mardi 21 août 2018

Tentative de radioscopie d'une pathologie bien ordinaire : l'islamophobie


Je tombe, l'autre jour, sur ce titre qui, naturellement, va attirer mon attention :

"Naturalisation : la Suisse refuse de se coucher devant la culture musulmane".

Bigre, fichtre, diantre ! Il se trouve que l'accroche me rend plus que méfiant, étant donnée l'origine du "papier" : le site "Boulevard Voltaire", co-créé, notamment, par l'ex-journaliste et actuel maire de Béziers (France) : Robert Ménard.

De fait, l'article n'est pas de Ménard, mais bon, j'imagine que tout le monde, dans l'espace francophone, connaît la ligne éditoriale du site en question, que je m'applique, pour ma part, à consulter régulièrement, dès lors que je n'aime pas les jugements a priori et préfère me faire une idée sur pièce.

Donc, je lis l'article, surtout pour m'assurer qu'il s'agit bien de la même affaire largement commentée dans d'autres média. Il s'agit bien de la même affaire : un refus de naturalisation opposé, dans un canton suisse, à un couple ayant ostensiblement refusé de serrer la main de quiconque du sexe opposé.   

Citation :

Quand un étranger demande la nationalité de son pays d’accueil, il paraîtrait naturel qu’il adhérât à ses principes et à ses valeurs. Bref, qu’il marquât sa volonté d’intégrer sa nouvelle communauté. C’est d’ailleurs, en théorie, une des conditions pour obtenir la nationalité française. Oh ! Oh ! Vous raisonnez comme un facho ! Cette évidence ne s’impose pas partout en Europe, comme le prouvent les deux exemples suivants.
À Lausanne, la nationalité suisse a été refusée à un couple de musulmans qui refusait de serrer la main de personnes du sexe opposé, voire de répondre à leurs questions. L’un des membres du comité de naturalisation a expliqué, pour justifier cette décision, que « la Constitution et l’égalité entre hommes et femmes l’emportent sur la bigoterie ». Le couple dispose d’un mois pour déposer un recours.
Nul doute que si l’affaire s’était passée en France, il trouverait de nombreux appuis parmi nos dirigeants « progressistes » et les associations antiracistes, plus prompts à défendre les cultures étrangères que la culture française. Horreur ! En avril dernier, le Conseil d’État a validé le rejet de la naturalisation d’une Algérienne qui avait refusé de serrer la main d’un représentant du préfet, lors de sa cérémonie d’accueil dans la nationalité française. Quelle intolérance, n’est-ce pas ? Il va falloir changer la loi ou la Constitution pour que le Conseil d’État ne tombe plus dans de pareils errements.
Fin de citation (Source)
Bien évidemment, vous trouverez le texte intégral sur le site en question. 
Et bien évidemment, j'ai lu la totalité de l'article, mais si j'arrête ici la citation, c'est d'abord parce que je n'ai pas très bien compris (question de méthode, comme on dit en première année de FAC, et même un peu avant, soit au lycée voire au collège !) la manœuvre consistant à mélanger deux situations bien différentes sous un même "chapeau", alors que, précisément, une des situations (le jugement suédois) semble annuler l'autre (la décision suisse).
L'article de P. Kerlouan se termine ainsi :
Par une sorte de perversion de l’esprit ou, pire, par la volonté délibérée d’effacer ce qu’il reste de notre culture chrétienne, des dirigeants politiques et associatifs prennent plaisir à saper les fondements de notre société. C’est pour l’enrichir, paraît-il !
Pour commencer , je me suis interrogé sur ce que l'auteur appelle "culture musulmane".
Constatons, en passant, qu'il s'avère bien commode, de nos jours, de taper encore et toujours sur l'Islam [à l'exception de toute autre religion... Voyez l'exemple du rituel de l'égorgement des animaux, commun aux Musulmans et aux... Juifs. Mais il semble que le hallal soit le seul rite à poser problème !] pris dans sa globalité, par des gens qui croient, par ce biais, se donner une image de révolutionnaires, voire de résistants défendant une citadelle assiégée.
"Volonté délibérée d'effacer ce qu'il reste de notre culture chrétienne... Saper les fondements de notre société...", dit notre maître-penseur.
Bigre, fichtre, diantre ! se dit le fils de pasteur que je suis !
Rappelons simplement à ce pauvre homme, qui se prend pour un intellectuel, et qui, de toute évidence, n'y connaît pas grand chose en matière de "culture chrétienne", qu'en Polynésie française, pour prendre cet exemple, dans les églises, les hommes se rangent d'un côté, les femmes de l'autre, coutume imposée par les missionnaires. Peut-être est-elle tombée en désuétude mais il existe des archives photographiques en attestant. 

Par ailleurs, l'auteur du papier cité, qui doit être français, doit bien connaître les façades de moult écoles publiques mentionnant en gros caractères sur leur fronton "École de Garçons", "École de Filles". 



Et que dire de ces femmes israéliennes, régulièrement importunées dans bus, tramways voire avions par des intégristes arborant grosses barbes et papillotes et leur intimant l'ordre de vider les lieux car il n'est pas question qu'ils prennent place parmi des femmes ?
Tiens, juste pour rire, j'aurais volontiers demandé à l'auteur de ce papier sur Boulevard Voltaire de me dire, comme ça, à vue de nez, à quelle sphère culturo-religieuse pourraient appartenir les femmes représentées ci-dessous, adeptes voire professionnelles de ce qu'on appelle la "danse du ventre", en anglais "Oriental bellydance".





Alors, ces déhanchements lascifs, cette façon impudique d'exposer cuisses, seins et nombril... Pour être aussi libérées, aussi débraillées, il ne peut s'agir que de... chrétiennes. N'est-ce pas ?!
Pauvre Philippe Kerlouan et pauvre Boulevard Voltaire !
On résume ?
Le problème, de nos jours, est que les crétins ont désormais pignon sur rue, le tout en grande partie grâce ou à cause des média électroniques, qui permettent à n'importe qui de dire et d'écrire n'importe quoi !
Rappelons, en passant, que l'Islam sunnite est une religion sans clergé, dont il existe une infinité d'obédiences, à l'instar de ce qu'on retrouve dans le protestantisme. Mon propre père était "calviniste", et parmi la demi-douzaine d'oncles professant le métier de pasteur, il doit bien y avoir eu au moins un pentecôtiste, un baptiste, deux ou trois je ne sais pas quoi ; il me semble bien qu'il y avait également un témoin de Jéhovah... Et je vous garantis qu'entre toutes ces factions (!), il y avait plus que des nuances, le tout fondé sur le même Nouveau Testament !
Alors, quand je lis sous la plume d'un quidam prodigieusement inculte des inepties sur je ne sais quelle "culture musulmane", je me roule par terre, de rire.
Les deux guignols qui refusent de serrer la main de quelqu'un de l'autre sexe ne le font pas par référence à je ne sais quelle culture religieuse, mais tout bonnement parce que ce sont des blédards, pauvres bougres égarés d'un bled quelconque où les gens vivent encore comme au Moyen-Âge. 
La religion n'a rien à voir là-dedans. Tout le monde le sait, hormis quelques crétins !

Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles je suis viscéralement opposé aux migrations de masse, cette immigration de "bas de gamme" que d'aucuns prétendent vouloir organiser entre le Tiers-monde et l'Europe via la Méditerranée ou les Balkans.
Question à mille dinars : dites-moi donc qui a chassé les Juifs d'Espagne, je veux parler des Sépharades, sachant que les Arabes (Al Andalus) ont occupé la péninsule durant sept bons siècles.

Par ailleurs, je veux bien que l'on reproche ci ou ça à l'Islam dans son ensemble, mais le fait que les mêmes vociférateurs contre ce qui serait un péril islamique rasent les murs face à l'avalanche, au tsunami de crimes sexuels commis - et ça ne date pas d'hier - au sein de l'Eglise catholique, en dit long sur le peu de crédit qu'il faut accorder à leur prose. 
Et félicitons au passage les dignitaires musulmans pour leur droiture en matière sexuelle : à ce jour, ZÉRO procès contre un imam qui aurait abusé sexuellement d'un enfant.
Et que les tenants de la "culture chrétienne" en prennent de la graine !

Lectures : 01  -  02  -  03  - 04 -  05  - 06 

P.S.

01. Vous connaissez la nouvelle ? Au moment même où j'écris ces lignes, sur l'écran de France Info (Télévision), on peut voir courir en menu déroulant l'info selon laquelle un certain "Gilles Bénichou, corrupteur de l'ex-numéro deux de la police judiciaire de Lyon, a été arrêté au Maroc? Il était en cavale...". Gilles Bénichou, corrupteur de flic ! Entre nous, imaginons qu'il se soit appelé Gamal Ben Youssouf... Je ne vous raconte pas les commentaires indignés des hystériques anti-islamo-invasion-de-notre-beau-pays qui fourmillent sur le réseau mondial ! Remarquez, si ça se trouve, ce Bénichou est peut-être musulman. Forcément, avec des moeurs pareilles... Va savoir !? N'a-t-on pas vu, il y a quelques années de ça, deux jeunes lycéennes, porteuses d'abaja, donc musulmanes, - Lila et Alma, et dont le patronyme était Lévy ?

02. L'avant-dernière 'lecture', ci-dessus, renvoie à Brigitte Bardot et à sa croisade contre l'abattage rituel... musulman, pas juif. Et là, on se dit, une nouvelle fois : Ben voyons ! Que cette femme ait choisi de noyer sa misanthropie (qu'elle nous parle donc de ses liens avec son fils !!!) dans du vomi systématiquement anti-musulman est navrant, mais bon... Qui a dit que la vieillesse était un naufrage ? Cela dit, soyons charitables et adressons le message qui suit à cette femme un peu désemparée : "Chère Brigitte Bardot, quelque chose me dit que vous n'avez jamais lu la Torah - que mon père lisait dans le texte (= en hébreu). Moi, je me contente de la lire en français (et pas qu'elle, la Torah n'étant qu'un fragment de ce qu'on appelle l'Ancien Testament). Dans la Torah, donc, vous découvrirez la myriade d'injonctions que le 'Très Haut' impose aux Hébreux, notamment en matière d'abattage rituel et de pratiques de la vie quotidienne. Vous y découvrirez aussi, en passant, ce que c'est qu'un "holocauste", mot dont les plus grands rabbins ignorent apparemment la signification, quand je vois l'usage erroné qui en est fait, y compris en Israël !!!!!"