lundi 5 mars 2012

Nicolas S., le président des riches et une histoire de langue qui fourche


"Si c'était à refaire, je ne referais... ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque que ça été vraiment le feuilleton", a déclaré Nicolas Sarkozy en bafouillant lors d'un entretien sur France 2. Cet épisode lui a valu de nombreuses critiques et le sobriquet de "président des riches".
C'est en ces termes que le site de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur rapporte l'incroyable numéro de langue fourchue livré par l'encore président de la République française en direct à la télévision.

Bien entendu, le pataquès est consultable un peu partout, grâce à l'Internet, ce qui me permet de m'inscrire en faux par rapport au compte-rendu du Nouvel Observateur, qui a bien curieusement édulcoré le propos d'origine (N. Touati se débrouille mieux sur la vidéo sus-mentionnée.).

Voici, à la syllabe près, ce que l'encore président de la République française a déclaré, lorsque son intervieweur lui a demandé pourquoi il était si difficile d'évoquer cette escapade vespérale dans un restaurant chic, si peu après avoir été élu président (1) :

"Bien sûr, si je, euh, fran, franchement, si c'était à, à refaire, je ne re, je ne reparti, re, reviendrais pas dans, dans ce, ce restaurant, parce que ça a été vraiment le, le, le feuilleton."

Télévision Française, France 2, 22 février 2012, journal de 20 heures, interview David Pujadas. 


En français, on dit : "toute honte bue..."

Les experts en éthologie humaine auront noté le regard constamment baissé, qui ne fixe jamais l'interlocuteur, pas même les chers téléspectateurs (auquel cas, on se serait  ostensiblement tourné vers la caméra !). Il faut dire que, loin de leurs spin-doctors, certains politiciens ont juste l'air de ce qu'ils sont : des marionnettes désemparées. 




(1) Je dois avouer qu'après avoir enregistré l'extrait incriminé du Journal télévisé de France 2, la succession de dérapages et de glissades phonétiques est tellement impressionnante que, sur le moment, l'on a du mal à suivre le cheminement tortueux du discours ("Mais qu'est-ce qu'il raconte ?!?"). Ci-dessous, l'original de ma transcription, après moult auditions du passage...