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dimanche 16 décembre 2018

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert... #4


Épisode §4 : Paris profanée, Paris vandalisée, Paris traumatisée... 


Les images des manifestations parisiennes du samedi 8 décembre sont venues conforter les sentiments que j'exprimai dans le tout premier article. Le fait est que, malgré la sympathie que pourrait susciter un mouvement populaire comme les Gilets Jaunes, la simple réalité de l'inévitable infiltration d'une manifestation populaire d'envergure par des voyous, casseurs, voire par de véritables criminels me fait toujours prendre mes distances avec les émeutiers quels qu'ils soient. (Lien 01 - Lien 02  - Lien 03)

Pour ma part, j'ai toujours privilégié le débat et la confrontation intellectuelle aux jets de cocktails molotovs et de pavés sur la police et au pillage organisé de magasins. Et au risque de me répéter, j'estime que les gros bras et autres abrutis ayant dévasté une partie de Paris l'autre samedi ne sont que des brutes épaisses dont le slogan pourrait se résumer en "Tout dans les biscotos, rien dans le ciboulot !".

Un beau jour, je pars à pied de La Défense en direction de Notre-Dame, soit près de trois heures de marche (excellent pour garder la ligne !) via Neuilly-sur-Seine, les Champs-Elysées, la Concorde... Sur l'Avenue de la Grande Armée, je suis intrigué par une marque de motos dont je n'avais jamais entendu parler et pousse la porte du magasin pour en discuter avec le gérant, un homme tout à fait courtois, au demeurant. En fait, "Indian" ne renvoie pas à l'Inde mais aux Etats-Unis. J'ai appris tout récemment que le magasin avait reçu la visite de quelques vandales lors des dernières échauffourées. Quelques connards ont dû penser qu'ils pouvaient repartir de là avec une moto sous le bras !


À tous les autres protestataires, venus initialement sur Paris dans le but de manifester pacifiquement, j'aimerais présenter un petit bout de ce Paris (haussmannien) que je connais un peu, pour y avoir habité, d'abord, et y avoir officié comme prof particulier, ensuite, en étant souvent logé par les familles de mes élèves, et quelles familles ! J'ai ainsi passé quelques années dans une mansarde Rue d'Artois, entre Friedland et Champs-Elysées, avec une très belle vue sur l'Arc de Triomphe ; puis je me suis retrouvé dans la Rue Vineuse, près du Palais de Chaillot, à deux pas de la statue de Benjamin Franklin et des bureaux de Brigitte Bardot, puis, des années plus tard, après avoir décliné une offre de studio sur l'Avenue Foch - artère prestigieuse mais ô combien sinistre, surtout la nuit, avec (à l'époque) toutes ces "filles de l'Est" - , je me suis rabattu sur le Boulevard Suchet, avec quelques bistrots tout près, et même un hypermarché Porte d'Auteuil. 

Mais même si je n'y habite plus, je continue de sillonner ce Paris haussmannien régulièrement, et à pied ! Vous allez comprendre le pourquoi du comment en examinant les images qui suivent. Il se trouve que Paris (mais ça vaut pour Bruxelles, que j'adore, Munich, Prague, Budapest, etc.) regorge d'objets architecturaux  répertoriés nulle part et que l'on ne découvre qu'en flânant. Pour n'en citer que deux sortes, vous avez les mascarons et les cariatides.

Alors, messieurs-dames les manifestants paradant sur les grands boulevards parisiens, offrez-vous un jour une petite déambulation, en dehors de toute manifestation. Levez le nez et vous découvrirez quelques curiosités architecturales tout à fait remarquables.

Les images qui suivent sont des épreuves de repérage. La plupart sont en 3D (lunettes spéciales rouge-cyan requises).... 

En espérant que cette petite visite fera comprendre à quelques crétins et vandales que si le Paris du Baron Haussmann attire autant de touristes, il y a de bonnes raisons à cela !

Précision utile : la Place de l'Étoile se situe à près de 22 mètres au-dessus de la Concorde, ce qui explique que la déambulation sur les Champs-Elysées soit plus commode de l'Arc de Triomphe vers l'Obélisque. Alors, imaginons que vous soyez tout en haut des Champs-Élysées, près de l'Arc auquel vous tournez le dos ; en longeant le côté droit (impair) de l'avenue, vous allez passer devant un étrange bâtiment couvert de couples d'enfants tout nus dans des attitudes tellement réalistes qu'on les croirait authentiques. Et, dans la rue qui fait l'angle avec l'avenue, vous apercevrez de bien beaux mascarons.

Andiamo!

Rue Galilée

Avenue du Président Wilson

Grand Palais
Pas moins d'une demi-heure pour réaliser cette image (en fait plusieurs images façon puzzle) d'un étonnant escalier visible au sein du Grand Palais


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Opéra Garnier : un des trois plus beaux bâtiments profanes de Paris (à elles seules, les cariatides décorant l'arrière du bâtiment valent le détour !), avec le Louvre et l'Hôtel de Ville  (cliquer sur l'image pour l'agrandir ; un autre clic pour la refermer)

Opéra de Paris, le foyer

Plafond du Petit Palais (cliquer sur l'image pour l'agrandir ; un autre clic pour la refermer)

Lui, c'est Montaigne, et il contemple la Sorbonne



















Trocadéro


Rue de Turbigo (Paris 3ème) - Le numéro ? Si j'ai bonne mémoire, entre le 53 et le 57 !




















"Kalap Alap" : une drôlatique cariatide assise, près du jardin du Luxembourg
   

À suivre...

samedi 8 décembre 2018

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert... #3


Épisode §3. Encore un peu de sémantique, en guise de dessert...


(Lecture)

Euh, à vrai dire, ce n'est pas encore le dessert, la série n'étant pas finie !


Mais bon, j'observe que j'ai des lecteurs assidus et perspicaces, ce qui fait que quelqu'un m'a fait remarquer que, dans le premier épisode, je posais la question : "au fait, savez-vous ce qu'est un 'gilet jaune' ?". Et il se trouve que je n'y ai pas du tout répondu, pour le moment ! Par ailleurs, il était question de "rhétorique".

Ça tombe bien : quel rapport entre la rhétorique et les gilets jaunes ?

Avant de répondre à la question, comme j'ai l'esprit mal tourné, je commencerai par en poser une autre : "Au fait, c'est quoi une 'énergie renouvelable' ?".

Il se trouve que j'ai entièrement regardé le dernier passage de Nicolas Hulot à la télévision, dans l'"Émission politique". Et Hulot fait partie de cette clique qui ne jure que par les "énergies renouvelables", par opposition aux "énergies fossiles".

Sauf que, durant près de trois heures, il a multiplié les incantations sur la déconfiture de la planète voire la fin du monde si nous ne faisons rien, mais pas un mot sur les fameuses énergies dites renouvelables, en tout cas, rien de bien précis.

Lisez ceci, extrait du site du mouvement E.E.L.V. :
La feuille de route du Ministre de la Transition écologique et solidaire reprend nombre de combats des écologistes et nous ne pouvons que féliciter le gouvernement pour ce choix. Arrêt des subventions au diesel, de l’exploitation des gaz de schistes, lutte contre la précarité énergétique et la déforestation, développement des énergies renouvelables, fermeture des centrales à charbon, aides au développement de l’économie circulaire, neutralité carbone à horizon 2050,etc. : autant de dossiers sur lesquels Europe Écologie Les Verts salue les ambitions affichées. (Source)

Quant à la Fondation Hulot, voici ce qu'elle déclare sur le sujet :
La Fondation s’investit pour porter des mesures concrètes et ambitieuses afin d’impulser ce que nous appelons la “transition énergétique”. Il s’agit de passer des énergies fossiles et nucléaire, aux énergies renouvelables et de replacer progressivement l’énergie entre les mains des citoyens. (Source)
Mais, par ailleurs, à l'instar des autres mouvements dits "écologistes", la Fondation Hulot milite pour la taxation du diesel compris (forcément) comme une énergie fossile.
Alors que l'Europe et les Etats peinent à apporter une réponse claire au scandale du dieselgate, la pollution de l'air persiste dans les villes et continue d'asphyxier les citoyens. La FNH rappelle pourquoi il faut sortir du diesel, les raisons sanitaires, économiques et environnementales. (Source)
Question : dans quelle catégorie les militants de l'Écologie rangent-ils les agro-carburants, dans le "diesel", qu'il faut cesser de subventionner, voire qu'il faut abandonner, ou dans les "énergies renouvelables", qu'il s'agit de développer ? Là, je vous avoue ne pas avoir bien compris. D'où l'intérêt de l'épisode précédent (§2).

Nous savons, depuis fort longtemps, qu'il n'y a pas un diesel, mais des diesels, les formules tirées de la "fermentation des plantes" pour reprendre la terminologie de Henry Ford (1906) étant bien moins nocives pour le milieu naturel que le diesel tiré du pétrole mais, surtout, étant parfaitement renouvelables car liées à la culture des plantes en question.

Et c'est là que je ressors ma petite archive télévisuelle :
"Avec un hectare de betteraves sucrières, on peut produire suffisamment de carburant pour faire rouler un véhicule automobile standard sur 100.000 km." (journal télévisé, France 2, 13h, 03.12.2015)
Entendu à la radio : "La France perd entre 60 et 80000 hectares de terres agricoles par an." (Didier Giraud, éleveur de bovins, radio RMC, 06.10.2015). Ce qui nous donne ce petit calcul rapide : sur la base de 70.000 hectares en moyenne, cette surface agricole perdue aurait permis de parcourir 70.000 x 100.000 = 7.000.000.000 km, soit 1000 km par an parcourus par sept millions de véhicules.

Il se trouve que l'on entend beaucoup parler de "transition écologique". Mais ça ressemble à quoi, une "transition" ?  Dans "transiter", il y a "transit", qui veut dire passage, stade intermédiaire entre une étape §1 et une étape §2.

Question : en quoi consisterait la transition entre une étape §1, qui serait la prépondérance du pétrole, du charbon et du nucléaire comme sources d'énergies, via une étape §2, intermédiaire, qui consisterait en quoi ? Et ce serait quoi le stade ultime ?

Entre nous, seriez-vous capable d'expliquer à un quidam ce que l'expression "transition écologique" veut dire ? Et est-ce que les soi-disant "écologistes" le savent eux-mêmes ?

Vous comprenez maintenant pourquoi j'attache tant d'importance à la sémantique, au sens des mots ?

Précisément, dans l'épisode §1, il était question de la signification de l'expression "gilet jaune", et j'avais formulé des énoncés, comme celui-ci : "l'Arc de Triomphe de l'Etoile saccagé par des gilets jaunes".

Le fait est que beaucoup de mes visiteurs ne sont pas Français. Nous allons, donc, proposer quelques traductions : 
  • the Parisian Arc de Triomphe ransacked by yellow vests ;
  • der Pariser Arc de Triomphe von gelben Westen randaliert ;
  • el Arco del Triunfo parisino alborotado por chalecos amarillos ;
  • l'Arco di Trionfo parigino riadattato da giubbotti gialli.
Dans tous les cas, nos amis non francophones vont trouver la formulation bien bizarre, à moins d'avoir vu les images à la télévision.

Parce que, dans les faits, un gilet jaune, c'est un vêtement qui se porte sur le haut du corps, et qui est de couleur jaune, à l'instar des spécimens reproduits ci-dessous :


 À l'origine, il s'agissait d'un blouson sans manches, imposé par la Sécurité Routière, (mais on en trouve aussi sur certains chantiers comme dans le bâtiment ou l'entretien des routes) dont tout automobiliste se devait de détenir un exemplaire (jaune-fluorescent), afin de l'endosser chaque fois que nécessaire, notamment au moment de quitter son véhicule lors d'un incident ou accident de la circulation, afin de se rendre parfaitement visible des autres usagers de la route. Et comme on peut le voir ci-dessus, les gilets disponibles couvrent toutes les gammes de prix.

Et puis, en marge de manifestations populaires contre la vie chère, certains quidams ont eu l'idée de se servir du gilet en question comme d'un signe de ralliement. 


Et c'est là qu'on a assisté à un glissement de sens, comme il s'en produit parfois. On a vu, donc, émerger moult expressions mentionnant les "gilets jaunes", mais pas forcément en tant qu'accessoires vestimentaires.
Le glissement de sens évoqué ici fait que le vêtement finit par caractériser la personne qui le porte. Chose curieuse, il est un adage français qui dit que l'habit ne fait pas le moine, formule pas toujours pertinente : il arrive bien que l'habit fasse le moine, comme dans le cas qui nous occupe, avec un accessoire vestimentaire choisi délibérément comme emblême d'un mouvement. 

Et ce genre de glissement de sens n'est pas si rare que ça : pensons aux "blouses blanches", "blousons noirs", "Tuniques rouges", "Chemises brunes", au "maillot jaune" du Tour de France : du personnel médical, des mauvais garçons, un escadron militaire, une faction issue d'un parti politique, le leader d'une course cycliste. À chaque fois, donc, les personnes composant ces groupes ont été identifiées à tout ou partie de leur uniforme.

Et quand un fragment d'un ensemble est assimilé à tout l'ensemble, en rhétorique, ça s'appelle une synecdoque.

Autres exemples fréquents dans la littérature : un "trois-mâts" pour désigner un bateau à voile muni de trois mâts ; un troupeau de deux cents têtes ; une toile de maître, etc.

Ainsi, donc, "gilet jaune" signifierait bien plus que l'accessoire vestimentaire et caractériserait un mouvement social dont on ne sait trop s'il sera durable ou éphémère ni de combien de personnes il est réellement constitué.

Et c'est là que ça devient intéressant. En effet, on entend dire partout que le gouvernement (français) serait désireux d'entamer un dialogue constructif avec les représentants des gilets jaunes.

Et moi de m'interroger : "Ah bon ? Seulement eux ? Et pour quoi faire ?".

Pour mémoire, ces derniers mois, on a vu les retraités français manifester dans la rue une première fois, puis une deuxième, et une troisième..., et à ma connaissance, aucun membre du gouvernement n'a pensé à les consulter pour s'enquérir de leur situation. Le fait est que les personnes les plus âgées d'un pays ne manifestent pas souvent. C'est dire si les signes avant-coureurs étaient là !

Mais revenons à la définition originelle du gilet jaune :
Le gilet de haute visibilité ou gilet de sécurité est un vêtement à haute visibilité considéré comme un équipement de protection individuelle (EPI), destiné à améliorer la visibilité d'une personne évoluant en bordure de chaussée en situation dangereuse ou sur un chantier. (…) Si ce type de vêtement existe en plusieurs couleurs, le jaune est le plus courant, au point que l'expression « gilet jaune » est souvent utilisée pour désigner ces gilets de façon générique. (Source)
Nous avons bien affaire à un accessoire vestimentaire originairement imposé par la Sécurité Routière aux automobilistes. Ce qui veut dire, en principe, que seuls les détenteurs d'une automobile possèdent un gilet jaune. Et, pour mémoire, la contestation a initialement porté sur le refus de taxes additionnelles sur le carburant (diesel) dans le cadre (supposé) d'une politique visant à taxer le carbone.

Ce qui veut dire, si j'ai bien compris, que le propos des gilets-jaunes-canal-historique était de défendre leurs intérêts d'automobilistes lourdement pressurés par l'Etat.

Question : dans ces conditions, que viennent faire les chômeurs, retraités, handicapés... dans ce concert de protestations ? Et comment le gouvernement peut-il prétendre répondre à toutes les catégories sociales s'estimant défavorisées en se bornant à ne dialoguer qu'avec un mouvement dont la motivation première (la taxe carbone) est parfaitement identifiée et ne saurait concerner toutes les catégories sociales ? 

Question subséquente : que risque, par exemple, le petit personnel des magasins, restaurants et hôtels contraints de fermer boutique à la suite des échauffourées survenues à Paris et ailleurs, sinon le chômage technique, voire le chômage tout court  ? Du coup, on se demande sérieusement à quoi peuvent bien servir les protestations des "gilets jaunes" si leur manifestation bruyante, voire brutale, dans les rues de nos villes, a pour finalité de précipiter d'autres catégories modestes dans la dèche ? 

Question subsidiaire : les négociations à venir entre gouvernement et gilets jaunes intégreront-elles également le sort des restaurateurs, hôteliers, commerçants et artisans contraints au chômage technique, ainsi que des automobilistes ayant vu flamber leur véhicule du fait de casseurs généralement affublés de gilets jaunes ?

Entre nous, n'est-il pas ironique de voir un mouvement initié par des automobilistes s'estimant lésés se traduire par la détresse d'autres automobilistes privés de leur véhicule par des vandales appartenant au premier groupe cité ?






Lectures
0102  - 03
  04


Autre lecture : pour se faire une idée de la manière dont les arguments scientifiques sont enrobés dans de l'idéologie, un article assez édifiant. Citation : "Par exemple, rouler en biodiesel émet plus d’oxyde d’azote que rouler à l’essence." 

Vous avez compris ? Que "tous" les agro-diesels produisaient plus d'oxyde d'azote que l'essence ? 

Autre citation : "Si toutes les voitures utilisaient du super éthanol E85 d’ici à 2020 aux Etats-Unis, la surmortalité engendrée serait de 4 %, due à la recrudescence des problèmes respiratoires liées à la pollution atmosphérique. Réjouissant…" 

Ben oui, quoi ! Tout le monde sait qu'aujourd'hui, toutes les voitures utilisent le même carburant !  (Source)

À suivre...