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samedi 11 décembre 2021

Rama Yade au pays des neuneus 2.1/4

[Ce texte comporte 4013 mots et 24684 signes/espaces]


Chapitre 2.1/4. Mais j'étais une licorne !

 

L'interview controversée de Rama Yade dans l'Express m'a permis de démontrer, au chapitre précédent, l'ampleur de l'indigence intellectuelle de ce que j'appelle la neuneusphère française : une pseudo-intelligentsia faite de phraséologues de plateaux-télé et de gourous de supermarché juste bons à engluer leurs gogos de "followers" dans la médiocrité la plus totale, dont les réseaux dits sociaux sont devenus le réceptacle.

Cette interview a déclenché un tohu-bohu assez révélateur de la médiocrité de ces pseudo-élites, mais aussi du formidable talent de Rama Yade, un talent qui n'appartient qu'aux vrais moteurs d'opinion : voyez une Ségolène Royal, une Rokhaya Diallo, une Assa Traoré ou un Dieudonné. Ils ou elles disent deux mots, et voilà que la gogosphère s'enflamme, les neuneus en étant réduits à ramer derrière ceux qu'ils et elles prennent, de fait, pour des locomotives !

Rien que pour ça, comment ne pas féliciter Rama Yade d'avoir si brillamment secoué le Landerneau politico-médiatique !

Dans les faits, l'interview, menée par la journaliste Laureline Dupont, était basée sur seize questions-réponses que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

Ce qui suit consiste en des résumés de ces questions-réponses, suivis de mes propres commentaires. La présente section sera suivie, plus tard, d'une deuxième, qui me permettra d'examiner d'un peu plus près un concept énoncé par Yade, à savoir la "French Theory". 

 

1. Recul de la liberté de penser aux États-Unis

Fin Trump, début Biden. "Au-delà des tensions raciales, c'est aussi la question des libertés qui se pose. La Cour suprême compte six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump : regardez ce qui se passe au Texas avec la loi anti-avortement... Les lois restrictives se sont multipliées. Nous sommes dans un moment de tensions à tous les étages avec des menaces permanentes sur la première démocratie du monde. (...) 

Car ce mouvement qu'on dénonce comme une importation américaine nous vient bien de France, de la French Theory qui en effet a infusé dans les universités américaines : de Lacan à Foucault, ce sont des penseurs français qui ont inspiré le mouvement woke ! Soyons-en fiers en tant que Français !"

Le problème est ce soi-disant "on", qui dénoncerait une importation américaine, alors qu'en réalité, c'est bel et bien ce "on" qui importe la chose. C'est ainsi qu'on a vu un supposé sociologue québecois pérorer sur une chaîne de télévision (Cnews France) sur les méfaits dudit wokisme, au motif que des bandes dessinées attentatoires à la dignité des populations indigènes du Québec auraient été bannies de bibliothèques locales. Sauf que le phénomène s'est produit au Canada, pas en France, et que son importateur, en France, était précisément le quidam faisant semblant de dénoncer ladite importation.

 

2. Les batailles identitaires donnent aussi lieu à une forme de censure

"Le wokisme a été brandi de manière abusive comme un outil de censure. En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités ! Quel que ce soit le nom que vous lui donnez, c'est un noble combat, de justice et de revendication d'égalité dont devrait s'enorgueillir la patrie des droits de l'homme."

Il faudrait déjà que les utilisateurs du terme commencent par le définir eux-mêmes, ce qu'ils se gardent bien de faire, et ce, d'autant plus qu'il est visiblement ignoré Outre-Atlantique, où je ne vois personne se réclamer d'un quelconque "wokeism" !

Saluons par conséquent l'effort de Rama Yade de mettre un contenu dans ce mot valise, tout en étant conscients du fait que la définition qu'en donne Yade ne recouvre pas forcément la nébuleuse foireuse façonnée par ceux qui prétendent voir du "wokisme" partout.

"En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités ! Quel que ce soit le nom que vous lui donnez, c'est un noble combat".

Mais il y a plus :

"Car ce mouvement qu'on dénonce comme une importation américaine nous vient bien de France, de la French Theory qui en effet a infusé dans les universités américaines : de Lacan à Foucault, ce sont des penseurs français qui ont inspiré le mouvement woke ! Soyons-en fiers en tant que Français !" 

Là, je vous avoue que j'ai quelque peu sursauté. Lacan ? Foucault ? Sans blague ! Non à cause du rapport avec les États-Unis, mais en raison d'une éventuelle convergence avec la culture dite "woke". Par parenthèse, pourquoi Yade éprouve-t-elle le besoin d'énoncer la chose en anglais en parlant de "French Theory" ?, me suis-je demandé dans un premier temps. Le temps de jeter un oeil sur des sites en ligne, j'ai fini par comprendre. C'est ce qui a justifié un supplément (à venir) au présent chapitre.

  

3. Appropriation culturelle

"Je regrette vraiment ce genre d'abus. Un homme blanc âgé peut tout à fait se mettre dans la peau d'une petite fille noire et en faire le récit. C'est la magie de la littérature, de la création. La revendication d'égalité, ce n'est pas le séparatisme, la sécession, la justice par l'injustice, c'est l'universel, le partage d'humanité."

Cette réponse est visiblement passée inaperçue auprès de la foule des neuneus et des braillards !

  

4. Universalisme ou multiculturalisme ?

"Aucun des deux..."

Euh, vraiment ? Là, j'ai trouvé la réponse un peu abrupte, mais c'est parce que la journaliste s'est bien gardée de définir ce dont elle parlait. En effet, qu'entend-on par universalisme et par multiculturalisme ? Et si ces deux termes recouvraient à peu près la même chose ? Peut-on être universaliste sans être multiculturaliste ? Et en prenant l'interrogation dans l'autre sens, le multiculturalisme, en clair, l'inscription d'un individu dans un paysage culturel multiforme et diversifié ne fait-il pas de lui, ipso-facto, un universaliste ?

Par parenthèse, la polyglotie ou maîtrise de plusieurs langues autres que votre langue maternelle ne fait-elle pas de vous un caméléon culturel apte à se fondre avec aisance dans un environnement intellectuel bien plus vaste que celui qui vous a vu naître ? Voyez le maître absolu en la matière, un certain Jean-Baptiste Champollion. Pas multiculturaliste, Champollion ?

Prenons la langue anglaise : ne voit-on pas que ceux et celles qui la maîtrisent peuvent d'autant plus facilement se faire comprendre n'importe où dans le monde, ce qui fait d'eux des êtres aptes à communiquer partout, où qu'ils aillent ? Autrefois, il y avait le latin en milieux universitaires, ou le français dans le domaine diplomatique. Mais vous avez d'autres langages à vocation universelle, comme le solfège, qui vous rend apte à faire de la musique partout, même avec des gens dont vous ne parlez pas la langue ; il y a aussi la danse classique, les arts martiaux (cf. judo, karaté), dont les consignes s'énoncent souvent en japonais, les langages informatiques, etc.

Mais la réflexion inverse peut être formulée. Qui, dans l'histoire des colonisations, a le mieux maîtrisé les langues du monde, sinon les missionnaires chrétiens, lesquels ont souvent rédigé les premiers dictionnaires et premières grammaires de langues africaines, asiatiques, américaines ou océaniennes, sans oublier la traduction de la Bible dans une infinité de langues dites vernaculaires ? Universalistes les missionnaires ? Oui, dans la mesure où ils étaient précisément "missionnés" pour répandre leur foi monothéiste dans le monde entier, l'Église Catholique étant dite apostolique et universelle (cf. Matthieu, 28:19 : "Allez dans tous les pays, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit."). Multiculturalistes ? Oui et non ! Oui, dans la mesure où leurs séjours dans ces lointaines contrées s'étendaient sur des décennies, leur permettant de posséder la culture des peuples visités, au point que bien de ces missionnaires se sont découvert des talents d'ethnologues. Non, dans la mesure où leur "mission" consistait, précisément, à faire table rase des cultures païennes des peuples colonisés, cultures réputées inférieures, le monothéisme étant, de fait, un totalitarisme peu enclin à cohabiter avec quelque concurrent idéologique que ce soit.

"Wokisme, cancel culture... Nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Plutôt que de nous approprier ces mots pour les revendiquer ou les dénoncer…"

Là, je dois dire que je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette formulation, ce "nous", dans la mesure où je ne revendique en rien l'usage de ces mots-valises faits d'anglicismes mal maîtrisés, et dont les utilisateurs eux-mêmes se gardent bien de donner le sens exact. Et de toute évidence, ces mots ne sont mis à toutes les sauces par leurs utilisateurs que parce qu'ils sont de bien commodes euphémismes, à savoir des mots qu'on brandit précisément, pour ne pas avoir à expliciter sa pensée.

Un exemple de mot-valise à usage euphémistique ?

Demandez à un prof d'histoire-géo, à l'instar de notre quidam du mouvement Profs avec Zemmour, cité au chapitre précédent, si, dans les camps de concentration nazis, il n'y avait que des Juifs. Il vous répondrait naturellement par la négative. Demandez lui ensuite si la politique répressive des nazis ne visait que des Juifs. Là encore, il vous répondrait par la négative. Demandez-lui alors la signification du terme "shoah".

On parie combien qu'il risque d'hésiter longuement avant de formuler sa réponse ? Faites le test. Pour ma part, je ne suis même plus surpris de voir à quel point tant de gens emploient des mots dont ils ignorent le sens. (Lire - Lire)

Tiens, prenez la laïcité ! Cette pauvre Marlène Schiappa s'est-elle simplement donné la peine de consulter un dictionnaire, ou un neveu, une nièce, faisant du latin au collège ? Elle apprendrait qu'est laïc/laïque, quiconque n'appartient pas au clergé, ni à un ordre religieux : laicus versus clericus. C'est pourtant simple ! (Source)

L'universitaire Henri Meschonnic (1932-2009), traducteur de la Bible, a livré tantôt dans Le Monde un pamphlet assez dévastateur à l'encontre de l'usage inadapté du terme "Shoah", lequel désigne, en hébreu, une catastrophe, mais pas n'importe laquelle (voir lien plus bas). 


5. Wokisme à la française

"Il faut des Black studies dans les universités françaises pour que nos intellectuels, professeurs, chercheurs puissent développer une réflexion bien française sur ces thématiques-là."

Même critique que plus haut, s'agissant de la French Theory : est-on obligé de parler de Black studies dans des universités… françaises ?

Sinon, à la question précédente : universalisme ou multiculturalisme, Yade avait répondu : "Aucun des deux". Il me semble pourtant qu'ici, elle pencherait plutôt vers… "la nature profonde de l'universalisme doit être l'antiracisme." Et c'est là qu'on réalise mieux la possibilité d'être universaliste sans être multiculturaliste. En effet : on peut fort bien être, par exemple, français de souche, jamais sorti de son patelin des Vosges ou des Ardennes, tout en étant antiraciste, donc universaliste. En revanche, pour reprendre l'exemple des missionnaires, il ne suffit pas de maîtriser plein de cultures différentes pour être multiculturaliste, ce terme désignant la volonté de considérer que toutes les cultures se valent, ce qui n'était évidemment pas la philosophie profonde des congrégations chrétiennes lancées à travers mers et montagnes dans le but d'évangéliser les habitants de ces contrées dites "sauvages".

Et voilà que Rama Yade nomme deux entités concrètes, là où d'autres se contentent d'euphémismes : Black Lives Matter et Metoo : "il n'y a rien de plus républicain que…". Le réquisitoire qui suit me semble très clair :

"Quand leurs procureurs, ceux qui prétendent incarner la République dans toute sa rigueur, ne font que critiquer la liberté et l'égalité. Comme hier la trahison des clercs, on assiste désormais à la trahison des Républicains qui n'ont pas conservé l'antiracisme au cœur de leur logiciel. C'est sur cette démission que prospèrent ceux qu'on appelle désormais pudiquement les populistes."

Voilà le genre de choses que les neuneus, qui n'ont pas lu l'interview, ont visiblement assimilé à une attaque contre la France. Les pauvres !

 

6. Le privilège blanc

"Sans rien demander, ou même sans le savoir, certaines opportunités vous sont offertes. Moi, sans rien demander, certaines portes me sont fermées."

J'observe que, durant toute l'interview, Yade n'use que rarement du "moi… je". Elle le fait ici, pour évoquer sa propre expérience, sans en dire plus. Et elle va le faire après la question suivante, qui concerne sa propre expérience en politique.

S'agissant dudit privilège, observons que ses négateurs sont soit des "blancs", soit des "colorés" vivant avec ou se prenant eux-mêmes pour des "blancs", autant dire qu'ils parlent de choses qu'ils ne connaissent pas, à l'instar de daltoniens niant, mordicus, que telle fleur puisse être de telle ou telle couleur. Et, ne percevant pas les nuances de couleurs, ils préfèrent en nier l'existence, s'époumonant à vouloir convaincre ceux et celles ne souffrant pas de daltonisme que ces derniers ne sauraient, en aucune manière, avoir raison !

7. Secrétaire d'État dans un gouvernement de droite

"Mais j'étais une licorne ! J'étais une anomalie, pas du tout un prototype. Combien depuis ? (…) je suis bien obligée de constater que, depuis mon départ du gouvernement, les Afro-descendants ne courent pas les gouvernements."

Et c'est bien là qu'apparaît l'expression "micro-agressions", dont tant de neuneus n'ont même pas cherché à comprendre la portée.

"Je sais ce que sont les micro-agressions qui humilient et déshumanisent, je n'en ai pas trop témoigné car j'ai privilégié le travail, une approche universaliste, rassurer le pays sur lui-même, nous encourager collectivement. Avec nous le Front national était à 6% !"

On se souvient des accrochages, maintes fois évoqués dans la presse, entre la berbère Rachida Dati et des caciques de son propre parti. Des accrochages assez violents, si j'en crois les gazettes, et qui n'avaient rien de "micro..." ! Je soupçonne Rama Yade de ne pas avoir voulu en rajouter. Néanmoins, il n'est pas interdit de chercher à en savoir plus.

Le fait est que la Cinquième République est le seul régime autocratique de l'Union Européenne. Et l'on imagine le poids d'un président de la République lors de la composition d'un gouvernement. Les places étant très convoitées, on devine ce qui peut se produire lorsque des femmes jeunes et loin d'être moches se retrouvent dotées de portefeuilles ministériels. Imaginez un premier ministre, qui se voit imposer une ministre ou secrétaire d'État qu'il n'aurait pas choisie de prime abord, et imaginez la Cour (du monarque républicain), éructant de rage que telle ou telle gourgandine se retrouve au gouvernement, après avoir été préférée à tel hussard ou grognard.

Je ne pense pas qu'il faille avoir beaucoup d'imagination pour penser que Yade et Dati ont dû en entendre des vertes et des pas mûres, dans le genre : "Elles ont dû coucher pour en arriver là !".

"Micro-agressions" dit Yade ! Et il faudrait qu'on la croie sur parole ? Pour ma part, j'hésite !

Citation : 

En 2014, il (pseudo-philosophe français) moquait les ministres féminines, cité notamment par Le Parisien : “Qui peut raisonnablement penser que les ministres Rama Yade ou Rachida Dati ont été retenues pour leur intelligence politique ? Une beurette garde des Sceaux ?”. (Source)

8. Racisme anti-blanc

La réponse me semble tomber sous le sens : "Pas de racisme sans domination".

Et c'est là que les pseudo-intellectuels, à l'instar de notre présumé sociologue québecois de plateau télé, se plantent généralement, lorsqu'ils prétendent mettre sur les plateaux d'une même balance ce qui relève de la structure d'un système politique ou social, d'une part, par exemple des lois raciales et un corpus de mesures ségrégationnistes basées sur la suprématie des blancs, comme ce fut le cas aux États-Unis et en Afrique du Sud, et, d'autre part, l'agression purement conjoncturelle d'un quidam traitant un autre quidam de "sale blanc". Structure versus conjoncture : aucun intellectuel digne de ce nom ne saurait confondre ou intervertir les deux notions, et pourtant, bien d'intellos de plateaux-télé ou de comptes Twitter se vautrent régulièrement dans ce poncif plus que débile.

9. Antiracisme, féminisme, intersectionnalité, fragmentation des luttes

Là, il me semble que Rama Yade y avait déjà répondu précédemment, d'où une impression de redondance.

"Intersectionnalité, wokisme... C'est tellement dommage, on aurait pu, nous, Français, inventer nos propres concepts et y apporter nos propres réponses. Encore une fois, voilà où le déni nous a conduits : s'appuyer sur des références étrangères pour dire nos réalités."

Il n'empêche que cette fois-ci, comme pour le "wokisme", elle va avoir le mérite de mettre du contenu dans les mots qu'elle emploie, et ce, contrairement à tous les guignols qui se prennent pour des penseurs. Cette fois-ci, je retiendrai sa définition de l'intersectionnalité, et surtout, la manière dont elle illustre la chose, que j'ai trouvé parfaitement limpide.

"À Washington, j'ai rencontré des femmes américaines blanches très puissantes, je les ai vues être servies au restaurant par des serveurs noirs, tout en se plaignant de leur condition de femme. Cette expérience m'a plongée dans des abîmes de perplexité : au milieu de cette assemblée, devais-je me positionner en tant que femme et être solidaire de ces femmes blanches riches américaines ou m'identifier en tant que Noire aux serveurs ? L'intersectionnalité c'est cela, être dans le cumul des discriminations…".

10. Déboulonnage de statues

"Passer à Paris devant la figure de Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l'Assemblée nationale, est une de ces micro-agressions dont je parlais. Pas seulement vis-à-vis de moi mais aussi vis-à-vis de la France et de l'humanité. (…) Ceux qui ont déboulonné ces statues n'ont pas fait de cancel culture, au contraire : ils ont réhabilité l'histoire, la totalité de l'histoire qu'ils connaissent bien, eux, au moins, celle que la mémoire sélective de certains de nos dirigeants a voulu dissimuler."

"Ils ont réhabilité l'histoire…". Et c'est là que les habituels lecteurs et lectrices en diagonale vous diront : "vous voyez bien qu'elle cautionne le déboulonnage de statues !", se gardant bien de lire la suite.

"Le problème n'est pas de supprimer ces statues, il faut arrêter de les célébrer dans les rues, le métro et les palais de la République, et mieux les connaître ! Je ne suis pas sûre que les Belges savent que Léopold dont la statue est partout dans le pays a causé la mort de 10 millions d'Africains. Et Faidherbe...".

11. Néo-féminisme victimaire, retour de bâton réactionnaire...

"Derrière ces attaques, on trouve beaucoup d'hommes souvent venus d'un autre temps et nostalgiques de l'époque où ils pouvaient tranquillement dominer les femmes et moquer les Noirs. Ils ne supportent pas que les dominés s'expriment enfin. Tant que les violences faites aux femmes existent, le combat pour l'égalité est légitime. (…)

Je ne dis pas que tout le monde est obligé d'être d'accord, mais ces femmes qui se désolidarisent des luttes pour l'égalité, à défaut de soutenir le combat contre les violences, qu'au moins elles ne nous empêchent pas de mener le travail pour l'égalité. On ne leur en voudra pas quand demain elles en bénéficieront..."

Même réflexion que pour le racisme anti-blanc ou le privilège blanc. Et à ce propos, je doute fort qu'Elisabeth Badinter puisse être rangée dans la catégorie des féministes ! Qui peut sérieusement attendre de cette riche héritière qu'elle comprenne quoi que ce soit au sort, par exemple, de ces femmes de ménage aux horaires morcelés décrites par Florence Aubenas dans Le quai de Ouistreham ?

S'agissant des "hommes venus d'un autre temps", il faut avoir lu la prose archi-faiblarde d'un Pascal Bruckner (cf. Le sanglot de l'Homme blanc) pour saisir la portée des mots de Rama Yade. Par parenthèse, des penseurs approximatifs comme Bruckner se gardent bien de préciser si, dans la catégorie des "hommes blancs" qu'ils entendent défendre, mordicus, il y aurait aussi un certain Adolf Hitler ou un certain Joseph Staline. Juste pour rire ! Enfin, je me comprends !

12. De quoi Zemmour est le symptôme

"Du néant. Lui-même dit que c'est la baisse du niveau politique qui a permis sa percée médiatique du moment. Je me désole que le pays soit si malheureux."

Euh, entre nous soit dit, dans certains milieux branchés, on appelle ça comment déjà, une punchline ? Va pour punchline ! Je n'en dirai pas plus !

13. Affiliation à un parti politique en France

Réponse ultra-courte.

"Dans mon engagement politique, j'ai passé plus de temps sans carte qu'avec une carte. J'ai été adhérente de l'UMP de 2007 à 2010." 

 

14. Appréciation du dernier congrès de l'ancienne famille politique

"L'époque des grands fauves est révolue, certes... Là aussi, la confusion règne. On a voulu importer les primaires américaines. (…) Mais je vais vous dire : la crise démocratique et de confiance est telle que si la droite est au second tour, elle a de sérieuses chances de gagner. Mais à condition qu'elle reste unie et qu'elle comprenne que son problème, c'est moins le président sortant que l'extrême droite et donc qu'elle s'en différencie de toute urgence."

Ah la la ! Dois-je vous avouer que ça a été ma plus grande déception de toute l'interview, à savoir que Rama Yade se positionne toujours à droite ? Parce que, entre nous, je pourrais dire exactement la même chose de la gauche française, dont on pense, à tort, qu'elle est en lambeaux, alors qu'il ne s'agit que d'un sévère boycott des appareils politicards socialistes et autres par une base populaire qui ne veut plus voter pour de mauvais clones de De Gaulle. Le fait est que, quand la gauche mobilise, les couches populaires vont dans les urnes et la gauche gagne. Je pense à une municipale partielle à Trappes, gagnée par le maire sortant malgré un tir de barrage médiatique inouï !

Sinon, d'un point de vue structurel, comment ne pas constater que la lubie gaulliste (l'époque des grands fauves) s'étiole de jour en jour ?

C'est Jack Lang qui, au soir de sa non sélection par les militants socialistes pour être candidat à la présidentielle (avril 1995), déclarait sur le plateau du journal télévisé : "Ce régime est usé, à bout de souffle…". Il parlait de la Cinquième République, le seul et unique régime autocratique d'Europe occidentale. De fait, il y a comme un air de décadence à voir les partis recourir désormais à des primaires, les Insoumis de Mélenchon étant l'exception qui infirme la règle. 

Tout le monde aura remarqué que Mélenchon s'est déclaré candidat à la manière d'un De Gaulle, d'un Giscard d'Estaing, d'un François Mitterrand, d'un Jacques Chirac ou d'un Nicolas Sarkozy ? En espagnol, ça s'appelle des "caudillos" ! Et un caudillo n'a pas à se soumettre à une quelconque primaire, sinon, il ne serait pas caudillo. Du coup, le dernier caudillo en activité en France s'appelle Jean-Luc Mélenchon ! Mais j'en vois un autre : celui que j'appelle le monarque stagiaire, qu'on a vu créer, en 2016, un parti à ses initiales (E.M.), et ça, aucun Caudillo, ni Führer, ni Conducator, ni Duce… n'avait encore osé le faire !

À droite, à gauche, et chez les écologistes, on en est donc réduit à recourir à la bonne vieille primaire à la sauce américaine, les cotillons et les pom-pom girls en moins.

Le fait est que ladite Cinquième République est une ringardise qui dure, et qui voit une ultra-minorité au premier tour (24%) de la présidentielle convertie en une ultra-majorité (66%) au second !

Par parenthèse, il y a dans la Constitution de ladite Cinquième République un passage qui m'a toujours fait rire - en fait, il y en a plusieurs, mais celui-là tout particulièrement :

Article 5. Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

Qu'est-ce que les rédacteurs de 1958-62 ont entendu par "arbitrage" ? Que les présidents allemand, autrichien, italien... soient en position d'arbitres, c'est l'évidence. Mais le président français du Conseil des Ministres, en clair, le "coach" d'une équipe confrontée à l'"opposition" du camp d'en face, comment peut-il arbitrer quoi que ce soit ? 

Soixante ans déjà que cette imposture s'éternise, et ici ou là (à gauche), on nous annonce régulièrement une hypothétique Sixième République, sans qu'on sache trop ce qu'un Mélenchon ou un Montebourg compte bien mettre dedans.

15. La France vous manque ?

"Le pays me manque beaucoup. (…) donc je ne me sens jamais aussi française qu'à Washington ! Mais encore une fois, aimer la France c'est lui rappeler son humanisme. (…) Mais encore une fois, aimer la France c'est lui rappeler son humanisme. La France continue à rester une référence sur la scène internationale, la déception de nos interlocuteurs est de plus en plus grande mais il reste encore quelque chose de l'idéal français."

En anglais, on dit : "No comment".

16. Emmanuel Macron a pourtant tenté de faire un travail de pédagogie sur le modèle français notamment auprès de la presse américaine... 

"S'il n'a pas convaincu, c'est parce qu'il ne s'agissait que de mots, d'explications défensives, là où l'on attendait une vision d'avenir, des solutions opérationnelles. Depuis, la fracture identitaire s'est refermée sur le pays. Avec Twitter et Youtube, la parole politique, fut-elle présidentielle, n'a plus la même force de conviction qu'avant. La réalité est tellement radicalisée : seuls les résultats comptent désormais."

Encore une "punchline", que je me garderai bien de commenter. (Source)

 

Prochaine section : Vous avez dit : "French Theory"


Lectures : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07 - 08 - 09 - 10



jeudi 2 décembre 2021

Rama Yade au pays des neuneus 1/4

Chapitre 1/4. Radioscopie d'un naufrage. Avec mention spéciale au Figaro et à Valeurs Actuelles

(Ce texte comporte 4812 mots / 29027 signes)

Pour votre information, depuis son lancement, cette série reçoit plusieurs centaines de connections quotidiennes, ce qui est d'autant plus épatant que je ne bénéficie d'aucun relais médiatique mais du seul soutien d'un moteur de recherche bien connu, dont le présent éditeur de blogs est une émanation. 
 
Deux, trois petites semaines de visites via un célèbre moteur de recherche, à partir des indispensables mots-clés, les derniers articles étant toujours les plus visités.
 

De surcroît, 'Gogol' a eu la bonne idée de gratifier le programme d'un traducteur automatique qui, s'il n'est pas parfait, permet néanmoins à tout un chacun de se faire une idée du contenu des articles, et ce, partout dans le monde. Et pour être moi-même traducteur par nécessité, je puis attester de la qualité plus qu'acceptable du travail des algorithmes. Moralité : l'Internet 2.0 est en train de jouer le même rôle que l'imprimerie lors de la vague protestante induite par Luther, laquelle n'était pas une simple réforme mais bien une révolution ! C'est ainsi que, grâce à Johannes Gutenberg et à Martin Luther, l'Allemagne s'est dotée de la toute première paysannerie lettrée de l'Histoire (années 1525 ss. !). Vous comprenez maintenant d'où ce pays tient sa supériorité intellectuelle sur tant d'autres pays !

Précision utile : j'ai longtemps pris Rama Yade, ainsi que sa consœur Rachida Dati, respectivement secrétaire d'État et ministre de Fillon et Sarkozy, pour des potiches qu'on avait mises là juste pour le décorum, donc pas forcément pour de bonnes raisons. Cela ne veut pas dire qu'elles aient failli dans l'exercice de leurs fonctions. Ce qui est certain c'est que leur promotion a dû faire des envieux au sein même de leur propre camp. Yade le reconnaît elle-même à demi-mot. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy m'a toujours inspiré une profonde répulsion, et ce, bien avant qu'il n'entre à l'Élysée. Circonstance aggravante : le désastre libyen de 2011, dont les protagonistes sont à peu près entièrement identifiés. J'ai abondamment écrit là-dessus. Que ceux et celles que la chose intéresse jettent un œil dans les archives de ce blog.

Quand on vous dit que ce pays, le pays de Voltaire, de Blaise Pascal, de Victor Hugo, d'Aimé Césaire, de Marguerite Yourcenar... manque cruellement d'intellectuels !

27 vs. 3800 mots, 169 vs. 23100 signes, voilà qui pourrait résumer la dernière flambée médiatique, notamment sur lesdits réseaux sociaux (Twitter), suscitée par la dernière interview de Rama Yade pour l'Express.

Des tombereaux de commentaires, tous plus ineptes les uns que les autres, et ce, pour une simple raison : aucun des commentateurs ne s'est donné la peine de lire les déclarations de Rama Yade in extenso, pas même les représentants de la presse dite "mainstream". Ben, à vrai dire, peu de représentants de ladite presse se sont hasardés à émettre un avis sur l'interview en question. Pour preuve : ces deux fleurons de la presse de droite que sont Valeurs Actuelles et Le Figaro n'ont pas été en mesure de solliciter un seul de leurs éditorialistes-maison, se contentant de recourir à des hôtes de passage, autant dire à des intermittents du spectacle.

C'est ainsi que, dans Valeurs Actuelles, on découvre une critique de Rama Yade provenant d'une officine baptisée  "Les profs avec Zemmour", le préposé à la rédaction se présentant comme professeur certifié (CAPES) d'Histoire-Géographie.

Et voilà notre prof certifié se lançant dans une diatribe qui se voudrait tonitruante, sauf que le concert est bourré de couacs car à côté de la plaque, pour parler familièrement. Le fait est que toute cette piteuse diatribe cible des mots que Rama Yade n'a pas prononcés !

Quant au Figaro, il a fait appel à deux chroniqueuses épisodiques : les dénommées Lydia Guirous et Céline Pina, lesquelles, pas plus que les quidams de Valeurs Actuelles, ne se sont donné la peine de simplement lire les déclarations de Rama Yade, ce qui ne les a nullement empêchées d'en broder des couches, histoire d’appâter les gogos, vous savez ?, ces neuneus semi-illettrés qu'on appelle des "followers" !

Dans la section qui suit, j'ai mis en exergue des passages du texte de Valeurs Actuelles en les affublant de numéros, ce qui me permettra de les commenter par la suite. Dans les deux sections suivantes, les "analyses" (en noir ou bleu) de Lydia Guirous et Céline Pina sont directement affublées de mes propres commentaires (en rouge).

Honoré Daumier, fervent et énergique dénonciateur de l'esclavage

 I. Valeurs Actuelles : des profs répondent à Rama Yade (sans l'avoir lue) !

[Tribune] Colbert et le Code noir : les Profs avec Zemmour répondent à Rama Yade

Dans ses dernières déclarations, Rama Yade épouse de façon opportuniste les théories woke et décolonialistes (1) pour s’en prendre à une des figures les plus importantes de l’histoire de France et à ses statues : Jean-Baptiste Colbert, principal ministre de Louis XIV. Arnaud Chaussignand, professeur certifié d’histoire et de géographie, et membre des « Profs avec Zemmour » lui répond. (...)

« Passer à Paris devant la figure de [Jean-Baptiste] Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l’Assemblée nationale, est une micro-agression. » (2) Ainsi s’est exprimée l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, Rama Yade, lors d’un entretien accordé à la revue l’Express, publié le 19 novembre dernier. Brûlant ce qu’elle a adoré, désireuse de déboulonner les statues à la façon des militants de Black Lives Matter (3), Rama Yade a donc épousé les théories woke et décolonialistes (4) venues d’outre-Atlantique, pour s’en prendre à une des figures historiques les plus importantes de notre pays, dont elle défendait pourtant, il y a peu, les valeurs patriotiques. Façon opportuniste de se faire bien voir de son nouvel employeur, le très démocrate think tank américain Atlantic Council ? Petite vengeance personnelle à l’égard du pays qui a boudé sa candidature aux présidentielles de 2017 ? En effet, celle qui se rêvait en Barack Obama française n’avait pu, à l’époque, récolter ses 500 parrainages pour pouvoir se présenter. Micro-agressions symboliques pour Rama Yade, mais vraies agressions toujours plus nombreuses et plus violentes pour les citoyens français ordinaires ; cette déconnexion de la réalité explique sans doute le peu de succès électoral de Rama Yade dans le pays de Colbert. (5)

Revenons à ce dernier, justement, et voyons ce que Rama Yade lui reproche (6), outre, peut-être, le fait de lui renvoyer dans la figure sa propre médiocrité politique, lui qui fut assurément l’un des plus grands hommes d’État que la France ait connu. Pour Rama Yade, Colbert se résume ainsi (6) : il est l’auteur du Code noir (6), un texte abominable qui consacrerait l’esclavage comme pratique légale dans les colonies françaises d’Amérique, légaliserait les châtiments corporels à l’encontre des esclaves, et réduirait ces derniers au rang d’animaux ou d’objets. Mais qu’en est-il vraiment, une fois qu’on se débarrasse de tout biais politicien, pour se pencher sur les faits historiques ? (6) 

Apprenons à Rama Yade que, contrairement à l’idée reçue qu’elle se plaît à reprendre (7), l’édit de mars 1685 sur la police des Îles françaises d’Amérique et de Louisiane, appelé couramment « Code noir », n’a pas été rédigé par Colbert (7), même s’il en fut le commanditaire. Ce sont les missives adressées à ce dernier par le gouverneur général et l’intendant des Antilles qui servirent de base à la rédaction du Code noir par Seignelay, le fils de Colbert (7), qui en signa la première version en 1685. Jean-Baptiste Colbert était déjà mort depuis deux ans.

Rentrons maintenant dans le détail du texte du Code noir (8) et ce que nous en disent les historiens spécialistes de la question, pour savoir si Rama Yade a raison de vouer aux gémonies un de nos grands hommes et le texte dont elle se plaît à lui attribuer la paternité. (…)

Il faut tout d’abord rappeler que la promulgation du Code noir n’est en aucun cas un événement déterminant dans l’apparition de l’esclavage (8). Quand le Code noir fut rédigé, non seulement l’esclavage existait depuis très longtemps (8), mais il était pratiqué un peu partout dans le monde et faisait des victimes parmi toutes les populations, comme nous l’apprennent Hérodote, Marco Polo, Ibn Batutta et Ibn Khaldun (8), pour ne citer que ces quatre célèbres voyageurs de l’Antiquité et du Moyen Âge.

On pourrait toutefois se demander si le Code noir fut du moins responsable de la légalisation de l’esclavage dans les colonies françaises. Mais, là encore, selon l’historien et spécialiste des questions d’esclavage sous l’Ancien régime Frédéric Régent, c’est en 1635 que l’esclavage fut officiellement autorisé, peu après la conquête de la plupart des îles des Antilles françaises, soit cinquante ans avant la rédaction du Code noir. Quant à la traite négrière, c’est encore sous le règne de Louis XIII qu’elle fut autorisée dans les colonies françaises, en 1642. Colbert était alors un jeune homme, bien loin de la politique. (…)

Rama Yade, soit par opportunisme politique, soit par ignorance, soit les deux, oublie son engagement de droite, épouse l’idéologie woke et jette l’opprobre sur un homme et un texte dont elle ne connaît manifestement pas la portée réelle (9). En effet, c’est la reconnaissance de ce statut d’être humain, même jugé inférieur, qui représenta la première étape vers la pleine et entière reconnaissance des droits civils aux individus noirs vivant en territoire français par la Convention en 1793. Le cadre juridique de la libération des esclaves au XVIIIe siècle et, juste avant cela, les combats abolitionnistes des abbés Grégoire et de Raynal, tout cela n’aurait probablement pas eu lieu s’il n’y avait pas eu ce préalable juridique du Code noir (10) qui, en plus de donner les premiers droits aux esclaves, imposait un cadre stricte aux maîtres qui ne pouvaient désormais plus faire ce qu’ils voulaient. (Source)

Bon. Vous voulez que je vous dise ? Je ne sais pas pourquoi j'ai inséré tous ces numéros dans le texte de notre prof d'histoire-géo (Arnaud Chassignand), dès lors que j'aurais pu commenter sa logorrhée en deux mots : "Hors sujet !". Il semble que  notre prof certifié ait entendu des voix, à moins qu'il n'ait été sujet à des hallucinations. Toujours est-il qu'à aucun moment, Rama Yade n'a évoqué le fameux Code Noir ! C'est quand même dingue, non !? Mais puisque j'ai mis des passages en exergue, reprenons-les dans l'ordre.

1. Rama Yade épouse de façon opportuniste les théories woke et décolonialistes...

Rama Yade dixit : "Le wokisme a été brandi de manière abusive comme un outil de censure. En réalité, c'est juste le refus des discriminations. Ce n'est quand même pas honteux de combattre les inégalités !".

Le fait est que, contrairement à ceux qui brandissent des slogans, souvent sur le ton de la litanie, comme ici (théories woke et décolonialistes..., il ne manque que cancel culture, indigéniste, racialiste...), en se gardant bien d'en donner la définition - technique si courante chez les cuistres -, Yade fait l'effort de mettre du contenu dans le terme "wokisme". Et là, on attend que quelqu'un lui rétorque qu'"il serait honteux de combattre les inégalités" !

2. « Passer à Paris devant la figure de [Jean-Baptiste] Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l’Assemblée nationale, est une micro-agression. »

Ça c'est le chapeau de l'article, tel que présenté par l'Express, avec le succès tonitruant que l'on sait. Et c'est visiblement ce court extrait de 27 mots et 169 signes qui a déclenché ce tonnere d'imprécations du côté de la neuneusphère ! Rendez-vous compte : même un professeur patenté d'histoire-géographie est tombé dans le panneau du panurgisme le plus idiot !

3. ... désireuse de déboulonner les statues à la façon des militants de Black Lives Matter

Quelle misère ! Rien de tel dans les déclarations de Rama Yade ! Sinon, notre prof d'histoire-géo aurait quand même pu faire l'effort (tu parles !) de jeter un oeil sur le compte Twitter officiel de Black Lives Matter, pour constater, de visu, qu'il n'y figurait pas ne serait-ce que l'ombre d'une statue déboulonnée ! Je sais, la formule est osée, mais j'assume !

4. Rama Yade a donc épousé les théories woke et décolonialistes venues d’outre-Atlantique

Et voilà ! Contraint de broder sur une interview qu'il n'a pas lue, notre prof en est réduit à se répéter, en se gardant toujours de définir les fameuses théories en question !

5. En effet, celle qui se rêvait en Barack Obama française (...) cette déconnexion de la réalité explique sans doute le peu de succès électoral de Rama Yade dans le pays de Colbert.

"Barack Obama à la française" ? "Peu de succès électoral" ? On cherche le lien avec le sujet traité. Et l'on ne peut s'empêcher de penser à la chanson de Souchon : "Rame, rame, rameurs, ramez...!". Ça devient poussif et besogneux. 

6. ... voyons ce que Rama Yade lui reproche (...).  Pour Rama Yade, Colbert se résume ainsi : il est l’auteur du Code noir, un texte abominable qui consacrerait l’esclavage comme pratique légale dans les colonies françaises d’Amérique, légaliserait les châtiments corporels à l’encontre des esclaves, et réduirait ces derniers au rang d’animaux ou d’objets. Mais qu’en est-il vraiment, une fois qu’on se débarrasse de tout biais politicien, pour se pencher sur les faits historiques ?

Quand on vous dit que notre prof devait entendre des voix ou être sujet à des hallucinations ! Il se trouve que rien de ce qui est mentionné plus haut ne figure dans le papier de l'Express ! Mais où diable notre prof certifié est-il allé chercher cette chose sur "un texte abominable qui consacrerait l'esclavage comme pratique légale..." ?

Pour tout vous dire, j'en suis resté bouche bée ! 

7. Apprenons à Rama Yade que, contrairement à l’idée reçue qu’elle se plaît à reprendre, l’édit de mars 1685 sur la police des Îles françaises d’Amérique et de Louisiane, appelé couramment « Code noir », n’a pas été rédigé par Colbert, même s’il en fut le commanditaire.

... idée reçue qu'elle se plaît à reprendre ! Et là, on s'arrête un instant, en se tenant les côtes sous l'effet d'un fou rire ! "Dis, m'sieur, on dirait que le prof, il entend des voix !".

Quant à l'argumentation, archi-poussive, selon laquelle Colbert ne serait pas l'auteur du Code Noir, tout en en ayant été le commanditaire, et tout en l'ayant fait élaborer à partir de ses propres missives, autant dire de ses propres directives pour, in fine, le voir rédigé par... un de ses fils, euh, comment dire ? Tout ça pourrait prêter à sourire, non ?     

8. détail du texte du Code noir... le texte dont elle se plaît à lui attribuer la paternité. (…) Il faut tout d’abord rappeler que la promulgation du Code noir n’est en aucun cas un événement déterminant dans l’apparition de l’esclavage..., l’esclavage existait depuis très longtemps, mais il était pratiqué un peu partout dans le monde et faisait des victimes parmi toutes les populations...

Même topo qu'au paragraphe précédent et nouveau fou rire ! Sinon, vous avez compris le sens du "mais" (l'esclavage existait depuis très longtemps, mais il était pratiqué un peu partout dans le monde...) ? Il me semble que notre prof certifié aurait voulu écrire : "l'esclavage existait depuis très longtemps et il était pratiqué un peu partout...". Mais je lui laisse volontiers la responsabilité de sa faible syntaxe !

9. Rama Yade, soit par opportunisme politique, soit par ignorance, soit les deux, oublie son engagement de droite, épouse l’idéologie woke et jette l’opprobre sur un homme et un texte dont elle ne connaît manifestement pas la portée réelle.

Et voilà qu'il nous ressort du "woke" ! Rubrique : Poussif un jour, poussif toujours !

10. En effet, c’est la reconnaissance de ce statut d’être humain, même jugé inférieur, qui représenta la première étape vers la pleine et entière reconnaissance des droits civils aux individus noirs vivant en territoire français par la Convention en 1793...

Sans blague ! Voilà qui nous avait échappé ! Le Code Noir, un projet humaniste ! Là, je crois que le fou-rire est un peu trop intense et qu'il va falloir que j'observe une pause !

 

II. Le Figaro. Lydia Guirous égale à elle-même : hystérique

Rama Yade se fait-elle la porte-parole d'un soft power américain qui ne cesse de dénigrer la République et notamment la laïcité ? (Qu'est-ce que la laïcité vient faire là-dedans ?)

Lydia Guirous

L'interview de Rama Yade donnée à L'Express a fait grand bruit et c'était le but qu'elle recherchait (attitude propre aux hystériques : se projeter dans la tête de l'autre et lui attribuer sa propre névrose ; il semble plutôt que ce soit Guirous qui coure après une reconnaissance médiatique) après des années dans le désert médiatique (euh, quelqu'un lui a dit que Rama Yade vivait à l'étranger ?).

Sa conversion de la dernière heure au wokisme est une forme de chant du cygne d'une enfant gâtée qui se voyait Présidente de la République. N'oublions pas que cette fonctionnaire du Sénat (cf. Yade a commencé par passer quelques concours, Sc. Po, etc.) a vu les prétendues élites lui dérouler plus d'une fois le tapis rouge de la République (formule creuse et vide où l'on décèle toute la rancoeur que Guirous ressent envers Yade). Aujourd'hui la voilà qui n'hésite pas, fidèle à son comportement d'enfant gâtée de la politique, à cracher dans la soupe, car celle-ci n'est plus assez bonne. (...)

Rappelons qu'elle a été ministre mais a également eu l'immense privilège d'être nommée ambassadeur de France à l'Unesco... poste dont elle démissionnera à cause du devoir de réserve qu'il imposait et du destin national qu'elle s'imaginait. La mode était alors à Barack Obama. Comment respecter la fonction et la réserve qui lui incombe quand on pense que la nation vous attend ? (...)

Il est bon de rappeler ces éléments de contexte pour comprendre l'ambition et aujourd'hui la frustration qui conduisent Mme Yade à cracher sur la République et la France (rien que ça !). Elle pensait être l'incarnation dont la Nation avait besoin et finalement elle atterrit dans un think tank américain en s'improvisant (!!!) chercheur en discrimination et en wokisme… Serait-elle tellement biberonnée à cette sauce woke qu'elle en oublierait ses fondamentaux républicains (Colbert érigé en symbole républicain !!!) et une loyauté vis-à-vis du pays qui lui a tant donné ? (...)

Si ses propos (que la pauvre Guirous commente sans les avoir lus !!!) sont le fruit d'une frustration, cela ne doit provoquer chez nous qu'une compassion bienveillante. Mais prenons garde, car sur le fond ces déclarations sont dangereuses et sèment les germes de la division. Rama Yade, en reprenant les thèses (cf. question n°4) de ceux qui haïssent la France au point de vouloir «canceler» «supprimer» ou «réécrire» son histoire, souffle sur les braises du séparatisme (Alors là ! Il ne manque plus qu'"indigéniste" ! Quand on vous dit que Guirous souffre d'une hystérie sévère)  voire de l'émergence d'une possible lutte des «races» (Ah la la ! Ça ne s'arrange pas !).

Nous savons bien que tous les apôtres du wokisme jouent sur la culpabilité coloniale de la civilisation occidentale pour promouvoir la discrimination positive en censurant tout ce qui n'est pas conforme à leurs intérêts. La culpabilité et la repentance (??? petit numéro de masturbation neuronale et de griserie verbale sans queue ni tête !!!) deviennent ainsi des leviers de mobilité sociale et de revanche, sur fond de concurrence des minorités ethniques. Nous sommes là, loin, très loin de la République et de son universalisme. (...)

Je m'étonne toujours quand des Français font l'éloge du modèle américain. (Et dire qu'il suffisait de lire l'interview pour se convaincre qu'il n'en est rien !) Rama Yade se fait-elle la porte-parole d'un soft power américain qui ne cesse de dénigrer la République et notamment la laïcité ? (Ah la la ! Il vaut mieux poser la question, dès lors que l'on n'est pas sûre de ce que dit Rama Yade "actually" dans son interview !) Un soft power qui s'installe aussi dans les banlieues et soutient des mouvements indigénistes et intersectionnels ? (Et là, on se dit : "Ben voyons ! Il fallait bien que cette philosophe de supermarché réussisse à caser ces deux poncifs mis à toutes les sauces que sont "indigénistes" et "intersectionnalité" !). Quelle est la prochaine étape pour Rama Yade qui reprend les expressions de «violences policières» et de «contrôle au faciès» ? Une manifestation bras dessus bras dessous avec Assa Traoré ?

Où l'on voit que la pauvre Guirous ne travaille pas beaucoup intellectuellement, sinon, elle serait au fait d'un certain nombre de décisions de justice condamnant sans ambiguïté des atteintes à divers droits fondamentaux. (Source01 - Source 02 - Source 03 - Source 04 - Source05)

Finalement le problème de Rama Yade n'est pas tant sa pensée woke de convertie de la dernière heure, mais plutôt le problème plus large d'une génération (laquelle ?) qui pense pouvoir accéder aux plus hautes fonctions sans travail et sans construction méthodique d'une carrière (venant de quelqu'un de manifestement moins diplômé que Rama Yade, la formule a de quoi surprendre !), juste sur la base de ce qu'ils prétendent incarner physiquement ou socialement. Les réseaux sociaux leur apportant malheureusement une forme d'ivresse pathologique du pouvoir. (Où l'on voit que Guirous sait de quoi elle parle ! Sinon, elle a dit "ivresse pathologique"? Moi je dis "hystérie", mais la sienne propre ; et contrairement à elle, moi j'ai fait la Fac de Psycho !) Quelle tristesse, au fond : il y a tellement de choses à construire par le travail dans notre pays. (Source)

Ceux et celles des téléspectateurs qui ont un peu de mémoire se souviennent peut-être de cet échange télévisé entre Rokhaya Diallo et Lydia Guirous, la seconde évitant de répondre à une question pourtant simple de son interlocutrice sur le thème de l'"assimilation" et se contentant de lui jeter à la figure la litanie des poncifs à la mode : woke, indigéniste, racialiste, intersectionnel, comme signe d'une aptitude à la controverse assez limitée (Source).   

"Culpabilité coloniale de la civilisation occidentale...". Faut-il rappeler à cette pauvre Guirous que l'expansion coloniale n'est pas inhérente à LA civilisation occidentale mais seulement à quelques-uns de ses représentants, essentiellement quelques monarchies et régimes totalitaires, les milieux d'affaires et les congrégations de missionnaires chrétiens ? Guirous sait-elle, par exemple, qu'à la Chambre des Députés, on a vu un Jules Ferry vanter les mérites de la colonisation au nom de la mission civilisatrice de l'Occident, tandis qu'à l'inverse, Clémenceau affirmait le contraire ? Sinon, Guirous sait-elle seulement que ce qu'on appelle pudiquement "L'Occupation" (de la France), entre 1940 et 1944, s'inscrivait dans le cadre d'un vaste plan de colonisation d'une grande partie de l'Europe par l'Allemagne nazie ? (Source01 - Source02 - Source03)

 

III. Le Figaro. Après l'hystérique Guirous, la névrosée Pina

Céline Pina: « Le parcours de Rama Yade prouve que le “privilège blanc” n'existe pas en France »

FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans un entretien à L'Express, Rama Yade a défini le wokisme comme «un noble combat» et dénoncé le «privilège blanc». De par son parcours, l'ancienne secrétaire d'État est pourtant la preuve que les privilèges sociaux, et non raciaux, déterminent les trajectoires, analyse Céline Pina.

Ah la la ! Pauvre Céline Pina : comment passer du singulier, autant dire du conjoncturel (son parcours), au pluriel, autant dire au structurel (les privilèges... déterminent LES trajectoires) ?

Dans une interview accordée à L'Express, Rama Yade explique vivre «comme une micro-agression» le fait qu'il y ait une statue de Colbert à Paris. (Et voilà ! À l'instar des cuistres de son espèce, Pina n'a pas lu l'interview. Cette foutue manie de contrefaire une déclaration ! Pathétique ! Se faisant l'égérie du mouvement «woke», elle explique qu'en France le racisme est partout (Ah bon !?!? Rien de tel dans l'interview de Rama Yade !!!), dénonce le « privilège blanc » et explique qu'à cause de sa couleur de peau,  «certaines portes (lui) sont fermées». Le problème est que son parcours témoigne exactement du contraire et rend sa complainte victimaire d'autant plus inaudible que celle qui tire à boulet rouge sur la France et voudrait déboulonner la statue de Colbert [Rama Yade dixit : " Le problème n'est pas de supprimer ces statues, il faut arrêter de les célébrer dans les rues, le métro et les palais de la République, et mieux les connaître ! "], ne voit aucun problème à vivre dans une ville qui porte le nom de Georges Washington, lequel posséda nombre d'esclaves. (Où Pina joue à la diseuse de bonne aventure ! Rama Yade n'a pas eu à répondre à une question qui ne lui a pas été posée !) (…)

Mais la victimisation ne s'embarrasse jamais de cohérence puisque l'essentiel n'est pas le rapport à la vérité et à l'histoire, mais la détermination à faire le procès des peuples et Nations que l'on choisit de cibler. Rama Yade déroule donc son catéchisme «woke» sans même se rendre compte qu'elle est l'exemple même du fait que les privilèges sociaux et non raciaux sont prépondérants dans les trajectoires. Elle en est l'illustration mais refuse de l'assumer et pour satisfaire son ego victimaire oublie même qu'au lieu d'alimenter la haine raciale, elle pourrait être au contraire l'exemple même d'une France où la couleur de peau n'est pas un obstacle aux ambitions individuelles. (…)

Car Rama Yade aurait pu être un modèle. Certes pas d'ascension sociale, elle est issue d'un milieu privilégié et a fait un parcours tout à fait représentatif de sa classe sociale. Fille de diplomate, elle a intégré Sciences Po puis réussit le concours prestigieux des administrateurs du Sénat. (On tourne en rond !!!) Elle est devenue ministre alors qu'elle était à peine trentenaire, puis a été nommée ambassadrice à l'Unesco avant de partir aux États-Unis, dans un de ces postes dorés où se recasent les privilégiés du pouvoir (Quels postes ???). Entre-temps elle aura même ambitionné de se présenter à la présidence de la République après avoir créé son propre parti. Bref un parcours marqué par la faveur et les avantages où on a peine à distinguer une quelconque violence raciale (n.b.: les mots "race", "racial" n'apparaissent à aucun moment dans les réponses de Rama Yade.). (…)

Sauf qu'elle n'a pas choisi l'exemplarité mais la complaisance. Il n'est donc pas étonnant, à ce titre, que cette sortie outrancière et ridicule lui ait valu une volée de bois vert (Volée de bois vert de la part de qui ? Des neuneus planqués derrière un pseudo ! Ou quand Twitter devient l'alpha et l'oméga de la pensée de nos philosophes de supermarché !). Il ne s'agit pas de nier qu'il existe des discriminations, en France comme ailleurs (qu'est-ce que "ailleurs" vient faire là-dedans ?). Mais le fait d'avoir bâti notre Nation sur un idéal égalitaire et universel fait que nous les combattons mieux ici qu'ailleurs (Ah la la ! Cette suffisance teintée d'outrecuidance ! Cf. Droit de vote des femmes : Tchécoslovaquie, Arménie, Hongrie, Royaume-Uni, Pologne, Roumanie, Géorgie, Azerbaïdjan, Autriche, Allemagne : 1918 ; France, 1944). La France n'a pas un passé ségrégationniste comme les États-Unis (elle a juste exterminé les aborigènes des îles de la Caraïbe en une petite quarantaine d'années et réalisé un Grand Remplacement des Kanaks sur leur propre sol, les voyant passer de 100% en 1850 à moins de 40% de nos jours !), car elle a pensé très tôt l'égalité en droit au-delà du sexe, de la différence de couleur de peau, de la différence sociale ou religieuse. Elle a fait très tôt de l'esclavage un crime contre l'humanité (Sans blague ! Très tôt, ça veut dire quoi exactement, sachant que le concept de crime contre l'Humanité est une création de Nuremberg/1946 ?). C'est ce qu'a rappelé d'ailleurs dans L'Express Sarah El Haïry, la secrétaire d'État chargée de la jeunesse, qui est toujours impeccable de fermeté et de courage sur ces questions-là et dont l'interview est remarquable : «Mais qui trahit la République et finalement tout ce qui a été reçu ? C'est elle ! Les républicains (Colbert, un républicain ?) ce sont ceux qui se refusent à tomber dans cette culture du relativisme, qui se refusent fondamentalement à opposer les gens selon leur couleur de peau, leur nom de famille, leur lieu de naissance». On ne saurait mieux dire. (Source01 - Source02 - Source03)

Citation : "Céline Pina: «Le parcours de Rama Yade prouve que le “privilège blanc” n'existe pas en France»."

Ou comment faire passer une donnée conjoncturelle (le cas particulier d'un individu) pour un fait structurel s'appliquant à un ensemble d'individus, le tout au doigt mouillé, comme on dit vulgairement, en s'asseyant sur les statistiques ainsi que sur les annales judiciaires ! (Source). 

Pas un(e) étudiant(e) en première année de Sociologie ou de Droit ne commettrait un tel impair. Juste pour rire, enfin, je me comprends : Obama, président des États-Unis, a-t-il jamais opéré une révolution totale du traitement des noirs par des policiers majoritairement blancs ?

Nous avons ci-dessus trois extraits de ce qu'on croirait être des analyses de l'interview de Rama Yade à l'Express. Il n'en est rien, personne n'ayant pris la peine de lire le papier en question, pas même notre présumé professeur certifié d'Histoire-Géo. Après ça, étonnez-vous du niveau plus que minable de la culture générale dans nos écoles, collèges et lycées.

Ce qui va nous donner rien de plus que de la diarrhée verbale autour de rien, le but étant de s'adresser à une populace trop paresseuse pour aller consulter un article en ligne. Le résultat en est que le petit peuple se fait littéralement gaver, à la manière des oies, par de pseudo-intellectuels, assistés par une presse qu'on croyait "mainstream". Valeurs Actuelles et Le Figaro en sont donc réduits à sous-traiter leurs analyses à des intermittents du spectacle incompétents ; et pourtant, il y en a, des intermittents doués !

Tenez, que dire de ces deux intermittentes que sont Lydia Guirous et Céline Pina ?, sinon que ce sont deux politicardes de bas étage, pérorant sur un texte qu'elles n'ont pas pris la peine de lire - et elles ne sont pas les seules ! -, pour s'en aller ensuite jeter cette mauvaise bouillie prédigérée à leurs milliers de "followers" sur les réseaux sociaux, chaque gogo y allant de son commentaire sur une interview dont il a juste entendu parler ! 

Voyons quelques spécimens de la chose :

    Et voilà comment l'Express a lancé son "teasing", modifiant quelque peu la déclaration originelle.                             



Pour mémoire, toute cette diarrhée verbale et autre masturbation neuronale a consisté à en dire/écrire des tonnes (d'inepties) sur une interview s'étendant sur 3800 mots et 23100 signes, pour n'en retenir - et encore, en la contrefaisant - qu'une phrase de 43 mots et 256 signes : 

Passer à Paris devant la figure de Colbert, ce grand ennemi de la liberté, dont la statue est devant l'Assemblée nationale, est une de ces micro-agressions dont je parlais. Pas seulement vis-à-vis de moi mais aussi vis-à-vis de la France et de l'humanité.

 

Prochain chapitre : Mais j'étais une licorne !