dimanche 19 septembre 2010

Delirium tremens



Bernard-Henri Lévy est ce philologue (amoureux du discours ou phraséologue, contrairement aux Diderot, Darwin, Blaise Pascal et autres Alexander von Humboldt, Ibn Battuta, etc., qui, eux, sont d'authentiques philosophes, en clair, des hommes de science.) que les plus lointaines galaxies nous envient, tant il est brillant, pétillant d'esprit et d'à propos.

Mais aussi brillant soit-il, notre homme est parfois sujet à de bien étranges crises de ce qui pourrait ressembler à du delirium tremens, c'est en tout cas ce que je ressens parfois à la lecture de certains de ses blocs-notes. Et, comme par hasard, il y est de nouveau question d'Israël.

Cette fois-ci, la cible s'appelle Jimmy Carter, dont on n'hésite pas à nous annoncer la triste fin ! Ce papier est tellement délirant que j'ai presque renoncé à le commenter.


Ainsi s'exprimait Bernard-Henri Lévy dans Le Point du 24 avril 2008, numéro 1858.

Et c'est là qu'on en reste bouche bée, en voyant ce que notre philologue ose reprocher à Jimmy Carter :

(...) La vérité est que, voudrait-on déconsidérer l'autre bord, voudrait-on achever d'humilier et ridiculier le seul haut dirigeant palestinien - Mahmoud Abbas - qui continue, au péril de sa vie, de croire en la solution des deux Etats, voudrait-on, en un mot, ruiner les derniers rêves des hommes et femmes de bonne volonté qui croient encore en la paix, que l'on ne s'y prendrait pas autrement. (...) Alors qu'est-il arrivé à l'ancien prix Nobel de la paix ?"

Entre nous, je crois que Jimmy Carter, en homme de paix véritable, qu'on revoit encore tenant les mains jointes de Sadat et Begin, a rapidement compris à quel point il avait été roulé dans la farine par les Israéliens, compte tenu du peu de progrès de la situation de la Palestine depuis ces premiers pourparlers, quand on voit qu'aujourd'hui encore, les "pourparlers de paix" (sic) ont à peine repris que la puissance occupante parle déjà de mettre fin au fameux "moratoire sur la construction de colonies" sur les terres palestiniennes, histoire de bien humilier Mahmoud Abbas.

Et où il se confirme que, décidément, Bernard-Henri Lévy devrait se contenter d'écrire des essais de philologie, au lieu de se prendre pour l'analyste géo-politique qu'il n'est visiblement pas, voilà que notre bon Jimmy Carter est encore venu s'illustrer dans un registre dans lequel il excelle depuis quelque temps déjà : les bons offices. Et comme preuve que l'homme ne manque ni de talent, ni de charisme, cette fois, c'est le régime nord-coréen qui a dû mettre le genou à terre !



Triste fin pour Jimmy Carter ? Mort de rire !

Plus sérieusement, en voilà un - Jimmy Carter - qui ferait un excellent chef de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, non ? À moins qu'il ne soit touché par la limite d'âge...



P. S. Quant on voit tout l'activisme qu'ils sont capables de déployer dans leur soutien sans faille à la droite israélienne, on se demande toujours ce que des gens comme Bernard-Henri Lévy, Alexandre Adler et quelques autres attendent pour réaliser leur "alya" !