mercredi 1 décembre 2010

Éléphant socialiste en panne de notoriété cherche femme journaliste un peu nunuche...



Dans notre rubrique "Les deux font la paire !"

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« Il n’y a qu’à imposer la chasteté à toutes les femmes journalistes ». Isabelle Giordano, interviewée dans Médias, le Mag, France 5, 28.11.2010



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Sous-titre : Nouveau débouché dans les écoles de journalisme : maîtresse d’homme politique…

(…)

Que les politiques couchent avec qui ils veulent, c’est en effet leur problème et on s’en fout… mais on s’en fout pas quand ils sont pris en flagrant délit de mensonge à leurs électeurs, nous racontant des bobards par papier glacé interposé et n’ont pas le courage de nous dire qu’ils ne sont plus ensemble depuis des années et ont chacun refait leur vie de leur côté… (et quand en plus ils portent plainte contre des blogs qui révèlent leurs mensonges – pour ensuite avouer que c’est vrai, mais sans retirer leur plainte pour autant).

Idem pour Valérie Trierweiler : on ne lui reproche pas d’avoir une relation avec Hollande, on lui reproche de ne pas l’avoir dit – alors que son travail consistait, en tant que journaliste, à suivre le PS pour son journal. Il est évident que si un journaliste est amoureux du leader d’un parti sur lequel il est chargé d’écrire des articles, son objectivité en sera affectée et il doit en informer ses lecteurs. C’est d’ailleurs ce qu’a fait la maîtresse de Nicolas Sarkozy, Anne Fulda. Quand elle est sortie avec lui, elle a demandé à changer d’affectation au sein de la rédaction du FIGARO.

Aux USA, dans certains journaux dotés d’une éthique, on indique en fin d’un article si le journaliste est lié financièrement ou professionnellement au sujet sur lequel il écrit… Ca s’appelle le « disclosure of interest ». Valérie Trierweiler aurait du le faire.


Autre lecture : un excellent papier de Solenn de Royer dans lacroix.fr


Vies publiques, vies privées, liaisons dangereuses

L’« affaire Bettencourt » met en lumière la frontière parfois poreuse entre fonction publique et intérêts privés. Une exception française, selon plusieurs experts.

Pas de règle. Seulement des choix individuels

Le couple Woerth n’est pas le seul à s’être retrouvé dans l’œil du cyclone ces dernières années, en France. Le transfert de Nathalie Kosciusko-Morizet du secrétariat d’État à l’écologie à celui dévolu à l’économie numérique, alors que son frère, fondateur du site Price Minister, dirige la principale organisation professionnelle du secteur, avait suscité un début de polémique.

Les couples politico-journalistiques défraient également régulièrement la chronique : en 1997, Anne Sinclair avait choisi de quitter son émission politique à la nomination de son mari Dominique Strauss-Kahn au sein du gouvernement Jospin. Plus récemment, Béatrice Schönberg, épouse du ministre Jean-Louis Borloo, a été priée de renoncer à la présentation du JT de France 2.

En la matière, pas de règle. Seulement des choix individuels. Ainsi Christine Ockrent a-t-elle pour sa part décidé d’assumer ses liens avec le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner quand elle a été nommée patronne de l’audiovisuel extérieur de la France. Une situation contre laquelle s’étaient insurgés les journalistes des rédactions concernées (RFI et TV5 Monde), ces derniers expliquant que la journaliste ne pouvait pas diriger « un service public de l’audiovisuel placé sous la tutelle de son compagnon ».

« Dans la plupart des pays, ces cumuls sont interdits »

« Il s’agit de fait d’une situation inconcevable ! », souligne le sondologue Jérôme Sainte-Marie, qui voit dans la situation du couple Kouchner un « exemple révélateur de la mentalité française ». « Leur situation est connue, voire affichée, sans qu’aucune mesure ne soit prise pour y remédier, poursuit-il. À partir de là, tout devient possible… »
En France, plus qu’ailleurs, le système favorise le mélange entre chose publique et fonctions privées. Les responsables politiques cumulent aussi bien les mandats que les fonctions (publiques et privées), à l’image des parlementaires avocats, au service de l’intérêt général d’un côté, et d’intérêts particuliers, de l’autre.

(…)
« La France ne voit pas d’un œil défavorable le mélange des genres et la confusion des intérêts, indique le politologue Yves Mény, auteur de La corruption de la République (Fayard, 1992). En ce sens, elle est une exception. Dans la plupart des pays, ces cumuls sont interdits. »
« L’auto limitation a volé en éclat depuis trois ans »

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette confusion. Le processus de sélection et de reproduction des élites, issues du petit vivier des grandes écoles, en est une. « Dans une société endogame, le risque du mélange des genres est plus facile », poursuit Yves Mény. Même analyse pour Jérôme Sainte-Marie, selon lequel ces affaires sont révélatrices d’une « imbrication toujours plus grande entre une bourgeoisie d’État et la bourgeoisie du privé ».

« Ce phénomène de caste peut produire un certain aveuglement », ajoute-t-il. Pour le fondateur de l’institut Isama, l’élection de Nicolas Sarkozy, qui n’a jamais caché ses liens avec le monde des affaires, est à l’origine d’une « décontraction plus grande encore » sur ces questions de frontières poreuses entre public et privé. « L’auto limitation a volé en éclat depuis trois ans, poursuit Jérôme Sainte-Marie. D’un côté, on s’américanise mais de l’autre, on oublie les garde-fous que la tradition anglo-saxonne porte en elle. »

(…)

« Attention à ne pas céder à la chasse aux sorcières », prévient toutefois Yves Mény, qui met en garde contre la multiplication des règles, pas toujours efficaces : « Camus disait qu’a défaut de principes, il fallait des règles. Moi, je préférerais qu’il y ait des principes intériorisés par tous. Car ces choses-là tiennent avant tout de la morale et de l’éthique ».

Et de citer les bonnes pratiques ayant cours dans les pays anglo-saxons ou certaines démocraties du nord : « Un enseignant peut, par exemple, refuser de participer à un jury car il connaît un candidat ! La société française aurait besoin de plus de transparence. Car le simple fait d’être en situation de conflit d’intérêts, même quand celui-ci n’est pas avéré, fait soupçonner des combines et des arrangements. Les hommes politiques devraient le comprendre. »

Source 


Structure et conjoncture

Depuis quelques jours, fidèle à ses habitudes, le Landerneau politico-médiatique bruisse de mille rumeurs autour de la suspension de l’émission politique Audrey-Pulvar-Soir, sur I-Télé. Et la volaille qui fait l’opinion de s’enflammer autour de ce qui paraît à certains comme étant une insupportable injustice visant une bonne professionnelle.

Cette affaire, comme tant d’autres (cf. un récent remaniement ministériel) nous permet de voir à quel point ce pays, la France, manque de penseurs et d’analystes, remplacés par ce que Souchon a appelé « la volaille qui fait l’opinion » : toute une clique de hauts-parleurs qui squattent tous les studios de radios et de télévisions et se sont spécialisés dans le pia-pia-pia, incapables qu’ils sont de distinguer entre le structurel et le conjoncturel.

La conjoncture, c’est le cas présent, lié aux contingences du moment ou de l’endroit, conformément à l’adage : vérité au-delà, erreur en deçà…

La structure c’est ce qui est de l’ordre de l’intemporel ; elle repose sur des principes intangibles. C’est à la fois la loi que la morale, ce que les adeptes de Freud rangent volontiers dans le paradigme baptisé « surmoi ».

L’expérience montre que les vraies démocraties et les républiques bananières se distinguent en ceci que les premières sont régies par des principes structurels, donc intangibles et immuables, notamment en matière de droits du citoyen et de respect des libertés fondamentales (cf. le Bill of Rights, de 1689, qui va fixer des limites à l’absolutisme royal, dans un système politique resté monarchique !) : la loi est au-dessus du roi / le roi doit être sous la loi ; "Debet rex esse sub lege".

On ne saurait être plus clair, et une fois ce principe de base établi, nul ne pouvait y déroger, ni aujourd’hui, ni demain. Tandis qu’à l’inverse des vraies démocraties, les républiques autocratiques sont construites sur un principe d’élasticité des normes et sur une relativisation systématique des principes démocratiques, tantôt mis en avant, tantôt mis entre parenthèses, selon la conjoncture du moment. C’est ce qui fait que ces régimes sont toujours en train de voter des lois ou d’en tripatouiller d’autres, à coups de plébiscites par exemple, comme quand un nouvel « homme fort » décide d’adapter les institutions à son profit, comme un certain général (certains généraux !) l’a/l’ont fait en France.

Quel rapport, se demandent certains, entre une simple journaliste de télévision et les fondements de la démocratie ?

Il ne vous a échappé que certains conflits d’intérêts, comme l’affaire de la journaliste d’I-télé, semblent constituer une spécialité française, comme cela a été évoqué plus haut.

Et comme dit dans l’article de Solenn de Royer, Jérôme Sainte-Marie voyait dans la situation du couple Kouchner un « exemple révélateur de la mentalité française ». « Leur situation est connue, voire affichée, sans qu’aucune mesure ne soit prise pour y remédier, poursuivait-il. À partir de là, tout devient possible… »

Précisément : tout est devenu possible. Souvenez-vous du slogan dun candidat à la présidentielle de 2007 : "Ensemble, tout devient possible !" Et le comble c’est qu’il se trouve des gens pour s’étonner que nous nous étonnions de certaines dérives ; c’est dire le niveau de déliquescence des mentalités auquel on est parvenu !

J’ai déjà évoqué, sur ce même site, le caractère autocratique du régime instauré par De Gaulle en 1958/62, dans le cadre d’une réflexion autour du récent remaniement gouvernemental français. Et j’y épinglais la légèreté et l’incohérence des plus grands analystes politiques de ce pays, dont la plupart n’ont jamais lu la Constitution, ce qui explique leur propension au bla-bla, toujours au ras des pâquerettes et dans des considérations ne sortant jamais de la simple conjoncture. Incohérence des analyses, doublée d’un comportement moutonnier, tout le monde racontant la même chose et personne ne tenant à se singulariser par rapport à la logorrhée ambiante. Ce qui a fait dire à tout le monde, ou presque, que le président de la République pouvait changer de premier ministre, quand bon lui semblerait, ce qui était – structurellement – faux, comme le prouve la Constitution (art. 8).


Parce que l’actuel débat autour d’une journaliste politique mise à pied par son employeur vient relancer le débat autour, précisément, de la réalité des principes démocratiques dans ce qui ressemble depuis trop longtemps à une république bananière : la France, avec ses affaires crapoteuses rarement élucidées (cf. Ben Barka, Boulin, De Grossouvre, De Broglie, Fontanet..., et maintenant Karachi et Bettencourt).

Oui, vous avez bien lu ! L’affaire "Audrey Montebourg et Arnaud Pulvar" n’est pour moi qu’un nième avatar, un des innombrables effets collatéraux du basculement de la France dans le camp des régimes autocratiques, dans lesquels tout devient possible, et ce basculement, pour ma part, je le date de l’avènement d’un régime d’inspiration militariste en 1958/62 sous l’égide d’un général de brigade, admirateur de Francisco Franco et de Juán Perón.

On commence par prendre des libertés avec les us et coutumes de la démocratie parlementaire, en remplaçant le pouvoir du plus grand nombre (via l'élection législative) par celui d'un seul. Après quoi, on installe autour de l'autocrate toute une cour de conseillers spéciaux et d'officines occultes qui vont s'appliquer à court-circuiter les institutions démocratiques, et le tour est joué.

Mais j’entends d’ici les protestations : « Mais monsieur, du temps du général, de telles outrances auraient été inimaginables ! »

Mais de quelles « outrances » me parlez-vous ? De broutilles tout à fait conjoncturelles (ex. De Gaulle payait lui-même ses factures d'électricité et son train de vie  était du type monacal.) ou de choses tenant à la structure même de l'Etat ?

Prenons le cas de Jacques Foccart et de son officine chargée des affaires africaines. En quoi l'éventuelle intégrité de De Gaulle face aux forces de l'argent effacerait-elle les turpitudes parfaitement immorales, elles, consistant à installer puis à protéger tant de dictateurs qui, eux, ne vont pas se  gêner pour piller leurs propres peuples. Par ailleurs, on imagine mal que Foccart et ses sbires aient agi par simple désintéressement. Le pillage de l'Afrique n'a pas enrichi que les dictateurs africains !

Dans l’article cité plus haut, il est bien dit, en substance, par quelqu’un, que la dérive des pratiques date d’il y a trois ans, soit de l’élection du dernier président français.

Et c'est là que je m’inscris en faux contre cette thèse : la déliquescence des moeurs politiques  date de beaucoup plus loin, et l'intégrité apparente affichée par un De Gaulle dans sa vie privée n'était qu'un leurre.

Dans un système démocratique, les lois sont les mêmes pour tous et tout particulièrement pour les dirigeants. Un ministre est-il convaincu de manquement à la déontologie, voire de malversation ? La sanction tombe très vite : il ou elle démissionne. C’est ainsi qu’on a vu, en Allemagne, sous Gerhard Schröder, un sémillant et prometteur ministre de la Défense quitter son poste après qu’il fut établi qu’il s’était offert des vacances (en Espagne me semble-t-il) avec son véhicule officiel. Le fait est que, dans toutes les authentiques démocraties, les démissions de responsables publics sont fréquentes. En France, même pris la main dans le sac, l'élu, le ministre ou le haut fonctionnaire va faire comme si de rien n'était. On voit même des élus condamnés se faire réélire triomphalement. Après tout, si le peuple n'a rien contre ! Ne dit-on pas que les peuples n'ont que les dirigeants qu'ils méritent ?

Et si ce laisser-aller fait partie d'une tradition (populaire) française,  c’est à tort que l’on nous explique que la dégradation des mœurs politiques daterait d’il y a trois ans, parce que, dans les faits, elle relève d'une vieille « coutume » consistant à prendre ses libertés avec les lois écrites. De Gaulle n’avait peut-être pas de maîtresses ni de comptes banquaires en Suisse, à ceci près que ses maîtresses ressemblaient à des pays africains, ex-colonisés, dont les dirigeants étaient choisis à Paris, par exemple. Sous de Gaulle, le ver était déjà dans le fruit, qui allait conduire à l’affaire Greenpeace, à celle des Irlandais de Vincennes, à la noyade de Robert Boulin dans trente centimètres d’eau, au massacre du métro Charonne, les écoutes téléphoniques au cœur de l’Elysée, et j’en passe.

Et quand, au sommet de l’Etat, on s’assied sur les règles, il ne faut pas s’étonner si la pelote de laine vous échappe, dont personne ne peut arrêter le mouvement, comme une gangrène qui envahit tout un membre.

Et comme de bien entendu, dans l’affaire qui nous occupe, nous avons eu droit à l’inévitable défilé de flagorneurs en tous genres se pressant autour de leur consœur provisoirement déchue, qui pour vanter ses talents, qui pour souligner sa grandeur d’âme, qui pour s’offusquer que l’on puisse suspecter cette excellente professionnelle d’infamants projets, le tout sans jamais avouer qu’ils s’asseyent sur des principes voire entendent s’exonérer de toute règle.

Bref, la panoplie complète de l’autodéfense des maffias et autres groupes corporatistes ou sectaires, qui vont se serrer les coudes dans un réflexe de solidarité clanique, devant ce qui ressemble fort à un cas on ne peut plus classique de prévarication.

Vous avez bien lu : prévarication, dont il est dit dans le dictionnaire que c’est une action qui consiste à manquer, par intérêt ou mauvaise foi, aux devoirs de sa charge, de son ministère.

« Manquer, par intérêt ou mauvaise foi, aux devoirs de sa charge… »

Et visiblement, personne – hormis les dirigeants d’I-Télé ou de France Inter, de manière implicite – n’a pensé à nous rappeler quels étaient les devoirs d’un(e) journaliste spécialisé(e) dans la politique. Et comme il sied dans les maffias, nous avons là une petite secte qui entend ne se soumettre qu’à ses propres lois : « Mais puisque je vous dis que je suis au-dessus de tout soupçon ! », clame Christine Ockrent, jusqu'à ce monument de nunucherie livré par Isabelle Giordano, qui se demande s'il va falloir imposer la chasteté aux femmes journalistes, sous-entendant par-là que, pour elle, il n'y a de sexualité possible pour une journaliste que dans le lit d'un homme politique !

Quel formidable aveu !

La défense classique des sectes : l’auto-exonération de toute faute et le choix systématique de l'option "juge et partie".

Et en qualité de juges, les mêmes, il n’y a pas si longtemps, ne tarissaient pas de critiques envers Eric Woerth et son épouse : mais comment a-t-il seulement pu se maintenir au poste de trésorier du parti tout en étant ministre du budget ? Et elle, au service de la plus grosse fortune de France tout en étant la femme du ministre des impôts ! Et gna-gna-gni et gna-gna-gna…



Juge et partie, le rêve inaccessible de tout citoyen lambda.

"Par toi-même. Par toi et personne d'autre, ma fille. Te réaliser. Réussir ta vie par tes combats et peut-être quelques victoires."

Voilà en quels termes notre grande journaliste entame son auto-plaidoyer dans Libération (26.11.2010), en qualité de juge et de partie.
Par toi-même, par toi et personne d'autre... J'ai bien aimé le "personne d'autre". Parce que s'il n'y a personne d'autre, on ne voit pas bien où est le problème !

Tant de grandiloquence noyée dans si peu de fond… Du grand art ! 
Arnaud Pulvar est paraît-il avocat, donc il doit se souvenir des cours de première année de FAC, à propos des sources du droit, au nombre de quatre : la coutume, les lois, les règlements et dans une moindre mesure, la jurisprudence.

Pour n’évoquer que la première source : dans tous les pays, dans toutes les cultures, il existe des lois non écrites, relevant de la coutume, qui expliquent, par exemple, qu’on mange des escargots et des grenouilles ici, mais pas de criquets ni de sauterelles, et qu’on mange des chiens et des chats là, mais pas de grenouilles ni d’escargots, ou encore qu’on s’habille plutôt comme ceci (pantalons pour les hommes) ou comme cela (kilt ou djellabah pour d'autres  hommes), etc.

À moins qu’il n’ait séché les cours en première année, Arnaud Pulvar connaissait parfaitement la coutume en vigueur ; la preuve est qu’il l’a implicitement évoquée lorsqu’il s’est attaqué au conflit d’intérêts incarné par la présence au journal télévisé de Béatrice Schönberg, épouse Borloo. Mais on me dira que l’éléphant socialiste a le droit d’être occasionnellement frappé d’amnésie !

(Sources : lepost.fr - lowblogging.fr)

Arnaud Montebourg s’attaque à la politique spectacle sur le petit écran – “C’est décidé, je boycotte” ; Télérama n°2937, 26/04/ 2006.
Télérama : Il permet, par exemple, qu’une Béatrice Schönberg puisse présenter le 20 heures alors qu’elle est femme de ministre ?
Arnaud Montebourg : Oui, alors qu’il y a un conflit d’intérêts évident… Dans le monde politico-médiatique actuel, ceux qui ont le pouvoir se permettent de piétiner les règles du jeu. Il est temps que cela change.

« Ceux qui ont le pouvoir se permettent de piétiner les règles du jeu… »

Arnaud Pulvar ou l’éternelle histoire de l’arroseur arrosé !

Mais revenons au pia-pia-pia de la volaille qui fait l’opinion.
Jack Lang y va de son indignation (rappelons que l’homme est agrégé de droit public, enfin, il y a longtemps !)

Mais il n’est pas le seul...
Pour résumer la campagne d’indignation émanant du microcosme politico-médiatique, nous avons trois types d’arguments :

1. argument tiré de la compétence professionnelle
2. argument tiré du machisme
3. argument tiré de l’inopportunité

1. Compétence professionnelle : en la matière, on est volontiers juge et partie, puisque ce sont aussi bien des journalistes que des personnalités politiques que l’on a entendues s’auto-exonérer de toute atteinte à la déontologie.
Question à C. Ockrent : Vous êtes à la seule à avoir résisté à ça ! (Médias, le Magazine, 28 novembre 2010, France 5).
Ockrent : J’en suis assez fière !

Christine Ockrent ou l’art de s’autodécerner un diplôme d’impartialité et d’incorruptibilité. Pour mémoire, cette femme se targue d'avoir une culture journalistique forgée au contact des médias américains. Mais ce qui est certain c'est qu'elle est devenue la risée des journalistes anglo-saxons depuis qu'ils ont appris qu'elle avait obtenu, en qualité d'épouse de ministre, un poste de direction dans un organisme placé sous l'obédience... de son ministre de mari !

2. Machisme 

Bien évidemment, dans le cas d’espèce, on pouvait s’attendre aux poncifs classiques d’un féminisme de bazar plus ou moins bien bien rôdé. Pour reprendre un papier cité plus haut : "Aujourd'hui, une femme serait encore condamnée à penser comme et par son compagnon (remarquez que la question ne se pose jamais pour un couple de femmes). Exerçant le métier qu'elle a choisi, elle serait toujours, au travail et dans la construction d'un raisonnement, incapable de s'émanciper non seulement dudit mari, mais aussi des sentiments qu'elle nourrit pour lui. (...) Un cerveau in-disponible en quelque sorte, parce que colonisé par celui qu'elle aime", déplore-t-elle. (...) Audrey Pulvar tient également à élargir sa situation à celles des femmes en général. Elle ne se contente pas de s'indigner sur son propre sort, mais déplore surtout le manque d'autonomie et de responsabilité accordées aux femmes en France. La journaliste parle "d'une culpabilisation générale et parfois auto-alimentée", par les femmes elles-mêmes.

C'est encore Christine Ockrent (France 3, Ce soir ou jamais) qui posait elle aussi la question niaiseuse et rabâchée mille fois : "Et si un journaliste-homme avait été le compagnon…" , et gna-gna-gni, et gna-gna-gna…

Et là, vous avez compris qu’elle n’avait pas le moindre nom de journaliste mâle à proposer. Et comme elle manquait d’exemples de journalistes-hommes, il ne lui restait plus qu'à tenter de semer le trouble dans l’esprit des gogos de téléspectateurs :
"On préfère des maîtresses cachées… C’est d’une hypocrisie totale… Cela réduit toujours le rôle des femmes…", petit numéro de cynisme vicelard dont ce genre de personnage nous abreuve à longueur d’interview.
Les maîtresses cachées suggérées par Ockrent ? On pense à Mitterrand, peut-être ? Parce qu’elle était journaliste politique, la maîtresse de Mitterrand ?
On prête à l’un des hauts dignitaires du royaume de France, fraîchement abandonné par sa dulcinée, partie pour l’étranger, d’avoir eu, un jour, une éphémère aventure avec une journaliste politique du Figaro. Comme on peut encore le voir, c’est encore et toujours UNE journaliste qui a craqué !
De toute évidence, comme aucun nom de journaliste homme n’est évoqué dans ces affaires, force est de constater que les journalistes hommes affichent un bien plus grand professionnalisme que les journalistes femmes !

3. Inopportunité : "Mais Arnaud Pulvar n’est même pas ministre… : Strauss-Kahn, Borloo et Kouchner ont été nommés ministres, tandis que l'autre n’est qu’un hypothétique candidat à la présidentielle ; il n’y a donc pas lieu d’agir maintenant."

À mourir de rire, non ? Parce que ce monsieur n’a pas d’ambition politique, peut-être ? Parce qu’il a annoncé sa candidature "à la présidence de la République" (si !) juste pour rire, sans y croire sérieusement ! Et puis, les primaires – qui n’auront lieu que dans un an – comptent pour du beurre, n’est-ce pas ? Martine Aubry ne s’est-elle pas déplacée, l’autre mercredi, à la télévision, pour marteler de nouveau son histoire d’arrangement entre parrains socialistes ? Puisqu’on vous dit que les primaires sont cousues de fil blanc !

Oie blanche

C'est l'expression dont on désigne une jeune fille aussi naïve qu'ingénue, qui croit encore au Prince charmant.

Vous voulez que je vous livre le fond de ma pensée ? Quand j’ai appris que cette journaliste partageait la vie de ce politicien socialiste, j’ai juste pensé : "Quelle pauvre idiote !" ; à dire vrai, j’ai employé un autre mot (c…nne). Parce que si, d'aventure, une soeur, une cousine, une fille, une nièce..., venait à m'apprendre qu'elle mettait sa carrière entre parenthèses à cause d'un mec, fût-il prix Nobel de médecine ou de physique, je la mettrais à la porte en lui signifiant de ne plus jamais paraître devant moi. Parce qu'il y a une limite à la nunucherie ! Imaginez une seconde que, par amour pour son basketteur, Eva Longoria ait accepté d'abandonner sa série à succès pour aller jouer les groupies au bord de tous les terrains de basket des Etats-Unis. Elle aurait commis là une grosse connerie. Pour l'heure, elle en a une plus petite à faire disparaître, sous la forme de tatouages devenus obsolètes !

Parce qu'il faut être sacrément nunuche pour croire encore au grand amour, avec la moitié des couples qui se séparent, à Paris par exemple !

Du reste, je suis devenu plus que suspicieux à l’égard des prestations de cette journaliste, tant à la télévision qu’à la radio. Le fait est qu'elle a cessé d'être crédible sur le plan politique, et I-Télé a eu raison d'agir comme elle l'a fait !


Et pourtant, je me définirais volontiers comme un homme de gauche !

Il se trouve simplement que les éléphants du Parti socialiste ne m’inspirent rien de bon.


COM ils disent...

Le fait est qu'Arnaud Pulvar, je l’ai toujours trouvé creux et vide, à l’instar de ses congénères, les quadras de la Rue de Solférino. Un vrai haut-parleur, qui doit aimer s’entendre causer, mais qui dit tellement de choses qu’il oublie parfois ce qu’il a déclaré naguère, comme cette histoire de limitation du cumul des mandats, ou encore cette guéguerre contre Jacques Chirac, qu’il voulait presque voir aller en prison, et puis plus rien… Et puis on l’a vu aux côtés de Ségolène Royal, en 2007, et depuis, il a tourné le dos à Royal, tout en lui piquant quelques idées au passage ; et voilà qu'il milite désormais pour une Sixième République, avec la même ardeur sans doute que pour le non cumul des mandats…

Tout ça ressembe à un coup de 'com' un peu médiocre...

Tenez : ce dimanche, 28 novembre 2010, je jette un œil sur France 5, sur le coup de 18h15, et devinez qui fait face au très complaisant et opportuniste Nicolas Demorrand ? Arnaud Pulvar ! La veille, il était déjà chez Ruquier, sur France 2, et il me semble l'avoir aperçu dans le Grand Journal de Canal Plus. Le fait est qu'à chaque fois, j’ai zappé au bout de quinze secondes, sans même prendre la peine de vérifier si Audrey Montebourg faisait partie des spectateurs. Sur Arte, ce dimanche, il y avait un intéressant reportage sur la série policière Tatort, qui en était à sa quarantième année et devait son succès à son caractère décentralisé, qui fait qu’il y a en fait 15 déclinaisons distinctes, région par région, avec des acteurs différents à chaque fois, un peu comme les Experts Miami, New York, etc… Voilà, j’aurai appris quelque chose !

Entre nous, pourquoi croyez-vous que Claire Chazal ait eu droit à tant de couvertures de magazines ces dernières années ? En raison de ses talents de journaliste ou tout bêtement à cause de sa vie privée ? Et Marie Drucker ? Et Laurence Ferrari ? Est-ce que, des fois, les journalistes (femmes) ayant une vie privée rangée font la Une des magazines ?

Et il faut croire qu’ils se sont donné le mot, au PS, sous la houlette de l’ex-premier secrétaire, que l’hebdomadaire Voici avait présenté en villégiature avec sa nouvelle compagne, elle toute mince, et lui frappé d’obésité. J’avoue que j’avais trouvé l’équipage assez croquignolesque.

Mais, quelque part, le coup de com a marché, puisqu’on les a vus faire la Une de plus d’un magazine. Et c’est probablement cela qui a donné des idées à Arnaud Pulvar, qui s’est dit qu’il lui faudrait aussi, dare-dare, se dégoter une petite gourgandine qui lui permettrait de s’afficher en Une de magazine.

J'en entends qui vont me dire : "Hé ben, vous en affichez du cynisme, pour oser prêter de si machiavéliques intentions à ces pauvres éléphants socialistes !"

Je me contente de constater des faits !

Sources : purepeople - voici


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Du coup, on se demande avec une certaine impatience quelle sera la prochaine journaliste politique à s’afficher avec un éléphant du P.S. C’est dire si je ne crois pas une seconde que Pulvar et Montebourg n’aient pas (en tout cas pour le moins naïf des deux) planifié ce qui est en train de se produire, dans le genre : Eléphant socialiste en mal de notoriété cherche femme journaliste un peu nunuche

La suite, vous la connaissez ! Arnaud Pulvar va faire le tour de toutes les rédactions dans les semaines qui suivent. Et peut-être même le verra-t-on apparaître dans les sondages pour la présidentielle de 2012. En tout cas, c’est son conseiller en « Com » qui doit se frotter les mains. Enfin, plus tellement, maintenant que Ségolène Royal est venue voler la vedette à tout le monde !

Au fait, vous ne le savez peut-être pas, mais je suis un gros lecteur de presse écrite, et avec mes deux scanners et mes trois ordinateurs, j’archive pas mal, ce qui me permet de retrouver parfois de vieilles coupures, comme ce qui suit :


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Ruth Elkrief 1, Audrey Montebourg 0

Ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent que Ruth Elkrief animait la tranche 12-14 sur BFM Télé, et qu’à l’arrivée d’Audrey Montebourg sur Itélé, Elkrief a été déplacée sur le créneau de 19h pour être – réflexe stupide de dinosaures qui ne sont toujours pas sortis du temps de l’ORTF – en compétition directe avec la chaîne voisine sur la TNT.

Ben, le moins qu’on puisse dire c’est que Elkrief l’emporte par K.O. technique. Ils ont dû sabler le champagne chez BFM !


Le bon sens loin de chez vous !
"On est en train de réfléchir avec la chaîne…", parce qu’en plus d'être naïve, voilà qu'elle est aussi, mais totalement nunuche !

I-télé est une chaîne d’information continue. Je ne vois pas très bien quel nouveau programme la direction va pouvoir concocter avec si peu de recul – et dire que l’autre nigaud aurait pu attendre la fin de la saison pour annoncer sa candidature ! – ; par conséquent, à moins d’aller présenter la météo, et encore !, parce qu’au JT décalé, la place est déjà prise – je ne vois pas très bien ce qu'Audrey Montebourg va pouvoir faire d’autre dans l’immédiat.

Quant à notre éléphant socialiste, après la décision d'I-Télé, il s'est contenté de déclarer "Dont acte", concédant qu'il était désormais le principal défaut de sa compagne, histoire de rappeler qu'il avait souvent cassé du sucre sur le dos des autres (en l'occurrence de François Hollande).

Sauf qu'ici, j'ai l'impression que ces deux-là n'ont pas bien compris de quoi il retournait, à savoir que les grilles de programme étaient refondues à chaque rentrée. Et imaginez un peu qu'à la rentrée de septembre prochain, Audrey Montebourg ne retrouve aucune émission, ni sur I-Télé, ni sur France Inter...
Et pourtant, elle savait pertinemment où elle mettait les pieds, après les précédents conflits d'intérêts manifestes et fort justement pointés du doigt par les syndicats de journalistes (Sinclair-Strauss-Kahn, Ockrent-Kouchner, Schönberg- Borloo, etc.). Elle savait, donc elle assume et ne vient pas entonner l'air de la vierge effarouchée.

Voilà qui vient me rappeler une chanson de  Bernard Lavilliers, qui se termine ainsi :

« Tu tires toujours en amateur ! »
« Tu tires toujours en amateur ! »


P.S. (1) (à ne pas confondre avec A.P.S. !)

Entendu sur France Inter, le 29 novembre 2010 : à propos de Wikileaks, interview de la directrice de la rédaction du Monde par Audrey Montebourg.

Question : Est-ce que les propos... ont été vérifiés (ex. Jean-B. Levitte) ?
Sylvie Kauffmann : Non.
Question : Et ça ne pose aucun problème déontologique ?

Ouf, nous voilà rassurés : Audrey Montebourg sait ce que le mot "déontologie" veut dire !


P.S. 2 : Un mec, un vrai de vrai ?

Les prochains jours nous montreront si l'éléphant socialiste Arnaud Pulvar est un vrai chef en devenir, un vrai mec, digne d'être président de la République, et non pas une chiffe molle, un glandeur. À mon avis, en se contentant de subir la situation qu'il a lui-même générée, il n'a que trop perdu de temps...
Parce qu'une chose est sûre : entre le politicien et la journaliste, les têtes-à-têtes risquent de ressembler à une soupe à la grimace. Et je ne vois pas très bien comment ils pourraient envisager un avenir radieux, avec l'épée de Damoclès qui pèse sur la tête de la journaliste ! Bref, quoi qu'ils disent, ils sont dans une impasse ! Et une impasse, on n'en sort que par une seule issue. Mais bon, ce ne sont pas mes oignons !
Il n'empêche : face à l'impasse professionnelle dans laquelle il a précipité sa compagne du moment (parce que les compagnes, ça va, ça vient, n'est-ce pas Tiger Woods et Tony Parker ?), laquelle risque rien de moins que de se retrouver au Pôle Emploi à la fin de la saison, si d'aventure aucune émission ne lui était confiée à la rentrée...; face à cette impasse potentielle, donc, j'essaie de m'imaginer ce que ferait un "gentleman".
Alors, imaginons Arnaud Pulvar se comportant en gentleman, et envoyant un communiqué à l'Agence France Presse, annonçant que lui et sa compagne avaient décidé, d'un commun accord, de mettre fin à leur liaison, en raison des difficultés imprévues (mon oeil !) qu'elle a suscitées, et surtout, pour ne prêter le flanc à aucune attaque graveleuse ni insinuation de mauvais aloi à une quelconque entorse à la déontologie.
Après un tel communiqué, notre journaliste serait immédiatement réintégrée dans son émission par la chaîne I-Télé, et tout le monde de vanter le panache du politicien, qui verrait sa cote de popularité monter en flèche, bref, l'honneur serait sauf.
C'est en tout cas ce que je suggérerais à notre éléphant socialiste, si, d'aventure, j'étais son conseiller en COM !
Cet homme veut être président de la République ? Alors il doit se comporter en chef, en décideur, pas en chiffe molle pusillanime qui se contente de subir les événements.
On parie combien ?