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vendredi 25 avril 2025

Sur le pseudo scandale de l'A.M.E., aide médicale destinée aux étrangers. Une daube signée Marianne

Sur ledit scandale de l'AME (cf. "L'enquête vérité, Marianne, Alain Marschall dixit), je ne voudrais pas être désobligeant, mais je suis au regret de constater que Rachel Binhas et Antoine Diers n'ont pas fait de longues études, ou alors, ils ne réfléchissent pas assez ! Et je suis sérieux !

"Marianne est factuelle" (Alain Marschall) ! Sans blague ! 

Je fus auto-entrepreneur dans une vie antérieure (dactylographie, traductions, PAO, etc.) et j'en ai lus, traduits, partiellement, voire totalement rédigés, des mémoires universitaires (dernièrement, un gros travail sur un célèbre dramaturge, ex-membre de l'Académie Française, pour une prof de français basée dans un pays du Levant), ce qui m'a fait entrer dans  presque toutes les maisons de la Cité Internationale Universitaire de Paris. (1)

Feu Jean Lebeau, mon directeur de recherche à Strasbourg, m'a appris à "lire" une thèse bien avant de la lire dans le détail, "parce qu'il y a des indices qui ne trompent pas" (2), se plaisait-il à répéter. Votre travail, chère Mlle Binhas, est juste une daube que je n'ai pas besoin de lire dans le détail pour savoir qu'elle est tout sauf factuelle.

Alors que l’hôpital public est à bout de souffle, "Marianne" publie en exclusivité un rapport détaillant un dispositif méconnu : le titre de séjour pour soin. Pensé à l’origine pour des cas exceptionnels, il permet aujourd’hui à de nombreux étrangers non-résidents d’accéder gratuitement à des traitements parfois très coûteux. Mais cette générosité déstabilise notre modèle social. Et la gauche qui affirme vouloir le défendre reste sourde à cette réalité, analyse Ève Szeftel, directrice de la rédaction. (Source)

Le père Lebeau se serait écrié : qu'est-ce que le poncif "immigration" vient faire ici ? Ah la la ! Cette propension à user de mots qu'on se garde bien de définir ! Je ne serais pas loin de parier que l'article comporte(rait) quelques débilités comme "woke", "wokisme" et que sais-je encore ?

Et dans la rubrique "Mort de rire", lisez bien le gros titre en Une du magazine : Immigration illégale. L'hôpital sous tension, et rapprochez-le de ce résumé : "Marianne" publie en exclusivité un rapport détaillant un dispositif méconnu : le titre de séjour pour soins", puis posez-vous la question de la cohérence entre "immigration illégale" et "titre de séjour" !

J'en connais, qui feraient mieux de reprendre des études en FAC et de ne surtout pas sécher les cours !!!!!

Revenons à l'émission des GGRMC de ce matin (25.04.2025). "On ne peut pas accueillir tout le monde !". J'ai entendu X fois le mot "étranger". Ce mot concerne QUI/QUOI à votre avis, juste des personnes ? Vous savez ce que c'est qu'une balance commerciale ? C'est le bilan des échanges entre deux pays, deux régions… en matière d'importations/exportations de marchandises. La balance commerciale retrace le bilan de la migration des marchandises entre deux zones. Pour votre gouverne, il n'y a pas que les humains qui migrent. Les marchandises migrent aussi, et depuis longtemps (voyez les amphores chargées de vin et d'huile récupérées dans des épaves en Méditerranée). 

Avant la crise ukrainienne, l'Allemagne affichait un excédent commercial de plus de 260 milliards d'euros. De l'argent… ÉTRANGER ! Et que des gens issus de pays contribuant à l'opulence de l'économie allemande et à la richesse des Daimler, Siemens et autres Audi ou BMW aillent s'y faire soigner, je ne vois pas où est le scandale. (3)

En Afrique de l'Ouest, tout le monde connaît les Nana Benz, petites boutiquières à l'origine devenues de puissantes femmes d'affaires importatrices de tissus wax néerlandais.

Au Togo, les Mercedes-Benz se transmettent de mères en filles. Cette voiture symbolise le succès d’un groupe de femmes : les Nana Benz. Ces vendeuses de tissu ont fait du Togo la plaque tournante du commerce textile en Afrique de l’Ouest. En cheffes de clan, elles incarnent le capitalisme triomphant des années 80, occupant tous les champs de la société togolaise et devenant les toutes premières femmes millionnaires du continent. Source

Il y en a que ça étonne que les femmes d'affaires du Togo s'affichent plus souvent dans des berlines de la marque Daimler Benz qu'en Audi, BMW ou Peugeot ? Et si une riche commerçante, de passage en Allemagne pour s'y offrir un véhicule Mercedes tout neuf en profite pour se faire refaire les dents, qui pourrait s'en scandaliser ? Pas les Allemands en tout cas ! 

On change de perspective. Il n'y a pas que la balance commerciale ; il y a surtout la balance des paiements, qui prend en compte tous les échanges : marchandises, biens et services, revenus des investissements à l'étranger, tourisme, etc. (4)

Question : connaissez-vous l'état de la balance des paiements de la France avec, disons l'Afrique ? Elle est est largement positive, ce qui veut dire qu'au final, tous éléments et échanges pris en compte, c'est l'Afrique qui enrichit la France et non l'inverse.

Par conséquent, votre discours sur "ces étrangers qui viennent manger le pain des Français sur le dos des Français", pour résumer l'idéologie ambiante, n'est qu'une litanie d'inepties ! Il n'y a pas que des humains étrangers en cause, il y a aussi l'argent que vous pompez dans leurs pays. Vous ne voulez pas d'étrangers venant se faire soigner chez vous, mais vous êtes prêts à accueillir leur argent dans vos banques ? Vous êtes sérieux là ? 

Observez que je n'ai même pas évoqué l'argent sale détourné par des potentats africains et ayant servi à financer moult campagnes électorales en France. Je ne parle que des Africains, car j'en suis un. 

Quant à la gauche, prisonnière d’une pensée qui se veut « internationaliste », elle semble paralysée par la peur de se faire taxer de raciste et huer comme Georges Marchais. 

Et toc ! Le père Lebeau avait raison : il y a des indices qui ne trompent pas ! Parce que c'est la gauche qui dirige la France en ce moment ? Parce que Sarkozy est de gauche ? Macron aussi ? Roselyne Bachelot, Agnès Buzyn et Olivier Véran aussi ? 

Mais voilà qu'il est clairement insinué que l'AME concerne surtout des quidams non européens, voire non causasiens, dès lors qu'il est question de "peur de se faire taxer de raciste". Autant dire que cette daube (ici signée Eve Szeftel) n'est même pas à la hauteur de la dissertation d'un élève moyen de fin de collège !

Par parenthèse, Binhas et Szeftel savent-elles si leur journal se vend hors de France auprès de populations non blanches ? Je suppose qu'elles considèrent le lectorat étranger, en l'occurrence africain (car ce sont eux qu'on vise, n'est-ce pas, sans oser le dire, mais tout en l'insinuant ?), comme étant sans intérêt ? Si vous ne voulez pas qu'on vous lise en Afrique, on ne vous lira pas ! Chiche !

Quant à l'aspect médical de la chose, je vois là qu'il y a un médecin sur le plateau. Diers évoque ces pays (Australie…) exigeant un certificat de bonne santé aux visiteurs étrangers. Est-ce qu'Antoine Diers et Rachel Binhas savent ce qu'est l'incubation d'un germe infectieux ou d'une pathologie ? Ont-ils entendu parler des cancers fulgurants ?  Le journaliste Didier Roustan en est mort. Imaginez qu'il ait été étranger. Il serait arrivé en Australie avec un certificat de "bonne santé". Six mois plus tard, il était mort. Cancer fulgurant ! Vous comprenez pourquoi j'affirme que Diers et Binhas n'ont pas fait de longues études ? 

Prenons un quidam arrivé en France en "bonne santé", et à qui on diagnostique une tuberculose quelque temps plus tard, maladie éminemment contagieuse, après qu'il a passé des mois dans un squat insalubre. On fait comment, cher docteur Marty ? Il y a quelques années, tout un étage d'un hôpital lensois ou lillois s'est trouvé infecté par la gale, laquelle avait été introduite dans l'hosto par un SDF. Donc, on a quelqu'un de potentiellement dangereux, car contaminant, et l'on manipule des tableaux Excel, pour reprendre la formule de notre grande journaliste Rachel Binhas ?

Et puisqu'il est question d'un hôpital à bout de souffle, bien des amnésiques ont l'air d'oublier le démontage systématique pratiqué sur l'hôpital public par les Sarkozy, Hollande et Macron, entourés de quelques larbins s'appelant Marisol Touraine, Roselyne Bachelot, Agnès Buzyn ou Olivier Véran. En tout cas, les soignants qui ont vu fermer moult lits d'hospitalisation ont, eux, une bien meilleure mémoire.

En 2022, plus de 6 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en France. (...) Depuis fin 2016, près de 29 800 lits ont été supprimés, correspondant en majorité à la présidence d’Emmanuel Macron. Beaucoup plus que sous François Hollande, mais nettement moins que durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. (Source)

La CFTC exprime sa vive inquiétude et son indignation face à la fermeture massive de lits dans les hôpitaux. Cette situation, qui s’aggrave depuis plusieurs années, met en péril la qualité des soins et l’accès aux services de santé pour tous les citoyens. (Source)

Autre chose ?

Les gogos façon Eve Szeftel et Rachel Binhas et leurs amis de la droite extrême française ne sont pas curieux à l'idée de comprendre pourquoi la France s'accroche à ce point à cette vieille baderne coloniale qu'est le Franc CFA, une monnaie ô combien vilipendée par tous les nationalistes africains. (5) (6)

La politique monétaire de la BCEAO et, partant, la gestion du franc CFA souffrent incontestablement d'une inadaptation du rôle et des missions d'une banque centrale et de la monnaie au contexte d'économies en développement parmi les plus pauvres du monde, faiblement monétarisées et bancarisées. (...) Aujourd'hui, le franc CFA, via son rattachement à l'euro, est beaucoup plus déterminé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. Il est temps que les dirigeants africains fassent preuve de responsabilité et ouvrent le débat sur la gestion monétaire. C'est un exercice démocratique indispensable. (Source)

Dans un essai consacré au rôle de la monnaie dans la construction des inégalités mondiales, l’économiste Rémy Herrera se livre à une critique sans concession du franc CFA. Selon lui, cette devise, arrimée à un euro fort, pénalise les économies africaines et les échanges régionaux, et, au contraire, facilite le développement des multinationales occidentales. (Source)

Et ce n'est pas tout : outre le Franc CFA, vous avez aussi cette vieille baderne qui permet à des présidents français de se faire mousser au milieu d'une cour de larbins majoritairement africains, mais une cour de moins en moins attractive, si l'on en croit la conversion du Rwanda, où l'anglais a supplanté le français comme première langue étrangère, sans oublier ces deux fiefs de la Françafrique : Togo et Gabon, qui ont récemment rejoint le Commonwealth. (7)

Conséquence de la domination du monde anglo-saxon, l'avenir, pour beaucoup, c'est l'American way of life. En avalanche, l'uniformisation et l'anglais s'installent. Un cas fait école, celui des élites françaises. Pour elles, continuer en français n'est pas une priorité, ni une volonté. La fierté de parler français, l'ambition de faire valoir ses valeurs sont abandonnées et, de même, tout nationalisme de la différence. Renonçant à la porte entrouverte, on bascule vers l'assimilation. Le bon sens est balayé. C'est ainsi que la France crée une université française au Vietnam en langue anglaise. (…)

La France n'a pas d'ambition francophone. Le lien francophone est en train de se distendre. Un décrochage se profile enlevant toute crédibilité à l'argument démographique qui fait état de quelque 700 millions d'Africains parlant français en 2050. Les Africains, en effet, se posent la question de la pertinence de leur choix en accusant la colonisation de leur avoir fait parler une langue qui ne leur semble plus utile. Des craquements se font entendre. Il faut se garder de l'optimisme naïf qui voit l'avenir de la francophonie lié à la démographie, et ce d'autant plus que l'usage du français recule dans les secteurs d'avenir, ce qui sème un nouveau doute. Tout est dénommé en anglais. Il s'agit d'un suicide linguistique. Source

Dans l'article sus-mentionné, il est question de quelque 700 millions d'Africains parlant français en 2050, un lectorat potentiel qui n'a pas l'air d'intéresser les Binhas, Szeftel et autres éminents représentants de la droite la plus ringarde du monde.

C'était notre rubrique : "Yé souis morté dé rire !"

 

Notes

(1) Une après-midi à la Cité Universitaire. Lire

(2) Gilles Kepel, Florence Bergeaud-Blackler et Mohamed Sifaoui, pour m'en tenir à ces trois-là, sont des "intellectuels" fort réputés auprès de certains milieux, surtout les deux premiers. J'avoue ne pas faire partie de leurs admirateurs, les deux dernières livraisons de Kepel sur le "pogrom du 7 octobre 2023 à Gaza" étant pour moi pires que de la daube. Lire

(3) Il semble que la crise en Ukraine et l'après-Covid n'aient eu aucune incidence sur la Deutsche Qualität. Lire

(4) Balance des paiements. Lire  Lire  Lire  Lire   

(5) La monnaie coloniale qui ne veut pas mourir. Vidéo 

(6) L'arnaque du siècle en Afrique. Vidéo      

 

 

mercredi 3 février 2016

RÉFLEXION SUR LA CONTREFAÇON MÉDIATIQUE


Vous connaissez la nouvelle ? Il paraît que les Français continuent de prendre l'information provenant de professionnels avec des pincettes, en tout cas, à en croire les sondages récurrents réalisés notamment par le quotidien français La Croix
Selon le sondage de La Croix, les Français s'informent toujours en majorité par la télévision (54%), devant les sites internet (20%), la radio (18%) et la presse papier (7%). Comme lors des années précédentes, la radio reste le média le plus crédible pour 55% des Français (en baisse de 8% par rapport à 2015), devant la presse papier (51%, en baisse de 7%) et la télévision (50%, - 7% également).

En revanche, les Français se méfient toujours d'internet. Seulement 31% (- 8% par rapport à 2015) des personnes interrogées pensent que les choses "se sont passées vraiment comme internet les montre". Par ailleurs, 71% affirment ne pas avoir confiance dans les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. (Source)

Ça tombe bien, je ne lis plus la presse écrite depuis belle lurette, de même que je n'accorde que 10 % de crédibilité à l'information audiovisuelle.

Mais j'en entends qui vont me dire : "Mais cher monsieur, vous voyez bien que l'Internet aussi est en baisse ?".

Je vois bien que l'Internet aussi est en baisse, en tout cas à en croire le sondage, à ceci près que l'Internet, ce sont d'abord des amateurs postant des millions de blogs et de sites plus ou moins participatifs permettant à tout un chacun (ce n'est pas le cas sur mon blog, je vous l'accorde) de confronter ses opinions. Que des sites élaborés à 90 % par des amateurs convainquent plus d'un tiers de leurs visiteurs, je trouve ça plutôt réconfortant. Je dirais même plus : il serait si facile au public qui surfe sur le net de rendre cet outil proche de la perfection. Pour ma part, je le trouve presque parfait, et à cela, il y a une raison très simple : il se trouve simplement que, sur Internet, je peux, en une fraction de seconde, lancer une recherche afin de vérifier une information, croiser une nouvelle avec une autre, une image et une autre, ce qu'aucun des médias du siècle dernier (presse écrite et audiovisuelle) ne permet de faire. Et ça, ça constitue une différence essentielle. De là ma nette préférence pour les informations en ligne. Le fait est que chaque fois que j'ai eu à vérifier une information, dans 99 % des cas, c'est à partir d'une recherche en ligne (éventuellement sur des documents matériels postés sur Internet - car ce dernier n'est qu'une médiathèque ; il ne faut jamais l'oublier !) que la chose a été possible.

Et en guise de démonstration de mon propos, j'ai déniché tantôt une couverture de magazine consacrée à Marine Le Pen (pour mes lecteurs qui ne vivent pas en France, la présidente d'un parti nationaliste qui a le vent en poupe en ce moment, à en croire les dernières élections locales.).

Et quand je dis UNE (1) couverture de magazine, en fait, il y en a deux, dont l'une au moins est une contrefaçon.

Pour vous permettre de comprendre le making of, j'ai intercalé une image intermédiaire, celle que j'ai réalisée en premier et à partir de laquelle j'ai créé le "fake", petit exercice à la portée de tout élève de Sixième sachant se servir d'une souris d'ordinateur, à ceci près que je ne me suis pas servi de l'illustre "Photochouette" (je m'en sers pour des choses plus sophistiquées) mais me suis contenté du très performant Photofiltre (lequel a l'immense avantage d'être gratuit). La seule difficulté dans cet exercice a été la police de caractères (retrouver exactement la même aurait pris trop de temps !).
  
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J'imagine qu'il ne doit pas être très difficile de deviner laquelle des deux "couv" ci-dessus est la bonne ; et c'est là que vous allez pouvoir vérifier très rapidement la supériorité de l'Internet sur tous les autres moyens d'information !

C.Q.F.D.



P S.01. Puisque la désinformation est à l'image d'un torrent continu et sans cesse renouvelé, voilà qu'on nous fait en ce moment le coup des habitants d'Alep (Syrie), martyrisés par "l'armée de l'infâme Bachar el Assad", avec l'appui de la "non moins infâme" aviation de l'"ogre ex-soviétique Vladimir Poutine". Et les désinformateurs patentés de nous expliquer à longueur de reportages tronqués que l'armée d'Assad veut reprendre cette ville rebelle. Le problème est que ceux qui connaissent un peu la Syrie savent qu'Alep n'a jamais été "rebelle" au régime d'Assad, Alep étant une localité à majorité chrétienne, les chrétiens de Syrie sachant mieux que personne ce qu'il risque d'advenir d'eux si d'aventure le régime d'Assad tombait. Sur ce plan, nous avons déjà eu l'occasion de lire moult prises de positions venant d'insiders, je pense notamment à des religieux et religieuses installés sur place et interpellant les autorités et l'opinion publique, en France notamment. Par conséquent, en la matière, le mensonge médiatique aura du mal à passer. Mais bon, nos boni-menteurs doivent se dire que cela vaut toujours la peine d'essayer...

La bonne explication sur ce qui se passe actuellement à Alep peut se résumer ainsi : il y fort à parier que les mercenaires étrangers sponsorisés les monarchies du Golfe et leurs alliés occidentaux dirigés par la CIA ont réussi à s'installer dans de nombreux quartiers d'Alep après en avoir évincé les habitants (majoritairement chrétiens), et que ce sont ces imposteurs qui refluent en désordre actuellement vers la Turquie, d'où ils étaient venus ! Gageons que, quand Alep sera entièrement libérée, ses véritables habitants reprendront très vite possession des lieux dont ils ont été provisoirement évincés.

Lire aussi sur le réseau Voltaire : 1  -  2  -  3

P S.02. Aucun rapport avec ce qui précède, juste une envie de faire plaisir à quelques amateurs de beau son : une vidéo qui me donne toujours la chair de poule à chaque visionnage : la dernière apparition du maestro Karajan à Salzburg (Autriche) à côté d'une immense dame : "Mild und leise wie er lächelt, wie das Auge hold er öffnet..." 

mardi 1 mai 2012

Nicolas S.: une certaine idée de la décadence française


L'hebdomadaire Marianne, en son numéro 784 du 28 avril 2012, offrait à ses lecteurs cette Une :


La honte de la  Vème République ? Je ne suis pas d'accord ! Présenter cet homme comme étant la honte de la Vème République relève, selon moi, d'une vision à courte focale. On peut ne pas aimer l'encore président de la République française, on ne peut pas considérer qu'il soit la quintessence de l'immoralité en politique. Ce serait là une approche purement conjoncturocratique, pour oser un barbarisme.

Je m'explique : depuis 2007, combien y a-t-il eu d'opposants politiques étrangers réfugiés en France et ayant disparu mystérieusement sans laisser de traces ? Combien d'attentats fomentés dans un pays ami, contre une organisation pacifiste, avec mort d'homme à la clé ? Combien d'écoutes téléphoniques extra-judiciaires organisées par et pilotées depuis l'Elysée ? Combien de dignitaires du régime retrouvés morts dans les circonstances les plus scabreuses ? Combien de familles morganatiques (extra-conjugales) vivant aux frais de la République avec la bénédiction de l'Elysée ? Etc. La liste n'est pas exhaustive.

Mehdi Ben Barka était un syndicaliste marocain réfractaire au régime d'Hassan II, et qui disparut mystérieusement en plein Paris, sans qu'on le revoie depuis. L'association pacifiste et écologiste Greenpeace a été l'objet d'un attentat meurtrier visant son navire amiral, le Rainbow Warrior, dans le port d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Les barbouzes responsables de l'attentat, qui a coûté la vie à un photographe, étaient françaises. Des écoutes téléphoniques ordonnées par et pilotées depuis l'Elysée ont bel et bien eu lieu, dans le but de protéger un secret sévèrement gardé, concernant l'existence d'une famille morganatique et d'une fille adultérine dont le père n'était autre qu'un président en exercice. Des dignitaires du régime morts de façon bien mystérieuse ? On pourrait citer  les ministres ou ex-ministres Joseph Fontanet et Robert Boulin, sans oublier François de Grossouvre, mort en plein palais de l'Elysée, ni le premier ministre en exercice, Pierre Bérégovoy, mort par suicide (?) un premier mai.

Tout ça s'est produit avant le mois de mai 2007. Et le moins qu'on puisse dire est que la France en a collectionnées, des barbouzadirses, depuis l'instauration de cette république, dite Cinquième, qui la fait tellement ressembler à ces républiques bananières, sucrières, cuivrières et militaires  sudaméricaines qui lui ont servi de modèle.

Un demi-siècle de barbouzardises en tous genres, couvertes voire initiées par le pouvoir. Et je n'ai même pas évoqué la Françafrique, avec tous ces dictateurs installés et protégés par la France, et ce, bien avant les indépendances, quand on pense, par exemple, à l'éradication de quasiment toute la génération des démocrates camerounais, vers la fin des années cinquante, de manière à assurer au futur dictateur Ahidjo et à son successeur un véritable boulevard (deux dirigeants en une soixantaine d'années !), le tout moyennant la destruction d'une partie de la forêt camerounaise à coups de bombes au napalm - expérimentées au Cameroun bien avant leur usage massif par les Américains au Vietnam !

Alors, quelle que soit mon aversion pour l'encore président de la République française, et n'en déplaise à l'hebdomadaire Marianne, moi j'aurais opté pour le titre : "La Vème République de la honte", en clair, pour une approche plutôt structurelle, ou structuraliste voire structuralisante (structure plutôt que conjoncture) du problème. En d'autres termes, j'aimerais que l'on cesse de toujours prendre les cas particuliers pour de la généralité au lieu de faire l'inverse : aller du général pour comprendre le particulier.

Il se trouve simplement que la France est le pays européen totalisant probablement le plus de condamnations émanant des juridictions communautaires, et vraissemblablement autant de condamnations que tous les autres pays de l'Union Européenne réunis. 

Et cela s'explique aisément, et c'est en cela que des analyses comme celle évoquée plus haut s'avèrent assez ineptes : la France étant le seul régime bonapartiste de toute l'Europe communautaire, un pseudo-alliage entre présidentialisme et parlementarisme, alors qu'il n'est ni l'un, ni l'autre ! De fait, dans un régime bâti sur le pouvoir d'un seul, qui n'a autour de lui que des comparses et des larbins, qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'un pouvoir qui sent qu'il n'a pas de limites aille toujours plus loin dans l'outrance ? Ce qui fait qu'un jour, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous invite à la prudence, que l'on va supprimer le juge d'instruction. Cela ne s'est pas fait mais c'était bien dans les plans. Et puis, une autre fois, on annonce, sans que personne dans votre entourage ne vous mette en garde contre ce retour en arrière plutôt mal venu, que le président de la République allait de nouveau nommer qui il voudrait à la tête de l'audiovisuel public. Une autre fois, parce qu'on l'a décidé, on va entreprendre de démantibuler la carte judiciaire sans la moindre concertation, et puis l'on va fermer des casernes militaires, au grand dam des municipalités brusquement privées de précieux revenus, et puis l'on va décider de pratiquer des coupes sombres dans les effectifs de l'Education nationale, de la gendarmerie, de la police, etc., le tout avec l'assentiment béat de toute une clique de larbins qu'on appelle des députés. Je passe sur la quasi-nomination du fils du "roi de France" à la tête d'un important organisme public, alors même qu'il y avait plus qualifié que lui pour le poste. Et seul le tohu-bohu médiatique contribuera à mettre fin à la pantalonnade. 

Et puis, un jour, on décide d'embarquer la France dans une campagne d'agression militaire, une de plus, en Afrique.

Et là, on se dit qu'il va se trouver quelqu'un pour dire : "Halte là ; on est encore impliqué dans le bourbier afghan ; ce n'est pas le moment d'en rajouter !". Même pas ! "Et la Gauche !", va-t-on me demander. La Gauche ? Quelle Gauche ?


Parce que, le problème de cette république barbouzarde, sortie du cerveau embrumé d'un général de brigade né au XIXème siècle, grand admirateur de Franco et de Juán Perón, c'est que la Gauche a fait mine de s'y opposer, juste pour la forme (cf. François Mitterrand, Le Coup d'État permanent), mais qu'au fond, elle l'a toujours cautionnée, et ça fait plus d'un demi-siècle qu'elle la cautionne. 

Et l'on a vu Mitterrand, le socialiste, auteur du Coup d'État permanent, se vautrer à son tour dans l'autocratie et  s'embourber dans la Françafrique, allant jusqu'à s'acoquiner avec les futurs génocidaires rwandais. Et c'est lui qui était aux commandes lors de l'affaire Greenpeace. C'est encore lui qui fit vivre clandestinement sa seconde famille aux frais du contribuable, allant jusqu'à faire installer un système d'écoutes sauvages en plein palais de l'Elysée, ce palais qui sera le théâtre du suicide de l'ami de toujours, François de Grossouvre...

Alors, quand on entend un apparatchik socialiste promis aux plus hautes fonctions claironner : "Le changement, c'est maintenant !", on a envie de lui demander : "Ah bon ? Seulement maintenant ? D'accord, et puis après ?".