier) pour en finir avec le régime Syrien, trop allié à l'Iran et à la Russie au goût de nos dirigeants. Même Hollande a avoué face aux journalistes avoir livré des armes aux rebelles à partir de 2012 malgré l'embargo.... En même temps, en 2012, la Defense Intelligence Agency (une des dix-sept agences de renseignement US) produisait un rapport qui expliquait que les principales forces derrière les insurgés étaient les islamistes, et qu'on risquait de voir un état salafiste s'établir entre l'Iraq et la Syrie (ce qui s'est produit peu après). Ce même rapport soulignait que les rebelles étaient soutenus par les occidentaux, les pays du golfe, et la Turquie, et que le gouvernement était de son côté soutenu par l'Iran et la Russie. Ce rapport explosif a été déclassifié par l'ong judicial watch grâce à la loi FOIA, et n'a été médiatisé par presque personne (puisque ça ne va pas dans le sens de la "narrative" officielle..) : http://www.judicialwatch.org/wp-content/uploads/2015/05/Pg.-291-Pgs.-287-293-JW-v-DOD-and-State-14-812-DOD-Release-2015-04-10-final-version11.pdf Pour note, dés le début du conflit, et même lors du conflit en Libye, un politique Français (absent des médias,) appelait à la retenue et à respecter la souveraineté de chaque pays. Il s'agit de F. Asselineau de l'UPR, dont les arguments souvent pertinents ne sont hélas audibles qu'en conférences ou sur le site de son parti.


Lecture 01

Lecture 02


vendredi 9 juin 2017

Réflexions sur la soi-disant 'théorie du complot' §3


Dans la rubrique : "Mieux vaut tard que jamais", voici un nouvel épisode de l'histoire édifiante de ce petit Syrien couvert de poussière et victime de... Bachar el-Assad (?!?!), ainsi que l'ont claironné sur tous les toits nos petits et grands médias passés experts dans l'art de la désinformation.

Souvenez-vous : un garçonnet regardant fixement la caméra et ne disant pas un mot, miraculeusement sauvé d'un bombardement sur Alep opéré apparemment par l'armée de "l'infâme dictateur qui tue son propre peuple".

Comment oublier ce garçonnet ?

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Le problème est que le crédit que j'accorde aux petits et grands médias de la presse dite "main stream" s'est étiolé comme neige au soleil, tombant à un niveau que j'estimerais autour de zéro virgule zéro zéro, ce qui fait que je ne lis plus du tout ladite presse, en tout cas, ne l'achète plus du tout. Mais on la croise encore, de temps à autre, sur l'Internet...

... Sur l'Internet, où l'on peut consulter moult sites  que la presse "main stream" ou "mean stream" qualifie de comment déjà ? ... complotistes ?

Tiens, en voilà un, justement, le fameux voltairenet de Thierry Meyssan, lequel nous informait déjà (août 2016) de la plus que probable manipulation du sort de ce malheureux petit garçon par les gangsters envoyés en Syrie par l'Otan et les pétromonarchies arabes.



Ça commence comme ça :

La société Innovative Communications & Strategies (InCoStrat), créée par le MI6 pour organiser la propagande de l’Otan à propos de la Syrie [1], a diffusé une vidéo et une photographie du jeune Omran Daqneesh (5 ans), secouru par les White Helmets, dans une ambulance à Alep.
Cette documentation a fait le tour du monde et la « une » de la plupart des journaux du bloc atlantiste. Elle est devenue le symbole des enfants massacrés par le « régime de Bachar el-Assad ou ses alliés russes ».
Selon InCoStrat —qui avait déjà publié la photographie du jeune Aylan Kurdi, mort sur une plage turque en essayant de traverser la Méditerranée —, la maison de l’enfant aurait été bombardée et ses parents seraient morts.
Les White Helmets sont une « ONG » servant de couverture à la CIA (États-Unis), au MI6 (Royaume-Uni) et à l’IDB (Pays-Bas). (La suite)

Et voilà qu'un prestigieux représentant de la presse "main stream", le quotidien parisien "Le Monde", vient corroborer les "odieux mensonges du site complotiste" de Thierry Meyssan ! Non, mais sans blague !

J'ai recopié la totalité du papier ci-dessous, au cas où il disparaîtrait bientôt des écrans ; on n'est jamais assez prudent. 

Omrane, le petit Syrien sauvé des décombres d’Alep, réapparaît sur les médias du régime

L’enfant et son père sont apparus dans plusieurs médias pour défendre le régime et accuser les rebelles d’avoir voulu les instrumentaliser.

Le 17 août, le monde découvrait le visage traumatisé d’Omrane Daqneesh, un petit Syrien de 5 ans qui avait survécu à la destruction de son appartement dans le quartier rebelle de Qaterji, à Alep. Il était couvert de poussière et de sang, les mains sagement posées sur ses genoux, le regard complètement perdu dans le siège orange fluo d’une ambulance.
Cette image allait immédiatement devenir, par sa puissance, le symbole de l’horreur de la guerre civile syrienne, et plus précisément de la bataille à Alep, qui retombera, quelques mois plus tard, sous le contrôle de l’armée régulière.

La seule apparition publique du jeune garçon ou de sa famille, qui refusa de s’exprimer, a été cette photo et la vidéo de son sauvetage des décombres, prises respectivement par Mahmoud Rslan, photographe indépendant, et Mustafa Al-Sarout, caméraman pour l’Aleppo Media Center, un média proche des rebelles syriens.

Elles ont été diffusées sur les réseaux par les activistes anti-régime, pour émouvoir et sensibiliser l’opinion mondiale, et sont devenues virales à force de reprises dans les médias occidentaux. L’image fut reprise sur les « unes » de journaux en toutes langues, puis, comme tous les contenus viraux, s’effaça. On sut seulement qu’Omrane avait été soigné à l’hôpital après ce 17 août, et qu’il était vivant. Son frère, Ali, 10 ans, y laissa la vie.

Lire :   Un photographe raconte son quotidien auprès d’« autres » enfants dans l’enfer syrien

« Je suis Omrane Daqneesh et j’ai 4 ans »

Près d’un an plus tard, Omrane Daqneesh est réapparu, accompagné de son père Mohamad Kheir Daqneesh, dans une série d’interviews données en début de semaine à des médias russes, iraniens et syriens soutenant le régime de Bachar Al-Assad. On reconnaît un peu le petit garçon paralysé et couvert de suie. Il apparaît en bonne santé, jouant, ou répondant aux questions que lui pose, par exemple, la chaîne russe Ruptly : « Je suis Omrane Daqneesh et j’ai 4 ans. » Comme le note le Washington Post, cet âge (qui était de 5 ans en 2016) « est une information parmi d’autres qui ont changé par rapport à la version initiale de l’histoire ».

Dans ce déluge d’interviews, son père accuse les groupes rebelles syriens et les médias occidentaux d’avoir utilisé les images de son fils comme « outil de propagande » contre le régime syrien.

« ILS VOULAIENT SE FAIRE DE L’ARGENT AVEC SON SANG ET ONT PUBLIÉ CES PHOTOS »

A la présentatrice syrienne Kinana Alloush, travaillant pour une chaîne progouvernementale, il raconte comment les casques blancs, à qui il a confié son fils après l’avoir sorti des décombres, « l’ont mis dans leur ambulance et l’ont filmé. C’était contre ma volonté ». « Ils voulaient se faire de l’argent avec son sang et ont publié ces photos. Il a été tué et ressuscité plusieurs fois dans les médias », dira-t-il aussi sur la chaîne iranienne Al-Alam, une référence aux médias qui rapporteront de façon erronée la mort du petit garçon peu après la diffusion des images.

Il affirme avoir reçu des pressions, y compris des offres d’argent, de la part de groupes rebelles et d’opposition, pour « parler contre le régime syrien et l’Etat », ce qu’il a refusé de faire. Pour échapper aux intimidations, il dit avoir changé le nom et la coupe de cheveu de son fils.

Sur la chaîne libanaise Al-Mayadeen, Mohamad Kheir Daqneesh explique qu’il a voulu rester à Alep, désormais sous contrôle du régime, alors qu’il avait reçu des offres pour « habiter en Turquie, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne ».

Manipulation et capital médiatique

On peut douter que la succession de quatre interviews en à peine quelques jours, lors desquelles les mêmes propos sont répétés et les mêmes accusations lancées, ait été organisée sans l’aval, ou même l’impulsion de Damas. Les informations sur la guerre diffusées par les médias officiels syriens sont en effet étroitement contrôlées par le régime. Les autres médias – russes, iraniens, libanais – peuvent être considérés comme bienveillants envers Damas.

« LA SITUATION ME FAIT DIRE QU’ILS ONT PROBABLEMENT ÉTÉ CONTRAINTS »

« Ils sont dans une zone sous contrôle du gouvernement et c’est un gouvernement dont on sait qu’il arrête et torture ceux qui le critiquent, opine la chercheuse Valerie Szybala, du Syria Institute. La situation me fait dire qu’ils ont probablement été contraints. »

Mais avant même sa réapparition médiatique, le petit Omrane avait déjà été instrumentalisé. Pendant que les opposants au régime médiatisaient son sort, Bachar Al-Assad disait à une télévision suisse que la photo « n’était pas réelle et avait été retouchée », qu’elle « faisait partie de la publicité de ces casques blancs ».

On peut considérer cela comme une réponse à John Kirby, porte-parole du département d’Etat américain, qui avait baptisé à la même époque Omrane de « vrai visage » de la guerre syrienne.

Aujourd’hui, les médias pro-Assad tentent de récupérer pour la Syrie et ses alliés l’image de la famille Daqneesh et son capital médiatique. Dans la foulée de toutes ces interviews, l’ambassade russe au Royaume-Uni, qui ne renonce jamais à l’ironie, s’est par exemple félicitée, de façon très sérieuse, que « le garçon syrien dont l’image avait été exploitée par les médias propagandistes pour empêcher la libération d’Alep soit en bonne santé. C’est pour cela que la Russie se bat ».

Fin de citation - Source Le Monde

Moralité : qu'il est difficile de reconnaître, avec près d'un an de retard, que l'on s'est planté, ou, tout simplement, que la vérité a fini par sortir du puits ! Mais ne demandons pas l'impossible à des professionnels de la désinformation ! Le gamin et sa famille ont forcément été menacés de représailles par le régime de l'"ignoble Bachar El-Assad", de même que c'est à tort que la presse "mean stream" a fait croire au monde entier que la totalité de la ville d'Alep était menacée de destruction ! (Lire)

Pour ma part, je continue de trouver moult sites dits complotistes, à l'instar de l'excellent 'voltairenet' de Thierry Meyssan, mille fois plus fiables que tous les petits ou grands média de la presse mean stream.


mercredi 17 mai 2017

France. Présidentielle 2017 ou comment Le Pen tua Macron §2


Comme suite du (voire de deux) chapitre(s) précédent(s) [cf. également la série 'Lettres ouvertes aux étudiants de Science Po'], je m'en vais en remettre une couche, et ce, malgré les balivernes colportées dans la grande presse, et selon lesquelles Marine Le Pen aurait sombré face à Emmanuel Macron lors de ce fameux débat d'entre les deux tours.

Je rappelle que, contrairement à moult bonimenteurs (boni-menteurs), je dispose d'un enregistreur numérique ainsi que d'un banal système informatique de capture d'images qui me permettent d'analyser ce fameux débat image par image, outre le fait que je maîtrise un peu la langue française, capacité faisant cruellement défaut à plus d'un "expert" (et le fait que ce texte comporte éventuellement, ça et là, l'une ou l'autre coquille ou faute de frappe, que je rectifierai dès la prochaine relecture, ne change rien à l'affaire !).

Petit rappel, en passant : nos bonimenteurs et -menteuses ne nous ont-ils pas fait le coup, et ce, au mépris de toute évidence, que Marine Le Pen était venue chargée de dossiers, tandis que son adversaire n'avait aucune note ?! 


Par parenthèse, en avez-vous entendu ou lu un(e) seul(e) battre sa coulpe pour avoir raconté des bobards et menti sciemment sur l'absence de notes devant Macron ?

Autre chose ? Avant ce fameux débat de l'entre-deux-tours, rien n'était intervenu auparavant, ni autres débats, ni interviews des deux candidats, ni meetings, ni même programmes ! Nos experts n'ont, donc, eu que ce débat pour se faire une idée du contenu des programmes des deux protagonistes de ce second tour de présidentielle !

Et ce sont les mêmes qui tentent de nous faire avaler, depuis septembre 2001, la théorie de deux tours jumelles s'affaissant droites comme des 'I' dans leur propre empreinte, par la faute de kamikazes ayant détourné deux avions de ligne, tout en étant - nos experts - d'une discrétion de Sioux à propos d'une troisième tour (WTC7) s'étant affaissée comme les deux premières, mais sans avoir été touchée par le moindre aéronef !

Et comme j'ai pris l'habitude de ne me faire une idée sur les choses que par moi-même, en me méfiant comme de la peste des analyses vasouillardes des pseudo-experts de la petite-et-grande-presse, je m'en vais poursuivre l'examen de ce fameux débat à l'aide de ma propre transcription.

Pour être honnête, étant donnée "l'incompétence crasse de Marine Le Pen en matière économique", surtout face à cet excellent débatteur qu'est censé être Emmanuel Macron, ce sont les réponses de ce dernier que j'ai tenu à examiner attentivement.


Rappel :

C. J. : Christophe Jakubyszyn, journaliste
N. S. C. : Nathalie Saint-Cricq, journaliste
M. L. P. : Marine Le Pen
E. M. : Emmanuel Macron

Fin du premier quart d'heure


M. L. P. (...) Encore une fois, de grandes entreprises vous ont vu, ce sont celles que vous avez fait acheter par des grands groupes américains, au détriment, évidemment, de l’intérêt national : c’est Alstom, c’est Technip, il y en a eu toute une série d’autres dans le cadre de conflits d’intérêts d’ailleurs un peu problématiques avec l’ancienne banque chez qui vous travailliez. Donc, vous voyez, vous n’avez pas d’esprit national, vous ne pensez pas à l’intérêt supérieur de la nation, vous défendez, je vous le reprocherai toujours, des intérêts privés, je pense que les Français en ont pris conscience, le problème c’est que derrière, il y a de la casse, il y a de la casse de votre politique à Whirlpool, il y a les entreprises qui délocalisent, et puis, ça ce n’est pas une anecdote, monsieur Macron, ce sont des entreprises que vous avez vendues, SFR, par exemple, à votre ami Monsieur Drahi, le patron de BFM, six mille emplois, six mille emplois, perdus…

E.M. Alors, là, si vous m’y autorisez… ça fait donc, à peu près trois minutes que madame Le Pen nous explique sa stratégie pour lutter contre le chômage en France.

M.L.P. Je vous l’ai dit : baisse des charges des TPE-PME

E.M. Il n’y a en a pas… Non mais il n’y en a pas, vous nous faites votre stratégie…

M.L.P. Je vous ai tout donné, monsieur Macron, tout ce que vous n’avez pas fait !

E.M. Madame Le Pen, Madame Le Pen, ce qui est extraordinaire c’est que votre stratégie, mais c’est normal, ça fait des décennies que ça dure, votre stratégie, c’est simplement de dire beaucoup de mensonges (1), et de dire tout ce qui ne va pas dans le pays. Mais vous ne proposez rien. Parce que si vous aviez suivi le film des dernières années, les charges ont baissé ;  le CICE, c’est une baisse de charges (2a)

M.L.P. Des grandes boîtes !

E.M. Non, le CICE c’est pour toutes les entreprises.

M.L.P. Vous savez très bien que les TPE-PME n’en ont pas profité !

E.M. Madame Le Pen, Madame Le Pen…

M.L.P. Elles vous l’ont dit, d’ailleurs, elles vous l’ont dit !

E.M. … c’est pour ça que dans le projet que je porte, je propose de baisser de six points les charges des TPE-PME (2b). C'est pour ça que je propose de baisser l’impôt sur les sociétés à 25 %. Vous ne proposez rien…

M.L.P. Pour toutes les entreprises, monsieur Macron, y compris pour les grosses. Alors que moi…, moi je donne une priorité totale aux TPE-PME.

E.M. Mais, vous faites ce que vous voulez…

M.L.P. Je crois que c’est moi qui crée l’emploi dans notre pays…

E.M. … rien. Vous êtes…

M.L.P. Vous, vous facilitez simplement la vie des grands groupes.

E.M. Vous êtes depuis tout à l’heure dans l’insinuation.

M.L.P. C’est normal, ce sont vos amis, avec qui vous buvez des coups à la Rotonde ! On comprend hein !

E.M. Ce ne sont, madame Le Pen, les Français et les Françaises, ils méritent mieux que cela. Je vous assure.

M.L.P. La vérité, ils méritent…

E.M. Ils souffrent, oui, ils méritent d’abord la vérité, plus que les insinuations, parce que si vous étiez bien renseignée sur tous les cas industriels que vous avez cités, vous sauriez que c’est très différent : je n’étais pas ministre quand SFR a été vendu, et SFR était la propriété d’un groupe totalement privé (3a).

M.L.P. Pardon ! Vous n’étiez pas ministre ?

E.M. Non, je n’étais pas ministre.

M.L.P. Vous avez déjà commis ce mensonge devant dix millions de personnes lors du débat que nous avions eu…

E.M. Ça peut vous contrarier…

M.L.P. … et quand monsieur Dupont-Aignan vous a posé cette question, évidemment, vous étiez ministre, vous avez été à la manœuvre sur l’intégralité de ces dossiers.

E.M. Attendez ! Vous pouvez décider…

M.L.P. Puisque monsieur Montebourg refusait que SFR précisément soit vendu à monsieur Drahi,

E.M. Mais l’Etat…

M.L.P. Et le jour où monsieur Montebourg a été remplacé par vous, monsieur Macron, eh bien, immédiatement, vous avez signé la vente. C’est ça la réalité.

E.M. Madame Le Pen, madame Le Pen, SFR était la propriété d’un groupe privé, qui s’appelle Vivendi. Nous sommes dans un Etat où la propriété privée est respectée (3b). C’est le groupe Vivendi qui l’a vendu, ne dites pas de bêtises (1) ! Vous en dites beaucoup, ce n’est qu’une des bêtises que vous avez proférées depuis tout à l’heure, mais surtout, ça ne fait pas avancer le pays…

M.L.P. Mais votre prédécesseur, il ne voulait pas la vendre !

E.M. Mais personne ne voulait la vendre ! (3c) Simplement, quand vous avez un groupe privé, qui est détenu par des capitaux privés, oui cherchez dans votre dossier. Vous feriez bien de vérifier, mais allez-y !

M.L.P. Oh oui, je vais vous trouver ça immédiatement et vous allez voir que vous allez être en difficulté une fois de plus.

E.M.  Je connais, je connais un peu les dossiers de l’économie française.

M.L.P. Janvier 2015, devant l’Assemblée, j’ai pris la décision, pour Alstom, vous avez dit à Monsieur Dupont-Aignan, c’est pas moi.

E.M. Mais, on parle d’Alstom ou de SFR (3d) ?

M.L.P. Janvier 2015, devant l’Assemblée, j’ai pris la décision de permettre à General Electric de rentrer dans Alstom, moi personnellement.

E.M. Mais madame Le Pen, vous ne parlez pas du même sujet ; vous parlez d’Alstom et de General Electric (3e) !

MLP. Le lendemain, le lendemain… Laissez-moi terminer ! Le lendemain, le lendemain du départ de M. Montebourg, vous avez accordé, alors qu’il le refusait, la vente de SFR. C’est la réalité, pourquoi vous ne l’assumez pas ? Assumez-le !

EM. Je l’assume d’autant plus que…

MLP. C’est ce que vous faites le mieux, de dépecer des entreprises et de faire des fusions-acquisitions ; ça vous savez très bien le faire ! Y a aucun problème !

EM. Madame Le Pen, vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier que vous avez cité (3f). C’est triste pour vous, parce que ça montre votre impréparation à nos concitoyens.

MLP. Deux dossiers vendus contre les intérêts de la France !

EM. C’est faux, je n’étais pas ministre pour SFR. Quant à General Electric et Alstom, M. Montebourg s’est battu, je me suis battu à ses côtés pour que ça ne soit pas vendu (3g) ; on peut rentrer si vous voulez dans l’intimité du dossier, vous allez pas tenir longtemps parce que comme vous les confondez les uns avec les autres, il y en a un qui fait des téléphones, et l’autre, ça n’a rien à voir, il fait à la fois des turbines et du matériel industriel (3h), ce n’est pas la même chose !

MLP. Vous savez tout vendre, vous !

EM. Moi je ne vends pas, moi je défends, moi je défends…

M.LP. Vous savez tout vendre, le seul problème est que vous savez tout vendre mais pas au bénéfice des intérêts nationaux

E.M. Mais vous avez cité un cas : la lutte contre le chômage, elle suppose des réformes en profondeur… Parce que vous pouvez remuer les choses…

MLP. Loi El-Khomry, dérégulation, dérèglement… C'est ce que vous voulez faire, monsieur Macron.

C. J. Madame Le Pen, on a compris votre différence…

EM. Madame Le Pen ne veut pas faire un débat sur le fond, c'est grave ! Elle veut parler du passé (4)

Suite de notre examen du débat :

(1) Mensonges, bêtises : affirmations lâchées sans autre précision ni explication : c'est là qu'on voit (entend !) très clairement que notre débatteur avait été dûment équipé par ses coaches de..., comment disent-ils déjà, les journalistes ? "éléments de langage" ?

J'entends d'ici les coaches et sparing-partners de Macron : "vous devez avoir l'air professoral et lui asséner des uppercuts comme "mensonges" ou "bêtises"". Et ce ton professoral va revenir très vite, à travers l'explication : 

(2a) "les charges ont baissé ;  le CICE, c’est une baisse de charges".
Et c'est là que ça devient intéressant : quand Le Pen fait observer que les charges ont surtout baissé pour les grands groupes, on a droit à cette réplique, qui ne semble pas avoir stupéfié outre mesure nos "experts".

(2b) c’est pour ça que, dans le projet que je porte, je propose de baisser de six points les charges des TPE-PME.
Comme un aveu, histoire de donner raison à Le Pen sur le fait que les charges sur les TPE-PME étaient encore trop élevées ! Le Pen ne dirait, donc, pas que des... "bêtises" !

Nous en venons à la vente d'entreprises françaises à de grands groupes étrangers, sujet que Le Pen remet sur le tapis. Seulement voilà... 

(3a) (...) je n’étais pas ministre quand SFR a été vendu, et SFR était la propriété d’un groupe totalement privé.

(3b) Nous sommes dans un Etat où la propriété privée est respectée...
Et là, on s'interroge : "il est où, le problème, dans le fait qu'il n'ait pas été ministre ou dans la propriété privée des firmes en question ?". Par parenthèse, il est allé à Whirlpool en qualité de... ministre en exercice ? Ou alors a-t-il voulu nous faire croire que Whilrpool serait devenue une entreprise... publique ?

Et si l'Etat n'a rien à voir dans la vente d'entreprises privées, pourquoi fait-il cette étrange réponse, sur le ton de l'exclamation ?

(3c) Mais personne ne voulait la vendre ! 
Dans ce "personne", faut-il entendre "y compris des représentants de l'Etat ?", mais alors, dans ces conditions, pourquoi tente-t-il de mener le téléspectateur en bateau depuis tout à l'heure ?

Voilà que Marine Le Pen lui sort sa déclaration à propos d'Alstom, ce qui nous vaut ce commentaire :

(3d-3e)  On parle d’Alstom ou de SFR ? (...) vous ne parlez pas du même sujet ; vous parlez d’Alstom et de General Electric !
Entre nous, est-ce important qu'il s'agisse de "X" ou de "Y", dès lors qu'on est en présence de cas strictement similaires ? Auquel cas, comment peut-on dire "j'ai décidé" dans telle affaire, et se déclarer incompétent dans telle autre, s'agissant de deux entreprises privées ?

Il me semble qu'au minimum, Macron aurait dû reconnaître l'incohérence de ses positions fluctuantes sur la question de la gestion de la cession de groupes particuliers. Et c'est là qu'on voit qu'il a  préparé son débat, mais d'un point de vue purement formel, à savoir celui de la simple répartie. Le fait est que sa position, tantôt interventionniste, tantôt abstentionniste, frise l'incohérence, et pour se sortir de ce mauvais pas, il n'a d'autre échappatoire que la contorsion.

(3f) Vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier que vous avez cité.
Voilà une observation de pure forme, qui ne répond pas à la question posée, celle du dilettantisme dont Macron, ministre, est censé avoir fait preuve face à la braderie de grandes entreprises françaises.

De fait, Marine Le Pen ne cédant pas sur ce terrain ("Deux dossiers vendus contre les intérêts de la France !"), on est quand même un peu interloqué d'entendre ceci :

(3g) C’est faux, je n’étais pas ministre pour SFR. Quant à General Electric et Alstom, M. Montebourg s’est battu, je me suis battu à ses côtés pour que ça ne soit pas vendu. 
Comme quoi, on (Macron) n'est toujours pas sorti de l'auberge ! Dans un cas, il n'était pas ministre, mais quelle importance puisque SFR et Vivendi sont des entreprises privées, dit-il. Mais alors, la suite est stupéfiante :  dans l'autre cas, pourquoi évoquer la bataille menée par lui-même et Montebourg pour Alstom, alors que, comme SFR, Alstom relevait également du privé, à l'en croire ?!

Et pourquoi diable Macron se croit-il obligé d'ajouter cette observation qui n'apporte rien au débat, sinon dans le seul but de donner l'impression que celui des deux débatteurs qui se trouve dans les cordes, ce n'est pas lui, mais Le Pen ?

(3h) Il y en a un qui fait des téléphones, et l’autre, ça n’a rien à voir, il fait à la fois des turbines et du matériel industriel.
Entre nous, quel est le collégien français, pas trop bête, qui, entendant cette dernière observation, n'a pas eu l'impression que Macron menait les téléspectateurs en bateau ?

Ce qui est en jeu, ici, ce ne sont pas les équipements téléphoniques, d'une part, ou les turbines d'autre part, mais le fait que notre ex-ministre de l'économie dit à peu près tout et n'importe quoi, ce qu'aucun "expert" de la chose télévisée n'aura observé, nos "grands observateurs" aveugles, sourds et mal-entendants n'ayant d'yeux et d'oreilles que pour les soi-disant "bourdes" proférées par Marine Le Pen.

Lecture utile : 

Pourquoi Montebourg s’énerve de voir SFR racheté par  Numericable

(...)
Un brin condescendant pour le câblo-opérateur, Arnaud Montebourg estime que Numericable est "une petite entreprise par rapport à ce qu'est SFR", qui n'aurait pas les reins assez solides pour s'offrir l'opérateur mobile. "C'est une entreprise de 5 milliards qui s'endette à hauteur de 10 milliards pour acheter plus gros lui", résume-t-il, en disant craindre "le surendettement", et donc la faillite subséquente de l'opérateur qui n'arriverait plus à rembourser ses emprunts. Une menace pour l'emploi, assure-t-il, un peu hypocrite.
Car le vrai problème de fond pour Arnaud Montebourg est que si Vivendi décide de vendre SFR à Numericable, il y a aura toujours sur le marché quatre opérateurs mobiles : SFR, Bouygues Telecom, Orange, et Free. Or le Gouvernement veut voir le marché revenir à trois opérateurs mobiles, en fusionnant SFR et Bouygues, pour casser la concurrence sur le marché et permettre de nouveau le retour à des marges bénéficiaires suffisamment fortes pour réaliser une taxation indirecte par la vente des futures licences 5G, et favoriser les investissements dans la fibre optique.
Arnaud Montebourg le reconnaît d'ailleurs explicitement. "Nous sommes favorables à un retour à trois opérateurs (…) parce que nous pensons que ça ne porte pas préjudice aux consommateurs, et ça permet de stabiliser un secteur où nous avons à investir pour moderniser la France. 30 milliards d'euros dans la fibre. Nous avons besoin non pas de câble, mais de fibre".
Enfin, le ministre du redressement productif s'attaque aux montages fiscaux réalisés par Patrick Drahi, le PDG de Numericable. "Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à Amsterdam, sa participation est dans un paradis fiscal à Guernesey, et lui-même réside en Suisse. Donc nous avons des questions fiscales à lui poser". (Source)

Tout le monde a compris ?

Que Marine Le Pen se trouve face à un prestidigitateur particulièrement bien coaché ?

"Nous sommes favorables à un retour à trois opérateurs.", déclare Arnaud Montebourg, histoire de nous rappeler le rôle éminent de l'Etat en matière de télécommunications.

Alors, bien évidemment, on regrettera que les soi-disant "experts" français de la chose politique, ceux et celles que j'appelle des "politocrates", ne soient, souvent, que de vieilles dames et de vieux messieurs bien décrépits, en tout cas ne sachant pas se servir d'une souris d'ordinateur, car, dans le cas contraire, ils auraient sauté sur leur ordinateur et opéré une petite recherche, histoire de se rafraîchir la mémoire. Voilà, par exemple, ce qu'on peut lire sur des milliers de sites consultables en ligne :
L’État tient un rôle majeur dans le marché des télécoms. Il est, en effet, à l’origine des différentes autorités et agences de contrôle et de régulation des télécoms en France. Il est, de plus, l’actionnaire majoritaire d’Orange, leader sur le marché de l’internet et du mobile.
Les missions de l’État sur ce secteur sont nombreuses et riches. En effet, toutes les agences de contrôle et de régulation (ARCEP, ANFR, médiateur des communications électroniques) ont été créées par l’État. Si la plupart sont indépendantes, elles restent, néanmoins, sous son contrôle. 
En effet, les directeurs des différents services de ces agences sont très souvent nommés par des représentants de l’État. Ainsi, par exemple, les 7 membres composant le collège décisionnaire de l’ARCEP sont nommés par le président de la République, le président de l’Assemblée Nationale et par le président du Sénat. (Source)
Par conséquent, à ce moment du débat, et contrairement à nos vieux et vieilles politocrates, tous ceux et celles qui ont eu le réflexe de taper quelques mots-clés sur leur clavier ont pu vérifier, en temps réel, qu'il y avait un menteur, et pas une menteuse, sur le plateau !

Du coup, l'argument tiré du domaine "privé" auquel appartiendrait telle ou telle entreprise est d'une ineptie totale, et ce, d'autant plus que, s'agissant de SFR et de Vivendi, il y avait aussi de la TÉLÉVISION en cause, ce que Macron semblait avoir oublié !

Il se trouve simplement qu'on ne cède pas une chaîne de télécommunications ou de télévision comme on vend une usine de petits pois !

27 octobre 2014 : Télécoms/médias

L'Autorité de la concurrence autorise, sous conditions, le rachat de SFR par Numericable, filiale du groupe Altice.

Parmi les engagements discutés et négociés avec l'Autorité de la concurrence, Numéricable devra notamment ouvrir son réseau câblé aux opérateurs concurrents (fournisseurs d'accès à internet, MVNO). 
C'est la première fois qu'une autorité de concurrence en Europe ouvre ainsi l'accès au câble. 

A La Réunion et à Mayotte, Numéricable devra, par ailleurs, céder l'activité téléphonie mobile d'Outremer Télécom. (Source)

On voit bien que, face au pilonnage en règle que lui a fait subir son adversaire, il ne restait à Emmanuel Macron qu'à se raccrocher aux branches, en cherchant des échappatoires, et en espérant que les petits et hauts-parleurs experts en désinformation voleraient à son secours, ce qu'ils ne se sont pas privés de faire.

(4) Madame Le Pen ne veut pas faire un débat sur le fond, c'est grave ! Elle veut parler du passé.
Il faut croire que l'ancien de chez Rothschild ignore apparemment ce que c'est qu'un bilan (de l'activité d'une entreprise durant l'année... écoulée !!!) exercice accessible, pourtant, à tout candidat au CAP de comptabilité !

Et comme je le suggérais tantôt, en ce qui me concerne, le débat s'est pratiquement achevé ici, soit autour de quatorze minutes et des poussières.

Et comment ne pas féliciter, encore une fois, tous ces pseudo-experts de la presse écrite et audio-visuelle, sans oublier les usines à sondages, qui auront réussi à persuader plus d'un téléspectateur que Marine Le Pen avait sombré face à Macron. Comme quoi, le rouleau compresseur médiatique a encore de beaux restes ! Cela dit, combien des organes de presse ayant contribué à la victoire d'Emmanuel Macron en 2017 seront encore en vie en 2022 ? 

Le fait est qu'un public qu'on gruge, et qui s'en rend compte, finit, tôt ou tard, par se venger, et cesse de lire le journal et de regarder la télévision. Ça tombe bien, les jeunes plébiscitent l'Internet ! 

Par ailleurs, la manipulation des foules, que nous expérimentons de visu depuis le 11 septembre 2001, ainsi que depuis les armes de destruction massive de Saddam Hussein, ne doit pas dispenser Marine Le Pen et ses équipes de l'incontournable "débriefing" qui constitue l'alpha et l'oméga des organisations bien gérées (cf. mon précédent papier sur 'le syndrome LH').

C'est, précisément, en ce sens que j'entends poursuivre la série sur "Marine Le Pen et le plafond de verre".



Ci-dessus, lu sur le site des Echos, magazine économique : "Les 7 fausses informations éco de Marine Le Pen", et rien sur Macron ? Où l'on découvre que Le Pen est la seule à avoir produit de fausses informations lors de ce débat !

Lire également :

7. La vente de SFR

En position d'attaque, la candidate du Front national a accusé Emmanuel Macron d'être responsable de la vente de SFR à Patrick Drahi. "Vous étiez ministre quand vous avez vendu SFR à votre ami Monsieur Drahi.", a-t-elle tancé.

SFR : les trois grands défis que doit relever Altice
L'OPE d'Altice sur SFR contestée par des actionnaires minoritaires
Une information qu'a démentie l'interressé. Mais dans les faits, tous les deux ont à la fois tort, et raison. C'est en mars 2014 que Vivendi, la maison-mère de SFR, choisit d'entrer en négociations exclusives avec Numéricable, filiale du groupe Altice, dont Patrick Drahi est propriétaire. Après une dernière surenchère de Bouygues, également intéressé, la transaction sera signée début avril.

A l'époque, c'est Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Économie, du redressement productif et du numérique qui était aux commandes. Il n'avait d'ailleurs pas caché sa préférence pour Bouygues dans l'affaire. Emmanuel Macron, lui, occupait le poste de secrétaire général adjoint à la présidence, spécialiste des questions économiques.

Si la vente a été signée en avril, la transaction a officiellement été conclue au mois de novembre 2014 , après obtention des diverses autorisations. Et le ministre de l'Economie s'appelait alors... Emmanuel Macron.