Ce qui suit est ma traduction d'un texte paru sur le compte Twitter de Patricia Marins et que je mets volontiers à la disposition des non-anglophones. Relecture en cours.
Il s'avère nécessaire de regarder plus loin.
J'ai été le premier à dire qu'Israël aurait suffisamment de munitions défensives pour moins de deux semaines de conflit, et j'ai fait cette évaluation en ignorant complètement les versions officielles israéliennes, qui sont restées muettes lorsque j'ai exposé une estimation de leurs stocks basée sur la capacité de production comparée à des systèmes similaires. Quelques jours plus tard, certains responsables américains ont validé mon analyse.
Dans une analyse plus complexe, en 2023, j'ai déclaré que les Russes recevaient environ 10 millions d'obus d'artillerie de la Corée du Nord, un chiffre vérifié plus tard par les services de renseignement sud-coréens quatre mois plus tard.
Toujours en 2023, j'ai également mentionné qu'à ce rythme, les Russes auraient le matériel et l'endurance pour trois autres années de guerre. J'ai contesté les affirmations de Dmitri Medvedev concernant la production russe, évoquant une livraison ne représentant qu'un tiers de ses prévisions. Après une vague d'investissements et une forte baisse des livraisons à l'Ukraine, j'ai soutenu l'année dernière que les Russes avaient atteint un plateau de production cette année et que leurs stocks militaires et leur capacité industrielle pourraient les soutenir jusqu'à huit ans compte tenu des lignes de front actuelles. De même, j'ai pointé du doigt les erreurs sur la ligne de front ukrainienne, confirmées semaine après semaine.
Au début de la contre-offensive de l'été 2023, tandis que certains analystes occidentaux célébraient et agitaient leurs petits drapeaux, j'ai analysé la robustesse de la ligne Surovikin et affirmé que la contre-offensive manquait des équipements de base nécessaires à une telle opération, notamment des systèmes antiaériens mobiles. Ce qui s'est produit dans les semaines qui ont suivi a été un échec majeur qui a coûté cher à l'Ukraine, provoquant des conflits internes au pays et parmi les conseillers de l'OTAN, qui cherchaient un coupable.
Bien que j'aie salué l'invasion de Koursk comme une opération très réussie, j'ai averti que tenter de prolonger ce succès serait une erreur, ce que les retraites ukrainiennes ont confirmé plus tard.
J'admets que, pour le citoyen moyen, le conflit ukrainien est extrêmement confus et submergé de versions différentes. Certains affirment encore que la Russie fera faillite l'année prochaine ou que l'Ukraine capitulera. Je ne vois aucun signe que l'un ou l'autre de ces scénarios se produise. (1)
(1) Il me semble que l'erreur consiste ici, et ce, depuis le début, à considérer que la Russie est opposée militairement à l'Ukraine. Tout le monde devrait avoir compris que, sans équipement US-OTAN, l'Ukraine n'aurait pas tenu si longtemps. Du coup, la question d'une capitulation ou non me paraît purement théorique, tout le monde se souvenant que c'est Boris Johnson, premier ministre britannique, qui s'était dépêché de faire le voyage de Kiev afin de convaincre la marionnette locale de ne rien signer avec Poutine, chose que ce dernier rappelle à l'envi chaque fois que nécessaire.