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mardi 28 décembre 2010

Les immondices de Marine Le Pen



Selon le dictionnaire, "immondice" vient de immonde. Il s'agit d'une chose sale, répugnante ou impure qui provoque le dégoût. ["Cet air dégoûté de quelqu'un qui ne peut se débarrasser de l'odeur ou du souvenir d'une immondice dans laquelle il aurait marché" (TRIOLET, Premier accroc, 1945, p. 147).]

Pour ma part, je ne suis pas un partisan des prières collectives dans la rue ; je suis même persuadé qu'elles contreviennent à l'esprit même de l'Islam. Vous avez bien lu. Il se trouve que j'ai eu l'occasion d'enseigner la religion à des lycéens, dans un établissement (catholique) privé sous contrat, ledit contrat d'association avec l'Etat prévoyant l'organisation de cours de culture religieuse ; là-bas, on dit H.C.R  (Histoire et Culture Religieuse), sigle que j'avais décliné en Histoire, Cultures et Religions.

Mon auditoire était composé à chaque fois d'une trentaine d'élèves de Troisième, de toutes origines et de toutes religions. Et plutôt que de les bassiner à coups de grandes phrases, je préférais leur soumettre des quiz, ce qui m'a valu, un jour, de leur demander "quelle était, parmi les religions monothéistes, celle qui avait les plus petits lieux de culte."


Sauriez-vous répondre à la question ?

Je reviens à Marine Le Pen.

Il paraît que c'est pour durcir son discours et ne pas perdre de terrain auprès des adhérents du F.N. qu'elle se serait livrée à cette saillie anti-musulmane.

Bien évidemment, la formule fut outrancière car destinée avant tout à faire le "buzz" sur les médias, qui ne se sont pas fait prier !

"Occupation", a dit la fille de Jean-Marie Le Pen, en référence aux années 1940-1944 en France.

Le problème est que Marine Le Pen a fait des études supérieures. Elle n'est donc pas complètement stupide, même si elle fait mine de l'être.

Et, pour ma part, je me suis livré à une toute petite recherche sur l'Internet, qui va vous démontrer le niveau de bêtise et de stupidité des déclarations de Mme Le Pen, dont le vocabulaire va pouvoir s'enrichir d'un vocable nouveau : "goumier".

C'est le récit d'une bataille en tous points extraordinaire...


(...)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la bataille du Monte Cassino fut une série de batailles livrées par les Alliés pour transpercer la ligne Gustave afin d’occuper Rome et rejoindre les forces débarquées à Anzio.

Des centaines de bombardiers y anéantirent l’abbaye du Mont-Cassin.

Après l’opération Husky (débarquement et prise de la Sicile par les Alliés) en septembre 1943, puis le débarquement en Calabre et la prise de Naples, le front d’Italie s’est enlisé. Certes les Allemands ne peuvent aligner qu’une armée réduite face aux Alliés, mais le front lui même se réduit à la largeur de la botte italienne, qui est bien plus facile à défendre que les immensités de l’espace russe.

L’Italie a théoriquement rejoint le camp allié, mais la plupart des troupes italiennes ont été désarmées ou froidement exécutées par les Allemands. Ceux-ci ont installé une république fantoche et ultra-fasciste dans le nord de la botte, la république de Salò, dirigée par Mussolini. Si les Allemands disposent de troupes moins nombreuses que les Alliés, celles-ci sont solidement retranchées sur un solide dispositif de défense couvrant toute la largeur de la péninsule italienne, qui atténue leur infériorité numérique : échelonné sur plusieurs lignes, ce dispositif est constitué par une série de fortifications plus ou moins denses, qui utilisent les sommets des Apennins comme un véritable rempart. Les quelques vallées ou plaines littorales permettant les communications du sud vers le nord sont, quant à elles, entièrement minées et parsemées de réseaux de barbelés. La plus redoutable de ces rangées défensives est la ligne Gustav, qui s’appuie sur la région montagneuse des Abruzzes.



(...)

L'opération de rupture de la ligne Gustav est initialement confiée à la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM), « le bélier du CEF » selon l'expression de Juin, qui doit s'emparer pour cette mission des monts Faito et Majo (ou Maio). L'offensive générale des Alliés se déclenche le soir du 11 mai 1944, à 23 heures, sur l'ensemble du front italien. Une intense préparation d'artillerie de 2 000 canons précède l'attaque. Mais dans le secteur de la 2e DIM ce bombardement n'arrose que les crêtes, sans détruire le dispositif de défense allemand (blockhaus, barbelés, mines…), qui sillonne les pentes que doivent gravir les tirailleurs marocains avant de pouvoir s'emparer des sommets. Dans les autres secteurs d'attaque du CEF, comme celui de la 4e division marocaine de montagne (4e DMM), aucune préparation d'artillerie n'a lieu. Cet assaut va s'avérer redoutable. Les régiments de la 2e DIM se lancent ainsi dans une attaque de nuit aux combats souvent confus et très meurtriers, mais la ligne Gustav tient toujours. Juin décide la reprise de l'offensive pour la nuit suivante, après une préparation d'artillerie plus importante et mieux ciblée. Très tôt dans la matinée du 13 mai, c'est la ruée des tirailleurs marocains sur les positions allemandes, ravagées par le « rouleau de feu » des canons français, qui finissent par céder. La prise du mont Majo par les troupes marocaines de la 2e DIM est saluée par un drapeau français de 30 m² hissé à son sommet (940 mètres) et visible à des kilomètres à la ronde, par les troupes du CEF comme par les Allemands.

(...)

Tandis qu'une attaque aérienne détruit le quartier général de la Xe armée allemande, l'avancée du CEF, tant en montagne que dans les vallées, rompt donc le dispositif défensif allemand de la ligne Gustav et facilite la progression des Britanniques et des Américains. Ces derniers atteignent ainsi rapidement Spigno. Le 17 mai 1944, Kesselring ordonne à ses troupes de laisser Cassin de côté, de crainte de se voir enveloppé par la manœuvre française. Le même jour, la route nationale est coupée par le 13e corps, et les Polonais lancent l'assaut sur le monastère, qui tombe le 18. Les Alliés ont perdu environ 115 000 hommes (tués et blessés), et les Allemands 60 000. Le 19 mai Kesselring écrit « Les Français et surtout les Marocains ont combattu avec furie et exploité chaque succès en concentrant immédiatement toutes les forces disponibles sur les points qui faiblissaient ».

(...)

Le 20 mai, les Allemands - qui battent en retraite - voient leur situation s'aggraver : le 23 la percée des troupes alliées les encercle dans Anzio. Le 26 mai, spahis et tirailleurs marocains s'emparent de la ville de Pastena, tandis que la 3e DIA occupe la localité de San Giovanni, après une lutte très violente et le plus grand combat de chars de la campagne d'Italie, au cours duquel se sont illustrés les tankistes français. La bataille du Garigliano est terminée, l'ensemble des monts Aurunci est alors aux mains de l'armée française, qui a réussi où ses alliés avaient échoué durant des mois : faire sauter le verrou de Cassino et ouvrir la route de Rome. Le 4 juin 1944, la capitale italienne est libérée. Le colonel allemand Böhmler, l'un des défenseurs de Cassino, confie dans ses mémoires : « La grande surprise fut l'attitude au combat du Corps expéditionnaire français. C'est Juin qui, en s'emparant du mont Majo et en faisant irruption dans la vallée du Liri, a réduit en miettes la porte de Rome. ». Le 29 mai, Kesselring note dans son rapport quotidien : « Spécialement remarquable est la grande aptitude tout terrain des troupes marocaines, qui franchissent même les terrains réputés impraticables, avec leurs armes lourdes chargées sur des mulets, et qui essaient toujours de déborder nos positions par des manœuvres et de percer par derrière ». La plupart des analystes militaires considèrent la manœuvre des goumiers comme la victoire critique qui a finalement ouvert la route de Rome aux alliés.


Héroïques tirailleurs marocains, tunisiens, algériens, sénégalais, maliens, bref africains, vietnamiens..., toute cette valetaille venue mourir dans les tranchées de France et d'ailleurs, pour défendre la patrie, leur patrie ?

Voilà comment Marine Le Pen remercie les tirailleurs venus des colonies pour verser leur sang pour libérer le monde de la terreur nazie. 


Pauvre Marine Le Pen !

Mais je n'oublie pas que je vous avais soumis un quiz à propos de la religion monothéiste ayant les plus petits lieux de culte. À mes élèves médusés - y compris les musulmans - j'avais posé une autre colle : "Imaginez un  Bédouin en plein désert, à l'heure de la prière. Il va faire ses ablutions, chercher la direction de la Mecque..."

Et vous voyiez les élèves partir dans de grands éclats de rire, en poussant des clameurs : "Ben oui, bien sûr !"


La "morale" de l'histoire ? Qui se ressemble s'assemble, dit l'adage. En l'occurrence, certains "bigots" musulmans semblent avoir le génie  de fournir des arguments à leurs pires adversaires, tant il est vrai que la prière du vendredi sur des tapis bouchant les rues ne figure pas parmi les Cinq Piliers de l'Islam !


Ces grandes prières collectives dans la rue, ce n'est que de la bigoterie, rien de plus. L'Islam prescrit cinq prières quotidiennes et il n'est dit nulle part qu'il faille les faire dans une mosquée ni dans un lieu de rassemblement, et pour cause ! Le bédouin vit en plein désert ; comment voulez-vous qu'il fasse pour se transporter dans une mosquée à chaque fois qu'il devra se mettre en prière, fût-ce une fois par semaine ? C'est précisément pour lui permettre d'accomplir ce pilier qu'est la prière que les pères de l'Islam ont eu l'idée d'inventer cette mosquée en miniature qu'est le tapis de prière individuel, dirigé vers la Mecque


Une invention en tous points géniale !