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mardi 1 mai 2012

Nicolas S.: une certaine idée de la décadence française


L'hebdomadaire Marianne, en son numéro 784 du 28 avril 2012, offrait à ses lecteurs cette Une :


La honte de la  Vème République ? Je ne suis pas d'accord ! Présenter cet homme comme étant la honte de la Vème République relève, selon moi, d'une vision à courte focale. On peut ne pas aimer l'encore président de la République française, on ne peut pas considérer qu'il soit la quintessence de l'immoralité en politique. Ce serait là une approche purement conjoncturocratique, pour oser un barbarisme.

Je m'explique : depuis 2007, combien y a-t-il eu d'opposants politiques étrangers réfugiés en France et ayant disparu mystérieusement sans laisser de traces ? Combien d'attentats fomentés dans un pays ami, contre une organisation pacifiste, avec mort d'homme à la clé ? Combien d'écoutes téléphoniques extra-judiciaires organisées par et pilotées depuis l'Elysée ? Combien de dignitaires du régime retrouvés morts dans les circonstances les plus scabreuses ? Combien de familles morganatiques (extra-conjugales) vivant aux frais de la République avec la bénédiction de l'Elysée ? Etc. La liste n'est pas exhaustive.

Mehdi Ben Barka était un syndicaliste marocain réfractaire au régime d'Hassan II, et qui disparut mystérieusement en plein Paris, sans qu'on le revoie depuis. L'association pacifiste et écologiste Greenpeace a été l'objet d'un attentat meurtrier visant son navire amiral, le Rainbow Warrior, dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Les barbouzes responsables de l'attentat, qui a coûté la vie à un photographe, étaient françaises. Des écoutes téléphoniques ordonnées par et pilotées depuis l'Elysée ont bel et bien eu lieu, dans le but de protéger un secret sévèrement gardé, concernant l'existence d'une famille morganatique et d'une fille adultérine dont le père n'était autre qu'un président en exercice. Des dignitaires du régime morts de façon bien mystérieuse ? On pourrait citer  les ministres ou ex-ministres Joseph Fontanet et Robert Boulin, sans oublier François de Grossouvre, mort en plein palais de l'Elysée, ni le premier ministre en exercice, Pierre Bérégovoy, mort par suicide (?) un premier mai.

Tout ça s'est produit avant le mois de mai 2007. Et le moins qu'on puisse dire est que la France en a collectionnées, des barbouzadirses, depuis l'instauration de cette république, dite Cinquième, qui la fait tellement ressembler à ces républiques bananières, sucrières, cuivrières et militaires  sudaméricaines qui lui ont servi de modèle.

Un demi-siècle de barbouzardises en tous genres, couvertes voire initiées par le pouvoir. Et je n'ai même pas évoqué la Françafrique, avec tous ces dictateurs installés et protégés par la France, et ce, bien avant les indépendances, quand on pense, par exemple, à l'éradication de quasiment toute la génération des démocrates camerounais, vers la fin des années cinquante, de manière à assurer au futur dictateur Ahidjo et à son successeur un véritable boulevard (deux dirigeants en une soixantaine d'années !), le tout moyennant la destruction d'une partie de la forêt camerounaise à coups de bombes au napalm - expérimentées au Cameroun bien avant leur usage massif par les Américains au Vietnam !

Alors, quelle que soit mon aversion pour l'encore président de la République française, et n'en déplaise à l'hebdomadaire Marianne, moi j'aurais opté pour le titre : "La Vème République de la honte", en clair, pour une approche plutôt structurelle, ou structuraliste voire structuralisante (structure plutôt que conjoncture) du problème. En d'autres termes, j'aimerais que l'on cesse de toujours prendre les cas particuliers pour de la généralité au lieu de faire l'inverse : aller du général pour comprendre le particulier.

Il se trouve simplement que la France est le pays européen totalisant probablement le plus de condamnations émanant des juridictions communautaires, et vraissemblablement autant de condamnations que tous les autres pays de l'Union Européenne réunis. 

Et cela s'explique aisément, et c'est en cela que des analyses comme celle évoquée plus haut s'avèrent assez ineptes : la France étant le seul régime bonapartiste de toute l'Europe communautaire, un pseudo-alliage entre présidentialisme et parlementarisme, alors qu'il n'est ni l'un, ni l'autre ! De fait, dans un régime bâti sur le pouvoir d'un seul, qui n'a autour de lui que des comparses et des larbins, qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'un pouvoir qui sent qu'il n'a pas de limites aille toujours plus loin dans l'outrance ? Ce qui fait qu'un jour, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous invite à la prudence, que l'on va supprimer le juge d'instruction. Cela ne s'est pas fait mais c'était bien dans les plans. Et puis, une autre fois, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous mette en garde contre ce retour en arrière plutôt mal venu, que le président de la République allait de nouveau nommer qui il voudrait à la tête de l'audiovisuel public. Une autre fois, parce qu'on l'a décidé, on va entreprendre de démantibuler la carte judiciaire sans la moindre concertation, et puis l'on va fermer des casernes militaires, au grand dam des municipalités brusquement privées de précieux revenus, et puis l'on va décider de pratiquer des coupes sombres dans les effectifs de l'Education nationale, de la gendarmerie, de la police, etc., le tout avec l'assentiment béat de toute une clique de larbins qu'on appelle des députés. Je passe sur la quasi-nomination du fils du "roi de France" à la tête d'un important organisme public, alors même qu'il y avait plus qualifié que lui pour le poste. Et seul le tohu-bohu médiatique contribuera à mettre fin à la pantalonnade. 

Et puis, un jour, on décide d'embarquer la France dans une campagne d'agression militaire, une de plus, en Afrique.

Et là, on se dit qu'il va se trouver quelqu'un pour dire : "Halte là ; on est encore impliqué dans le bourbier afghan ; ce n'est pas le moment d'en rajouter !". Même pas ! "Et la Gauche !", va-t-on me demander. La Gauche ? Quelle Gauche ?


Parce que, le problème de cette république barbouzarde, sortie du cerveau embrumé d'un général de brigade né au XIXème siècle, grand admirateur de Franco et de Juán Perón, c'est que la Gauche a fait mine de s'y opposer, juste pour la forme (cf. François Mitterrand, Le Coup d'État permanent), mais qu'au fond, elle l'a toujours cautionnée, et ça fait plus d'un demi-siècle qu'elle la cautionne. 

Et l'on a vu Mitterrand, le socialiste, auteur du Coup d'État permanent, se vautrer à son tour dans l'autocratie et  s'embourber dans la Françafrique, allant jusqu'à s'acoquiner avec les futurs génocidaires rwandais. Et c'est lui qui était aux commandes lors de l'affaire Greenpeace. C'est encore lui qui fit vivre clandestinement sa seconde famille aux frais du contribuable, allant jusqu'à faire installer un système d'écoutes sauvages en plein palais de l'Elysée, ce palais qui sera le théâtre du suicide de l'ami de toujours, François de Grossouvre...

Alors, quand on entend un apparatchik socialiste promis aux plus hautes fonctions claironner : "Le changement, c'est maintenant !", on a envie de lui demander : "Ah bon ? Seulement maintenant ? D'accord, et puis après ?".



mardi 4 octobre 2011

Le dernier secrétaire ou l'éternelle histoire du cave qui se rebiffe !



Renaud Dély, journaliste et essayiste, co-auteur de l'ouvrage à paraître "Tous les coups sont permis" (Calmann-Lévy), de passage dans les studios de la radio parisienne Europe 1, le dimanche 2 octobre 2011. L'intervieweur Dominique Souchiez lit un extrait du bouquin, une déclaration de François Hollande à propos d'un de ses "amis politiques" : "Cette fois, il ne pourra plus faire de politique (...) ; il est cuit !"

La déclaration visait, selon Dély, Dominique Strauss-Kahn et elle date de septembre 2000, alors que Strauss-Kahn était empêtré dans une affaire de cassette (Méry). Dély explique l'exultation de Hollande par le fait que dès 2000, il se projetait dans une future campagne présidentielle et se réjouissait alors de l'élimination d'un dangereux concurrent.

Autant dire que cette confidence de Dély m'a presque incité à modifier mon titre : "Le cave se rebiffe" ayant pu être remplacé par "Le cave se rebiffait déjà !"

Entre nous, ce comportement vindicatif de Hollande est-il surprenant ?




Ils le détestent et il le leur rend bien. Quand François Hollande parle à la tribune, Laurent Fabius reste les bras croisés. Ostensiblement. Quand elle aperçoit son prédécesseur à la télévision, Martine Aubry crache du feu. Pour elle, les leaders socialistes sont soit "des cons", soit "des lâches" et Hollande, à ce titre, a bien mérité d'être autrefois leur chef.


Au PS, comme ailleurs, on ne se fait pas de cadeaux. Sauf que ces haines-là ont ceci d'important qu'elles structurent le débat des primaires. Bien malin qui pourrait pointer les divergences autres que marginales entre les principales personnalités du parti. Dans le "tout sauf Hollande" qui fait florès à Solférino, il y a une part d'irrationnel qui laisse pantois.

Pour Ségolène Royal, on comprend. Pas besoin de faire un dessin. Pour Laurent Fabius, on devine. Il fut un temps - c'était au lendemain du 21 avril 2002 - où les deux hommes signèrent un armistice. A l'époque, cela avait mis Martine Aubry en fureur - vieille tradition familiale - tant elle jugeait imbuvable et droitier l'ancien Premier ministre de François Mitterrand.


Mais l'armistice fut de courte durée. Et la guerre reprit de plus belle. En 2004, Hollande a lancé, sur le Traité constitutionnel européen, un référendum interne que Fabius voulait à tout prix éviter. D'où une sortie de route qui a brisé net ses espoirs élyséens.


Hollande s'est ensuite vanté d'avoir roulé dans la farine "ce cher Laurent". Ce sont là de petites blagues que le seigneur de Haute-Normandie pardonne difficilement.  

Reste le cas Aubry. Tout le monde au PS connaît par coeur les motifs récents de son inimitié avec le député de Corrèze. Elle dit qu'il n'a rien foutu lorsqu'il était premier secrétaire et qu'il lui a laissé une maison en loques. Il répond qu'elle était alors secrétaire nationale et qu'elle n'a guère brillé par son assiduité. La remise en marche du PS est, à ses yeux, une belle supercherie.


Elle lui reproche de ne pas lui avoir décroché une circonscription en béton à Lille en 2007. Il répond qu'elle en avait une qui était imperdable et qu'elle a pourtant laissé filer à droite.
La suite est à l'avenant... Dans cette nouvelle guerre des roses, il faut remonter très loin pour trouver les racines du mal. C'était à l'époque où Jacques Delors, à Bruxelles, faisait figure de "candidat surnaturel" d'un PS devenu bigot. Ses partisans, à Paris, étaient alors regroupés dans un club nommé "Témoin".

Hollande en était le président et Aubry jugeait qu'il tirait trop la couverture à lui. A "Témoin", il y avait les amis de Martine qui n'aimaient pas François. Et réciproquement.


Martine disait de François qu'il était faux cul. François racontait que Martine était un vrai scorpion : "Vous dînez avec elle, c'est super sympa. Vous la croisez le lendemain, elle vous plante un couteau dans le dos. Sans explication." Tout cela n'est guère politique. C'est pourquoi ces haines sont aussi durables.

François Bazin
Article publié dans Le Nouvel Observateur du 27 mai 2011

Du coup, tout s'éclaire !

Le fait est que François Hollande a ceci de particulier que depuis la victoire de l'Union de la Gauche en 1981, il n'a eu droit à aucune fonction gouvernementale, pas même un sous-secrétariat d'Etat, contrairement à la plupart des ténors du parti, et contrairement à sa propre compagne de longue date : Ségolène Royal.

Faut-il y voir les éléments d'un double ressort psychologique : à savoir la morgue voire la condescendance émanant des cadhors du parti, les Fabius, Jospin, Strauss-Kahn, d'une part, et les ressentiments de l'autre, de la part de quelqu'un qui s'est toujours senti snobé par ses camarades de parti.

On comprend parfaitement, dans ces conditions, que d'humiliations refoulées en humiliations gobées, Hollande ait fourbi un plan qui se voulait machiavélique : en finir avec l'étiquette de "cave".

Et voilà qu'en 2000, Strauss-Kahn se trouve pris dans un embrouillamini judiciaire. C'est la fameuse affaire de la cassette grâce à laquelle on allait tout savoir, et qui a fait dire à Hollande que "l'autre était cuit" !

Du coup, l'affaire Banon devient vraiment passionnante, si l'on se remémore les déclarations du "premier secrétaire d'alors". Parce qu'on imagine aisément qu'il ait eu le même réflexe qu'à propos de l'affaire de la cassette Méry, dont il faut rappeler qu'elle a valu à Strauss-Kahn de quitter (provisoirement) ses fonctions de ministre de l'Economie et  des finances.

Réfléchissons une seconde : si, comme l'affirment Dély et son co-auteur, Hollande s'est écrié "Yes!" en apprenant que Strauss-Kahn était emberlificoté dans une procédure judiciaire, comment ne se serait-il pas de nouveau écrié "Yes!" en apprenant l'histoire de la tentative de viol de la bouche même de Tristane Banon ?

Etrange tout de même que Renaud Dély n'ait pas jugé utile de creuser cette question. Une question d'une exceptionnelle gravité !

En effet, est-ce parce qu'il comptait se constituer un petit stock de boules puantes, à balancer sous le nez de ses futurs concurrents, lors d'une éventuelle candidature à la présidentielle, que François Hollande s'est comporté comme il l'a fait devant Tristane Banon et sa mère ?

Est-ce parce que, cette fois, il pensait tenir une arme fatale contre Strauss-Kahn que, contrairement à son empressement face à Georges Frêche, Hollande n'éprouvera jamais le besoin de convoquer la Commission des conflits, à propos d'une affaire qui aurait pu valoir à Strauss-Kahn une comparution devant une cour d'assises ?

Memento :
 

"Moi je ne conseille, ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

"Huit ans après, une plainte est déposée par rapport à un incident supposé dont moi je n'ai pas connaissance dans le détail. (...) Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus."

"Je tiens à dire que je n'ai jamais eu une plainte qui aurait été déposée auprès de moi. Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident", a-t-il ajouté.

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"Je veux absolument mettre un terme à toutes ces polémiques, rumeurs ou colportages", a-t-il ajouté, estimant que "cela commence à être absolument détestable".

Le moins qu'on puisse dire est que François Hollande aura le plus grand mal à affirmer qu'en découvrant l'affaire Tristane Banon - Strauss-Kahn en 2003, il ne s'est pas intimement réjoui de la nouvelle tuile survenue dans le parcours d'un de ses ennemis intimes, ce qui expliquerait LARGEMENT l'embrouillamini dans lequel il s'est enfermé tout seul, à en juger par le louvoiement de ses déclarations sur la question !

Et comme pour corroborer nos soupçons, ne voilà-t-il pas que François Hollande déclare, sur un ton tout à fait mystérieux :


Vous avez compris ?

Vous avez compris !

S'asseoir, avec calcul et cynisme, sur la souffrance d'une jeune fille, dans le seul but de promouvoir sa petite carrière personnelle, et en se moquant royalement de l'intérêt du parti...

Dès lors qu'il connaissait parfaitement un des talons d'Achille de Strauss-Kahn, Hollande savait qu'il n'avait qu'à s'armer de patience, jusqu'à ce que la bonne occase se présente. Et elle n'allait pas tarder à se présenter !

Question : si, en 2003, Strauss-Kahn avait été convoqué devant la Commission des Conflits du Parti socialiste, pour l'entendre sur l'affaire Banon, y aurait-il eu une affaire du Sofitel de New-York ou simplement une affaire avec une employée du FMI ?

Strauss-Kahn est de toute évidence un pauvre type, mais François Hollande en est un autre ! En d'autres termes, si Strauss-Kahn est un maniaque qui dégaine sa quéquette plus vite que son ombre, un sérieux rappel à l'ordre, intervenu dès 2003, l'aurait mis dans l'obligation, soit de se faire soigner, soit de quitter le parti, lequel se serait évité la triste pantalonnade de l'affaire du Sofitel de New York.

En tout cas, il va falloir qu'il se dépêche pour démentir les propos que Dély and Co lui prêtent ("cette fois, il est cuit !") sur Strauss-Kahn en marge de l'affaire Méry, parce que cette déclaration éclaire d'un jour nouveau l'affaire Tristane Banon.

 
Autrement dit, par son comportement retors et calculateur fondé sur une profonde animosité contre Dominique Strauss-Kahn, François Hollande porte une lourde responsabilité dans les multiples dérives dans lesquelles l'ex-patron du FMI s'est trouvé impliqué, dérives dont il espérait secrètement la survenue, privilégiant ses petits plans de carrière personnels à l'intérêt de son parti !

Quant au Parti socialiste, il va lui falloir décider rapidement si un sujet obtus, calculateur, retors et particulièrement fourbe, ayant délibérément engrangé des informations sensibles sur Dominique Strauss-Kahn, tout en les gardant sous le coude, dans le but manifeste de s'en servir sous la forme de boules puantes destinées à torpiller les velléités présidentielles de ce dernier, si ce sujet obtus et calculateur, ayant occupé le fauteuil de Premier secrétaire du parti durant une décennie peut, déontologiquement parlant, représenter le Parti socialiste dans le cadre d'une élection présidentielle !

Nous allons voir à quel niveau le Parti socialiste - à qui un lien vers ce blog a été transmis en temps et en heure - place le curseur de ses exigences déontologiques.

 

P.S. Mais comme je ne suis pas complètement idiot, je comprends bien qu'après l'affaire du Sofitel newyorkais, les orphelins de l'ex-chef du FMI ont dû aller chercher fortune ailleurs ; vous savez ?, larbin un jour, larbin toujours ! Donc voilà nos strauss-kahniens se répandant dans la nature à la recherche de quelqu'un à soutenir, pour l'essentiel, choisir entre Aubry et Hollande.

Et l'on comprend, dès lors, que François Hollande ait dû louvoyer misérablement sur l'air de "il ne m'appartient pas de conseiller ni de déconseiller...". Mettez-vous à sa place : que risquent de croire les strauss-kahniens en apprenant, par exemple, que leur nouveau champion ourdissait de sombres projets contre leur ex-chef adoré ?

Et sur ces entrefaites, arrive le bouquin évoqué plus haut : "Tous les coups sont permis".

Question : comment va réagir Strauss-Kahn en découvrant les déclarations le concernant, tenues par François Hollande, sur l'air de "cette fois, il est cuit !" ? Et, par voie de conséquence, comment vont réagir les strauss-kahniens ayant récemment rallié François Hollande - notamment l'impayable Pierre Moscovici - en découvrant la personnalité calculatrice, vindicative et fourbe de leur nouveau champion ?

C'était notre rubrique : "cocu un jour, cocu toujours !"


mercredi 28 septembre 2011

Le dernier secrétaire ou la triste histoire de l'homme qui se prenait pour François Mitterrand


Respecte les femmes ; n’abuse jamais de leur faiblesse et meurs plutôt que de les déshonorer.

(Précepte extrait du Code maçonnique, 1778)


Avant-propos : la France n'a pas d'analystes politiques, rien que des commentateurs de sondages ! Sinon, comment expliquer que le favori des sondages pour les primaires socialistes soit un apparatchik qui n'a pas produit une seule idée originale après dix longues années passées au premier secrétariat du Parti socialiste !


"Moi je ne conseille, ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

Par ailleurs, interrogé par des journalistes, François Hollande a également déclaré :

"Huit ans après, une plainte est déposée par rapport à un incident supposé dont moi je n'ai pas connaissance dans le détail. (...) Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus."

"Je tiens à dire que je n'ai jamais eu une plainte qui aurait été déposée auprès de moi. Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident", a-t-il ajouté.

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"Je veux absolument mettre un terme à toutes ces polémiques, rumeurs ou colportages", a-t-il ajouté, estimant que "cela commence à être absolument détestable".


lefigaro.fr

En 2003, Aurélie Filipetti racontait notamment à Anne Mansouret comment elle avait refusé de se rendre à un rendez-vous avec DSK, «à cette fameuse adresse» où Tristane Banon affirme avoir été agressée. 

Des e-mails entre les deux élues PS évoquent un homme «dangereux pour les femmes». La députée est entendue vendredi par les policiers en charge de l'affaire Banon-DSK.

Aurélie Filippetti se montre attentive à ses interlocutrices. Même si les choses «ne sont pas allées aussi loin» pour elle, précise-t-elle, elle répond dans la foulée: «Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes.» «Votre fille et vous pouvez compter sur mon soutien si besoin», ajoute-t-elle. Puis, à l'attention de Tristane Banon et de sa volonté de se tourner vers la justice: «Transmettez-lui mes félicitations.»


Extraits du site pasidupes...

(...) Aurélie Filippetti tente de se donner le beau rôle :

"Je pense qu'aussi bien François Hollande que moi-même avons eu une attitude juste , digne et qui convenait face à quelqu'un qui se dit victime d'une agression sexuelle, à savoir conseiller à cette personne de porter plainte", a récité l'élue à l'issue de son audition, affirmant avoir dit ce dont elle se souvenait. La porte ouverte à toutes sortes d'oublis et omissions involontaires, donc.

La socialiste juge donc la plaignante.

La députée PS a également déploré des "fuites" sur l'enquête.

Elle a même le sentiment qu'elles viseraient à polluer la campagne de la primaire socialiste.

La presse n'a le droit d'informer qu'à la satisfaction du PS. "Le Figaro utilise des extraits de certaines dépositions pour tenter de polluer la campagne, notamment celle de François Hollande. Ça, je le déplore ", a polémiqué la transfuge des Verts au PS et de l'équipe Royal au clan Hollande.

Dans les courriels dont disposent les enquêteurs et dont Le Figaro révèle vendredi l'existence, Anne Mansouret avait écrit à Aurélie Filippetti: " Je souhaitais vous dire que ma fille cadette, âgée de 24 ans, s'apprêtait à déposer une plainte pénale contre un quinqua malheureusement étiqueté PS " dont les initiales sont " tristement célèbres ". Un langage codé dont tout le parti possède les clés !

Aurélie Filippetti répond : "Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes. Je pense qu'il est important pour elle de porter plainte, car cela transférera sa culpabilité sur lui."


le_monde

François Hollande a été entendu à sa demande dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn/Tristane Banon, mercredi 20 juillet. Il a dénoncé une "opération politique visant à mettre (son) nom dans la presse", mettant notamment en cause Le Figaro. A l'issue d'une brève audition par la police, il a menacé de se tourner vers la justice si on tentait de l'impliquer de nouveau. "Si je suis cité ou impliqué par qui que ce soit, et si quoi que ce soit est fait pour me mettre en cause, je me réserve la possibilité de poursuivre" en justice, a menacé l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, promettant dans un entretien à l'AFP accordé après son audition, "une grande fermeté" contre "toute manipulation politique".

Sur le fond, François Hollande a répété à l'AFP qu'il avait été "informé d'un incident" par Anne Mansouret. Mais "je n'ai pas eu de détails", a-t-il ajouté. "Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte", a-t-il poursuivi. "Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS", a-t-il insisté.


Hé ben dites donc ! Quel méli-mélo autour de cet "incident supposé" relaté par Tristane Banon !

Entre nous, quelqu'un peut-il me dire, là, ce que François Hollande a fait exactement ? Parce qu'à entendre ses déclarations, comme je les ai entendues dans radios et télévisions en juillet, et à lire ce qui en a été imprimé dans la presse, j'en suis venu à me demander si Hollande ne cherchait pas un peu trop à ressembler au benêt croqué par les marionnettes de Canal Plus ?

"Moi je ne conseille, ni ne déconseille, à personne de porter plainte quand il se passe un évenement de nature de violence personnelle. Donc si j'ai pu être là au courant d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."


Admirez l'entourloupe : si j'ai pu être là au courant d'un incident...

Ça veut dire qu'il était au courant ou qu'il ne l'était pas ?

"Je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil ou une interdiction."

Ah bon ?! Aucune formulation quelconque ? Mais alors, comment faut-il comprendre ceci ?

"Moi je n'ai eu qu'une seule attitude par rapport à cet incident supposé : [dire que] s'il doit y avoir un dépôt de plainte, il doit se faire immédiatement", a-t-il poursuivi.

"S'il doit y avoir un dépôt de plainte..., immédiatement...", donc il était au courant de faits suffisamment graves pour justifier une plainte. Enfin, c'est que, vous comprenez, Hollande ne sait pas trop lui-même :

Hollande a répété à l'AFP qu'il avait été "informé d'un incident" par Anne Mansouret. Mais "je n'ai pas eu de détails", a-t-il ajouté. "Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte"... 

"Mon rôle n'est ni d'encourager, ni de décourager..."

Vous avez compris que François Hollande n'était pas François Mitterrand, même s'il se prend souvent, en meeting, à singer son mentor, avec ce tic consistant à s'accouder alternativement à gauche, puis à droite... Le fait est que, dans l'art du mensonge - protégé par l'infortuné Commandant Prouteau, entre autres gogos - Mitterrand était un as, comme il nous l'a montré lors de cette fameuse interview assurée par un journaliste belge, et l'autre qui lui explique en le regardant droit dans les yeux, que des écoutes téléphoniques à l'Elysée, non mais vous n'êtes pas sérieux, mon bon monsieur, et puis, au point où nous en sommes, je vais interrompre cette interview !

Et c'est là qu'on voit que la politique, c'est quand même un métier !

Non mais franchement, vous ne le trouvez pas pitoyable, Hollande ? Il faut dire que sans ses conseillers en COM lui soufflant des consignes, le politicard patauge dans la choucroute, allant jusqu'à dire une chose et son contraire.

François Hollande, c'est bien le gugusse qui voudrait devenir président de la République ?

Est-ce pour le sauver de la noyade qu'Aurélie Filippetti a choisi de voler au secours de celui qu'elle a décidé de soutenir en vue de la primaire ? Et là, on pense : "Pauvre Mademoiselle Filippetti !"

Je pense qu'aussi bien François Hollande que moi-même avons eu une attitude juste, digne et qui convenait face à quelqu'un qui se dit victime d'une agression sexuelle, à savoir conseiller à cette personne de porter plainte", a récité l'élue.

Donc, si j'ai bien compris Filippetti, l'attitude juste et digne est celle qui consistait à conseiller Banon de déposer plainte, et ce, d'autant plus que Filippetti, dans un premier mouvement - et c'est là qu'elle est crédible - motive son geste, montrant par-là même qu'elle avait trouvé Banon tout à fait crédible :

"Le peu que j'ai vu me montre à quel point le personnage est dangereux pour les femmes. Je pense qu'il est important pour elle de porter plainte, car cela transférera sa culpabilité sur lui."

Je dois dire qu'à ce stade du récit, j'avais trouvé Aurélie Filippetti tout à fait honnête, elle qui ne pouvait en rien être tenue pour responsable de l'inconsistance des familiers de Tristane Banon, dont la mère, Anne Mansouret, aurait mérité le pompon de l'incohérence !

Malheureusement, derrière la femme, la féministe sans doute, et aussi la quasi-victime de l'autre pervers, qui dit ne plus vouloir se retrouver seule avec lui nulle part, donc, derrière la Filippetti qui agit en conscience en donnant à Banon le bon conseil, il y a maintenant la politicienne, alliée de François Hollande, dont elle va constater de façon dévastatrice l'inconsistance et la duplicité.

Et là, on se redit tout bas : "Pauvre Aurélie Filippetti !"

Mais on se dit aussi, au même moment, que la France est un bien pauvre pays, qui manque si cruellement d'analystes politiques !

Parce que voilà des semaines, voire des mois, qu'on nous bassine avec celui qui est, comme par enchantement, devenu le favori des sondages à gauche, sans que personne n'analyse rien !

Même pas sous-secrétaire d'État ! Bon, député, président de Conseil général, mais quand même : même pas le moindre sous-marocain ministériel, c'est un peu juste non ?

Ségolène Royal a dû faire rire pas mal de monde quand elle a évoqué l'absence de propositions fortes émanant de François Hollande au cours des trente dernières années. Pour ma part, je me contenterai du Premier Secrétaire du Parti Socialiste durant une décennie.

Et moi de me demander ce que Hollande avait bien pu faire de concret au poste de premier secrétaire du P.S. Mais lui-même ne semble plus trop le savoir : 

"Mon rôle n'est ni d'encourager, ni de décourager..."

On a compris que Hollande était un adepte de l'immobilisme, mais ça, ce n'est pas un scoop ! Mais il y a plus grave, lorsque l'ex-premier secrétaire d'un parti de gauche déclare ceci :

"Je n'en sais rien, et ce que j'ai dit, et ce que je continuerai de dire : quand il y a une affaire personnelle, c'est devant les tribunaux que ca se passe et nulle part ailleurs."

Devant les tribunaux et nulle part ailleurs...

Non, mais vous avez lu ou entendu ça ?

Il y a là un avocat, le dénommé Robert Bourgi, qui se voit convoqué par le barreau pour s'expliquer sur des questions de déontologie. Parce que les avocats, comme les médecins, les magistrats..., les jurés d'assise, etc., sont soumis à quelque chose qui s'appelle la DÉONTOLOGIE, un mot dont François Hollande ignore visiblement tout.

Ce qui explique pourquoi j'ai fait chou blanc lorsque j'ai entrepris de rechercher une page "déontologie" sur le site du Parti socialiste.

Question : un escroc ou un violeur peut-il être membre du parti socialiste ? Et c'est écrit où que c'est interdit ?

Nous avons eu, donc, dans l'ordre ou le désordre, Mitterrand, Jospin, Emmanuelli, Hollande, Aubry, et maintenant Désir, par intérim, tous Premiers secrétaires, et aucun pour initier un quelconque code de déontologie, pas même Arnaud Montebourg, qu'on croyait pur et dur et dont on attendait monts et merveilles lorsqu'il a été chargé de la modernisation du parti.

Donc, pas de déontologie chez les socialos ! Prenons Mitterrand. Vous imaginez le PS, sous Mitterrand, édictant le principe interdisant à l'un de ses membres d'entretenir un deuxième bureau (maîtresse et enfant adultérin) aux frais du contribuable ?

Quant à Emmanuelli, il a bien été condamné, ès qualité, pour des histoires de financement occulte de parti politique. Alors, imagine-t-on ce grand donneur de leçons d'Emmanuelli instaurant une interdiction du financement occulte du parti dans un code de déontologie ?

Et Rocard ? N'entend-on pas, ici ou là, qu'il fait partie des gens de gauche qui auraient bénéficié de l'argent sale des Bongo et autres Sassou Nguesso ?

On comprend mieux, dès lors, que personne au PS n'ait émis l'idée d'instaurer un quelconque code de déontologie...

Imaginons maintenant qu'en 2003, en réaction aux confidences de Banon et de sa mère, le premier secrétaire de l'époque ait réagi comme on aurait pu l'attendre d'une personne responsable et ait entrepris de faire inscrire, noir sur blanc, dans les statuts du PS, que les violeurs et autres harceleurs de femmes n'auraient pas leur place au parti, y aurait-il eu une affaire du Sofitel de New York ?

Mais qu'est-ce que je raconte ? C'est pourtant clair, non ? Il suffit d'entendre Hollande qui, alors même qu'il n'est plus au premier secrétariat, n'en déclare pas moins ceci :

"Ce n'est pas au premier sécrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel."

Pourquoi auprès de moi ? Comme premier secrétaire ? C'est pas le lieu auprès duquel on dépose plainte quand il se passe un incident"...

"Mon rôle n'est ni d'encourager ni de décourager une plainte", a-t-il poursuivi. "Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS", a-t-il insisté. 

Cette affaire ne me concerne pas, ni le PS. Et là, on se dit : "Fichtre, diantre !" Et l'on s'étonne du silence du premier secrétaire par intérim, qui voit un candidat à la primaire parler au nom du parti, on se demande sur la base de quelle délégation !

Et puis, tout d'un coup, les ennuis de Georges Frêche vous remontent en mémoire...  

Il se trouve que, pour des déclarations qui ne lui ont valu aucune condamnation pénale ni civile, Georges Frêche va être mis à l'Index par le parti socialiste ; oui, mais sur la base de quel code de déontologie ?

Ça...


À suivre...

P.S. Vous connaissez la nouvelle ? L'autre jour, dans l'émission de Daniel Mermet (Là-bas si j' suis, France Inter, 15 heures), on a eu droit à cette info sur le répondeur de l'émission : Bernadette Chirac devrait sa réélection - après une invalidation peu glorieuse - comme conseillère générale de Corrèze à rien moins que François Hollande en personne. Aux dires de ce correspondant, Hollande aurait réussi à dissuader le socialiste adversaire de Mme Chirac lors d'une précédente confrontation de se représenter, pour lui substituer un perdreau à peine sorti du nid, ce qui a facilité la victoire de l'élue de droite. On comprend maintenant les liens particulièrement étroits qui lient Hollande aux Chirac ainsi que l'annonce publique faite par Chirac de voter pour Hollande ! Pour l'heure, on attend toujours les démentis du favori des sondages à propos du torpillage de son propre candidat au conseil général !