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lundi 20 septembre 2021

Fin de partie à Daraa Al Balad (Syrie). Un article de Vanessa Beeley

S'il fallait une preuve supplémentaire de la déconfiture desdits médias mainstream, nous l'avons une nouvelle fois ici, avec un passionnant article rédigé par une "insider" (quelqu'un qui vit la chose de l'intérieur en étant sur le terrain). Depuis l'agression de la mafia baptisée OTAN en Libye, nous sommes quelques-un à savoir que, pour l'essentiel, le soi-disant soulèvement populaire de 2011 contre Bachar El-Assad était parti de Libye, avec des mercenaires stipendiés et armés par la coalition de gangsters qui avait eu raison du régime de Mouamar El-Kadhafi. Fort heureusement, une presse alternative ne cesse de se développer, s'appuyant sur ce formidable outil qu'est l'Internet, ce qui nous vaut de découvrir de formidables analyses comme celle de Vanessa Beeley, que j'ai pris soin de traduire en français, in extenso. (Source)   

 

Le soi-disant "berceau de la révolution" contre Assad a été libéré - la campagne de l'Occident pour renverser le leader syrien est pratiquement terminée.

Après trois années d'un cessez-le-feu fragile ponctué par une campagne d'assassinats de "fidèles" du gouvernement syrien par des groupes supplétifs armés, composés de fondamentalistes, le drapeau syrien a de nouveau été hissé à Daraa Al Balad.

Les médias occidentaux se sont toujours appliqués à présenter l'émergence de groupes armés extrémistes à Daraa, au sud de Damas, comme ayant été le "berceau de la révolution" visant à renverser le gouvernement syrien. La réalité est que Daraa fut une mèche allumée par des mercenaires libyens purs et durs importés dans la ville avant 2011.

À partir de Daraa, les flammes "révolutionnaires" attisées par la coalition dirigée par les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël, dont le siège se trouve en Jordanie et qui est financée par l'argent couvert de sang fourni par les États du Golfe, allaient embraser la Syrie pendant dix longues années. À Daraa, les gangs extrémistes des Frères musulmans, soutenus par la CIA et le MI6, ont pris la tête de ce soulèvement orchestré depuis l'étranger, soulèvement dont le pouvoir avait été démultiplié par les armes et les factions terroristes libyennes, tout en bénéficiant d'une présentation laudative de la part du complexe médiatique colonial dirigé par la BBC, CNN et Al Jazeera.

Une tentative d'absorber des militaires extrémistes dans les brigades armées contrôlées par la Russie s'est avérée contre-productive.

En 2018, une trêve précaire fut négociée par les équipes de réconciliation russes, avec pour conséquence que les groupes armés illégaux restés à Daraa Al Balad, plaque tournante de la violente insurrection parrainée par les États-Unis, ont été persuadés de déposer les armes lourdes mais autorisés à conserver leurs armes légères dans le cadre de l'accord de paix. La Russie a effectivement tenté de mettre au pas ces groupes armés brutaux en les absorbant dans des divisions armées fondées et contrôlées par elle. Selon des médias proches de ces milices, un ancien dirigeant de l'Armée syrienne libre, Ahmed Al-Awda, s'est vu confier le commandement de la 8e brigade, "une subdivision du cinquième corps fondé par la Russie".

Il semble néanmoins que ce fut probablement une erreur de calcul de la part de la Russie, qui souhaitait mettre fin rapidement aux combats sur le front sud. Ces groupes armés, qui avaient commis de multiples crimes de guerre et atrocités contre les civils syriens et les forces armées antiterroristes, n'avaient pas l'intention de renoncer à leur campagne de représailles contre toute personne qu'ils considéraient comme loyale au gouvernement et à l'État syriens. Et on a vu ces mêmes bandes extrémistes, autrefois associées aux factions terroristes d'Al-Qaïda et d'ISIS (Daech) dans le Sud du pays, déclencher plus d'une offensive traîtresse.

J'ai vu de mes propres yeux l'horrible bilan des sanctions occidentales sur les populations syrienne et libanaise

Depuis la mi-2019, même l'Observatoire syrien des "droits de l'homme", financé par l'UE, a fait état de plus de 1136 attaques et assassinats qui ont coûté la vie à 774 Syriens, dont 12 femmes et 22 enfants, tous victimes de tirs d'armes à feu, de détonations d'engins explosifs improvisés, ainsi que d'attaques suicides en voitures et en motos. Les gangs se sont également battus entre eux, assassinant des chefs et des membres de gangs rivaux. En juillet 2021, des civils, dont un enfant, ont été tués et blessés lorsque ces gangs armés ont bombardé l'hôpital national de Daraa, après avoir manifestement reconstitué leur arsenal d'armes lourdes.

La présence des forces spéciales britanniques dans la région indique que les groupes armés continuaient d'être formés par les Britanniques à l'utilisation d'engins explosifs improvisés dans le cadre d'opérations antigouvernementales. En mars 2020, des hélicoptères Chinook de la RAF, basés à Chypre, ont été mobilisés pour secourir un soldat SAS blessé par l'explosion d'un engin explosif improvisé "au cœur de la zone de guerre" située dans le sud de la Syrie.

J'ai rencontré Adham Alkarad, commandant de la division du génie et des missiles des FSA (1), en septembre 2018, après une visite agitée à Daraa, alors que l'encre de l'accord négocié par la Russie n'était pas encore sèche. Alkarad m'avait prise en aparté en tant que journaliste britannique, supposant que j'étais sympathique à la cause, et m'avait donc informé qu'ils ne capituleraient jamais et que, même avec des armes légères, ils poursuivraient leur violente croisade soutenue par la coalition américaine pour renverser le gouvernement syrien et anéantir les "loyalistes" s'opposant à la présence du groupe armé à Daraa.

Alkarad m'avait dit à l'époque que les manifestations allaient se poursuivre et qu'il contacterait directement la BBC et CNN pour obtenir leur couverture et leur soutien. Alkarad était le concepteur de la fusée Omar, pesant 500 kg, qui a causé d'horribles dégâts aux infrastructures civiles et aux cibles militaires pendant le règne de la terreur à Daraa. Alkarad a lui-même été assassiné par des inconnus en octobre 2020.

La BBC a admis que ses journalistes n'avaient pas respecté leurs propres normes de précision lorsqu'ils ont insinué que l'informateur de l'attaque de Douma était motivé par l'argent.

Damas a perdu patience avec l'extrémisme armé et repris le contrôle de Daraa Al Balad.

Après des mois de négociations, de siège et d'affrontements militaires entre Damas et les groupes armés de Daraa, un cessez-le-feu définitif a été conclu le 31 août (2021), la Russie jouant un rôle moins important dans le règlement. Une semaine avant la conclusion de cet accord, le roi Abdallah II de Jordanie avait rencontré le président Poutine à Moscou pour accorder la priorité à la résolution des problèmes de sécurité à Daraa.

Le 9 septembre (2021), le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a commenté l'accord négocié pour résoudre les tensions dans la province de Daraa. Il est intéressant que cette explication ait été donnée lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid. L'accord russe initial de 2018 avec les groupes armés avait offert à Israël des garanties que l'Iran et le Hezbollah seraient maintenus à une distance sûre des frontières israéliennes avec la Syrie.

Lavrov a effectivement annoncé que la province serait rendue aux forces légitimes de l'Armée arabe syrienne et que les militants extrémistes devraient à nouveau rendre leurs armes lourdes. Des négociations sont en cours sur la destination de retrait des groupes armés, leur maintien à Daraa étant "improbable".

Il s'agit d'un coup dur pour Israël, dont les violations continues de l'espace aérien libanais et l'agression illégale contre la Syrie n'ont pratiquement pas fait l'objet de représailles armées et ont été à peine rapportées par les médias occidentaux. Cela pourrait changer avec le retour de Damas aux commandes dans le sud du pays et le changement de pouvoir qui ouvrira presque certainement la porte à une présence militaire iranienne et du Hezbollah plus proche des frontières entre Israël et la Syrie, afin de dissuader les offensives israéliennes.

Certes, lorsque je suis entrée dans Daraa Al Balad le 12 septembre dernier, nous avons vu des drapeaux russes et syriens flotter côte à côte, mais sur le site lui-même, c'est le drapeau syrien qui occupait la première place. D'après les conversations que j'ai eues avec des civils, il était clair que la "paix" était encore brute et volatile. Des soldats syriens de la 15e division m'ont parlé des perspectives de résolution durable et se sont montrés optimistes. Une flambée entre des membres de groupes armés et des soldats syriens a été désamorcée de manière courtoise pendant notre séjour. Les enfants à qui j'ai parlé m'ont dit qu'ils étaient heureux de pouvoir enfin retourner à l'école. Il est trop tôt pour prédire l'issue de cet accord, mais il est clair qu'il n'y aura pas de compromis sur le retour de Daraa et de sa campagne environnante sous le contrôle de Damas et de l'armée syrienne tant que la paix n'aura pas été entièrement rétablie et que les relations entre l'État et les citoyens ne seront pas normalisées.

Que signifie ce changement de pouvoir pour Damas et la coalition américaine, y compris pour Israël ?

Il est important d'examiner les événements de Daraa dans le contexte des alliances et concessions géopolitiques émergentes, afin de saisir la signification de ce qui vient de se passer dans le sud de la Syrie.

Le 13 septembre dernier, le Premier ministre israélien, Naftali Bennet, s'est rendu en Égypte pour la première fois en dix ans, apparemment pour discuter des relations entre Israël et la Palestine avec le président Abdel Fatah Al-Sisi. L'Égypte s'oriente vers une normalisation de ses relations avec la Turquie, relations tendues depuis le renversement de l'homme-lige des Frères musulmans au Caire, le président Mohammed Mursi, en 2013. Le consul général égyptien à Damas a laissé entendre que la condition d'un rétablissement complet des relations bilatérales égypto-turques était le retrait de la Turquie du territoire syrien.

La concession la plus importante faite à Damas à la suite de Daraa a peut-être été faite par les États-Unis eux-mêmes. Désespérant d'éviter que le Hezbollah ne soit salué comme le champion du peuple libanais après avoir assuré l'approvisionnement en pétrole iranien via la Syrie, l'ambassadeur américain au Liban est intervenu pour lever partiellement les sanctions contre la Syrie afin de faciliter le transfert de gaz naturel et d'électricité de l'Égypte vers le Liban via des pipelines entre la Jordanie et le sud de la Syrie. Certaines parties des pipelines en Syrie ont besoin d'être réparées car elles traversent Daraa en direction de Homs, puis de Tripoli, au nord du Liban.

Cela nous informe non seulement sur la raison pour laquelle Daraa était un élément central des plans américains de vol d'énergie et de ressources en Syrie, mais cela nous montre également l'intelligence des mesures prises par Damas pour sécuriser Daraa à ce moment crucial de la partie d'échecs régionale. Les États-Unis se sont vus forcer la main par une nation qui résiste depuis dix ans à leur intervention militaire par procuration et par les alliés les plus fidèles de la Syrie au Liban.

La Jordanie tente depuis un certain temps de se libérer de ses chaînes coloniales et de normaliser ses relations commerciales avec la Syrie voisine. La percée a eu lieu en septembre 2021, lorsque la Syrie a été incluse dans une réunion quadripartite organisée par la Jordanie et comprenant le Liban et l'Égypte, afin de se concentrer sur la logistique de la fourniture de gaz et d'électricité égyptiens au Liban dépourvu d'énergie. Il s'agissait de la première visite de responsables syriens en Jordanie depuis 2011, date du début de la sale guerre menée par la CIA et le MI6 contre la Syrie.

Le coup de grâce aux agendas néocolonialistes de la coalition américaine et d'Israël/Turquie en Syrie a été donné par le sommet entre le président Assad et le président Poutine le 16 septembre dernier à Moscou. Au cours d'une session à huis clos de 90 minutes, les deux dirigeants ont discuté des priorités militaires, politiques et économiques, dont le retour de la province de Daraa sous le contrôle de l'État syrien et la potentielle libération totale et définitive d'Idlib, dans le nord-ouest, de l'occupation terroriste turque, que ce soit sous forme directe ou par procuration.

Ce sommet, ainsi que la dénonciation syro-russe de l'occupation et de l'annexion illégales du territoire syrien par la Turquie et les États-Unis, ne sont pas de bon augure pour le projet de changement de régime initié par les États membres de l'OTAN, projet ayant débouché sur un échec coûteux et lamentable depuis son lancement en 2011.

Les conséquences de la résolution de Daraa seront d'une grande portée pour Israël, la Turquie et le projet de la CIA/MI6 visant à contrôler le pôle économique central syrien au Moyen-Orient. Damas, la Russie, l'Iran et le Hezbollah ont volé la vedette à leurs ennemis, malgré la pression que subit la Syrie en raison de la guerre à multiples facettes qui lui est menée depuis dix ans. Il reste à voir comment la coalition américaine tentera de se relever de cette défaite ignominieuse et d'éviter d'admettre qu'elle a été contrainte de faire un premier pas vers la normalisation des relations avec le président Assad.


(1) FSA (Free Syrian Army) : Armée syrienne libre (ASL), faction rebelle syrienne la plus proche de l'État turc depuis le début de l'implication de ce dernier dans la "guerre civile" syrienne.

 

jeudi 19 novembre 2020

Le terrorisme et le séparatisme islamiste pour les nuls, version The Independent

Pourquoi ne pas le dire ? Depuis mon analyse partielle, publiée le 3 novembre dernier, d'un mauvais discours livré par celui que j'appelle "le monarque élu" et relatif à cette ineptie que serait le "séparatisme islamiste", un certain nombre de "papiers" ont paru dans la presse anglo-saxonne, allant dans le même sens que ma propre appréciation, au point que j'en suis à me demander si certains ténors de la grande presse étrangère n'auraient pas eu accès à mon modeste blog. Va savoir ? Après tout, il me suffit de jeter un oeil sur les statistiques du blog pour constater qu'on me lit partout, de la Russie à l'Inde, du Burkina Faso à l'Australie !

Après ma dernière traduction d'un article du Financial Times, voici un nouveau "papier" que j'estime digne d'intérêt, publié par The Independent sous la signature de Nabila Ramdani. Relecture en cours...

 

(Source)

Les terroristes du Bataclan étaient le pur produit du nihilisme de l'État islamique, aiguisé par la guerre - et non par les conseils de prédicateurs musulmans.

Les tueurs ont appris le combat au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique du Nord, des territoires mis en pièces par la meilleure technologie militaire au monde, qui est celle utilisée par les États-Unis et leurs alliés.

 

Il ressort de l'attaque terroriste la plus dévastatrice jamais menée sur le sol français que c'est le ciblage aléatoire des victimes qui a peut-être été l'élément le plus inquiétant.

Lorsque ceux d'entre nous qui sont nés et ont grandi à Paris se remémorent le massacre de cette nuit de novembre 2015, nous réalisons que n'importe qui aurait pu être pris dans ce spectacle d'horreur à l'échelle de la ville.

C'était un vendredi 13 la date rêvée pour un théoricien du complot – tout comme était étrange le temps automnal exceptionnellement doux pour la saison, qui explique que des milliers de victimes potentielles des meurtriers se soient trouvées dans la rue.

Tuer des civils non armés est diaboliquement facile. Les kalachnikovs du marché noir et les explosifs ont permis à neuf terroristes suicidaires de frapper à volonté, faisant 130 morts et plus de 400 blessés.

Des victimes, parmi lesquelles des chrétiens, des juifs, des musulmans et des non-croyants, ont été abattues ou mises en pièces. Elles assistaient à un concert de rock, à un match de football ou se détendaient dans un café ou un restaurant.

Les attaquants tous des jeunes hommes drogués et véhéments, obsédés par les tueries faciles qui prévalent dans les jeux et la culture des films d'action hollywoodiens – n'étaient concentrés sur rien d'autre que sur l'accumulation des cadavres.

Malgré cela, cette barbarie a depuis été attribuée à un état d'esprit typique des communautés ethniques minoritaires vivant dans des lotissements municipaux à la périphérie de villes comme Paris.

Cette sinistre tromperie prétend que, par définition, les musulmans veulent détruire et mutiler parce qu'ils sont élevés dans la haine de l'Occident, et que leur origine culturelle et religieuse le justifie d'une manière ou d'une autre.

Cette propagande méprisable a été avancée par le président Emmanuel Macron lui-même, ce mois-ci, lorsque, dans une lettre publiée dans un journal britannique, il a utilisé ce qui ressemblait à un langage eugénique pour décrire ces banlieues défavorisées pleines de musulmans comme étant des « territoires fertiles pour les terroristes en France».

Délivrant des assertions tout droit sorties d'un générateur de fausses nouvelles digne de Donald Trump, il (Macron) a en outre affirmé, sans aucune preuve, qu'il existe «des quartiers où de petites filles âgées de trois ou quatre ans portent un voile intégral, sont séparées des garçons, voire, dès le plus jeune âge , séparées du reste de la société et élevées dans la haine des valeurs françaises ».

Qu'à cela ne tienne, forcer quelqu'un à porter la burqa est en France un crime passible de la prison, de même que la maltraitance des enfants et la radicalisation des mineurs. Bizarrement, à une époque où les caméras sont partout, on n'a vu aucune image venant étayer les propos de Macron sur ces jeunes sociopathes. Il n'y a eu aucune arrestation, sans parler de poursuites, pour ces crimes présumés.

Cinq ans après le Bataclan, il est beaucoup plus difficile de se procurer des armes à feu, mais - selon Macron – certains quartiers hébergent encore «des centaines d'individus radicalisés, dont on craint qu'ils puissent, à tout moment, prendre un couteau et tuer des gens».

Plutôt que de répandre si facilement l'idée d'une culpabilité collective, Macron ferait bien d'étudier les profils du «commando» de novembre 2015, tels qu'ils sont souvent décrits par les commentateurs les plus sérieux.

Sur les neuf hommes finalement tués par les forces de sécurité, tous avaient passé du temps à se battre en Syrie ou en Irak avec Isis/Daesh, le soi-disant État islamique.

Ce groupe terroriste armé est né de l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Daesh est devenu tristement célèbre pour sa cruauté impitoyable envers ses ennemis, notamment à cause de vidéos de tortures et d'exécutions qui vous remuent les tripes.

Des combattants aguerris comme Abdelhamid Abaaoud, le chef de file belgo-marocain des assaillants parisiens, n’ont pas acquis leur extrémisme sadique dans les mosquées de province ou les cours secrets de lecture de Qu’ran, ni même auprès de parents ou d’enseignants.

Au lieu de cela, ils ont appris le combat au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique du Nord, ces territoires mis en pièces par la meilleure technologie militaire au monde, qui est celle utilisée par les États-Unis et leurs alliés.

Certains des neuf hommes étaient censés être sous surveillance, ayant voyagé entre des endroits tels que la Syrie, l'Irak et le Yémen, mais rien ne les a empêchés de faire ce qu'ils avaient décidé de faire ce 13 novembre. Leurs commandants ont déclaré qu'ils étaient censés des «punitions» pour les bombardements de femmes et d'enfants dans leurs camps.

Curieusement, le seul membre survivant du groupe est Salah Abdeslam, qui ne s'était jamais rendu au califat d'Isis. Faute de quoi que ce soit approchant le moral et l'entraînement des soldats, il s'est évanoui dans la nuit, a jeté son gilet explosif et s'est enfui.

Ce qu'Abdeslam avait en commun avec les autres, c'est que son intérêt pour la religion était superficiel, et il n'y avait aucune preuve de sa radicalisation dans une structure communautaire, ou d'être une sorte de musulman pieux.

Au lieu de cela, il tenait un bar à Bruxelles, où il buvait de l'alcool et prenait des substances illégales, après avoir été condamné pour une série de crimes, y compris le vol à main armée et la possession de drogues,

Comme les autres, Abdeslam est connu pour avoir plané aussi haut qu'un cerf-volant la nuit de l'attaque, ayant rempli son corps de cannabis et de cocaïne.

«Je n’ai pas honte de qui je suis», a depuis écrit Abdeslam à un correspondant, depuis la cellule de haute sécurité de la prison française, où il devrait passer le reste de sa vie.

Regardez les suspects impliqués dans d'autres actes de terrorisme depuis 2015, et vous verrez que tous sont des soldats de Daesh et de vulgaires délinquants.

La force de l'attaque et la couverture médiatique de masse sont cruciales pour ces loups isolés, car ils décapitent, poignardent ou - comme à Nice il y a quatre ans - utilisent des armes aussi basiques qu'un poids lourd pour faire autant de victimes que possible.

Ces dernières semaines, ces terroristes sont venus de Tunisie, du Pakistan et de l'État de Tchétchénie sous contrôle russe. Rien que des pays instables, pleins du genre de jeunes hommes déstabilisés qui pourraient prendre les armes pour des groupes comme Daesh.

C'est pourquoi François Hollande, le président de la France en 2015, a décrit à juste titre les attentats de Paris non pas comme une explosion de dissidence musulmane de la banlieue, mais comme un «acte de guerre».

Deux jours plus tard, il a utilisé sa position de commandant en chef des forces armées de son pays pour lancer la plus grande frappe aérienne jamais menée dans l’opération Chammal, une campagne de bombardements anti-Daesh.

Des obus ont plu sur Raqqa, en Syrie, tuant environ 1 000 agents liés à Daesh et Dieu sait combien de civils impliqués.

C'est le prix de la guerre, et c'est exactement ce qui fait que la violence meurtrière continue de s'intensifier dans des pays allant de l'Afghanistan à la Libye. Comme nous l'avons vu le 13 novembre 2015, les auteurs d'une telle barbarie sont les produits d'un conflit cataclysmique et non de communautés musulmanes connues pour extrêmement pacifiques.

 

mardi 3 novembre 2020

Islamisme, terrorisme, séparatisme islamiste. Retour sur une escroquerie

Voilà trois ans et demi que les Français ont élu leur dernier président de la République, lequel a très vite affiché une incroyable propension à livrer des discours pompeux et particulièrement médiocres, ainsi que j'ai pu le relever ailleurs.

Et un de ces discours, je veux dire un des plus mauvais, avait pour thème le "séparatisme islamiste".

Les Mureaux, près de Paris, 2 octobre 2020 (discours de 9800 mots, 60800 signes).

Extraits (avec mises en exergue suivies de commentaires).

 (...)  

Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste (1). C'est un projet conscient, théorisé, politico-religieux (2), qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République (3), qui se traduit souvent par la constitution d'une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants (4), le développement de pratiques sportives, culturelles communautarisées (5) qui sont le prétexte pour l'enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République (6). C'est l'endoctrinement et par celui-ci, la négation de nos principes, l'égalité entre les femmes et les hommes (7), la dignité humaine.

(...)

Et il y a dans cet islamisme radical, puisque c'est le cœur du sujet (1b), abordons-le et nommons-le, une volonté revendiquée, affichée, une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle, ériger d'autres valeurs, développer une autre organisation de la société (8), séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci (9). Et c'est ce qui fait qu'on en vient ainsi progressivement à rejeter la liberté d'expression, la liberté de conscience (10), le droit au blasphème (11). Qu'insidieusement, on conduit à se radicaliser. Près de 170 personnes, pour ne citer qu'un exemple, sont suivies pour radicalisation violente ici, dans les Yvelines (12). On vient parfois jusqu'à aller faire le djihad (13). Nous savons que nous avons 70 jeunes qui sont partis en Syrie (14), dans le département et qui sont souvent des enfants de la République suivant cette dérive, allant même jusqu'à passer à l'acte en tentant de verser le sang où parfois jusqu'au pire. C'est aussi cette voie dont nous avons encore vu les manifestations vendredi dernier, à proximité des locaux de Charlie Hebdo (15).

 (...)

L'islam est une religion qui vit une crise aujourd'hui (16), partout dans le monde. Nous ne le voyons pas que dans notre pays, c'est une crise profonde qui est liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets justement religieux et politiques qui, on le voit dans toutes les régions du monde, conduisent à un durcissement très fort, y compris dans des pays où l'islam est la religion majoritaire. Regardez notre amie, la Tunisie, pour ne citer que cet exemple. Il y a 30 ans, la situation était radicalement différente dans l'application de cette religion (17), la manière de la vivre et les tensions que nous vivons dans notre société sont présentes dans celle-ci qui est sans doute l'une des plus éduquées, développées de la région. Il y a donc, une crise de l'islam, partout qui est gangrené par ces formes radicales, par ces tentations radicales et par une aspiration à un djihad réinventé, qui est la destruction de l'autre. Le projet de califat territorial contre lequel nous avons lutté au Levant, contre lequel nous luttons au Sahel (18), mais partout, des formes plus ou moins insidieuses, les plus radicales. Cette crise nous touche par définition aussi. (...)

Je me contenterai de commenter les extraits affichés ci-dessus du discours des Mureaux.

(1) séparatisme islamiste. Inclusion, exclusion. Si l'on combat un séparatisme 'islamiste', cela veut-il dire qu'on ne combat que ce prétendu séparatisme-là, et pas les autres ? La France c'est bien le pays qui combat, depuis des décennies, des séparatismes en Bretagne, au pays basque, et surtout en Corse ! Il n'y aurait donc plus de problèmes de séparatisme à la frontière espagnole et en Corse ? En tout cas, ce sont les cagoulards du FLNC - Canal Historique qui ont dû bien rigoler !

(1b) dans cet islamisme radical, puisque c'est le cœur du sujet... Tout le monde comprend que nous sommes là devant un sérieux problème de sémantique ? Parce que si "judaïsme", "christianisme", "shintoïsme", "boudhisme", "taoïsme", "hindouisme", 'maoïsme", "paganisme", "confucianisme", "communisme", "soufisme", "chiisme", "marxisme", "libéralisme", sont recevables en leur qualité de courants de pensées, on ne comprendrait pas très bien en quoi "islamisme" serait entaché de péjoration ! Et ce serait déjà porter gravement atteinte à la liberté de pensée et d'expression que d'ériger l'islamisme au rang de doctrine susceptible de poursuites judiciaires ! 

Mais, du coup, si "islamisme" n'est pas plus péjorativement connoté que "judaïsme", "christianisme", voire "marxisme", pourquoi diable "islamiste" serait-il plus péjorativement connoté que "marxiste", par exemple ?

J'imagine que d'aucuns sont tout à fait conscients de la difficulté du problème, ce qui expliquerait probablement le rajout de l'épithète "radical".

Le problème ne serait, donc, pas lié à l'islamisme en tant que tel, mais à sa version radicale. Mais est-ce seulement le cas ?

D'abord, pourquoi l'épithète "radical", si usitée dans le milieu politique (Parti Radical, Radicaux de Gauche, Parti Radical Valoisien, etc.) deviendrait-elle sulfureuse tout d'un coup, dès lors qu'il s'agit d'islam ou d'islamisme ? 

Quant à l'association islamisme/radical, automatiquement sulfureuse aux yeux de certains, je ne suis pas sûr que tout le monde s'en contente. Je veux dire par-là que tous ceux et toutes celles qui usent si souvent du vocable "islamisme" - y compris sans l'épithète 'radical' - sont-ils absolument "raccord", à savoir pensent-ils, tous, qu'islamisme n'est pas plus péjoratif que judaïsme, par exemple ?

Nous nous promettons de nous livrer à une petite recherche et analyse sémiologique des discours qui ont actuellement cours dans le Landerneau politico-médiatique. (i)

(2) c'est un projet conscient, théorisé, politico-religieux. Ah bon ? L'auteur de ces mots a les noms de ces théoriciens politico-religieux ?

(3) des écarts répétés avec les valeurs de la République. Valeurs de la République ? Mais lesquelles ? Quelle option y aurait-il, à part le retour à la monarchie ? Mais que je sache, on a encore le droit d'être monarchiste en France ! Par ailleurs, la République a longtemps exécuté les criminels condamnés à mort en cour d'assises, avant d'abolir la peine capitale prononcée par des jurys d'assises (1981), tout en perpétuant les exécutions extra-judiciaires de simples suspects depuis (Kouachi et Kouachi, Merah, Coulibaly, etc.) ! Dans ce domaine, ce serait donc  quoi "les valeurs de la République" : on ne condamne plus à mort en cour d'assises, mais on continue d'exécuter des suspects non encore condamnés ? Et ce principe figure dans quel code législatif ? Par ailleurs, en quoi un pays ayant abrogé le principe de la condamnation à mort des criminels par des cours d'assises serait-il plus ou moins "républicain" qu'un autre pays perpétuant cette pratique ?

(4) constitution d'une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants. Contre-société ? Parce qu'autrefois, voire maintenant, tout était/est pareil partout ? La France serait-elle une sorte de monolithe politique et social ? Prenons la déscolarisation des enfants : doit-on rappeler au "monarque élu" que c'est l'instruction qui est obligatoire, pas la présence des enfants à l'école ?

(5) pratiques sportives, culturelles communautarisées. Faut-il comprendre que "communauté" serait devenu un gros mot ? Qu'est-ce que c'est que ce participe passé ? Tous les citoyens français pratiqueraient-ils le golf, le polo, le ski, la voile, la chasse à courre ? Tout le monde va-t-il à l'opéra ? Est-ce que certaines activités (golf, polo, opéra, chasse à courre, danse classique...) ne seraient pas réservées à des catégories sociales particulièrement favorisées ? 


Revenons sur ces "pratiques culturelles communautarisées". Le "monarque élu" connaît-il, par exemple, la cérémonie hindouiste du marcher sur des charbons ardents, chère à des communautés d'origine indienne de la Réunion ?

Veut-t-il faire interdire la corrida, les combats de coq aux Antilles, les manifestations folkloriques, forcément communautarisées, qui fourmillent aux quatre coins de la France, ainsi que les dialectes et patois pratiqués et compris par les seuls indigènes ? Va-t-on, bientôt, devoir interdire aux Alsaciens, Bretons, Réunionnais, Corses, Antillais... de parler leur langue régionale en public, comme ce fut longtemps le cas ? Mais peut-être va-t-on aussi interdire les célébrations maçonniques, avec ces accoutrements et ces rites un peu bizarres !

(6) enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République. On a eu, plus haut, les "valeurs de la République". Là, ce sont les "lois de la République". Ça veut dire quoi exactement ? Que ces principes sont illégaux ? Lesquels ? Et relevant de la seule sphère islamiste ? Et si c'était le cas, qu'attend la puissance publique pour y mettre fin ?

(7) négation de nos principes, l'égalité entre les femmes et les hommes. Ah bon ? Ça fait partie de "nos" principes ? Cela voudrait-il dire, par exemple, qu'il y a autant de femmes que d'hommes dans les assemblées françaises ? Que les grandes entreprises françaises compteraient autant de PDG hommes que femmes ? Que les salaires des femmes seraient absolument identiques à ceux des hommes pour un même statut ? Serait-on en train de réclamer des présumés "séparatistes islamistes" un code de bonne conduite en matière d'égalité des sexes inexistant dans le reste de la société, à commencer par les partis politiques eux-mêmes ?

(8) créer un ordre parallèle, ériger d'autres valeurs, développer une autre organisation de la société. Ah bon ? Sauf que, là, on a l'impression que l'orateur tourne en rond !

(9) séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci. Ça c'est nouveau ! Avec la furieuse impression d'une contradiction, voire d'une incohérence. Au fond, ce serait quoi, le problème ? Du séparatisme ou son inverse ? Et lesdits séparatistes, qui ne le seraient plus, voudraient prendre le contrôle, mais de quoi ?

(10) c'est ce qui fait qu'on en vient ainsi progressivement à rejeter la liberté d'expression, la liberté de conscience. Ah bon ? Et ce serait qui ce "on" ? Par ailleurs, n'aurait-il pas mieux valu inverser les propositions, la (liberté de) conscience venant avant (la liberté de) l'expression de cette dernière ?

(11) le droit au blasphème. Blasphème ? Un terme d'essence religieuse ? Mais que vient-il faire dans la bouche d'un président de la République ? Le terme "blasphemia" relevant d'une traduction grecque de la Bible hébraïque, comment une république prétendue laïque, donc n'ayant aucune connexion avec les religions, peut-elle reprendre à son compte un terme qui n'a de sens qu'au sein de la sphère religieuse, à l'instar d'autres concepts comme "ange", "diable", "péché" ou "miracle" ?

(12) près de 170 personnes, pour ne citer qu'un exemple, sont suivies pour radicalisation violente ici, dans les Yvelines. Cent soixante-dix ? C'est tout ? Et ces personnes ont été condamnées ? Dans la négative, comment un président de la République peut-il formuler de telles allégations, par ailleurs attentatoires à la présomption d'innocence ?

(13) on vient parfois jusqu'à aller faire le djihad. Ah bon ? "Djihad", terme tiré de l'arabe, et dont l'intéressé s'est bien gardé de livrer la signification précise ! Quant à la syntaxe "on vient... jusqu'à aller...", on nous permettra de la trouver plus qu'alambiquée, étrange, suspecte !

(14) nous savons que nous avons 70 jeunes qui sont partis en Syrie. Soixante-dix jeunes partis en Syrie ? Là où François Hollande et Le Drian, son ministre de la guerre, ont envoyé des armes de guerre destinées à soutenir des rebelles dits modérés ? (source)

(15) manifestations vendredi dernier, à proximité des locaux de Charlie Hebdo. Il nous avait semblé que les "manifestations" à proximité des locaux de Charlie Hebdo étaient en fait une tentative d'y mettre le feu de la part d'un ressortissant pakistanais.

(16) l'islam est une religion qui vit une crise aujourd'hui. Ah bon ? L'Islam et seulement l'Islam ? Sinon, l'auteur de ce discours a-t-il jamais entendu parler de l'Hégire ? Ou de la scission qui a conduit à l'émergence du chiisme, pour n'évoquer que ces deux crises de l'Islam ? 

Par parenthèse, les deux principales obédiences de l'Islam sont le Sunnisme et le Chiisme. Bizarrement, il n'est jamais question que de l'ISLAM, comme si TOUS les musulmans étaient concernés par le désordre ambiant, alors que les problèmes, s'ils existent, émanent à 99,99%, de SUNNITES !

Et dire qu'il suffirait de remplacer "islamiste" par "sunnite" !

(17) notre amie, la Tunisie, pour ne citer que cet exemple. Il y a 30 ans, la situation était radicalement différente dans l'application de cette religion. Il est vrai que la Tunisie a connu quelques attentats violents et meurtriers. Il nous avait semblé que les problèmes récents de la Tunisie étaient liés à une transition démocratique laborieuse consécutive à la fin de la dictature de Ben Ali !

(18) le projet de califat territorial contre lequel nous avons lutté au Levant, contre lequel nous luttons au Sahel. "Nous avons lutté ?" Faut-il en déduire que "nous ne luttons  plus" ? Quant au Sahel, l'auteur de ces paroles veut-il nous faire ignorer le coup de pouce apporté par l'OTAN à AQMI en Afrique du Nord durant l'agression perpétrée contre la Libye en 2011 ?

Source 
En bon français : "comment les armes fournies aux marionnettes libyennes baptisées "révolutionnaires" par la coalition criminelle formée autour de l'Otan et de pétromonarchies arabes ont afflué en Syrie.".

Se servir de soi-disant "djihadistes" comme de marionnettes, façon cheval de Troie, pour interférer durablement dans les affaires du Proche-Moyen-Orient, telle était la stratégie des États-Unis et de leurs laquais regroupés dans le cadre de l'OTAN, stratégie que plus grand monde ne conteste !

Voyez les déclarations du candidat républicain lors de la campagne présidentielle de 2016 : Obama et Clinton ont une responsabilité dans la création de l'État dit islamique.

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Voyez les déclarations de la députée Tulsi-Gabbard, de la Chambre américaine des Représentants :
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"We have spent trillions of dollars on regime change wars in the Middle East while communities like Hawaiʻi face a severe lack of affordable housing, aging infrastructure, the need to invest in education, health care, and so much more." 
"Nous avons dépensé des milliards de dollars dans des guerres visant à des changements de régime au Moyen-Orient, alors que des communautés comme Hawaiʻi sont confrontées à une grave pénurie de logements abordables, à des infrastructures vieillissantes, à la nécessité d'investir dans l'éducation, les soins médicaux et bien d'autres choses encore". 

Et que dire de cette déclaration tonitruante de Julian Assange (Clinton et Daesh financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar) ?

Source
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Le financement du terrorisme et les Clinton. Il faut croire que cette dernière savait ce que d'autres savaient, puisqu'en 2016, en marge de la campagne électorale, elle a publié des mémoires dans lesquelles, à titre préventif, elle fait une déclaration commençant par ces mots : "We have funded ..." ; "nous (Occidentaux) avons financé des gens que, plus tard, nous avons dû combattre dès lors qu'ils étaient devenus nos pires ennemis."

Technique classique de l'impérialisme moderne : se fabriquer des ennemis, en les sponsorisant dans un premier temps (cf. les missiles Stinger fournis aux Taliban dans leur lutte contre les Soviétiques en Afghanistan), pour ensuite leur faire la guerre, le tout au plus grand profit du lobby militaro-industriel, lequel s'est copieusement enrichi durant les guerres de Corée, du Vietnam, puis en Afghanistan, Irak, Libye...

La machine militaro-industrielle parrainée par l'OTAN a besoin de guerres pour justifier le maintien de ses énormes budgets. Autrefois, il y avait l'Union Soviétique et le Pacte de Varsovie qui servaient d'épouvantails. Sauf que, par la "faute" de Gorbatchev, le bloc soviétique a disparu. L'OTAN aurait dû disparaître elle aussi au début des années 1990. Mais l'OTAN est toujours là, sans la moindre justification. Du coup, il fallait dare-dare s'inventer de nouveaux ennemis. Les "djihadistes" allaient pouvoir combler cette lacune. Voilà qui vous explique pourquoi cette pseudo-croisade contre le terrorisme n'a commencé qu'après la dissolution du bloc communiste.

Il faut vraiment prendre les gens pour des cons pour continuer de nous faire croire que l'on lutte contre je ne sais quel califat au Levant, alors même que ce sont les États-Unis et leur bras armé : l'organisation criminelle baptisée OTAN, composée de laquais au sein desquels la France figure en très bonne place, qui ont installé durablement AQMI en Afrique du Nord en 2011, afin d'y créer un désordre permanent susceptible de justifier des interventions militaires tout aussi permanentes de la part des pompiers-pyromanes évoqués plus haut.

Et comme démonstration spectaculaire de tout ce qui précède, voilà que les missiles gracieusement fournis par les Américains à leurs marionnettes afghanes se retournent contre les envoyeurs, façon boomerang !

Source

En Afghanistan même, les populations semblent ne plus se faire d'illusions sur le rôle nocif des occupants occidentaux (source).
 
On résume ? 

Le soi-disant djihadisme que d'aucuns prétendent combattre, en envahissant plein d'autres pays, y compris moyennant la violation des règles du droit international (voyez les Américains et leurs laquais en Syrie-Irak !) est apparu après l'effondrement du bloc soviétique, lequel effondrement aurait dû se traduire par la dissolution concomitante de l'alter ego occidental : l'OTAN. Or, quoi de mieux que l'invention d'un nouveau péril planétaire pour remplacer l'URSS et justifier la pérennité de cette organisation criminelle qu'est l'OTAN ?

Nos soi-disant "islamistes", "séparatistes", "djihadistes"..., tous sunnites (comme preuve que les sponsors du terrorisme international ne sont pas en Iran !) ne sont que des pions, des faire-valoir, des marionnettes, de la chair à canon. Et comme ils sont stupides et exaltés, ces neuneus ne voient même pas qu'ils sont manipulés à distance. Mais peut-être le savent-ils, en tout cas leurs chefs, qui doivent avoir des comptes en banque bien obèses.

Les soi-disant djihadistes ne sont que les alliés objectifs (= exécuteurs des basses œuvres ; cf. Bin Laden et la CIA)  de la clique impérialiste regroupée au sein de l'OTAN ; il suffit, pour s'en convaincre, de voir quels pays (arabes) sont expressément ciblés par ce pseudo-djihad ! (ii)

Autant dire que la logorrhée autour du péril islamiste n'est que du bla-bla juste bon pour endormir les gogos.

À l'instar de ce que l'on retrouve partout où il y a des richesses à piller (Congo, Soudan, Sahel, Levant...), en République Centrafricaine, c'est le bois qui intéresse les prédateurs... occidentaux, qui financent les milices dans une pseudo-guerre entre chrétiens et musulmans.


(i) Ma conviction est qu'aucune loi ne sera votée par le Parlement français et soumise au Conseil Constitutionnel, ciblant expressément une communauté ou un groupe religieux. Question d'égalité des citoyens devant la loi. Par conséquent, il n'y a aucune chance qu'une formule du type "séparatisme islamique ou islamiste" figure dans quelque loi que ce soit dans ce qui est encore la République française ! Alors, pourquoi ce mauvais discours ? Il faudra penser à poser la question à l'intéressé !

Cela dit, il existe au moins une loi française - et particulièrement scélérate ! - ayant échappé à la sagacité des Sages du Conseil Constitutionnel : la fameuse loi sur les signes de... religieuse de 2004. Pourquoi loi scélérate ? Parce que qu'elle fait des chefs d'établissements scolaires des experts en matière de reconnaissance de signes relevant de religions qui leur sont, en principe, étrangères. En effet, un quidam d'une religion donnée, voire sans religion, ne peut pas s'ériger en expert de signes religieux auxquels il ne connaît rien. Or c'est pourtant ce qu'institue la  fameuse loi de 2004 ! Un joli tour de passe-passe a eu lieu lors du vote de la loi, qui a vu la droite au pouvoir proposer un amendement de dernière minute au parti socialiste en échange de la non-saisine du Conseil Constitutionnel. Une loi scélérate, donc, concoctée par des gredins et votée par des poules mouillées.

(ii) Libye, Syrie, Irak, des États laïcs. Pendant ce temps, des pétro-monarchies ultra-corrompues continuent de se la couler douce, protégées qu'elles sont par une myriade de bases de l'OTAN. On a vu le cimentier français Lafarge amasser du blé en Irak-Syrie avec la complicité des marionnettes de Daesh. On voit aujourd'hui les Américains et leurs laquais de l'OTAN occupés à piller le pétrole syrien, auquel ils ont pu accéder grâce à leurs marionnettes soi-disant djihadistes, le tout en violation flagrante des règles du droit international.

Les Africains ont compris depuis longtemps qu'une petite insurrection régionale comme Boko Haram n'avait pas les moyens (dans quel intérêt ?) d'ouvrir autant de fronts simultanés sur des milliers de kilomètres (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun...), enlevant des centaines d'écolières dans ce qui a dû être une noria de camions et sans que le moindre satellite espion ne parvienne à les localiser, échappant aux embuscades gouvernementales, dont ils connaissent les positions, qui leur sont communiquées par qui ?

Printemps 2011 à Bamako, quelques semaines avant l'agression de l'OTAN en Libye. Des heures durant, une gigantesque manifestation a traversé la ville, les maliens étant parfaitement conscients de ce qui se tramait. La suite leur a donné raison. Il reste au peuple malien - et à d'autres, en Afrique - à fournir encore un petit effort, en virant de leurs pays les pompiers-pyromanes qui les ont plongés dans la merde actuelle dans le seul et unique but de les maintenir sous domination coloniale perpétuelle.


Lectures :  01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06

 

Nota bene : pour ceux qui lisent l'anglais, voir le lien n°6 ci-dessus. Article rédigé après de récents attentats en France et en Autriche (octobre-novembre 2020). Il y est question d'un effet boomerang, avec des marionnettes de l'OTAN (dont l'Autriche ne fait pourtant pas partie)  se retournant contre leurs anciens manipulateurs, version moderne des aventures du Docteur Frankenstein !

Extrait : 

British Prime Minister Margaret Thatcher started financing the Afghan Mujahedeen and "Islamic resistance" to fight against the USSR in the early 1980s, Vereycken recollects, referring to top secret UK documents declassified in December 2010. The documents demonstrated that London and Washington were actively providing military aid to the Mujahedeen during the USSR's military campaign in Afghanistan. The countries encouraged a continued guerrilla resistance to "make it costly for the Soviet Union" and kept the Islamic world stirred up over the Soviet Afghan operation. 

  

Extrait du forum :

Who are we kidding. These muslim organisations trives on money and weapons coming from Nato countries , Saudi Arabia and it's satellites. Muslim brotherhood moved from Cairo to Ankara where Erdogan is a top figure. Every secret service in the world knows that and yet nothing is done to correct it. When a Yemenite is litteraly bombed to the stone age, who do you think he blames ? only Saudi Arabia ? Nope he blames the countries that supply the bombs and the hardware. When you sow death, you should expect harvesting death. Saudis among other should be held accountable along with NATO alliance. The US should keep it's military might away from war theaters and especially not start a war it's incapable of finishing. 20 years later at the cost of 6 trillion dollars, Afghanistan is still in turmoil. Nothing changed. Assad is still in power after god knows how many trillions spent, not to mention an unlawful presence in Syria. That money could have been spent more wisely in American industry and health care, jobs social security. . Build new roads, repair those in bad shape, build bridges, anticipate catastrophies, like bad weather, pandemics and such. You don't have to be a genious to see it. Once, everybody looked up at the US as being the beacon of hope and of future. Nowadays they look at the US as being warmongers and bullies. It's a shame.