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jeudi 31 décembre 2020

Réflexion sur la prétendue appropriation culturelle. Une histoire de lynchage


Nota bene : l'article qui suit est resté quelque temps à l'état de brouillon ; ce n'était pas un oubli ! Je suppose que vous avez déjà eu l'occasion de fréquenter un restaurant dont les cuisines sont visibles depuis la salle grâce à une baie vitrée ? Les petits malins qui ont lu le brouillon vont pouvoir apprécier la suite. Relecture en cours...
 
Je tombe tantôt sur un "trend" sur un réseau social, dont il ressort qu'une personnalité "noire" s'en prendrait à l'élu écologiste Julien Bayou, coupable d'avoir utilisé à "mauvais escient" le terme "lynchage".
 

Le genre de choses qui me font bondir au plafond. Mais comme on n'est pas forcé de croire à tout ce que racontent lesdits réseaux sociaux, j'ai tenu à jeter un œil dans la presse "sérieuse".
 
Marianne.net 30.11.2020
Même chez Europe Écologie les Verts, personne n'est à l'abri d'être accusé de ne pas être assez "conscientisé". Le secrétaire général du parti, Julien Bayou, en a fait l'amère expérience ce dimanche 29 novembre, repris de volée par la réalisatrice Amandine Gay après avoir désigné comme tel le "lynchage" de policiers à Bastille lors de la manifestation de la veille. Selon elle, l'emploi de ce terme devrait en effet être réservé aux lynchages de personnes noires. Loin de se rebiffer contre la tentative d'OPA langagière de la militante afroféministe, le leader écolo a au contraire battu sa coulpe, allant jusqu'à réclamer un "échange" pour choisir le lexique adéquat et non offensant.
 
Vous ne voyez pas le problème ? Amandine Gay se charge d'éclairer votre lanterne : "Voilà pourquoi la banalisation du terme 'lynchage' et son usage par les personnes blanches pour décrire du harcèlement en ligne ou des agressions IRL (in real life, N.D.L.R.) conduit non seulement à effacer l’expérience et les souffrances des personnes noires, mais aussi à inverser la réalité", annonce la militante. Notons qu'outre le terme lui-même, c'est "son usage par les personnes blanches" qui est désigné comme "problématique", pour employer un terme cher à l'orthodoxie antiraciste. (Source)
Je ne connais pas cette Mme Gay, en tout cas, je la soupçonne de souffrir, comme tant d'autres, de diarrhée verbale, cette forme de tic nerveux généré par la présence permanente d'un écran de smartphone sous le nez des sujets souffrant d'une dépendance chronique au téléphone portable.
 
Je suppose que vous avez déjà vu ces personnes qui, même en pleine rue, ne lâchent jamais leur portable, le tenant dans la main, alors même qu'il est éteint, comme si leur vie en dépendait, et poussant l'outrecuidance jusqu'à s'étonner que des loubards puissent les agresser en pleine rue pour leur dérober ce coûteux jouet si imprudemment exhibé aux regards de tous.
 
Pourquoi s'étonner qu'à force d'avoir cet objet en permanence sous le nez, d'aucuns aient tendance à dégainer plus vite que leur ombre dès qu'une information passe, Twitter ayant la fâcheuse manie - technique parfaitement maîtrisée dans le but de créer des addictions - d'entretenir l'excitation de ses ouailles à coups de "Trending(s)" plus ou moins alléchants.
 
Un policier se fait tabasser violemment lors d'une manifestation. Julien Bayou intervient sur son compte Twitter pour dénoncer le "lynchage", et voilà une "bonne âme" noire,  visiblement indifférente à l'agression du policier, qui va se focaliser sur ce qu'elle estime être le plus important, à savoir un impair langagier commis par l'élu, le terme "lynchage", utilisé ici, relevant selon elle d'une banalisation d'actions ciblant tout particulièrement des sujets noirs, dès lors que "son usage par les personnes blanches pour décrire du harcèlement en ligne ou des agressions IRL (in real life, N.D.L.R.) conduit non seulement à effacer l’expérience et les souffrances des personnes noires, mais aussi à inverser la réalité." (sic.)
 
Vous me permettrez de trouver l'argumentation de Mme Gay particulièrement inepte, et le mot est faible.
 
Le fait est que la stupidité est une des marques de fabrique des personnes souffrant de diarrhée verbale, ce qui fait que les pouces des deux mains, gauche et droite, vont se précipiter sur l'écran du portable pour régler son compte à l'imprudent Julien Bayou, le tout, sans même que la redresseuse de torts ait pris la précaution élémentaire de vérifier quoi que ce soit.
 
D'abord, qu'entend-elle par "les souffrances des personnes noires", et qu'est-ce que "son usage par les personnes blanches pour décrire du harcèlement en ligne ou des agressions IRL" vient faire dans le débat concernant le tabassage d'un policier ?
 
Voilà quelqu'un qui prétend rétablir un fait, mais qui tombe d'emblée dans une espèce de gloubiboulga verbeux, le tout sans le moindre début ou embryon d'argumentation. Et c'est là qu'il faut réaliser tout le côté pervers de cet objet qu'est le téléphone portable. 
 
L'objet a beau coûter assez cher, il est infiniment moins performant que l'ordinateur le plus basique ! Celui sur lequel je saisis ce texte, un portable de bas de gamme (un des douze ordinateurs, de bureau et portables dont je dispose dans mon logement) de la marque Thomson, acheté pour moins de 200 euros, est, donc, cinq à six fois moins cher que les meilleurs smartphones du marché, sauf qu'il a un écran vingt fois plus grand, un vrai clavier, et me permet de télécharger des images, du texte et du son dans des conditions bien plus confortables que le plus performant des smartphones.
 
Du coup, dès lors que je peux afficher de multiples écrans, il m'est très facile de consulter l'un ou l'autre site afin d'y rechercher les informations nécessaires à l'élaboration d'un article un peu consistant, chose que j'imagine fort compliquée à réaliser sur le minuscule écran d'un smartphone.
 
Et voilà comment, pris de diarrhée verbale, nos redresseurs et redresseuses de torts sur les réseaux sociaux ne songent même pas à s'embarrasser de vérifier ni étayer quoi que ce soit, pourvu que ça sorte vite fait, mal fait.
 
Si, comme moi, Mme Gay avait rédigé sa prose sur un ordinateur, peut-être aurait elle, comme moi, pris la précaution de consulter telle ou telle encyclopédie en ligne, afin de s'éviter de bien malencontreuses bévues.
 
Voyons ce que cette chère Wikipedia nous dit sur l'historique du mot "lynchage".
Le lynchage est une pratique de justice expéditive américaine, instaurée par Charles Lynch (1736-1796), un planteur de Virginie et juge de paix qui, pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis présida un tribunal irrégulier constitué pour punir les loyalistes à la couronne britannique. Par la suite la pratique du lynchage se répandit lors de la conquête de l'Ouest des États-Unis dans les nouveaux territoires où les instances judiciaires étaient souvent absentes ou insuffisamment représentées. Cette nouvelle pratique prendra une nouvelle dimension, la « loi de Lynch » désigne alors toute forme de violence par laquelle une foule, sous prétexte de rendre la justice sans procès, exécute un présumé coupable, généralement par pendaison. À la fin de la guerre de Sécession, les lynchages de personnalités républicaines et d'Afro-Américains sont devenus fréquents dans les États du Sud pendant la période de l'ère dite de la Reconstruction et jusqu'à la fin des années 1950, avec par exemple le lynchage d'Emmett Till en 1955. (...)
Les lynchages existaient dans la Virginie dès la période coloniale et pendant la guerre d'Indépendance comme méthode de châtiment d'un crime supposé ou avéré en dehors de toute procédure judiciaire régulière. Durant cette période, ce sont principalement des Blancs loyalistes qui en sont victimes et les sentences étaient moins meurtrières qu'après la guerre de Sécession. (...)
Par extension, le mot lynchage et le verbe lyncher sont aussi employés de nos jours pour qualifier un passage à tabac en réunion, même si celui-ci n'a pas provoqué la mort de la victime devenant un synonyme d'écharper, de malmener, brutaliser, molester une personne qu’on a prise à partie ou de façon plus rare, des formes de harcèlement verbal, notamment celles du lynchage médiatique pour lesquelles, on emploie de plus en plus le néologisme bashing.

Par facilité de langage, lynchage et lyncher sont aussi employés pour désigner des exécutions sommaires dans des contextes étrangers à son contexte historique premier devenant un mot valise pour désigner toutes les formes de « justice » expéditive de façon indistincte.

Il ressort de ce qui précède que tout sujet doué d'un minimum de culture générale sait faire la différence entre le stricto sensu et le lato sensu : sens strict versus sens large. 

Lynchage vient, donc, d'une pratique instaurée par le dénommé Charles Lynch. Or il y a fort à parier que Lynch lui-même n'a jamais employé ce terme. Ce juge autoproclamé procédait à des exécutions capitales à une époque très précise (la Guerre d'indépendance des États-Unis) et sur des sujets bien identifiés : des loyalistes à la Couronne britannique, en principe, tous blancs !
 
Autant dire que si l'on veut être rigoureux, et considérer qu'à la base, c'est Charles Lynch qui lynche, force est d'admettre que l'adoption de cette justice expéditive par d'autres, notamment par le Ku Klux Klan, et ce, plus d'un siècle après Lynch, n'a plus rien à voir avec ce dernier. Autant dire que si le lynchage, stricto sensu, est à attribuer à Charles Lynch, sa récupération par d'autres groupes, dans d'autres régions et à d'autres époques ne relève plus du stricto sensu mais bien du lato sensu. Et il est on ne peut plus faux de prétendre que "lynchage" s'applique aux seuls noirs, dès lors que les pratiques des groupes racistes blancs envers les noirs du Sud des États-Unis ne relèvent plus du lynchage stricto sensu.
 
C'est, donc, à tort que Mme Gay revendique le terme "lynchage" au bénéfice des seuls noirs, quelle se garde, d'ailleurs, de caractériser, usant d'une formule (l’expérience et les souffrances des personnes noires) qui ne veut absolument rien dire !
 
En résumé, d'un point de vue historique, le mot lynchage renvoie à Charles Lynch et s'applique principalement à des sujets considérés par les insurgés américains comme des renégats, dès lors qu'ils entendent rester loyaux à la couronne britannique. Toute utilisation ultérieure du terme après la disparition de Lynch relève de l'extrapolation.
 
Il se trouve que le terme va passer dans bien d'autres langues, ce qui constitue une extrapolation supplémentaire, dont tout bon linguiste peut citer une multitude d'exemples.
 
Prenez les chips : c'est de l'anglais, mais une fois importé en français, le mot ne veut plus tout à fait dire la même chose.  Mais vous avez également, entre le français et l'anglais, toute cette flopée de faux-amis, du type actual, agenda, car, college, figure, lecture, library, phrase, stage, surname, etc., où l'on voit que la traduction vaut extrapolation, donc passage éventuel d'un stricto-sensu à un lato sensu.

On attribue à Stendhal la transcription de "lynching" en "lynchage", d'où la confirmation d'une deuxième extrapolation, sémantique cette fois, après la première extrapolation historique.

Et une fois le terme entré dans le dictionnaire français, plus grand monde ne saurait en contester la pertinence, s'agissant d'exécutions sommaires par des foules et en l'absence de toute procédure légale, voire le fait que, par extension, le mot lynchage et le verbe lyncher sont aussi employés de nos jours pour qualifier un passage à tabac en réunion, même si celui-ci n'a pas provoqué la mort de la victime devenant un synonyme d'écharper, de malmener, brutaliser, molester. (Wikipedia). Un dictionnaire en ligne nous présente, ainsi, ces deux citations  (source) :
  • Mais, chose singulière, je trouve un cas de lynchage par des Ku-Klux-Klan, non dans le Sud, mais dans l’État qui a la prétention d’être le parangon de la civilisation américaine, le Massachusetts, et perpétré par des citoyens du Nord. — (Revue britannique, Correspondance d’Amérique, volume 5, page 491, 1868)

  • Après avoir essayé sans succès pendant un siècle, le Sénat des États-Unis a adopté mercredi 19 décembre, à l’unanimité, une proposition de loi faisant du lynchage – ces exécutions sommaires devenues le symbole du passé raciste des États-Unis – un crime fédéral. — (Le Monde avec AFP, Le Sénat américain vote la fin du lynchage, Le Monde. Mis en ligne le 20 décembre 2018)

Autre source :
  • J'avais raconté le lynchage affreux d'un très jeune parachutiste allemand au début de la guerre. Cela se passait dans un village où nous avions passé le lendemain. Les paysans indignés l'avaient rossé, roué de coups de pelles et de râteaux jusqu'à ce que mort s'ensuive (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1177). Avoir été collabo, c'était s'être abreuvé aux fécondes sources de l'erreur; un lynchage dans le Missouri, c'était le péché donc la rédemption; bénie soit l'Amérique pour tous ses crimes et vive le plan Marshall (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 542).

En linguistique, on parle d'acceptions, c'est-à-dire de contextes différents susceptibles de moduler le sens d'un terme. Dans son acception moderne, le mot "lynchage" n'a plus rien à voir avec Charles Lynch, recouvrant une multitude de situations ayant pour dénominateur commun la violence d'un groupe contre un ou plusieurs individus, le tout en l'absence de toute procédure légale. Ailleurs, on parlait, par exemple, de "pogroms."
 
Autant dire que Mme Gay a tout faux, pour ne pas avoir pris le temps de se documenter un peu, préférant twitter plus vite que son ombre, là où moi, j'ai pris quelques semaines - d'où le brouillon ! - à réfléchir sur la question.

D'aucuns me parleront d'appropriation culturelle. À ceux-là, je réponds : "hors sujet !".
 
Pour ma part, j'ai aussi un compte Twitter, dont je me sers essentiellement pour croiser le fer avec tel ou tel guignol ou cuistre, fût-il professeur (certifié ou agrégé) de ceci ou cela, à l'instar de l'autre imbécile de Raphaël E., médiocre phraséologue se prenant pour un philosophe, dès lors qu'il confond (mais il n'est pas le seul !) la connaissance (sophia) avec le blabla (logos), au point de se permettre de vilipender bien plus intelligent que lui : Didier Raoult en personne. Le fait est que, sur disons cent interpellations, j'ai en retour moins de deux contestations.
 
Sinon, j'aimerais juste rappeler à Mme Gay, et à d'autres, cet adage africain : "Le singe qui veut grimper à l'arbre s'assure préalablement qu'il a le cul propre."  
 
By the way, juste pour rire, je vous invite à réfléchir au stricto vs. lato sensu s'appliquant aux termes suivants : vandaliser, razzia, cravate, bull dog, hold up (pron. 'hôld-op'). En cas d'hésitation, vous pouvez toujours recourir à un bon dictionnaire !
 

Vidéos : 01  -  02  -  0304  -  05  -  0607



 

jeudi 14 novembre 2019

Revue de presse : comme un air de delirium tremens


Comme une nouvelle mouture de la rubrique "Les cuistres, ça ose tout !"

Vous savez quoi ? S'il fallait une preuve de la réussite éclatante de la manifestation (plus de 30.000 personnes à Paris, selon ma propre estimation, qui en vaut bien une autre, sans oublier que la manif ne fut pas que parisienne !) contre l'islamophobie du dimanche 10 novembre 2019, il faut certainement la chercher dans le flot de commentaires ayant suivi ladite manifestation, laquelle a copieusement marqué les esprits ; sinon, pourquoi diable perdre son temps avec un non-évènement ?

Or, il s'agissait de tout sauf d'un non-évènement ! Soit dit en passant, nos journaleux et journaleuses n'ont même pas pris le temps de noter toute une série de zéros pointés concernant cette manifestation : zéro blackblock, zéro cocktail Molotov lancé, zéro pavé balancé dans une vitrine, zéro vandalisation de magasin, zéro policier agressé, zéro tir de LBD, zéro poubelle incendiée... Je ne vous raconte pas les émissions spéciales qui auraient été consacrées, sur toutes les "chaînes d'Info", à ces scènes de désolation en plein Paris qui n'ont jamais eu lieu !

Ce qui suit va être assez court. Mais avant d'aller plus loin, commencez donc par visualiser les toutes premières minutes de ce reportage de RT-France, histoire de vous faire une idée de l'énorme foule de l'autre dimanche au moment du regroupement devant la Gare du Nord (Paris), sachant qu'il y avait également foule dans les rues avoisinantes. (Source)

Et, comme il fallait s'y attendre, voilà que quelques hystériques, toujours les mêmes, probablement désireux de susciter une flambée de violence comme la France en a connues quelques-unes ces dernières décennies, persistent à déverser leur fiel anti-musulman.

Prenez ce magazine français, qui semble avoir fort peu de lecteurs, et qui titre, sous une photo fort explicite : 

"Les islamo-collabos”. Haine de la France, provocateurs, idiots utiles. Les tragiques leçons de la “manif de la honte”, le 10 novembre à Paris.


Comme preuve qu'on est bel et bien dans la rubrique "Les c... ça ose tout" !

Et s'ils osent tout, c'est surtout par inculture et par manque de mémoire. C'est ainsi, par exemple, qu'ils ont oublié la part que des milliers de combattants venus des colonies, souvent musulmans, et plus souvent raflés manu militari qu'engagés volontaires (cf. "Coup de torchon", de Bertrand Tavernier, avec Philippe Noiret dans le rôle d'un enrôleur de force d'indigènes africains dans la troupe coloniale), ont prise dans la lutte contre l'occupant nazi, après avoir déjà activement pris part à la "Grande Guerre" précédente.

C'est dire si le recours à un vocable : "collabo", rappelant l'occupation nazie (occupation déjà évoquée par Marine Le Pen (1) dans un autre contexte - prières de rue -, un jour de grand dérangement cérébral) est particulièrement abject !


Citation :
La majorité des plus de 250 000 hommes qui participent à la libération de la Provence sous les couleurs de la France foulent la terre de la métropole pour la première fois. Avec plusieurs jours d'avance sur le calendrier prévu, ils libèrent Toulon, le 27 août, et Marseille le lendemain, avant de remonter la vallée du Rhône et de faire la jonction le 12 septembre en Bourgogne avec la 2e Division blindée de Leclerc venue de Normandie. « Sans son empire, la France ne serait qu'un pays libéré. Grâce à son empire, la France est un pays vainqueur », lance celui qui est alors député de Guyane, Gaston Monnerville, au lendemain de la victoire contre l'Allemagne. Et il n'a pas tort car les troupes coloniales de l'Empire français ont payé un lourd tribut pour la libération de la France. De 1940 à 1945, 55 000 combattants tunisiens, marocains, algériens et subsahariens d'Afrique-Occidentale française (AOF) et de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) ont perdu la vie. (Source)


 Lectures : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06


(1)  Certes, Marine Le Pen a été relaxée en première instance par un tribunal correctionnel imprudemment saisi par des associations musulmanes, qui avaient oublié que le vrai combat contre le Front-Rassemblement National se déroulait avant tout dans les urnes. Par parenthèse, Le Pen est devenue présidente de la République ? Et son parti a cartonné aux dernières élections législatives, départementales, régionales ? Si le slogan  lepéniste consiste à dire aux musulmans : "Surtout ne votez pas pour nous !", il semble que Marine Le Pen mène excellemment sa barque, façon "plafond de verre" !

By the way, mention spéciale à Télérama (Samuel Gontier, 'Ma vie au poste'). Dieu, quelle patience !!!!Tiens, au fait, il paraît que citer 'Dieu' dans une expression quelconque (Dieu m'est témoin, jurer ses grands dieux, Bonté divine !, Dieu merci !, Mon Dieu !, Dieu du ciel !, en allemand : Um Gotteswillen!, en anglais : Thanks God!, en espagnol : Madre de Dios!, etc.) est un indice de radicalisation, à l'instar de l'usage dans la conversation du fameux Allah w' akhbar!. À ce propos, dois-je vous avouer que j'ai trouvé certaine prise de position du philologue (on m'a toujours appris à distinguer la "sophia" : la connaissance, la science, et le "logos" : le discours, le blabla...) Michel Onfray totalement inepte ? (Source)


lundi 11 novembre 2019

Vu à la télé #3


Un dimanche de novembre 2019 

En général, le dimanche est à peu près le seul jour de la semaine où je suis censé avoir assez de temps pour travailler mon piano. Et quand j'ai la flemme de faire du piano ? Ben, je vais au Louvre, ou au Musée d'Orsay, ou au Grand Palais, ou à Guimet... Mais bon, étant resté chez moi l'autre dimanche, comment aurais-je pu m'empêcher de jeter un œil sur la petite lucarne, histoire de prendre la température de cette manifestation, euh, comment ils disaient déjà, les journaleux et journaleuses ? Controversée ? Pareil que pour Dieudonné : l'"humoriste controversé" !

La préfecture de police a annoncé autour de 10.000 manifestants, tandis qu'une officine privée, dépendant, dit-on, d'un pool d'organes de presse, en a annoncés 13.500. Bigre : un décalage d'un bon tiers entre deux estimations censées être fiables ! Et si la vérité était ailleurs, à savoir qu'il y avait énormément de monde entre Gare du Nord et Place de la Nation, ce que tout téléspectateur honnête a pu constater ?

Vous voulez une estimation pas plus débile qu'une autre ? Prenez-moi un boulevard quelconque ou une rue assez large - et entre Gare du Nord et Nation, il y a peu de ruelles ! -, et casez-moi cinquante personnes (avançant de front) par mètre linéaire, ce qui est assez peu sur un boulevard !  

Simulation : soit une rue (étroite) de 13 m de large ; disposons chaque manifestant(e) dans un carré de 50 cm de côté (= 25 manifestants en ligne >> 50 manifestants sur un mètre linéaire).
 

Ça nous donne autour de 10.000 personnes sur les 200 premiers mètres. Et si, au lieu de 200 mètres, la manif s'étend sur 400, 600, 800 mètres, un kilomètre, alors vous avez compris que ça fait énormément de monde. Le fait est que les images à la télévision nous ont montré une vraie marée humaine.

Une vraie performance quand on considère le peu de temps disponible pour mener ce projet à bien.

Illustration 





On résume ? Sur la base (volontairement minimaliste) de cinquante personnes par mètre linéaire, on est à 10.000 personnes sur 200 mètres ; or les images ci-dessus montrent qu'on explose cette base, et que la manif se déploie sur bien plus de 200 mètres ; par ailleurs, au démarrage, devant la Gare du Nord, on a un embranchement au niveau d'une Caisse d'Épargne (je connais bien le quartier), soit deux rues tout aussi pleines de monde, sur une distance conséquente.

Conséquence : celui qui ose soutenir qu'il y avait moins de  30.000 personnes sur cette manifestation se fout du monde.

Mais, dans un premier temps, j'étais parti pour parler d'autre chose : la connerie des désinformateurs aidant, on a essayé d'orienter l'attention du grand public sur des détails, histoire de faire dire aux manifestants ce qu'ils ne disaient pas.

Je pense à une fillette affublée d'une étoile jaune, dont on nous a dit qu'il s'agissait d'une étoile juive, puis qu'il s'agissait d'une ressemblance avec l'étoile juive, et patati et patata, et le ban et l'arrière-ban de la cuistrerie d'y aller de leurs protestations tartuffières. 

Mais vous connaissez mon mauvais esprit. Je m'en vais, donc, soumettre à tous ces pseudo-indignés quelques images d'archives.

Vous avez entendu parler des camps de concentration nazis ? Au sommet de l'organigramme desdits camps, il y avait les officiers de la Waffen-SS. Tout en bas, il y avait les déportés, et au milieu, comme exécuteurs des basses œuvres, il y avait les fameux Kapos

La preuve en images (la toute première est l’œuvre d'un déporté ; il en existe une autre version, exposée au mémorial israélien de Yad Vashem ; on y voit un déporté porteur de l'étoile jaune, tabassé par un kapo lui aussi porteur d'une étoile du même type.).

C'est ici que j'aurais bien aimé interroger ceux qui font mine de  s'offusquer de la présence d'une étoile jaune, associée à un croissant de lune, sur l'anorak d'une gamine, voire font mine de "vomir" devant ce qu'ils appellent "cet absolu scandale", pour avoir leur avis à propos des étoiles bien visibles sur les images qui suivent.



'Oberster' (= supérieur)... 'Lagerführer' (= superviseur pour tout le camp)

Celui qu'on aperçoit ci-dessus (responsable de l'ensemble des kapos du camp de concentration) est plutôt bien vêtu, en tout cas suffisamment pour supporter les rigueurs de l'hiver (polonais !!!), et plutôt bien nourri ; tout le contraire  du pauvre hère que l'on aperçoit ci-dessous.



Vous voulez que je vous dise ? Des kapos officiant sous les ordres des SS et prénommés Hichem, Mourad ou autres Moustapha, Hakim, Kofi, Mamadou..., je doute qu'il y en ait eu un seul à Auschwitz ou ailleurs dans ces fameux camps !

Et pour que les choses soient bien claires, lisez le témoignage de première main de quelqu'un qui a connu Auschwitz et ses kapos. 



 "combien ses capacités à exterminer les prisonniers étaient grandes...".


Question à mille Reichsmarks. Dans les films de Claude Lanzmann et lors des commémorations concernant la libération des fameux camps de concentration, on a pu apercevoir moult visages de "survivants"..., lesquels étaient (normalement) censés ressembler (au printemps de 1945) au mort vivant reproduit ci-dessus. Curieusement, ceux qui auraient dû survivre en premier, je veux parler des kapos, chaudement vêtus et bien nourris, ont tous disparu ! Ce déséquilibre dans la mortalité des Kapos et des "survivants" ne vous semble pas étrange ?!?!


Lectures : 01 - 02 - 03 - 04 - 05

dimanche 21 juillet 2019

Nadine Morano ou une certaine idée de la haine de soi


Vous connaissez la nouvelle ? Il semble que la politicienne française (tous mes visiteurs ne vivent pas en France), Nadine Morano, ait été, de nouveau, victime de diarrhée verbale. Mais comment faisaient nos politicien(ne)s et politicard(e)s avant Twitter ?

Tiens, par parenthèse, savez-vous qui est l'homme reproduit ci-dessous, à côté de Nadine Morano ?

Et ce serait quoi, la diarrhée verbale qui aurait de nouveau perturbé la digestion de Mme Morano ?

Un message sur Twitter, relaté comme suit :


Mais je m'en vais de nouveau passer du coq à l'âne : je suppose que tout le monde se souvient de feu Maurice Béjart, ce grand maître de ballet suisse, en tout cas, un des plus grands du vingtième siècle ?

Deux portraits de Maurice Béjart. Entre nous, j'ai toujours profondément regretté que le théâtre et le cinéma n'aient pas plus souvent fait appel à cet homme comme comédien, avec cette incroyable tronche tenant à la fois de Raspoutine et de Méphisto !




Mais j'en vois qui se demandent ce que Béjart vient faire ici !

Eh bien, c'est tout simple : ce bonhomme, que vous apercevez ci-dessus, avait une grand-mère africaine. Pas une arrière-grand-mère, pas une grand-mère adoptive ; une grand-mère naturelle, sénégalaise, et qui s'appelait Fatou. 

Je le sais de la bouche de Béjart lui-même, qui confia la chose au célèbre intervieweur français, aujourd'hui disparu, Jacques Chancel, dans le cadre d'une fameuse émission de radio intitulée Radioscopie et disponible à l'INA.

Je sens que vous brûlez ! Il se trouve qu'à l'instar de Béjart, Morano a du sang africain ; de fait, le monsieur à la peau noire figurant plus haut, à ses côtés, n'est autre que son grand-père paternel.

Raciste, Nadine Morano ? Non mais, sans blague ! Cette femme est juste née de parents (côté paternel) qui avaient dû développer une réelle inappétence (c'est un néologisme de ma confection) pour leur propre race, préférant s'accoupler avec des femmes blanches, juste pour avoir des enfants à la peau claire. Nous avons, tous, ce genre de spécimens dans nos familles africaines... Allez voir du côté de certains pays (ex)colonisés, par exemple les Antilles, avec cette classification - héritée de l'esclavage - des personnes selon le degré de "clarté" de la peau : nègre, mulâtre, métis, quarteron, octavon, chabin... Une histoire de fous et d'aliénés !

Et, bien évidemment, d'aucuns ont intimement intégré cette névrose colorimétrique, dont cette pauvre Nadine Morano, qui doit faire des cauchemars toutes les nuits, à l'idée de compter dans sa parentèle des Africains !

Nadine Morano ? Un excellent sujet d'études en perspective pour les psychiatres ! 




Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06



dimanche 31 mars 2019

Réflexions sur ce que d'aucuns appellent "antisémitisme" #6


Épisode §6. C'est çui qui dit qui l'est !

Dans la double rubrique "Rions un peu !" et "Du bon usage d'un peu de mémoire et de bonnes archives...", je tombe tout récemment sur une prise de position de la LICRA (Ligue [française] contre le Racisme et [ce qu'ils appellent] l'Antisémitisme) à la suite d'un de ces embrouillaminis dont certains se sont fait une spécialité, à savoir faire pression sur une manifestation - ici culturelle - pour cause de racisme, ici anti-noir.

Dans les faits, j'ai cru comprendre qu'un spectacle autour d'Eschyle n'avait pas pu être monté dans une prestigieuse université française pour diverses raisons que j'invite mes lecteurs à découvrir grâce aux liens figurant plus bas.

Voilà, donc, des associations anti-racistes (noires) montant au créneau, au point de contraindre les responsables du spectacle de renoncer à leur projet, ce que, personnellement, je déplore.

Mais le plus drôle est ce qui suit.


Source

Donc, la Licra condamne..., et se fait reprendre de volée par divers observateurs. Par parenthèse, s'il y a autant d'associations antiracistes concurrentes de la Licra, c'est probablement parce que ces associations ont considéré que la Licra ne les représentait pas sufisamment.

Mais quand j'évoque la rubrique "Rions un peu", c'est, notamment, parce que j'ai là quelques archives et un peu de mémoire. Il se trouve que la Licra était déjà intervenue dans une affaire similaire concernant une pièce de théâtre qui aurait dû être montée dans un lycée de la banlieue parisienne.

Ci-dessous, le texte intégral d'un article paru dans le quotidien Le Parisien du 24 décembre 2002.

Sans commentaires (hormis l'une ou l'autre mise en exergue d'une partie du texte).

« Le Juif de Malte » ne sera pas joué
SOUS LA PRESSION de certaines associations juives qui la jugent antisémite, la pièce « le Juif de Malte » ne sera pas montée en janvier par la section britannique du lycée international de Saint-Germain-en-Laye. 
Après un tour de table réunissant des membres de la communauté juive libérale, un rabbin, des professeurs britanniques et français et des parents d'élèves, le proviseur vient d'annuler les trois représentations prévues de cette oeuvre écrite en 1590 par le dramaturge anglais Christopher Marlowe. « Cette pièce représente le juif sous sa pire caricature, sale, voleur et assassin, dénonce Nicole Cohn, présidente de la communauté juive libérale Paris-Yvelines et à l'origine de la polémique. J'ai reçu des plaintes de plusieurs familles, toute la communauté juive d'Ile-de-France était derrière nous, c'est une injure à la mémoire et à nos conditions de vie si difficiles. Comment peut-on oser faire brûler un juif sur scène aujourd'hui ? » 
Le proviseur du lycée, qui affirmait grâce à cette pièce lutter contre l'antisémitisme, se refuse aujourd'hui à tout commentaire. Quant au rectorat, il justifie cette décision par un « choix pédagogique ». La pièce était au programme officiel de l'université de Cambridge avec laquelle travaille la section britannique. 
Le chef d'établissement avait proposé aux membres de la communauté juive d'encadrer les représentations par une mise en garde et un débat. Certains parents y ont opposé un refus net. « Les élèves n'auraient pas écouté cette argumentation. Nous ne refusons pas l'étude de ce texte en classe mais sa représentation. L'incitation à la haine raciale est un délit en France. Le plus triste c'est que les enseignants semblent avoir cédé à nos arguments sans avoir eu une réelle prise de conscience du caractère offensant de cette pièce », poursuit Nicole Cohn.
La mobilisation était déjà organisée
Cette argumentation est rejetée par d'autres parents d'élèves juifs, qui ne se reconnaissent pas dans ces organisations très militantes. « Je regrette que cette pièce soit arrêtée, c'est dommage et un précédent dangereux, soutient Jérôme Jaffré, père d'un élève juif qui devait jouer dans la pièce. Certes un antisémite pouvait faire une mise en scène antisémite mais les professeurs avaient toute ma confiance. Les risques étaient limités, la pièce devant être interprétée en anglais du XVIIe siècle. Dans cette histoire, nous avons affaire à des petits groupes de pression très militants et la direction a préféré reculer. » 
Pour ce parent d'élève, cette représentation aurait pu être l'occasion d'un débat sur l'antisémitisme. « La discussion est malheureusement impossible. Lors de la réunion, ces représentants sont venus avec des affiches du spectacle à l'époque des nazis et des photos de charniers des camps de concentration. Tout ce que retiendront les élèves de cette histoire, c'est qu'il suffit d'un petit groupe de pression exerçant des menaces pour qu'un projet pédagogique s'arrête. C'est mauvais pour la liberté académique. » 
Si la pièce restait programmée, la mobilisation était déjà organisée. Deux associations d'anciens déportés étaient prêtes à venir manifester avec les communautés juives d'Ile-de-France, la Ligue internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). (Source)


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