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vendredi 19 juillet 2019

Sémantique de la désinformation #11


Épisode §11. Nouvelles brèves de... l'Iran


Vous suivez les informations sur les 'grands' média (un médium, des média) internationaux ? Alors vous devez savoir que le pays des mollahs "traverse une crise économique terrible due aux sanctions états-uniennes", tout en étant confronté à une fronde venant de féministes de moins en moins prêtes à se plier au dictat du port obligatoire du tchador.

Le problème avec nos "grands média" c'est qu'ils ne disent pas toujours tout - voyez les missiles que la France a "perdus" en Libye ! -, la dissimulation étant aussi une forme de désinformation.

C'est ainsi qu'aucun de nos média "mainstream" n'a daigné informer son public sur le boom intervenu en Russie dans le domaine de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire, consécutivement aux sanctions occidentales intervenues après "l'annexion" de la Crimée par les russes. Le fait est que la Russie produit désormais - entre autres denrées - moult variétés de fromages qu'elles importait encore il n'y a pas si longtemps.

Quant à l'Iran, je suis tombé récemment sur ça :
Source
L'Iran va produire, que dis-je !, produit déjà ses propres véhicules Peugeot. Et d'ici à ce que les Peugeot made in Iran envahissent certains pays, voyez l'Afrique ou l'Asie, il n'y a pas loin.

Et comme chacun sait, l'Iran ne produit pas que du pétrole et des voitures... 

Autre chose ?

On lit et entend un peu partout en ce moment que l'Iran aurait capturé un pétrolier britannique en représailles à une capture d'un pétrolier iranien intervenue à Gibraltar quelques jours auparavant. À ceci près que les sons de cloche semblent un peu divergents, selon les sources. Voyez cette capture d'écran.

Source - Source
Entre nous, qu'est-ce qui peut bien dispenser les média "dominants" de creuser un peu, histoire de ne pas systématiquement raconter la même chose, et d'éviter de passer pour des agents de la désinformation, dès lors qu'il nous est facile, en creusant un peu, de tomber sur un tout autre son de cloche.
Source - Source

L'arraisonnement serait (conditionnel), donc, consécutif à une collision provoquée par le pétrolier, lequel aurait poursuivi sa course sans se préoccuper du sort du bateau de pêche (iranien) percuté.

Autre chose ? À supposer que la thèse de la collision et du délit de fuite soit la bonne, qu'est-ce que l'opinion publique mondiale risque de penser de ces dirigeants (occidentaux) absolument silencieux devant l'arraisonnement par les Britanniques d'un pétrolier iranien à Gibraltar, tout en s'empressant d'adresser des injonctions à l'Iran, avant tout examen approfondi du dossier ? 

Panama's maritime authority has confirmed that a tanker operating under the country's flag and seized by Iran in the Persian Gulf last week for smuggling fuel, was indeed in violation of international laws.

Les autorités maritimes du Panama ont confirmé qu'un navire-citerne opérant sous le drapeau du pays et saisi par l'Iran dans le golfe Persique la semaine dernière, pour trafic de carburant en contrebande, était effectivement en infraction au regard des lois internationales. (
Source)
 
La morale de l'histoire dans tout ça ?

À votre avis ?

En tout cas, cela va finir par devenir lassant, à force de nous répéter, mais il ne semble pas que les "grands" média soient disposés à mettre un terme à la dégringolade qui les frappe en matière de perte de confiance de la part de leur lectorat, puisqu'apparemment, nos "grands" média refusent, mordicus, d'admettre qu'ils sont de moins en moins "mainstream" face au phénomène "Internet" !

Mais, par ailleurs, le grand public semble de moins en moins impressionné par les effets de manche ou les tweets de tel ou tel matamore, conscient qu'il est - le grand public - d'avoir définivement changé d'époque, les soi-disant grandes puissances d'antan - capables, autrefois, d'envahir des pays pour y planter leur drapeau, ou de mener des expéditions guerrières dans le but de contraindre l'empereur de Chine à ouvrir son pays au trafic de drogue (1) - n'étant plus, bientôt, qu'un mauvais souvenir.



(1) Par parenthèse, on reste pantois devant la phénoménale connerie de ces manifestants hong-kongais, qui n'ont rien trouvé de plus intelligent à faire que de brandir le drapeau du Royaume-Uni lors de manifestations soi-disant 'pro-démocratie', à croire qu'ils regrettent le "bon vieux temps" des colonies et le saccage du palais d'été de l'empereur Qing par le criminel tandem franco-britannique !



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mercredi 15 mai 2019

Naqba : et dire que le cadavre d'Adolf Hitler était à peine refroidi...


15 mai 1948. Hitler avait été défait peu de temps auparavant.

Et pourtant !

D'aucuns disent que l'Homme est un loup pour l'Homme, formule que je conteste : ne soyons pas médisants à l'égard du loup, ce chasseur qui, à l'instar de tous les carnassiers, se contente d'appliquer des règles que la nature lui a imposées : se nourrir de la chair d'autres animaux mais juste pour assurer sa survie et celle de sa progéniture.

Tandis qu'ici !

Naqba, c'est l'équivalent arabe de "purification ethnique".

Pour tout vous dire, je n'avais pas du tout l'intention d'écrire quoi que ce soit sur cette ignominie majuscule qui continue de se dérouler, là, maintenant, sous nos yeux, avec la bénédiction de la soi-disant ONU et des soi-disant "grands de ce monde" ! Mais c'est précisément cela que d'aucuns cherchent à nous imposer, dans le registre : "circulez, il n'y a rien à voir !".












 
Vous savez quoi ?

Le sort funeste de la Palestine et l'indifférence du monde dit civilisé, qui s'évertue à regarder ailleurs en feignant de n'avoir rien vu, rien entendu, me remettent toujours en mémoire ce formidable poème épique de Victor Hugo [Par parenthèse, ce véritable chef-d'oeuvre de drôlerie (si, si, c'est très drôle !) de Victor Hugo est aussi une magnifique parabole sur le thème du mur (mur de séparation ou de réclusion, et tous autres subterfuges du même acabit... Cf. "Défense à Dieu d'entrer !"), un sujet que les Palestiniens ne connaissent que trop bien.], qui se termine par ce vers :

"L’œil était dans la tombe et regardait Caïn."



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lundi 19 septembre 2011

Victor Hugo ou quand la France avait encore de grands Hommes. Cuando Francia tenía todavía grandes personalidades. Anno dazumal, als Frankreich noch grosse Persönlichkeiten hatte. As France still had got great people


(English version available ; link below. Deutsche Uebersetzung, siehe Bindung unten. Traducción en castellano: enlace abajo)


Ce qui suit a déjà été publié ailleurs (ben oui, j'anime une petite flopée de blogs !). Et, pour une fois, il ne sera pas question de la Libye, quoique... Il est question de barbarie, d'une barbarie à laquelle la France a prêté son concours. Tiens, en passant (rajouté au 22.09.11), le texte de Victor Hugo en a secoué plus d'un(e), si j'en juge par l'explosion du nombre de lecteurs un peu partout. Il faut dire que le grand public connaît le poète, romancier et dramaturge, moins le polémiste, et ce texte est assez rare, voire moins connu que le "J'accuse !" de Zola... Voilà, je ne suis pas mécontent de vous l'avoir fait connaître. Et je suis bien sensible au fait que l'immense majorité de mon lectorat est fait de personnes intelligentes, qui veulent lire des choses chargées de sens, à une époque où l'Internet se remplit malheureusement de tant de blabla !

Voilà qui va nous rappeler ces temps pas si anciens que ça, où la France comptait encore de grands hommes, à l'image de Victor Hugo ou d'Emile Zola... Mais, plus près de nous, il y eut Albert Schweitzer, Théodor Monod et des tas d'autres avant eux : Jean Moulin, Pierre-Brossolette, le colonel Rol-Tanguy et tous ces courageux résistants de la période 1940-1944.

Aujourd'hui, la France se lance dans une entreprise criminelle dans un pays peuplé d'à peine six millions d'habitants, le tout  au vu et au su de tout le monde, et personne ne bouge, je veux dire personne ayant un nom : aucun "responsable politique", hormis Marine Le Pen, qui ne manque pas de panache en l'occurrence. Mais à gauche, rien ! Ne parlons pas du monde de nos stars médiatiques...

Pauvre Victor Hugo, pauvre Emile Zola, pauvre Albert Schweitzer, pauvre Théodor Monod..., pauvres héros de la résistance contre le nazisme. Votre pays n'est visiblement plus peuplé que d'un ramassis de veaux et de nouilles !


"Devant l'histoire, l'un des deux bandits s'appellera la France, l'autre s'appellera l'Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m'en donner l'occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais." (Victor Hugo)  

L'empereur Xianfeng est en fuite. Il a abandonné Pékin aux troupes anglo-françaises qui, le 6 octobre 1860, envahissent sa résidence d'été, d'une beauté exceptionnelle, la saccagent, la dévastent. Ce pillage, qui marquera la seconde guerre de l'opium, indigne certains témoins occidentaux. Victor Hugo, lui, ne connaît cette « merveille du monde » qu'à travers le récit des voyageurs, mais, d'emblée, il prend le parti des civilisés, les Chinois, contre les barbares. 


Hauteville House, 25 novembre 1861 

Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l'expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l'expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l'empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l'Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d'approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. 

Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici : 

ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s'appelait le Palais d'été. L'art a deux principes, l'Idée qui produit l'art européen, et la Chimère qui produit l'art oriental. Le Palais d'été était à l'art chimérique ce que le Parthénon est à l'art idéal. Tout ce que peut enfanter l'imagination d'un peuple presque extra-humain était là. Ce n'était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c'était une sorte d'énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle. 

Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d'été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d'eau et d'écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d'éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c'était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l'énormité d'une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l'homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d'été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d'été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C'était une sorte d'effrayant chef-d'œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d'Asie sur l'horizon de la civilisation d'Europe. 

Cette merveille a disparu. 

Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d'été . L'un a pillé, l'autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu'il paraît. Une dévastation en grand du Palais d'été s'est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d'Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu'on avait fait au Parthénon, on l'a fait au Palais d'été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n'égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l'orient. Il n'y avait pas seulement là des chefs-d'œuvre d'art, il y avait un entassement d'orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L'un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l'autre a empli ses coffres ; et l'on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l'histoire des deux bandits. 

Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie. 

Devant l'histoire, l'un des deux bandits s'appellera la France, l'autre s'appellera l'Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m'en donner l'occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. 

L'empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd'hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d'été . 

J'espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. 

En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. 

Telle est, monsieur, la quantité d'approbation que je donne à l'expédition.


Victor Hugo 



Je dois vous avouer que ce texte magistral me fait penser à un grand Antillais, je veux dire, un grand homme, un grand écrivain au style aussi flamboyant que celui de Hugo : j'ai nommé le regretté Aimé Césaire !

Observation : "... les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.". Ouais ! Ça se discute ! Parce que Victor Hugo écrit depuis son exil dans les Îles anglo-normandes (Guernesey), et la France vit sous la dictature de Napoléon... Le Petit. L'irresponsabilité des peuples évoquée par Hugo ne vaut, donc, qu'en régime de dictature. Aujourd'hui, les pays du monde dit civilisé sont des démocraties, avec pouvoir au peuple. Ce dernier est donc responsable et co-comptable des crimes commis par ses dirigeants en son nom.

En attendant, une agression coloniale particulièrement sordide car directement inspirée du travail des Einsatzgruppen nazis dans l'est de l'Europe (1941-1944) se poursuit en Libye, dans le silence de ce qu'en France et en Occident on appelle "l'intelligensia". Pauvre intelligentsia ! 

Liens :  1  -  2


English - Deutsch - Castellano

samedi 14 mai 2011

Crimes against Humanity: 5000 years uprising in Palestine. Cinq mille ans de résistance en Palestine.






U.N. Resolution 1973

... to protect civilians.

... afin de protéger les populations civiles.

The Palestinians: a little people left to barbarism, and therefore born to resist!

Everybody knows that there are no civilians in Palestine but only islamists and extremist militants.

The fact is that Palestine hosts the oldest and longest uprising ever reported in a book! 

Les Palestiniens : un petit peuple livré à la barbarie, et pour cette raison même, né pour résister !

Tout le monde sait qu'il n'y a pas de populations civiles en Palestine, rien que des militants islamistes et extrémistes.

Le fait est que la Palestine est le foyer de la plus vieille et en même temps plus longue insurrection jamais rapportée dans un livre !

Sponsoring a (the first ever reported) genocide... with cynicism! 

Comment susciter un (le tout premier) génocide... avec cynisme !


Second Book of Moses. Deuxième Livre de Moïse (Exodus. Exode)






11.4 Moïse dit: Ainsi parle l'Éternel: Vers le milieu de la nuit, je passerai au travers de l'Égypte;

11.5 et tous les premiers-nés mourront dans le pays d'Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né de la servante qui est derrière la meule, et jusqu'à tous les premiers-nés des animaux.

 11.6 Il y aura dans tout le pays d'Égypte de grands cris, tels qu'il n'y en a point eu et qu'il n'y en aura plus de semblables.

11.7 Mais parmi tous les enfants d'Israël, depuis les hommes jusqu'aux animaux, pas même un chien ne remuera sa langue, afin que vous sachiez quelle différence l'Éternel fait entre l'Égypte et Israël.


11:4 Moses said, “Thus says the Lord: ‘About midnight I will go throughout Egypt,

11:5 and all the firstborn in the land of Egypt will die, from the firstborn son of Pharaoh who sits on his throne, to the firstborn son of the slave girl who is at her hand mill, and all the firstborn of the cattle

11:6 There will be a great cry throughout the whole land of Egypt, such as there has never been, nor ever will be again. 

11:7 But against any of the Israelites not even a dog will bark against either people or animals, so that you may know that the Lord distinguishes between Egypt and Israel




Palestine: the land Moreno-Ocampo has never been to (for a lot of reasons)

La Palestine : le pays que Moreno-Ocampo n'a jamais visité (pour des tas de raisons)





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About guilty conscience - À propos de mauvaise conscience

Do you know why so-called "civilized countries" are also those with the highest level of suicides and also the highest consumption of psychotropic drugs and antidepressants? The answer should be found in a poem by the great French author Victor Hugo, entitled "(Guilty) Conscience", and dealing with the case of Cain, who murdered his brother Abel.

Savez-vous pourquoi les pays dits "civilisés" sont aussi ceux où l'on se suicide le plus, et où la consommation de psychotropes et d'antidépresseurs est la plus élevée ? La réponse devrait se trouver dans ce poème de Victor Hugo intitulé "La (mauvaise) Conscience". Il y est question de Caïn, meurtrier de son frère Abel.

(...)
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »


Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
Et la ville semblait une ville d'enfer ;


L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là."
Alors il dit: « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

Victor Hugo (extrait de La Conscience/La Légende des Siècles)



(...)
Jubal, father of those who pass through the towns
Blowing trumpets and beating drums,
Shouted: "I know how to build a fence."


palestine

He made a wall of bronze and put Cain behind.
And Cain said "The eye always looks at me!"
Enoch said: "Let's build a fence of towers
So terrible that nothing will approach it.
Let's build a city with its citadel,
Let's build a city that we will enclose."

palestine

So did Tubalcain father of the blacksmiths,
Building a huge and superhuman city.
While working, his brothers in the plain,
Hunted the sons of Enos and the children of Seth;
And whoever passed by had his eyes burst;
And every evening they shot arrows at the stars.
Granite replaced the tent in linen walls,
Each block was tied with knots of iron,
And the city seemed a city of hell;


The shadow of the towers put the countryside into darkness;
They made the walls as thick as mountains;
On the door they engraved: "For God no entrance."
After they had finished closing and walling up,
Grandfather was put in the middle of a stone tower;
So he remained gloomy and haggard. "O my father!
The eye, has it gone? "asked Zillah, trembling.
And Cain replied: "No, it's still there."
Then he said: "I guess I should go underground
As a lonely man in his grave;
Nobody will see me again, I'll never see anything."
So they made a pit, and Cain said: "Well done!"
Then he went down in that dark vault alone.
After he was sitting on his chair in the shade
And that they had closed the grave above his head 
The eye was in the tomb, and still looked at Cain.