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jeudi 25 avril 2019

Comme une histoire presque sans paroles #4


Cette fois, on va parler d'autre chose. Il se trouve que j'ai tapé tantôt sur Sophia Aram, après une chronique qu'elle venait de livrer sur France Inter à propos de Gilets Jaunes ayant houspillé un pseudo-philosophe... Cela dit, et contrairement aux apparences, Sophia Aram fait partie de mes humoristes préférés, avec Dieudonné, lequel a pris (bêtement) du poids, lui, comme preuve qu'il roule sur l'or !

C'est que Sophia Aram est quelqu'un de très drôle. La preuve, c'est cette capacité quasi clownesque qu'elle a, à l'instar de Dieudonné, de jouer de son physique, voire de donner dans le mimodrame, pour reprendre la formule du génial et regretté Marcel Marceau.

J'ai récupéré l'image qui suit sur le compte T... de Sophia Aram et je l'ai contrefaite en 3D, tout en me fendant la poire tout le temps qu'a duré la "retouche"... (Lunettes rouge-cyan requises)




mercredi 24 avril 2019

Comme une histoire presque sans paroles #3


Si vous ne disposez pas de lunettes stéréoscopiques comme celles reproduites ci-dessous, je ne saurais trop vous conseiller de vous en procurer quelques exemplaires (vendues autour de 2 euros les dix pour les modèles en carton, voire moins chères à l'unité quand achetées par milliers sur certains sites extrême-orientaux...).
  
Que dire de Notre-Dame de Paris, sinon que je photographie cette cathédrale (parmi plein d'autres monuments : les cathédrales de Strasbourg, Chartres, Amiens, Rouen, Reims,  Köln..., le Louvre, Versailles, l'Opéra Garnier...) en stéréoscopie depuis quelques années, et ce, par tous les temps ou presque, de jour comme de nuit. Ça nous donne des images exclusives (par milliers !) dont vous n'apercevrez, ici, que des broutilles.





Un clic gauche sur les images pour les agrandir






vendredi 19 avril 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #21


Épisode §21. Mais au fait, c'est qui le souverain ?

En ces temps de grand dérangement cérébral chez certaines "élites", qui donnent l'impression de ne plus savoir où elles habitent, peut-être serait-il utile de poser quelques jalons, histoire de se remettre les idées bien en place.

Voilà que, depuis quasiment le début de leur mouvement, les Gilets Jaunes réclament l'instauration d'un R.I.C., concept dont ils ne sont pas les auteurs, puisqu'il existe en Suisse depuis la nuit des temps sous le vocable de "votation" et apparaît de manière plus ou moins locale dans divers systèmes politiques (Californie...). 
"Dans la plupart des cantons en Suisse, mais aussi aux Etats-Unis [dans les villes, les Etats, etc.], les citoyens peuvent ainsi proposer une loi dès qu'ils ont le nombre suffisant de signatures, détaille le chercheur au Centre d’histoire des idées politiques et des institutions de l’université de Lausanne. En Suisse, ils peuvent aussi, par ce moyen, approuver ou désapprouver un texte voté par le Parlement." (Source)
Cette demande de démocratie directe est-elle nouvelle en France ?, s'interroge-t-on sur le site francetvinfo, cité plus haut.
Non. "Il y a deux conceptions de la citoyenneté, explique l'historien Gérard Noiriel. Une conception dominante, qui est la délégation du pouvoir avec un bulletin dans l'urne tous les cinq ans, et une conception populaire, qui est la participation directe. C'est celle des 'gilets jaunes' qui disent : 'Nous, on ne veut pas déléguer notre pouvoir à des chefs qu'on ne connaît pas.' En 1871, la Commune de Paris a appliqué cette démocratie directe. Les citoyens parisiens se réunissaient physiquement dans des assemblées générales, et ils choisissaient des délégués, qui étaient révocables et devaient rendre compte de ce qu'ils faisaient." 
Depuis des années, des élus plaident en faveur d'une démocratie plus directe. L'ancien député socialiste Arnaud Montebourg défendait dès 2001 une trentaine de propositions pour une VIe République, dont celle-ci : "Chaque collectivité territoriale peut consulter sa population sur les questions qui relèvent de leur compétence. (...) La même disposition de référendum d’initiative populaire est établie pour la proposition ou l’abrogation des lois de la République. Une loi organique en fixe les modalités et conditions." 
Lui aussi fervent partisan d'une VIe république, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, avait inclus dans son programme présidentiel de 2017 la création d'un "référendum révocatoire d’initiative populaire ". Celui-ci devait pouvoir mettre en cause la responsabilité politique d’un représentant, "même le conseiller général du coin", rappelle Le Monde. 
Comme je l'ai déjà signalé dans de précédents articles, la candidate (à l'élection présidentielle) ayant manifesté le plus de constance en faveur de l'initiative populaire est sans aucun doute Marine Le Pen (2012, 2017). Enfin, quand j'écris "sans aucun doute", il me semble avoir déjà épilogué sur la question, notamment sur le fait que Le Pen ait été d'une discrétion totale sur la question durant la campagne présidentielle de 2012.

Quant à l'acronyme R.I.C., pour Referendum d'Initiative Citoyenne, il apparaît de facto en 2013, à l'occasion du lancement en ligne d'une pétition ayant dépassé, depuis, les 214.000 signatures. (Source)

Or, ne voilà-t-il pas que de belles âmes, notamment des politologues et autres intellocrates (cf. Olivier Duhamel, François de Closets), viennent nous expliquer que trop de démocratie pouvait tuer la démocratie, la référence absolue étant, selon eux, la "sacro-sainte" démocratie représentative.

Et c'est là qu'il semble utile de revenir à la sémantique (décidément !, vont penser certains...), c'est-à-dire au sens strict des mots.

Par parenthèse, où a-t-on vu que gouvernement du peuple par le peuple voulait dire obligation pour ledit peuple de se départir en permanence de ses prérogatives au profit d'une oligarchie, fût-elle élue, ainsi que le sous-entendent les tenants de la "démocratie représentative" ?
Le Souverain est la personne qui exerce seule le pouvoir politique dans un État. Dans les démocraties constitutionnelles, et sous la Ve République, le Souverain est le peuple comme détenteur du pouvoir constituant, et les gouvernants ne sont que des magistrats constitutionnels. (Source)
En démocratie, le souverain c'est le peuple, par transposition verticale de la souveraineté, de la personne du roi, vers le corps social (= le peuple) dans son ensemble. 

Précisément, offrons-nous un petit retour en arrière, au temps dudit "Ancien Régime" : comment les choses se passaient-elles du temps où le souverain se réduisait à la personne d'un monarque ?

Rappelons tout d'abord que la souveraineté royale reposait sur le principe de l'élection divine via un sacre (Reims à une époque, voire Notre-Dame de Paris pour Napoléon) par l'autorité ecclésiastique.
La monarchie d'Ancien Régime (la monarchie désignant le gouvernement d'un seul) a des limites avant tout religieuses. On a affaire à une monarchie de droit divin, symbolisée par le sacre du roi de France à Reims. Le roi est réputé choisi par Dieu pour exécuter sa volonté et ses sujets doivent à ce titre le respecter et lui obéir. Comme preuve de ce rapport particulier avec Dieu, les rois de France étaient réputés guérir une certaine maladie, les « écrouelles », par imposition des mains. (...) 
Au sortir du Moyen Âge, la monarchie évolue vers le gouvernement absolu, conformément aux théories politiques exprimées par Jean Bodin, un juriste d'Angers, dans Les six Livres de la République (1576). Celui-ci fait valoir que la souveraineté ne se divise pas et conteste la multiplicité des pouvoirs hérités du Moyen Âge. Il en arrive à considérer que le souverain est au-dessus de la loi. 
La monarchie absolue apparaît comme un gouvernement centralisé dans lequel tout le pouvoir réside dans le roi : 
pouvoir législatif : le roi fait la loi, 
pouvoir exécutif : le roi fait exécuter la loi par ses ministres et ses « officiers » ou fonctionnaires, 
pouvoir judiciaire : le roi de France délègue ses pouvoirs à des magistrats indépendants, propriétaires de leur charge, qui siègent dans les parlements et exercent la justice d'appel (ils tranchent en dernier ressort lorsque la décision d'un tribunal ordinaire est contestée) ; le roi se réserve toutefois le droit d'interner toute personne de son choix par une « lettre de cachet ». 
Mais en dépit de Jean Bodin et ses émules, le pouvoir royal demeure jusqu'à la Révolution strictement encadré par les assemblées traditionnelles (parlements, états provinciaux, assemblées paroissiales, assemblée du clergé...) et les us et coutumes locaux. (Source)
Retenons du concept de souveraineté sous l'Ancien Régime que le monarque pouvait déléguer une partie de ses pouvoirs, sans jamais s'en délester complètement : à tout moment d'une procédure, le roi pouvait "retenir" ses prérogatives.
Succédant à une justice exercée par les seigneurs et le clergé dans chaque province sous la féodalité, apparaît sous la monarchie la justice royale. 
Les Rois de France rendent désormais la justice et assoient progressivement leur autorité judiciaire. 
Lors des sacres, l'archevêque de Reims remet la " main de justice ", signe d'équité, et l'épée, glaive de justice. Ainsi, le Roi reçoit de Dieu le pouvoir spirituel et temporel de rendre justice. La justice d'origine divine devient donc l'émanation du roi de France. Le premier devoir du roi à l'égard de ses sujets est de faire à tous bonne et prompte justice à l'image de Saint-Louis, sous un chêne à Vincennes. 
Jusqu'au XIIIème siècle, le Roi expédie lui-même les affaires, entouré de conseillers ; c'est l'époque de la "justice retenue", nécessaire au maintien de son autorité. 
Puis, les rois successifs délèguent progressivement leur pouvoir judiciaire à des juges spécialement nommés, tout en gardant un droit de regard sur les affaires et en conservant le pouvoir de juger eux-mêmes une affaire déjà entamée ou de l'attribuer à une autre juridiction (droit d'évocation). (Source)
Du coup, on est en droit de s'interroger sur les raisons pour lesquelles tant de régimes prétendument démocratiques rechignent à instaurer la démocratie directe, alors même qu'elle est dans l'ordre "naturel" des choses : dès lors que le souverain n'est plus un monarque, mais le peuple, d'un point de vue strictement philosophique, ne serait-il pas normal que le souverain populaire délègue ses pouvoirs quand ça l'arrange, tout en s'arrogeant le droit de "retenir" ces mêmes pouvoirs quand il juge opportun de le faire ?





De fait, les politologues, politiciens et autres politocrates qui s'évertuent à dénigrer la démocratie directe tentent, avant tout, mais sans convaincre grand monde, d'inverser l'ordre logique des choses, faisant passer la règle - le pouvoir par le peuple et pour le peuple - pour une exception, et l'exception - l'exercice du pouvoir par simple délégation - pour la règle, alors même qu'en bonne logique sémantique, la démocratie c'est l'exercice du pouvoir pour le peuple et par le peuple. Point.

Par la suite, c'est au peuple souverain (pléonasme !), et à lui seul qu'il incombera, par dérogation à la règle, d'organiser l'exercice pratique (et délégué) du pouvoir par les procédures qu'il jugera utiles.

Ce qui veut dire qu'à l'instar du souverain d'ancien régime, le souverain démocratique pourra - devrait pouvoir - à tout moment déléguer... et à tout moment retenir son pouvoir  de décision.

C'est bien la raison pour laquelle le referendum d'initiative populaire ou citoyenne est consubstantiel du concept même de démocratie !

Par voie de conséquence, il faut bien prendre conscience de l'anomalie structurelle manifestée par tant de régimes prétendument démocratiques qui, à aucun moment, n'imaginent que le peuple puisse exercer lui-même le pouvoir, alors même qu'avec les nouveaux moyens offerts par la communication électronique, les citoyens disposent désormais de la faculté de s'exprimer quasiment en temps réel sur les choses relevant de la vie de la cité, voire de la nation.

Par ailleurs, compte tenu de ce qui précède, à savoir l'identification de qui est le souverain en démocratie, ce n'est pas aux représentants du peuple qu'il incombe de dire ce que le peuple doit faire ou ne pas faire, dès lors qu'ils ne détiennent pas plus de souveraineté que les représentants du roi sous l'Ancien Régime !

On résume ?

En plaçant très haut cette revendication autour du RIC, les Gilets Jaunes montrent qu'ils ont compris l'essentiel, voire qu'ils ont tout compris en matière de gestion de la chose publique, et c'est bien ce qu'il y a de remarquable dans ce mouvement, dont on - quelques mauvaises langues représentant la caste oligarchique - nous dit qu'il proposerait à peu près tout et n'importe quoi, voire partirait un peu dans tous les sens, ce qui est absolument faux ! Mais bon, tout le monde ne dispose pas de la capacité intellectuelle d'apprécier à sa juste valeur un mouvement social ! Et puis, mettons-nous à leur place : politiciens, politologues et autres politocrates ne connaissant rien de la vie des vraies gens, ils en sont réduits à se fabriquer un peuple artificiel à coups de sondages et d'échantillons soi-disant représentatifs... Or, ces sondages n'ont pas vu venir le mouvement des G.J. !

Du coup, si j'avais un conseil à donner à certains représentants du peuple, qui se prennent pour des détenteurs du pouvoir, c'est de se rappeler simplement qui ils sont vraiment : des larbins au service du peuple, et rien d'autre !


Lecture : dans la rubrique "Mais pourquoi donc l'oligarchie a-t-elle à ce point peur du peuple ?", une interview dans Marianne.


mercredi 17 avril 2019

Comme une histoire presque sans paroles #2


1917-1941 : Reims et Londres sous les bombes


Il a eu beau avoir été un ingénieur très doué, inventeur, parmi très peu d'autres, de la balistique moderne, Wernher von Braun était avant tout un criminel de guerre, voire un criminel tout court, qui aurait dû avoir son siège réservé parmi les accusés du Tribunal International de Nuremberg.

Seulement voilà : Von Braun pouvait rendre de précieux services à qui vous savez, ce qui fait qu'il a fini à la Nasa, avec la nationalité états-unienne ! Cela s'appelle faire du "x" poids, "x" mesures !

Un des "exploits" militaires de Von Braun a consisté, durant ce qu'on appela le "Blitz" (éclair, foudre), à arroser le Sud de la Grande-Bretagne de bombes volantes souvent lancées depuis le territoire français, et qui causèrent des milliers de victimes.

Sur les images qui suivent, on a deux visions de la cathédrale londonienne St-Paul sous les bombes ; mais auparavant, on aperçoit les ruines du couvent des Cordeliers de Reims (1917) au premier plan, sur fond de cathédrale, elle-même dans un piteux état.

Les images originelles ont été "retouchées" et converties en 3D à l'aide de l'ordinateur pour être consultables à l'aide de lunettes rouge-cyan.



Cliquer sur les images pour les agrandir



mardi 16 avril 2019

Comme une histoire presque sans paroles #1


Ça faisait bien un certain temps que je n'avais pas remis les pieds à Notre-Dame de Paris, pour cause de trop grande affluence : tout ce que je déteste quand je visite un monument. Alors, on y va très tôt, le matin, ou alors tard le soir...

Notre-Dame de Paris est, donc, un monument que j'ai souvent photographié, de préférence à des heures de calme plat, loin de la foule, parfois de très près, ce qui vous oblige à des contorsions un peu bizarres, comme les photos qui suivent le démontrent un peu.

Ces images sont souvent brutes de décoffrage, comme des épreuves de travail à rectifier dès la visite suivante. Il y a aussi des stéréoscopies (3D) requérant des lunettes rouge-cyan.




















mercredi 10 avril 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #20


Épisode §20. Comme une histoire sans paroles : un dimanche après-midi à Amiens, ville de... François Ruffin, entre autres.

Je sais que mes histoires sans paroles ont tendance à s'étaler encore et encore. Cette fois, on va tâcher de faire court.

Il se trouve que, l'autre dimanche, je me suis retrouvé à Amiens, et ce, pour la deuxième fois, et toujours pour la même raison : la cathédrale. Cerise sur le gâteau, l'organiste était en train de répéter. J'ai cru reconnaître du César Franck...

Je sais, je suis un fils de pasteur un tantinet atypique : devenu totalement incroyant, tout en étant toujours attiré, tant par les édifices religieux (pas uniquement protestants) que par la musique sacrée, toutes obédiences confondues. Paradoxe ? Schizophrénie ? Va savoir ! En tout cas, si Dieu existe, il doit avoir inspiré et Bach, et Monteverdi, et Verdi, et Palestrina..., et Gaudí.

Dans l'architecture religieuse, il y a les cathédrales (surtout gothiques), mais pas seulement (et il n'y a pas que les églises et les cathédrales : faites une recherche sur l'Internet et voyez un peu le sublime Mirhab de la Mezquita de Córdoba, tellement beau que, lors de la Reconquista, les rois catholiques n'ont pas osé y toucher !)

Donc, me voilà passant deux bonnes heures dans - et une autre autour de - la cathédrale d'Amiens, aussi abondamment (= too much ?!) décorée que celle de Reims paraît chiche, au point de faire penser au dénuement ascétique d'une église protestante !

Il se trouve que toutes mes images sont en 3D, donc difficilement affichables ici (= protégées), mais visibles incessamment sur un autre site entièrement dédié à la 3D... (Wait and see).

Tiens, une maison à colombages ! Pile-poil devant la cathédrale. (Toutes les images qui suivent sont en 3D stéréoscopique ; lunettes rouge-cyan requises).


Une de mes marottes, ce sont les cariatides. Celles-ci ornent  une aile de l'Hôtel de Ville.


J'entends d'ici les interrogations : mais quel rapport avec les Gilets Jaunes ? Aucun, apparemment, sinon le fait du hasard.

Voilà qu'à la fin de ma déambulation, j'arrive sur la place Gambetta, où j'aperçois ce qui suit.




Tiens, un tract affiché sur un mur...


Décidément, ils sont partout, ces suppôts de la subversion ! Mais que fait la police ?

Petit supplément illustré (question de charité "non chrétienne" : voici quelques images, tout de même, de cette fameuse cathédrale, ainsi qu'un petit bonus. Détail important : certaines images sont des épreuves de travail, d'où la nécessité de revenir encore et encore, de manière à remettre 'x' fois l'ouvrage sur le métier.)








Córdoba (cliquer sur l'image pour l'agrandir)





jeudi 4 avril 2019

Sémantique de la désinformation #2



Dans la rubrique "Les c...(comme cuistres), ça ose tout...", voyez ce qui suit :

Source

Faut-il se voiler...

Observons, pour commencer, que la dénommée Elisabeth Lévy a parfaitement le droit de ne pas faire partie des visiteurs de ce blog, de même qu'elle a également le droit de ne pas détenir un bon dictionnaire de la langue française.

De là à vouloir jouer les idéologues, voire à pondre des éditoriaux, histoire de se donner de la consistance, il y a un monde !

Le problème avec les cuistres étant leur capacité à jouer avec les mots, ainsi que je le démontrais lors de l'épisode précédent, vous observerez qu'ici, on ne dit pas que la personne - le Premier Ministre néo-zélandais - porte un voile, mais qu'elle se voile, ce qui en dit long sur la dramatique inculture lexicale de notre éditorialiste.

En français, on dit se voiler... la face, au propre comme au figuré, ce qui veut dire s'appliquer à dissimuler quelque chose. Autant dire que "se voiler" (tout court) n'est pas très français, d'un point de vue strictement syntaxique, mais aussi sémantique, dans la mesure où rien n'est "voilé (= dissimulé)" ici !

Mais bon, Madame Lévy a parfaitement le droit de ne pas être une férue de linguistique. Et tant pis pour ses lecteurs, qui la prennent pour une intellectuelle ! Rappelons que, sur l'image précédente, à part un peu de cheveux, les femmes que l'on aperçoit ci-dessus ne voilent pas grand chose.

- Mais monsieur, va-t-on me rétorquer, vous devriez lire la suite du propos !

La suite ! 

"La première ministre néo-zélandaise J. A. a porté le voile en signe de compassion... L'appel de Néo-zélandaises à porter un hidjab pour l'harmonie..."

Nous avons, donc, "se voiler", "porter le voile", "le hidjab", tout cela étant supposé signifier la même chose.

Il se trouve tout simplement que tout cela ne signifie pas du tout la même chose, comme n'importe quel détenteur d'un bon dictionnaire est censé le savoir.

Par parenthèse, j'aurais bien aimé savoir - histoire de rire un peu - en quels termes Madame Lévy aurait décrit les images qui suivent.















Vous avez compris que pour les cuistres, façon Elisabeth Lévy, toutes ces femmes sont... voilées !?

On admirera aussi le rapprochement entre "les innombrables farces et attrapes inventées par le féminisme à la sauce islamique pour faire passer les vessies de l'oppression pour les lanternes de l'émancipation...", d'une part, et "l'épouvantable massacre de 50 fidèles musulmans...", d'autre part.

Les familiers d'Elisabeth Lévy ne manqueront certainement pas de lui demander ce qu'il y aurait de tellement épouvantable dans le massacre de cinquante personnes en Nouvelle Zélande, comparé aux milliers de victimes palestiniennes de l'Opération israélienne baptisée "Plomb durci" voire par rapport aux victimes de toutes les campagnes militaires conduites par l'Occupant en Palestine.

Le fait est qu'aucune mention de "massacre épouvantable" concernant les Palestiniens n'apparaît dans les archives du site dirigé par Madame Lévy, que je m'applique à parcourir régulièrement.

Mais il y a autre chose, s'agissant de sémantique... Madame Lévy - qui ne doit pas connaître Ilhan Omar ! - nous dit qu'"arborer le hidjab n'est pas une marque d'empathie mais d'effacement". (Lien)

Elle a dit "empathie" !?

Dans le champ lexical de l'empathie, nous avons, notamment, la charité, l'amour, voire la compassion.

Et là, tout bon connaisseur d'une certaine tradition... - et, a fortiori, tout bon fils de pasteur ! - pense à...

Vous ne voyez pas ? Allez, un petit effort ! 

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même !"

Ça vous dit quelque chose, n'est-ce pas ?! Le fait est que nul n'est besoin d'avoir été baptisé (chrétien) pour connaître cette référence, non ?

Voyez-vous, ce qu'il y a de dramatique avec des cuistres façon Elisabeth Lévy, ce n'est pas seulement leur phénoménale inculture sur le plan linguistique, mais aussi leur phénoménale nullité tout court.

Car enfin, cette femme, qui doit avoir quarante, cinquante ans (?), a dû passer quelques décennies en France, "fille aînée de l'Église", où elle a fait ses études, fréquenté des camarades de classe au collège, au lycée, à la fac, regardé la télévision, lu des livres, pris connaissance de l'oeuvre de tel ou tel penseur, philosophe...

Et, malgré tout, Elisabeth Lévy n'a jamais entendu parler du message chrétien, lequel se retrouve dans la formule figurant plus haut : Tu aimeras ton prochain...

Alors, on lui explique, à Madame Lévy ?

Par quoi va-t-on pouvoir commencer ?

Par ceci : et si Madame Lévy commençait par découvrir les Évangiles ?

Le fait est qu'il n'est nul besoin d'être juif pour lire la Torah, ni chrétien pour lire la Bible, ni musulman pour lire le Coran, ni tout simplement croyant pour lire quelque texte religieux que ce soit, de même qu'il n'est nul besoin d'être marxiste pour connaître le Capital !

Parce que si cette pseudo-intellectuelle s'était seulement donné la peine de lire les textes fondateurs de la civilisation occidentale, notamment sur le plan religieux, peut-être comprendrait-elle plus facilement les raisons de l'acte de compassion manifesté par tant de Néo-zélandais, à commencer par leur premier ministre, pour leurs concitoyens musulmans. (1)

Et à côté des Évangiles, vous avez tous ces penseurs dont la liste est longue : citons un Albert Schweitzer, un Martin-Luther King, une Mère Tereza, une Soeur Emmanuelle, un Raoul Follereau, un Jean-Paul II (pactisant avec l'homme qui lui avait tiré dessus au pistolet), etc., tous personnages dont Madame Lévy ne peut visiblement pas comprendre l'élévation d'esprit !

Quant au fait d'arborer tel ou tel accessoire vestimentaire, là encore, je vais m'appliquer à rechercher dans les archives du blog de Madame Lévy les critiques qu'elle n'aura pas manqué de formuler à l'égard de telle ou telle personnalité française ou autre (non 'officiellement' juive) ayant "osé" s'affubler d'une kippa, le tout en dehors de tout contexte religieux comme la visite d'une synagogue...

Dans la rubrique "Rions un peu..." :







On résume ?

1. La dernière tuerie survenue en Nouvelle-Zélande a eu lieu à... l'Église du Christ ; c'est le nom de la ville !

2. Elisabeth Lévy c'est la cuistrerie parfaitement assumée (je suis totalement inculte, mais cela ne m'empêche nullement de me faire admirer par plus inculte que moi...), à moins que ce ne soit que du bon vieux pharisaïsme!


(1) Cela dit, ne soyons pas (complètement) stupides : l'Histoire (avec majuscule) des humains nous a appris qu'il y avait parfois un long chemin de la coupe aux lèvres, comme dit l'adage. Il se trouve simplement que le pacifisme proclamé dans les Évangiles n'a pas empêché que ces mêmes Évangiles soient utilisés comme arme de destruction massive - physique et culturelle - d'une multitude de peuples qui n'avaient rien demandé à personne, et surtout pas de voir leurs dieux et leur patrimoine ancestral saccagés par des conquérants - comme par hasard, toujours flanqués de missionnaires - dont le moins qu'on puisse dire est que leur lecture des Évangiles était pour le moins biaisée, à moins que... (cf. les quatre derniers liens ci-dessous).


Petit supplément illustré : 5 juillet 2018, l'ex-directrice du comité Miss-France, Geneviève de Fontenay, sur une chaîne de télévision française (CNews), commente l'incurie sémantique (c'est moi qui précise) des média, qui confondent bêtement voile et foulard, en sortant de son sac à main quelque chose qui est un vrai "voile", pas simplement un "foulard".




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