mercredi 17 novembre 2010

Deus ex machina!



Dans notre rubrique : "Rions un peu !"

Sous-rubrique : "Les paroles s'envolent, les écrits restent."

Souvenez-vous : en septembre 2010, l'Express nous offrait une Une définitive : Sarkozy-Fillon, la fin... C'est qu'ils semblaient bien renseignés, les bougres !



lexpress.fr du  9 septembre 2010


Officiellement, rien n'est décidé. Mais c'est désormais une question d'autorité présidentielle: le chef de l'Etat n'a guère d'autre choix que de se séparer de son Premier ministre. Aux tensions personnelles s'ajoutent - de plus en plus ouvertement - des divergences politiques. (...)

Le président ne comprend pas. Ou plutôt, il comprend trop bien. La droite se braque, les ministres craquent, les ex taclent. Il ne décolère pas contre Bernard Kouchner et Hervé Morin. Se montre volontiers sévère à l'égard de deux anciens chefs de gouvernement, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, auxquels il reproche un manque de loyauté. (...)

Et l'actuel Premier ministre n'est jamais le dernier à être criblé de flèches présidentielles. Pas courageux, n'endossant rien, toujours aux abonnés absents: n'en jetez plus. En ce retour de vacances, tout l'énerve chez François Fillon. Même certains de ses arbitrages pour le budget de 2011, sur le logement étudiant ou l'allocation handicapés, qu'il retoque en maudissant l'absence de savoir-faire de son chef de gouvernement. (...)

Le casting pour remplacer Fillon

Michèle Alliot-Marie

Avantages Son expérience des portefeuilles régaliens (Défense, Intérieur, Justice) lui apporte une connaissance des rouages de l'Etat confortable pour un prési-dent en campagne. Son ancrage gaulliste rassurerait la base de Nicolas Sarkozy et réduirait l'audience de Dominique de Villepin. Face à l'ascension de Martine Aubry, le chef de l'Etat peut vouloir jouer la carte femme.

Inconvénients A 64 ans, la garde des Sceaux n'incarne ni la rupture ni la modernité, dont le chef de l'Etat aurait voulu être le symbole. Le président ne l'a jamais aimée.

Et aussi...

Brice Hortefeux Sa fidélité au président est sans faille. Si Nicolas Sarkozy veut s'élever au-dessus des dossiers sécuritaires, le ministre de l'Intérieur a le profil idéal.

Bruno Le Maire S'il est brillant et fin connaisseur de l'Etat, le ministre de l'Agriculture manque encore un peu d'épaisseur politique. (...)

Depuis l'entrée en scène du duo, les périodes harmonieuses auront été rares. La communication passe parfois si mal que Nicolas Sarkozy ne veut plus parler à son Premier ministre. (...)

Mais le chef de l'Etat ne veut pas entendre parler d'un mini-remaniement. Au-delà des manifestations du 4 septembre sur la sécurité - qui ont l'avantage, à ses yeux, de pointer les divisions de la gauche sur un sujet régalien - au-delà de la journée d'action du 7, le président mise sur la réforme des retraites pour éclairer différemment l'ensemble de son quinquennat, et sur le nouveau gouvernement de novembre pour chasser les miasmes du moment. Ses amis sont frappés de constater à quel point sa réflexion sur 2012 a progressé pendant la trêve estivale. Les idées à défendre face à Martine Aubry, la stratégie à adopter face à Dominique Strauss-Kahn : il a désormais ébauché des réponses qu'il n'avait pas en juin. Et entend ne laisser à personne le soin de bâtir son programme. A un visiteur d'août, il lançait: "Fillon est le seul à avoir cru que c'était lui qui avait écrit le projet en 2007." Une dernière méchanceté pour la route. Une ultime pique avant la fin.

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