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vendredi 17 septembre 2010

Com' il(s) di(sen)t !




Dans la rubrique : "Trop de Com tue la Com", une petite revue de presse, sans commentaires ou presque.

Source :
tf1.fr

Mardi, la commissaire à la Justice Viviane Reding a vertement dénoncé une circulaire émise en août par le ministère de l'Intérieur, remplacée depuis, qui ciblait expressément les Roms pour les expulsions. Revenant sur la circulaire, elle s'est dite "personnellement interpellée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un Etat membre juste parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Deuxième Guerre mondiale. Les discriminations ethniques ou raciales n'ont pas leur place en Europe". "Personnellement, je suis convaincue que la Commission ne va pas avoir d'autre choix que de lancer une procédure d'infraction contre la France", a-t-elle lancé.

Viviane Reding, reprise sur BBC World News, 15.09.2010

This is a situation Europe must not have to witness again after World War II. (...). This is a disgrace (...). Enough is enough!

Viviane Reding revue et corrigée sur RFI (16.09.2010), où la présentatrice de service évoque une "comparaison entre la Shoah (l'extermination des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale) et l'expulsion des Roms par la France".

Alors, évidemment, si l'on peut attribuer à Mme Reding l'évocation de la "Shoah", donc, de "l'extermination des Juifs" (alors même qu'il n'était question, ici, que de Roms !), pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

Source : tf1.fr

Chaque jour, le dossier des Roms s'envenime entre la France et Viviane Reding, Commissaire européenne à la Justice et aux droits de l'Homme, et plus globalement avec la Commission européenne et les autres Etats membres de l'UE... Jusqu'à mercredi soir, où les deux camps ont semblé vouloir, sinon faire la paix, du moins calmer le jeu. La commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding a affirmé que l'expulsion des Roms par la France n'avait aucun rapport avec ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Un parallèle qu'elle avait fait mardi, provoquant l'ire de Paris. Aussitôt, l'Elysée a envoyé un communiqué disant "prendre acte" des "excuses" (1) de Viviane Reding pour "ses propos outranciers à l'endroit de la France". Au même moment, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, affirmait que Viviane Reding "a tenu des propos inacceptables" sur la France mais qu'elle "elle ne s'exprimait pas au nom du Luxembourg."

(...)

Avant cet épisode d'apaisement dans la cette guerre verbale, mercredi midi, Nicolas Sarkozy, qui recevait des sénateurs UMP à l'Elysée pour déjeuner, a suggéré à Viviane Reding d'accueillir des Roms au Luxembourg, son pays d'origine. "Il a dit que notre politique était la bonne et que c'était scandaleux -il s'en expliquera d'ailleurs demain (ndlr : jeudi) - que l'Europe s'exprime de cette façon sur ce que fait la France", a affirmé le sénateur de Haute-Marne Bruno Sido. "Il a dit qu'il ne faisait qu'appliquer les règlements européens, les lois françaises et qu'il n'y avait absolument rien à reprocher à la France en la matière mais que si les Luxembourgeois voulaient les prendre, il n'y avait aucun problème ", at-il ajouté. "Le commissaire européen habite le Luxembourg, qui est très proche de la France. Nous serions très heureux si le Luxembourg pouvait aussi accueillir quelques Roms (...). Ce n'est pas tout à fait ce qu'il a dit mais c'était ce que ça voulait dire", a de son côté précisé Michel Houel, sénateur de Seine-et-Marne.

La réplique luxembourgeoise n'avait évidemment pas tardé. "Ce n'est pas Viviane Reding en tant que Luxembourgeoise qui a parlé. Elle est Luxembourgeoise d'origine, mais elle est commissaire et responsable pour le domaine de la Justice. Elle ne parle pas pour le Luxembourg et n'a pas pris d'instructions au Luxembourg. Faire cet amalgame là de la part de Nicolas Sarkozy entre la nationalité de la commissaire et le Luxembourg est quelque chose de malveillant. Il faut réagir à cet amalgame (...) je sais que Nicolas Sarkozy a des problèmes avec les Luxembourgeois, mais il ne faut quand même pas exagérer", a asséné Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères.

Source : lefigaro.fr

"La chancelière Merkel n'a parlé ni lors du Conseil européen, ni lors d'entretiens en marge du Conseil avec le président français Sarkozy de prétendus camps de Roms en Allemagne, et en aucun cas de leur évacuation", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un communiqué. M. Sarkozy avait affirmé à Bruxelles que la chancelière allemande lui avait confié avoir elle aussi l'intention de procéder dans les prochaines semaines à "des évacuations de camps", une information qui avait aussitôt été démentie par des diplomates allemands.

"Mme Merkel m'a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l'évacuation de camps, nous verrons à ce moment là le calme qui règne dans la vie politique allemande", avait dit M. Sarkozy dans un point presse à l'issue d'un sommet animé à Bruxelles où la question des Roms a dominé.

Source :
lemonde.fr

Selon le chef de l'Etat, José Manuel Barroso "s'est totalement désolidarisé de la violence des propos assimilant la France à ce qui a été mis en œuvre durant la seconde guerre mondiale". "S'il y a bien quelqu'un qui a gardé son calme et s'est abstenu de commentaires excessifs, c'est bien moi", a-t-il lancé. Quelques minutes plus tard, le président de la Commission européenne a relativisé son soutien en rappelant qu'il jugeait "inacceptables" les discriminations contre les minorités ethniques.


SARKOZY DÉMENTI PAR BERLIN

Seule l'Italie et la République tchèque ont jusqu'ici affiché publiquement leur soutien inconditionnel à la politique française à l'égard des Roms. Selon Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel a peu goûté les déclarations de Mme Reding et a apporté son soutien à la France. "Mme Merkel m'a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l'évacuation de camps", a-t-il ajouté. Seul problème : la chancelière allemande n'aurait pas parlé de camps de Roms en Allemagne avec Nicolas Sarkozy, "ni lors du Conseil européen, ni lors d'entretiens en marge", a déclaré son porte-parole.

(...)

Le président s'est aussi prévalu du soutien de Jean-Claude Juncker, qui n'avait pu cacher son irritation face à Nicolas Sarkozy en échangeant avec lui une poignée de main plutôt glaciale. La veille, le chef de l'Etat français avait conseillé à Mme Reding, qui est luxembourgeoise, d'accueillir des Roms dans son pays. Mais là encore, le soutien dont se prévaut le président paraît tout relatif : quelques minutes après le point presse de Nicolas Sarkozy, M. Juncker a déclaré que les attaques de Sarkozy contre le Luxembourg n'étaient "pas convenables".

(1) Question : quelqu'un a-t-il entendu Viviane Reding présenter des excuses publiques à la France ?