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jeudi 19 août 2010

Le détail qui tue...


Dans la rubrique "ben voyons !", voilà que le Landerneau politico-médiatique international bruisse de mille clameurs et protestations parce qu'une brave appelée du contingent israélien se serait fait photographier dans des positions scabreuses au côté de déportés palestiniens dont elle avait la garde, en somme une réédition du scandale d'Abou Ghraïb.

Que ceux qui ne connaissent pas le sens du mot "déporté" s'offrent un dictionnaire. Pour résumer, en termes juridiques, le fait de se saisir d'un sujet et de l'extirper de son habitat et de son environnement traditionnels pour l'implanter contre son gré dans un autre habitat et, a fortiori dans une prison ou dans un camp de détention, s'appelle une déportation. Il se trouve qu'Israël est, aujourd'hui, le pays qui compte le plus de déportés dans ses geôles, et il serait vivement souhaitable que, lors des prochaines manifestations larmoyantes organisées régulièrement devant tel ou tel monument dédié à la déportation, l'on ait une petite pensée pour les dizaines de milliers de déportés palestiniens - dont beaucoup d'enfants (!) -, qui s'entassent aujourd'hui dans les bagnes israéliens.

Alors, évidemment, devant les photos de la soldate israélienne, les bonnes âmes font mine de s'indigner, et l'on en profite aussi pour nous expliquer que, quelle chance !, quelle belle démocratie qu'Israël, où l'on n'hésite pas à condamner ce genre d'errement, car quelle belle manifestation de démocratie que de voir cette soldate tancée par ses anciens supérieurs, comme preuve que cette armée est vraiment à cheval sur la morale !

Ben voyons !

Il faut dire que raser des maisons, dévaster des vergers et des terres agricoles, détruire des écoles subventionnées par l'ONU, balancer un obus, quasiment à bout portant, dans le domicile d'un médecin palestinien, à Gaza, tuant au passage la moitié de ses enfants, ériger des check-points par centaines pour rendre la vie des Palestiniens intenable, les soumettre à un blocus tout en continuant d'installer sur leurs terres des colonies de fous furieux hystériques, etc., ça, vous pouvez le faire si vous êtes la plus belle démocratie du Proche-Orient. Mais vous faire photographier devant un déporté palestinien aux yeux bandés, quel scandale !

Tiens, au fait, deux petites images, juste pour rire, enfin, je me comprends : les obus représentés ci-dessous sont destinés à aller écrabouiller des maisons, des usines, des ponts, des hôpitaux... Source :
etymos.com







Commentaire d'origine :

Israeli girls write messages on shells at a heavy artillery position near Kiryat Shmona, in northern Israel, next to the Lebanese border, Monday, July 17, 2006. Photos and caption provided by A.P. Images/Sebastian Scheiner. Used with permission.

(De jeunes Israéliennes écrivent des messages sur des obus entreposés dans une position d'artillerie lourde près de Kiryat Shmona, au nord d'Israël, près de la frontière libanaise. Lundi, 17 juillet 2006... )

Suite du commentaire de l'auteur :
I seldom watch television anymore, but on Sunday night I watched Fox News’s Brit Hume make the simple, conservative case for essentially smashing the Palestinians. To be fair, Hume did not actually state that conclusion (that the Palestinians ought to be smashed)–he merely stated the premises that led to it as a near-necessary logical inference. Hume’s case was essentially as follows: (1) the Israelis have withdrawn from Gaza, thereby generously ceding control of Gaza to the Palestinians, and making any Palestinian blame on Israel for Gaza’s continuing problems nonsensical; (2) despite Israel’s generosity, the population of Gaza has continued to hurl rockets into Israel, to kidnap Fox News journalists, and to kidnap Israeli soldiers (one soldier, to be precise); (3) if the Palestinians were reasonable, they would reciprocate Israel’s generous withdrawal from Gaza with actions of peace; since they have not done this, we may conclude that the Palestinians are not reasonable, and that they only understand brute force, and (4) therefore . . . (policy conclusion unstated, or stated with due vagueness, but rather obvious).
(...)
Its vaunted free status notwithstanding, the mainstream media in the United States practices dramatic self-censorship, withholding information and images from American audiences that appear widely in Britain, Europe and the rest of the world. This is one major reason Americans see the world so differently: they are ignorant, relatively speaking, and largely oblivious to many facts that affect opinions abroad. This is especially true in all matters relating to Israel.
(...)
Ugly images are a part of war, but Americans generally have war sanitized to suit their squeamish dispositions. Americans would be better served with a less filtered, less sheltered, more informed view of world events.
(...)
The above images have circulated widely outside the United States. There is no question about the authenticity of these photographs–I obtained them directly from AP Images. These girls are signing shells bound for Lebanon–exactly as it appears. The reaction in the Arab world has, predictably, been one of outrage. In some cases, these photos have been paired with photographs taken by private citizens in Lebanon–gruesome photographs of carnage caused by shelling on the Lebanese side, mangled bodies of children and other Lebanese civilians on the receiving end. For an example of such imagery, one can look here. As a warning, these images are not for those with weak stomachs. If you want to appreciate how the Lebanese conflict is playing elsewhere in the world, however, there is no substitute for trying to see what the rest of the world sees.

Et, pendant ce temps, la réalité quotidienne des enfants de Palestine ressemble à ça, mais de ça, tout le monde se fout...




P. S.: Mon père lisait la Torah, dans le texte. Quant à ma première 'fiancée', elle savait à peine distinguer le 'כ' du 'ח', et elle n'était pas la seule "juive de pacotille", comme je m'amusais à la houspiller...