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vendredi 25 avril 2025

Sur le pseudo scandale de l'A.M.E., aide médicale destinée aux étrangers. Une daube signée Marianne

Sur ledit scandale de l'AME (cf. "L'enquête vérité, Marianne, Alain Marschall dixit), je ne voudrais pas être désobligeant, mais je suis au regret de constater que Rachel Binhas et Antoine Diers n'ont pas fait de longues études, ou alors, ils ne réfléchissent pas assez ! Et je suis sérieux !

"Marianne est factuelle" (Alain Marschall) ! Sans blague ! 

Je fus auto-entrepreneur dans une vie antérieure (dactylographie, traductions, PAO, etc.) et j'en ai lus, traduits, partiellement, voire totalement rédigés, des mémoires universitaires (dernièrement, un gros travail sur un célèbre dramaturge, ex-membre de l'Académie Française, pour une prof de français basée dans un pays du Levant), ce qui m'a fait entrer dans  presque toutes les maisons de la Cité Internationale Universitaire de Paris. (1)

Feu Jean Lebeau, mon directeur de recherche à Strasbourg, m'a appris à "lire" une thèse bien avant de la lire dans le détail, "parce qu'il y a des indices qui ne trompent pas" (2), se plaisait-il à répéter. Votre travail, chère Mlle Binhas, est juste une daube que je n'ai pas besoin de lire dans le détail pour savoir qu'elle est tout sauf factuelle.

Alors que l’hôpital public est à bout de souffle, "Marianne" publie en exclusivité un rapport détaillant un dispositif méconnu : le titre de séjour pour soin. Pensé à l’origine pour des cas exceptionnels, il permet aujourd’hui à de nombreux étrangers non-résidents d’accéder gratuitement à des traitements parfois très coûteux. Mais cette générosité déstabilise notre modèle social. Et la gauche qui affirme vouloir le défendre reste sourde à cette réalité, analyse Ève Szeftel, directrice de la rédaction. (Source)

Le père Lebeau se serait écrié : qu'est-ce que le poncif "immigration" vient faire ici ? Ah la la ! Cette propension à user de mots qu'on se garde bien de définir ! Je ne serais pas loin de parier que l'article comporte(rait) quelques débilités comme "woke", "wokisme" et que sais-je encore ?

Et dans la rubrique "Mort de rire", lisez bien le gros titre en Une du magazine : Immigration illégale. L'hôpital sous tension, et rapprochez-le de ce résumé : "Marianne" publie en exclusivité un rapport détaillant un dispositif méconnu : le titre de séjour pour soins", puis posez-vous la question de la cohérence entre "immigration illégale" et "titre de séjour" !

J'en connais, qui feraient mieux de reprendre des études en FAC et de ne surtout pas sécher les cours !!!!!

Revenons à l'émission des GGRMC de ce matin (25.04.2025). "On ne peut pas accueillir tout le monde !". J'ai entendu X fois le mot "étranger". Ce mot concerne QUI/QUOI à votre avis, juste des personnes ? Vous savez ce que c'est qu'une balance commerciale ? C'est le bilan des échanges entre deux pays, deux régions… en matière d'importations/exportations de marchandises. La balance commerciale retrace le bilan de la migration des marchandises entre deux zones. Pour votre gouverne, il n'y a pas que les humains qui migrent. Les marchandises migrent aussi, et depuis longtemps (voyez les amphores chargées de vin et d'huile récupérées dans des épaves en Méditerranée). 

Avant la crise ukrainienne, l'Allemagne affichait un excédent commercial de plus de 260 milliards d'euros. De l'argent… ÉTRANGER ! Et que des gens issus de pays contribuant à l'opulence de l'économie allemande et à la richesse des Daimler, Siemens et autres Audi ou BMW aillent s'y faire soigner, je ne vois pas où est le scandale. (3)

En Afrique de l'Ouest, tout le monde connaît les Nana Benz, petites boutiquières à l'origine devenues de puissantes femmes d'affaires importatrices de tissus wax néerlandais.

Au Togo, les Mercedes-Benz se transmettent de mères en filles. Cette voiture symbolise le succès d’un groupe de femmes : les Nana Benz. Ces vendeuses de tissu ont fait du Togo la plaque tournante du commerce textile en Afrique de l’Ouest. En cheffes de clan, elles incarnent le capitalisme triomphant des années 80, occupant tous les champs de la société togolaise et devenant les toutes premières femmes millionnaires du continent. Source

Il y en a que ça étonne que les femmes d'affaires du Togo s'affichent plus souvent dans des berlines de la marque Daimler Benz qu'en Audi, BMW ou Peugeot ? Et si une riche commerçante, de passage en Allemagne pour s'y offrir un véhicule Mercedes tout neuf en profite pour se faire refaire les dents, qui pourrait s'en scandaliser ? Pas les Allemands en tout cas ! 

On change de perspective. Il n'y a pas que la balance commerciale ; il y a surtout la balance des paiements, qui prend en compte tous les échanges : marchandises, biens et services, revenus des investissements à l'étranger, tourisme, etc. (4)

Question : connaissez-vous l'état de la balance des paiements de la France avec, disons l'Afrique ? Elle est est largement positive, ce qui veut dire qu'au final, tous éléments et échanges pris en compte, c'est l'Afrique qui enrichit la France et non l'inverse.

Par conséquent, votre discours sur "ces étrangers qui viennent manger le pain des Français sur le dos des Français", pour résumer l'idéologie ambiante, n'est qu'une litanie d'inepties ! Il n'y a pas que des humains étrangers en cause, il y a aussi l'argent que vous pompez dans leurs pays. Vous ne voulez pas d'étrangers venant se faire soigner chez vous, mais vous êtes prêts à accueillir leur argent dans vos banques ? Vous êtes sérieux là ? 

Observez que je n'ai même pas évoqué l'argent sale détourné par des potentats africains et ayant servi à financer moult campagnes électorales en France. Je ne parle que des Africains, car j'en suis un. 

Quant à la gauche, prisonnière d’une pensée qui se veut « internationaliste », elle semble paralysée par la peur de se faire taxer de raciste et huer comme Georges Marchais. 

Et toc ! Le père Lebeau avait raison : il y a des indices qui ne trompent pas ! Parce que c'est la gauche qui dirige la France en ce moment ? Parce que Sarkozy est de gauche ? Macron aussi ? Roselyne Bachelot, Agnès Buzyn et Olivier Véran aussi ? 

Mais voilà qu'il est clairement insinué que l'AME concerne surtout des quidams non européens, voire non causasiens, dès lors qu'il est question de "peur de se faire taxer de raciste". Autant dire que cette daube (ici signée Eve Szeftel) n'est même pas à la hauteur de la dissertation d'un élève moyen de fin de collège !

Par parenthèse, Binhas et Szeftel savent-elles si leur journal se vend hors de France auprès de populations non blanches ? Je suppose qu'elles considèrent le lectorat étranger, en l'occurrence africain (car ce sont eux qu'on vise, n'est-ce pas, sans oser le dire, mais tout en l'insinuant ?), comme étant sans intérêt ? Si vous ne voulez pas qu'on vous lise en Afrique, on ne vous lira pas ! Chiche !

Quant à l'aspect médical de la chose, je vois là qu'il y a un médecin sur le plateau. Diers évoque ces pays (Australie…) exigeant un certificat de bonne santé aux visiteurs étrangers. Est-ce qu'Antoine Diers et Rachel Binhas savent ce qu'est l'incubation d'un germe infectieux ou d'une pathologie ? Ont-ils entendu parler des cancers fulgurants ?  Le journaliste Didier Roustan en est mort. Imaginez qu'il ait été étranger. Il serait arrivé en Australie avec un certificat de "bonne santé". Six mois plus tard, il était mort. Cancer fulgurant ! Vous comprenez pourquoi j'affirme que Diers et Binhas n'ont pas fait de longues études ? 

Prenons un quidam arrivé en France en "bonne santé", et à qui on diagnostique une tuberculose quelque temps plus tard, maladie éminemment contagieuse, après qu'il a passé des mois dans un squat insalubre. On fait comment, cher docteur Marty ? Il y a quelques années, tout un étage d'un hôpital lensois ou lillois s'est trouvé infecté par la gale, laquelle avait été introduite dans l'hosto par un SDF. Donc, on a quelqu'un de potentiellement dangereux, car contaminant, et l'on manipule des tableaux Excel, pour reprendre la formule de notre grande journaliste Rachel Binhas ?

Et puisqu'il est question d'un hôpital à bout de souffle, bien des amnésiques ont l'air d'oublier le démontage systématique pratiqué sur l'hôpital public par les Sarkozy, Hollande et Macron, entourés de quelques larbins s'appelant Marisol Touraine, Roselyne Bachelot, Agnès Buzyn ou Olivier Véran. En tout cas, les soignants qui ont vu fermer moult lits d'hospitalisation ont, eux, une bien meilleure mémoire.

En 2022, plus de 6 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en France. (...) Depuis fin 2016, près de 29 800 lits ont été supprimés, correspondant en majorité à la présidence d’Emmanuel Macron. Beaucoup plus que sous François Hollande, mais nettement moins que durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. (Source)

La CFTC exprime sa vive inquiétude et son indignation face à la fermeture massive de lits dans les hôpitaux. Cette situation, qui s’aggrave depuis plusieurs années, met en péril la qualité des soins et l’accès aux services de santé pour tous les citoyens. (Source)

Autre chose ?

Les gogos façon Eve Szeftel et Rachel Binhas et leurs amis de la droite extrême française ne sont pas curieux à l'idée de comprendre pourquoi la France s'accroche à ce point à cette vieille baderne coloniale qu'est le Franc CFA, une monnaie ô combien vilipendée par tous les nationalistes africains. (5) (6)

La politique monétaire de la BCEAO et, partant, la gestion du franc CFA souffrent incontestablement d'une inadaptation du rôle et des missions d'une banque centrale et de la monnaie au contexte d'économies en développement parmi les plus pauvres du monde, faiblement monétarisées et bancarisées. (...) Aujourd'hui, le franc CFA, via son rattachement à l'euro, est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. Il est temps que les dirigeants africains fassent preuve de responsabilité et ouvrent le débat sur la gestion monétaire. C'est un exercice démocratique indispensable. (Source)

Dans un essai consacré au rôle de la monnaie dans la construction des inégalités mondiales, l’économiste Rémy Herrera se livre à une critique sans concession du franc CFA. Selon lui, cette devise, arrimée à un euro fort, pénalise les économies africaines et les échanges régionaux, et, au contraire, facilite le développement des multinationales occidentales. (Source)

Et ce n'est pas tout : outre le Franc CFA, vous avez aussi cette vieille baderne qui permet à des présidents français de se faire mousser au milieu d'une cour de larbins majoritairement africains, mais une cour de moins en moins attractive, si l'on en croit la conversion du Rwanda, où l'anglais a supplanté le français comme première langue étrangère, sans oublier ces deux fiefs de la Françafrique : Togo et Gabon, qui ont récemment rejoint le Commonwealth. (7)

Conséquence de la domination du monde anglo-saxon, l'avenir, pour beaucoup, c'est l'American way of life. En avalanche, l'uniformisation et l'anglais s'installent. Un cas fait école, celui des élites françaises. Pour elles, continuer en français n'est pas une priorité, ni une volonté. La fierté de parler français, l'ambition de faire valoir ses valeurs sont abandonnées et, de même, tout nationalisme de la différence. Renonçant à la porte entrouverte, on bascule vers l'assimilation. Le bon sens est balayé. C'est ainsi que la France crée une université française au Vietnam en langue anglaise. (…)

La France n'a pas d'ambition francophone. Le lien francophone est en train de se distendre. Un décrochage se profile enlevant toute crédibilité à l'argument démographique qui fait état de quelque 700 millions d'Africains parlant français en 2050. Les Africains, en effet, se posent la question de la pertinence de leur choix en accusant la colonisation de leur avoir fait parler une langue qui ne leur semble plus utile. Des craquements se font entendre. Il faut se garder de l'optimisme naïf qui voit l'avenir de la francophonie lié à la démographie, et ce d'autant plus que l'usage du français recule dans les secteurs d'avenir, ce qui sème un nouveau doute. Tout est dénommé en anglais. Il s'agit d'un suicide linguistique. Source

Dans l'article sus-mentionné, il est question de quelque 700 millions d'Africains parlant français en 2050, un lectorat potentiel qui n'a pas l'air d'intéresser les Binhas, Szeftel et autres éminents représentants de la droite la plus ringarde du monde.

C'était notre rubrique : "Yé souis morté dé rire !"

 

Notes

(1) Une après-midi à la Cité Universitaire. Lire

(2) Gilles Kepel, Florence Bergeaud-Blackler et Mohamed Sifaoui, pour m'en tenir à ces trois-là, sont des "intellectuels" fort réputés auprès de certains milieux, surtout les deux premiers. J'avoue ne pas faire partie de leurs admirateurs, les deux dernières livraisons de Kepel sur le "pogrom du 7 octobre 2023 à Gaza" étant pour moi pires que de la daube. Lire

(3) Il semble que la crise en Ukraine et l'après-Covid n'aient eu aucune incidence sur la Deutsche Qualität. Lire

(4) Balance des paiements. Lire  Lire  Lire  Lire   

(5) La monnaie coloniale qui ne veut pas mourir. Vidéo 

(6) L'arnaque du siècle en Afrique. Vidéo      

 

 

mercredi 22 juin 2022

Les Français sont obsédés par le burkini - et tout cela devient franchement gênant

Ceci est la traduction par mes soins d'un article de Arwa Mahdawi, paru sur le site du Guardian. (Source)

Relecture en cours

La planète brûle et la France en est à se demander si les femmes doivent ou non porter des manches longues pour se baigner – une agitation qui a visiblement ses racines dans la profonde islamophobie du pays.

Bonjour et bienvenue au prix "Get A Grip" (1)(Ressaisissez-vous !"), que je viens d'inventer. Le prix GAG est décerné au cas par cas à un pays qui déploie une formidable énergie dans le seul but de s'humilier sur la scène mondiale en se concentrant sur quelque chose de ridicule pendant que le feu couve. Le prix rend hommage à ceux qui semblent avoir perdu tout sens de la perspective et les exhorte gentiment à essayer de s'inquiéter de quelque chose de plus important.

Il y a beaucoup de prétendants au prix inaugural du GAG, mais j'ai décidé de commencer avec la France. Il se passe beaucoup de choses en France, mais d'énormes pans de la population déploient toujours une énergie embarrassante pour se disputer sur la quantité de chair que vous devez montrer pour mettre les pieds dans une piscine ou un équipement public. Les Français sont obsédés (oui, OBSÉDÉS !) par le débat sur la question des maillots de bain appropriés et ça fait sérieusement grincer les dents.

Plus précisément, les Français font une fixation (2) sur les burkinis. Le maillot de bain couvrant le corps de la tête aux pieds, le plus souvent associé aux femmes musulmanes, a été interdit dans plusieurs villes françaises il y a plusieurs années. Cette interdiction a été strictement appliquée et semble avoir été étendue à toute personne portant plus de vêtements que l'État ne juge strictement nécessaire. En 2016, par exemple, des policiers français armés ont fait la Une des journaux lorsqu'ils ont forcé une femme musulmane, sur la plage de Nice, à retirer certains de ses vêtements et lui ont délivré une contravention indiquant qu'elle ne portait pas "une tenue respectant les bonnes mœurs et la laïcité". Comme tout bon laïc le sait, la façon dont vous faites preuve de bonnes mœurs se fait avec un bout de nichons qui dépasse (3).

Les Burkinis ont un peu disparu des gros titres en raison de problèmes plus urgents tels que la pandémie mondiale et la guerre en Ukraine. J'ai le regret de vous annoncer qu'ils sont de retour dans l'actualité car, le mois dernier, la ville de Grenoble a décidé d'autoriser les usagers à se baigner en burkinis (4). Un contrecoup a suivi cette décision de bon sens. La dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen a déclaré que le feu vert au burkini était "la façon dont les fondamentalistes islamistes prennent le pouvoir". (Je dois tenir ces fondamentalistes à distance en persécutant toute femme qui veut porter des manches longues pour se baigner.) Pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié la politique de la mairie de Grenoble de "provocation inacceptable". S'adressant, la semaine dernière, à la National Public Radio aux États-Unis, le maire de Grenoble a noté que la décision d'autoriser le burkini "a suscité une vive émotion (réprobation) chez certaines personnes". Avec tout mon respect, ces personnes devraient trouver un thérapeute pour gérer cette intense émotion. Si vous êtes dérangé par une femme qui ne montre pas ses jambes nues en public, le problème n'est pas l'Islam, c'est vous.

Le recul de Grenoble sur les burkinis n'a pas seulement déclenché des émotions intenses ; cela a aussi déclenché une bataille juridique. La plus haute juridiction administrative de France doit rendre incessamment une décision sur le type de maillot de bain légalement acceptable. Entre nous, quelle merveilleuse utilisation des impôts  des contribuables.

Bien qu'il puisse être habillé d'arguments sur la laïcité, le retour de bâton contre les burkinis a des racines évidentes dans l'islamophobie profonde de la France. Cependant, pour être juste, il y a plus que la simple haine des musulmans ; il y a aussi des idées bizarres sur l'hygiène. La police française de la mode n'est pas seulement occupée à surveiller ce que portent les femmes, elle milite également en exigeant que les hommes portent des maillots de bain moulants dans les piscines publiques. Une loi interdisant les shorts de style boxer dans les piscines est en place depuis 1903. Les "moule-burnes" australiens (5) sont plus propres que les caleçons amples, car ils ne peuvent pas être portés pendant des heures avant la baignade, selon l'argument. Je suppose que c'est logique. Mais il semble étrange de se focaliser dessus, étant donné que les piscines sont généralement remplies de chlore. Je suggère à la France de s'en tenir à ce qu'elle fait le mieux. S'il vous plaît, les amis : mangez du fromage !

Arwa Mahdawi est une chroniqueuse du Guardian

 

Notes du traducteur

 (1) L'acronyme G.A.G. se retrouve dans diverses occurrences :

- It's time to stop panicking and get a grip. He's too nervous; he needs to get a grip. Il est temps d'arrêter de paniquer et de se ressaisir. Il est trop nerveux, il doit se ressaisir.

- I just think he ought to get a grip on himself - he's behaving like a child.  Je pense juste qu'il devrait se ressaisir - il se comporte comme un enfant. 

(2) To get their knickers  in a twist

- If someone is getting their knickers in a twist about something, they are getting annoyed or upset about it without good reason. Si quelqu'un s'énerve pour quelque chose, c'est qu'il est agacé ou contrarié sans raison valable. 

(3) Sideboob

Il faut comprendre ici que l'auteur suggère ironiquement que la laïcité à la française consiste à laisser dépasser de ses vêtements l'un ou l'autre bout de sein ou de ventre. 

(4) Burkini : il s'agit d'une marque déposée, comme Ray Ban ou Rolls Royce. Toutes les tenues de bain pour femmes ne sont donc pas des burkinis, pas plus que tous les réfrigérateurs ne sont des frigidaires ! Raison pour laquelle je doute fort que la ville de Grenoble ait fait figurer "burkini" dans son arrêté !

(5) Budgie smugglers (toujours au pluriel) : Australie et Nouvelle-Zélande. Style de maillot de bain masculin ajusté, coupé comme un slip, et qui recouvre les fesses et l'aine mais pas les jambes et révèle le renflement des organes génitaux ; particulièrement porté dans le cadre du sauvetage en mer et des compétitions de natation. 

 

En Droit

Il se trouve que la ville de Rennes n'interdit nullement les tenues de bains couvrantes dans ses piscines publiques, pour peu qu'elles soient adaptées au bain, le tout sans aucune connotation religieuse. Le moins qu'on puisse dire est que la dernière décision du Conseil d'État, invalidant la délibération grenobloise libéralisant les tenues de bains dans les piscines municipales, crée un hiatus juridiquement incompréhensible, que cette haute juridiction devrait régler tôt ou tard, à moins que la Cour Européenne des Droits de l'Homme ne soit saisie de la question et mette tout le monde d'accord.

Pour ma part, tant qu'une personne n'a pas explicitement exprimé sa religion en public, nul n'est habilité à lui en attribuer une, ce qui relèverait du délit de faciès. Et, là encore, on ne comprend pas très bien d'où le Conseil d'État déduit que les femmes en tenues couvrantes de Grenoble soient toutes mues par des contingences religieuses ! 

 

 


vendredi 22 avril 2022

France. Présidentielle 2022. Un débat de second tour, pour quoi faire ?

Jean de La Bruyère avait résumé en quelques mots les Macron de son époque, « à quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit ». Des siècles ont passé et nous voilà guère avancés. Face à ce technicien, ce technocrate même, il fallait, à défaut de gagner le débat, rendre justice à ces millions de Français méprisés. L’histoire aurait retenu Marine Le Pen comme avocate des silencieux, de ces sans-dents du président Hollande, alors qu’elle retiendra un débat sans éclat et une candidate qui n’aura jamais appuyé là où ça fait mal chez son adversaire, et Dieu sait si les sujets ne manquaient pas ! (Source) (Source)

C'est devenu une tradition en France, à la télévision en tout cas : entre les deux tours d'une présidentielle, les deux derniers candidats s'opposent devant les téléspectateurs des deux premières chaînes.

Ce qui nous donne des "que comptez-vous faire pour faire baisser le chômage ?", des "quelles sont vos mesures pour combattre l'insécurité ?", des "que faites-vous en politique étrangère ?", etc.

En ce qui me concerne, j'estime que ce débat totalement superfétatoire ne s'explique que par l'inculture politique tant des journalistes et des politologues que des candidats eux-mêmes, dont visiblement aucun n'a pris la peine de lire la Constitution !

Article §20. 

Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.

Il dispose de l'administration et de la force armée.

Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50.

Combien de commentateurs politiques, de journalistes et, a fortiori, d'électeurs,  savent que le gouvernement n'est pas responsable devant le Président de la République mais uniquement devant le Parlement ? 

Du coup, à quoi rime ce barnum télévisé, qui voit deux candidats prétendre s'investir dans les fonctions de la totalité des membres d'un gouvernement, en promettant tout et n'importe quoi : école, police, justice, santé, finances publiques, fiscalité..., les thèmes régulièrement escamotés dans ces joutes étant, précisément, ceux qui incombent au président de la République !

C'est ainsi qu'il n'est, pour ainsi dire, jamais question de la Constitution, notamment de la capacité du président à saisir le peuple par referendum (cf. art. 11, 89), voire d'actionner l'article 16 !  

Comme j'ai pu le marteler ici ou là, la Cinquième République, aujourd'hui, c'est le résultat de six décennies d'infantilisation de tout un pays par un général de brigade au cerveau dérangé.

Par parenthèse, les "experts" reprochent généralement à Marine Le Pen son inculture en matière économique. Cela veut-il dire que De Gaulle, Mitterrand ou Pompidou, pour ne prendre que ces trois-là, fussent des experts en économie ? Ce procès ne leur a jamais été fait, je ne vois pas très bien pourquoi on le sort systématiquement à propos de Le Pen, alors même qu'au sein d'un gouvernement, il y a un ministre de l'Économie et des finances, encadré par des ministres du Budget, de l'Industrie, etc.

Toujours est-il que je n'ai pas regardé le dernier débat des deux candidats du second tour, me contentant de l'enregistrer, pour une analyse ultérieure. Il se trouve que, comme toujours, le Landerneau politico-médiatique y est allé de ses commentaires.

Question bateau : qui l'a emporté, de Marine Le Pen ou d'Emmanuel Macron ?, s'interroge la cohorte des neuneus qui n'ont jamais lu la Constitution.

Ma réponse : est-ce vraiment important ? Plus précisément, est-il concevable que des quidams bardés de diplômes universitaires puissent imaginer que trois heures d'un débat télévisé puissent effacer l'impression, positive ou négative, qu'un peuple se fait d'un dirigeant sortant de cinq années d'exercice autocratique du pouvoir ?

22 avril 2022 au matin. Sur la chaîne de radio RMC, la chroniqueuse Fatiha Agag-Boudjahlat parie sur le fait que Macron gagne au moins dix points d'écart par rapport à Marine Le Pen, trop limitée aux yeux de la chroniqueuse.

Et moi de sourire à cette étrange expertise, notre professeur d'Histoire-géo n'ayant visiblement pas beaucoup de mémoire et oubliant qu'en 2017, l'écart fut de 33 points entre Macron et Le Pen.

Prenez cet autre chroniqueur apparaissant régulièrement sur une chaîne de télévision : il semble vouloir répondre aux observateurs qui ont trouvé Emmanuel Macron particulièrement bouffi de suffisance et arrogant avec son adversaire.


Ce brave Michel M. ainsi que la prof d'Histoire-géo oublient que des millions d'électeurs potentiels n'ont pas regardé ce débat, tout en en ayant entendu parler, notamment moyennant les réseaux sociaux de l'Internet.

Et c'est là que j'interrogerais volontiers nos deux chroniqueurs : sur leur téléphone portable, qu'est-ce qui risque le plus d'attirer l'attention des quidams n'ayant pas suivi le débat à la télévision ?

Ce qu'ils risquent de retenir de ce débat qu'ils n'ont pas vu ?  Des arrêts sur images agrémentés de commentaires.

Petit florilège :

Cette dame s'est bien gardée d'afficher une image extraite du débat télévisé !




"Heureux d'avoir obtenu gain de cause" pour les militants En Marche Thibaut Guilluy et Tiphaine Auzière, "inexcusable renoncement à la parole de l’Etat" pour le maire de Boulogne, Frédéric Cuvillier : le dossier des éoliennes du Touquet n’a sans doute pas fini d’échauffer les esprits. (source)
 
Tout le monde aura observé qu'aucune image désobligeante de Marine Le Pen n'a circulé sur les réseaux sociaux. Autant dire qu'à eux seuls, les arrêts sur images figurant plus haut ne risquent pas d'inciter l'électeur hésitant à sauter au cou de quelqu'un paraissant trop arrogant. Et c'est en cela que je ne comprends pas que Macron, ce start-uper, qui se veut branché, avec ses deux smartphones visibles sur tant de photos officielles, ce Kennedy français, affiche une aussi mauvaise maîtrise des codes désormais courants sur le réseau mondial, lequel fait une place considérable à l'image. 
 
Je passe sur les étranges références à Gerard Majax, au ripolinage, etc., qui ont dû faire sursauter plein de quidams n'ayant pas connu l'ORTF !
 
Au final ? S'agissant des électeurs hésitants, peut-on imaginer que le débat, et les à-cotés du débat, incitent grand monde à se dire : "Il est formidable, ce Macron !". On peut sans peine parier sur l'effet inverse : "Ben c'est vrai alors ! Il est méprisant, odieux, arrogant !", de la part de gens n'ayant même pas suivi ce débat.
 
Le "pire" est qu'il y en a, qui ont suivi ce débat, et alors là ! Voyez ces captures d'écran, qui résument fort bien la situation.

De la part d'un amateur d'abréviations ! Traduction : J'en ai marre des conneries (bs. = bullshit). Demain, je vote Le Pen, bien que l'Establishment au complet, en France ET à l'étranger, me dise que j'ai tort. Je vous emmerde. Je sais ce que je fais. Pour moi, c'est la France d'abord. Ni Macron, ni Zelensky, ni Forum Économique mondial (World Economic Forum), ni mondialisation...
 
 

 

 

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