jeudi 21 février 2019

Réflexions sur ce que d'aucuns appellent "antisémitisme" #2


Les Juifs primitifs étaient un peuple sémite (Alfred Cort Haddon, Races humaines, trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 44). (1)

Épisode §2. Dis papa, c'est quoi un sémite ?
- Euh, à vrai dire, euh, en fait, euh, je vais plutôt te dire ce qu'est un antisémite.
- Tu veux dire qu'il y a des antisémites mais pas de sémites ?
- Ben, ah, tu m'embêtes avec tes questions ! 
- En fait, tu ne sais pas ! Si c'est comme ça, je vais demander à maman.
- C'est ça, demande à maman !
Rigoureusement authentique !

Quiconque a déjà été en contact régulier avec des enfants, voire des adolescents, a dû être confronté à ce genre d'interrogation sur une multitude de sujets, avec l'obligation de devoir "assurer" face à des questions insistantes comme les jeunes aiment à en formuler.

Et puis vous avez cet accélérateur de particules qu'est l'Internet, qui n'est pas que musiques, jeux et vidéos, mais est surtout une incroyable bibliothèque et une formidable base de données que les gamins inspectent rageusement du bout des doigts sur l'écran de leur portable, voire derrière celui de leur ordinateur, ce qui vous vaut d'entendre des choses dans le genre : "monsieur, monsieur, regardez ce que j'ai trouvé sur le net.". Et là, on vous montre des sites ignorés de vous-même, en vous refilant le lien...

J'ai comme l'impression que bien de nos contemporains relativement âgés (j'insiste sur le relativement, dès lors que ce n'est pas qu'une question d'âge) ne semblent toujours pas avoir compris qu'avec l'Internet démocratisé, nous avions définitivement changé d'époque !

Prenez une aire de jeux, comme  il y en a des centaines dans les cités de la banlieue, ou une salle de sports quelconque, avec des jeunes y entrant ou en sortant, la plupart "issus de l'immigration", comme on dit à la télé. 


Et là, vous repérez trois ou quatre spécimens dits 'Beurs', à qui vous lancez, sur l'air de la plaisanterie : 
- Alors, comme ça, vous êtes des antisémites ?!
Éclats de rires garantis !
- Mais, monsieur, c'est nous les sémites ! 
- À la télé, ils disent n'importe quoi !
Et là, je les relance : 
- Ah, parce que vous regardez la télé maintenant ? 
- Euh, ben pas vraiment. Nous on regarde surtout la télé du bled, mais, de temps en temps, pour le foot ou des choses comme ça, on regarde les chaînes françaises... 
Par parenthèse, il faut savoir que la grande majorité des populations allogènes de France que je fréquente depuis quelques années ne regardent presque jamais la télévision française, préférant les chaînes de leur pays d'origine. Et la chose ne date pas de l'ADSL mais de l'avènement de la transmission par satellite (Arabsat, Eutelsat, Astra, Nilesat, Hotbird...). Mais, bien évidemment, l'ADSL a accéléré les choses et fait que j'ai de plus en plus l'impression que les populations immigrées, en France, tournent littéralement le dos à leur pays d'accueil, étant souvent mieux informées sur le temps qu'il va faire à Marrakech, Antalya ou Oran... qu'à Sarcelles, Montreuil ou Mantes-la-Jolie ! 

Mais cela permet également de comprendre à quel point ces jeunes sont parfaitement renseignés sur ce qui se passe ailleurs qu'en France, notamment dans le monde arabe. À titre d'exemple, sur mon boîtier ADSL j'estime que - compte tenu du nombre de chaînes de télévision disponibles - la première langue est le chinois,  suivi de l'arabe et du turc, bien avant l'anglais. Et il suffit de se positionner sur une chaîne "arabe" pour constater que rien de ce qui se passe dans le monde arabo-musulman et, singulièrement en Palestine, n'échappe aux téléspectateurs.

Vous n'avez pas tout compris ? Alors je vais le dire autrement : les média "mainstream" occidentaux ont beau "sucrer", c'est-à-dire édulcorer voire censurer les informations en provenance de Palestine, il se trouve que rien de ce qu'endurent les Palestiniens, soumis à l'occupation, à la spoliation des terres et à l'apartheid israélien, n'échappe désormais à la foule arabe.

Ça vous donne des populations à la conscience politique et sociale particulièrement aiguisée lorsqu'il s'agit de certains sujets. Autant dire que ce que les politiciens et autres politicards de la Ligue dite arabe n'ont pas été en mesure de réaliser depuis des décennies, la télévision par satellite et l'ADSL sont en train de le réussir : la mondialisation dans sa composante "panarabique" (langue véhiculaire voire maternelle, politique, cinéma, littérature, chanson, gastronomie, dessins animés, géographie, histoire, culture, archéologie, tourisme, sports [cf. le Qatar victorieux du Japon lors de la dernière coupe d'Asie de football, dont Israël a été exclu...], l'islam étant un élément important - cf. les chaînes dédiées au Coran et à la pratique religieuse -, mais nullement hégémonique, du puzzle.).

Et que ceux et celles qui n'ont toujours pas compris aillent inspecter les bouquets de chaînes présents sur leur boîtier ADSL et s'amusent à faire le décompte des chaînes en fonction la langue parlée...

Ce qui me permet d'affirmer, depuis mon petit "chez moi", que, grâce aux nouvelles technologies de l'information et à la télévision mondialisée, la nation arabe est visiblement en train de se positionner comme étant la deuxième dans le monde, derrière la Chine, et probablement la première en termes de diversité géographique, la nation chinoise - hormis la diaspora - n'étant basée que dans deux voire trois pays ! 

Vous avez compris que pour, disons 99 % des jeunes "Beurs", cela s'accompagne d'une nouvelle prise de conscience d'eux-mêmes - cf. les opportunités offertes aux diplômés d'émigrer au Qatar, à Dubaï et dans tous les pays émergents de la mosaïque arabo-musulmane - qui explique largement des revendications identitaires du type : "les vrais sémites, c'est nous, les Arabes !" ?  

Autre chose : est-ce parce qu'ils savent à quoi s'attendre de la part de ces populations que nos "grands" médias les snobent ostensiblement ? Sinon, qu'on m'explique pourquoi il est si difficile à des "journalistes" ayant pignon sur rue de se rendre dans telle ou telle cité à forte concentration populaire pour y interroger les habitants, notamment les plus jeunes. Ce qui n'empêche nullement les mêmes "grands" journalistes de nous pondre régulièrement, qui un reportage sur le salafisme dans les cités, qui un autre reportage sur la montée du communautarisme, tous ouvrages puant le bidonnage à mille lieues à la ronde ! (2)

Du coup, je rassure tout le monde, en tout cas tous ceux qui ne mettent jamais les pieds dans ces quartiers peuplés d'"immigrés" et de leur descendance : au moins 99 % des jeunes "Beurs" ont parfaitement conscience de leur appartenance à la grande famille sémitique. Et que ceux et celles qui en doutent fassent comme moi et aillent enquêter sur le terrain - en rencontrant les vraies gens autrement qu'avec des caméras planquées -, à ceci près que moi, je vis depuis une bonne vingtaine d'années maintenant dans des cités à forte population d'"origine immigrée" de la banlieue parisienne, après avoir bien connu les quartiers populaires de Schiltigheim, Neudorf et autres Illkirch, près de Strasbourg. 

J'ai découvert ce qui suit grâce, précisément, à des jeunes littéralement excités par ce qu'ils avaient déniché sur un site israélien, selon lequel "les Arabes ne sont pas des sémites" !


Source

Entre nous, tout ça est bien brouillon, Madame Bridfer étant visiblement une ashkénase, soit une "allemande", en hébreu. Mais ce n'est pas cela qui explique la médiocrité de son travail. Il se trouve que cette personne ne maîtrise pas grand chose et écrit à peu près tout et n'importe quoi, comme cette opposition (ineptie quand tu nous tiens !) entre 'arabe' et 'juif' !

Par ailleurs, il faut une sacrée dose de névrose à des "Allemands" et autres "Slaves" pour vouloir, mordicus, se faire passer pour plus sémites que les "vrais" sémites, comme les jeunes évoqués plus haut se caractérisent eux-mêmes.

Les jeunes ? Les jeunes !

Sofia Aram fait-elle partie des "jeunes" ?

Question subsidiaire : Sofia Aram, humoriste sur France Inter, fréquente-t-elle seulement les quartiers populaires que j'évoque plus haut ?

Il se trouve que cette personne, qu'il m'arrive d'écouter sur cette radio gouvernementale, disons publique, pour ne vexer personne, s'est fendue d'une chronique sur l'agression "antisémite" qu'aurait subie (le pseudo-philosophe)  Alain Finkielkraut, l'autre samedi. Et Aram de s'étonner que l'agresseur (présumé) ose traiter le (pseudo-) philosophe d'antisémite.

Citation (précision utile : j'ai transcrit à la volée la chronique en question, avant de me rendre compte qu'il en existait déjà une version écrite/voir lien plus bas. Néanmoins, j'ai tenu à conserver ma propre transcription.) :
... en marge du 14ème volet des manifestations des Gilets jaunes à Paris, un groupuscule d'hommes en jaune est tombé nez à nez sur Alain F. Cette rencontre du 3ème type entre quelques énervés en fluo et l'académicien suscita chez les premiers un déluge d'insultes clairement antisémites, parmi lesquelles "Barre-toi, sale sioniste, rentre à Tel Aviv !", autres "Bâtard, nique ta mère, saloperie, dégage, tu vas mourir !", etc. 
(...) Et puis soudain, dans ce déferlement ininterrompu de haine, de vociférations accablantes, de racisme décomplexé, d'intimidations et de menaces, ceci... 
Brouhaha ... "espèce de haineux !..., nous sommes le peuple !" 
Oui, oui, vous avez bien entendu : l'un des agresseurs du jour, les joues rosies par le soleil clément de cette journée radieuse, vient de faire une entrée fracassante dans le monde des idées et certainement dans les annales des maladies neuro-dégénératives et psychiatriques en nous offrant ce moment d'anthologie qui consiste à insulter l'auteur de la Défaite de la pensée en le traitant d'antisémite. 
À ce niveau, on frise l'art contemporain ; une sorte de mise en abîme par l'utilisation du terme "antisémite" pour désigner le récipiendaire de l'insulte par le mot-même dont ce dernier serait en droit de se prévaloir pour qualifier les propos de son agresseur. Pris de vertige devant la profondeur abyssale de l'incohérence du locuteur, on se perd en conjectures : l'a-t-il fait exprès ? Sa langue a-t-elle fourché ? Est-il sujet à l'aphasie jargonnesque ?  Ben, pas du tout ! Il poursuit sur sa lancée en se jetant dans le vide de sa pensée en traitant le philosophe de racisme, de haineux, tu es un "naineux", tu vas mourir, tu vas aller en enfer, Dieu va te punir, le peuple va te punir... 
Il faut se remettre (sic !) à l'évidence : il s'agit d'un antisémitisme d'un nouveau genre, qui consiste à qualifier son agresseur de ses propres actes. Ce sinistre individu est bel et bien en train de vomir sa haine en traitant Finkielkraut de haineux, ce qui techniquement ouvre la perspective à tous les violeurs qui pourront à loisir traiter leurs victimes de violeuses ou de violeurs, à Marc Dutroux de traiter ses victimes de pédophiles. 
Ce qui est remarquable, c'est que dans sa lancée, il n'oublie pas de terminer son propos par la menace divine et la vengeance du peuple. Tout est là ; l'indécence du propos est telle qu'il embarque avec lui, en plus de l'antisémitisme, du racisme, de l'insulte et de la menace tous les naufrages de l'époque, et le tout avec l'indécrottable certitude qu'il représente Le peuple. C'est à se demander qui a bien pu lui mettre cette idée idiote dans la tête, mais ce que je sais, c'est que visiblement, ça lui a donné des ailes. 
Ci-dessous  un extrait du texte de Sophia Aram tel que publié sur le site de France Inter (allergique aux fautes de syntaxe, je me suis permis l'une ou l'autre rectification en rouge ou entre parenthèses) :
(...) Cette rencontre du troisième type entre quelques énervés en fluo et l'académicien suscita, chez les premiers, un déluge d'insultes clairement antisémites parmi lesquelles beaucoup de "barre-toi !", de "sale sioniste !", de "rentre à Tel-Aviv !" et autres "nique ta mère !", "bâtard !", "saloperie !", "dégage !", "tu vas mourir !". Pendant qu'un gilet jaune éloigne gentiment le philosophe qui fit preuve d'un stoïcisme patelin qui force le respect, tant il eut (eût !!!) été compréhensible - voire carrément réjouissant - que l'auteur de “Nous autres modernes : (en) quatre leçons“, finisse par leur en inculquer une cinquième en leur faisant bouffer leur gilet jaune. (Source)
Observons, en passant, que, de l'aveu même de Sophia Aram, il s'est trouvé un Gilet Jaune pour "éloigner gentiment" (= le contraire de "méchamment") le philosophe"...

Mais le plus important est ailleurs et concerne "le déluge d'insultes clairement antisémites...".

Et là, je mets quiconque, à commencer par Sophia Aram, au défi de me citer un seul mot, une seule expression de l'énumération figurant plus haut, qui relèverait de l'anti-comment-déjà ? - sémitisme ?!

Observons, par ailleurs, que, malgré une excellente ouïe, Sophia Aram n'a entendu aucun "Sale juif !" dans le bobino sonore agrémentant sa chronique ! 

Chère Sophia Aram, comme je vous comprends ! Comment faire autrement, quand on est la petite "beurette" de service, dans cette grande radio gouvernementale, pardon ! publique qu'est France Inter, et alors que tout le monde vous scrute en attendant de voir et d'entendre ce que vous allez (forcément) dire sur l'affaire de l'agression, euh, (forcément) antisémite dont fut victime le (forcément) immense, intelligent, admirable... philosophe qu'est Alain Finkielkraut ?
Pendant qu'un gilet jaune éloigne gentiment le philosophe qui fit preuve d'un stoïcisme patelin qui force le respect tant il eut été compréhensible - voire carrément réjouissant - que l'auteur de “Nous autres modernes en quatre leçons“, finisse par leur en inculquer une cinquième en leur faisant bouffer leur gilet jaune.
Quel admirable petit numéro de flagornerie, dont on se demande s'il est vraiment sincère (flagornerie/sincérité, bonjour l'oxymore !), sachant que tout le monde, dans la grande maison ronde, vous attend au tournant ! 

Par parenthèse, mes petits camarades de la cité voisine étaient, comment dire ?, morts de rire en entendant la chronique, leur principal commentaire étant : "Elle nous fait une Malek Boutih !", M.B. étant un ex-président de l'association anti-raciste SOS-Racisme, et qui s'est forgé de solides inimitiés au sein des jeunes "Beurs" et, plus généralement, de la jeunesse délaissée des quartiers "difficiles", comme on dit à la télé.

Les plus méchants des commentateurs ont carrément employé le mot "harki", en référence à ces Algériens assez naïfs pour prendre les armes aux côtés des troupes coloniales françaises, avant de finir comme chacun sait... Et voilà notre Sophia Aram rhabillée pour l'hiver ! (Lecture)

Mais, en règle générale, les gosses ne sont pas dupes, qui admettent que, pour des raisons purement tactiques, on puisse dire des choses, tout en n'en pensant pas moins ! Parce que, dans les faits, il est (serait) impossible de ne pas penser comme Mennel, ou encore comme Bilal... (par parenthèse, je ne regarde jamais les variétés à la télévision ; du coup, je ne connaissais ni Mennel ni Bilal), qui n'ont fait qu'exprimer, via des tweets, ce que tous les Arabes, sans exception - sous entendu, y compris Sophia Aram -, pensent de certains sujets, comme la Palestine... Alors, au diable les contorsions de l'humoriste de France Inter, qui ne doit pas penser un seul mot de ce qu'elle a dit l'autre jour sur Finkielkraut. Et, du coup, ces jeunes se montrent fort compréhensifs.... En tout cas, pour l'heure, Sophia Aram a droit au bénéfice du doute.

Vous savez quoi ? Les discussions avec certains adolescents me plongent toujours dans des crises de grande hilarité !

Mais je n'oublie pas l'essentiel : être sémite ou pas : je doute que Sophia Aram, voire les journalistes de France Inter, voire les journalistes français et mondiaux dans leur ensemble, me trouvent un seul universitaire, spécialisé dans les langues et civilisations orientales, qui prétende que "sémite" renvoie à "juif", tout en excluant les Arabes et peuples voisins ou assimilés.

Le fait est que le fils d'émigrés polonais qu'est Finkielkraut est un (germano)slave ou slavo-germain (cf. 'Kraut' : plante, herbe en allemand), tout le contraire d'un sémite. Par voie de conséquence, un slave, un allemand, ou un bantou... peut fort bien être antisémite, quoi qu'en pense la très imprudente Sophia Aram !

Autre chose : l'autre samedi, on a également entendu des "Palestine, Palestine", curieusement absents du bobino de Sophia Aram sur France Inter (!). Les Palestiniens étant de parfaits sémites, force est d'admettre que celui qui crie sa solidarité avec les Palestiniens est forcément un philosémite. Non !? Demandez donc à Dieudonné ce qu'il en pense...

Parce qu'il va vous falloir vous munir d'un gros dictionnaire pour me démontrer que les Palestiniens ne sont pas des sémites !

Pour preuve de la couardise de nos "grands" média, aucun d'eux n'a osé, à ce jour (Dieu sait pourtant que ce ne sont pas les spécialistes qui manquent, à la Sorbonne, à l'Ecole Normale Supérieure, au Collège de France et ailleurs), convoquer tel expert ou universitaire pour tirer au clair cette question liée au supposé "antisémitisme" de certaines populations arabo-musulmanes.

Ce qui explique que des politiciens et autres politicards incultes, stupides ou malveillants continuent de nous bassiner avec la nécessaire lutte contre le fameux anti-machin-truc-tisme, avec moult trémolos (surjoués) dans la voix, mais sans y croire le moins du monde, tant ils savent que, sur la question, ils ont tout faux !

Et dire qu'il suffirait de lire un peu. Et là, pour faire simple, on ne va pas citer tel ou tel expert, dont les ouvrages (difficilement accessibles) sont disponibles à la Bibliothèque Nationale ! Contentons-nous de choses relativement faciles d'accès, car disponibles en ligne (mais on évitera quand même Wikipédia !).

Prenons ce qui suit :
L'adjectif « sémitique » a été forgé par l'orientaliste allemand A. L. Schlözel dans le tome VIII (1781) du Repertorium für biblische und morgenländische Literatur de J. G. Eichhorn, pour désigner des langues dont la parenté était perçue dès le Moyen Âge par les docteurs juifs : l'hébreu, l'araméen et l'arabe. L'appellation était choisie par référence au « tableau des peuples » de la Genèse (X) où Sem, fils de Noé, est donné comme le père d'Abram et l'ascendant d'Eber, éponyme des Hébreux, ainsi que de Yoqtan, ancêtre de diverses populations d'Arabie. 
Cela est purement conventionnel, puisque le texte biblique range parmi les descendants de Sem les Élamites et les Lydiens, dont les langues n'étaient pas sémitiques, et, en revanche, fait des Cananéens des enfants de Cham, alors même que l'hébreu est défini ailleurs (Isaïe, XIX, 18) comme la « langue de Canaan ». Néanmoins, l'usage s'en est universellement répandu et le terme « Sémites » a été appliqué à tous les peuples parlant ou ayant parlé des langues sémitiques, peuples qui ont joué un grand rôle dans le Proche-Orient asiatique dès l'aube de l'histoire et auxquels le monde actuel est redevable de l'écriture alphabétique et des trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Le critère linguistique est le seul qui permette de définir avec certitude une famille sémitique et de postuler une unité préhistorique des Sémites. 
L'hypothèse d'une origine commune des peuples sémitiques est d'autant plus vraisemblable qu'à la différence des Indo-Européens ou des Ouraliens ils ont occupé une aire continue et bien délimitée comprenant la péninsule arabique, la steppe syro-arabe et ce que l'égyptologue américain J. H. Breasted a appelé le « Croissant fertile », à savoir la côte orientale de la Méditerranée depuis le Sinaï jusqu'au Taurus, la Syrie du Nord et la Mésopotamie. (Source)

Cela dit, soyons précis, et évitons les références vasouillardes à tel ou tel fatras mythologique (cf. la Bible !) : l'Université se fonde essentiellement sur des critères factuels (biologiques, cf. l'ADN ou linguistiques), les seuls qui se laissent facilement analyser d'un point de vue scientifique ; voyez les langues bantoues en Afrique, slaves, finno-ougriennes, indo-européennes, latines, germaniques, etc...
Le critère linguistique est le seul qui permette de définir avec certitude une famille sémitique.
Voilà qui a le mérite d'être clair, non ?!

Et puis, comment passer sous silence (ce que les théoriciens de la lutte contre l'"antisémitisme" se complaisent à faire) la thèse iconoclaste - mais pas tant que ça - d'un Shlomo Sand ?

Source
Vous comprenez maintenant pourquoi tant de dirigeants israéliens, à commencer par les plus emblématiques, se sont empressés de troquer leur patronyme germanique, slave, ou encore khazar en patronyme hébraïque !

Une colossale imposture, sous nos yeux ou presque ! 

On résume ?

L'usage abusif du terme "antisémitisme", utilisé à la manière d'un euphémisme (3), c'est-à-dire, sans jamais définir ce que serait le "sémitisme", constitue une double escroquerie intellectuelle dans la mesure où :
  • il se réfère à une religion et non à une langue, et ce, pour mieux...

  • exclure du champ lexical tous les groupes (hormis l'hébreu : ougaritique, araméen, arabe, sudarabique, éthiopien, guèze, amharique...) relevant bel et bien du "sémitisme" sur la base du seul critère scientifique acceptable, à savoir celui de la langue.

Ce qui veut dire que nous avons là des commentateurs (du type 'imprécateur' ou 'vociférateur') bien imprudents, ou tout simplement cyniques, qui prétendent nier à diverses langues, dont la plus importante : l'arabe, leur caractère sémitique. (Lien)

Ne soyons, donc, pas surpris de voir que, depuis le temps, les innombrables campagnes contre ledit "anti-machin-truc-tisme" aient été irrémédiablement vouées à l'échec car bâties sur le mensonge, à l'instar de châteaux sur du sable !

Pour re-citer notre bon Raymond Devos, trois fois rien fois trois fois rien, ça fait rien de neuf !




(1) Les Juifs, une race (et non pas une religion) !? Depuis les temps anciens, certaines théories ont considérablement évolué !

(2) J'ai encore dans l'oreille telle interview de deux journalistes parisiens ayant supervisé un ouvrage dédié au "communautarisme" de qui vous savez. Ils y évoquaient - comme preuve de la poussée communautariste - les mots d'une observatrice apparemment expérimentée, s'étonnant de la concentration de restaurants hallal dans des quartiers entiers. Et moi de rire aux éclats, en regrettant que cette personne ainsi que son "jeune" intervieweur ne connaissent pas des quartiers parisiens comme le Marais, avec ses restaurants et épiceries casher, ou Belleville, où falafels et couscous ont été progressivement évincés par le pâté impérial et le canard laqué, ou encore le bas du 13ème arrondissement [Avenues et Portes d'Ivry, de Choisy...], avec ses enseignes parfois libellées à 90 % en kanjis !


(3) La raison d'être d'un euphémisme est d'édulcorer un propos, voire de le travestir, dans le but de mentir, sans donner l'impression de mentir, mais tout en mentant ! Prenez le fameux euphémisme "Shoah", dont nous reparlerons ailleurs, et dont "l'importateur" - qui ne lisait ni ne parlait l'hébreu ! - avouait, sans rire, qu'il se l'était approprié sans (même) en connaître la signification !


Lecture 01 : C'est parfois tiré par les cheveux, avec une syntaxe pas toujours rigoureuse, mais c'est globalement intéressant. Problème : les citations, ex. Dans l’édition de 1960 de l’Encyclopedia Judaica on trouve ces faits : En 1960 il y a 500. 000 juifs d’origine hébraïque dans le monde. Les Ashkenazim ou juifs Khazars sont au nombre de 11 millions.  C'est là qu'on aurait aimé lui dire : "Hola, camarade, un peu de méthodologie, que diable ! Quand on cite..., on n'oublie pas de référencer la citation (ex. édition, page) ! 

Lecture 02 : (à peu près le même commentaire que précédemment, hormis sur la syntaxe !)

Lecture 03 : si seulement cette Mme Bridfer, citée plus haut, s'appliquait à lire des études sensées, exemptes de toute idéologie, au lieu de déblatérer sur tout et n'importe quoi sur son blog, elle découvrirait, par exemple, des choses intéressantes comme celle-ci (s'agissant du gag selon lequel on est juif par la mère...) :
L’ADN mitochondrial, contenu dans les organites cellulaires nommés mitochondries, est transmis uniquement par les mères (seul l’ovule transmet ses mitochondries à l’œuf et à la descendance ; le spermatozoïde ne transmet que son noyau). Il reflète donc la lignée maternelle. Un autre marqueur génétique intéressant à utiliser est le chromosome Y : il n’est présent que chez les hommes et reflète donc la lignée paternelle. Un avantage important de l’utilisation de l’ADN mitochondrial et du chromosome Y dans les études génétiques est que ces deux matériaux ne sont pas soumis au phénomène de recombinaison homologue (un brassage génétique) entre chromosomes maternels et paternels. 
M. Richards et ses collègues ont utilisé un ensemble de données sur l’ADN mitochondrial bien plus nombreuses que dans des travaux précédents d’autres équipes. Ils ont trouvé que plus de 80 pour cent des ADN mitochondriaux modernes des juifs ashkénazes ont une origine européenne, qu’une petite proportion de ces ADN proviennent du Proche-Orient, et que pratiquement aucun ne semble provenir du Caucase Nord. En d’autres termes, la lignée maternelle des juifs ashkénazes remonte principalement à l’Europe occidentale préhistorique ! 

Lecture 04
"Ashkenazim are quite distinct from their Mediterranean and Middle-Eastern co-religionists in the incidence of the disease and in the mutations responsible... The genetic family tree of Jews from different parts of Europe shows that they are not a unique group, biologically distinct from other peoples around them. There is, though, evidence of common ancestry that gives Jews at least a partial identity of their own. In most places, there is overlap between the genes of the Jewish population and those of local non-Jews. There has been interchange; sometimes through recent marriage, but more often as a result of mating long ago.... The Y chromosomes of Jews are - unsurprisingly - not all the same; the idea of the sons of Abraham is a symbolic one. They do show that many males, some only distantly related to each other, have contributed to the genes of European Jewry. On the average, most Jewish populations contain more diversity for male lineages than for female (whose history is recorded in mitochondrial DNA). This means that there has been more invasion of the Jewish gene pool by the genes of non-Jewish men than of women. The Y chromosomes of Jewish men from the Balkans are rather unlike those of other European Jews, perhaps because there was more admixture in this unstable part of the world." [Steve Jones. In the Blood: God, Genes, and Destiny. Flamingo, 1997. Excerpts…]