mardi 21 mai 2019

Sémantique de la désinformation #6


Cette fois, ça va être court. 

Les auditeurs de la station de radio-télévision française France Info connaissent cette rubrique matinale (autour de 8h20) au cours de laquelle un journaliste s'applique à démystifier une "fake news". On en déduit que France Info est un médium suffisamment sérieux pour ne pas se laisser aller à répandre lui-même les  fake news qu'il est censé combattre.

Problème : à en croire les médias du monde entier, il y a deux ans, le futur ex-vice chancelier autrichien aurait été piégé par des "journalistes" dans un hôtel d'Ibiza. Les images d'une caméra cachée (estampillées "Spiegel") ont fait le tour du monde et ont suscité un tollé généralisé, ainsi que la fin de la coalition ÖVP-FPÖ qui dirigeait l'Autriche.

Dans les faits, une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe aurait fait des promesses au politicien autrichien.

"Une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe", ce qui devrait s'entendre par... "qui n'était pas elle-même la nièce d'un oligarque russe...".

Citation (France Info) : 
Le Spiegel et le SZ ne révèlent pas l'origine de la vidéo et précisent qu'ils refuseront de la remettre aux enquêteurs. Elle a été confiée aux journalistes d'investigation dans des circonstances rocambolesques, selon ces derniers, invités à se rendre dans une "station-service" puis "un hôtel désert". Heinz-Christian Strache ne conteste pas son authenticité et l'absence de trucage a été confirmée par des experts mandatés par les deux médias allemands, avant diffusion. Le Kremlin a pour sa part assuré n'avoir "rien à voir" avec cette vidéo. (…)
En effet, son interlocutrice, Aliona Makarova, est bien mystérieuse. La jeune femme est entrée en contact avec Johann Gudenus quelques moins avant, expliquant vouloir investir en Autriche. Un rapport de confiance s'est installé entre eux. Mais au cours de la soirée, Heinz-Christian Strache, remarquant les orteils peu soignés d'Aliona Makarova, y voit un détail difficilement compatible avec son statut. "C'est un piège, un piège grossier", glisse alors Strache à Gudenus. Lequel le rassure : "C'est pas un piège".
Mais voilà, interrogé par l'édition russe de Forbes, Igor Makarov, président du groupe international de sociétés Areti, spécialisé dans les investissements dans les secteurs pétrolier et gazier, assure être fils unique et donc ne pas pouvoir avoir de nièce. "Je n'ai aucun lien de parenté avec cette personne et ne la connais même pas", ajoute-t-il.
Question : compte tenu de ce qui précède, comment doit-on comprendre l'entrefilet reproduit ci-dessous et paru sur les écrans de la chaîne publique France Info (21.05.2019) ?

 

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