dimanche 28 juillet 2019

Une petite pensée, en passant, pour une grande dame : Gisèle H.


C'était un 28 juillet...


Vous allez finir par savoir que j'ai exercé, parmi quelques activités professionnelles, celle de documentaliste, "professeur-documentaliste..." selon les codes administratifs de l'Éducation Nationale. Mais, longtemps auparavant, j'avais déjà une forte appétence pour les archives, avec ces documents qu'on recopiait 'in extenso' durant de longues après-midi et soirées dans telle grande bibliothèque universitaire (celle de Strasbourg était ouverte jusqu'à 22 heures, soit une heure de plus que le Centre Georges Pompidou). Il faut dire que faire des photocopies, surtout sur les machines disponibles dans les grandes bibliothèques, coûtait/coûte la peau des fesses ! Alors, on recopi/e/ait des pages entières.

Puis vint l'ère de l'ordinateur personnel, de l'Internet, du scanner, du stockage sur disque dur...

Et des scanners, des ordinateurs et des disques durs (amovibles), j'en consomme un maximum. Vous voyez ce petit scanner à main ? À chaque fois que je le sors quelque part, les gens vous regardent avec curiosité voire vous bombardent de questions. C'est pourtant un outil tout à fait banal, que j'utilise depuis une quinzaine d'années maintenant.
Mais quel rapport avec ce qui suit ? Vont se demander certains. 

Il se trouve qu'en ce matin du 28 juillet 2019, tout en réorganisant mes archives sur CD-Rom (répertorier, classer et référencer...), je tombe sur ce texte dont j'avais oublié l'existence, et daté du 28 juillet 2014.

Par parenthèse, 'Halimi' est un patronyme typiquement nord-africain, je veux dire berbère. Le dictionnaire nous dit que 'Halimi' est un nom formé avec le suffixe d’appartenance -i associé au prénom arabe halîm qui veut dire clément, bienveillant.

Origine berbère, soit. Il se trouve que, malgré tous mes efforts, j'ai pu identifier des Boujenah juifs et des Boujenah musulmans, comme des Benguigui, Boukobza, Belkacem, Ben Yamin (Benyamin), Ben Attar (Benattar)... juifs et d'autres musulmans - il me semble avoir déjà écrit là-dessus sur ce blog. Tandis que des Halimi, je n'en connais pas de musulmans. Patronyme berbère, donc, mais uniquement "juif". Étonnant non ? Voilà qui aurait mérité un petit travail de recherche universitaire (en ethnolinguistique, par exemple), histoire de m'occuper un peu, si j'avais encore vingt ans, dans le cadre d'un Master I ou II ; autrefois, on disait Maîtrise/DEA... Cela dit, on n'est pas obligé de passer par l'Université !

Mais pourquoi nous raconte-t-il tout ça ?, s'impatientent quelques visiteurs ?

Parce que je suis tombé, ce matin-même, sur une vieille archive datant d'il y a cinq ans, jour pour jour. Le document est très court et est signé Gisèle Halimi. Et c'est là que j'ai pensé, avec un peu d'inquiétude, que lorsque la "grande" presse ne parle plus de quelqu'un, c'est que la personne est  morte, ou (très) vieille ou (très) malade.

J'espère seulement que Gisèle Halimi, que je n'ai pas besoin de présenter (pour ça, il y a les moteurs de recherche !) n'est ni trop vieille pour passer (encore) à la télévision, ni même malade. (Citation : La mère, Fortunée née Matoudi, s’affichant descendante de la diaspora andalouse judéo-arabe, considérait s’être mésalliée en se mariant, à seize ans, avec un fils de berbère. Voir un des liens plus bas.)
 
Soit dit en passant, en ce moment-même, les Palestiniens continuent de subir l'indicible, l'innommable, pour reprendre une phraséologie propre à feu Claude Lanzmann, mais qu'il revendiquait pour une toute autre cause.

En effet, non content de leur avoir volé leurs terres, détruit leurs écoles, criblé leur territoire de "check points", dressé moult murs et barrières à travers leur territoire, voilà que l'occupant israélien poursuit son travail de déshumanisation des Palestiniens, en détruisant des maisons pour cause de "trop grande proximité avec le mur" (sic).

Dans la rubrique "C'est Hitler qui doit se tordre de rire dans sa tombe!" : "Des soldats israéliens pouffent de rire et se congratulent durant la destruction d'un immeuble (palestinien) en Cis-Jordanie (occupée)"


Alors, bien évidemment, du côté de la grande presse et des "grands" responsables politiques, c'est "motus et bouche cousue". Le hasard n'en est que plus méritant, qui m'a mis sur la piste de cette vieille archive, toujours d'actualité. 

GAZA. « JE NE VEUX PAS ME TAIRE »

Lundi, 28 Juillet, 2014


Appel. Gisèle Halimi est engagée depuis toujours pour la cause anticolonialiste et les droits de l’homme.

Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ?
(Source)
 
N.B. Zohra Bitan est une de ces grognasses qui se répandent régulièrement sur les réseaux sociaux (vous comprendrez peut-être maintenant pourquoi je déteste ces réceptacles de diarrhée verbale que sont lesdits réseaux sociaux !), tout en intervenant fréquemment sur une radio parisienne, se définissant elle-même - toute honte bue - comme une "arabe de service". Il se trouve qu'elle est bien moins "juive" que Gisèle Halimi, mais bien moins cultivée aussi, et bien moins regardante que cette dernière à propos du supplice que subit le peuple palestinien depuis des lustres. Et c'est pour qu'elle s'instruise un peu que j'ai adressé tantôt un message à Mme Bitan, l'invitant à lire Jean Dutourd, qui raconte dans son fameux roman "Au bon beurre" les péripéties d'un couple d'épiciers français sous l'occupation (allemande), histoire de comparer les deux occupations, israélienne en Palestine, et nazie en France !


N.B. Concernant les liens ci-dessous, ne manquez pas l'article et le forum de discussion relatifs au n°6 ('Le Monde Diplo') : pas moins de 945 contributions. À boire et à manger, bien sûr, comme sur tous les forums d'ailleurs (cf. RT, lien n° 4).

"Les détenus ne sont pas censés ériger de construction trop près des murs de la prison."

 

 Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07




vendredi 26 juillet 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #26


Épisode §26.  L'âge de raison ?


Avertissement : j'espère que tout le monde a compris que je ne calque pas mon rythme de travail sur les Actes des Gilets Jaunes ! Le fait est que j'en suis à l'épisode §26, tandis que les Gilets Jaunes abordent bientôt l'Acte 37. C'est comme ça, dès lors que je ne suis pas un de ces politocrates qui vous pondent - notamment dans la presse et à la télévision - une analyse au jour le jour, vite fait, mal fait, le tout sur la base des derniers sondages parus. Parce qu'un intellectuel - et je prétends en être un ! - est quelqu'un qui ne se contente pas de paraphraser des sondages mais qui pense... Or, la pensée, c'est comme le vent : c'est très irrégulier, parfois même, totalement imprévisible !

Fin de l'avertissement
 

L'autre jour, en examinant un stock d'archives sur CD-Rom, je suis tombé sur cette coupure de presse datant de l'année 2005.


Respect et dignité. Après les échauffourées du week-end dernier, tels étaient les mots des organisateurs de la marche qui se déroulait hier à Aubervilliers en mémoire de Karim, 17 ans, décédé le 1er avril après avoir chuté à scooter lors d’une course-poursuite avec la police. La famille et les proches de l’adolescent, qui a été enterré vendredi au Maroc, souhaitaient lui rendre hommage hors de toute polémique. Quelque 500 personnes ont marché dans le calme du collège Jean-Moulin, où il fut élève, au Chemin du Cornillon, près du Stade de France, à St-Denis, où a eu lieu le drame. Ses soeurs et ses tantes étaient en tête du cortége, devant une immense banderole barrée de l’inscription « Karim, on t’aime, on pense fort à toi » et une forêt de pancartes avec son portrait. La manifestation s’est achevée par un dépôt de fleurs et un long moment de recueillement. 

Quel rapport avec les Gilets Jaunes ?, vont se demander certains...

Le rapport ? Vous ne voyez pas le rapport ? Pas même après avoir consulté l'image qui suit ?


J'ai entamé cette série sur les Gilets Jaunes par un coup de gueule consécutif à la "baston" survenue sur une passerelle enjambant la Seine et impliquant un ancien boxeur coupable de coups et blessures à l'encontre de représentants des forces de l'ordre dans l'exercice -  régulier - de leur fonction. Observons simplement que le boxeur en question n'a perdu aucun oeil ni subi aucun enfoncement de la cage thoracique ni le moindre dommage corporel.

Observons aussi qu'aucun des Gilets Jaunes reproduits plus haut et victimes d'éborgnement n'a été traîné devant les tribunaux pour fait de violence. En clair, parmi eux ne se trouve aucun 'Black Block'. Et puis, comment oublier l'image qui suit ? By the way, il paraît que Geneviève Legay n'a été poussée à terre par personne ! Sérieux, vous n'êtes pas morts de rire ?

Voilà qui ne peut qu'étonner tout observateur neutre et impartial, non ?

On a des gens violents, pris - ou non ! - en flagrant délit de brutalités envers les forces de l'ordre, ou de faits de délinquance avérée envers le mobilier urbain ou la propriété privée ou publique, et qui s'en tirent sans le moindre bobo, tandis que de simples manifestants, de surcroît au comportement pacifique avéré, se retrouvent estropiés à vie, et dans la classe politique et parmi les dirigeants d'une nation soi-disant démocratique, personne ne saute au plafond ?

Voyons un peu ce qui se serait passé dans un pays démocratique que je connais un peu : l'Allemagne. Il se trouve que j'ai découvert ce pays autour de mes vingt ans, après avoir pris des vacances universitaires qui se voulaient surtout linguistiques, et qui auraient dû durer trois semaines tout au plus, mais qui ont en fait duré près de six ans. Et me voilà débarquant, un jour, à Kalrsruhe, qui se trouve être le siège du Bundesgerichtshof : la Cour Constitutionnelle, institution bénéficiant d'une surveillance policière très tatillonne, surtout depuis les années Baader-Meinhof.

De fait, la fameuse Bande à Baader, qui s'appelait, elle-même, Fraction Armée Rouge (Rote Armee Fraktion) avait disparu depuis pas mal de temps, dans les conditions scabreuses que l'on sait ("suicide collectif" dans une prison de haute sécurité), mais apparemment, la queue de la comète traînait encore ici ou là. En l'occurrence, d'anciens adeptes de la bande, qui avaient réussi à échapper aux services de renseignement.

Et voilà qu'un jour, un activiste de la RAF, inconnu au bataillon, est surpris par la police au cours de ce qui semblait être une tentative de braquage de banque. Échanges de coups de feu, l'homme est retrouvé mort. Émoi dans la presse, la fusillade ayant eu lieu en plein jour et au milieu de la foule. De fait, le ministre de l'Intérieur du Land a immédiatement démissionné à la suite de ce qui passait pour une bavure policière, compte tenu des risques que les forces de l'ordre avaient fait courir aux passants. Deux jours plus tard, les résultats de l'autopsie tombent : l'homme avait été atteint par un projectile sorti de sa propre arme et qui avait ricoché sur un mur. La police n'avait, donc, rien à se reprocher.

Et le ministre de l'Intérieur du Land en question ?, vous interrogez-vous. Bien qu'exonéré de toute responsabilité, il n'est jamais revenu sur sa démission.

Ceux qui connaissent l'Allemagne, l'Autriche et la plupart des pays de l'Europe du Nord savent ce que "démocratie" veut dire : dans ces pays, les responsables politiques assument sans sourciller leurs responsabilités et n'ont pas besoin de scandales médiatiques pour rendre leur tablier, dès lors qu'ils le jugent nécessaire. Je suppose que tout le monde se souvient des conditions dans lesquelles Willy  Brandt a été amené à démissionner de la chancellerie ?!

Des coupures de presse comme celle affichée au début de cet article, j'en ai des dizaines sur CD-Rom, au point que je n'exclus pas de les compiler un de ces jours, pour en faire un essai. Va savoir !

Tiens, prenez cette déclaration d'un syndicaliste : "Aucun véhicule de police n'a accroché la moto." (Christophe R., du syndicat de police Alliance, radio RMC, 10 août 2009). Un jeune motard s'était tué à Bagnolet, banlieue de Paris, lors d'une course-poursuite avec la police.

Par parenthèse, j'ai vécu dans plusieurs pays européens, mais des courses-poursuites avec la police, il n'y a qu'en France qu'elles surviennent ici ou là, tout en envoyant quelques quidams au cimetière !

Une petite pensée, en passant, pour ces deux jeunes de Villiers-le-Bel, percutés, place de la Tolinette (je revois l'endroit, où je suis descendu du Bus 268 tant de fois, durant les dix années que j'ai passées à Villiers-le-Bel) par un véhicule de police qui se trouvait là comme par hasard !  

Là, en ce moment-même, il est question du jeune Steve, tombé dans la Loire à Nantes, en marge de la Fête de la musique, et après que la police a dispersé un regroupement de fêtards.


Des accidents de la circulation qui ne se produisent dans aucun autre pays "démocratique", des manifestants pacifiques qui se retrouvent avec un oeil en moins, sans trop savoir pourquoi, un fêtard qui disparaît d'une fête sans laisser de trace, etc., la routine, quoi !

Tout ça dans un pays qui passe allègrement son temps à donner des leçons de déontologie à la Terre entière, de Vladimir Poutine à Victor Orban, de Maduro à Bachar-el-Assad en passant par Kim Jong-Un...

Pourquoi le titre : l'âge de raison ?

J'ai toujours été un tantinet dubitatif devant les (trop) longues déambulations du samedi des Gilets Jaunes, étant un grand marcheur moi-même, et connaissant bien Paris. Et je réitère ici la compassion que j'ai pu éprouver pour tous ces Gilets Jaunes pas forcément sportifs, et pas toujours jeunes, voire en mobilité réduite, contraints de traverser, toutes les semaines - quand les syndicats ouvriers ne le font qu'une ou deux fois par an ! - des quartiers entiers de Paris. Je revois encore cette longue marche, entre Gare de l'Est et Trocadéro (Acte 20, 30 mars 2019. Vous prenez un plan de Paris et faites une estimation de la distance pour comprendre la performance !).

Il me semblait évident que les Gilets Jaunes devaient passer à autre chose. Par ailleurs, quel repos pour les yeux et les oreilles, de ne plus avoir - je sais, il suffit de ne pas lire le journal ou ne pas allumer la télé ! - à subir ces longues après-midi de commentaires en direct des chiffres plus ou moins bidonnés par le ministère de l'Intérieur, avec les sous-titres qui vont avec... 

Une débâcle annoncée dès l'Acte VI

Voilà, donc, les Gilets Jaunes soucieux de vouloir passer à autre chose, si j'en juge par les manifestations du dernier samedi, à l'occasion de l'acte 36, qui vit les télévisions enfin parler d'autre chose. Il faut dire qu'il y avait de la canicule dans l'air, ainsi que le Tour de France. Du coup, les média, notamment les télévisions, ont peu parlé des foules en jaune...
Les Gilets jaunes étant un mouvement populaire, donc parti d'en bas, quoi de plus logique que de revenir aux sources, au plus près des vraies gens, surtout quand ces vraies gens ont traversé les mêmes péripéties que vous ? Et voilà la boucle bouclée.
Appel ouvert à signature collectifs/orgas jusqu’au 20 juillet. Envoyez votre signature à retrouversouffle@riseup.net !

Le 20 juillet 2019 à Beaumont-sur-Oise, cela fera trois ans qu’Adama Traoré est mort assassiné par la police. Trois ans que sa famille et ses proches se soulèvent pour demander la justice et la dignité dans la rue, dans les tribunaux, dans les médias. Trois ans qu’un quartier entier est soumis au harcèlement judiciaire, policier, et aux patrouilles militaires.

Le 20 juillet 2019, nous, gilets jaunes, habitants de quartiers populaires, collectif de soutien aux exilé-e-s, habitants de territoires en lutte, syndicalistes, collectifs écologistes, paysan-ne-s, anti-nucléaires, collectifs antifascistes, organisations nationales, appelons tout le monde à converger à Beaumont-sur-Oise pour un énorme acte national en soutien au « combat Adama ». (Source)

"Assassiné par la police", n'exagérons rien ! Il ne s'agissait quand même pas des frères Kouachi ni de Mohammed Merah..., qui se sont fait trouer la peau, et qui auraient pu être pris vivants, à l'instar de Salah Abdeslam, arrêté tout à fait réglementairement par la police... belge. Et puis Traoré n'a pas été interpellé par des policiers mais par des gendarmes.

Il n'empêche que tout observateur un peu attentif pourra constater que ce genre d'intervention est survenu une multitude de fois dans les banlieues, mais jamais dans des territoires comme la Corse, par exemple, dont on connaît les cohortes de cagoulards et autres manieurs de pains de plastic et de kalashnikovs !

Pour mémoire, contrairement à Mohamed Merah, aux frères Kouachi et à d'autres, Yvan Colonna, présumé assassin d'un préfet, a été interpellé vivant, après une longue traque, à l'instar des quatre d'Action Directe. Autant dire que lorsqu'on veut interpeller (en Corse ou aillleurs) des "caïds" vivants et en parfaite santé, on y arrive très bien ! (1)

On résume ?

Une fois sortis des tribulations péripatéticiennes (2) du samedi, les Gilets Jaunes ont entrepris, me semble-t-il, de revenir à l'essentiel, notamment au fait qu'il s'agit avant tout d'un mouvement populaire. Et, par parenthèse, le peuple ne vit pas sur les Champs-Elysées ni dans les beaux quartiers de Nice ou de Bordeaux. Raison de plus pour aller à la rencontre du (petit) peuple là où il vit, en clair, là où vivent les authentiques Gilets Jaunes, à commencer par ces quartiers déshérités qui ont une longue pratique des fins de mois difficiles, du chômage, des expulsions locatives, des contrôles de police ainsi que des bavures (policières) en tous genres ! 




(1) Memento : encore une archive tirée d'un de mes CD-Roms : cet après-midi-là, Nathalie Ménigon, du groupe Action Directe, est arrêtée en plein quartier des musiciens (Paris 16ème), et ce, à la suite d'une fusillade en plein jour. Ménigon avait littéralement vidé son chargeur en direction des policiers en civil qui la traquaient.

Source
 
(2) J'en vois d'ici qui sursautent, qui ne connaissent du terme "péripatéticien" que sa version (substantive) féminine, colossale erreur ! Lisez le dictionnaire : 
Qui s'effectue en déambulant et en échangeant des propos, des réflexions intellectuels. Ménard exposait ces vues à M. Marcelin Berthelot, au cours de longues promenades péripatéticiennes, sous les bois paisibles de Chaville et de Viroflay (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 11). (Source)


Liens : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07 - 08 - 09 - 10 - 11 - 12 - 13


 

jeudi 25 juillet 2019

Retour sur les dernières élections européennes 2/3


Épisode §2. Si ce n'est toi, c'est donc ton frère !

C'était le rêve de Jean-Luc Mélenchon : poursuivre sur sa lancée de la présidentielle par une démonstration de force aux élections européennes en écrasant les autres partis de gauche, réduits à l'état de groupuscules. Dans l'esprit du chef de file de la France insoumise (LFI), le vote de ce dimanche 26 mai 2019 devait finir de régler la question à gauche de l'échiquier, poussant socialistes, communistes, écolos et pièces rapportées à se ranger derrière son panache dans l'optique des municipales, voire de 2022.

A l'heure des résultats, le pari est raté dans les grandes largeurs : non seulement les Insoumis ont divisé leur score de la présidentielle par plus de deux, totalisant seulement 6,31% des suffrages selon les résultats définitifs et égarant plus de 5 millions d'électeurs, mais ils ont de surcroît été dépassés par Europe Ecologie-Les Verts (EELV)... et se retrouvent même au coude-à-coude avec le Parti socialiste (6,2%), pourtant largement distancé en 2017 ! La liste conduite par Yannick Jadot, qui a bénéficié à plein de "l'effet européennes" traditionnellement favorable aux écologistes et d'une montée en puissance des préoccupations liées au dérèglement climatique, termine avec un score de 13,47%, quasiment le double de celui de LFI après une campagne menée en direction des électeurs de centre-gauche. Les Insoumis se retrouvent dans l'incapacité de clamer leur suprématie sur le reste de la gauche. (Source)

Lu dans le journal (en ligne):

Au ministère de la Culture, Françoise Nyssen, éditrice et dirigeante de la maison Actes Sud fondée par son père, a été accusée par Jean-Luc Mélenchon sur BFM TV — lui-même a été initié — d’être « plus ou moins liée aux sectes ». Qu’a-t-il voulu dire ? La ministre est anthroposophe, philosophie développée par Rudolf Steiner à la fin du XIXe siècle, tournée vers l’homme, son environnement naturel et surnaturel. Des références bien maçonniques. (Source)

Autre source :
Jean-Luc Mélenchon faisait l'objet d'une demande de suspension de la franc-maçonnerie en raison de sa mise en examen pour "actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". La justice maçonnique a finalement choisi d’abandonner les poursuites.

Jean-Luc Mélenchon reste franc-maçon. Une quarantaine de frères ont fait pression sur la direction du Grand Orient de France, la plus ancienne obédience maçonnique française, pour exclure le leader de la France insoumise en raison de l'ouverture d'une enquête préliminaire visant le député des Bouches-du-Rhône pour "actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Selon le journal L'Express, la Chambre suprême de justice maçonnique (CSJM) a jugé mercredi 28 que la demande faite par le conseil de l'Ordre du Grand Orient d'exclure Jean-Luc Mélenchon était irrecevable, abandonnant tout examen de la "plainte".

Le quotidien précise que "selon nos informations, les juges maçonniques, objets de multiples pressions internes, n'auraient pas osé se plonger dans le dossier hautement sensible". Et d'ajouter: "La publicité faite autour de cette «plainte» a probablement influencé ceux qui ont décidé de ne pas y donner suite".
(Source)
Source

Que Jean-Luc Mélenchon soit un honorable sociétaire de telle confrérie ou autre société secrète - Tiens ! On reparlait récemment de l'Ordre du Temple Solaire à la télévision... - ne doit être qu'un secret de Polichinelle, puisque, moi-même, j'en avais été informé depuis fort longtemps. Et si je suis bien informé, un nombre conséquent de personnages politiques français sont/ont été aussi membres de ladite Franc-maçonnerie (1).

Question : lorsqu'ils se croisent, par exemple, dans de sombres alcôves, lors de telle ou telle cérémonie maçonnique, est-ce que Jean-Luc Mélenchon et, par exemple, Alexandre Benalla, se claquent la bise ? 

Même observation concernant l'immonde dictateur (pléonasme !) congolais, Denis Sassou-Ngesso, ou encore la marionnette vénézuelienne Juan Guaidó : est-ce que, là encore, Mélenchon claque des bises à Sassou et Guaidó ? Ou s'ignorent-ils ostensiblement ? Mais les membres d'une confrérie se croisant dans d'obscures alcôves peuvent-ils s'ignorer ostensiblement ?



Vous pensez que le questionnement n'a aucun intérêt ? Vraiment ? Parce que vous pensez qu'il est anodin de voir - éventuellement - un ministre, membre d'un gouvernement  de droite et un de ses principaux opposants se taper dessus à l'Assemblée Nationale ou à travers les média, tout en se claquant des bises dans le secret des alcôves d'une société secrète ?

Entre nous, comment ne pas voir qu'il y a de la duplicité à accuser ouvertement Françoise Nyssen de subordination aux sectes, alors que, soi-même, on en fait partie ? Et ça c'est tout le problème de Jean-Luc Mélenchon, cet ex-sénateur socialiste reconverti barbudo façon Fidel Castro, enfin, n'exagérons rien ! Fidel Castro, lui, a bel et bien pris le maquis et rallié la Sierra Maestra !

S'agissant de la Françafrique, impliquant jusqu'au cou quelques dictateurs comme Sassou-Ngesso, la fraternité de fait unissant Mélenchon et les dictateurs africains, dont un bon nombre sont des Franc-maçons patentés, ne pose-t-elle pas problème ?


Quant au Vénézuela, ai-je besoin d'insister sur le rôle évident des Etats-Unis, entendez la CIA, sur les problèmes actuels frappant le pays de Maduro ?

En clair, quel est le bon Mélenchon ? Celui qui claque éventuellement des bises à Sassou-Ngesso ou Juan Guaidó, ou celui qui tape à bras raccourcis sur les mêmes, dans un rôle de Robespierre qu'il s'est découvert bien tardivement - cf. "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas !" - et auquel, pour ma part, je n'ai jamais cru ?

Quand j'écrivais tantôt que mon problème, avec Manon Aubry, s'appellait Mélenchon, c'est notamment à tout ce qui précède que je pensais.

Le fait est que je n'ai jamais cru en Mélenchon déguisé en sauveur de la Gauche, et surtout pas depuis son ralliement à l'agression néo-coloniale de l'OTAN en Libye !

Ajoutez à cela l'OPA sur le Parti Communiste, qui se mord les doigts depuis ; l'infortuné Pierre Laurent l'a payé cash devant les militants. On pense ce qu'on veut du PCF, mais il faut bien se rendre à l'évidence : en matière de décolonisation, par exemple, les communistes français ont été bien plus intègres et plus cohérents que tous leurs partenaires de ladite "gauche française". Pensons seulement à François Mitterrand ministre de l'Intérieur sous la IVème République !

Le fait est qu'il n'y a plus d'élus communistes au Parlement Européen, et Jean-Luc Mélenchon est le principal responsable de la chose, dès lors que cet homme est et reste un bonapartiste - c'est-à-dire un hégémoniste - convaincu (Moi et les larbins), et ce, malgré tout le prêchi-prêcha autour de la Sixième République ! Le bilan de l'agitation de Mélenchon, depuis un bon quart de siècle maintenant, c'est un affaiblissement global de la Gauche.



Alors, ces élections européennes ? Une gauche unie aurait permis d'intégrer bien plus de monde, en évitant la déperdition des voix, notamment celles glanées par un Ian Brossat qui n'a pas démérité. Mais bon, après cinq années de n'importe quoi incarné par François Hollande, et malgré les Gilets Jaunes - ennemis jurés de socialistes farouchement attachés au bonapartisme gaulliste -, il va sans dire que, pour une Gauche rassemblée, la remontée de la pente ne sera pas une partie de plaisir.

Ce qui ne rend que plus valeureuse la démarche d'une Clémentine Autain, doublement méritante, dès lors que 1) Contrairement à d'autres, elle entend exprimer ses désaccords ouvertement, et sans quitter le navire, et que 2) Elle au moins a compris le caractère éminemment conjoncturel du "phénomène" Mélenchon et, par voie de conséquence, l'absolue nécessité de passer à autre chose.

Mais le problème pour Clémentine Autain et d'autres à gauche - en clair, pour les vrais insoumis -, ne serait-il pas d'être passés à côté du mouvement des Gilets Jaunes, lesquels, quoi qu'en pensent les instituts de sondages, ont sur les partis politiques l'avantage d'être une force directement issue du peuple, donc peu encline aux soubresauts médiatico-bureaucratiques ou sondagiers ?

Or, face à l'effondrement et au discrédit des appareils politiques, notamment à gauche - cf. la calamiteuse parenthèse de François Hollande -, rebâtir un puissant mouvement populaire est inimaginable sans de solides fondations s'enracinant, précisément, dans les masses populaires. 

Et puisque l'insoumise Clémentine Autain - dont le parcours d'obstacles entamé au sein des Insoumis mérite qu'on s'y intéresse - est une adepte du big bang, je lui suggérerais volontiers une métaphore tirée de la géologie et du volcanisme : même si les cratères se trouvent généralement au sommet des montagnes, les éruptions volcaniques, elles,  viennent toujours d'en bas, jamais d'en haut !



(1) Dans une vie antérieure, je fus autoentrepreneur, spécialisé dans la microédition (+ rewriting, traduction...), et je me souviens fort bien d'un mémoire de DEA (aujourd'hui, on dit 'Master 2') que m'avait confié pour correction un étudiant en histoire ; le thème était la Franc-maçonnerie sous la IIIème République. Ce texte doit encore dormir dans un disque dur de mes nombreux ordinateurs. J'y ai appris que, du temps d'un Paul Doumer, par exemple, pas loin voire plus du tiers d'un gouvernement pouvait être affilié à la F.M. 

Lire : Le 4 septembre 1870, la République est proclamée et un « gouvernement de Défense nationale » formé – sur douze membres, il comprend neuf francs-maçons du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France. Menant son récit tambour battant depuis la chute du Second Empire et la naissance de la République jusqu’aux dernières élections présidentielles de mai 2012, l’auteur rappelle que « l’action principale du Grand Orient de France consistait à consolider le régime républicain qu’il considérait comme son œuvre » - c’est ce que l’un de ses dirigeants avait proclamé lors du convent de l’obédience en 1887 : « Ce sont les maçons, ce sont les loges qui ont fait la République ».

Pour l’historien qui s’appuie sur une riche documentation, le doute n’est pas de mise : « Il appert nettement que, tout en se défendant de faire de la politique, les francs-maçons de la IIIe République étaient en réalité totalement engagés dans la politique, allant même à s’identifier comme les gardiens de la République, en plus clair : les gardiens du régime en place ». (Source)




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