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lundi 13 mars 2017

Marine Le Pen et le 'plafond de verre'. Episode 7


Petit courrier


Comme suite du chapitre précédent, je me suis, donc, fendu d'un petit courrier à l'attention du/de la directeur/trice de rédaction du Quotidien La Croix, avec copie à l'attention de la direction de l'Agence France Presse.



Madame, Monsieur,

Votre journal publie, depuis quelque temps maintenant, des enquêtes annuelles sous la forme de sondages portant sur la crédibilité des média auprès du grand public, démarche que j’estime tout à fait louable. Il ressort de votre dernière enquête que le désamour du public à l’égard des organes d'information persiste : "Le baromètre annuel... sur la confiance dans les média(s) montre une chute de leur crédibilité et de l'intérêt pour l'information."



Ce qui m’intrigue, néanmoins, c’est que vous ne sembliez pas pressés de vous appliquer cette analyse à vous-mêmes, comme si vous n’étiez pas concernés par ce désamour. Il me semble que, si j’étais vous - la presse en général et le Quotidien La Croix en particulier -, j’aurais des raisons de m’inquiéter de la chose. C’est, notamment, ce que je me suis dit en consultant votre site Internet il y a peu, et en y découvrant une relation de la présentation par Marine Le Pen de son programme présidentiel (Lyon, 5 février 2017).

Pour être honnête, je vais vous rapporter exactement ce que je me suis dit en découvrant votre « reportage » : « Non mais sans blague ! Qui a bien pu pondre ce papier de merde ?! ».

Je vous rassure, « merde » ne fait pas habituellement partie de mon lexique, mais là, je n’ai pas pu m’empêcher de me lâcher un peu.

Le fait est que le document en question n’est rien d’autre qu’un authentique « papier de merde », comme je vais vous en faire la démonstration sous peu.

Entre temps, je découvre un détail qui m’avait échappé : le papier en question est estampillé « AFP », donc, même pas rédigé par un(e) de vos journalistes, à l’instar d’une multitude d’autres papiers du même genre que l’on découvre, ça et là, dans l’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle française. Je pense, notamment, à divers « reportages » concernant le dernier passage de Ségolène Royal à Cuba.

Donc, si j’ai bien compris, la presse française est devenue tellement fauchée qu’elle en est réduite à sous-traiter ses articles à l’AFP, cette dernière ne se contentant plus de la seule fourniture de dépêches à ses clients.

Et si j’ai toujours bien compris, ces papiers, livrés « clés en mains », vous sont facturés par notre grande agence de presse…, enfin, je suppose que, en fait…, disons que…, mais non ! La vérité est que vous devez vous abonner à un service de fourniture mensuelle, annuelle… de papiers prêts à être publiés, à l’instar de ces boulangeries, je veux dire points de vente de pains, brioches et autres croissants industriels qu’il suffit de réchauffer dans un four.

Du « prêt à consommer », à moins qu’il ne s’agisse de « prêt à digérer », façon « fast-food ». De la merde, quoi ! Et cette merde paraît dans un quotidien auquel on donnerait volontiers le bon Dieu sans confession. Non mais, sans blague !

Passons rapidement sur la légende sous la photo : La président du Front National et candidate à l’élection présidentielle… Et là, on se dit : « Non d’un chien, même pas un(e) rédacteur/trice en chef ou autre correcteur/trice pour rattraper la bourde ?! ».
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Bien évidemment, il arrive à tous les dactylographes, moi le premier, de commettre quelques coquilles en saisissant rapidement du texte. Mais bon, moi, je n'ai pas de secrétaire pour relire ma prose, tandis que là (ci-dessus), il s'agit d'une équipe rédactionnelle, avec, j'imagine, plusieurs personnes pour relire le texte !

Mais il faut croire que le grand public n’est plus totalement dupe, puisque, sondage après sondage, sa désaffection pour l’univers médiatique s’accroît inexorablement, conscient qu'il est qu'on le prend un peu trop pour un ramassis de crétins. Vous avez quand même affaire à des gens qui lisent le journal, donc, qui lisent tout court, là où tant d'autres se contentent de se vautrer devant la télévision pour ingurgiter des séries débiles, des jeux ineptes et autres merdes médiatiques dont l'unique fonction est de faire de l'audimat...

Il me semble que vous devriez manifester des égards particuliers envers ces rares pékins qui se donnent encore la peine de faire l'effort de chercher de l'information fiable et crédible. Mais peut-être suis-je à côté de la plaque !

Toujours est-il que la présente campagne présidentielle et les comptes-rendus qui en sont faits dans la presse, notamment en ce qui concerne la présidente du Front National, m'ont donné comme une furieuse envie d'éplucher la presse de manière plus attentive. Ce qui veut dire que je vais vous lire et vous consulter - presse écrite et audiovisuelle - plus souvent et plus scrupuleusement, histoire de me constituer un stock d'archives qui pourraient servir de base à un petit travail universitaire. 

Ça tombe bien, je suis largement éligible à la thèse de 3ème cycle !

Comment j'entends travailler ? C'est très simple : j'enregistre des fichiers audio ou vidéo que je retranscris in extenso, de même que je scanne des pages de textes dans les journaux et réalise des captures d'écran à partir de sites sur l'Internet. Par la suite, tout ce matériel est analysé dans les règles de l'art de la linguistique et de la sémiologie, à l'instar de ce qui suit, déjà évoqué dans l'épisode précédent :
2017, afp, arnaque, croix, france, information, journal, journaliste, désinformation, présidentielle, média, le pen, plafond, présidentielle, presse, verre, agence, france, presse
Ce qui ressort de cet "article" que vous a livré l'AFP ? Que vous vous êtes fait avoir comme des bleus ! Le fait est que le papier en question, du niveau d'un(e) médiocre candidat(e) au Brevet des collèges, a fort bien pu être rédigé par quelqu'un n'ayant jamais mis les pieds aux assises du FN à Lyon.

Cela semble évident, en effet, que moins du tiers du texte concerne la manifestation frontiste à Lyon, le reste n'étant que du remplissage fait de citations récupérées ça et là - cf. Facebook, Twitter... - , ainsi que de réminiscences dont on se demande ce qu'elles font là, le tout assaisonné d'allusions relevant de la plus pure mauvaise foi.

Et dire qu'il aurait suffi à ce(tte) "rédacteur/trice" de l'AFP de se connecter sur le site du Front National pour récupérer l'intégralité du programme présidentiel de Marine Le Pen !

C'est exactement comme si un margoulin quelconque vous vendait des pots de miel, après avoir abondamment remplacé le produit d'origine par du sirop de glucose. C'est ce qui s'appelle tout simplement une ARNAQUE !

Pour être clair, à votre place, j'aurais mis ce "papier de merde" à la poubelle et j'aurais exigé de l'AFP le remboursement immédiat de la prestation, tout en mettant cette agence s'exprimant au nom de la France en demeure de cesser toute collaboration à l'avenir si, d'aventure, ce genre de plaisanterie devait se renouveler.

En vous souhaitant bonne réception…


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vendredi 10 février 2017

Marine Le Pen et le plafond de verre. Épisode 6


Le plafond de verre ! Quel plafond de verre ?

Dimanche 5 février 2017 : en guise de clôture d'assises de son parti à Lyon, Marine Le Pen présente son programme de campagne en vue de la présidentielle et des législatives du printemps 2017.

Pour ne rien vous cacher, j'ai hésité un petit moment : en ce premier dimanche du mois, les musées parisiens sont ouverts à tous les vents, de même que - en principe - les Champs-Elysées sont livrés aux piétons. Et comme il ne pleut pas, je me dis qu'une petite descente à pieds des Champs...

Donc, j'hésite, et ce, d'autant plus que j'ai un enregistreur assez performant qui me permet de regarder en différé les émissions de télévision qui m'intéressent... Et puis, non, j'ai déjà une flopée de "pass" des principaux musées parisiens (tiens donc, le pass du Grand Palais expire bientôt, après une formidable saison 2016-2017 : les grands peintres mexicains, Hergé, un peintre portugais dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, entre autres...).

Donc, je passe le dimanche 5 février dans mes pantoufles. À la télévision, on annonce partout un embouteillage de meetings à Lyon, ce même jour.

Benoît Hamon peut être crédité d'une indéniable qualité : il nous a débarrassés  du "roquet catalan", non pas que j'aie un problème avec les Catalans (ces immenses artistes que furent Gaudí, Tápies et Dalí n'étaient pas catalans peut-être ?), mais le Manuel V., vous savez ? le monsieur qui voulait voir plus de "blancos" sur les marchés de sa ville, Evry, je m'étais promis de sabler le champagne le jour où il disparaîtrait du paysage politique français, et, pour l'heure, c'est presque fait !

À la Mutualité, l'autre dimanche, Benoît Hamon a fait un bon discours. Je dirais même que c'est un des meilleurs discours que j'aie entendus dans la bouche d'un leader socialiste, ces dernières années - en clair depuis Ségolène Royal en 2007 -, le seul problème étant qu'il ne se soit agi que d'un discours d'investiture clôturant une kermesse socialiste, là où l'on était en droit d'attendre celui d'un futur président de la République. Pour le costume de "moi président", Hamon repassera !

J'ai déjà dit, sur ce blog, tout le mal que je pensais de Jean-Luc Mélenchon, cet apparatchik socialiste qui aimerait se faire passer pour un barbudo cubain ou vénézuélien, alors qu'il a passé le clair de sa carrière de politicard à pantoufler au Sénat !  Il n'empêche que, par honnêteté intellectuelle, je dois avouer que j'ai trouvé son intervention lyonnaise assez brillante, quoique trop philosophique, et ce, malgré cette névrose anti-le-Pen qui commence à se voir comme le nez au milieu de la figure, et qui se traduit par un tropisme qui va finir par devenir gênant (cf. je me produis en meeting là où Le Pen se produit en meeting ; je n'hésite pas à singer les slogans du FN, comme La France apaisée, repeinte en France insoumise, etc.)... Entre nous, la ficelle est devenue un peu trop grosse, et cette espèce de "marquage à la culotte" pratiquée par Mélenchon sur Marine Le Pen devrait, bientôt, passionner les férus de psychanalyse !

Du coup, à trop vouloir coller aux basques de Marine Le Pen, Mélenchon s'est, lui-même, abîmé dans la bagatelle et le futile, réduisant un propos, certes, brillant, en un simple happening dont le public risque de ne retenir que le gadget constitué par cet amusant "hologramme" !

Emmanuel Macron ? Macron ! Le chéri de ces dames, à en croire l'hebdomadaire Paris Match, qui est en train de le "cramer" en l'affichant toutes les trois semaines en Une du magazine, histoire de convaincre les Français qu'il ne s'agit que d'une baudruche pleine de vent, gonflée - cf. la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf - de suffisance et entièrement pilotée par les médias  !

Voir l'ex-secrétaire général de l'Elysée et ex-ministre de l'Économie de François Hollande jouer les perdreaux de l'année et tenter de se faire passer pour un oisillon tombé du nid vous laisse pantois. Le comble est qu'il y ait des gens suffisamment amnésiques pour voir dans cette marionnette toute imbue d'elle-même - et observant des pauses, toutes les trois phrases, histoire de s'admirer dans le grand écran - la perle rare et le sauveur de l'Humanité que la France attendrait depuis si longtemps ! 

Macron, je l'ai zappé au bout de dix minutes. Plus creux et plus insipide que lui, tu meurs !

Arrive l'allocution de Marine Le Pen. Elle, je l'attendais au tournant, après tout ce que j'ai déjà écrit à son sujet sur ce même blog et après tout ce qu'elle a pu déclarer lors d'interventions publiques précédentes. Mais, surtout, j'attendais de voir la forme concrète - programmatique et organique - que prendrait le slogan "Au nom du peuple !".

Je l'ai, donc, écoutée in extenso, et j'avoue que je n'ai pas été déçu, ce qui a justifié que je lui adresse un petit courrier, dont je reproduis, ci-dessous, la substance...
(…) 
Et pourquoi, donc, sous prétexte que je serais marqué très à gauche (soit à la gauche de Besancenot, Poutou,  Arthaud et Cie), je m’interdirais de dire du bien d’un discours de la présidente, voire d’un membre du Front National ? 
Il fut un temps où mes amis m’auraient lynché pour moins que ça, mais depuis qu’ils lisent mes différents blogs, ils savent que j’ai une conception très élastique (en fait scientifique) de la notion de liberté d’esprit. Or la science, contrairement à la politique, est tout sauf dogmatique ! 
Le fait est que, d’un point de vue purement objectif, donc scientifique, à ce jour, de tous les candidats à la présidentielle d’avril/mai prochains, celui/celle qui a livré le meilleur discours, le plus concis, le plus pertinent, le plus consistant, c’est la ci-devant présidente du Front National. Pourquoi ne pas l’admettre en toute objectivité ? (...) 
Par ailleurs (…), lorsqu’on évoque le gigantesque merdier qu’est devenu le monde, avec des pays méthodiquement détruits ou ramenés au Moyen-Âge par les ingérences étrangères, notamment celles de l’OTAN, un seul parti politique français peut s’enorgueillir de n’avoir aucune goutte de sang libyen, ni africain, ni arabe sur les mains, et c’est le Front National, et cette vérité-là, il faudra bien la marteler sur tous les tons durant les deux campagnes (présidentielle et législatives) qui s’annoncent. C’est, en tout cas, l’argument majeur que j’oppose à tous les Africains de France, encore nombreux, qui me balancent systématiquement le souverain poncif du « FN  parti xénophobe »… 
À cela, je réponds simplement que les autres (partis) ne sont peut-être pas xénophobes, en tout cas, pas officiellement, mais, en attendant, la droite, la gauche, Eva Joly et EELV, Mélenchon, et même Ségolène Royal… ont abondamment approuvé l’expédition coloniale de l’OTAN en Libye, voire pas mal d’autres barbouzardises en Afrique (Côte d’Ivoire), en Syrie et ailleurs, avec pour conséquence notable ces flots absolument hallucinants d’abrutis et de crétins se payant la traversée vers « l’Eldorado européen »  via les Balkans, ou sur des  coquilles de noix à travers cet immense cimetière qu’est devenue la Méditerranée  ! 
Finalement, après mûre réflexion sur un prétendu « plafond de verre » (…), je suis parvenu à la conclusion que ledit plafond existe bel et bien, et qu’il est principalement incarné par la « grande » presse, je veux dire ceux dont le métier est d’informer le public. C’est simple, dans aucun compte-rendu je ne retrouve la substance du discours entendu l’autre dimanche à Lyon. C’est tout bonnement hallucinant ! (...)

Ceux qui voudraient connaître l'intégralité du courrier adressé à la présidente du Front National n'auront qu'à le lui réclamer ! Après tout, rien ne lui interdit de le rendre public...

Retour sur le dernier paragraphe, à savoir que "ledit plafond de verre existe bel et bien, et qu'il est principalement incarné par la "grande presse", celle qui est censée informer le public, à en croire moult déclarations à caractère déontologique, que les journalistes nous serinent à la moindre occasion.

Le fait est que, dans son discours de lancement de campagne, Marine Le Pen a lâché (au moins) deux bombes, du type de celles qui devraient faire sauter au plafond tout analyste politique digne de ce nom.

Et là, dois-je avouer que je n'ai même pas été surpris par le spectacle offert par nos informateurs professionnels ?

Un exemple ?

Prenez la Une et quelques pages intérieures de ce "grand" quotidien (minuscule par le tirage, mais on est en France !, néanmoins "grand" par la notoriété) : Libération, dans sa présentation de la prestation de Marine Le Pen à Lyon (captures d'écran).


En un mot, du blablabli-blablabla à la sauce Libération, avec ces jeux de mots vasouillards censés amuser le quidam mais visant surtout à masquer le vide sidéral de l'absence d'analyse.

Nous y reviendrons.

Me voilà sur le site du quotidien La Croix. Mes visiteurs ne connaissant pas la France ont juste besoin de savoir qu'il s'agit d'un quotidien d'obédience catholique, ainsi que son nom le suggère. Même impression de grande misère intellectuelle.

Je passe sur les coquilles et autres bourdes syntaxiques ainsi que sur la médiocre ponctuation (voir première image ci-dessous).


À y regarder de plus près, le papier de La Croix ne provient pas du journal mais de l'AFP, la "prestigieuse" Agence France Presse. Sur le moment, je me dis que l'AFP est devenue bien pauvre, en livrant à ses clients des papiers aussi mal foutus, qu'on croirait rédigés par des stagiaires candidats au certificat d'études primaires.

Du coup, déformation professionnelle obligeant, je ne résiste pas au plaisir de soumettre cet article à une petite analyse de texte, en colorant les passages selon une certaine typologie, et je me promets d'adresser deux petits courriers, tant à la direction du quotidien La Croix, qu'à celle de la "prestigieuse" Agence France Presse.



Synthèse : 


À suivre...


Lectures : 1  - 2  -  3  -  4

(Par parenthèse, mes articles datés de l'année 2011, sur la Libye, sont ceux qui m'ont valu la plus grosse affluence de visiteurs du monde entier...)




samedi 31 décembre 2016

Marine Le Pen et le plafond de verre. Épisode 5


L. A. (no)confidential

Fin août 2016, Emmanuel Macron est sur le point de quitter son ministère de l'Economie. Je saute sur l'occasion pour lui adresser un courrier, dont je reproduis, ci-dessous, les passages les plus significatifs.
Monsieur le Ministre,
À vrai dire, ce n’est pas au ministre que je m’adresse, mais au responsable politique. 
Pour ne rien vous cacher, moi, qui suis un fervent adepte de la pensée de gauche – pas la gauche bonapartisée (le bonapartisme est un concept de droite !) des Mitterrand, Rocard, Jospin, Chevènement… voire Montebourg, ni la gauche dogmatique et ringarde des marxistes-léninistes et autres trotskistes –, j’en suis venu à penser que la seule chose qui pourrait engager durablement le redressement de la France, ce serait un tsunami, qui pourrait prendre la forme d’une victoire de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle. 
En attendant, je vous observe et constate que vous n’avez encore rien dit d’essentiel, à l’instar de la totalité des responsables politiques de ce pays, sauf un : Louis Aliot. Oui, le Louis Aliot du Front National, à qui j’ai écrit pour le féliciter d’avoir dit quelque chose d’essentiel… 
(…)
Le fait est que, près de trois mois plus tôt, j'écoute plus ou moins distraitement sur une radio-télévision française (RMC/BFMTV) une interview matinale conduite par le journaliste Jean-Jacques Bourdin. Je dois avouer que je ne suis pas friand de ce genre d'interview, notamment en raison de l'extrême spécialisation de cette catégorie de journalistes, qui semblent n'avoir pour seuls interlocuteurs valables que les responsables politiques, et tant pis pour les universitaires, les chercheurs, les chefs d'entreprises, les artistes, compositeurs, architectes, etc, dont la France compte quelques spécimens prestigieux (cf. on inaugure incessamment un "Louvre d'Abou Dhabi" dont le concepteur, le très imaginatif Jean Nouvel, brille par son absence dans les médias français, à l'instar de tous ses collègues architectes !). Autant dire qu'en temps normal, j'aurais rapidement zappé. Mais il se trouve que l'invité de Bourdin, ce jour-là, est un responsable du Front National ne brillant pas (contrairement à l'envahissant Florian Philippot) par son omniprésence dans les médias.

J’écoute, donc, l’échange entre Bourdin et Aliot lorsque j'entends ce dernier déclarer textuellement ceci : « Nous sommes pour une république qui fasse directement appel au peuple sur les grands sujets…, notamment via le referendum d’initiative populaire. »

Et là, je sursaute : « qu’est-ce qu’il a dit ? Il faut absolument que tu le notes ! ».

Je note soigneusement les propos d'Aliot, en me promettant de féliciter son auteur, lequel a promptement accusé réception, comme preuve qu'il y a des gens bien élevées au Front National.

J'observe, par ailleurs, que quelques semaines ou mois plus tard, Marine le Pen, présidente du Front National, était interrogée, sur la même chaîne de télévision (BFMTV) par la journaliste Appoline de Malherbe, et s'est, à son tour, prononcée en faveur d'une instauration du referendum d'initiative populaire.

Aliot d'abord, Le Pen ensuite, et moi de penser : "en voilà une grande idée !".

Ainsi que je l'affirmai dans un précédent article, je considère qu'une grande idée vaut mieux que cinquante petites, raison pour laquelle je ne comprends pas, mais alors, pas du tout, pourquoi certains responsables du FN, à commencer par Marine Le Pen elle-même, manifestent un si malin plaisir à noyer une grande idée dans une myriade de petites !

Et il n'y a pas que le Front National !

Je me faisais la même réflexion à propos de Norbert Hofer ; vous savez ? la (mauvaise) "gravure de mode" que le F.P.Ö. autrichien s'est choisie pour le représenter à la dernière présidentielle : beaucoup de blablabli-blablabla dans son programme, mais rien d'essentiel !

Il se trouve que je connais un peu l'Autriche, ses sublimes paysages alpestres, ses villages si attachants, un des meilleurs laits frais du monde, bu dans une auberge, quelque part dans le Vorarlberg, le Salzkammergut et ses petits lacs de montagne, la fameuse 'Auberge du cheval blanc', la capitale, Vienne, restée si délicieusement désuète depuis la Grande Époque, et depuis l'assassinat de Sissi..., et surtout, Salzburg, que j'ai découverte lors d'un séjour linguistique, du vivant d'Herbert von Karajan, que j'ai eu le plaisir de découvrir en chair et en os, sur scène, donc, un soir, depuis un fauteuil d'orchestre du Großes Festpielhaus, et pour pas un schilling - cf. billet gracieusement offert par les Affaires culturelles de la Ville et du Land de Salzburg -, le tout, lors de la toute première apparition publique d'une adolescente toute menue, jouant divinement du violon : Anne-Sophie Mutter. 

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C'est dire si ce petit pays, propre et à la population particulièrement cultivée ["Gestern war ich bei der Zauberflöte." /"Hier, je suis allé voir la Flûte enchantée.", me déclara, un soir, devant le zinc d'un bistrot, un chauffeur de taxi.] me tient particulièrement à coeur, pays que des bureaucrates de l'Union Européenne ainsi qu'une certaine mafia internationale aimerait voir intégrer, par dizaines de milliers, des abrutis amenés là par une clique de gangsters spécialisés dans le trafic d'esclaves vers l'Europe. Et le fait que beaucoup de ces abrutis soient africains, comme moi-même, ne change strictement rien à l'affaire, bien au contraire : si j'avais été Autrichien, j'aurais certainement voté Hofer, tout en regrettant le caractère évasif et édulcoré de son programme.  

Et dire que le candidat du F.P.Ö. avait devant lui un boulevard, étant donnée la résistance - que je partage, donc - d'une majorité d'Autrichiens face aux invasions barbares qui menacent leur petit pays !

Voilà qui nous ramène à ma marotte, à savoir le fameux "plafond de verre" stigmatisant certains partis dits d'"extrême-droite", plafond dont je continue d'affirmer que, la plupart du temps, on se le fabrique soi-même.

Rappelons, en passant, que le FPÖ a déjà connu un "brillant" représentant, en la personne de feu Jörg Haider. Et, à l'époque, il n'était pas question de présidentielle mais de l'élection la plus importante, celle qui désigne le chancelier. Et le moins que l'on puisse dire est que les partis "bourgeois" autrichiens ne sont pas sortis de l'auberge, eux qui semblent condamnés, pour un bon bout de temps encore, à cet accouplement artificiel qu'est la grande coalition, à l'instar de leurs voisins allemands.

Néanmoins, pour ce galop d'essai avant les futures législatives, j'estime qu'il a manqué au programme du F.P.Ö. une idée toute simple, sur laquelle aucun(e) électeur/trice n'aurait craché : l'instauration du referendum d'initiative populaire, véritable arme de dissuasion massive contre cette Europe dirigée depuis Bruxelles par des bureaucrates apatrides, et sans qu'il soit besoin de s'exclure de l'Union Européenne !

Imaginez, un instant, la petite Autriche se dotant du referendum d'initiative populaire et l'effet "boule de neige" qui s'en suivrait à travers l'ensemble de l'Union Européenne, tous les peuples manifestant leur adhésion à une procédure que les Suisses pratiquent depuis la nuit des temps.

Du coup, j'en viens à m'interroger sur la répulsion de tant de mouvements politiques à l'égard de la démocratie directe, en ces temps où les nouvelles technologies de l'Information rendent tout à fait possible la consultation rapide et instantanée de populations entières ; voyez les centaines de milliers de connections instantanées des téléspectateurs lors d'une élection comme celle de Miss France !

Petit retour en arrière : présidentielle française de 2007, programme de Ségolène Royal tenant en 100 propositions.
 


J'avoue avoir été surpris, pour ne pas dire déçu, de voir que la fameuse "démocratie participative", largement brandie, à l'époque, par Ségolène Royal, ne débouche que sur un article à la formulation bizarroïde et noyé au numéro 73 (sur cent articles).

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Par parenthèse, on rappellera qu'en 2007, Ségolène Royal plaidait déjà pour l'abrogation de l'article 49-3 de la Constitution (cf. proposition n° 71).

Il n'empêche que l'"usine à gaz" de la proposition n° 73 aurait pu être formulée de manière plus limpide. D'abord, conformément à une doctrine que je revendique volontiers, une grande idée valant mieux que cinquante (quatre-vingt-dix-neuf !) petites, moi, contrairement à Ségolène Royal, j'aurais énoncé le principe du referendum d'initiative populaire dès l'article 1 de mon programme, la suite n'étant qu'une déclinaison de ce principe fondateur, ce qui pourrait se résumer en l'articulation suivante :

1. Quel État ?, et...
2. Pour quoi faire ?

En clair : 1. quel État ? Un État authentiquement démocratique, au sens étymologique du terme, donc définitivement débarrassé des miasmes de l'autocratie gaulliste (n. b. fort curieusement, le programme de Ségolène Royal n'évoquait à aucun moment le sulfureux article 16 de la Constitution !).

2. Pour quoi faire ? Ben tout le reste, le peuple étant l'alpha et l'oméga de toute décision politique, dans une démocratie qui se respecte.

Dommage que Ségolène Royal ait eu à ce point peur d'une démocratie directe qu'elle semblait pourtant appeler de ses voeux. Le fait est qu'en 2011, Royal avait purement et simplement décidé de balancer aux orties sa fameuse démocratie participative. Funeste initiative !

C'est dire si je suis fort curieux de voir comment Marine Le Pen et son parti vont s'y prendre, je veux dire quelles vont être les contorsions auxquelles elle et son parti vont devoir se soumettre, pour ne pas afficher, bien haut (= tout en haut !) leur nouvelle devise "Au nom du peuple", concrétisée par le principe qui veut que c'est le peuple qui décide en premier et en dernier ressort !

Alors, rêvons un peu, et imaginons une Marine Le Pen apparaissant tantôt devant les zadistes de Notre-Dame-des-Landes, et leur annonçant que "moi présidente, les habitants des plus petits patelins de France et de Navarre ne seront plus mis devant le fait accompli par l'Administration, mais disposeront d'un droit de veto contre toute installation impactant leur territoire, de même que les Parisiennes et les Parisiens auront leur mot à dire face aux oukases de la maire de Paris, avec ses projets extravagants, visant, par exemple, à saccager les serres d'Auteuil pour juste deux semaines d'un tournoi de tennis à Roland Garros, histoire de satisfaire aux caprices d'une fédération (F.F.T.) incompétente et sans imagination,  de même que ladite maire de Paris ne pourra plus disposer, sans que le peuple ne soit consulté, de la circulation automobile sur les voies sur berges, de même que les dizaines de millions de téléspectateurs de ce pays ne se verront plus privés d'un animateur apprécié ou d'une émission devenue "culte" sur le simple bon vouloir d'un(e) petit(e) dictateur/trice placé(e) à la tête d'une des chaînes de l'audiovisuel public, de même que les journalistes et personnels de tel organe dudit audiovisuel public pourront opposer leur veto à la nomination ou à la poursuite de l'activité de telle directeur/trice des programmes ou directeur/trice de l'information...".

Pour l'heure, j'observe, en tout cas, que les seules personnes ayant publiquement évoqué la question du referendum d'initiative populaire, sont deux "huiles" du Front National, Louis Aliot et Marine Le Pen. Pendant ce temps, sur le reste de l'échiquier de la prochaine présidentielle, rien, nichts, nada, nothing, notamment du côté de ceux qui veulent "casser baraque" (F. Fillon) ou mettre fin à un "système dont ils ont pu constater la vacuité" (cf. E. Macron), un Emmanuel Macron que je persiste à trouver bien imprudent et pétri de fatuité, tant son discours est désincarné et insipide !

Imaginez, un peu, une corporation (les journalistes de l'audiovisuel public) ou des groupes de pression (les zadistes et autres écologistes radicaux) appelant à voter pour Marine Le Pen lors de la prochaine présidentielle, car seule candidate susceptible d'instaurer un principe qu'ils appellent de leurs voeux depuis des lustres : le referendum d'initiative populaire !
 
Le monde à l'envers !?

Prochainement : Le plafond de verre ! Quel plafond de verre ?




vendredi 23 décembre 2016

Marine le Pen et le plafond de verre. Episode 4

FIGURES IMPOSÉES

Commençons par rassurer certaines personnes coutumières de ce blog : non, elles n'ont pas la berlue et, non, je n'ai pas perdu la tête ni ne suis devenu un partisan de l'idéologie "extrémiste de droite" !

Il se trouve que j'ai une petite culture scientifique (autant que littéraire, d'ailleurs), et que je sais pertinemment que la Science impose que l'on se soumette aux faits plutôt que de les soumettre à nos désirs et envies.

Pourquoi le taire ? D'un point de vue purement scientifique, c'est-à-dire objectif, nous assistons à une véritable débâcle des (grands) dirigeants du monde, une réelle faillite qui explique amplement la poussée de mouvements nationalistes un peu partout, notamment dans la partie occidentale de l'Europe.

Et comme, de surcroît, vous avez, en France, un régime autocratique qui ne dit pas son nom, initié par un général de brigade né au XIXème siècle, l'unique régime de ce type en Europe occidentale, avec, par ailleurs, une classe politique entièrement obnubilée par le culte de l'Homme (plus souvent que la femme) providentiel(le), j'en suis arrivé à penser que la seule chose qui pourrait sortir la France du marasme idéologique dans lequel elle se morfond depuis bientôt soixante ans serait une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017.

Ailleurs, on appellerait cela un électro-choc, et ce fut précisément l'objet d'un courrier que j'adressai, tantôt, à ce "sauveur de l'Humanité" bien imprudent, à mon goût, qu'est Emmanuel Macron (voyez le premier épisode de cette série).

J'observe simplement que de nombreux visiteurs de ce blog ne me lisent qu'en diagonale : "Non mais, sans blague, tu roules maintenant pour Le Pen !?". Le fait est que s'ils lisaient vraiment ce qui est écrit, au lieu de procéder à des raccourcis dans leur petite cervelle, ils constateraient que cette série, que je consacre à Marine Le Pen, depuis plusieurs semaines maintenant, est truffée de critiques à l'égard d'une responsable politique dont il me semble avoir affirmé, en diverses occasions, que les prétendus plafonds de verre, on se les fabriquait souvent soi-même

Ce qui veut dire, en bon français, qu'on ne peut pas à la fois vouloir faire du Front National un parti d'aboyeurs et de vociférateurs, d'une part, et un mouvement de rassemblement et de concorde nationale, d'autre part. Entre les deux attitudes, il va bien falloir choisir.

Une explication ?

J'entends bien que l'on raconte partout que Marine Le Pen et la nouvelle direction de son parti s'attachent à "dédiaboliser" un mouvement à l'image passablement ternie par les "saillies verbales et outrancières" de Jean-Marie Le Pen. Fort bien. Saluons cet effort plus que louable.

Seulement, voilà : qui, donc, a déclaré, un jour, que les prières de rues étaient assimilables à l'Occupation (de la France par les armées d'Hitler), Jean-Marie Le Pen ou Marine Le Pen ? 

Bien évidemment, on me fera observer que Marine Le Pen a eu gain de cause devant les tribunaux, les organisations musulmanes qui l'avaient attaquée en Justice ayant été déboutées. Mais, entre nous, il est où, le gain politique, pour Marine Le Pen ? En clair, comment va-t-elle s'y prendre, demain, pour convaincre les Français musulmans - qui représentent des millions d'électeurs, tout de même ! - de voter pour elle et ses troupes aux prochaines élections ? Le fait est que de nombreux Musulmans, eux-mêmes réfractaires aux prières de rues, ont pris les mots de Marine Le Pen comme autant de flèches visant l'ensemble de leur communauté !

Pour ma part, je suis un adversaire résolu des prières de rues, que certains Musulmans tentent d'imposer à diverses municipalités ; néanmoins, j'estime qu'il existe des arguments autrement plus intelligents à leur opposer que la simple invective bête et méchante à la sauce Le Pen. (**)

Je commencerai par observer une bien étrange et tragique amnésie de la part de la présidente du Front National - amnésie dont Jean-Marie Le Pen ne souffre visiblement pas, lui ! -, lorsqu'elle feint d'ignorer l'apport des soldats amenés, manu militari, des colonies, pour libérer la France du joug hitlérien, un grand nombre de ces tirailleurs étant de confession musulmane (Archive01) (Archive02).

J'ai intitulé ce chapitre "Figures imposées" en m'inspirant d'un "faux-ami" tiré de l'anglais. En effet, l'anglais "figure" se traduit en français par chiffre, nombre...; en clair, il s'agit de données comptables. Ex.: "The second figure looks like a five" (le deuxième chiffre ressemble à un 5), ou encore "Unemployment figures" (les chiffres du chômage) : chiffres, nombres, données comptables ou comptabilisables, etc.

Le fait est qu'en matière politique, il est une "figure imposée", une donnée incontournable (en anglais, l'on dirait : an inescapable fact), à savoir le principe qui veut qu'un second tour de présidentielle se gagne avec au moins 50 % des voix plus une !

D'où mon interrogation : comment Marine Le Pen compte-t-elle s'y prendre pour obtenir 50 % des voix lors d'un second tour de présidentielle, en poussant, délibérément, tant de gens (exemple des millions de Français musulmans), dans le camp de ses adversaires, voire, dans le meilleur des cas, dans l'abstention ?

Et il n'y a pas qu'elle ! Voilà que l'on apprend que le maire de Béziers, l'ineffable Robert Ménard, apparenté FN, va devoir se justifier devant les tribunaux pour ce qui ressemble à de l'incitation à la haine... Encore un qui doit considérer que les électeurs de confession musulmane comptent pour du beurre, au point de pouvoir s'en passer. Le fait est que Ménard a une excuse, lui qui peut se faire élire maire à la faveur d'une triangulaire au second tour. 

On a vu également Marion Maréchal-Le-Pen, candidate à la présidence de la région PACA, se lancer dans une diatribe contre le Planning Familial, à croire qu'elle cherchait à éloigner d'elle tout un électorat féminin, voire féministe, aggravant son cas par des affirmations tout à fait étranges sur une supposée supériorité du christianisme sur d'autres religions... Et, comme chacun sait, Maréchal-Le-Pen n'a pas été élue présidente de la région PACA, les socialistes préférant se saborder afin de la priver de la triangulaire tant espérée. 

Pour ma part, n'étant pas un sympathisant du Front National, je n'en suis pas moins favorable à toutes formes d'échanges de vues avec des militants de ce parti, dans la mesure où l'on ne choisit pas forcément son voisin de zinc dans le bar-tabac du coin..., et je vois bien combien est grand le malaise qu'éprouvent moult d'entre eux devant de bien étranges initiatives.

Je pense, notamment, à la promotion plus que rapide, aux yeux de certains, d'un Florian Philippot devenu omniprésent dans les médias, où il ne s'est pas privé de prendre ses distances avec la Manif pour tous, à croire que le vote de millions de catholiques ne l'intéresse pas du tout. Entre temps, l'homme avait fait un "coming out", qui n'était pas vraiment un "coming out", tout en ressemblant à un "coming out". Et moi de penser que la "Manif pour tous", en clair, les catholiques traditionalistes, voire les chrétiens tout court, ça devait représenter un paquet de gens que la désinvolture, tant de Marine Le Pen que de Florian Philippot ne pouvait que pousser dans les bras d'un... François Fillon, par exemple.

Le fait est que, lors des dernières régionales, dans la très catholique région Grand-Est, que je connais bien, la triangulaire de fait imposée par le dissident socialiste n'a pas du tout profité au candidat F. N., comme preuve que, coming out ou pas, le côté "flou" du personnage (Philippot) a dû rebuter plus d'un(e) électeur/trice.

Par parenthèse, Philippot, combien de divisions ? En clair, quel est son potentiel électoral au sein du FN ? J'observe simplement que Jean-Marie Le Pen ne se prive jamais de médire sur F.P. et, apparemment, il n'est pas le seul.

Les situations évoquées plus haut me semblent de nature à invalider un peu plus la thèse d'un quelconque plafond de verre, qui empêcherait le Front National d'accéder à des responsabilités politiques nationales. Le fait est que c'est en parfaite connaissance de cause que divers candidat(e)s et responsables de ce parti ont choisi de dresser une partie de l'électorat, singulièrement les Musulmans, mais, plus étrangement aussi, une grande majorité de Catholiques - forcément et dogmatiquement opposés à un quelconque mariage "pour tous", voire à toute forme d'union estimée contre-nature par les 'Saintes Écritures' - contre le parti de Marine Le Pen.

J'observe qu'en cette fin d'année 2016, Marine Le Pen a entamé ses déplacements sur le terrain par des voyages Outre-mer, dans l'Océan Indien puis en Guyane, ce dont je la félicite. Et j'espère qu'elle n'évitera pas non plus la Nouvelle-Calédonie, ni la Martinique et la Guadeloupe ! Je sais que le F.N. souffre encore d'un profond ostracisme dans certaines régions (éloignées) de France, et je ne saurais trop inviter mes amis martiniquais et guadeloupéens à se montrer civilisés, ainsi qu'il sied de faire lorsqu'on reçoit quelqu'un venu - pacifiquement ! - d'assez loin pour vous rendre visite.

Et c'est là que j'aurais une suggestion à faire à Marine Le Pen : dans la mesure où certains territoires d'Outre-mer (mais je n'oublie pas la Corse !) sont agités par de fortes pulsions séparatistes, pourquoi ne pas leur tenir un discours fort simple : "Vous voulez l'indépendance ? Je suis prête à vous la proposer, à la condition que vous soyez assez nombreux à la voter. Ça s'appelle la démocratie. Chiche !"

Et là, je suis certain que même un Elie Domota serait disposé à dérouler le tapis rouge sous les pieds de la présidente du F.N., en la recevant en grandes pompes en Guadeloupe ; et comme les voisins martiniquais ne voudront pas être en reste, on devine aisément la suite.

Alors, à quand une visite triomphale de Marine Le Pen aux Antilles ? Ben, aux conditions que je viens d'évoquer, car je ne vois pas très bien les "Domiens" cracher sur un surcroît de démocratie qui pourrait jouer en leur faveur !

Le problème est qu'un plafond de verre, ça se combat avec de l'audace (cf. une femme présidente de la République, Ségolène Royal a été à deux doigts de le faire, avec des positions inédites, comme sa démocratie participative, n'ayant été battue probablement que par la magouille et les millions de Kadhafi versés à un authentique gangster ; la vérité sortira, tôt ou tard, du puits !) ainsi qu'avec des idées réellement novatrices.

Reprenons le voyage récent de Marine Le Pen en Réunion, à Mayotte et en Guyane. Bien évidemment, la question de l'immigration sauvage qui touche ces départements ne saurait être éludée, mais peut-on sérieusement se contenter de propositions archi-rabachées, comme la non-scolarisation des enfants de clandestins ? 

Pour ma part, je me mets à la place d'un non-électeur du FN, farouchement réfractaire aux idées de Marine Le Pen et, franchement, j'estime qu'il lui faudrait trouver autre chose que les recettes éculées de l'extrême-droite pour me convaincre de voter pour elle (entre nous, n'est-il pas affligeant, voire consternant, de faire payer à des enfants les erreurs de leurs parents ?), ce que je résumerais volontiers par une formule simple : en politique, une grande idée vaut mieux que cinquante petites !   

Une grande idée ? Prenez le slogan "La France apaisée" et la devise "Au nom du Peuple". Pourquoi ne pas le dire ? Je les trouve excellents. Mais, du coup, je ne comprends pas très bien comment Le Pen et d'autres peuvent noyer une grande idée, comme la question de la "rétrocession du pouvoir au peuple" - pour reprendre la jolie formule de Jean Ziegler - dans un fatras de considérations boutiquières comme celles qui ont vu s'opposer, tout récemment, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le-Pen !

Entre nous, imagine-t-on, un instant, le peuple français, convoqué par Marine Le Pen, faire la fine bouche en refusant d'exercer un pouvoir (la démocratie directe) dont la politocratie bonapartiste le prive depuis si longtemps ?

Il se trouve que, sur cette question, j'écoutais un jour, plus ou moins distraitement, l'interview d'un responsable politique français : et voilà qu'il déclare quelque chose qui me fait littéralement sursauter. Et là, je me dis : "Il faut absolument que tu le notes !", tout en me promettant de lui écrire pour le féliciter. Ce que je n'ai pas manqué de faire depuis...


Prochain épisode : L. A. (no)confidential 



(**) Post-scriptum 

Je fus, un jour, amené à dispenser des cours de culture religieuse dans un établissement (= lycée) catholique sous contrat de la région parisienne. Compte tenu du caractère bigarré des populations concernées (avec un bon tiers de jeunes issus de l'immigration, comme on dit dans les médias), j'ai délibérément renoncé au mauvais exposé, cher à ce genre d'établissements, et inspiré de l'Histoire Sainte du temps des missionnaires (n.b. un(e) missionnaire qui ne ferait pas de prosélytisme ne serait pas un(e) bon(ne) missionnaire !), pour aborder la religion d'un point de vue strictement culturel, voire ethnographique. Et, pour soutenir l'attention de mes auditeurs, je leur soumettais régulièrement des "quiz".

Exemple : quelle est, donc, des trois religions monothéistes, celle qui a les plus petits lieux de culte ?

Voilà les élèves se perdant en conjectures : "Mais, c'est pas possible que ce soit une question de taille, monsieur !"

- Et pourtant si ! rétorquais-je. Et je leur montrais des images comme celles qui suivent :


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Et là, on entendait une clameur : "Ah oui, bien sûr !".

C'était tout à fait évident, mais ils n'y avaient pas pensé, pas même les jeunes originaires du Maghreb, du Sahel africain voire d'autres pays musulmans.

Moi qui connais un peu l'Islam, en ma qualité de fils (devenu incroyant !) de pasteur protestant (un tantinet islamophobe, comme tout religieux chrétien qui se respecte !), il m'arrive assez souvent de croiser le fer avec des gens se pensant musulmans (si, si, ça existe, comme il existe des gens [ex. mes deux premières 'fiancées' : une Alsacienne et une Allemande] se prenant pour des Juifs/ves sous le simple prétexte que leurs parents étaient juifs, ou catholiques, sikhs et que sais-je encore, sous le simple prétexte qu'ils portent un prénom ou un patronyme comme-ci ou comme-ça.). Et là, je les pousse régulièrement dans leurs derniers retranchements en les invitant à me rappeler les Cinq Piliers de l'Islam, à savoir les cinq préceptes fondamentaux censés guider la vie quotidienne du croyant musulman. L'un de ces "piliers", en principe, le deuxième, prescrit cinq prières quotidiennes, sans préciser à aucun moment l'endroit où elles sont censées se produire.

Le fait est que l'Islam est, originellement, une religion de bédouins, c'est-à-dire de gens du désert et de grands espaces sablonneux. Et, dans ces espaces, les villages, bourgs et autres villes sont plutôt rares. Les mosquées aussi !

Imagine-t-on seulement un Touareg traversant des centaines de kilomètres, cinq fois par jour, juste pour s'en aller prier dans la mosquée la plus "proche" ? C'est précisément à l'intention de ces gens que les pères de l'Islam ont inventé cette chose que je trouve absolument géniale qu'est le tapis de prière, lequel permet au/à la croyant(e) de transporter sa mosquée sur lui/elle et, de surcroît, de pouvoir s'adresser à son Dieu directement et sans intermédiaire, ce qui constitue, notamment, l'ADN même du sunnisme, religion à 100 % laïque car dénuée de tout clergé

Voilà comment, moi, je disqualifie les prières de rues quand il m'arrive d'en discuter avec des Musulmans, car nullement nécessaires, dès lors qu'elles ne sont prescrites par aucun traité, aucun code de l'Islam, n'étant suscitées que par un fort penchant pour la bigoterie, à savoir la simple envie de s'exhiber en public, alors même qu'on prétend que "Dieu sonde les reins et les cœurs", ce qui veut dire qu'il n'a que faire des salamalecs !

En un mot comme en cent, ces gens (pourquoi toujours des hommes, au fait !?) qui vont lever les fesses dans les rues de certains quartiers ne le font nullement par nécessité, mais pour se montrer, se donner en spectacle. Et pour cette seule raison, moi, si j'étais maire ou responsable de l'ordre public dans un quelconque patelin, j'interdirais purement et simplement ces démonstrations d'exhibitionnisme.

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Par ailleurs, j'observe qu'il y a 36.600 communes en France, et seulement 2.500 endroits recensés comme lieux de culte dédiés à l'Islam ; ça nous fait un nombre considérable de croyants musulmans ne mettant jamais les pieds dans une quelconque "mosquée", ce qui n'en fait pas de mauvais Musulmans pour autant !

D'où ma consternation en entendant Marine Le Pen assimiler prières de rues et  Occupation nazie..., car elle n'avait nullement besoin de tomber dans l'insulte et l'invective, là où un peu de culture et de jugeote aurait suffi !

Vous comprendrez peut-être maintenant pourquoi il m'arrive régulièrement d'estimer que Marine Le Pen ne travaille pas assez (ses dossiers) !