LEÇON(S) D'HISTOIRE
(Mise à jour du 02.02.2022)
Vous lirez avec profit l'article dont le lien est affiché plus bas. Il y est question d'un étonnant dictionnaire encyclopédique allemand du 18ème siècle.
Citation :
L’Afrique a connu des traites tout aussi violentes et dévastatrices que la traite transatlantique. Il s'agit des traites orientale et transsaharienne, organisées par les Arabes, pendant treize siècles sans interruption.
La traite transatlantique pour sa part, a duré quatre siècles. Tidiane N'Diaye, anthropologue et économiste sénégalais, s'est penché sur le sujet dans son ouvrage "Le génocide voilé".
"La plupart des gens braquent toujours les projecteurs sur la traite transatlantique pratiquée par les Européens en direction du Nouveau monde. Mais, en réalité, l'esclavage arabo-musulman a été beaucoup plus important parce que, quand je fais la synthèse des travaux existant, pour la traite transatlantique on se situe dans une fourchette entre 9, 6 et 11 millions d'individus, alors que pour la traite arabo-musulmane, ce sont 17 millions de victimes" affirme le Sénégalais. (Source)
J'ai déjà eu l'occasion d'écrire au dénommé Tidiane N'Diaye, sans qu'il daigne répondre. Le fait est que ses travaux supposés se fondent sur l'Histoire du Lion telle que racontée par les seuls chasseurs (cf. l'adage africain cité plus bas) ainsi qu'il le reconnaît lui-même (quand je fais la synthèse des travaux existant).
Treize siècles de traites orientale et transsaharienne ! Ce laps de temps recouvre forcément la période durant laquelle les Arabes règnaient sur la péninsule ibérique. Question : combien d'esclaves africains les trafiquants arabes ont-ils introduits dans l'Espagne andalouse ? Et, par ailleurs, les Arabes ont bel et bien occupé la Sicile ! Par conséquent, lorsqu'on voit le peu de distance séparant Espagne et Sicile du continent africain, on ne peut que s'interroger sur l'absence d'une filière d'exportation de noirs vers ces deux territoires sous domination arabo-musulmane.
La traite arabo-musulmane vu par un soi-disant spécialiste de l'Afrique. Et à l'instar de bien de ses confrères, l'historien amateur qu'est Bernard Lugan ne sait pas que les Arabes ont dominé Espagne et Sicile des siècles durant, d'où cette carte qui s'interrompt brutalement au Sud de la Méditerranée ! Du travail d'amateur ! (Source) |
Autre question : sur un plan purement anthropologique, la traite transatlantique (4 siècles) a laissé des traces partout dans les Amériques. En revanche, on cherche désespérément la trace des descendants de ces millions d'africains exportés par les marchands arabes (13 siècles) vers on ne sait trop où, en tout cas, pas du tout vers l'Espagne et la Sicile ! En bonne logique, on devrait trouver dans cet orient arabo-musulman plus de noirs et de métis afro-descendants que dans les Amériques. Est-ce le cas ?
Et là, les cuistres nous répondent que les esclaves mâles étaient castrés de manière à ne pas avoir de descendance. Sans blague ! Les femmes aussi étaient "castrées" ? Par parenthèse, sur de nombreuses gravures d'époque, on distingue bien des enfants parmi les esclaves enchaînés. N'est-ce pas étrange (cf. images §6, §10, §11, §15 plus bas) ? Et, par ailleurs, veut-on nous faire croire que les Arabes, co-inventeurs et colporteurs des mathématiques vers l'Occident, ignoraient que la progéniture née d'un couple d'esclaves profite à leur maître, de même qu'un couple de lapins finit très vite par enrichir son propriétaire en produisant une multitude de portées de lapins ?
Zanzibar. Marché aux esclaves. On aimerait bien savoir à quel moment les hommes étaient supposés être castrés, et pour quelle raison ! Cf. légende de la photo traduite plus bas. |
Zanzibar était l'un des plus grands ports négriers de la traite des esclaves dans l'océan Indien, qui était dominée par les négriers arabes. Les esclavagistes faisaient du commerce, soudoyaient les chefs, pillaient et kidnappaient fréquemment pour répondre à la forte demande d'esclaves. Les esclaves étaient amenés à Zanzibar dans des boutres, où l'on entassait le plus grand nombre possible d'entre eux sans se soucier du confort ou de la sécurité, et beaucoup ne survivaient pas au voyage. Une fois arrivés à Zanzibar, les esclaves étaient complètement déshabillés, nettoyés, leur corps était recouvert d'huile de noix de coco et ils étaient forcés de porter des bracelets en or et en argent portant le nom du marchand d'esclaves. Chaque année, environ 40 000 à 50 000 esclaves étaient emmenés à Zanzibar. Les visiteurs de Zanzibar mentionnent souvent la brutalité avec laquelle les maîtres arabes traitaient leurs esclaves africains, qui étaient tellement soumis qu'il n'y a jamais eu de tentative de révolte des esclaves à Zanzibar. (Source)
Cette théorie de la castration systématique des esclaves africains mâles (les images d'archives ne manquent pourtant pas !) est certainement la meilleure illustration de la bêtise de certains soi-disant historiens, dont on voit bien que leurs manigances ne visent qu'à un but : minimiser l'horreur de la traite transatlantique en lui inventant un alter ego bien plus répugnant !
Et voilà que je tombe sur un des ouvrages de Tidiane N'Ddiaye, consacré aux relations afro-chinoises. Prenons ce passage traitant des eunuques.
Tidiane N'Diaye, Le jaune et le noir, Gallimard, 2013, p. 6 |
Je veux bien qu'on m'explique qu'il fallût absolument émasculer tous les hommes chargés de la garde et de la protection du harem d'un sultan. De là à émasculer tous les hommes capturés comme esclaves, autant dire des centaines de milliers, voire des millions, selon la doxa informelle, avec les risques considérables de les perdre à la suite d'hémorragies et d'infections, je vois mal des émirs arabes se donner autant de mal à acheter des esclaves pour gâcher la marchandise avec autant de légèreté. Autant dire que l'émasculation systématique des esclaves mâles relève, de mon point de vue, du plus pur fantasme.
Le fait est que le sultan de Zanzibar - île dont la population actuelle est très majoritairement noire - possédait des esclaves, dont je ne sache pas qu'un seul des hommes ait été castré ! On dit même que la nièce du sultan eut de nombreux amants, dont une proportion conséquente parmi ses propres esclaves !
Les images qui suivent sont extraites de l'émission Invitation au voyage sur la chaîne Arte.tv (Source). Il y est question du fameux sultan de Zanzibar et de sa nièce, grande propriétaire terrienne et détentrice d'esclaves.
Comme on peut le voir, s'ils ont de probables origines arabes, le sultan et sa nièce sont tout à fait représentatifs du profond métissage caractérisant les peuples de l'Océan Indien. Quant aux esclaves africains, ils furent importés avant tout pour travailler la terre et développer la culture des épices et du clou de girofle. On imagine mal l'intérêt qu'il y aurait eu de castrer les hommes, les sultans de Zanzibar n'étant pas connus pour avoir détenu des harems. Et comme preuve que pas grand monde n'a été castré à Zanzibar : le morphotype général qu'on y croise est celui de noirs affichant moult teintes de peau et structures capillaires, à l'instar de ce qu'on retrouve partout, aux Comores, Maldives, Seychelles, Madagascar, etc.
Citation :
Le poids de ces captures fut lourd. Stanley, le tristement célèbre explorateur, le constata lors de ses voyages : « La capture des 10 000 esclaves par cinq expéditions d'Arabes n'a pas coûté la vie à moins de 33 000 personnes ». (...) Il s’agit là de personne qui périrent en se défendant et en protégeant leur village lors des razzias. Il faut y ajouter celles qui moururent sur le bord de la route de la captivité faute de soin et de nourriture, route balisée, selon les dires, par les ossements des laissés pour compte et de tous ceux qui n’étaient pas jugés suffisamment intéressant commercialement parlant.
Selon l'auteur (Tidiane N'Diaye), du VIIe au XXe siècle, l'une des études les plus sérieuses estime à plus de 9 millions le nombre d'individus déportés à travers le Sahara auxquels il faut ajouter 8 autres millions de personnes déportées en Afrique de l'Est (Mer Rouge et Océan Indien) soit un total de 17 millions d'individus. (Source)
Entre nous, que l'évangéliste et colonisateur Stanley, à la solde de la couronne britannique, affabule sur un nombre de morts qu'il n'a pas pu comptabiliser de visu, et en rajoute sur les horreurs supposées de la traite arabo-musulmane, il y en a - hormis de bien médiocres historiens - que ça étonne ? Quant à la formule : "l'auteur estime à 9 millions...", vous me permettrez de la trouver indigne d'un chercheur, dans la mesure où elle ne recouvre rien de factuel !
Autre extrait relatif à la prose de Tidiane N'Diaye : un résumé du Génocide voilé tel que publié par son éditeur :
Pour votre gouverne, sachez que j'ai une petite expérience d'auto-entrepreneur spécialisé dans la mise au point de travaux universitaires : correction, dactylographie, révision, rédaction partielle, traduction... Ça vous inculque quelques réflexes salutaires. Là, je vous ai mâché le travail. C'est clair, non ? Sur le même résumé, on a droit à "plus de treize siècles" ici, "plus de onze siècles" là. J'imagine que notre "chercheur" va nous suggérer de couper la poire en deux et d'opter pour "plus de douze siècles" ?
Voilà qui vous donne une idée du sérieux à accorder à ces pseudo-thèses de doctorat dont le seul et unique but est de permettre à leurs auteurs de s'octroyer un fonds de commerce médiatique (cf. dans un autre registre les Mohamed Sifaoui et autre Gilles Kepel), dans le genre : "Rendez-vous compte ! Un historien courageux a osé briser l'omerta sur la traite arabo-musulmane !". Entre nous, je doute que l'opuscule de N'Diaye soit une thèse de doctorat, ou alors, il a bénéficié d'un jury particulièrement assoupi !
S'agissant de la traite la mieux documentée de toutes, la transatlantique, avec livres de bord et recueils comptables, il fallait bien que de pseudo-historiens escamotent le fait que, bien avant cette "traite des noirs", il y eut une exploitation des indigènes des Amériques, notamment des Antilles (Taïnos, Arawaks, etc.), qui conduisit très rapidement à leur disparition totale moins d'un demi-siècle après l'arrivée de Christophe Collomb. Il fallut donc trouver, dare-dare, de nouveaux esclaves...
Extrait du livre de comptes d'un "négociant" en esclaves (Source) |
De fait, les quidams qui vont traverser l'Atlantique à la recherche de nouveaux esclaves en Afrique ne sont nullement des "acheteurs" mais d'authentiques génocidaires responsables de la toute première extermination méthodique de l'histoire de la barbarie humaine.
Citation :
Jacques Chirac, alors président de la République française, a explicitement parlé en 2005, dans une conversation privée avec un journaliste, de l’existence d’un génocide amérindien qui aurait été perpétré après les conquêtes espagnoles au XVIe siècle : « Après l’arrivée des hordes hispaniques en Amérique, c’est un des plus grands génocides de l’histoire de l’humanité, qui a été perpétré : 80 millions d’Amérindiens massacrés en un peu plus de cinquante ans, du Mexique à la Terre de Feu, voilà le travail ! Tout ça, au nom de l’or et de la prétendue supériorité de notre religion ! » Il parle là de l’extermination des amérindiens des grandes Antilles. Les Tainos ou Arawaks des grandes Antilles ont été passés par les Espagnols de 500.000 en 1492 à zéro en 1530 ! (...) Il avait juste omis LE MASSACRE DES INDIENS PAR LA FRANCE AUX PETITES ANTILLES et pas par les hordes hispaniques ! (Source)
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Source |
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Les génocidaires blancs des indigènes des Antilles seraient, donc, venus en Afrique, juste pour y acheter des esclaves, le tout durant cinq siècles, sur des "marchés" non identifiés ! |
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Afrique de l'Ouest, XIXème siècle. Guerrier équipé de son armement traditionnel. Euh, à vrai dire, non pas "guerrier" mais "chef coutumier" (Häuptling) ! Voilà le genre de "rois nègres" censés sillonner la brousse africaine à la recherche de futurs esclaves pour le compte d'acheteurs blancs ! Source : Amand Freiherr von Schweiger-Lerchenfeld, Afrika, der dunkle Erdtheil, A. Hartleben' s Verlag, Wien,
Pest, Leipzig, 1886
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Des images de marchés aux esclaves en terre arabo-musulmane, et pas une seule image d'un marché aux esclaves en Afrique Noire ! |
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Jean-Léon Gérôme, Marché d'esclaves, vers 1866 |
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Quand les "historiens" insistent sur la Traite arabo-musulmane d'africains, omettant celle qui toucha les européens, notamment via la piraterie barbaresque en Méditerranée. |
Sur toutes les illustrations d'époque, dans les mains des trafiquants, l'indispensable fusil... |
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Image à rapprocher de celle du chef coutumier présenté plus haut |
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Ce pauvre Tidiane Diakité, médiocre "historien" choisissant d'illustrer son opuscule avec un objet en tous points anachronique, étant donné le contexte : cette chaîne est européenne ! |
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Fatiha Agag-Boudjahlat est, paraît-il, prof d'histoire-géo, mais elle ne sait pas "lire" une image ! La finesse de la chaîne dont le dessinateur a équipé Obono en dit long sur le haut niveau de la métallurgie du pays où cette chaîne est censée avoir été produite ! Pas en Afrique en tout cas ! |
En 1881, lorsque les Français, lancés dans la course que se livrent les puissances européennes pour la conquête du continent africain, proposent à Samori Touré de placer son royaume sous leur protectorat, l’almami refuse catégoriquement. Ce rejet va mettre le feu aux poudres. Gustave Borgnis-Desbordes, le commandant des troupes coloniales à Kayes (Mali), estime que « l’honneur de la France est en cause et a été bafoué ». (Source)
One recurring theme in the media coverage of the US pullout from Afghanistan is that after 20 years, trillions of dollars, and thousands of lives lost, we left the country in the same broken state it was before we arrived. “We accomplished nothing,” goes the pundit refrain. But that is wrong. We invaded Afghanistan “to prevent it from becoming a breeding ground for terrorists” – and we did not leave it as it was. We left it worse. Far worse. (Source)
Un thème récurrent dans la couverture médiatique du retrait américain de l'Afghanistan est qu'après 20 ans, des milliards de dollars et des milliers de vies perdues, nous avons laissé le pays dans le même état de délabrement qu'avant notre arrivée. "Nous n'avons rien accompli", clame le chœur des commentateurs. Mais c'est faux. Nous avons envahi l'Afghanistan "pour l'empêcher de devenir une pépinière de terroristes" - et nous ne l'avons pas laissé tel qu'il était. Nous l'avons laissé dans un pire état. Bien pire.