lundi 16 août 2010

Pharisienne et fière de l'être

16 août 2010 : un couple est lapidé en Afghanistan pour moeurs non conformes à la législation islamique, le tout dans l'indifférence absolue du microcosme politico-médiatique occidental.

16 août 2010, déclaration sur France Infos, de Mme Elisabeth Badinter, qui, une fois n'est pas coutume - il faut dire qu'elle n'a pas de bouquin à vendre, ce qui est exceptionnel ! - envahit les médias pour nous livrer une de ces professions de foi dont elle s'est fait une spécialiste.

Elisabeth Badinter dixit :

(...) Pour ma part, je me sens très coupable de ne pas réagir à chaque fois que des soldats ou des colons israéliens tuent des femmes et des enfants en Palestine et détruisent des habitations ou dévastent des propriétés agricoles. (...) On ne peut pas laisser passer une chose pareille sans manifester notre profond dégoût devant ce qui se passe en Palestine occupée.

Fin de citation

Pour avoir voulu manifester leur profond dégoût devant ce qui se passe depuis trop longtemps en Palestine sous occupation israélienne, des militants pacifistes se sont fait, tout récemment, canarder sauvagement, dans les eaux internationales, par des commandos israéliens.

Il faut croire que c'est cela qui a dû inciter notre grande philologue à sortir de son hibernation pour manifester son soutien au peuple palestinien, un beau geste qui l'honore.

Non, mais attendez, on me signale que je n'ai apparemment rien compris, que Mme Badinter n'a jamais prononcé les mots que je lui attribue. En fait, Mme Badinter ne parlait pas des souffrances du peuple palestinien, dont elle n'a rien à fiche, mais du sort d'une femme, accusée d'avoir commis un adultère assorti d'une complicité de meurtre sur la personne de son mari.

En fait, elle a voulu dire ceci : "Pour ma part, je me sens très coupable de ne pas réagir à chaque fois que les tribunaux iraniens condamnent des gens à la lapidation... On ne peut pas laisser passer une chose pareille sans manifester notre profond dégoût devant ce qui se passe en Iran." (sic)

Ouf, la vérité est rétablie, Elisabeth Badinter n'est pas folle ! Non mais quelle idée que d'imaginer que le sort des Palestinien(ne)s, qui meurent tous les jours sous les balles, les obus ou les conséquences du blocus, ait pu le moins du monde intéresser notre illustre pharisienne !



Cf. Évangile selon Luc VI, 41.

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. »


Pense - bête : penser à offrir à Mme Badinter un exemplaire des Évangiles et/ou (d'un résumé !) du Tipitaka (Palikanon) !