lundi 17 octobre 2011

Marine Le Pen for president? Présidentielle 2012 : et si c'était son année ?

Avertissement (19 février 2020) : les statistiques des visites sur ce blog font régulièrement remonter à la surface des choses assez anciennes que vous aviez complètement oubliées, à l'instar de l'article qui suit, rédigé vers la fin de l'opération néo-coloniale de l'OTAN en Libye. Il se trouve que le Front National et le parti Debout la République furent les seuls mouvements (à droite) à ne pas cautionner l'opération de l'OTAN en Libye. Cela dit, mon pronostic s'est avéré inexact en 2012, ce qui ne fut que partie remise, puisqu'il s'est réalisé en 2017, avec Le Pen au second tour de la présidentielle. Et pour être complet, je pense avoir été mieux inspiré dans la longue série sur M.L.P. et le plafond de verre, parue en marge de la campagne présidentielle de 2017. 


Oui, et si 2012 était son année ?


Il y en a qui vont penser : "Mais il débloque complètement !"

Ah oui ?

Alors, débloquons gaiement ! Moi je vous dis que 2012 pourrait s'avérer être l'année de Marine Le Pen.

Ah bon ? va-t-on me demander !

Voyons voir : on a là un sortant, complètement démonétisé, qui a tout promis, tout et n'importe quoi, à commencer par son fameux "travailler plus pour gagner plus !". Et puis, il a surtout travaillé pour ses amis les riches : Fouquet's et yacht luxueux à Malte : il n'y a pas de fumée sans feu. Et je n'oublie pas quelques casseroles qui risquent de faire du bruit, pour peu que les juges creusent un peu (on attend toujours l'audition de la vieille Bettencourt à propos d'enveloppes évoquées par une comptable ; mais il y a aussi cet explosif dossier Karachi...).

Ras-le-bol de lui ! Voilà ce que doivent penser nombre de  ceux-là mêmes qui l'ont plébiscité en 2007. On lui accorde combien au premier tour ? 15-16 % ? Ce serait déjà formidable, s'il y parvenait !

Et l'autre, celui que les socialistes se sont choisi, cet apparatchik gris et terne qu'on a vu pantoufler une décennie durant comme premier (je veux dire "dernier !") secrétaire du PS, sans pouvoir produire en dix ans la moindre idée originale ! Non mais franchement, vous voyez ce type soulever l'enthousiasme des foules ? S'il fait dans les 15-16 %, ce serait déjà formidable, pour lui !

Et c'est là que Marine Le Pen, pour peu qu'elle fasse preuve de doigté et se libère de l'héritage un peu sulfureux qui lui a été refilé par son père (ça, ce ne devrait pas être trop difficile !), peut réellement surprendre son monde. Entre nous, pourquoi serait-il plus difficile à la fille d'atteindre le second tour d'une présidentielle que pour son père, alors même qu'elle est plus avenante et bien moins porteuse de stigmates et de miasmes putrides que son sulfureux paternel ? On lui attribue combien...? 20, 22, 23 % ? Ce qui voudrait dire qu'elle sortirait gagnante du premier tour de la présidentielle !

Reste à savoir qui sortirait deuxième derrière elle. Pourquoi pas Bayrou, pour peu qu'il fasse l'unité dans son camp ? Il était quand même à près de 19 % en 2007 ! Parce que lui aurait de fortes chances de récupérer un certain nombre de dissidents de l'UMP échaudés par leur pseudo-champion qui ne convainc plus grand monde. Mais Bayrou pourrait également récupérer pas mal de socialistes allergiques à l'autre chiffe molle terne et tellement grise !

Alors, on parie ?

Mais j'entends d'ici l'objection : "Oui, mais même parvenue au second tour de la présidentielle, la fille Le Pen va se faire aplatir par le report des voix, comme lors des 82 % en faveur de Chirac en 2002 !"

Et c'est là que je vous dis que vous faites erreur ! Parce que, précisément, son adversaire éventuel du second tour ne sera pas Chirac ! Et qu'elle aura su se faire accepter par l'opinion bien plus efficacement que son père. Et ça, ce sera le travail de la campagne électorale, domaine où elle n'est pas mauvaise. Imaginons, par exemple, qu'elle parvienne à se rabibocher avec la banlieue, son point faible pour le moment. Vous savez ?, les Beurs, les Blacks...

Et comme la France manque cruellement d'analystes politiques, pour s'offrir, à la place, toute une escouade de vulgaires commentateurs de sondages, du coup, personne n'en parle, mais le fait est que Marine Le Pen risque fort de bénéficier, en 2012, d'un concours de circonstances qui pourrait s'avérer absolument décisif...

À suivre...