samedi 29 avril 2017

France. Présidentielle 2017. Lettre ouverte aux étudiants de 'Science Po'. §3

Au mois de mars de chaque année, en France métropolitaine en tout cas - et à une autre date dans les départements et territoires de l'Outre-mer - une semaine de la presse est organisée dans tous les établissements scolaires intéressés. 

Citation :

Les établissements scolaires reçoivent gratuitement les titres de presse mis à disposition par les éditeurs de presse partenaires. Les journalistes se déplacent bénévolement pour participer aux conférences et aux tables rondes organisées dans les établissements scolaires.
(...) 
Pendant la Semaine de la presse et des médias dans l’École®, les établissements scolaires et les médias partenaires seront invités à organiser des portes ouvertes afin d’associer les familles plus largement à cette opération. Il s’agit ainsi de favoriser la continuité pédagogique dans et hors l’école, tout en valorisant les productions des jeunes auprès des adultes et en encourageant le dialogue intergénérationnel. (Source)

Pour ce que j'ai pu en voir sur le terrain, en collège et lycée, les élèves sont souvent invités à réaliser un journal éphémère, sous l'encadrement de professionnels censés les initier à certaines techniques de fabrication propres à la presse sur papier.

Et moi de m'étonner de voir qu'en France, l'Éducation Nationale néglige à ce point les disciplines liées à la conception et à la publication assistée(s) par ordinateur, domaines impliquant nécessairement la dactylographie, la maîtrise des logiciels de bureautique, de retouche d'images et de numérisation, ainsi que la publication assistée par ordinateur, ce dernier étant devenu un outil incontournable dès qu'il s'agit de créer un médium ou outil de communication quelconque.

Par parenthèse, j'invite ceux et celles que la chose intéresse à s'installer, un jour, dans un cybercafé, et d'y observer, par exemple, des étudiants anglosaxons occupés à saisir du texte sur un clavier...

Pourquoi ne pas le dire ? En la matière, les écoliers, lycéens et étudiants français sont des analphabètes ! Mais les plus impressionnants de tous, ce sont encore les jeunes Asiatiques, capables, sur un vulgaire clavier "Azerty" ou "Qwerty", de générer des textes en alphabet latin, voire dans leur langue originelle (japonais, coréen, chinois), l'écriture japonaise réalisant le tour de force de faire appel à au moins trois systèmes graphiques (hiragana, katakana, kanji) que ces véritables génies du clavier affichent sur l'écran d'un ordinateur en tapant à la vitesse de l'éclair !

J'ai beau être un très bon dactylographe, capable de saisir une conférence à la volée, j'avoue me sentir toujours un peu ridicule face à nos amis asiatiques.

Où je veux en venir ?

Sur l'analphabétisme dactylographique des "petits Français" et leur médiocre maîtrise des outils de la publication assistée par ordinateur.

Question : quid de la formation à la bureautique et à la P.A.O. chez nos fort(e)s en thèmes de 'Science Po' ?

Le fait est que notre sémillant "Kennedy français" est, ça tombe sous le sens, forcément entouré et assisté par plein de 'fort(e)s en thème sortis de 'Science Po'.

On parie ?

J'ai déjà eu l'occasion de vilipender le libretto contenant le programme présidentiel d'Emmanuel Macron. L'occasion m'est offerte d'y remettre une couche. Je lui avais accordé quelle note déjà ? Un sur dix ? C'est ça : 1/10 !

Le fait est que le produit fini est vraiment nul et ne donne pas du tout envie de consulter le programme. Mais peut-être est-ce fait exprès, histoire d'éviter que les gens ne cherchent à examiner les choses plus en détail. Va savoir !

Je reproduis, ci-dessous, un extrait du document signé Macron, et ma propre révision (avec justification du texte) plus bas.  



Et dire que, justifier un texte (l'aligner parfaitement des deux côtés), ça se fait en un clic de souris !

Entre nous, à qui Emmanuel Macron va-t-il jouer le grand air de la modernité et de la maîtrise des nouvelles technologies, quand on voit qu'il n'est même pas capable de superviser la conception d'un petit fascicule de rien du tout ?

Et comme, en périodes électorales, les gens ont tendance à dire à peu près tout et n'importe quoi, j'invite tout le monde à une petite confrontation entre le travail réalisé, par les concepteurs de deux plaquettes publicitaires : à gauche l'équipe Macron, à droite (cela va sans dire !), l'équipe Le Pen.














Avant d'aborder le fond des programmes, il me semble indispensable d'examiner leur forme, la qualité de la présentation, de même que, lors de concours du type "meilleur cuisinier" ou "meilleur pâtissier", le dressage et la présentation s'avèrent souvent au moins aussi importants que le test gustatif final ; en tout cas, si la chose est trop mal présentée, les examinateurs ne cherchent même pas à la goûter !

Et c'est là que j'aurais aimé voir des jeunes prétendant à exercer des fonctions politiques éminentes dans le futur, par exemple des étudiants de Science Po, nous livrer un avis, le plus objectif possible, sur les programmes des deux candidats au second tour de cette présidentielle.

By the way, soit dit en passant, avez-vous remarqué à quel point, à la télévision, par exemple, malgré la montagne d'émissions spéciales consacrées à cette présidentielle, personne, à ce jour, n'a osé venir devant les téléspectateurs, pour décortiquer devant eux les programmes, forme et fond, ainsi que je m'applique à le faire sur ce modeste blog ?

Je rappelle, notamment, qu'il m'a fallu consacrer près d'une heure à la numérotation de l'ensemble des articles du programme de notre "Kennedy français", ce qui fut loin d'être une sinécure !

Le fait est que les divers intervieweurs peuvent sans mal interpeller Marine Le Pen sur la proposition numéro 'N', ou numéro 'Z', dès lors qu'elles sont, toutes, numérotées, alors même que l'exercice, avec Macron, est tout bonnement impossible !

En ce qui concerne le fond, à savoir le contenu même des programmes, là encore, j'ai pour habitude de considérer qu'un bon candidat se doit de hiérarchiser les problèmes, en évoquant, d'abord la structure, à savoir comment il conçoit l'organisation de l'État (cf. quel Etat = quelles institutions ?), avant d'aborder des considérations conjoncturelles, sur la manière d'orienter telle ou telle intervention sur le terrain : la santé, la sécurité, l'école, etc.

Et, sur ce plan-là aussi, y a-t-il une seule personne, en France, pour oser prétendre que le programme de Macron soit plus limpide, mieux élaboré que celui de Marine Le Pen ? Et n'est-il pas évident que celle des deux candidats qui s'est efforcée de répondre à cette série de questions : d'abord 1) quel Etat ? ensuite 2) pour quoi faire ? c'est précisément Marine Le Pen, ce qui veut dire qu'indépendamment de ce qu'on pense de sa vision de la politique, objectivement parlant, elle a la présentation des choses de loin la plus méthodique et la mieux construite !

Ce qui précède me semble on ne peut plus objectif, non ?

Et que ceux et celles qui se croient capables de mieux formuler les choses essaient, donc, de me prendre en défaut en livrant une analyse plus pertinente que la mienne.

Chiche ! 

Tiens, juste pour rire : voici quelques propositions assez baroques de notre "Kennedy français", que j'ai mises en exergue...




Programme Macron :


§42 : interdiction de l'usage des téléphones portables dans l'enceinte des écoles et des collèges (vous êtes sûrs que Macron n'est pas candidat au poste de principal de collège ?)

§46 : accompagnement des élèves après l'école ; études dirigées après la classe, grâce à des bénévoles... (parce que le quasi-sûr-futur-président va aussi gérer les assocs ?) 

§51 : ouverture des bibliothèques (nationales, municipales, privées ???) en soirée... (donc, aussi maire ? Mais de quelle ville ?)

§54 : Non extension de l'interdiction du voile à l'université.  (No comment !)

J'ai aussi repéré un article prévoyant d'accorder à la police de proximité la capacité d'interdire à des individus peu recommandables l'accès à certains quartiers et zones résidentielles...

Entre nous, blague à part : vous êtes sûr(e)s qu'Emmanuel Macron a bien préparé cette élection présidentielle ? Ou pense-t-il, depuis le début, qu'il lui suffirait de se qualifier pour le second tour, face à Marine Le Pen, pour se faire élire dans un fauteuil ?


vendredi 28 avril 2017

France. Présidentielle 2017. Lettre ouverte aux étudiants de 'Science Po'. §2

Mais pourquoi sont-ils donc si nuls ?

Voilà une question qui me taraude depuis belle lurette, notamment en périodes électorales.

Prenons cet illustre journaliste de télévision, qui présente le journal de 20 heures de la principale chaîne publique française, interrogeant Emmanuel Macron il y a quelques jours (25 avril 2017).

Question sur fond de panneau avec quatre visages de personnalités politiques françaises, et cette question du journaliste à Macron :

- Si je vous dis qu'un des quatre serait votre premier ministre en cas de victoire ?


Et là, j'ai pensé : "En cas de victoire, mais de quelle victoire : à la présidentielle ou aux législatives ?", mais j'avoue ne pas avoir attendu/entendu la réponse de Macron puisque j'ai "zappé" immédiatement, tout en pensant : "Pauvre crétin de journaliste !".

Bien évidemment, les forts en thèmes de 'Science Po' savent parfaitement, contrairement à bon nombre de journaleux, voire de politocrates, que la France ne disposera véritablement d'un gouvernement qu'au lendemain des législatives, si, d'aventure, une majorité claire s'installe à l'Assemblée Nationale. C'est précisément ce qui a conduit à l'invention de ce que j'appelle un oxymore : le concept de "majorité présidentielle".

Le fait est que, sans une majorité compatible avec son programme, le/la prochain(e) président(e) français(e) risque fort d'entrer en cohabitation, quelques semaines à peine après son intronisation.

La question du journaliste était, donc, parfaitement inepte !

Lui, je suis à peu près certain qu'il est passé par Science Po' : le sémillant Alain Duhamel, membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques.

Et le voilà qui se fend d'un commentaire tout à fait définitif : "Marine Le Pen progresse, mais ce n'est pas une victoire !". 

Et là, on a envie de lui crier : "Bravo monsieur Duhamel pour votre appétence pour les truismes, puisque Le Pen est arrivée deuxième et que personne n'a prétendu qu'elle ait été en quoi que ce soit victorieuse !"  


En fait, notre politocrate a fait encore plus fort dans le ridicule, puisqu'il est allé jusqu'à considérer que Le Pen avait en fait essuyé une certaine défaite, puisqu'elle aurait dû approcher les 30 % au premier tour (dixit les sondages, il y a un an) et qu'au final, elle se retrouve à 20 %, donc, elle a perdu des points !

Vous avez compris que notre politocrate comparait des choses absolument incomparables, à savoir des spéculations sondagières, d'une part, avec les résultats effectifs d'une élection, d'autre part ?

Alain Duhamel, ou l'art d'enfoncer des portes ouvertes !

Mais je voulais attirer l'attention des forts en thème de Science Po' sur une question précise, du niveau d'un cours d'ECJS au collège.

Prenons les programmes des deux candidats restés en lice pour le second tour de la présidentielle. L'exercice consiste à rechercher, pour chaque candidat, LA proposition phare dans chacune des rubriques suivantes, placées dans un ordre hiérarchique décroissant (non pas en termes d'importance mais d'un point de vue séquentiel : une chose d'abord, puis l'autre...) :

- quel État ? 
- pour quoi faire ?

Cela pourrait être présenté sous la forme d'un tableau :


Pour ma part, je pense y être parvenu après lecture du programme de Marine Le Pen (cf. Art. 5) ; mais j'avoue avoir eu plus de mal avec Emmanuel Macron !!!

Programme de Marine Le Pen (extrait)


Question : face à la volonté de Marine Le Pen d'instaurer une véritable démocratie directe, sur le modèle helvétique, avec son projet de "référendum d'initiative populaire", je ne trouve aucune proposition majeure de Macron sur le plan institutionnel.

Je me trompe peut-être, et auquel cas, j'entends bien que d'aucuns m'apportent la contradiction !



samedi 22 avril 2017

France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §12/12

Mûre pour le job : Marine Le Pen

Que dire de la campagne présidentielle de Marine Le Pen ?

Il me semble avoir déjà écrit moult commentaires à ce propos ; en fait, non, pas vraiment, puisque la longue série que je lui ai consacrée portait plutôt sur une analyse concernant le fameux et soi-disant "plafond de verre" qui entraverait la progression de Le Pen et de son parti vers les sommets du pouvoir.

Venons-en à la campagne proprement dite de la candidate.

'Mûre pour le job' ai-je affiché d'emblée. Le fait est qu'elle a livré une bonne campagne, même si, expliquais-je récemment, j'avais comme des impressions de grains de sable dans la machine.

Alors, cette campagne ?

C'est tout simple : ce fut, et de loin, la meilleure de tous les candidats, même si elle ne m'a pas fait oublier la formidable impression laissée par Ségolène Royal en 2007. Mais il faut reconnaître que, dans l'art de soulever les foules et susciter de la ferveur parmi ses aficionados, Royal a fait fort, il y a dix ans !

La forme 

Pour comprendre les efforts fournis par Marine Le Pen et ses équipes, il suffit de se rappeler quelle fut leur production en 2012.

2012
2017, arthaud, asselineau, cheminade, élection, fillon, france, hamon, lassalle, le pen, macron, mélechon, poutou, présidentielle



Un pâté de propositions non numérotées, un texte tantôt justifié, tantôt non... La mise en page n'était pas désagréable, mais on pouvait nettement mieux faire !

2017

Alors, là !!!




 
Le moins qu'on puisse dire est que Marine Le Pen et ses équipes ont fait du bon boulot ! Et c'est là que j'inviterais volontiers tous ses adversaires, ainsi que l'ensemble des groupes politiques de ce pays, à s'inspirer du travail accompli ici : pour ma part, je n'ai eu aucun mal à consulter l'ensemble des 144 propositions de la candidate, tant la mise en page est superbe : aération du texte, justification, et, en même temps, une grande sobriété dans la présentation...

De quoi ringardiser cruellement tous les autres, à commencer par le "faux jeune" Emmanuel Macron !

Note de présentation : comme au patinage artistique ou en gymnastique, j'estime que ça vaut un 10 !


Le fond

L'intellectuel que je suis attend d'un programme présidentiel une réponse à deux séries de questions :

1. Quel État ?
2. Pour quoi faire ?

Le fait est que Marine Le Pen est LA SEULE de tous les candidats à avoir clairement répondu à ces deux séries de questions : d'abord la structure, ensuite la conjoncture.

Dès le Titre I : Une France libre, nous avons l'essentiel, présenté dans les articles 2 à 6.

C'est comme lorsque vous affichez les résultats d'un moteur de recherche : on commence toujours par consulter la première page, puis la deuxième, etc.  

Du coup, cette fois-ci, contrairement au "bug" de 2012, la proposition la plus importante, de mon point de vue, n'a pas du tout été escamotée en pages intérieures :

Article 5 : référendum d'initiative populaire...

Précisément, Marine Le Pen se trouve être LA SEULE des candidats à avoir prévu un plan B, dans l'hypothèse où les législatives accoucheraient d'une majorité parlementaire hostile.

Grâce au référendum d'initiative populaire, la présidente (même en cas de cohabitation) aura la possibilité, avec le soutien de ses troupes, de contrer toute loi discutable.

Imaginons que François Mitterrand ait eu la clairvoyance de Marine Le Pen face à un Chirac obnubilé par l'idée de privatiser la première chaîne de télévision française. Il est certain qu'un référendum d'initiative populaire aurait, à l'époque, ruiné les projets de Chirac et de son ministre de la Culture, François Léotard.

Une arme de dissuasion massive que ce référendum d'initiative populaire ; rien à voir avec les usines à gaz de Mélenchon ("je convoque une assemblée constituante") ou de Benoît Hamon (le 49-3 citoyen).

Cela dit, ne soyons pas dupes ! Il va quand même se trouver des gens pour affirmer que Le Pen reste une menace pour nos libertés...

On parie !?

Et quand on lit le programme dans le détail, on tombe sur des choses tout à fait intéressantes :



Verdict : compte tenu du parcours accompli par Marine Le Pen, moi qui suis, dans les faits, un adversaire idéologique du Front National, n'en estime pas moins que la question n'est pas de savoir si elle sera présidente, un jour, mais quand, lorsqu'on voit l'exceptionnelle médiocrité de ses adversaires et de leur bilan depuis bientôt 60 ans de bonapartisme gaulliste ou socialo-autocratique !

Cela dit, compte tenu de la conjoncture plus que foireuse dans laquelle se trouve la France, je ne suis pas certain qu'il soit judicieux, pour Le Pen, d'hériter, maintenant, d'un pays aussi dévasté par l'incompétence d'au moins deux hommes : Sarkozy et Hollande !

Autant dire que le terrain (l'Elysée) est terriblement miné !

En clair, j'estime qu'un bon résultat au premier tour de la présidentielle, avec un score proche de... voire supérieur à... 30 % (mais si ! mais si !) serait déjà un extraordinaire exploit de la part de la présidente du Front National.

Cela devrait servir de tremplin pour la présidentielle de 2022.

En attendant, Sarkozy-Fillon, d'une part, Hollande-Ayrault-Valls-LeDrian, de l'autre, ont mis la France dans un merdier tel (cf. les barbouzes que la France soutient en Syrie sont les mêmes qui trucident des soldats français au Sahel !) que c'est à eux, et à eux seuls qu'il incombe, maintenant, de tenter de sauver les meubles !

Alors, Macron veut être président ? Pourquoi pas ? On verra bien s'il montre qu'il a des c... face à Poutine, à Bachar al-Assad ou au front Al-Nusra ! 


France. Présidentielle 2017. Carnet de notes §11/12

Quatre candidats au poste de super-premier-ministre

4. Benoît Hamon

Le candidat socialiste-frondeur n'a pas livré une mauvaise campagne présidentielle ; loin de là ! Son discours de Paris-Bercy fut même un des plus étonnants par sa densité et l'articulation des propositions, sans qu'à aucun moment on n'ait l'impression que le tribun  - car Hamon est un vrai tribun ! - consultait ses notes !

Son problème, à Hamon, remonte à loin : la trahison, par François Mitterrand, des idéaux de la Gauche, et la conversion du même Mitterrand à cette même dogmatique bonapartiste qu'il aura vilipendée si férocement quand elle était incarnée par d'autre(s) [= Un Autre : C. d. G. !].

Le problème de Benoît Hamon est celui de toute la Gauche française, des Trotskystes aux Radicaux de Gauche, à savoir leur incapacité ontologique à rompre avec la Cinquième République en inventant un nouveau logiciel qui ne procède pas du cerveau embrumé d'un général de brigade né au XIXème siècle.

Tout le reste n'est que blablabli-blablabla !

Mais commençons par le commencement : la forme.

Memento : 1981 !

Le programme (imprimé) de Benoît Hamon ressemble furieusement à celui d'Emmanuel Macron ; on dirait qu'ils ont été saisis sur la même machine à écrire (Remington portative)  et mis en page par des élèves de Troisième au cours d'un stage en entreprise.












Même mise en page "planplan" que chez Macron, avec une grande photo sur une page, et un pâté de propositions sur une autre. Là encore, même absence de numérotation des articles. La même bouillie indigeste ! C'est à se demander si les deux programmes n'ont pas été traités par la même classe de collégiens dans le cadre de la semaine de la presse !

Et que dire, une fois encore, de cette inélégance dans la présentation !!!

Là encore, il m'a suffi d'une petite dizaine de minutes pour donner une idée de ce qu'il aurait été possible de faire faire à un collégien sachant se servir d'un logiciel de traitement de texte.

Original Hamon 



Nouvelle mouture, avec justification du texte (réalisée en une dizaine de minutes par mes soins) :
Même note de présentation que pour Macron : 1/10 !


Venons-en au fond :



 







Entre nous, présenter un pâté de propositions aussi informe suggère fortement que l'on ne souhaite pas être lu, ce qui en dit long sur les motivations des un(e)s et des autres, soit quasiment tous les candidats sauf UN(E) ! 

Contrairement à Macron, qui s'accroche désespérément à son "nous", Hamon a opté pour le tango : un pas en avant, deux pas en arrière, ou l'inverse ! 

Ce qui fait qu'il jongle sans arrêt entre le "nous" et le "je"... 

Sur le plan institutionnel, Hamon nous refait le coup de l'usine à gaz, chère à Ségolène Royal (cf. article 73 des Cent propositions de la candidate en 2007), mais chère également à Jean-Luc Mélenchon, avec son "assemblée constituante" :


Article 29 : mise en place du 49-3 citoyen...

Voilà un candidat bien indécis, qui donne l'impression de marcher à côté de ses pompes, et dont j'avais déjà relevé, lors du premier débat, à cinq, qu'il n'était qu'un frondeur par intermittence (cf. son obsession pour régler son sort à Bachar al-Assad) : cet amour de la guerre coloniale si cher aux socialistes !

Pour le reste, le programme est celui d'un candidat au poste de super-premier-ministre. Rien de nouveau sous le soleil !

Verdict : Un jour viendra, sans doute, où les socialistes français et la Gauche française, en général, comprendront qu' un éventuel "Bad Godesberg" français devrait nécessairement impliquer le renouvellement complet du logiciel politique de l'ensemble des Gauches, en virant l'ancien modèle inventé par et pour De Gaulle et entretenu, depuis, par de bien piètres épigones du Général, lesquels se voient, depuis 60 ans, condamnés à voler d'échec en échec, à l'instar de ce qui arrive, aujourd'hui, à François Hollande.

La fronde, cher Benoît Hamon, ce n'est pas contre François Hollande qu'il faut la mener, mais contre cette culture politique archi-ringarde qui fait de la France le seul pays de l'Union Européenne à avoir un système constitutionnel proche de celui du Zimbabwe ou de l'Ouzbekistan !

Entre nous, Hamon président ? Pour quoi faire ?