mercredi 6 avril 2011

Les armes de désinformation... 5/7. Quand la "communauté internationale" parraine des pogroms... Sponsored pogroms in Libya.



Avant-propos

Un certain nombre des documents présentés ici figuraient déjà sur un texte précédent consacré à Obama (volant au secours des massacreurs de nègres...). Le moins qu'on puisse dire est que la presse libre, comme on est en droit de l'appeler, n'a pas été d'une grande curiosité face à ce qui a bel et bien ressemblé à une vague de racisme et de xénophobie parmi les "révolutionnaires" libyens. Mais peut-être devons-nous certains (changements de) comportements aux premiers articles et reportages parus sur la question, qui ont alerté certains "révolutionnaires" libyens que certaines choses risquaient fort de se savoir et de ruiner leur image à l'étranger ?

Toujours est-il qu'en France même, on ne fut pas loin du silence radio dans la grande presse, à une poignée d'exceptions près.  Mais bien évidemment, la communauté noire s'est émue de la chose, et pas qu'en Afrique. Est-ce là la raison  du brusque repli tactique ou stratégique de Barack Obama dans son soutien en faveur de l'agression contre la Libye ? Ou n'a-t-il pas voulu empoisonner son entrée en campagne par une sordide croisade qui risquait de faire pas mal de "dégâts collatéraux", ce qui n'est jamais très bon pour l'image d'un "Prix Nobel de la paix" ?






Foreword

Some documents presented below belong to a previous file that I devoted to Barack Obama (rushing to negroes' slaughterers' aid in Libya.). The least I would say about this issue is that our so called "free and democratic press" didn't seem to be very concerned by what  actually looked like a growing wave of racism and xenophobia among the so called "revolutionary Libyans". Anyway, some important changes have been reported, given the huge amount of 'Western' reporters and journalists in Eastern Libya. And perhaps could we explain those changes by the fact that some articles and reports would have alerted the so "sympathetic revolutionary Libyans" to the fact that the raging campaign of racism against dark skinned people was likely to ruin their image abroad...

Nevertheless, in France for instance, the campaign of racism in "Free Libya" has been as well as hardly reported: a sort of "blackout" (France - I mean the elected king of the country! - having been one of the very few countries to recognize the Revolutionary group as the unique representative of the Republic of Libya.) among the press, except for very few outsiders. But obviously the black community felt upset, in Africa and elsewhere in the world. Should that be the reason of the sudden tactical or strategic withdrawal of Barack Obama and of the U.S. armada from the Libyan mess? Or is our so smart Barack not willing to poison his second presidential campaign with a sordid crusade that surely would much "collateral damage", which cannot be considered as beneficial to the prestige of a Nobel Prize Winner?


(N. BI just haven't got enough time to translate the French part into English. But why wouldn't you try a 'web translator'? Of course, it doesn't work as  well as a professional translator, but it helps you understand most of documents in a foreign language, and there are so many languages to read on the net! Just try! Otherwise that could be a good opportunity for you to learn French!)




Épisode 5 : Pogroms 



Pogrom (Cf. Le Trésor de la Langue Française)
Ces Juifs, un peu déclamatoires, ne sont pas les premiers à venir en Palestine, pour y reprendre avec le sol une intimité suspendue depuis bientôt deux mille ans. Il y a une quarantaine d'années, quelques familles de Juifs russes, terrifiées par les pogroms qui suivirent l'assassinat du tzar Alexandre II, avaient demandé un refuge à cette terre d'une éternelle espérance. THARAUDAn prochain, 1924, p.141.


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Libyan "revolution" attacks Black workers. No Tahrir in Benghazi: A Racist Pogrom Rages On against Black Africans in Libya
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American progressives and peace forces have been in a state of joyous delirium in recent weeks as they experienced vicarious, televised popular victories in Tunisia and Egypt. Watching unarmed crowds achieve tentative victories against entrenched, U.S.- backed regimes produced a kind of giddiness on this side of the ocean - an otherworldly feeling that, somehow, the foreign outposts of the U.S. empire might suddenly disintegrate by popular demand. But now, the U.S. naval war machine lies off the coast of Libya, and it is time for the American anti-war movement - such as it is - to remember who is the biggest enemy of peace on planet Earth: U.S. imperialism.
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It is also becoming clearer by the day that a vicious, racist pogrom is raging against the 1.5 million sub-Saharan Black African migrant workers who do the hard jobs in Libya, work that is rejected by the relatively prosperous Libyans. Hundreds of Black migrant workers have already been killed by anti-Khadafi forces -- yet the U.S. corporate media express absolutely no concern for their safety. One Western report noted that large numbers of Black Africans were seized in Benghazi and were assumed to have been hanged. That is a war crime, whether these men were soldiers or migrant workers, but the Western correspondent seemed unconcerned. One suspects there are many atrocities occurring in the rebel-held areas of Libya, especially against people that are not members of the locally dominant tribe. Benghazi is not Tahrir Square in Cairo.
(...)
American United Nations Ambassador Susan Rice, who is at least as warlike as Condoleezza Rice, is visibly eager to invade Libya under humanitarian pretexts. The U.S. is the last country in a moral position to criticize Khadafi for his treatment of Arab civilians. Remember Fallujah, the Iraqi city of a quarter million people that the U.S. leveled after first bombing its hospitals, inflicting many thousands of casualties. If most Americans don't remember Fallujah, the Arab world certainly does.


Les "révolutionnaires" libyens s'en prennent aux travailleurs noirs. Aucune Place  Tahrir à Benghazi: Un Pogrom raciste s'est déclenché contre les négro-africains noirs de Libye. 
(...)
Les mouvements progressistes et pacifistes américains se sont retrouvés, ces dernières semaines, dans un état de joyeux délire en expérimentant, par personne interposée et via la télévision, des victoires populaires en Tunisie et en Egypte. Le fait de pouvoir contempler des foules sans armes réussissant enfin à venir à bout de régimes solidement enracinés  et soutenus par les Etats-Unis a déclenché chez nous comme une sorte de vertige - un sentiment venu d'ailleurs et selon lequel, d'une certaine manière, les postes avancés, basés à l'étranger, de l'empire américain, pouvaient tout à coup se désintégrer sous la pression des peuples. Le problème est que, maintenant, la machinerie de la marine de guerre américaine  se situe au large des côtes de la Libye, et il est temps pour le mouvement pacifiste américain – ainsi qu'il se considère - de se remettre en mémoire quel est le plus grand ennemi de la paix sur la planète Terre : l'impérialisme américain.
(...)
Il s'avère de plus en plus clairement, maintenant, qu'un  pogrom cruel et raciste est en cours, avec pour victimes les 1,5 million d'Africains sub-sahariens  présents en Libye comme travailleurs migrants et assumant tous les travaux rejetés par des Libyens relativement plus prospères que les immigrés. Des centaines de travailleurs noirs ont déjà été tués par les forces anti-Khadafi – néanmoins, la corporation des médias américains ayant pignon sur rue ne semble manifester aucune inquiétude pour leur sécurité. Un rapport occidental relève qu'un grand nombre d'Africains noirs ont été enlevés à Benghazi et que, selon toute probabilité, ils auraient été pendus. Il s'agit là d'un crime de guerre, que ces hommes fussent  des soldats ou de simples travailleurs migrants, mais le journaliste occidental ne semble pas avoir été préoccupé par cette contingence. On pense généralement que de nombreuses atrocités se produisent dans les zones tenues par les rebelles libyens, en particulier contre les personnes qui n'appartiennent pas à la tribu locale dominante. Benghazi n'est pas la place Tahrir au Caire.
(...)
L'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies Susan Rice, qui est au moins aussi belliqueuse que le fut Condoleezza Rice, est visiblement désireuse d'envahir la Libye sous des prétextes humanitaires. Néanmoins, les États-Unis sont le dernier pays pouvant se permettre d'afficher une position morale critique à l'égard de Khadafi dans son traitement des civils arabes. Souvenons-nous de Falloudjah, cette ville irakienne d'un quart de million d'habitants, que les Etats-Unis ont rasée, après avoir commencé par en bombarder les hôpitaux, faisant des milliers de victimes. Si la plupart des Américains ne se souviennent pas de Falloudjah, le monde arabe, lui, n'a certainement pas oublié.




Fears of ethnic cleansing rise as the Libyan Revolution unfolds. As we and the international community continue to give understandable solidarity to the self-proclaimed revolutionaries of Libya, it is also important that we give equal weight to the condemnation of reported atrocities now surfacing against dark-skinned people (Black Africans) by the revolutionaries, or by those acting in the name of the revolution. 
(...)
These practices should end. There is no place in revolution for ethnic cleansing. Revolution is about positive change. It is about constructing deeper humanity and bonds among people.
(...)
I write this letter to bring attention to the under-reported but troubling issue of possible ethnic cleansing in Libya. As the Libyan Revolution unfolds, fears of possible ethnic cleansing are gripping the more than 1.5 million migrant workers from sub-Saharan (Black Africa) now working as low-waged workers in the oil industry, as domestic servants, and as general labourers in Libyan society. 


Les craintes de voir naître un nettoyage ethnique augmentent à mesure que la Révolution libyenne se déroule. Dès lors que nous tous, ainsi que la communauté internationale continuerons de manifester une solidarité tout à fait compréhensible pour les révolutionnaires auto-proclamés de Libye, il s'avère tout aussi important que nous accordions un poids égal à la condamnation des atrocités qui se sont fait jour contre les personnes à peau foncée d'Afrique et qui sont menées par les révolutionnaires, ou par des personnes agissant au nom de la révolution.
(...)
Ces pratiques devraient prendre fin. Il n'y a pas de place dans un mouvement révolutionnaire pour le nettoyage ethnique. La révolution engage des changements positifs. Il s'agit de bâtir une humanité plus profonde et d'établir des liens plus étroits entre les Hommes.
(...)
J'écris ce texte pour attirer l'attention sur la question escamotée, mais dérangeante, d'un possible nettoyage ethnique en Libye. Au fur et à mesure que la Révolution libyenne prend de l'ampleur, les craintes d'un nettoyage ethnique envahissent les plus de 1,5 million de travailleurs migrants d'Afrique sub-saharienne employés actuellement comme main d'œuvre subalterne dans l'industrie pétrolière mais aussi comme domestiques et comme ouvriers peu qualifiés au sein de la société libyenne.



As nations evacuate their citizens from the violence gripping Libya, many African migrant workers are targeted because they are suspected of being mercenaries hired by Muammar Gaddafi, the Libyan leader.
(...)
Dozens of workers from sub-Saharan Africa are feared killed, and hundreds are in hiding, as angry mobs of anti-government protesters hunt down "black African mercenaries," according to witnesses.
(...)
About 90 Kenyans and another 64 citizens from South Sudan, Uganda, Zimbabwe, Lesotho, Zambia, Rwanda, South Africa, Tanzania, Democratic Republic of Congo, Sierra Leone and Burundi landed in Nairobi on Monday, according to officials.
(...)
"We were being attacked by local people who said that we were mercenaries killing people. Let me say that they did not want to see black people," Julius Kiluu, a 60-year-old building supervisor, told Reuters.
(...)
"Our camp was burnt down, and we were assisted by the Kenyan embassy and our company to get to the airport," he said.
(...)
Rights organisations say that thousands of workers are stranded in camps and private homes, protected by their colleagues as their governments fail to evacuate them from the chaos.


Tandis que des pays évacuent leurs citoyens pour les faire échapper de la violence qui s'est emparée de  la Libye, de nombreux travailleurs migrants africains sont ciblés parce que soupçonnés d'être des mercenaires engagés par Mouammar Kadhafi, le dirigeant libyen.



Des dizaines de travailleurs d'Afrique subsaharienne craignent pour leur vie et des centaines d'entre eux sont entrés en clandestinité devant les foules en colère de manifestants anti-gouvernementaux, traquant les "mercenaires noirs africains", selon certains témoins.
(...)
Environ 90 Kenyans et 64 autres citoyens d'Afrique sub-saharienne : Sud-Soudan, Ouganda, Zimbabwe, Lesotho, Zambie, Rwanda,  Afrique du Sud, Tanzanie, République démocratique du Congo, Sierra Leone et Burundi ont atterri à Nairobi ce lundi, selon des responsables.
(...)
"Nous avons été attaqués par la population locale qui nous a accusés d'être des mercenaires chargés de tuer des gens. Permettez-moi de dire qu'ils ne voulaient pas voir de personnes à peau noire", a déclaré à Reuters Julius Kiluu, un contremaître en bâtiment de 60 ans.
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"Notre camp a été brûlé et nous avons été aidés par l'ambassade du Kenya et par notre société pour nous faire gagner l'aéroport", a-t-il ajouté.
(...)
Des organisations de défense des droits humains estiment que des milliers de travailleurs sont coincés dans des camps et dans des demeures privées, protégés par leurs collègues, face à la défaillance de leur gouvernement pour les faire sortir du chaos.


18 mars 2011 : un très beau portfolio dans le Monde Magazine sur les travailleurs négro-africains de Libye. Le reportage revient sur les conditions de vie plus que sordides de ces travailleurs, dont beaucoup de clandestins, qui se sont retrouvés coïncés dès lors que l'on risquait de les confondre avec des mercenaires de l'armée libyenne.


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Mais je dois dire que le premier reportage qu'il m'ait été donné de voir sur la question est dû à l'excellente Memona Hintermann.

Hinterman Affejee..., c'est une native de l'Océan Indien, ce formidable melting pot de races et de religions ; mais c'est aussi un regard - au propre comme au figuré - qui passe très bien à la télévision, mais c'est surtout une personnalité rare. Disons qu'il y a les reporters, les grands reporters, et il y a Memona Hintermann. Je pense tout particulièrement à certain été de l'année 199... ou pas loin. Le président de la République s'appelle Jacques Chirac et son premier ministre (de cohabitation) s'appelle Lionel Jospin. Ce jour-là, l'occupant israélien a décidé d'éliminer un de ses plus farouches opposants palestiniens. Seulement voilà, l'homme est marié et a des enfants. Qu'à cela ne tienne, se disent nos barbouzes israéliennes, on va bombarder la maison. Toute la maison. La bombe devait peser une tonne et demie ou pas loin. Et bien entendu, toute la famille a été exterminée.

Je revois encore le reportage de Memona Hintermann dans le journal du soir de France 3. Ses yeux lançaient des éclairs devant l'ignominie qui venait de se produire, avec ces ruines encore fumantes ; et il n'y avait pas que les yeux :   il y avait aussi la voix, qui demandait où était passée la communauté internationale et où étaient passés les dirigeants de la France ! Il faut dire que ce massacre ignoble n'a donné lieu à aucune protestation d'aucune sorte de ce qu'il est convenu d'appeler la communauté internationale !

Donc, le 6 mars 2011, soit deux semaines avant la parution du reportage du Monde Magazine, Memona Hintermann est en reportage en Libye pour le journal du soir de France 3. Petite parenthèse, il se trouve que Mme Hintermann a une connection toute particulière avec Mouammar Kadhafi, qui l'aurait approchée, un jour, de très près. L'épisode est assez scabreux, à la limite du sordide, mais je dois dire que le récit qu'en a fait Hintermann, un jour, était presque drôle. Disons qu'elle a fait preuve d'un réel esprit d'initiative pour se tirer d'un mauvais pas.

Retour au 6 mars 2011. Hintermann se trouve dans la région de Benghazi, ce que Bernard-Henri Lévy appelle la Libye libre. Et là, on tombe des nues : des noirs africains se font pourchasser comme des rats par les "révolutionnaires libyens", qui les accusent de servir comme mercenaires au sein de l'armée de Kadhafi. Les plus chanceux ont réussi à gagner des camps de réfugiés. Mais les plus nombreux sont encore coïncés et éparpillés en pleine nature.


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Alors, évidemment, on cherche à en savoir un peu plus, et heureusement qu'il y a l'Internet !

Oboun Maabi est ghanéen. Il travaillait dans le secteur de la construction à Zouara, une ville de l'ouest de la Libye tombée aux mains des rebelles. Depuis, les migrants originaires de l'Afrique subsaharienne n'y sont plus en sécurité. « Tous les opposants pensent que nous sommes des mercenaires de Kadhafi. Aujourd'hui, si on est noir à Zouara, on est mort ». Le Ghanéen a passé deux jours aux portes de la Tunisie, entouré de milliers d'autres travailleurs, surtout égyptiens, fuyant aussi les violences. Mais de jeunes Tunisiens, qui se sont improvisés garde-frontières au poste de Ras Jdir, ne laissaient pas entrer les Africains. « Les Noirs sont laissés pour compte. Beaucoup ont dû rebrousser le chemin ».

Bien évidemment, on va me dire que les mercenaires de Kadhafi sont des sauvages (ben voyons, des nègres !), qu'ils commettent des actes horribles... Parce qu'avant l'invasion occidentale Kadhafi faisait terroriser sa population par des mercenaires importés d'Afrique Noire ? Par ailleurs, l'ONU est là pour protégér les civils, non ?

Et dire que, du côté de la C.P.I. (Cour Pénale Internationale), il était question de "crimes contre l'humanité" qu'aurait commis le régime libyen contre son propre peuple... Quel dommage que la CPI soit aussi sélective ! Et puis, comment les dirigeants de la coalition allaient-ils pouvoir expliquer à leurs peuples, que l'Occident avait décidé de voler au secours de massacreurs de nègres !

Notons tout de même que la présence massive de journalistes de toutes obédiences et, notamment, la multitude de chaînes de télévision présentes dans l'Est de la Libye, avec les possibilités de mettre l'information en ligne presque instantanément, tout cela a dû contribuer à sauver les travailleurs noirs du désastre, même si l'on ne peut pas exclure que, loin des caméras et dans tel bled paumé, les massacres se soient poursuivis. J'observe tout simplement que la chasse à l'homme noir n'a plus été un sujet d'actualité, nos "révolutionnaires" ayant dû être soigneusement "briefés" par leurs conseillers, histoire de ne pas ruiner leur crédit à l'étranger. En attendant, le grand frère "noir" des Amériques est parti sur la pointe des pieds, et entre nous, je vois mal un seul pays de l'Afrique sub-saharienne reconnaître la clique de Benghazi. Pour preuve, leur absence au sommet de l'Union Africaine d'Addis Abbeba, où ils auraient probablement dû faire face à la vindicte populaire. Autant dire que les affaires commencent plutôt mal pour les amis de Bernard-Henri Lévy !

Il s'est quand même trouvé trois pays africains pour voter en faveur de la résolution 1973 : Gabon, Afrique du Sud et Nigeria, trois pays dont les dirigeants doivent se moquer comme d'une guigne du sort de leurs ressortissants en Libye !

Mais ce qui ne manque pas de sel c'est le résultat obtenu lorsque l'on  rapproche les dates, car, au moins dès le 6 mars 2011, on (la France en tout cas, grâce à Memona Affejee-Hintermann) savait qu'il y avait des progroms anti-noirs en "Libye libre". Or la résolution 1973 est adoptée le 18 mars 2011. Autant dire que les membres du Conseil de sécurité savent, lorsqu'ils passent au vote, que l'intervention militaire en faveur des belligérants de Benghazi revient à leur offrir un blanc-seing dans leur croisade raciste.

Une croisade raciste soutenue, donc, par dix pays (France, Royaume-Uni, États-Unis, Bosnie-Herzégovine, Portugal, Colombie, Liban, Gabon, Afrique du Sud, Nigeria), avec l'abstention complaisante voire complice de cinq autres (Allemagne, Fédération de Russie, Chine, Brésil, Inde). C'est dire si la prétendue protection des populations civiles ("to protect civilians") n'était que broutilles et attrape-nigauds !

Et en ce qui les concerne, les nègres de France, qui s'apprêtent à voter en 2012, devront se rappeler que leur pays s'en est allé bombarder la Libye, dans le but de protéger des pogroms anti-nègres dans l'Est du pays, tout comme ils se remémoreront, le moment venu, la liste des partis politiques ayant soutenu cette ignominie.

Il n'en demeure pas moins que, face à l'agression coloniale et raciste,  parée des oripeaux du droit international, rarement continent aura été aussi soudé que l'Afrique face à la croisade occidentale en Libye, soutenue en cela par l'Amérique latine et l'Asie. Mais la tempérance du Tiers-monde et sa massive non-intervention dans l'agression contre la Libye ont certainement une raison, quand on considère la multitude d'insurrections qui ont miné et minent encore l'équilibre politique de tant de pays sortis du colonialisme, en Afrique et ailleurs. 



Prochain épisode : Jurisprudence de l'insurrection


Lectures :