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vendredi 5 mai 2017

France. Présidentielle 2017. Lettre ouverte aux étudiants de 'Science Po' §5


Dans notre série : "Mais pourquoi sont-ils, donc, si nuls ????"

Le premier sous-titre qui me vient à l'esprit serait celui-ci :


Retour sur un naufrage collectif, celui de deux professions : les journaleux et les politocrates.


Chers ami(e)s de 'Science-Po', si j'ai choisi de m'adresser préférentiellement à vous, c'est parce que je vous imagine bien scotchés en ce moment devant vos ordinateurs, téléviseurs, smartphones, tablettes, à la traque de la moindre information croustillante concernant l'actuelle campagne présidentielle, houspillés en cela par vos profs.

Le fait est que la quasi-totalité d'entre vous avez pour vocation d'occuper, demain, les plus hautes fonctions ou activités, tant dans la politique que dans les médias.

N'est-il pas vrai que pas mal de nos grands journalistes actuels sont passés par (un) (l')Institut d'Etudes Politiques ?

Précisément, voilà que, l'autre jour, nous avons assisté au sempiternel débat d'entre les deux tours de la présidentielle, et, depuis, le Landerneau bruisse de mille rumeurs, lesquelles se ramènent presque toutes au même thème : Marine Le Pen aurait complètement coulé face à son adversaire, Emmanuel Macron et, pour nous en convaincre, on nous présente la candidate comme s'étant noyée derrière un monceau de fiches, tout au contraire de son adversaire.

Prenez cette capture d'écran, prise au hasard en ligne, parmi des dizaines, voire centaines d'autres...


"Devant Le Pen, un énorme tas de fiches. Devant Macron, rien...".

Prenons un extrait de la revue de presse de Natacha Polony, sur la radio (française) Europe 1. Pour mémoire, Polony est agrégée de quelque chose..., euh..., lettres modernes ou quelque chose comme ça. C'est une personne qui passe pour quelqu'un de cultivé, dans la mesure où les 'ex-profs' ne sont pas forcément légion parmi les journalistes.

Marine Le Pen s’est ridiculisée, estime Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées ; il fallait la voir s’esclaffer, ricaner à tout propos, mais surtout, montrer son incompétence sur la plupart des sujets. Elle est brouillonne, outrancière, dans l’à-peu-près. Il est factuel, précis, analytique. Elle est agressive, il reste calme. Marine Le Pen avec son paquet de fiches, face à Emmanuel Macron qui n’en avait pas, c’était l’élève face au maître. (Europe 1, 04 mai 2017, 8h40 ).

Prenons encore le sémillant Thomas Legrand, assisté de son compère Patrick Cohen, sur la radio gouvernementale France Inter, dans son éditorial du même jour, soit au lendemain du débat Macron-Le Pen. C'est moi qui ai retranscrit l'intégralité du fichier 'audio' ; et quand je dis que je retranscris 'in extenso', cela recouvre également les hésitations, voire lapsus, de l'orateur.
Patrick Cohen : Alors, ce débat ?
Thomas Legrand : Eh bien, c’était un pugilat ; Marine Le Pen l’a voulu ainsi ; elle a donc réussi à imprimer ce climat dès le début, mais, du coup, elle n’a fait que parler pour le critiquer, le détruire, l’atomiser, d’Emmanuel Macron, de son programme, de sa personne, l’intronisant elle-même futur président, jusqu’à sa conclusion, moment solennel, statutaire s’il en est, au cours de laquelle elle n’a fait que parler d’Emmanuel Macron. Les seuls moments où la candidate a détaillé ses propres idées et semblé sur son terrain c’était sur la question de la lutte contre le terrorisme à propos de laquelle elle a pu affirmer sa fermeté avec une autorité qui plaira à ses partisans. Elle maîtrisait à ce moment-là la question quoi que l’on pense de la pertinence de ses solutions. Puis il y eut l’euro, le franc, là ce fut inintelligible ; le téléspectateur ne comprend plus rien avant de s’apercevoir que c’est la candidate elle-même qui est perdue, qui coulait. Emmanuel Macron, lui, maîtrisait ses dossiers ; il n’avait aucune note et son aisance pouvait le disputer parfois comme toujours en pareil cas avec une impression d’arrogance contre laquelle il luttait finalement assez efficacement par un ton plus didactique que donneur de leçon. 
P. C. Il y avait vraiment deux stratégies hier soir.
T. L. Oui, Emmanuel Macron voulait montrer que malgré son jeune âge il pouvait revêtir les habits du chef de l’Etat ; il ne s’est pas départi de son calme malgré la stratégie de harcèlement de Marine Le Pen. La c., le candidat de En marche avait choisi de répondre à toutes les attaques, toutes les insinuations, quitte à donner l’impression, parfois, de se laisser embarquer dans tous les chemins, sur tous les chemins qui lui étaient désignés par Marine Le Pen, mais cette stratégie de des, de défense produisait finalement un effet bénéfique pour Emmanuel Macron, puisque le débat restait de ce fait en permanence sur ses propositions, et c’est là qu’on, qu’on peut s’interroger sur la pertinence de la tactique de Marine Le Pen, son agressivité, son ironie offensive donnaient l’impression qu’elle concourait au poste de chef de l’opposition, pas à celui de présidente ; a-t-elle déjà intégré la défaite, ou alors, fait-elle l’analyse que, pour gagner, puisque nombre de Français sont en colère, et même en état de révolte contre ce qu’elle appelle le système, l’analyse,  donc, que pour gagner, il faut tout renverser et se présenter en bulldozer selon la méthode Trump ? Donald Trump a effectivement gagné comme ça en choisissant les armes du duel : marteau-pilon plutôt que fleuret, mais cette stratégie est-elle importable en France ? Ann, aux Etats-Unis, c’est Washington et le gouvernement fédéral qui sont détestés par une grande, un grand nombre d’Américains, par une grande partie d’Américains, Trump pouvait donc se permettre de ne pas respecter les codes de la bienséance washingtonienne et du débat politique classique et même de le pié, de les piétiner ; en France, ce n’est pas la même chose ; ce n’est pas l’institution du président de la République, ce n’est pas l’Etat central qui est honni, ce sont ceux qui les incarne. Dès lors, il n’est pas sûr que le style Doberman, loin du minimum de solennité, de retenue qui sied à l’idée que l’on se fait du président soit la meilleure stratégie ; l’enjeu pour Macron c’était que ceux, nombreux, qui hésitent à choisir, à le choisir, même par défaut, trouvent des arguments pour franchir le pas. Marine Le Pen les leur a sans doute fournis hier soir.

Ce qui précède est un petit extrait de l'ensemble des archives que j'ai récupérées ici ou là, après le fameux débat du mercredi 3 mai 2017.

Je reprends ce brave Alain Duhamel, ex-prof à 'Sciences Po' (n'est-ce pas ?), expliquant doctement que Marine Le Pen aurait fourni la pire prestation à laquelle, lui-même (Duhamel) aurait assisté au cours de sa longue carrière d'analyste politique.

Rien que ça !

Cela dit, maintenant que vous connaissez un peu mon style et ma manière de procéder, vous savez sans doute que je ne crois qu'à ce que j'ai vérifié moi-même.

Il se trouve que, ce débat, je ne me suis pas contenté de le suivre à la télévision, mais que je l'ai entièrement enregistré. Et comme je ne connais pas forcément le cursus des formations à 'Science Po', l'image offerte par certains de vos aînés, illustres journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, voire politologues et politocrates omniprésents dans les médias, m'incite à croire que leur formation générale laisse beaucoup à désirer.

Alors, cette histoire de fiches, derrière lesquelles Le Pen se serait noyée, son adversaire n'en ayant aucune ? Comme je dispose d'un excellent enregistreur numérique, je me suis appliqué à réaliser quelques captures d'écran.





Alors, chers amis de 'Science Po' ! Vous ne voyez pas les fiches devant Macron ? Il se trouve que moi, je les ai vues tout de suite. Il est vrai qu'elles  étaient toutes blanches, posées au-dessus d'une pochette bleue. Mais une fois que les fiches recouvraient la pochette, la table étant blanche, on avait un effet ton-sur-ton qui fait que les mal-voyants et autres aveugles n'y ont vu que du feu !!!!!!

Sur l'avant-dernière image, ci-dessus, on voit même Macron jeter un oeil sur ses fiches, ce qu'il n'a pas cessé de faire durant tout le débat.

Reprenons la toute première image, le plan zénithal (d'en haut) : je réaffiche l'image avec un grossissement.




Alors ? Verdict votre honneur ? 

Entre nous, pour ne pas voir qu'il y avait également des fiches, mais blanches, elles (!!!), devant Macron, il fallait être soit aveugle, soit stupide, soit d'une mauvaise foi crasse, voire tout ça en même temps et à des degrés divers !

Observons, en passant, que les plans de coupe étaient souvent plus serrés chez Macron, plus larges chez Le Pen ; faut-il y voir une vacherie délibérée de la part du réalisateur ? Toujours est-il que Marine Le Pen, en personne organisée, a pris le soin de ranger ses dossiers dans des pochettes de différentes couleurs, histoire de ne pas se prendre les pieds dans le tapis.

Ai-je besoin de rappeler que Marine Le Pen est avocate de formation ? Et, entre nous, chers amis de 'Science Po', avez-vous déjà assisté à une instance quelconque dans un tribunal, et n'avez-vous pas été frappé(e)s par la montagne de dossiers que transportent tant les avocats que les greffiers ?

Ce que cette séquence et l'exploitation que d'aucuns tentent d'en faire ont de révélateur ?

Nous avons là quelqu'un de foncièrement honnête, qui n'a pas cherché à masquer ses fiches, face à un acteur, qui joue un rôle minutieusement travaillé avec ses conseillers en 'com', lesquels n'ont pas manqué de repérer le décor du studio, notant que la table serait blanche.

Le fait est qu'autant Marine Le Pen est authentique, avec ses fiches qu'elle ne cherche nullement à dissimuler, autant son adversaire est avant tout un comédien désireux de se faire passer pour... (quelqu'un de talentueux, maîtrisant ses dossiers...), le tout avec l'aide de toute une camarilla de mauvais journalistes, d'escrocs et de bonimenteurs de pacotille !

Que disaient-ils déjà, nos "grands journalistes" ?

Thomas Legrand (Lepetit serait plus approprié !) :
Emmanuel Macron, lui, maîtrisait ses dossiers ; il n’avait aucune note...
Natacha Polony, notre agrégée de... je ne sais trop quoi !
Marine Le Pen avec son paquet de fiches, face à Emmanuel Macron qui n’en avait pas...
On me fera observer que Polony ne fait que tenir une revue de presse en rapportant des propos dénichés dans les journaux. Ah oui !? Et qui a compilé tous ces boniments pour en faire la synthèse, en les reproduisant bêtement et sans la moindre distance critique ? Et comment notre agrégée de je ne sais pas quoi peut-elle reprendre une bourde aussi grossière sans l'assumer elle-même ?

Vous avez compris que lorsqu'on est capable de mentir avec aplomb sur un élément aussi FACTUEL que la présence de fiches sur une table, on est absolument capable de toutes les manipulations ?

Parce que, là, on essaie de nous embobiner avec quelque chose qui s'est déroulé SOUS NOS YEUX !

Imaginez maintenant la masse de conneries, d'approximations et de mensonges que les mêmes, ou à peu près, sont capables de déblatérer à propos d'événements intervenus il y a... 75 ans, disons dans des camps, comment déjà ? d'extermination ?

By the way, soit dit en passant, ils sont morts comment, les villageois d'Oradour-sur-Glane ?

Il se trouve que, lorsqu'on étudie un phénomène historique avec la plus grande rigueur, voyez ma démonstration ci-dessus, on tombe régulièrement de sa chaise en découvrant certaines choses.

Par exemple, après une petite vingtaine d'années d'exploration des archives, j'ai découvert l'incroyable réseau d'installations industrielles souterraines réalisées par les nazis via l'exploitation de légions d'esclaves (y compris à... Auschwitz/armements, gaz de charbon liquéfié, caoutchouc synthétique), installations bâties sous terre dans le but évident de les soustraire aux bombardements alliés, toutes choses absolument et délibérément escamotées par nos "grands" historiens !

Mais je m'égare !

On nous a dit aussi que Le Pen aurait été d'une agressivité frisant la "sauvagerie" (Christiane Taubira dixit).

Et moi de penser : Ah bon !?

Et, là encore, je suis allé vérifier...

Il se trouve que Marine Le Pen est partie avec les blancs, comme on dit aux échecs, je veux dire qu'elle prenait la parole en premier, et que son adversaire devait conclure.

Et, là encore, il n'y a rien de plus probant que les faits bruts : le laïus inaugural de Le Pen dure exactement deux minutes et trois secondes.




Le moins qu'on puisse dire est que Marine Le Pen a abordé ce débat avec une grande décontraction, comme on le voit ci-dessus, alors qu'elle en a fini avec son introduction (2'03").

La suite est d'une limpidité totale : Macron va rapidement prendre de l'avance sur Le Pen, sauf un court instant (soit autour des 17 minutes d'émission), et il va conserver cette avance sur plus de la moitié du débat.

Arrêts sur images :





















Ce que l'on observe ci-dessus, c'est que durant plus de la moitié du temps [1h32'], Emmanuel Macron va afficher une notable longueur d'avance en termes de temps de parole, alors même qu'il a pris la parole en seconde position, et ce fait ne s'explique que parce que, durant les prises de parole de Le Pen, cette dernière était régulièrement interrompue par son adversaire, lequel relançait immédiatement son propre chronomètre, comme on peut le voir ci-dessous : Macron interrompt son adversaire alors même que l'on est à 9:47 (Le Pen) et 10:21 (Macron).



De fait, ce n'est qu'au moment d'aborder les questions internationales (cf. l'Europe) que l'on a vu Le Pen reprendre de l'avance au chronomètre.




Les images ne mentant pas, et le chronomètre encore moins, il est évident que l'avance prise par Macron tout au long de pas loin d'une heure et demie, ne s'explique que par son agressivité à LUI, occupé à interrompre son adversaire, et ça, c'est MATHÉMATIQUE !

Par conséquent, la thèse d'une agressivité outrancière de Marine Le Pen vis-à-vis d'Emmanuel Macron ne résiste nullement à une simple analyse des images et du chronomètre, en tout cas, en ce qui concerne plus de la moitié de l'émission !

Question : mais alors, dans ces conditions, comment nos "grands journalistes" peuvent-ils dire tout le contraire de ce qu'il s'est réellement passé ?

Réponse : parce qu'ils ont manifestement retenu les leçons autrefois prodiguées par le Docteur Goebbels ; vous savez ? le ministre de la propagande d'Adolf Hitler ! À moins qu'ils n'aient trouvé, depuis, un autre mentor, par exemple parmi les conseillers de George W. Bush, je veux parler des théoriciens des "armes de destruction massive de Saddam Hussein" !

Il faut dire que les usines à sondages nous suggèrent que le débat en question aurait été regardé par autour de seize millions de téléspectateurs. À supposer que cela soit vrai, dès lors que tout ce monde ne vote pas (cf. les téléspectateurs étrangers ou mineurs), ça nous fait énormément d'électeurs potentiels (en théorie, plus de trente millions) n'ayant pas vu l'émission !

Le fait est qu'une des fonctions de la propagande est de faire croire aux gens des choses, sans qu'ils aient l'impression d'avoir été influencés, par exemple via les sondages.

Ainsi, donc, dès la fin du débat, on bassine les gens avec des sondages insinuant que Macron l'aurait emporté haut la main.

Et c'est là qu'interviennent nos bonimenteurs de la petite et grande presse, dont on a compris qu'ils étaient aux ordres d'un "establishment" absolument hostile à Marine Le Pen ; et leur travail va consister à convaincre tous ceux qui n'ont pas vu le débat que Le Pen y avait été absolument en-dessous de tout, ce qui n'est, évidemment, pas vrai, ainsi que je pense l'avoir démontré ci-dessus, images à l'appui.

Du coup, je tiens à rassurer les aficionados de Marine Le Pen (dont je rappelle que je n'en fais pas partie, étant données mes accointances marquées très à gauche, je veux dire à la gauche de Nathalie Arthaud et de Philippe Poutou, et ce n'est pas une blague !) : leur championne a été tout à fait remarquable, ainsi que je l'explique dans une autre rubrique de ce blog.

Surtout, ne vous fiez ni aux apparences, ni, a fortiori, aux commentaires biaisés de ceux qui vont tenter de vous convaincre que le match de foot auquel vous êtes en train d'assister se déroule sur une pelouse mauve, alors que vous voyez bien qu'elle est verte ! Les boni-menteurs sont vraiment capables de tout !

Il vous reste, chers ami(e)s de Science Po, à vous forger une opinion par vous-mêmes, et je suis certain que ma petite démonstration va amener la plupart d'entre vous à considérer mon interrogation formulée plus haut : "Mais pourquoi sont-ils, donc, si nuls ?" avec plus de bienveillance !

mercredi 3 mai 2017

France. Présidentielle 2017. Lettre ouverte aux étudiants de 'Science Po' §4


Je me dois de rappeler aux visiteurs de ce blog que je ne suis pas du tout un sympathisant du Front National ni une groupie de Marine Le Pen [moi qui suis profondément marqué à gauche, même si ce n'est pas celle de Poutou ou d'Arthaud, ni la gauche dogmatique communiste, qui ne sait plus trop où elle habite, ni encore la gauche insipide, flasque et mollassonne  des socialo-bonapartistes, lesquels, à commencer par leur grand gourou, François Mitterrand, ont scrupuleusement contribué à la déconfiture de toute pensée progressiste en France...], ce qui me met parfaitement à l'aise face à la médisance, laquelle serait de nature à glisser sur ma peau à la manière de gouttes d'eau sur le plumage d'un canard !

Autre petit rappel : j'ai déjà eu l'occasion d'adresser du courrier à l'encore ministre de l'Economie d'alors, Emmanuel Macron, lequel possède, donc, mon adresse postale, contrairement à Marine Le Pen, à laquelle je n'ai jamais adressé le moindre courrier, même si j'ai également écrit à Louis Aliot, vice-président du F. N. Le fait est que j'ai écrit à Macron (et à Ségolène Royal, voyez la série sur Cuba...), ce que je n'aurais jamais fait avec des gens que je méprise prodigieusement, à l'instar de ce pauvre type, ex-maire d'Evry et ex-premier ministre, que je me garderai bien de nommer ici.

Il se trouve que j'ai une petite culture scientifique, ce qui me permet d'aborder les choses les plus diverses avec la plus parfaite objectivité, tout en continuant de défier quiconque de me prendre en défaut en la matière.

On poursuit nos investigations concernant les deux derniers candidats de cette présidentielle ?

J'entends tous les jours des spécialistes, ou supposés tels, s'interrogeant sur les mérites comparés des programmes de Macron et de Le Pen.

Non mais, laissez-moi rire !

Mais, surtout, soyons objectifs, et prenons, par exemple...

1. Les dix premières mesures de chaque programme.

    1. 1. Macron
   1. 2. Le Pen


Je ne reviendrai pas sur la misérable présentation du tract de campagne de Macron (noté 1/10 contre 10/10 pour Le Pen). Tenons-nous en au contenu.

Ce n'est pas aux fort(e)s en thèmes de 'Science Po' que je vais expliquer l'importance d'une campagne promotionnelle quelle qu'elle soit : ici, l'accroche est importante ; que dis-je ? essentielle ! Prenez les gros titres des journaux ou la Une d'un magazine, toutes choses censées "accrocher" l’œil de passants qui ne font que longer au pas de course la devanture d'un kiosque à journaux. 

Et maintenant, comparez-moi les dix premières propositions des programmes de Le Pen et de Macron, et dites-moi lequel/laquelle des deux a vraiment compris ce que l'on attendait d'un(e) président(e) de la République. 

Le fait est que, sans même prendre le temps de consulter ces propositions dans le détail, l’œil du/de la passant(e) aura été accroché par trois gros titres se détachant de l'ensemble et résumant parfaitement la pensée de leur auteur (Marine Le Pen) : 

Rendre à la France sa souveraineté nationale.
Vers une Europe des nations indépendantes,
au service des peuples

Réformes institutionnelles : rendre la parole au peuple
et établir une démocratie de proximité

Refaire de la France un pays de libertés
           
Ainsi, avec Le Pen, nous entrons, de plain-pied, dans le domaine de compétence d'un président de la République, quand le "jeune" Macron en est encore à aspirer à devenir ministre du Travail ou à rester celui de l'Economie ("nous - [entendez 'au sein d'une équipe gouvernementale'] améliorerons le pouvoir d'achat de tous les travailleurs...").

Le Pen entame la présentation de son programme par l'essentiel : souveraineté - institutions - libertés à restaurer, quand Macron se perd en considérations conjoncturelles comme le pouvoir d'achat des travailleurs, entendez 'ceux qui ont déjà du travail...', et tant pis pour les millions de chômeurs ou de travailleurs (cf. Whirlpool) partis pour perdre leur job bientôt !

Chers amis de 'Science Po', ne me dites pas que vous n'avez pas eu le même réflexe que moi en découvrant ces deux programmes, et que vous ne vous êtes pas dit, comme moi, qu'il y avait là quelqu'un qui faisait vraiment président(e), face à un autre, qui n'a pas encore compris de quoi il retournait !

Et pourtant, comme je l'indiquais ailleurs sur ce blog, je persiste à penser que Marine Le Pen ferait mieux d'attendre encore un peu, en raison du "merdier" dans lequel le prochain président va se retrouver du fait de l'indigence de ses prédécesseurs, notamment les deux derniers : Sarkozy et Hollande.

Voyez seulement ce qui se passe actuellement au large de la Libye ou du côté des Balkans et de la Turquie !

Autre comparatif, celui portant sur... 
    

2. Les slogans de campagne (second tour)

    2. 1. Macron



Alors là ! Dois-je vous avouer que je suis presque tombé de ma chaise en apercevant le slogan de second tour d'Emmanuel Macron ?

Et moi de me demander où diable notre "Kennedy Français" avait-il appris la langue de Molière !

Vous ne voyez pas où est le problème ?!

Petit retour en arrière, en fait, petits retours..., d'abord avec Jacques Chirac (2002), puis Nicolas Sarkozy (2007) : à chaque fois, il s'est agi d'affiches pour une campagne présidentielle.


En fait, j'entends et lis partout que Macron s'est inspiré de la campagne de Jacques Chirac de 2002. Que nenni !


En réalité, Macron et son équipe se sont inspirés de Sarkozy 2007, je veux dire qu'ils ont fait montre de la même inculture grammaticale, parce qu'il faut être phénoménalement inculte en grammaire et syntaxe pour oser utiliser ce mot (ensemble) à si mauvais escient !   

Vous ne voyez toujours pas où est le problème ?

Alors c'est qu'il va falloir, dare-dare, muscler le cursus des formations, à 'Science Po', avec des séminaires de linguistique française ; et ça urge !

Par parenthèse, j'espère qu'il y en a quand même quelques-uns sachant dans quelle catégorie grammaticale ranger le mot 'ensemble' ?

En fait, il y a deux catégories : c'est un substantif (nom commun), ex. les grands ensembles ; mais c'est aussi un adverbe.

Je suis allé chercher des exemples en ligne :

- Ils sont ensemble.
- Elles travaillent ensemble.
- Ils parlent tous ensemble.
- Ce sont des meubles qui vont ensemble.
- Le patron a rencontré tous ses employés ensemble.
- Ces couleurs vont bien ensemble.

S'agissant d'un  adverbe, conformément à l'étymologie (ad/verbum), il ne se présente, normalement, qu'en compagnie d'un verbe, comme on peut le voir sur les exemples qui précèdent.

Dans tous ces cas, l'adverbe est censé précéder (ou être flanqué d') une proposition verbale au sein de laquelle le sujet du verbe est "nous", ou "vous", ou "ils", voire flanqué d'un groupe nominal (sujet ou non du verbe)... généralement au pluriel !

Exemples : 
- ensemble, vous allez finir le job ;
- ensemble, ils résistèrent à la charge des assaillants ;
- ensemble, nous sommes invincibles ;
- quand on voit les deux jumelles ensemble, on ne saurait les distinguer...

Cela dit, dans des cas particuliers, par exemple en poésie, on peut recourir à des ellipses, ou à des escamotages, de manière à juste sous-entendre l'existence d'une proposition verbale, mais juste suggérée, comme dans ce genre de propositions :

- Ensemble vers la victoire (sous-entendu : ensemble nous nous dirigeons vers la victoire) ;
- Ensemble pour la patrie (sous-entendu : ensemble nous nous mobilisons pour la patrie) ;
tout le monde connaît le fameux slogan cher aux militants syndicaux : tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ouais !

Il ressort de ce qui précède que la seule affiche respectant la syntaxe du français est celle de Jacques Chirac : La France en grand, la France ensemble.

Du côté de Sarkozy, et de son imitateur Macron, il y a, comme qui dirait, de sérieuses lacunes en syntaxe.

En un mot comme en cent, "ensemble tout est possible" et "ensemble, la France" sont des barbarismes qui en disent long sur l'inculture qui mine durablement certaines élites de ce pays. Et dire que Macron (à l'instar de Sarkozy) est entouré de cadors sortis probablement de l'ENA et de 'Sciences Po' !

Quelle misère, mes aïeux !

By the way, juste pour rire, rappelez-moi le métier de Madame Brigitte Macron ? Prof de français ?!?!

Vous comprenez maintenant, peut-être, pourquoi l'analphabétisme règne en maître dans nos écoles, collèges et lycées ?

Et, comme preuve que Macron a senti comme un malaise avec ce slogan de m..., ne voilà-t-il pas que l'autre jour, à La Villette, il a voulu le rafistoler quelque peu ?



Mais on a beau remplacer 'la France' par 'la République', la bourde syntaxique se voit comme le nez au milieu de la figure. Et s'il n'y avait qu'elle !

Le fait est que Macron adore les formules alambiquées, lesquelles, à elles seules, pourraient constituer un beau sujet de thèse !


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... combat pour la République et pour la démocratie libre !!!

... parce que je sais à quel point la famille construit.

Par parenthèse, 'construire' est un verbe strictement transitif, ce qui veut dire qu'il faut impérativement lui adjoindre un complément d'objet (direct) !


  2. 2. Le Pen


À dire vrai, je trouve que l'attitude un peu cavalière de la candidate, vaguement assise sur un coin de table, ne fait pas très "présidente" ! Il y aurait même un peu de négligé là-dedans qui me chiffonne un tantinet, surtout parce que le photographe que je suis ne trouve pas cette attitude très naturelle.

Sinon, quel excellent slogan !

"Choisir la France" a un côté dynamique qui résume toute la problématique de la campagne de la candidate ! C'est un slogan qui interpelle les gens et les oblige à réfléchir sur tout ce qu'il recouvre comme sous-entendus.

Et, là encore, je mets quiconque au défi de me dire qu'il y aurait photo entre "Ensemble, la France", d'une part, et "Choisir la France", d'autre part !

Comme pour la présentation des programmes, en m'en tenant au strict contenu des slogans, j'accorderai 1/10 à Macron, contre 10/10 à Le Pen.


3. Les spots télévisés

Rien que du classique chez les deux candidats, avec une Le Pen assise derrière un bureau.

Reste l'essentiel, ce qui m'a fait la plus forte impression chez les candidats : chez Macron, rien ! Chez Le Pen, il y a ce spot se terminant par cette formule :




Jolie trouvaille, n'est-il pas ?
Vous n'avez que la France pour vous défendre
La France n'a que vous pour la défendre.

En découvrant ce passage, j'avoue avoir pensé, en allemand : "Gut gemacht!" ("Bien joué !")


4. L'impression générale

4. 1. Macron

Pourquoi ne pas le dire ? Je le trouve un tantinet coincé, quand il ne nous joue pas le coup du gourou hystérique, comme lors de son premier grand meeting de la Porte de Versailles, voire un tantinet exalté le reste du temps.




Macron grimaçant, Macron éructant... Entre nous, pour entamer une carrière politique par une campagne présidentielle, en ayant zappé les municipales, départementales, régionales, législatives, il faut être sacrément gonflé !

Le comble est qu'il va probablement falloir s'habituer à voir cet accordéoniste du dimanche diriger un orchestre philharmonique !

Ne dit-on pas "jamais deux sans trois !" ? Après les amateurs que furent Sarkozy et Hollande, pourquoi pas un troisième ? Il faut croire que la France a les dirigeants qu'elle mérite ! 

4. 2. Le Pen

Autant son adversaire sourit peu et donne toujours l'impression d'avoir un manche à balai enfoncé quelque part, autant Marine Le Pen affiche régulièrement une mine avenante, souriante, quand elle ne s'esclaffe pas carrément devant les caméras (souvenons-nous de ses crises de fou-rire lors du premier débat à cinq sur TF1 !).

Une décontraction que l'image qui suit résume fort bien :





La morale de tout ce qui précède ?

J'avais parié avec quelqu'un que Marine Le Pen serait présidente de la République longtemps avant Manuel Valls (finalement, j'y arrive bien, à écrire le nom de ce type !). Je maintiens ma prédiction, en suggérant à Le Pen de se servir de 2017 comme d'un galop d'essai pour 2022 !