mardi 8 mai 2012

France 2012. Deux tours de scrutin, pour presque rien !



Et dire que les Français passent pour un peuple cartésien ! Tout ça parce que Descartes était français !

Mais à la vérité, force est de reconnaître que ce pays a les moeurs politiques les plus incohérentes du monde moderne, à cause d'une momie sortie du 19ème siècle, un général de brigade qui avait pour modèle le colonel Spontz ou le général Alcazar chers à Hergé, l'inventeur de Tintin. Ça vous donne deux tours de scrutin, et pas toujours de pouvoir opérationnel à la tête du pays ; pour ça, il va encore falloir patienter plus d'un mois, jusqu'à la mi-juin. Just incredible!

Le fait est que la France a un nouveau président de la République, ce qui nous a valu des scènes de liesse populaire Place de la Bastille et rue de Solférino, à Paris, Place de la Cathédrale, à Tulle, et un peu partout dans le pays, des scènes de liesse qui, pour ne rien vous cacher, m'ont laissé quelque peu dubitatif.

Rendez-vous compte : l'autocrate probablement le plus honni de l'histoire des républiques françaises, lequel, au bout de cinq ans, avait fini par mettre son pays dans un état de crise de nerfs indescriptible, avec des fermetures d'écoles à foison, un chômage en hausse, des assassinats en Corse et à Marseille, en veux-tu, en voilà, l'insécurité partout, la sécurité nulle part, le tout après des montagnes de promesses démagogiques durant la campagne de 2007, le tout assaisonné par des relents de corruption entre l'argent d'une riche famille (Bettencourt), un attentat suspect au Pakistan (2002, Karachi), l'achat suspect d'un appartement, jusqu'à cette immonde guerre en Libye, peut-être conduite non pas pour les beaux yeux des démocrates libyens, mais avec d'autres visées, à savoir dissimuler un crime d'Etat : le financement occulte par la Libye d'une campagne électorale... Et voilà que cet autocrate honni, vomi par la majorité de son peuple, réalise le tour de force de se hisser à 48,4 % des voix au second tour, là où d'autres, dans d'authentiques démocraties, auraient été balayés avec moins de 40 % des votants du second tour...

Rendez-vous compte : ce type n'était qu'à un point et des poussières de la majorité des voix !

Pauvre France !

Du coup, j'ai presque eu de la peine pour le nouveau président élu, mais, entre nous, on l'avait prévenu ! Les Français se sont moins mobilisés lors des inscriptions sur les listes électorales, puis les inscrits se sont moins mobilisés pour aller voter, et par la suite, il y a eu beaucoup de bulletins blancs ou nuls. Résultat des courses : une victoire riquiqui.

Voilà donc Hollande prévenu, ce que nous n'avons pas cessé de faire ici même !

Les banlieues et les quartiers populaires ont plébiscité Hollande ? Ouais ! Et moi j'en connais un paquet, qui y sont allés presque à reculons, plus par aversion pour l'autre autocrate que par adhésion pour Hollande. Et si jamais il oublie cette réalité là, alors c'est qu'il n'a rien compris à la politique.

Parce que la situation est grave : la droite n'est pas morte. L'UMP part de très haut (1), avec près de 360 députés sur 577. Ça fait énormément de députés sortants, face à énormément de néophytes de gauche. Et il faudrait arracher autour de 75-80 circonscriptions à la droite par rapport aux législatives de 2007 pour que la Gauche s'installe à peu près confortablement à l'Assemblée Nationale.

Et ça, c'est pas gagné !

Alors j'ai vu que d'aucuns postulaient déjà à des maroquins ministériels, à l'instar de ces zozos écologistes. Les imbéciles ! Cette pauvre Cécile Duflot qui, décidément, n'a rien compris à la politique ! Avant de se voir ministre, il va falloir d'abord gagner les législatives, sans quoi, Hollande est mort politiquement, s'il devait se farcir cinq années de conseil des ministres avec un gouvernement de droite !

Cartésiens, les Français ? Cette bonne blague !

Donc, en cette soirée du dimanche 6 mai 2012, interdiction fut de nouveau faite aux médias d'annoncer quelque estimation que ce fût. Je suis donc allé voir en Belgique et en Suisse. Sur les sites de la Libre Belgique et de la Tribune de Genève, on savait dès la fin de l'après-midi que Hollande avait gagné.

Capture d'écran vers 18h30

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Détail croustillant : sur les sites étrangers, on a appris un scoop vite confirmé sur les chaînes de télévisions françaises : les installations de la Place de la Concorde à Paris (prévue pour la fête des amis du candidat sortant) étaient en cours de démantèlement, d'où l'interdiction faite aux télévisions de filmer. Ce qui voulait tout dire ! Du coup, c'est à la Mutualité que se retrouvaient toutes les télévisions qui voulaient prendre la température du peuple UMP. Tu parles d'un secret de Polichinelle !

On parie de nouveau ? Que bien des promesses de François Hollande vont passer très vite à la trappe ? Voyez mon avant-dernier post sur les cantines scolaires et les piscines municipales...

Pauvre François Hollande... Tout ce temps passé à dire "je", "je", "je"... !


(1)  Objection votre honneur ! Et là, je dois battre ma coulpe : les 360 députés ou à peu près, c'était en 2002 ; en 2007, la droite a raflé autour de 310 sièges, ce qui la met encore une bonne trentaine de sièges au-dessus de la majorité absolue. Mais, surtout, l'épouvantail de l'Elysée ayant disparu, les députés sortants de droite vont se retrouver un peu plus libres dans leurs mouvements. Et la Gauche n'est pas certaine de conserver tous ses sortants... Alors ? Cohabitation nullement illusoire !