Translate

dimanche 10 juin 2018

Affaire Skripal-Nowitchok : retour sur une laborieuse tentative de mystification


Je tombe, l'autre jour, sur un article allemand dont peu de monde a parlé, et qui, pourtant, aurait dû provoquer une avalanche de commentaires ! 

Rendez-vous compte : Theresa May, ci-devant premier ministre du Royaume-Uni, s'est permise d'accuser la Russie de l'empoisonnement d'un ex-agent-double et de sa fille, au motif que le produit suspecté, dénommé "Novitchok", ne pouvait avoir été produit que par la Russie, théorie difficilement défendable sur la base de la stricte analyse scientifique, ainsi que je l'ai, moi-même, relaté ici.

Et ne voilà-t-il pas que des média allemands nous révèlent ce que nous étions quelques-uns à soupçonner, à savoir que le Novitchok était bel et bien connu des Occidentaux, et pour cause ! Lisez donc l'article de la SüddeutscheZeitung, que je vous traduis ci-dessous. (Source)



Les armes chimiques de Moscou

Des mensonges, du poison et des transfuges

Dans les années de détente qui ont suivi la chute du mur de Berlin, le BND (Bundes-Nachrichten-Dienst) a mis la main sur l'arme (chimique) baptisée Novichok, et cette découverte s’est avérée utile dans l'enquête en cours sur l'affaire Skripal.




Par Georg Mascolo et Holger Stark

En juillet 1990, alors que le mur de Berlin était tombé  (cf. novembre 1989, note du traducteur), que la réunification était imminente, prenait fin, pour les Allemands, l'un des chapitres les plus terribles de la guerre froide. Près de Clausen, dans le Palatinat, et sous la surveillance de forces spéciales lourdement armées, des soldats américains ont entrepris de récupérer 120 000 obus d'artillerie dans des conteneurs hermétiques. 437 tonnes de deux des armes chimiques parmi les plus dangereuses : le Sarin et le VX, ont été acheminées par le rail à Nordenham et chargées sur des navires américains.

"L'opération Lindwurm" était supposée libérer définitivement l'Allemagne de l'Ouest de ces armes de destruction massive. Le chancelier fédéral d'alors, Helmut Kohl, avait littéralement extorqué au gouvernement américain un retrait anticipé, alors que ce dernier n'était prévu que pour 1992.

Le BND s’est procuré le gaz innervant « Novitchok » dans les années 90.

C’est à cette époque qu’au cours d’une opération secrète, le service de renseignements allemand est parvenu à accéder à la dangereuse arme chimique, et ce grâce à un transfuge venu de Russie.

À peine quelques années plus tard (après ce qui avait été censé être le départ via les troupes américaines de tout le stock d’armes chimiques déposé en Allemagne, cf. le premier paragraphe, ndt), le gouvernement de Kohl se retrouvait, donc, de nouveau confronté à une décision concernant des armes chimiques. Cette fois,  il ne devait pas y avoir d'images spectaculaires à la télévision ; le secret a été plutôt bien gardé. À la Chancellerie, il s’agissait avant tout de traiter de questions d’ordre politique et de droit international. La question était de savoir si l'Allemagne pouvait permettre qu'un nouvel agent de guerre très dangereux soit introduit dans le pays : le fameux "Nowitschok", mot signifiant « nouveau venu » en russe.

Cette fois-ci, il ne s'agissait pas de tonnes, mais de milligrammes, pas d'une opération militaire, mais d'une opération de renseignement. Avec la disparition de l'Union Soviétique, on a vu grossir le nombre de ceux qui voulaient gagner de l'argent en livrant des informations sensibles voire désireux tout bonnement de changer de camp. Le Service de renseignement fédéral (BND) avait, depuis peu, trouvé une source de renseignements en la personne d’un  scientifique russe, et l’individu en question  proposait désormais de fournir (aux Allemands) un échantillon d'une nouvelle neurotoxine, à la condition que lui et sa famille soient autorisés à venir à l'Ouest. Il aurait agi pour des motifs purement éthiques.

Une nouvelle arme de guerre ? Aujourd'hui, le monde entier connaît le Nowitschok, lequel appartient principalement à un type d'armes chimiques dites binaires. Elles  peuvent être assemblées rapidement via l'utilisation de deux substances relativement inoffensives. C’est une variante de ce Nowitschok, dite A-234, qu’on a utilisée sous une forme très pure en mars de cette même année (2018) lors d'une attaque contre l’(ex-)agent double russe Sergeji Skripal et sa fille. En remontant plus en amont, au début des années 1990, des soupçons existaient bien, faisant craindre que l'Union Soviétique ait développé une nouvelle arme chimique encore plus toxique que n'importe quelle autre substance existante. Il y avait des spéculations, mais aucune confirmation.

À la fin de la guerre froide, Mikhaïl Gorbatchev a déclaré renoncer aux armes chimiques.

Tout au long de la guerre froide, la course aux armements chimiques s’est avérée tout aussi féroce que pour les armes nucléaires, les superpuissances tentant constamment de se surpasser : qu’est-ce qui pouvait tuer vite, tout en étant disponible en très faible concentration, qui peut pénétrer à travers un équipement de protection et un masque à gaz ? Déjà, en mai 1971, la direction du Kremlin avait donné l'ordre d’entamer des recherches sur une nouvelle catégorie d'armes chimiques dites de quatrième génération. En Union Soviétique, le nom de code du projet était "Foliant", un institut basé dans un district industriel de l'est de Moscou est censé avoir été le centre névralgique des recherches. Dans l'appareil militaire soviétique, la substance n’était connu que sous son acronyme : "GosNIIOKhT". Le courrier provenait d'une adresse factice : Boîte Postale M-5123.

Mais pouvait-on vraiment affirmer qu’il y eût en Russie (URSS !) des recherches en matière d’armes chimiques ? Le chef du parti communiste, Mikhaïl Gorbatchev, avait  promis, en 1987, que son pays se passerait de ces armes. La déclaration fut suivie d'une véritable opération de relations publiques, où l’on vit Gorbatchev convier des diplomates étrangers et des journalistes à visiter l'usine ultra-secrète d'armements chimiques de Shichany, dans le cadre d’une « journée portes ouvertes ». Les visiteurs furent guidés par le lieutenant-général Anatoliy Kunzevich, adjoint du commandant  des unités d'armes chimiques, et l’on put même examiner des modèles de grenades à main remplies de gaz. On était en pleine Glasnost. Mais à la suite des informations fournies par ce fameux informateur russe au BND, des questions urgentes se sont posées (au camp occidental) : Gorbatchev avait-il dit la vérité ? Ou alors, son successeur par intérim, le président Boris Eltsine, aura-t-il été trompé par ses propres militaires ? Et surtout, fallait-il craindre que d'autres – Syrie, Corée du Nord, voire des terroristes - se servent désormais des vastes arsenaux de la défunte Union Soviétique.

Ce fut une période de grandes perturbations et d'opérations risquées. Les agences de renseignement occidentales ont voulu profiter de la faiblesse de leur ancien adversaire pour recruter des informateurs et dérober des secrets. Le BND était aux premières loges. Les Allemands étaient très intéressés par les armes chimiques, mais fallait-il pour autant en faire entrer en Allemagne ? Des juristes, au sein du ministère de la Défense ainsi que de la Chancellerie, ont été mis sur l’affaire, l'Allemagne ayant signé, en  1954, les accords dits de Paris. L'une des considérations pour la fin de l'occupation alliée, à l'époque, était la renonciation aux armes de destruction massive. L'Allemagne est le pays inventeur du premier gaz toxique et a été le premier à en  user durant la Première Guerre mondiale. Et plus tard, ce pays a juré ne plus jamais rien avoir à faire avec ce truc du diable. Kohl avait promis que cela s'appliquerait également au pays après la réunification. Et voilà qu’on parle d’importer du Nowitschok en Allemagne ? Etait-on disposer à s’exposer au soupçon de vouloir se livrer à une reproduction clandestine de la substance en question ?

À la fin, on est parvenu à quelque chose relevant du  compromis. Le scientifique russe est arrivé en Allemagne, via l'Ukraine et l'Autriche, parvenant directement au siège du BND à Pullach, près de Munich. L'échantillon ne devait apparemment être acheminé que plus tard, dans les bagages de l’épouse du transfuge, soigneusement emballé pour que le poison ne puisse pas s'échapper. La Bundeswehr possédait un centre de recherche à Munster, en Basse-Saxe, sur un site où les Allemands avaient déjà testé des armes chimiques. Il s’agissait là d’un bien lourd héritage. C'est l'une des raisons pour lesquelles la chancellerie a décidé d’opter pour un pays neutre doté d'une expertise chimique pour analyser le contenu de l’échantillon. Le choix tomba sur la Suède. Certains des initiés de l'époque veulent se souvenir que la substance est parvenue en Suède via l'Allemagne. D'autres nient catégoriquement cela. Il est certain que le scientifique russe a été autorisé à venir à l'Ouest, où il vit avec sa famille depuis 1988, en tout cas, de temps à autre en Allemagne. La Bundeswehr l’a pris en charge pendant un certain temps.

La formule que les Suédois ont extraite de l’échantillon révéla au grand jour l'un des plus grands secrets de la défunte Union soviétique. Et au sein du gouvernement fédéral allemand fut discutée la question de savoir quoi faire de cette information. Un accord avait été adopté pour interdire toutes les armes chimiques dans le monde, que les Etats-Unis et l'Union Soviétique avaient signé peu avant la chute du Mur de Berlin, promettant de révéler largement leurs arsenaux. Mais Moscou (l’Union Soviétique !, ndt) avait gardé secrète une arme chimique telle que le Novichok. Tout comme le général soviétique Kunzewitsch avait menti lors de l’opération portes ouvertes. Plus tard, il sera soupçonné d'aider le régime syrien à bâtir son arsenal d'armes chimiques.

Les Allemands avaient maintenant des preuves solides que la Russie (L’Union Soviétique !) n’avait pas respecté pas les accords. Pendant ce temps, la suspicion était également devenue publique : le lanceur d’alertes Wil Mirsajanow, une sorte de chef du contre-espionnage au sein du sulfureux Institut de Moscou, a écrit dans plusieurs articles sur l'existence d'une nouvelle classe d'agents (chimiques) binaires. Il a été libéré, après avoir été temporairement détenu pour trahison, puis finalement acquitté. En 1995, Mirsajanov fut autorisé à émigrer aux États-Unis et y a même fait éditer un livre en 2008. Helmut Kohl prit la décision d’informer les plus proches alliés de l'OTAN de l’existence du Nowitschok et, par la suite, les Allemands mirent  en place, conjointement avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Canada et les Pays-Bas, un groupe de travail secret, censé organiser l’échange d’informations sur le Nowitschok.

Dans certains États-membres de l'OTAN, des quantités minuscules du poison ont été  secrètement produites pour mettre à jour les vêtements de protection ainsi qu’un traitement médical adéquat. Néanmoins, on s’est gardé de produire un acte d'accusation publique contre la Russie. Kohl voyait en Boris Yeltsin « un ami » : "nous ne voulions pas de grosses turbulences", se souvient un initié. On s’est contenté d’envoyer un émissaire à Moscou pour y délivrer un message simple : « nous sommes au courant pour le Nowitschok ; nous savons ce que vous faites. » Les Russes, quant à eux, du moins à en croire les sources américaines, n'auraient pas nié l’existence du produit. Mais ils se seraient contentés d’opérer des recherches sur les poisons, sans chercher à lancer de production des substances.

C'est cette longue histoire qui a permis aux Britanniques, après l'attaque contre Skripal, d'identifier rapidement l’agent toxique que lui et sa fille auraient ingéré. Salisbury n'est pas loin du centre de recherche britannique "Porton Down" – dont les  experts savaient ce que le BND et d'autres avaient appris sur le Nowitschok.

Au plus fort de l'affaire Skripal, lors de l'expulsion massive de diplomates russes des Etats-Unis et d'Europe, l'ambassadeur de Russie à Londres a produit ce démenti : "Nous n'avons pas produit ni stocké de Nowitschok". La Russie tentait d’adapter la vérité à sa propre sauce. Mais la vérité veut aussi que le Nowitschok ne soit plus un secret (pour quiconque !? ndt). C'est pourquoi la hasardeuse théorie britannique, selon laquelle le poison ne peut provenir que de la Russie, est audacieuse.

Après la tentative d'assassinat sur Skripal, certains des rares fonctionnaires qui se souviennent encore de l'opération allemande autour du Nowitschok ont ​​contacté leurs supérieurs, notamment au ministère de la Défense. Entre-temps, les dossiers les plus secrets ont été extraits des archives, et le gouvernement fédéral d'aujourd'hui a voulu savoir ce qu’il s’était passé autrefois. Parce que la confrontation entre la Russie et l'Occident sur le Nowitschok est partie pour durer. Pendant ce temps, le gouvernement britannique prétend que la Russie a "produit de petites quantités de Nowitschok" au cours de la dernière décennie, et que des spécialistes ont été formés pour utiliser de tels agents – sur des poignées de porte, par exemple. Skripal et sa fille auraient été empoisonnés par le biais d’une poignée de porte de leur logement.

Les manipulations autour du Nowitschok, à en croire les Britanniques, se poursuivent jusqu’à aujourd'hui.


Fin du texte



Commentaires :

Dois-je vous avouer que la traduction de ce papier fut bien pénible, à l'instar de celle d'un autre papier tiré d'un site "juif libéral" (cf. The Forward) que j'avais abondamment critiqué ?

Le fait est que j'ai été fort étonné que la référence journalistique qu'est censée être la Süddeutsche Zeitung puisse se livrer à de telles manipulations. On me dira qu'en France, on a bien Le Monde !!!!

Manipulations, dites-vous ?

Oui, je le dis, et je l'affirme.

Commençons par le style : visiblement, nos deux rédacteurs n'ont plus qu'une vague idée de la concordance des temps ! Ce qui fait qu'ils ont décidé de s'asseoir sur tout ce qui tient à la perspective : on a là des événements qui se déroulent avant, durant et après la chute du Mur de Berlin,et pourtant, sur la quasi-totalité du texte, nos rédacteurs ont opté pour le présent de l'indicatif, ce qui a rendu la traduction extrêmement pénible.

Et puis, il y a ce sous-titre :

             BND beschaffte Nervengift "Nowitschok" in den 90er Jahren

"Beschaffte", c'est le prétérit de "beschaffen", comme devrait le savoir n'importe quel collégien pratiquant l'allemand en LV6 !

Ce qui fait qu'on devrait traduire par "le BND s'est procuré, ou se procura", et pas par "se procure", d'autant plus évident que cela s'est produit dans les années 90.

Et pourtant, on a droit, tout au long du texte, à des formules comme celles-ci, se rapportant à la même époque que ci-dessus :
Damals aber, in den frühen 90er Jahren, ist es erst einmal ein Verdacht... Es gibt Behauptungen, aber keine Belege... Die Supermächte versuchen ständig, sich zu übertrumpfen... Bereits im Mai 1971 hatte die Kreml-Führung den Auftrag erteilt... In der Sowjetunion heißt der Code-Name für das Projekt "Foliant"...
Où l'on mélange allègrement le présent de l'indicatif (en rouge) avec le prétérit (imparfait/passé simple : en bleu).

Pour ma part, j'ai opté pour le passé s'agissant des faits se produisant lors de la chute du mur de Berlin et peu après, et pour le présent de l'indicatif pour ce qui s'est produit de nos jours, soit autour de l'affaire Skripal.

Mais il y a plus : les auteurs de l'article n'ont visiblement pas su identifier ce qui relevait de l'Union Soviétique et ce qui relevait de la Russie !

Lisez, par exemple, ceci :
Aber kann es wirklich sein, dass Russland für den Chemie-Krieg forscht? KP-Chef Michail Gorbatschow hat 1987 versprochen...
1987, on est encore sous l'Union Soviétique, et pourtant l'article n'hésite pas à se demander si la Russie en est encore à faire des recherches sur les armes chimiques, etc.

Pour mémoire, voici la liste des pays membres de la fameuse Union des Républiques Socialistes Soviétiques : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Estonie, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Lettonie,  Lituanie, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan,  Ukraine.

Il en ressort que la référence à la seule Russie, s'agissant de l'héritage de l'URSS, est tout bonnement malveillante, voire imbécile ! 

Par parenthèse, l'allemand n'est pas ma langue maternelle, pas plus que le français ou l'anglais, d'ailleurs. Je suis, par conséquent, d'autant plus estomaqué de voir des gens dont le métier est de manier la langue, leur langue (!), prendre autant de libertés avec les règles de syntaxe et de sémantique les plus élémentaires. C'est à se demander ce qu'on peut bien apprendre dans les écoles de journalisme !?!?

Mais il y plus grave que la forme : il y a le fond.

Prenons le résumé (on dit encore 'chapeau') introduisant l'article (traduction) : 
Dans les années de détente qui ont suivi la chute du mur de Berlin, le BND (Bundesnachrichtendienst) a mis la main sur l'arme (chimique) baptisée Novichok, et cette découverte s’est avérée utile dans l'enquête en cours sur l'affaire Skripal.
Problème : on a là un véritable scoop journalistique (allez donc comprendre pourquoi la presse internationale ne l'a pas relevé ????): le Novitchok était connu des Occidentaux, et ce, peu après la chute du mur de Berlin ! Et voyez comment nos deux journalistes allemands tentent d'emballer leur affaire : "la découverte se serait avérée utile dans l'enquête sur l'affaire Skripal...", alors même qu'il s'agit de toute autre chose : Mme May a menti, et avec elle, l'ensemble des dirigeants occidentaux, qui ont tenté de manipuler l'opinion publique internationale en désignant la seule Russie à propos d'une substance née sous l'ère Soviétique, et par ailleurs, connue des Occidentaux grâce à un transfuge !

Mais le comble, c'est de voir l'article se conclure sur les allégations britanniques, dont nous savons désormais qu'elles ne sont qu'un tissu d'inepties :
Pendant ce temps, le gouvernement britannique prétend que la Russie a "produit de petites quantités de Nowitschok" au cours de la dernière décennie, et que des spécialistes ont été formés pour utiliser de tels agents – sur des poignées de porte, par exemple. Skripal et sa fille auraient été empoisonnés par le biais d’une poignée de porte de leur logement.
Les manipulations autour du Nowitschok, à en croire les Britanniques, se poursuivent jusqu’à aujourd'hui.
En clair, ils tiennent un scoop, qu'ils s'appliquent eux-mêmes à édulcorer, par pure lâcheté ou incompétence !

Et comment ne pas se rouler par terre de rire en découvrant cette "analyse" de nos deux "experts" allemands :
Wahr ist aber auch: Nowitschok ist schon lange kein Geheimnis mehr. Deshalb ist die von den Briten bemühte These, dass das Gift nur aus Russland kommen könne, gewagt.
Mais la vérité veut aussi que le Nowitschok ne soit plus un secret (pour quiconque ou pour personne !?). C'est pourquoi la hasardeuse théorie britannique, selon laquelle le poison ne peut provenir que de la Russie, est audacieuse.
Audacieuse !? Ils osent parler d'audace !? Tout en qualifiant la théorie de hasardeuse, pour ne pas dire "poussive" (bemüht = mit Mühe : avec peine, voire tirée par les cheveux)... Vous avez compris que nos deux compères étaient passés maîtres dans l'art de la contorsion, s'offrant le luxe de dire une chose et son contraire dans la même phrase ou presque ! Le fait est que la thèse ressassée par Mme May n'est pas audacieuse, mais tout bonnement affligeante et relève de l'escroquerie la plus pure, dès lors que le Novitchok (et ils le reconnaissent eux-mêmes dans la phrase d'avant !!!) était connu de tous ou presque !

On résume ? Ainsi que j'ai pu l'affirmer dans un 'post' précédent sur ce blog, si les Britanniques ont pu identifier le Novitchok si vite, c'est tout bonnement parce qu'ils en avaient des échantillons. Et s'ils en avaient des échantillons, c'est qu'ils pouvaient le produire...

Maintenant, nous savons...

Deux ou trois choses qu'on apprend en première année de Fac (de Sciences), voire au lycée !