lundi 20 février 2012

Nicolas S.: une certaine idée de la France ?

Comme un message subliminal !


Bien des observateurs ont découvert que l'affiche officielle du président français sortant pour la prochaine élection présidentielle avait des airs de réminiscence avec une certaine affiche de François Mitterrand, lui-même président sortant.




Avis de spécialistes :

En 2012, le candidat sortant semble donc avoir eu «une grande inspiration Mitterrandienne», explique Christian Delporte, historien spécialiste des médias. «C'est le même type de composition, de teintes de couleurs... Ce n'est pas d'une grande originalité. Mais c'est une image qui correspond bien à celle d'un Président sortant.» Avec notamment cet impératif d'incarner le pays, «d'où l'utilisation du mot France dans le slogan». Ou encore ce positionnement de profil, censé montrer «sa vision, une direction». C’est une façon d'«incarner la France», explique Arnaud Mercier.

(...)

Quelques détails différents cependant. « Notamment la mer, qui représente le mouvement », remarque Philippe J.Maarek. D'après ce professeur à l'université Paris Est, auteur du livre Communication et marketing de l'homme politique, « l'idée semblait être, ici, de vouloir mettre en avant le dynamisme du candidat ». Et marquer ainsi sa différence avec le candidat PS, «souvent qualifié de “mou” par l'équipe de campagne du candidat UMP.»

(...)

Donc, si j'ai bien lu, la mer (même d'huile ?!) exprimerait l'idée de mouvement..., une façon d'incarner la France...

La France ? Mais quelle France ?

Mitterrand aussi voulait incarner la France. Et comme on peut le voir, sur l'affiche reproduite plus haut, sa France est représentée par un bleu profond, qui n'est rien d'autre que le bleu du drapeau, lequel drapeau ne doit pas être détourné par les candidats. Donc Mitterrand renonce au bleu-blanc-rouge, mais son affiche suggère fortement que l'objet bleu sur sa gauche est bel et bien un pan du drapeau français. Message subliminal, donc.

Et l'autre, l'imitateur ?

Ben, il fait appel à une mer d'huile, censée représenter la France.



Parce que vous voyez la France sur cette image ?

Cet horizon nu et dégagé, ce serait la France ?

Étrange tout de même, ce sentiment de viduité ?

Reprenons une fameuse affiche de Mitterrand, première manière, soit en 1981. 



Bien entendu, il n'y a pas écrit "France" sur l'affiche, mais on voit bien que c'est la France qui est évoquée ici, et pas n'importe laquelle : la France des pays, des terroirs, des villages et des clochers.

Et voici la France de l'autre :


Un espace vide, tout à fait en phase avec le discours de notre bonimenteur : des phrases, et des phrases, et encore des phrases, pour masquer cette impression de viduité qui se dégage de sa personne et de son discours. Il faut dire que l'homme semble devenu amnésique, puisqu'il a déjà totalement oublié toutes ses promesses d'il y a cinq ans : vous vous souvenez ? : "travailler plus gagner plus", "plus un seul SDF en France", "nettoyer les banlieues au Kärcher", "le sauvetage de l'usine Arcelor-Mittal à Gandrange", etc., toutes promesses dont la réalisation se fait toujours attendre. 

Une France vide, comme zappée, effacée, gommée...  

Comme un message subliminal ! 

vendredi 17 février 2012

Un envoyé très spécial, des envoyés très spéciaux. Quand Laurent Fabius s'offre une escapade au Gabon



Question : mais que diable est allé chercher Laurent Fabius au Gabon ?

Je tombe, l'autre jour, sur cette "web-info" (il arrive souvent que des informations circulent sur l'Internet, après avoir été totalement zappées par les grands médias.) ; il y est question d'une récente visite du... "chargé de mission à l'international" du candidat socialiste à l'élection présidentielle.



Bonne question : porteur de mallettes ou cette visite cache-t-elle autre chose de plus ou moins inavouable ? Et qu'attendent les grands médias français pour questionner Fabius sur son escapade gabonaise, je pense notamment à Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, qui a dû recevoir Fabius autour de 877 fois, non, je me trompe : 878 !?

Comme preuve du statut plus que privilégié de Laurent Fabius, le politicien français le plus souvent invité chez Elkabbach (à vue de nez), ses dernières visites chez cet interviewer datent des 19 janvier 2012, 30 janvier 2012 et 7 février 2012, pour ne retenir que les trois derniers passages.


Lien

mardi 14 février 2012

Du Monde au JDD en passant par le Figaro : le triomphe posthume de Josef Goebbels



Il fallait s'y attendre : depuis quelque temps, les articles manipulateurs concoctés par de petits émules de Goebbels fleurissent ici ou là, visant à préparer l'opinion publique sur le caractère inévitable de frappes "israéliennes" sur l'Iran, on se demande bien pourquoi. Mais il faut croire que, pour tous les petits épigones de Goebbels, le "peuple élu" aurait le droit de bombarder qui il veut, quand il veut.

Et le droit international dans tout ça ? Quel droit international ? 

Les échantillons qui suivent ne sont nullement exhaustifs, puisque sur les ondes de diverses radios voire télévisions, les experts en propagande pro-israélienne ne sont pas en reste (cf. notamment France Info-Intox, le 14 février 2012, 19h30, avec Olivier Delagarde et Fabienne Sintès depuis Washington). (1)





Petit problème : il semble que les rédac'-chefs de ces journaux aient juste oublié un petit détail, à savoir la mention selon laquelle les articles en question avaient bel et bien été traduits de l'hébreu, en l'occurrence par les services ad hoc du ministère israélien de la propagande !

Oubli réparé par mes soins !

À propos de droit international : prenez un abruti quelconque, affublez-le du titre de "Spécialiste des questions militaires et de la prolifération des armes nucléaires, chercheur au Centre des études de sécurité à l'IFRI" (Institut français des relations internationales).


Pour mémoire, "relations internationales" ne veut pas dire "droit international" !

De fait, il n'y a dans cette "expertise" de notre pseudo-spécialiste aucune référence au droit international, lequel s'apprend en FAC de droit dès la première année ! Et qu'apprend-on en première année de droit, s'agissant de droit international ?

On y apprend notamment ceci, que les États sont souverains avec comme première conséquence que leurs frontières sont inviolables ! Ce qui devrait avoir une conséquence évidente : si les frontières de l'Etat iranien ne sont pas inviolables, alors celles de l'Etat israélien non plus !

Ce qui n'empêche pas notre abruti et soi-disant expert en relations internationales de débiter, sans rire, qu'"Israël dispose des moyens requis en termes de supériorité aérienne... et d'un savoir-faire quasi unique..." (sic)

Par savoir-faire quasi unique, notre soi-disant expert évoque sans doute les destructions de routes, d'habitations, d'écoles, hôpitaux... en Palestine ou dans le Liban Sud...





Et de fait, de droit international, pas la moindre trace, par exemple les multiples violations d'espaces aériens que supposerait une agression de l'Iran par la marionnette des Américains au Proche-Orient, violations qui ne viendraient qu'aggraver un véritable crime contre le droit international.

Autre détail croustillant, la disparition pure et simple des territoires palestiniens de la carte...


... comme indice supplémentaire que, même en France, le ministère israélien de la propagande est parfaitement secondé par moult larbins se faisant passer pour des journalistes !


(1) À propos de la Syrie, un petit échantillon de contre-information sur France-Info-Intox : "En Syrie, les chars de Bachar El-Assad continuent de bombarder les foules qui contestent le régime à Homs, mais aussi à Alep. C'est nouveau !". Dixit le "journaliste" Franck Noblès le 11 février 2012, 9h38 ; rebelote à 9h45 et là, j'ai zappé. Je suppose que le dénommé Franck Noblès a répété son couplet imbécile toute la journée ! Encore un qui a dû recevoir son diplôme de "journaliste" dans une pochette surprise !

Pour information, la veille, il n'y a eu aucun bombardement à Alep, mais un attentat à la voiture piégée. Mais tout le monde sait que lorsqu'un engin explosif détonne quelque part, c'est la faute au gouvernement en place... On pense, par exemple, aux attentats meurtriers survenus en Israël, ou aux Etats-Unis, par exemple à Oklahoma City, ou en France, dans le RER parisien... 

Pour preuve, à la suite d'une série d'attentats du début janvier  2012, voici ce qu'on a pu entendre sur France-Info-Intox : "L'opposition syrienne accuse le gouvernement d'organiser ces attentats pour détourner l'attention..." (Valérie Crova depuis Beyrouth, le 7 janvier 2012, 9h05).

Crétins de "journalistes" !


Liens :  01 -  02 

vendredi 3 février 2012

France. Présidentielle 2007. Memento

À propos d'une "victoire imperdable" : retour sur l'idée que les socialistes français se font de la confraternité et de la solidarité entre camarades...

Mai 2007. Ségolène Royal perd l'élection présidentielle avec 47 % contre 53 % pour son adversaire de droite, alors même qu'en 2002, le candidat socialiste, Lionel Jospin, n'avait pas pu se qualifier pour le second tour. La suite ? Contrairement à ce qui s'est passé le 21 avril 2002, après la déroute de Jospin et sa défection théâtrale au beau milieu d'une bataille politique (les élections législatives à venir devant encore décider du camp qui gouvernerait la France pendant cinq ans), en 2007, les Français vont avoir droit à une petite flopée d'ouvrages en forme de pamphlets émanant du propre camp de Ségolène Royal, ainsi que rapporté par Le Monde.







Source : lemonde.fr

mercredi 1 février 2012

Z comme Z... Éloge de la complexité

Entendu ce matin du 1er février 2012 sur l'antenne de la radio parisienne RTL. Matinale de Vincent Parizot. Editorial de Eric Zemmour.



Parizot

Alors, la Ligue Arabe a imploré, hier, les Nations Unies à sortir de leur inaction face, je cite : "à la machine à tuer du régime syrien qui aurait fait au moins cinq mille morts depuis mars dernier.". L'ONU quand même tente d'agir, avec une résolution qui est appuyée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ; elle prévoit la mise à l'écart du président Bachar el-assad mais voilà, Moscou, qui est un allié traditionnel de Damas traîne les pieds.

Zemmour

Oui. Chez les Assad, on est tyran de père en fils ; bouchers héréditaires ; on massacre en gros. Au départ timoré et modeste, le fils Bachar se révèle le digne successeur de son père. Alors, les Français, les Américains, les Anglais, la Ligue arabe, tous les intellectuels humanitaristes français et occidentaux exigent son départ, mais seuls les Russes bloquent la machine onusienne qui a déjà fait la peau de Kadhafi. Les Russes pensent bien sûr à leurs intérêts et à conserver leur dernier allié dans la région. Il se pourrait aussi que leur position ne soit pas dénuée de tout fondement rationnel. Car la situation a très vite évolué en Syrie. La révolte contre un pouvoir tyrannique s'est muée en guerre civile. Assad a distribué des armes dans les régions où dominent les Allaouites, ces chiites dont est issue sa famille.  Les islamistes ont pris la direction de la révolution. Ils veulent prendre leur revanche sur le père Assad, qui avait, en 1982, bombardé la ville de Hama où ils s'étaient révoltés. A l'époque, les Islamistes, après avoir assassiné le président égyptien Sadate, voulaient faire subir le même sort à son homologue syrien. La Syrie est aujourd'hui le théâtre sanglant de l'affrontement millénaire sanglant entre une minorité de chiites, mais qui tient l'appareil d'Etat et l'armée, et une majorité sunnite, qui donnerait, en cas d'élection, la majorité aux islamistes, comme elle l'a déjà fait en Egypte, en Tunisie. Derrière les combattants s'affrontent aussi leurs alliés : l'Iran pour les Chiites, l'Arabie saoudite et l'Egypte pour les sunnites.

Parizot. Le tableau que vous dressez (…) est évidemment bien plus compliqué que le schéma classique d'une révolution dans laquelle un peuple se soulève contre un tyran.

Zemmour : Eh oui, les printemps arabes ont ébranlé un monde figé, congelé par les dictatures. Elles [les révolutions] ont libéré, ressuscité les haines ancestrales ; c'est le paradoxe de la tyrannie : elle réprime la liberté mais assure la paix civile. La révolution se fait au nom de cette liberté mais entraîne souvent le chaos et le déchaînement des passions. En Egypte, les Coptes sont plus que jamais persécutés. En Tunisie la foule crie : "à mort les Juifs !", la Libye est au bord de la guerre tribale. En Syrie, les minorités chrétienne et druze sont dans le collimateur des islamistes. Pour l'instant, elles sont protégées par l'armée ; elles peuvent encore pratiquer librement leur religion ; elles seront massacrées en cas de chute du clan Assad. C'est le syndrome Saddam Hussein. Quand le tyran irakien fut renversé par les soldats américains, la démocratie s'installa, la guerre civile aussi, entre chiites et sunnites, et les chrétiens furent tués ou poussés à l'exode. Les néo-conservateurs américains de George Bush avaient seulement oublié un détail : la démocratie suppose l'existence de citoyens rationnels et suffisamment détachés de leur appartenance ethnique et religieuse. Si les réflexes communautaires prennent le dessus, la loi de la majorité devient celle de massacrer la minorité. C'est ce qui s'est passé en Irak ; c'est ce qui se passera demain en Syrie, dès qu'Assad tombera. Une fois encore, les bien-pensants occidentaux, tous les démocrates, les humanistes... auront joué aux apprentis-sorciers ; il y a encore pire qu'un ordre injuste : le désordre !

Fin de citation



Je me suis permis de transcrire cet édito in extenso, tant je l'ai trouvé excellent, en tout cas, bien plus subtil et plus nuancé que tout ce que j'ai pu entendre comme âneries sur les ondes voire lire ici ou là. Bon, soyons honnête, depuis la dernière boucherie onusienne en Libye, j'ai quasiment cessé de lire les journaux. Mais je rassure tous les autres médias : ma consommation de journaux télévisés ou radiodiffusés a été divisée par cent voire deux cents. Le fait est qu'on s'en passe très bien !

Ce qui est marrant, c'est que j'ai été de ceux qui sont tombés à bras raccourcis sur Eric Zemmour après sa sortie télévisée sur les noirs et les arabes responsables du trafic de drogue en France, sortie qui lui a valu quelques ennuis judiciaires. Les familiers de ce blog se souviennent de ma réplique à Mathieu Aron, de France Infos, sur les suites judiciaires probables de ce dossier, telles que je les pressentais à l'époque. 

Voilà qui devrait convaincre le plus grand nombre de mon absence de tout sectarisme. Le fait est que je suis un auditeur attentif des chroniques matinales de Zemmour, non pas par malice ni avec des intentions malveillantes, mais tout simplement parce que - hormis cet impair télévisé, survenu dans le cadre d'une émission mal foutue, du type bla-bla mondain, ce qui devrait lui valoir quelques circonstances atténuantes (à Zemmour, pas à l'émission d'Ardisson !) - je trouve ses papiers en général bien plus charpentés, plus subtils voire plus intelligents que la prose de la plupart de ses confrères, je pense notamment à ces deux dinosaures aux analyses bien approximatives que sont Alexandre Adler (Europe 1) et Bernard Guetta (France Inter).

Ça vous en bouche un coin, n'est-ce pas ?




N.B.

1. Et comme pour donner raison à Zemmour, ne voilà-t-il pas qu'en Égypte, le jour même, un banal match de football à Port Saïd se transforme en une infâme boucherie du fait de la plus pure connerie que l'on puisse imaginer ?


2. Penser à signaler à Zemmour que les Anglais sont les habitants de cette région du sud de la Grande-Bretagne qu'on appelle Angleterre, et dont la principale ville est Londres. Depuis, par paresse intellectuelle, on a pris la mauvaise habitude d'assimiler le tout à la partie ou l'inverse (en rhétorique, on parle de synecdoque ; ex. un troupeau de trois cents têtes, ou encore : cent voiles cinglaient vers la Mer des Sargasses.). Donc, ici, plutôt qu'Anglais, il vaudrait mieux dire Britanniques, ce substantif/adjectif (cf. les Îles britanniques) étant lui-même une approximation, dès lors que l'État concerné est le Royaume Uni (United Kingdom), lequel inclut l'Irlande du Nord, alors même que la République d'Irlande (du Sud) fait bien partie des Îles Britanniques mais pas du Royaume Uni !