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lundi 10 février 2014

Quand la France renoue avec des moeurs pétainisantes, heureusement qu'il y a encore des Plantu pour défendre la liberté d'expression


Plantu est un grand dessinateur de presse français, bien connu des lecteurs du Monde, et qu'il m'est déjà arrivé d'égratigner ici pour une planche de dessins - voire plusieurs - que j'avais trouvés particulièrement tendancieux à l'égard de l'Islam, moi qui ne suis pas musulman. 

Mais il arrive aussi à Plantu de pointer son nez à la télévision pour défendre des principes, notamment celui - constitutionnel voire supra-constitutionnel car relevant de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme - de la liberté de chacun d'exprimer publiquement ses opinions. C'est ce qui lui a valu de croiser le fer, il y a peu, avec un défenseur particulièrement agité, voire hystérique, de la censure d'un saltimbanque par le sinistre français de l'Intérieur.

Vous avez compris qu'il était question de la liberté de créateur du saltimbanque qu'est Dieudonné. Et à l'inverse de tant de "bonnes âmes", de celles qui vous disent : "je suis pour la liberté d'expression, mais là...", se ralliant au parti de la censure, à l'inverse de ce que d'autres ont fait quand un certain Pétain dirigeait la France, Plantu, lui, a campé sur ses positions, lui qui représente une des professions les plus censurées des temps anciens et actuels, celle de dessinateur et de caricaturiste de presse. Et, en cela, notre dessinateur n'a fait qu'observer une règle fondamentale : on ne transige pas avec les (grands) principes. Là où tant de pseudo démocrates ont choisi de se coucher, Plantu a décidé de rester debout, et pour ça, il a droit à tout notre respect.

Cela nous a valu un mano a mano haut en couleurs, entre le dessinateur, calme, placide, voire phlegmatique, qui écoutait tranquillement son contradicteur, et ce phraséologue agité, au visage secoué de tics, et abonné à tous les médias audiovisuels qu'est Alain Finkielkraut, un débat dont les captures d'écran qui suivent rendent moyennement compte.

Pour être honnête, j'estime que Finkielkraut aurait pu exceller dans le mimodrame cher à feu Marcel Marceau, ou encore dans le rôle de doublure de Luís de Funès, avec ses rictus, ses mimiques, son agitation permanente des bras, cette main qui se plaque sur la bouche et la triture dans tous les sens, tandis que l'autre main pianote rageusement sur la table, ces jambes qui s'agitent nerveusement. Bref, un moment d'une intense hilarité.

















Vidéo

vendredi 13 août 2010

Perpetuum mobile...

... ou mouvement perpétuel...

Jean Plantu est un grand dessinateur de presse. Personnellement, je lui ai toujours préféré Cabu, l'inventeur du Grand Duduche et du Beauf... Mais bon : Plantu reste un grand dessinateur de presse, qui manifeste une certaine prédilection pour une religion : l'Islam.

C'est en tout cas ce qui ressort de cette planche extraite du Monde Mag du 31 juillet 2010, consacrée à..., voyez vous-mêmes.


Cliquer pour agrandir l'image
(...) Rien à voir avec l'Islam. Le dernier assassinat d'otage par Al-Qaïda au Maghreb islamique nous montre encore un islam de tuerie. Il ne s'agit que de barbarie. Rien à voir avec la religion.

(...) D'abord je vais vous lire quelques versets sur la tolérance...


Rien à voir avec la religion, mais en attendant, les références à l'Islam sont omniprésentes sur cette planche, à commencer par ces minarets que l'on voit partout.

Rappelons d'abord à Plantu qu'en français, "tuerie" renvoie rarement au meurtre d'une seule personne ! Par exemple, quand un obus occidental tombe 'par inadvertance' sur un village irakien ou afghan, tuant quelques familles au passage, on peut parler de tuerie, comme on peut aussi appliquer ce mot au carnage provoqué par une escouade de barbouzes intervenant dans les eaux internationales contre des pacifistes turcs, en en tuant neuf et en en blessant quelques dizaines, comme on peut encore utiliser le mot à propos des massacres perpétrés par les Français à Sétif (1945), Madagascar (1947), par les Israéliens, tout récemment, à Gaza, sans oublier tous les crimes de guerre et autres génocides qui jalonnent l'histoire de la barbarie humaine depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.

Précisément, je n'ai jamais croisé les expressions "christianisme de tuerie", ni "judaïsme de tuerie" sous la plume de Plantu, s'agissant de crimes commis par des sujets parfaitement identifiés comme étant chrétiens ou juifs. Mais ce bon Plantu va peut-être m'expliquer que le mot "tuerie" s'applique difficilement au christianisme et au judaïsme. Rien à voir avec l'Islam !

Il faut croire, par ailleurs, que Plantu dessine mieux les minarets (musulmans) que les églises (chrétiennes) et les synagogues ! Deux poids et deux mesures ?

Mais il y a aussi ceci, qui m'a fait littéralement bondir :




Il arrive quelquefois que l'on puisse associer les mots islam, culture et tolérance (Mais c'est rare !, rétorque un personnage voilé).

Bien évidemment, rien à voir avec la religion (sic !). Mais quand même... Et c'est là que je me demande si, hormis le fait qu'il ait appris autrefois à dessiner, Plantu a aussi appris à lire, par exemple des livres d'histoire, ce qui lui aurait permis, par exemple, de savoir qui étaient Ibn Battuta, Ibn Khaldoun, de connaître l'origine des chiffres dits arabes, l'origine du jeu d'échecs, de savoir comment la médecine moderne est parvenue en Occident, à une époque où il était encore interdit de pratiquer des autopsies, de connaître l'origine de mots comme alchimie, algèbre, algorithme, alcaloïde... C'est rare !, rétorque le personnage voilé, qui n'a jamais mis les pieds dans l'Espagne mauresque, pour contempler l'Alhambra, à Grenade, par exemple, et tous ces lieux de culture qui jalonnent le passage des Maures en Espagne, qui n'a jamais entendu parler de Chinguetti, dans le désert mauritanien, etc., etc.

Restons en Espagne, dont Plantu ignore visiblement l'histoire : on aurait aimé lui suggérer de s'informer sur le statut des religions non musulmanes durant la présence des Maures sur la péninsule, notamment le statut des Juifs, ce qui devrait lui permettre de connaître le sort réservé aux Sépharades à l'avènement de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille, dite "la Catholique".

Et que dire de cet emprunt à Michelange, pour illustrer un article sur le pélerinage à la Mecque de musulmanes lyonnaises ? La main (de Dieu) renvoie à la création de l'Homme, élément notable des fresques de la voûte de la Chapelle Sixtine. Nous sommes ici au coeur du Saint des Saints du dogme catholique.




On se demande forcément ce que cette référence au catholicisme vient faire ici, au milieu du principal lieu saint de l'Islam ?

"Pêter plus haut que son cul" est une expression que l'on entend souvent, à propos de quelqu'un de suffisant et d'imbu de lui-même, qui cherche à se donner des airs. Et je me demande sérieusement si notre dessinateur du Monde n'a pas un peu présumé de son intelligence et de sa culture, qui s'avèrent bien maigrichonnes, en l'occurrence.

Moi qui ne suis pas catholique, ni musulman, mais qui suis tout bonnement fils de pasteur (pasteur protestant, donc, et vaguement islamophobe, ce qui ne surprendra personne !), j'avoue avoir été estomaqué par l'enchevêtrement d'inculture, de stupidité, de bêtise et de mauvaise foi qui compose cette planche de dessins.

Prenons le dernier dessin, dans le coin droit, tout en bas, sous la légende : "En attendant que les choses s'arrangent entre l'Europe et le Maghreb." Et c'est là qu'une fois de plus, je sursaute : l'Europe est symbolisée par des immeubles neutres et par la Tour Eiffel, et le Maghreb ?




Le Maghreb est évidemment symbolisé par un minaret, une mosquée ! Et là on se dit : Ben voyons !

Je suis encore tombé sur un autre dessin de Plantu (14 août 2010), représentant une Iranienne menacée de lapidation. Devinez quel type de monument le dessinateur a-t-il représenté à l'extrême gauche de son dessin ? Quand je parlais de mouvement perpétuel !



Seulement voilà, il n'y a pas que les dessins de Plantu que je lise dans Le Monde, ce qui m'a valu de tomber, dans le même journal du 14 août 2010, sur cet entrefilet :





Judaïsme de tuerie, aurait certainement écrit Plantu. Et s'il ne l'écrit pas, il doit le penser fortement !