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lundi 10 septembre 2012

Redressement intellectuel et moral : Luc Chatel vs. Vincent Peillon : un à zéro, la faute à Pétain ?



Vincent Peillon, le ci-devant ministre français de l'Éducation Nationale, est quoi déjà ?, agrégé ou docteur en philo... logie ? En grec, "philos", "logos", ça veut dire "amour du discours", ou de la parlotte ? Je ne sais pas ce qu'ils ont, mais les ministres de ce gouvernement adorent s'écouter parler. C'est simple : il ne se passe pas une journée sans qu'une bonne escouade d'entre eux se retrouvent dans les divers studios de radio et de télévision, à croire qu'ils n'ont que ça à faire : causer dans le poste, ou dans les médias ? Et sur ce plan, le changement, ce n'est vraiment pas maintenant !

Par parenthèse, j'étais en Allemagne lors de l'arrivée à la chancellerie d'Helmut Kohl, et je crois pouvoir affirmer que les apparitions de Kohl dans les studios de radio ou de télévision pouvaient se compter sur un ou deux doigt(s) d'une main par an (ex. le 31 décembre au soir). Et la règle est toujours d'actualité aujourd'hui, sous Angela Merkel. 

Et pendant ce temps, en France... Il faut dire qu'en Allemagne, il n'y a pas tous ces sondages de popularité...

Voyez le fraîchement élu Roi de France : les sondages sont mauvais ? Vite, vite, il faut réagir : samedi, il cause dans Le Monde, et comme, apparemment, il n'y a pas dit grand chose, voilà qu'il remet ça le lendemain (dimanche) sur TF1, et dans deux jours, voire moins, vous le verrez en déplacement ici ou là, et à raison de deux ou trois déplacements par semaine, avec les reportages qui vont avec, le successeur de l'autre agité nous rejoue le coup de l'omniprésence médiatique.

Comme quoi !

Mais j'étais parti pour parler de Vincent Peillon et de sa fameuse phrase sur le "redressement intellectuel et moral", formule piquée à Philippe Pétain (25 juin 1940), ainsi que Luc Chatel l'a judicieusement relevé. Et là, on dit à Chatel : "Bien joué !", et tant pis pour Peillon le bizuth, le bleu, le néophyte. Quand je pense que les ministres sont bardés de dizaines de conseillers, tous plus bardés de diplômes les uns que les autres ! Quelle bévue !

Alors, évidemment, tout le Landerneau allait se focaliser sur la petite phrase, en oubliant le reste.

Et c'est précisément là-dessus, sur le reste, que j'ai envie de me focaliser : l'intention de Peillon d'introduire dans les programmes scolaires un enseignement de la morale laïque.

Et moi de penser : "mais où diable va-t-il chercher tout ça ?". 

Parce qu'en plus, notre philologue pèche par manque de vocabulaire, ce qui est quand même grave.

Je suis, donc, allé jeter un oeil dans les archives, et j'ai déniché ceci :
Que signifie "éduquer à la citoyenneté" dans un système scolaire ? Deux réponses sont possibles. 
  • L’une consiste à faire de la citoyenneté un objet d’étude disciplinaire, au même titre que les mathématiques, la physique, la littérature etc. ; la citoyenneté s’apprendrait à l’école avant de s’exercer dans la vie du citoyen. Ce choix correspond pour l’essentiel à la conception traditionnelle d’une instruction civique, en tant qu’inculcation de principes à mettre en actes dans un temps différé plus ou moins lointain. Elle a eu sa place dans le système éducatif : les missions du lycée, fréquenté par une petite minorité, n’étaient pas celles qui lui sont assignées aujourd’hui. 
  • L’autre réponse part de l’idée que l’on ne naît pas citoyen mais qu’on le devient, qu’il ne s’agit pas d’un état, mais d’une conquête permanente ; le citoyen est celui qui est capable d’intervenir dans la cité : cela suppose formation d’une opinion raisonnée, aptitude à l’exprimer, acceptation du débat public. La citoyenneté est alors la capacité construite à intervenir, ou même simplement à oser intervenir dans la cité. Cette dernière réponse peut être mise en œuvre au lycée aujourd’hui. Deux conditions essentielles sont réunies : l’une correspond aux attentes des élèves telles qu’elles se sont exprimées au travers des consultations sur les savoirs ; l’autre s’inscrit dans la continuité de ce qui a été enseigné en éducation civique au collège, et permet de montrer les dimensions sociale, éthique et politique de certains savoirs enseignés au lycée. De nombreux professeurs ont exprimé leur intérêt pour cette démarche et leur désir d’y contribuer. 
Extrait du BO hors série n°6 du 29 août 2002

Nous étions, donc, en 2002 (août), soit quelques semaines ou mois après la déroute de la Gauche dite plurielle aux élections... Le président de la République s'appelle toujours Jacques Chirac, son premier ministre s'appelle Jean-Pierre Raffarin et le ministre de l'Éducation Nationale s'appelle Luc Ferry, et l'éducation à la citoyenneté, évoquée ici, va prendre corps sous la forme d'une matière enseignée dans tous les lycées de France et de Navarre - comme c'est déjà le cas dans les collèges - et baptisée E.C.J.S. (Éducation Civique Juridique et Sociale).

C'est dire si la proposition d'un enseignement de morale laïque faite par Peillon tombe bien à plat et relève d'un amateurisme assez navrant de la part de quelqu'un qui donnait pourtant l'impression d'avoir potassé ses dossiers. 

Si j'insiste tout particulièrement sur l'amateurisme de Vincent Peillon, c'est que j'ai des souvenirs tout frais de cours d'E.C.J.S. dispensés dans des établissements scolaires où j'ai officié. Et j'ai précisément le souvenir d'exposés effectués par les élèves sur toutes sortes de sujets : le harcèlement sexuel, les signes religieux en milieu scolaire, la drogue..., et qui dit exposé dit souvent débat, et ceux auxquels j'ai assisté ne manquaient pas d'intérêt. Voilà qui me permet d'affirmer, ici, que la proposition de Vincent Peillon sur un enseignement de la morale laïque revient à enfoncer des portes ouvertes ou à inventer le robinet d'eau tiède, ou encore à parler pour ne rien dire. Parce que, entre nous, à moins de vouloir inventer une discipline particulière et tout à fait inédite, habillée sous le label "morale laïque", je ne vois pas très bien en quoi cet enseignement se distinguerait de l'E.C.J.S.

Et, pour enfoncer le clou, j'ai retrouvé dans mes archives personnelles un vieux manuel d'éducation civique pour la classe de 4ème, année 1997, que je reproduis ci-dessous.











Les extraits qui précèdent en disent long sur ce qui est déjà enseigné au collège et au lycée ; comme quoi, qu'on l'appelle "morale laïque", "civisme" ou "droit", la discipline est déjà présente dans l'institution scolaire. Vincent Peillon aurait mieux fait de se tenir au courant avant de se laisser aller à blablater n'importe quoi dans les micros ! 



mardi 4 septembre 2012

Lettre ouverte à un imbécile : le maire de La Rochelle, France


Monsieur le Maire,

Vous êtes un imbécile, mais peut-être préférez-vous que je dise crétin ? Alors, va pour crétin

Je tombe récemment sur cette dépêche, publiée par un journal en ligne :




Dans un jugement rendu le 31 août, le tribunal condamne la société d'économie mixte gérant la salle à verser 20 000 euros à la société de spectacles de Dieudonné, Bonnie Productions, «en réparation du préjudice tenant à l’impossibilité de donner une représentation dans la ville de La Rochelle depuis 2009».
Comme le révèle le quotidien Sud Ouest, elle condamne également cette société à lui verser 12 316 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente des places du spectacle», à 10 000 euros de versement au titre «du préjudice d’atteinte à l’image et à la notoriété artistique» et enfin à 1 170 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente de DVD à l’issue du spectacle». 
Le maire (PS) de la ville Maxime Bono a pour sa part précisé que la ville ferait appel de cette décision, jugeant inacceptable la condamnation liée à l’atteinte à l’image de Dieudonné. 
«Cette condamnation de la ville de La Rochelle pour "préjudice moral" à l'égard de monsieur Dieudonné est inadmissible, puisque le préjudice c’est bien lui qui nous le fait subir en banalisant des idées nauséabondes», a-t-il déclaré. 
«Dans la ville qui a connu un maire comme Léonce Vieljeux exécuté à 84 ans au Struthof en déportation (...) on ne peut pas admettre qu’on ait demandé un tonnerre d’applaudissements comme l’avait fait Dieudonné à l'égard de monsieur Faurisson dans un spectacle où un technicien portant une tenue rayée de déporté juif venait remettre à Monsieur Robert Faurisson (l’historien révisionniste) la médaille de l’insolence.»

Alors, comme ça, vous allez faire appel de la condamnation de première instance ? Grand bien vous fasse. Mais on voit bien que ce n'est pas votre argent que vous mettez en jeu, en cas d'alourdissement probable de la sanction.
- le préjudice, c'est bien lui qui nous le fait en banalisant des idées nauséabondes ;
- on ne peut pas admettre qu'on ait demandé un tonnerre d'applaudissements comme l'avait fait Dieudonné à l'égard de M. R.F. dans un spectacle...
Bien évidemment, ces deux affirmations sont aussi stupides et mensongères l'une que l'autre, et surtout, elles tentent de réhabiliter une conception de la vie sociale que l'on croyait révolue : le procès d'intention voire par anticipation, puisqu'on prétend interdire un spectacle qui n'a pas encore eu lieu !
Que je sache, aucune loi n'interdit à quiconque de serrer la main de Robert Faurisson. Quant au fait de le faire monter sur une scène, dans le cadre d'un spectacle, je rappelle simplement qu'il y a des pays - totalitaires - où les spectacles sont sévèrement encadrés - il fut un temps où les artistes de scène devaient prendre des pseudonymes pour pouvoir échapper à la maréchaussée -, au point que des policiers en civil montent sur scène pour interrompre les activités subversives de quelques agitateurs. Libre, donc, à la France, d'avoir ses nostalgiques de l'Ancien Régime ou de se ranger aux côtés de l'Albanie d'Henver Hodja, de l'Afghanistan des Talibans ou de la Corée du Nord !
Et comme les c..., ça ose tout, comme proférait un personnage de Michel Audiard, on ose invoquer l'âme d'un mort pour justifier une infâmie ; on ose se réclamer d'un résistant, donc de quelqu'un qui a tenu debout, là où tant d'autres auraient d'abord pensé à se coucher. Et l'on veut  nous faire croire que l'on défend l'esprit de résistance, tout en appliquant les mêmes recettes nauséabondes que celles qui valurent à des résistants comme Vieljeux de finir au Struthof. Un comble !  
Au Struthof-Natzweiler, il n'y avait que des résistants et des militants antifascistes, dont une forte proportion de N. N. (Nacht und Nebel) : ceux qui étaient destinés à disparaître, "entre nuit et brouillard", sans laisser de trace.
Ça tombe bien : Struthof-Natzweiler n'ayant pas été un lieu de détention pour Juifs, ne voilà-t-il pas que les faussaires de la Shoah ont choisi de l'ignorer, voire tenté de l'effacer des tablettes ? De quoi alimenter la prose de Robert Faurisson. Ne sont-ce pas ces mêmes faussaires qui ont soigneusement tenté, dans un premier temps, de "zapper" les ratissages commis, dès 1941, par les Einsatzgruppen en territoire soviétique, dès lors que, dans la logorrhée "officielle", il n'y en avait que pour les fameuses "chambres à gaz" ?
Du coup, j'aimerais que quelqu'un me dise, qui, de Robert Faurisson ou des exploitants du fonds de commerce de la "Shoah" et de l'"Holocauste", devrait comparaître devant les tribunaux pour négationnisme !
Tiens, puisqu'on en parle, essayez donc d'interroger vos amis historiens du dimanche, spécialistes de la "Shoah" et de l'"Holocauste", ce qu'il est advenu de la chambre à gaz du Struthof-Natzweiler (cf. un bien étrange incendie survenu en 1954).
Ne me dites pas que vous ne savez pas qu'il y avait une chambre à gaz à Natzweiler, laquelle a servi à gazer des déportés !
Hé oui, les nazis ont procédé à des gazages en France, et cela s'est produit dans une chambre à gaz, ce qui tendrait à anéantir les allégations contraires de Robert Faurisson. Mais alors, dans ces conditions, comment expliquer qu'une pièce à conviction de cette importance ait été complètement "zappée" par nos grands historiens de la "Shoah" et de l'"Holocauste" ?
J'ai ma petite idée sur la réponse. Mais pour l'heure, j'ai d'autres préoccupations. En attendant, je vous refile un petit indice : en allemand, "Kammer" veut dire littéralement "petit" ; cf. "die Kammermusik" : la musique de "chambre" : Corelli, Albinoni, Tartini, Telemann..., avec des orchestres d'une vingtaine de membres.
Et la "Gaskammer" du Struthof-Natzweiler avait toutes les chances de ressembler, comme un clone, à toutes les autres "Gaskammer" installées par les nazis dans les autres camps de concentration. Et c'est là que Faurisson se plante, car, au lieu de s'élever un peu stupidement contre le principe des "chambres à gaz homicides", dès lors qu'à Natzweiler, le doute n'est pas permis, il aurait été plus judicieux de sa part de se pencher sur la destinée de cette fameuse chambre à gaz, dont la dissimulation par les historiens du dimanche n'avait qu'un but : faire disparaître une pièce à conviction qui aurait permis de démontrer ce que tous les scientifiques savent : un local ne peut être saturé de gaz de manière efficace qu'à la condition d'être DE PETITE TAILLE ; sinon, le gazage prendrait trop de temps !
Et voilà comment les faussaires et autres escrocs du "shoah-holocauste-business" ont tout fait pour effacer des tablettes cette preuve de leur forfaiture : en raison de leur petite taille, les "Gaskammer" n'ont pas pu servir à des massacres de masse, ou alors, il aurait fallu en construire des centaines, voire des milliers !
Et voilà aussi l'explication pour laquelle l'on n'a pas été en mesure de conserver une seule de ces fameuses chambres à gaz, toutes mystérieusement rayées de la carte, sans qu'on sache trop comment !
Autre chose : savez-vous, monsieur le pseudo-historien donneur de leçons, que les savants nazis avaient accumulé une grande expérience en matière de sauts en parachute à haute altitude comme en matière de gaz de combats, deux activités qu'ils avaient eu le temps d'expérimenter et de simuler sur des cobayes humains, et ce, dans des... chambres à gaz ?
Comme preuve que ces petits locaux ont servi à bien des choses, comme à transporter des troupes ou du matériel (cf. les camionnettes dites "à gaz") ou comme laboratoires. C'est dire qu'elles n'étaient pas dédiées à une seule et unique activité. Pour en revenir au Struthof-Natzweiler, tous les (vrais) historiens connaissent l'histoire du chargement commandé par le professeur Hirt, de la Faculté d'Anatomie de Strasbourg, chargement comportant une centaine de déportés, gazés en deux temps dans la chambre à gaz évoquée ci-dessus, ce qui en dit long sur sa contenance !
Ce que je déduis de ce qui précède ? Que Faurisson n'a pas toujours raison, mais pas toujours tort non plus, s'agissant de sa méfiance systématique envers les exploitants du thème des gazages de masse dans de minuscules chambres à gaz.

En tout cas, le jugement précité devrait en appeler d'autres, ce qui devrait permettre d'en finir avec les agissements de tous ces petits et grands staliniens, déguisés en maires, qui s'abritent derrière une soi-disant défense de la bienséance pour assouvir de bien bas instincts qui rappellent la funeste chasse aux sorcières orchestrée aux Etats-Unis par le fameux MacCarthy !
Et comme je vois que notre ami Dieudonné, le meilleur humoriste français, se voit - encore et toujours - accusé de banalisation d'idées nauséabondes, je ne résiste pas au plaisir de vous soumettre ces idées... d'un grand écrivain français, je veux dire un des plus grands ! À charge pour vous de l'identifier. 
« Il est certain que la nation juive est la plus singulière qui jamais ait été dans le monde. Quoiqu’elle soit la plus méprisable aux yeux de la politique, elle est, à bien des égards, considérable aux yeux de la philosophie.» 
(...)
« Nous avons les Juifs en horreur, et nous voulons que tout ce qui a été écrit par eux et recueilli par nous porte l’empreinte de la Divinité. Il n’y a jamais eu de contradiction si palpable. » 
(...) 
Retournez en Judée le plus tôt que vous pourrez. Je vous demande seulement deux ou trois familles hébraïques pour établir au mont Krapack, où je demeure, un petit commerce nécessaire. Car si vous êtes de très ridicules théologiens (et nous aussi), vous êtes des commerçants très intelligens, ce que nous ne sommes pas. »
(...) 
« Notre sainte Église, qui a les Juifs en horreur, nous apprend que les livres juifs ont été dictés par le Dieu créateur et père de tous les hommes ; je ne puis en former aucun doute, ni me permettre même le moindre raisonnement. » 
(...) 
« Enfin vous ne trouverez en eux (les Juifs) qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition, et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent. “Il ne faut pourtant pas les brûler.” »

« (Lettre) à M. Pinto, Juif portugais... 
Les lignes dont vous vous plaignez, monsieur, sont violentes et injustes. Il y a parmi vous des hommes très instruits et très respectables ; votre lettre m’en convainc assez. J’aurai soin de faire un carton dans la nouvelle édition. Quand on a un tort, il faut le réparer ; et j’ai eu tort d’attribuer à toute une nation les vices de plusieurs particuliers. 
Je vous dirai, en toute franchise, que bien des gens ne peuvent souffrir ni vos lois, ni vos livres, ni vos superstitions. Ils disent que votre nation s’est fait de tout temps beaucoup de mal à elle-même, et en a fait au genre humain. Si vous êtes philosophe comme vous paraissez l’être, vous pensez comme ces messieurs, mais vous ne le direz pas. La superstition est le plus abominable fléau de la terre ; c’est elle qui, de tous les temps, a fait égorger tant de juifs et tant de chrétiens ; c’est elle qui vous envoie encore au bûcher chez des peuples d’ailleurs estimables. Il y a des aspects sous lesquels la nature humaine est la nature infernale. On sécherait d’horreur si on la regardait toujours par ces côtés ; mais les honnêtes gens, en passant par la Grève où l’on roue, ordonnent à leur cocher d’aller vite, et vont se distraire à l’Opéra du spectacle affreux qu’ils ont vu sur leur chemin. 
Je pourrais disputer avec vous sur les sciences que vous attribuez aux anciens Juifs, et vous montrer qu’ils n’en savaient pas plus que les Français du temps de Chilpéric ; je pourrais vous faire convenir que le jargon d’une petite province, mêlé de chaldéen, de phénicien et d’arabe, était une langue indigente et aussi rude que notre ancien gaulois ; mais je vous fâcherais peut-être, et vous me paraissez trop galant homme pour que je veuille vous déplaire. Restez Juifs, puisque vous l’êtes ; vous n’égorgerez point quarante-deux mille hommes pour n’avoir pas prononcé shiboleth, ni vingt-quatre mille pour avoir couché avec des Madianites ; mais soyez philosophe, c’est tout ce que je peux vous souhaiter de mieux dans cette courte vie. 
J’ai l’honneur d’être monsieur, avec tous les sentiments qui vous sont dus, votre très humble, etc. 
X., chrétien, et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi très chrétien »
C'est toujours au même auteur que nous devons les lignes qui suivent et qui concernent la "police des spectacles", et je dois dire que le style est si brillant que tout bon élève de classe de Seconde devrait sans peine identifier cet auteur.
     On excommuniait autrefois les rois de France, et, depuis Philippe Ier jusqu’à Louis VIII, tous l’ont été solennellement, de même que tous les empereurs depuis Henri IV jusqu’à Louis de Bavière inclusivement. Les rois d’Angleterre ont eu aussi une part très honnête à ces présents de la cour de Rome. C’était la folie du temps, et cette folie coûta la vie à cinq ou six cent mille hommes. Actuellement on se contente d’excommunier les représentants des monarques : ce n’est pas les ambassadeurs que je veux dire, mais les comédiens, qui sont rois et empereurs trois ou quatre fois par semaine, et qui gouvernent l’univers pour gagner leur vie.

        Je ne connais guère que leur profession et celle des sorciers à qui on fasse aujourd’hui cet honneur. Mais comme il n’y a plus de sorciers depuis environ soixante à quatre-vingts ans, que la bonne philosophie a été connue des hommes, il ne reste plus pour victimes qu’Alexandre, César, Athalie, Polyeucte, Andromaque, Brutus, Zaïre, et Arlequin.


       La grande raison qu’on en apporte, c’est que ces messieurs et ces dames représentent des passions. Mais, si la peinture du cœur humain mérite une si horrible flétrissure, on devrait donc user d’une plus grande rigueur avec les peintres et les statuaires. Il y a beaucoup de tableaux licencieux qu’on vend publiquement, au lieu qu’on ne représente pas un seul poème dramatique qui ne soit dans la plus exacte bienséance. La Vénus du Titien et celle du Corrége sont toutes nues, et sont dangereuses en tout temps pour notre jeunesse modeste ; mais les comédiens ne récitent les vers admirables de Cinna que pendant environ deux heures, et avec l’approbation du magistrat, sous l’autorité royale. Pourquoi donc ces personnages vivants sur le théâtre sont-ils plus condamnés que ces comédiens muets sur la toile ? Ut mictura poesis erit.Qu’auraient dit les Sophocle et les Euripide, s’ils avaient pu prévoir qu’un peuple qui n’a cessé d’être barbare qu’en les imitant imprimerait un jour cette tache au théâtre, qui reçut de leur temps une si haute gloire ?


(…)           

     Rome, de qui nous avons appris notre cathéchisme, n’en use point comme nous ; elle a su toujours tempérer les lois selon les temps et selon les besoins ; elle a su distinguer les bateleurs effrontés, qu’on censurait autrefois avec raison, d’avec les pièces de théâtre du Trissin et de plusieurs évêques et cardinaux qui ont aidé à ressusciter la tragédie. Aujourd’hui même on représente à Rome publiquement des comédies dans des maisons religieuses. Les dames y vont sans scandale ; on ne croit point que des dialogues récités sur des planches soient une infamie diabolique. On a vu jusqu’à la pièce de George Dandin exécutée à Rome par des religieuses en présence d’une foule d’ecclésiastiques et de dames. Les sages Romains se gardent bien surtout d’excommunier ces messieurs qui chantent le dessus dans les opéras italiens ; car, en vérité, c’est bien assez d’être châtré dans ce monde, sans être encore damné dans l’autre.
(…) 
    Qui seront après cela les visigoths qui voudront traiter d’empoisonneurs Rodrigue et Chimène ? Plût au ciel que ces barbares, ennemis du plus beau des arts, eussent la piété de Polyeucte, la clémence d’Auguste, la vertu de Burrhus, et qu’ils finissent comme le mari d’Alzire !

Je suppose, monsieur le maire, que lorsque vous aurez identifié notre auteur aux idées tellement "nauséabondes", vous vous précipiterez dans vos bibliothèques et médiathèques municipales pour faire mettre les ouvrages de ce quidam à la poubelle, à moins que vous ne préfériez l'autodafé ? 

Lecture :
Les premiers camions à gaz sont mis en service à la fin de novembre ou au début de décembre 1941. La première utilisation attestée d’un camion à gaz à lieu dans le domaine d’intervention de l’Einsatzgruppe C à Poltawa et est le fait du Sonderkommando 4a. La mise en œuvre de camions à gaz par un commando déjà connu, le Spezialkommando Lange, est attestée pour la date du 8 décembre à Chelmno, où deux « camions de petite taille » sont mis en service. Gustav Laabs, le chauffeur d’un de ces camions déclara dans sa déposition : « J’ai constaté plus tard que ces camions étaient des 3 tonnes de fabrication américaine... L’intérieur de la superstructure de ces camions était, comme j’ai pu le voir plus tard de 4m de long sur 2m de large... Dans le camion que je conduisais, 50 personnes environ sont mortes gazées ».
 (…)
 C’est donc le Referat II D3a qui est responsable du fonctionnement des camions à gaz. Sur ordre de Rauff, le SS-Untersturmführer August Becker rend visite aux Einzatzgruppen pour contrôler le fonctionnement des camions et remédier aux problèmes qui se présentent. Ces déplacements l’occupent de la mi-janvier à septembre 1942. Becker est le « spécialiste » allemand de la mise à mort des être humains par gaz dans le cadre de l'opération dite d'Euthanasie (action T 4) au cour de laquelle des dizaines de milliers de malades mentaux et d'handicapés furent assassinés. A la fin de sa mission dans le cadre de l'action T 4, il est affecté aux questions techniques des gazages à l'Est.
 Cependant, les camions à gaz n’offrent pas la solution idéale : non seulement la méthode était lente, mais, selon Otto Ohlendorf, elle n'est pas appréciée par ses hommes parce que « décharger les cadavres constituait une tension psychologique inutile ». Enfin, par mauvais temps, les camion Saurer s’embourbent très facilement et sont pratiquement inutilisables. Aussi l’utilisation des camions à gaz reste une solution certes régulièrement utilisée, mais de bien moindre envergure que les fusillades, qui demeurent la technique la plus courante. (Source)

Comme preuve qu'un gazage n'a pas l'efficacité d'une fusillade, voyez Babi Yar, Marzabotto, Erntefest..., le fameux Block 11 à... Auschwitz !

Suggestion : j'invite ceux et celles que ça intéresse à (re)visionner le film Shoah, de qui vous savez, et à y dénombrer les occurrences de noms ou toponymes comme ceux figurant au paragraphe précédent.