dimanche 26 septembre 2010

Cocu mais content ?

Mais d'où me vient donc cette curieuse impression que Henri Emmanuelli a une belle tête de cocu, je veux dire de cocu politique. Il n'est que de regarder la triste mine qu'il affiche, notamment à cette..., comment déjà ?, fête de la Rose ? Ça pour une fête, ce fut une fête !






... "On nous a fait la même chose avec Ségolène Royal en 2007. La vérité, c'est qu'à gauche, c'est Martine Aubry la plus populaire."

Ce pauvre Emmanuelli ! Devoir s'abriter derrière la popularité supposée de Martine Aubry ! Parce que lui-même n'est pas populaire ? Quant à elle (Aubry), elle est populaire depuis combien de temps ? Je pense à cette élection législative perdue en 2002 dans son "fief" lillois. Tout comme je me remémore la manière, pas très sportive, je veux dire pas très courageuse, avec laquelle elle a capitulé en 2007.

Source : lefigaro.fr :

Martine Aubry avait été battue au cours de la dernière élection en 2002 dans la 5e circonscription, qui s'étend sur des communes de la banlieue sud de Lille, en dehors de la ville. Les 3e et 4e sont détenues par l'UMP.
Le maire de Lille avait demandé à se présenter dans la 2e circonscription (Lille-est), dans laquelle le député PS sortant Bernard Derosier – également président du conseil général du Nord – s'est à nouveau porté candidat avec le soutien de la plupart des responsables socialistes nordistes.
Le vote des militants devrait donc selon toute probabilité désigner le 14 juin Bernard Derosier. Selon Gilles Pargneaux, «il ne semble pas que ce vote puisse être contredit par une décision autoritaire» du bureau national du PS, qui a le dernier mot sur cette question. Martine Aubry a toujours souligné qu'elle ne souhaite pas être candidate hors de sa ville, car elle ne fait «pas partie de ceux qui cumulent les mandats pour les cumuler».

Je dois avouer que je n'éprouve aucune animosité personnelle à l'égard de Martine Aubry, moi qui ne suis pas socialiste. J'estime simplement, sur la base de faits incontestables, qu'elle n'est pas taillée pour le costume que d'aucuns aimeraient la voir porter, à savoir celui de président(e) de la République. Je me contente, pour affirmer cela, d'observer son comportement plus que défaitiste lors des législatives de 2007, où elle a eu simplement la trouille d'aller au combat, en récupérant, par exemple, le siège qu'elle avait "offert" à l'UMP en 2002. Par ailleurs, que dire de la méthode consistant à lorgner sur une circonscription facilement gagnable, car détenue par un collègue socialiste ? À qui Martine Aubry et ses zélateurs vont-ils faire croire qu'une personnalité de premier plan, qui se dégonfle dans une petite course de 1500 mètres, face à un élu lambda de l'UMP, serait la plus qualifiée pour affronter le marathon d'une élection présidentielle ?

Quant à l'autre champion, le grand vizir basé à Washington, il me semble qu'il a quelque peu tremblé avant le second tour de la législative de 2007, face à une Sylvie Noachovitch qui s'est avérée bien plus coriace que prévu. En tout cas, les Sarcellois se souviennent encore du passage de Ségolène Royal pour y soutenir ce pauvre Dominique Strauss-Kahn !

Car, pour sa part, et quels que soient ses défauts, que j'ai, moi-même, tancés ici, force est de reconnaître que Ségolène Royal est d'une toute autre trempe, qui, pour sa première confrontation électorale, s'en est allée arracher à la droite une circonscription réputée ingagnable, le tout, avant de gagner la région Poitou-Charentes, un fief de Jean-Pierre Raffarin !

Dans ces conditions, vouloir faire passer Ségolène Royal pour une nunuche ou une incompétente, je veux bien, mais sur quelles bases, quand je vois qu'elle est la seule des "grands" candidats socialistes à avoir toujours démontré qu'elle n'avait pas peur de l'adversité. Allez demander à Dominique Bussereau ou à Jean-Pierre Raffarin si Ségolène Royal est une bécassine.

Mais revenons à notre "cocu" des Landes. Tout le monde voit bien qu'il y a bisbille entre Aubry et Strauss-Kahn, lesquels, contrairement à d'autres, sont conscients de la puissance de frappe de Ségolène Royal, laquelle, du reste, a déjà envoyé Strauss-Kahn au tapis ! Du coup, comment ne pas être attendri devant la sollicitude toute mielleuse avec laquelle Henri Emmanuelli entoure cette brave Martine Aubry, en feignant de reconnaître qu'il y a anguille sous roche ?

Question : il fait comment, le bon Emmanuelli, le jour où il apprend que Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ont bel et bien conclu un pacte anti-Royal ? Il saute au plafond de joie, ou il se fait hara-kiri ?

Wait and see!



P.S. Tout cet émoi était parti d'une déclaration de l'ex-fabiusien Claude Bartolone. Le pauvre homme, orphelin de son parrain, Laurent Fabius, se retrouve dans la position de ces gens qui ne savent pas faire autrement que de retrouver leurs vieux réflexes de... larbins ! Donc, le voilà au service de..., de qui déjà ? Strauss-Kahn, l'ennemi intime de Fabius ? Martine Aubry, dont on ne sait pas trop si elle ne va pas encore se dégonfler, comme en 2007, à Lille ?

Mais il y a un élément qui pourrait expliquer la fébrilité, voire la panique subite qui s'est emparée de Claude Bartolone. Il se trouve que, quelques jours plus tôt, il était passé par la fête de la fraternité de Ségolène Royal. Et là, il a dû être proprement subjugué par l'enthousiasme et l'allégresse des militants de Désirs d'Avenir, et Bartolone de se dire : "Hou la la, c'est qu'ils ont la pêche par ici ; le problème c'est qu'on n'a pas ça en rayon ; on n'a pas ça (la fraternité) chez nous ! Il faut alerter les autres, sinon, on va encore se faire bouffer !".

Le fait est qu'à la fête des amis de Ségolène Royal, les caméras se sont promenées au milieu de militants remontés à bloc et visiblement heureux d'être là, ce qui tranchait terriblement avec la morosité, voire la sinistrose caractérisant les autres rassemblements, du côté des Montebourg, Hamon et autre Emmanuelli...

La fête de la Rose, chez Henri Emmanuelli... Ça vous a un air d'oxymore !