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mardi 22 janvier 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #9


Épisode §9. Le bal des faux-culs ou quand le Landerneau politico-médiatique perd la boule

Le moins que l'on puisse dire est que les plus éminents représentants du microcosme politico-médiatique, non seulement n'ont pas vu venir le mouvement des Gilets Jaunes, ce qui n'est pas trop grave, mais, surtout, n'en ont pas suffisamment pris la mesure une fois qu'il a pris son envol, de là l'étrange impression que la plupart de nos "experts" ne savent plus sur quel pied danser. 

Il faut dire que, pour bien des élites, le peuple est une espèce de masse informe que l'on consulte tous les cinq ans, pour mieux le reléguer dans les oubliettes le reste du temps. Et entre temps, on n'hésite pas à se fabriquer un peuple de substitution, via les instituts de sondages, qui vous débitent à longueur d'année des statistiques bidonnées réalisées in vitro, à l'aide d'un peuple "virtuel" assemblé à partir de ce qu'ils appellent des "échantillons représentatifs...", avec des formulations vasouillardes et mensongères comme : "x % des Français pensent que..., y % des Français disent que..., z % des Français approuvent l'action du président...".

De fait, dans un régime bonapartiste comme celui imaginé par un certain général de brigade en 1958 (en fait bien plus tôt, dès le(s) discours dit(s) de Bayeux), avec tripatouillage en 1962, on se retrouve avec un homme seul, entouré de larbins, et qui décide d'à peu près tout. Dans ces conditions, habitués à traiter avec un peuple 'in vitro', comment s'étonner que politiciens et politocrates perdent les pédales en constatant que le peuple réel ne ressemble en rien au peuple artificiel concocté par les instituts de sondages ? 

Voilà, donc, un mouvement qui, depuis la mi-novembre 2018, a pris l'habitude de se répandre sur les grands boulevards tous les samedis, avec, parfois, la participation navrante de quelques abrutis écervelés et surtout intéressés par la castagne.

Pour ma part, depuis le premier jour, je m'attend(ai)s à voir ce mouvement opérer une réelle décantation (cf. biscotos versus ciboulots). 

Par chance, pour les gilets jaunes, il y a eu cette pétition sur le prix du carburant à la pompe, processus on ne peut plus démocratique, qui va leur servir de boussole, pour déboucher, fort logiquement, sur la quête de plus de démocratie, en clair, plus de démocratie directe.

En attendant de voir quelle suite prendra le mouvement, que dire de l'effervescence qu'il a suscitée dans le marigot politico-médiatique, sinon que les soi-disant élites intellectuelles et politiques de ce pays ne savent plus où elles habitent !

Prenons ce brave bonapartiste "canal historique" de Dupont-Aignan, qui rappelle à l'envi sa filiation "gaulliste", mais qui, depuis peu, ne jure plus que par le 'referendum', lequel ferait partie de l'ADN du gaullisme. Et là, on se roule par terre, de rire !

Et ce, d'autant plus que le brave Dupont-Aignan a commencé par souhaiter voir les manifestations sur les Champs-Elysées interdites !

Citation :
Pour Nicolas Dupont-Aignan "il faut interdire les manifestations sur les Champs-Élysées"(source)
Comme chacun sait, Dupont-Aignan est devenu l'un des plus fervents supporters des GJ.

Mais reprenons plutôt les choses dans l'ordre chronologique : quelques jours après le déclenchement du mouvement GJ, on a eu droit à quelques tâtonnements, avec la visite de deux GJ chez le ministre de l'Écologie, puis une autre visite (avortée) d'un ou deux GJ chez le premier ministre.

Deux semaines après le début des hostilités, les représentants des partis politiques qui comptent sont invités à Matignon pour consultation ; ceux qui ont joué le jeu y sont allés avec toute une flopée de propositions, mais aussi ceux qui ont zappé la consultation. 
Après les scènes de chaos, place aux tentatives de dialogue. Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a appelé, dimanche 2 décembre, le Premier ministre Edouard Philippe à organiser une série de consultations politiques afin de trouver une sortie de crise face aux revendications des "gilets jaunes" et après les graves violences qui ont éclaté, principalement à Paris, en marge de leur troisième journée de mobilisation nationale. (source)


Florilège des propositions des principaux représentants de l'opposition 
Laurent Wauquiez demande un référendum, après les manifestations des «gilets jaunes» troublées samedi par des violences. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen réclament une dissolution de l'Assemblée nationale, pour que les Français retournent aux urnes. Ils arriveront à Matignon avec une pile de propositions. Reçus à partir de lundi par le premier ministre - s'ils disposent d'élus au Parlement -, les chefs de partis d'opposition imaginent des solutions, souvent institutionnelles et parfois radicales, pour sortir de la crise des «gilets jaunes». De la suspension de la hausse des taxes sur les carburants à la démission du ministre de l'Intérieur, tour d'horizon des pistes des opposants.
La suspension de la hausse des taxes
C'est «la première des réponses», a réaffirmé ce dimanche le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher. Une mesure de «bon sens», selon l'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal. De Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marine Le Pen (RN), la plupart des opposants d'Emmanuel Macron demandent au chef de l'État de suspendre la hausse des taxes carbone sur le carburant, prévue le 1er janvier. Même des personnalités politiques de la majorité, comme les députés La République en marche (LaREM) Bertrand Sorre et Patrick Vignal, sont favorables à un moratoire. Allié de LaREM, François Bayrou a exhorté vendredi l'exécutif à ne «pas gouverner contre le peuple». Mais le gouvernement «exclut tout changement de cap» dans la transition écologique, ne cesse de réaffirmer le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
Un référendum
Le président de LR, Laurent Wauquiez, demande un moratoire, mais veut aller plus loin en rendant «la parole au peuple». «Si on arrête juste les taxes quelques mois, ça ne répondra pas. Il faut trancher cette question une bonne fois pour toutes par le vote des Français», a-t-il estimé dimanche sur TF1. Une façon de réitérer sa demande de référendum sur les mesures de transition écologique du gouvernement, incluant la hausse des taxes sur les carburants. Selon lui, ce «geste d'apaisement (...) permettrait d'arrêter cet engrenage de colère et de violence.» Pas de référendum, mais des états généraux nationaux sur le pouvoir d'achat, réclame pour sa part Olivier Faure. Le patron du Parti socialiste (PS) réunit ses instances lundi et demande un débat des députés et sénateurs «dans les plus brefs délais».
Des élections législatives anticipées
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon réclament tous les deux une dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, pour provoquer des élections législatives sans attendre 2022. «Je ne vois pas, au niveau où nous sommes de la gravité de cette crise politique, comment sortir par le haut, à part en retournant aux urnes», a affirmé dimanche la présidente du RN, invitée sur France 3. L'ancienne candidate à la présidentielle souhaite un changement de mode de scrutin, pour élire tous les députés au mode de scrutin proportionnel à un tour (avec 10% des voix, un parti obtiendrait environ 10% des sièges). 
Entre la légitimité de l'exécutif et celle des "gilets jaunes", "il n'y a qu'une manière de trancher, c'est le vote, alors ça s'appelle la dissolution", a aussi soutenu Jean-Luc Mélenchon, dimanche sur BFM TV. Mais cette initiative ne semble pas envisagée par Emmanuel Macron, a affirmé dimanche une source à l'Elysée. La dernière dissolution, prononcée par Jacques Chirac en 1997, avait conduit à la défaite de son camp et à une cohabitation avec la gauche. 
Le départ de Christophe Castaner...
«Castaner, démission!», réclame une pétition du parti de Marine Le Pen, lancée le 26 novembre, deux jours après la première journée de violences sur les Champs-Élysées, pendant laquelle le ministre de l'Intérieur avait condamné des actes de «séditieux d'ultradroite», qui avaient selon lui répondu «à l'appel de Marine Le Pen».
Au lendemain d'un deuxième samedi de violences à Paris et en région, le parti de Benoît Hamon, Génération.s, demande aussi, «après cet énième échec», la démission de Christophe Castaner, «nommé par complaisance et non pas compétence». «Depuis le début du conflit des gilets jaunes, le ministre de l'Intérieur attise les tensions au lieu de les apaiser», dénonce le mouvement dans un communiqué. Au PS, le sénateur Rachid Temal s'interroge aussi sur le «maintien» du successeur de Gérard Collomb, nommé en octobre dernier.(source
Tout le monde aura remarqué l'absence de toute référence à un quelconque 'referendum d'initiative citoyenne ou populaire', même si diverses propositions de referendum (à la mode gaulliste) ont été suggérées.

Moment important : cette déclaration du représentant L.R., Bruno Retailleau, au sortir de la réunion avec le premier ministre. 
 « Nous avons demandé aussi à ce que le président de la République puisse s’exprimer […] Le pouvoir et le lieu de la décision [sont] à l’Élysée. Il faut donc qu’Emmanuel Macron prenne la parole, qu’il s’adresse aux Français et qu’il dise aux Français ce qu’il compte entreprendre dans les jours suivants pour que la France puisse s’apaiser.» (source)

Cette même opinion (le vrai pouvoir n'est pas ici mais à l'Elysée) se retrouvera dans la bouche de Dupont-Aignan. Comme preuve que la Vème République est bel et bien un régime autocratique et bonapartiste, de l'avis même de ses initiateurs.

Bizarrement, le même Dupont-Aignan va nous livrer ce commentaire :
Dupont-Aignan : "J'appelle les gilets jaunes à continuer de manifester pacifiquement... et j'appelle le gouvernement à les entendre." (Radio RMC, 3 décembre 2018)
Le gouvernement ! Mais quel gouvernement ? Celui-là même dont il a insinué qu'il ne détenait aucun pouvoir ?

Même son de cloche du côté de Ségolène Royal :
Par son inertie et son orgueil, le gouvernement a permis cette escalade (France Info, 8 décembre 2018).
Du côté de Marine Le Pen, on n'en démord pas : il faut dissoudre l'Assemblée Nationale :


Soit dit en passant, quiconque a quelque notion de droit constitutionnel n'a pas manqué de sauter au plafond - ce que j'ai fait - en entendant les propositions de Marine Le Pen, surtout en raison de l'ordre de leur présentation : dissolution de l'Assemblée Nationale, nouvelles élections à la proportionnelle ensuite...

Rappelons à l'avocate - donc juriste - de formation, qu'est Marine Le Pen, que si un président de la République peut dissoudre l'Assemblée Nationale, il n'a nullement le pouvoir de procéder à une modification du mode de scrutin, procédure relevant du Congrès, voire du referendum, dans le cadre d'une refonte de la Constitution. Autant dire que l'ordre dans lequel Marine Le Pen présente les choses n'est rien moins qu'incohérent !

Du reste, pour un de ses détracteurs, Le Pen veut juste faire des cadeaux à Macron :



Autres sons de cloche :
«En auto, en moto, à cheval, en trottinette [ou] en hélicoptère». Le député LFI François Ruffin a demandé dimanche, non loin de l'Élysée, la démission et le départ d'Emmanuel Macron, «avant de rendre notre pays fou». François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine (UPR), appelle quant à lui à une procédure inédite, prévue par l'article 68 de la Constitution: la «destitution» du président par le Parlement constitué en Haute Cour. Emmanuel Macron «(agit) essentiellement en faveur d'une infime minorité d'ultra-riches», estime le partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne. (source)
Là encore, on s'interroge : destitution par le Parlement ? Ça veut dire quelle majorité, étant donnée la composition de l'actuel parlement ? Mais comme je sais un peu lire, j'ai jeté un oeil sur l'article (68) en question :
"Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les quinze jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article."
Autant dire que ce n'est pas demain la veille que le président en exercice va se retrouver jugé par une assemblée présidée par Monsieur Richard Ferrand !

Retour à notre gaulliste 'canal historique' : Nicolas Dupont-Aignan, sur la radio RMC, se référant aux Tables de la Loi du grand Moïse-De-Gaulle :
La Constitution donnait d'immenses pouvoirs au Président de la République, mais en échange, il y avait le referendum.
"En échange", nous dit Dupont-Aignan, qui a un certain sens de l'humour, et qui veut nous faire oublier le caractère autocratique du régime imaginé par De Gaulle (cf. le ministre de l'Information et le contrôle des médias) tout en poursuivant :
J'ai proposé un referendum d'initiative populaire (art. 11 de la Constitution : 4 millions de Français adossés à 165 parlementaires). M. Vauquiez a les 165 parlementaires, moi, je ne les ai pas. (RMC, les Grandes Gueules, 14 décembre 2018).
Tiens donc, voilà comment une résurgence de l'Union de la gauche a concocté une motion de censure contre le gouvernement (laquelle motion, faut-il le rappeler ? ne concerne en rien le président de la République !).


En observant tout ce petit monde, j'avoue avoir eu l'impression que tous marchaient à côté de leurs pompes. Le fait est qu'ils ne semblaient pas du tout avoir entendu les clameurs des manifestants en veste jaune fluo, lesquels, hormis une première rencontre avec François de Rugy, ministre de l'Écologie, ont rapidement zappé le gouvernement pour se focaliser sur une seule cible : Jupiter !
17 novembre 2018  -  Source

Les banderoles "Macron démission" sont bien apparues dès la toute première manifestation des Gilets Jaunes, mais apparemment, rares sont les observateurs qui en ont tenu compte, qu'il s'agisse des politologues que des politiciens,  hormis peut-être le premier secrétaire du PS :

Jupiter, c'est fini, les Français n'en veulent plus ! (Olivier Faure, 3 décembre 2018). 


Comme un détonateur !

J'avoue que je commençais vraiment à me morfondre devant la litanie des défilés du samedi, notamment sur les Champs-Elysées, ainsi que cette autre litanie des analyses à contre-temps de nos experts en politocratie, lorsqu'à ma grande surprise, lors des manifestations du 15 décembre 2018, on a vu apparaître ce sigle : RIC, en bon français : Referendum d'Initiative Citoyenne. Et là, j'ai pensé : "Ah, quand même !".






Et là, on a assisté à une sorte de "sauve-qui-peut" généralisé, dont la première protagoniste fut Marine Le Pen, celle qui ne jurait, jusque là, que par la dissolution de l'Assemblée et de nouvelles élections à la proportionnelle. Par chance, son tweet mentionne la date et l'heure !



Et c'est là que je me dis : "Non mais sans blague, c'est qu'elle dégaine plus vite que Zorro !".

Et à ce stade de la présentation, je me dois de vous faire une petite confidence : il doit y avoir en ce moment-même une demi-douzaine de personnalités politiques à qui j'aie personnellement transmis les coordonnées de ce blog, parmi lesquelles Emmanuel Macron (alors ministre préparant sa sortie du gouvernement), et Louis Aliot, ci-devant vice-président de l'ex-Front National.

J'évoquerai une autre fois le courrier à Macron. S'agissant de L. Aliot, nous étions en février 2016 et il venait de s'entretenir avec l'intervieweur attitré des matins de la chaîne RMC-BFM TV, entretien au cours duquel il a clairement affiché le parti-pris du Front National pour le referendum d'initiative populaire.

Et c'est là que je me dis "il faut que tu penses à féliciter ce monsieur pour sa prise de position, que le FN doit bien être le seul parti à défendre, face aux délires bonapartistes de tous les autres partis, communistes et trotskystes inclus !".

Donc, je me fends d'un courrier à Louis Aliot, qui me répond très cordialement par un sms. Et c'est là qu'il me vient comme un doute, qui me fait foncer sur le site du Front National, où je finis par dénicher le programme présidentiel de Marine Le Pen pour l'élection de 2012. Et là, imaginez ma surprise lorsque je découvre que le fameux R.I.P. figurait bel et bien dans le programme de la candidate, laquelle, pourtant, n'en avait pas pipé mot durant toute la campagne !


Par parenthèse, le RIP de Marine Le Pen version 2012 arrive bien planqué au milieu de tout un fatras de propositions (page 8 sur 16), précédé notamment par... la liberté monétaire, l'immigration, les signes religieux, etc.

Et moi, comme un imbécile, j'avais félicité Louis Aliot pour une déclaration qui n'avait rien d'un scoop !

Le fait est que ceux et celles qui ont un peu de mémoire n'ont pas dû entendre la présidente du FN et candidate à la présidentielle défendre, ne serait-ce qu'une seule fois, son projet de démocratie participative (2012). Elle le fera - du bout des lèvres - cinq ans plus tard.

500 000 électeurs. Oui, mais pourquoi s'arrêter à ce quorum (national) ? Quid de RIP d'initiative populaire en régions, dans les départements, au niveau municipal ? Et pourquoi ne pas faire adhérer l'ensemble des peuples de l'Europe communautaire au principe de la démocratie directe, histoire d'en finir avec la bureaucratie apatride bruxelloise tant décriée par les souverainistes ? Ajoutez à cela que, lors de la campagne de 2017, à ma connaissance, Le Pen n'a dédié aucun de ses meetings  à une présentation articulée et détaillée de cette proposition essentielle en matière de démocratie, et qu'elle était la seule à formuler !  

Pourquoi accordé-je une telle place à Marine Le Pen à ce stade du débat ? Tout simplement parce que - voyez le paragraphe précédent - c'est la personnalité politique que j'observe avec le plus d'acuité depuis le lancement du programme des Gilets Jaunes, tout comme je l'ai bien observée avant et pendant la présidentielle de 2017 (cf. la série sur MLP et le plafond de verre). Il se trouve qu'en raison du contenu même de ses deux derniers programmes présidentiels, Marine Le Pen aurait dû pouvoir, plus facilement que d'autres, entamer le dialogue avec certaines catégories populaires, et singulièrement avec les GJ. Mais, pour ce faire, encore aurait-il fallu qu'elle sentît à temps le vent de l'histoire !

Précisément, de tous les "grands" candidats à la présidentielle de 2017, Le Pen est la seule à avoir inscrit le R.I.P. dans son programme, soit dès la toute première page d'un document que j'avais déjà jugé excellent, notamment en raison de la qualité graphique du produit et de la numérotation des propositions, qui en rendaient la lecture ô combien plus confortable, contrairement aux torchons livrés par presque tous les autres (Mélenchon, Macron, Hamon...).

Et derrière Le Pen, qui pouvait (= aurait pu = aurait dû pouvoir) se targuer d'avoir inscrit le RIP dans son programme présidentiel de 2017, les autres, tous les autres, ne pouvaient que patauger dans la choucroute.

Voyez Ségolène Royal.
« Il est plus que temps aujourd'hui d'oser la révolution participative ! ». Dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France, Ségolène Royal rejoint les Gilets jaunes sur un point. Pour elle, l'instauration du RIC, le référendum d'initiative citoyenne, serait loin d'être une mauvaise idée. « C'est un beau débat qui doit être discuté, expérimenté. Regardons sur quels sujets ce référendum peut être utile. Il est plus que temps de faire respecter notre démocratie, de la rendre plus transparente », développe l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle.
En 2007, elle évoquait d'ailleurs ce « référendum ou proposition d'initiative citoyenne » dans les 100 propositions de son « pacte présidentiel ». « Les citoyens ont le sentiment que les choses sont décidées unilatéralement, alors que la perception des injustices progresse », constate aujourd'hui Ségolène Royal, toujours dans le Parisien. « À chaque fois que les dirigeants prétendent qu'il n'y a pas d'alternative, c'est une faille dans le processus démocratique. On a ainsi expliqué la taxe carbone par l'écologie, mais les gens ont pensé qu'on se moquait d'eux. Il y a une aspiration à être respecté en tant que citoyen informé. » (source)


Le problème de Ségolène Royal c'est qu'elle n'a jamais réussi à se défaire de la contamination bonapartiste qui l'a toujours habitée, au point d'inventer une véritable usine à gaz qui a dû donner des idées à Sarkozy plus tard.

Car le referendum proposé par Royal en 2007 n'avait rien d'une initiative populaire, dès lors qu'il était corseté par sa sujétion au bon vouloir d'un quorum de parlementaires ; et l'on peut dire que par son manque d'audace, à l'époque, Royal a dû décevoir bien de ses partisans, je pense à ceux qui, lors des nombreux débats participatifs qu'elle avait organisés, s'étaient prononcés en des termes non équivoques en faveur d'un referendum d'initiative populaire formulé en toutes lettres !

Pour mémoire :
Au final, pacte présidentiel de Ségolène Royal (article 73 sur 100) :
73- Introduire la démocratie participative dans toutes les collectivités publiques (jurys citoyens, budgets participatifs, etc.). Des citoyens ayant recueilli un million de signatures pourront demander au Parlement l'examen d'une proposition de loi. (source)
Demander au Parlement l'examen d'une proposition de loi..., la belle usine à gaz que voilà ! Vous avez compris que, pour Ségolène Royal (mouture 2007), le peuple était nécessairement immature, au point d'avoir besoin d'être chaperonné par des élus ?

Mais Ségolène Royal n'est (n'était) pas la seule à pédaler dans la semoule. Voici que Nicolas Dupont-Aignan, notre gaulliste canal historique, ne tient plus en place, lui qui ne jure plus que par les Gilets Jaunes et leur R.I.C., sans pour autant oublier d'invoquer les mânes du grand disparu :
La 5ème République du Général de Gaulle avait prévu des dispositifs..., par exemple quand la contestation est telle... qu'il faut un arbitre, et cet arbitre, c'est le peuple... La seule solution (...) qu'avait prévue le Général de Gaulle : je remets ma légitimité... (Radio Europe 1, 13 janvier 2019).
Où l'on voit que Dupont-Aignan a très mal lu son mentor, puisque d'arbitre, De Gaulle n'en voyait pas d'autre que lui-même !
Article 5 
Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. 
Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des accords de Communauté et des traités.
N'en déplaise à ce pauvre Dupont-Aignan, qui ferait mieux de réviser ses classiques, en bon bonapartiste, De Gaulle n'a jamais considéré que le peuple puisse être un arbitre ! Par ailleurs, c'est une constante propre aux régimes autocratiques que de considérer que le président du Conseil des ministres (à l'instar de l'entraîneur d'une équipe sportive) puisse être (dans le même temps) un arbitre !

Il reste que le Landerneau politico-médiatique semble avoir été frappé de sidération face à l'atout abattu tantôt par les Gilets Jaunes lors de l'épisode V de leurs déambulations urbaines, ce qui nous vaut d'avoir une classe politique se répartissant en cinq camps :
  • Marine Le Pen et le Rassemblement National, seul camp à avoir explicitement appelé de ses voeux l'instauration d'un referendum d'initiative populaire.
  • Divers adeptes des usines à gaz naviguant à vue, à l'instar de Ségolène Royal et de Nicolas Dupont-Aignan, qui se découvrent tout d'un coup des affinités avec les promoteurs du RIC en clamant haut et fort qu'ils y ont toujours été favorables !
De fait, visiblement aiguillonné par un certain instinct de survie, Dupont-Aignan semble prêt à avaler son chapeau, quitte à se renier et à trahir l'idéal autocratique défendu par la droite classique en sa qualité d'héritière de la Constitution bonapartiste de 1958-1962. Mais il semble être le seul à droite.
  • Des bonapartistes bon teint, généralement de gauche (Mélenchon, Hamon), et qui, pris de court, tournent autour du pot, en prétextant que leurs voeux d'instaurer une Sixième République ne peuvent qu'être en phase avec les souhaits des gilets jaunes, tout en se livrant à des contorsions dont on voit bien qu'elles ne visent qu'à noyer le poisson.
Citation : 
Une mesure réclamée « massivement » par les « gilets jaunes ». Les députés Insoumis s’apprêtent à déposer une proposition de loi constitutionnelle pour instaurer des référendums d’initiative citoyenne (RIC), a indiqué La France insoumise, ce lundi.
Interrogé par Les Echos, ce lundi, le Premier ministre, Edouard Philippe a estimé que  le référendum d’initiative citoyenne pouvait être un « bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions », ajoutant qu’un débat serait lancé sur le sujet.
« La volonté du peuple de se réapproprier la parole et la décision politique »
Sans attendre, les députés LFI prévoient l’examen par l’Assemblée​ de leur proposition de loi constitutionnelle le 21 février prochain, dans le cadre de la « niche » réservée à leur groupe. La proposition de référendum, « qui figurait dans le programme "l’avenir en commun", est aujourd’hui massivement réclamée par les "gilets jaunes" » et « la mobilisation de ces dernières semaines témoigne de la volonté du peuple de se réapproprier la parole et la décision politique », font-ils valoir dans un communiqué.
Ces parlementaires prônent la possibilité « pour les citoyens de demander des référendums législatifs, abrogatoires, révocatoires ou encore permettant la convocation d’une constituante ». Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé la semaine dernière son soutien à de tels référendums « permettant d’abroger une loi, d’en proposer une, et le droit de révoquer un élu, quel qu’il soit, du président de la République au conseiller municipal ». (source)
Non mais, vous avez vu ça ? 
"La proposition de référendum, « qui figurait dans le programme "l’avenir en commun", est aujourd’hui massivement réclamée par les "gilets jaunes"

Pour ma part, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu J.L. Mélenchon insister sur la mise en place d'un referendum d'initiative populaire ou citoyenne, hormis ses incantations sur la 6ème République, incantations qui datent du début des années 1990 !

Citation :
À présent le mouvement (Gilets Jaunes) a gagné une hégémonie de consentement qui se lit dans les sondages d’adhésion à son action. Ce niveau signe une déroute totale du plan d’usure et de ras-le-bol que menait le gouvernement.
Ce fut notre constat mercredi soir quand nous avons reçu un courrier bien spécial à l’Assemblée nationale. C’était le document listant les revendications émanant de citoyens ayant part au mouvement des gilets jaunes. Sa lecture montre à quel point les demandes populaires exprimées dans le mouvement dépassent maintenant la baisse des taxes sur les carburants. Au fond, celle-ci a fonctionné comme un déclencheur d’aspirations bien plus larges. Deuxième constat troublant pour nous : la quasi-totalité des revendications listées recoupent les propositions du programme de la France insoumise, L’Avenir en commun... (source)

Et là, on s'interroge : 'la quasi-totalité' ? En sont-ils si sûrs ? Y compris les propositions inspirées - dit-on - de l'extrême-droite ?
Sur l’immigration, on peine à reconnaitre l’influence de l’extrême droite dans ce document. Le document des gilets jaunes est positionné sur les lignes de force défendues par le groupe Insoumis. Il propose, comme nous « que les causes des migrations forcées soient traitées ». Il demande que « les demandeurs d’asile soient bien traités ». Comme le réclamaient notre amendement pour la création de centres d’accueil aux normes internationales, défendu lors de la discussion sur la loi asile et immigration. Enfin, les gilets jaunes veulent que la Patrie fasse des efforts pour intégrer les nouveaux arrivants. C’était aussi notre idée lorsque nous avons demandé, toujours au moment de la discussion sur la loi asile et immigration, la mise en place d’ateliers de sociolinguistique dédiés... (source)
'Ateliers de sociolinguistique dédiés'... Ah bon ? Ils en parlent, les Gilets Jaunes ?
Surtout, les gilets jaunes insistent sur une mesure de récupération du pouvoir pour le peuple : le référendum d’initiative populaire. Cela faisait partie de nos amendements phares lors de la discussion sur la révision constitutionnelle. Nous l’avions proposé sous sa forme nationale et locale, pour proposer une loi, abroger une loi ou révoquer un élu. Tout cela a été balayé d’un revers de la main par les députés automates qui ne pensaient à l’époque qu’à adopter en vitesse le projet de leur chef. (source)
Entre nous, il suffit de consulter quelques archives pour se persuader que J.L. Mélenchon est passé maître dans l'art du louvoiement : le referendum façon Mélenchon n'a jamais signifié autre chose qu'une procédure fortement encadrée, en tout cas singulièrement corsetée.
L'arme du référendum est fréquemment désignée par les candidats à la présidentielle. Pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'une vieille proposition, indispensable selon lui pour davantage associer le peuple dans les prises de décisions. Soutenue par 35 % des sympathisants, l'idée vise à engager par référendum le processus de réunion d'une Assemblée constituante. (source)
  • Le camp assez disparate de ceux qui n'arrivent pas à se forger une opinion sur la démocratie directe (à droite le parti des Républicains, à gauche les Socialistes, Communistes, Trotskystes), et dont le silence radio en dit long sur l'inconfort de leur situation actuelle. 
Quant à la gauche, ou à ce qu'il en reste, elle a si souvent louvoyé, depuis Le Coup d'Etat permanent signé François Mitterrand, aux errements barbouzards du même Mitterrand (cf. l'attentat contre Greenpeace, la Françafrique, etc.) et de ses épigones (Jospin, Hollande), qu'à part Ségolène Royal, qui tente de reprendre pied en politique, l'état de léthargie dans lequel baignent tous les autres semble être parti pour durer. 
  • Le camp gouvernemental, à vrai dire, incarné par un seul homme (étant donné le mutisme absolu de la clique de godillots baptisée LREM) : le ci-devant roi de France, dont on voit bien qu'il joue sa survie politique, pour peu que les Gilets Jaunes maintiennent leur exigence de voir s'instaurer un R.I.C. Le fait est que le président de la République est le seul à pouvoir enclencher la procédure en question. Euh, le seul ? À dire vrai, pas vraiment. Voyons ce que dit la Constitution :
Article 89 
L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum. 
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire. 
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision.
Compte tenu de ce qui précède, comment doit-on interpréter la débauche verbale dans laquelle l'actuel hôte de l'Elysée semble vouloir se complaire à travers cette chose pompeusement baptisée "Grand débat" ? 

Pour ma part, j'y vois d'abord et surtout du "grand blabla". Le problème de l'actuel président est qu'à force de prises de paroles sur à peu près tout et n'importe quoi (voyez mes papiers précédents à son sujet, notamment lorsqu'on le compare au taciturne Vladimir Poutine), le verbe présidentiel est devenu si peu perlocutoire (ou performatif) qu'il en est réduit à singer le fameux adage sur la confiture : "... moins on en a, plus on l'étale !".  

Mais maintenant que le R.I.C. est dans tous les esprits et sur le bureau de l'ensemble des partis politiques et des autorités gouvernementales, nous allons bien voir comment les choses vont se goupiller.

Art. 89 : "(...) sur proposition du Premier ministre"... Avez-vous compris que, contrairement à toutes les balivernes entendues ici ou là, proférées, notamment, par des politologues et autres politocrates, toute cette clique blablateuse qui enseigne à Science Po, le Président de la République n'était pas vraiment le maître des horloges en matière de révision constitutionnelle ?

Par ailleurs, étant donnée sa responsabilité en la matière, n'est-il pas étrange qu'à ce jour, aucun journaliste n'ait pensé à interroger l'actuel Premier ministre (Edouard Philippe) sur ses intentions éventuelles concernant une révision de la Constitution, qui tendrait vers plus de démocratie directe ?

Les Insoumis nous annoncent une proposition de révision constitutionnelle pour début février ? Wait and see. Ce qui veut dire que les deux assemblées vont devoir examiner le texte déposé par les Insoumis, ce qui permettra d'identifier précisément qui est pour et qui est contre l'avènement de l'initiative populaire en France, étant entendu que les Gilets Jaunes campent sur le principe d'un RIC en toutes matières.

Lorsque j'ai écrit tantôt à ce Gilet Jaune, en insistant sur la nécessaire dichotomie ou nécessité de hiérarchiser les faits, entre structure et conjoncture, j'avais précisément en tête qu' (et j'étais en attente d') une grande idée (d'ordre structurel : ici, l'expression du pouvoir et de la souveraineté en démocratie) (qui) viendrait "chapeauter" toutes les autres (d'ordre conjoncturel : les retraites, le prix des carburants, les APL, etc.), conformément à une organisation que l'on retrouve dans les matrioshkas russes, mais qui n'est pas du tout une invention russe, mais égyptienne !

Et à ce stade de notre feuilleton sur le mouvement des Gilets Jaunes, depuis l'effet de "coup de tonnerre" provoqué par l'apparition de ce sigle à trois lettres et le branle-bas de combat qui en a résulté dans le Landerneau politico-médiatique, j'avoue ne pas avoir été déçu..., so far, comme on dit chez les Anglo-saxons, ou, pour reprendre la célèbre formule de feu Georges Marchais, j'estime que, pour l'heure, le bilan de ce mouvement est globalement positif !

Ai-je besoin de préciser que les temps qui viennent risquent d'être riches d'enseignements ? 




À suivre...



P.S. By the way, soit dit en passant, pour quelqu'un de peu bavard en temps normal, voilà que je me surprends moi-même à me laisser secouer par les Gilets jaunes, au point de pondre des textes longs (celui-ci compte 5599 mots). Fort heureusement, je suis plutôt bon dactylographe !


mardi 26 juin 2012

Réflexions sur la névrose hystérique dans le monde politique en général, et chez Valérie Trierweiler et Ségolène Royal en particulier


Avant-propos
 
Ceci est la suite d'une précédente "lecture", que d'aucuns trouveront  assez osée, de la gémellité hystérique manifestée par ces deux personnages antagonistes que sont Valérie Trierweiler et Ségolène Royal, antagonisme dans lequel à peu près toute la presse n'a vu qu'une compétition de "poules jalouses" se disputant un "coq de basse-cour" nommé François Hollande - ce qui n'est pas mon avis -, la confrontation ayant pris un tour particulièrement dramatique lors des récentes élections législatives, avec l'affrontement de La Rochelle entre la star Royal et le sans-grade Falorni. Cette fois-ci, je tente d'élargir le débat à d'autres personnages (pas nécessairement féminins !) du paysage politique français, dont je vais m'appliquer à démontrer en quoi ils sont au moins aussi hystériques que les deux icônes féminines qui ont initié cette étude.



Chers internautes,

Vous devez être très nombreux à visiter ce blog, si j'en juge par les statistiques des pages lues, statistiques, soit dit en passant, auxquelles je n'accorde qu'un intérêt limité. En effet, que faut-il entendre par pages lues ou par visites ? J'affirme que cent personnes qui passent une heure en moyenne sur mon site valent mieux qu'un million qui n'y restent que quelques secondes. Pas vous ?

C'est bien la raison pour laquelle vous ne me verrez jamais afficher de statistiques des visites sur ce blog, parce que j'ai l'impression que bien des gens se contentent de "surfer sur le net", en clair, de rester à la "surface" des choses, sans jamais aller au fond, parce que le zapping est dans l'air du temps. Ces gens-là ne m'intéressent pas.

Plus importants, en revanche, sont les moteurs de recherche, qui vous révèlent une tendance lourde, à savoir votre positionnement global au sein du web, généralement à partir de gens qui ont remarqué votre site et en communiquent l'adresse à d'autres personnes autour d'eux, dans un effet de boule de neige : ils ou elles ont été intéressés par votre prose et tiennent à en faire profiter d'autres, et c'est cela que les moteurs de recherche repèrent très bien. Et là, j'avoue avoir été quelque peu surpris de me retrouver (25 juin 2012) en page 12 sur Google, soit dans les 200 premiers sites référencés à partir des patronymes de deux personnes, sur pas loin de trois millions de références. Je sais que d'un jour sur l'autre, ça va, ça vient, mais quand même !

Je précise que la quasi-totalité de mes visiteurs me sont adressés par les moteurs de recherche (Google), donc aussi par le bouche à oreille, et j'en suis particulièrement fier. Le fait est que la plupart des bloggeurs connus bénéficient d'une grosse couverture publicitaire dès lors qu'ils participent à une flopée d'autres blogs (professionnels ou appartenant à des organes de presse) sur lesquels ils peuvent déposer leurs adresses, d'où un effet d'accélération sur les fréquentations. Ce n'est pas mon cas, dès lors que j'ai définitivement cessé de collaborer à Agoravox et LePost après deux cas de censure avérée, moi qui suis absolument allergique à toute censure. En clair, seule la qualité intrinsèque de ma prose me vaut d'être visité par autant d'internautes, moi qui anime un blog à 100 % privé et n'étant rattaché à aucun autre blog autre que ceux que je rédige.

J'adresse par conséquent mes plus chaudes félicitations à ceux et celles qui me font l'honneur de consacrer un peu de leur temps à la découverte de textes généralement longs, mais c'est fait exprès : les "surfeurs", qui ne font que passer, ne m'intéressant pas du tout ! Tandis que vous, internautes futés et cultivés, c'est vous que je m'efforce de convaincre.

sarkozy_royal_cecilia_carla_bruni_trierweiler_rotweiler_rottweiler_melenchon_bayrou_hollande_hysterie_narcisse_narcissique

Tiens, au fait, de me voir sur la même page sur Google que l'un des sites de Morandini - ce journaliste ultra-médiatisé quotidiennement sur une radio parisienne (Europe 1), une chaîne de télévision (Direct 8) voire dans la presse écrite (Direct Matin) - m'a donné envie d'aller jeter un oeil sur le site en question, tout en archives vidéo, et qui doit connaître une excellente fréquentation. Seulement voilà : ce jour-là, sur Google, j'étais devant Morandini, mais aussi devant l'Express, Paris Match, Atlantico, etc.


Voilà : Morandini se flatte partout d'être un des bloggeurs les plus lus de France, normal, avec toute la pub qu'il se fait quotidiennement sur tous les médias. Le fait est qu'il m'arrive d'être rangé à côté de lui sur Google, voire devant lui ! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?

Ce qui va suivre, et là, je vous prie de croire que vous ne serez pas déçu(e)s.

Dans un précédent "post", il était question de gemellité hystérique chez ces deux femmes en vue que sont Valérie Trierweiler et Ségolène Royal. Voilà qui va m'amener à revenir sur la névrose dite hystérique. Je m'en vais, donc, commencer par citer quelques sources et références scientifiques, et je préciserai par la suite en quoi elles sont discutables.

La névrose
Les névroses sont des maladies psychiatriques relativement bénignes dans la mesure où elles ne s'accompagnent jamais d'une désorganisation de l'esprit. Un névrosé n'est pas un malade mental et ne le deviendra pas. Elles sont assez sérieuses néanmoins, car elles sont chroniques. Elles entraînent une gêne sociale notable chez ceux qui en souffrent, et les limite beaucoup dans leur vie individuelle.

La névrose hystérique

La névrose hystérique touche essentiellement [mais pas exclusivement] des jeunes femmes [elle peut aussi toucher des hommes]. Elle est la conséquence de la fixation symbolique de l’angoisse sur des symptômes physiques ou psychiques. L’angoisse n’est pas vécue comme telle : elle est convertie de façon inconsciente en pseudo-symptômes physiques.

Cette névrose se développe sur des personnalités de type hystérique, qui présentent en général les caractères suivants :
  • Un égocentrisme important ; 
  •  Un besoin d’être apprécié de l’entourage qui les conduit à adapter leurs idées et leurs opinions à leur audience afin de mieux les séduire, voire à raconter des histoires (mythomanie) ; 
  •  Une exubérance et une grande démonstrativité ; 
  •  Une théâtralisation avec dramatisation de toutes les situations : ce sont des personnes qui se "mettent en scène", 
  •  Un besoin avide d’affection et de séduction qui conduit à érotiser les rapports sociaux tout en se retirant des que la situation devient plus impliquante ; 
  •   Une tendance à nouer des liens assez factices. (Source : Dr Jean-Pierre Lauzel)              
À l'affirmation selon laquelle la névrose hystérique touche essentiellement des jeunes femmes, j'ai apporté la correction "mais pas exclusivement", et nous y reviendrons plus bas.

Le fait est que cette disposition psychique qu'est la névrose n'est nullement une spécialité féminine - car cela voudrait dire que le chromosome Y serait porteur d'un gène anti-névrose, ce qui n'a pas de sens, dans l'état actuel de nos connaissances. - et ne saurait concerner les seules femmes jeunes.

Autres points de vue sur l'hystérie :
o L'hystérique déplace la valeur du réel qu'il dramatise, majore ou ignore. Il falsifie son existence en investissant des fantasmes et rêveries plutôt que la réalité. = histrionymie (la personne vit dans ses fantasmes car la réalité ne la satisfait pas). Ex. : mythomanie. (source)
 
La personnalité hystérique est donc aisément reconnaissable : les relations sont factices, superficielles et intenses en apparence seulement. Le besoin d'attention conduit à une certaine exubérance et une excentricité, allant jusqu'à la suggestibilité profonde et la mythomanie (l'hystérique se plie à ce qu'elle pense que les autres voudraient d'elle, jusqu'à mentir). L'hystérique supporte mal qu'on ne lui porte attention, son attitude est (encore superficiellement) séductrice, elle vit dans un monde intérieur imaginaire centré sur elle et efface volontiers les éléments du réel (en changeant de cible, en ne tenant pas compte...) lorsque ceux-ci entrent en contradiction avec son désir. (source)

L'hystérique supporte mal qu'on ne lui porte attention... Elle (Il !) vit dans un monde intérieur imaginaire centré sur elle (lui-même !) et efface volontiers les éléments du réel...

Voilà qui est intéressant, et qui va m'inciter à reprendre l'analyse entamée précédemment à propos de Trierweiler et Royal, mais en élargissant le propos. Cette fois, nous allons nous intéresser à un certain nombre de personnages frappés d'hystérie selon la typologie déjà évoquée.

Précision importante : le vocabulaire de la psychologie a largement été versé dans le domaine public, où tout un chacun vous affirme qu'un tel est "parano", ou "schizo", ou "mytho"...  Il s'agit là de mauvais usages de la terminologie. Et, pour couronner le tout, vous avez ces mauvais romanciers qui vous mettent l'hystérie à toutes les sauces.

Comme le dit si bien le dictionnaire, l'hystérie est une névrose aux tableaux cliniques variés, où le conflit psychique s'exprime par des manifestations fonctionnelles (anesthésies, paralysies, cécité, contractures...) sans lésion organique, des crises émotionnelles avec théâtralisme, des phobies.

Ce qui veut dire que le conflit psychique est premier et que la manifestation fonctionnelle - ou somatique, voir "psychosomatique" - est seconde, là où bien des gens, notamment dans la littérature, ont pris la mauvaise habitude d'inverser l'ordre des choses, ce qui réduit l'hystérie à un simple comportement problématique ou extravagant, ce qu'elle n'est pas.

J'ai senti des symptômes très inquiétants causés par le seul acte d'écrire et l'hystérie allait commencer à troubler ma parole (Mallarmé, Correspondance, 1869, p. 299).
Je sais bien qu'il n'est point aisé de dire proprement les banalités de la vie, et les hystéries d'ennui que j'éprouve en ce moment n'ont pas d'autre cause (Flaubert, Correspondance, 1852, p. 386).

Dans le même ordre d'idée :

J'ai 28 ans et cela fait dix ans que je vis toute seule et que je suis indépendante et depuis une semaine je suis revenue vivre avec ma mère, car j'ai perdu mon emploi, mon compagnon m'a quittée et le logement où j'habitais était devenu trop grand et trop onéreux pour moi. Ma mère à tout d'une personne hystérique, je ne sais pas si elle est folle ou si elle fait une dépression (car elle a toujours été soignée depuis mon enfance pour de la dépression) ; toutefois, cela devient ingérable et je ne sais pas quoi faire.

Elle hurle, fait des crises de nerfs vingt fois par jour pour un rien, pour une goutte d'eau à terre, parce qu'elle se cogne, parce que des vêtements ne sont pas rangés et ainsi de suite, il ne faut rien pour qu'elle se mette dans des colères terribles, elle tape dans les murs, hurle, pleure, se roule par terre, menace de se pendre (chose que j'ai toujours entendu chez elle), que tout est de ma faute, que si elle avait su elle n'aurait jamais eu d'enfants, elle n'aurait pas accepté que je revienne vivre avec elle, que je suis une peste, une saloperie, parfois elle me jette ce qu'elle a dans les mains à la figure, tape mon chien ou moi, pour se venger.  (source)

Les exemples qui précèdent, tirés tant de la littérature que de la vie quotidienne, montrent le caractère "plastique" de l'usage qui est fait des termes de la psychologie, voire de la psychiatrie. Ces exemples font état de comportements relevant éventuellement d'une hystérie, mais pas obligatoirement, notamment dans le dernier cas de cette femme revenue vivre avec sa mère. Cette dernière, dépressive depuis de nombreuses années, souffre probablement d'un mal bien plus grave que la simple hystérie.

Car l'intéressant est qu'on peut être hystérique sans que cela se voie "à l'oeil nu" !

Je m'en vais, donc, examiner ici cinq cas de personnalités dont  j'estime qu'elles sont, toutes, frappées d'hystérie, et sans que cela n'ait été évoqué nulle part, hormis sur ce blog : deux femmes, trois hommes, comme preuve que l'hystérie n'est pas réservée aux seules femmes. Dans l'ordre : Valérie Trierweiler, Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy.


1. Retour sur le cas Trierweiler

Lors de la première évocation du syndrome du Rottweiler, j'avais évoqué une photo prise sur la place de la Bastille, à Paris, en cette fameuse soirée d'élection présidentielle du 6 mai 2012. Je reproduis de nouveau cette photo, dont je disais qu'elle avait quelque chose de terrible.

Assaut libidineux, écrivais-je, de la part de la femme, et auquel François Hollande opposait un flegme assez impressionnant, et tellement gênant ! Et je relevais encore le caractère manipulateur de cette femme.

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6 mai 2012 : place de la Bastille à Paris. Comme c'est étrange !
La photo n'est pas seulement terrible ; elle est extraordinairement dérangeante et rend parfaitement compte du guêpier dans lequel ce pauvre François Hollande s'est fourré.

[Erratum : je me dois d'avouer que l'image (arrêtée) précédente a été récupérée sur un site Internet ; mais j'ai eu l'occasion, depuis ce papier, de consulter une vidéo de l’évènement qui m'amène à reconsidérer le commentaire qui suit, dans la mesure où la vidéo montre Trierweiler saluant la foule, puis amorçant son "bisou" alors même que le bras repartait vers le bas mais n'était pas encore entièrement baissé. Mon interprétation ci-dessous est, donc, fausse, dans la mesure où le bras n'a jamais été maintenu en l'air en signe de triomphe. Comme quoi, on peut faire dire à une image ce qu'on veut !!! Reste le visage de marbre de l'autre, et c'est bien l'essentiel...]

Cette femme n'est rien de moins qu'une manipulatrice, et qui ne fait rien pour cacher son jeu !

Valérie Trierweiler se contrefiche que Hollande soit président de la République. Son problème, à elle, est que tout le monde la voie, elle, et elle seule, là, au milieu de cette estrade, concrétisation de tout un parcours entamé quelques années plus tôt. Ce bras levé, j'allais dire ridiculement et stupidement levé en l'air, veut montrer à tout le monde qu'elle..., que c'est elle qui a gagné. 

De toute évidence - mais il faut croire que personne ne s'en était aperçu jusqu'à présent, peut-être hormis Ségolène Royal et les enfants qu'elle a eus avec François Hollande - cette femme a un problème. Grave ! Cette photo d'un baiser raté est l'illustration de ce qui peut se passer dans la tête de quelqu'un de profondément hystérique, en proie au délire de la théâtralisation : elle tient - enfin - sa victoire ; elle triomphe et tient à le faire savoir à tout le monde, à commencer par Ségolène Royal, qui ne doit pas être bien loin, et ce, de la manière la plus ostensible possible, quitte à sombrer dans le vulgaire. Seulement voilà : le stratagème a des ratés, parce que Hollande résiste ; peut-être vient-il de comprendre ou avait compris depuis longtemps ? 

L'hystérique supporte mal qu'on ne lui porte attention, son attitude est (encore superficiellement) séductrice, elle vit dans un monde intérieur imaginaire centré sur elle et efface volontiers les éléments du réel.

... Superficiellement séductrice, dit le dictionnaire. C'est bien ce à quoi nous assistons ici. Et c'est là qu'on s' - que je m' - interroge : mais, elle a quel âge, cette femme, qui se comporte ici, devant tant de gens, comme une fillette capricieuse, comme une pimbêche mal élevée, comme une grognasse revancharde, comme une intrigante juste obnubilée par ses petits plans secrets et inavouables : mettre le grappin sur un notable qui allait la propulser en avant vers plus de notoriété et de confort ? 

Il y a chez cette femme qui lève le bras gauche quelque chose de profondément ordinaire, pour ne pas dire ordurier, et qui met mal à l'aise. Le seul problème est que l'homme qu'elle tente de posséder sur la place publique est désormais président de la République française.

En tout cas, cette nouvelle mouture de l'image qui m'avait interpellé naguère ne fait que renforcer mes convictions à l'égard de cette intrigante. Et par parenthèse, notre président "normal" se retrouve dans un beau merdier dont il va bien falloir qu'il sorte rapidement :  ou bien Hollande croit pouvoir maîtriser la situation, ou en tout cas, tente de sauver la face, et cela devrait déboucher sur un communiqué OFFICIEL (mariage ou pacs),  ou bien sa confiance en cette femme est des plus limitées, et il ne fera rien pour officialiser leur union, auquel cas elle reste une relation privée, et alors, moins que jamais, cette femme n'aura sa place dans l'espace officiel et, par voie de conséquence, n'aura pas à figurer auprès du président de la République lors de cérémonies OFFICIELLES.

Pauvre François Hollande !




2. Ségolène Royal ou la Castafiore de Poitou-Charentes


 Vous voulez que je vous dise ? En rédigeant le premier texte relatif à l'hystérie de deux femmes, je ne pensais pas que Ségolène Royal mettrait autant d'application à me donner raison...

Il y a là une photo qui résume tout...


Cette image a quelque chose d'affligeant !

Quinze minutes avant l'heure fatidique, Ségolène Royal rompt l'embargo médiatique et annonce les résultats des législatives dans sa circonscription. 

Hystérie quand tu nous tiens !
L'hystérique supporte mal qu'on ne lui porte pas attention...
Le besoin d'attention conduit à une certaine exubérance et une excentricité...
L'hystérique déplace la valeur du réel qu'il dramatise, majore ou ignore...
L'hystérique manifeste une théâtralisation avec dramatisation de toutes les situations : ce sont des personnes qui se "mettent en scène".

Vous ne trouvez pas que c'est le portrait craché de Ségolène Royal ? 
(...) le CSA a pris la décision de ne pas sanctionner les médias tels que ITélé, France 2, TF1 et quelques radios qui ont diffusé les propos de Ségolène Royal.

Suite à ce choix (sanctions non prononcées par le CSA), Hervé Béroud, le patron de BFM TV a tenu à exprimer son mécontentement dans le Point. En effet, sa chaîne a, pour sa part, respecté le code électoral "Dimanche soir, la règle était claire et connue de tous, reprend Béroud. Certes, elle est contestable et je suis d'accord pour l'amender, mais j'attends du CSA qu'il me dise une bonne fois pour toutes si, oui ou non, les règles sont faites pour être respectées ou violées. Maintenant, je sais à quoi m'en tenir pour l'avenir. Car, pour notre part, en respectant l'embargo, nous avons été pénalisés éditorialement par rapport aux concurrents."

De son côté, Ségolène Royal a expliqué sur son compte Twitter "J'ai donné une déclaration à enregistrer pour diffusion après 20 h au choix des médias." Elle se dédouane donc de la diffusion de ses propos avant 20h par les médias, qui a entrainé un viol de l'embargo lors des Législatives. (source)

Et là, on se pince devant l'énormité du mensonge : une déclaration à enregistrer... Sur un pupitre ? En plein air ? Devant toutes les caméras, dont celles des chaînes d'information continue ? Cette bonne blague !

En tout cas, l'image affichée ci-dessus, de Ségolène Royal faisant sa communication, en rappelle furieusement une autre, visible ci-dessous.



Où l'on voit l'ex-président de la République française lors d'un de ses 480 ou 500 (?) déplacements en province en cinq ans, avec à chaque fois un pupitre "tagué" à l'aide d'un panneau mentionnant le lieu et la date. Autant dire que Ségolène Royal a été à bonne école ! Ce qui me rappelle la fameuse altercation du 2 mai 2007, lors du fameux débat d'entre les deux tours, après que Sarkozy eut déclaré son intention d'instaurer un droit opposable à l'État par les parents d'enfants handicapés et non scolarisés. Et c'est là que Ségolène Royal explose de colère, dénonçant la démagogie de la proposition et concluant sa diatribe de cette formule : "C'est le summum de l'immoralité en politique !".

C'est aussi ce que j'ai pensé de la proposition démagogique de Sarkozy. Seulement voilà : il semble que les conceptions  de Ségolène Royale en matière de moralité politique soient à géométrie variable.

Retour sur la "déclaration à enregistrer" offerte aux organes de presse : un énorme, un gigantesque mensonge. Parce que s'il ne s'était agi que de cela, Mme Royal ne serait même pas venue sur cette place et se serait contentée d'enregistrer son message vidéo qu'elle aurait transmis à l'AFP..., ou alors, elle aurait livré sa déclaration aux journalistes et quitté le plateau, ce qu'elle s'est bien gardée de faire, car elle est restée encore longtemps sur les lieux, répondant en direct aux diverses sollicitations des journalistes, notamment sur France 2, qui avait, pourtant, diffusé sa première déclaration en direct. Cette fois-là, il était bien plus de 20 heures. C'est dire si la déclaration faite avant l'heure légale ne se justifiait nullement et n'avait eu d'autre but que d'occuper le terrain de manière biaisée, histoire de se mettre en perspective.

Dans la rubrique : Moi ! Moi ! Moi ! Au centre de tout... Le nombril du monde !


Et c'est là qu'on ne peut pas s'empêcher d'être profondément affligé par cette dérive nombriliste que je pointais déjà dans mon précédent texte, et dont je maintiens qu'elle a quelque chose de pathologique qui pourrait, un jour, valoir à la présidente de la région Poitou-Charentes de bien plus cruels déboires que ceux - nombreux ! - qu'elle a déjà connus dans le passé, parce que là, la puérilité et l'irresponsabilité du comportement se voient comme le nez au milieu de la figure !  

Ségolène Royal n'en est pas encore arrivée à apostropher quelqu'un d'un sonore "Casse-toi pôv' con !", mais on se demande jusqu'à quand va-t-elle encore pouvoir tenir avant de commettre son premier gros dérapage !

Rendez-vous compte : cette femme voulait revenir à l'Assemblée Nationale, où l'on vote les lois. Mieux, elle aspirait à la présidence de ladite assemblée, et là, sous le poids d'une contrariété, elle s'assied sur la loi, enrobant son comportement hystérique dans un mensonge minable qui fait cruellement penser à un enfant surpris avec de la confiture à la commissure des lèvres et affirmant néanmoins, mordicus, qu'il n'a jamais chapardé de confiture à la cuisine.

Pauvre Ségolène Royal !

En tout cas, si j'avais un conseil à prodiguer à ses amis, ou aux personnes qui la fréquentent régulièrement, ce serait de rappeler à leur championne si souvent désavouée par ses plus fervents supporters que les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. On a vu, ces dernières années, des personnalités politiques particulièrement emblématiques disparaître de la circulation. Je pense, entre autres, à Georgina Dufoix, abattue par la pénible affaire du sang contaminé, à Michelle Barzach, ex-ministre de la santé, à Michel Noir, charismatique ex-maire de Lyon, à Françoise de Panafieu, éphémère candidate à la mairie de Paris... Toutes ces gens n'ont pas forcément démérité ; le problème est qu'elles se sont retrouvées, un jour, face à un mur, qui a eu raison de leur détermination à faire de la politique.

Que Ségolène Royal poursuive ses errements, sans jamais se remettre en cause, sans jamais rien "débriefer", en étant juste guidée par son ego surdimensionné, et elle fera définitivement le vide autour d'elle et disparaîtra, comme d'autres, du paysage politique.




3. François Bayrou

Un hystérique, François Bayrou ?

J'en vois qui ne sont pas très convaincus. Ceux et celles-là ont été intoxiqués par la lecture de mauvais romans, ceux où l'on vous parle d'un chat devenu hystérique (si, si, j'ai vu ça il n'y a pas si longtemps !), confondant bêtement agitation ou excitation et hystérie. Vous avez compris que ces écrivailleurs réduisent l'hystérie à de simples comportements convulsifs ou agités, ce qui est très réducteur.

La disposition d'esprit principale intervenant dans la névrose hystérique est une forte propension au nombrilisme ou à l'égocentrisme, à quoi s'ajoute une autre forte tendance à se peindre une réalité fantasmée distincte du réel. Ce qui fait que l'hystérique ne voit pas le monde tel qu'il est mais tel qu'il aimerait qu'il soit.

François Bayrou et bien un hystérique, mais tant que personne ne le lui avait dit, il ne pouvait pas nécessairement le savoir. Parce qu'il faut être sacrément hystérique pour croire que le chef d'un parti microscopique comme le Modem puisse accéder à la présidence de la République.

Or François Bayrou y croit dur comme fer, en tout cas, y croyait jusqu'à récemment, ou alors faisait semblant d'y croire, au point d'entraîner toute une cohorte de sujets béats et naïfs dans son délire.

Et comme preuve que mon diagnostic sur Bayrou ne s'appuie pas sur des considérations conjoncturelles, je m'en vais vous livrer les résultat d'une petite compilation d'archives effectuée autour de ce personnage anachronique dans le paysage politique de ce régime bonapartiste qu'est la Vème République.

Voyez avec quel aplomb Bayrou se disait certain de l'emporter en... 2007 !


Élu président de la République, je formerai un gouvernement... Voilà une manière bien narcissique de présenter les choses, et qui équivaut à se mentir à soi-même, tant il est vrai que l'hystérique passe son temps à se faire une vision des choses plus conforme à son délire qu'à la réalité.

La réalité est que le président de la République ne forme aucun gouvernement tant qu'il ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée Nationale. Mais cette réalité-là, Bayrou l'a soigneusement zappée, tant il sait que son petit parti n'a aucune chance de disposer, seul, de la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, et même pas d'être le parti dominant à la Chambre.




Et la situation présente, au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2007, est que les 18 % et plus décrochés au premier tour vont permettre à Bayrou de jouer les faiseurs de rois, d'où la tentation à se laisser désirer, décrite dans un livre par Ségolène Royal. 

Il faut rappeler que Bayrou a bénéficié des sondages peu avant le premier tour de la présidentielle de 2007, sondages qui l'ont vu talonner Ségolène Royal en deuxième position pour ce premier tour. Du coup, il s'en est allé plastronner en banlieue, devant micros et caméras.



 
L'ex-troisième homme, nouveau second ex-aequo dans les sondages... La superstar des enquêtes d'opinion..., dit le journal... Quel succès ! Quel triomphe !
  


Il ne se qualifie pas pour le second tour de la présidentielle ? Qu'à cela ne tienne : la névrose hystérique fait que l'on s'adapte toujours à la situation présente.

Le fait est que je n'ai jamais été convaincu par le discours de François Bayrou, ce qui m'a semblé justifier le sobriquet de Docteur Médiocre alias "La baudruche" que je lui ai appliqué. Et au risque de paraître bien fat, je me dois de reconnaître que la baudruche de 2007 s'est bel et bien dégonflée, non ? 

Aux dernières nouvelles, Bayrou la Baudruche n'est même plus député. Ça alors ! J'en suis profondément navré pour ceux et celles qui l'ont pris au sérieux.



4. Jean-Luc Mélenchon

Hystérique Mélenchon, le chouchou des bobos, le formidable tribun ? Et si je vous réponds : "Oui !"

C'est en 2008 que les premières manifestations de l'hystérie se font jour chez Mélenchon et que, plutôt que d'accepter d'être minoritaire dans son parti, il choisit de s'en écarter définitivement dès lors que la motion de Ségolène Royal s'est classée en tête de toutes les motions lors de ce fameux congrès de Reims.

C'est par pur opportunisme et parce qu'il est particulièrement imbu de lui-même que Mélenchon choisit de singer le parcours du parti allemand baptisé "Die Linke", l'apparatchik qu'il est tentant de se faire passer pour un révolutionnaire, ce qui m'a toujours fait doucement rigoler.

Ce qui m'a valu de pondre cet oracle que les habitués de ce blog ont lu, à propos d'une déconfiture annoncée

Mais arc-boutés sur les sondages, d'autres étaient d'un tout autre avis.

Lu sur le site du magazine Politis :


Ben oui quoi, pour Mélenchon, tout avait si bien commencé !




 



Plus dure sera la chute !

Justement : le 10 avril 2012, j'écrivais sur ce même blog ceci :

Autant vous l'avouer tout de suite : ce type ne m'intéresse pas, tant je le trouve creux et vide. Mais il paraît qu'il est devenu le chouchou des politocrates et autres politologues français, qui ne sont rien d'autre que de vulgaires commentateurs de sondages.

Pour ma part, je fais ici le pari que Mélenchon sortira du premier tour de la présidentielle française derrière Marine Le Pen.

Et nos experts médiatiques de pousser de hauts cris en constatant la déconfiture du chouchou des médias, ce grand tribun, ce galvaniseur de foules. 

Ceux-là se sont laissé berner par ce pauvre hystérique de Mélenchon ! Parce que c'est ça, son principal problème : toujours voir le monde non pas tel qu'il est mais tel qu'il le fantasme. Jusqu'à l'outrance et au risque du ridicule.


Sénateur socialiste pendant des décennies, Mélenchon est un social-démocrate bon teint, et surtout pas un révolutionnaire ! Toute cette mise en scène sentait le bidon. Mais voilà, les commentateurs de la grande presse étaient séduits, et puis il y avait ces sondages. Et comme les hystériques sont avant tout de grands narcissiques, voilà notre champion des estrades se lançant dans une guerre d'homme à femme contre Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. Quelle incroyable bourde !

Tout à son hystérie, Mélenchon avait tout simplement oublié que Le Pen n'était pas députée sortante. Par conséquent, à imaginer qu'il soit élu député, il n'y aurait eu là aucun triomphe, car le vaincu aurait été le socialiste, pas Le Pen. Donc, pour retrouver ce tête-à-tête que les médias et lui-même appelaient de leurs vœux, il fallait d'abord éliminer le régional de l'étape, le candidat socialiste. Ce qui passait forcément par une campagne de premier tour assez étrange, dans la mesure où le choc éventuel des titans, avec Le Pen, n'aurait pu prendre place qu'au second tour. Mais comment lancer ce duel dès le premier tour, alors même qu'il y avait cet intrus socialiste ! Voilà comment Mélenchon a couru plusieurs lièvres à la fois, se livrant d'emblée à une double campagne tant de premier que de second tour, en se dispersant. Comme un bateau sans boussole.

Quiconque de censé voyait bien que Mélenchon était mal barré en abordant ce premier tour, condamné qu'il était de commencer par casser du sucre sur le dos du socialiste pour espérer l'éliminer du premier tour, puis condamné à se rabibocher avec ce même socialiste qu'il aurait vilipendé au premier tour, pour espérer battre Le Pen au second. Bref, tout et n'importe quoi.

Je compatis volontiers à la douleur des gens de gauche, des militants ouvriers et autres républicains sincères qui se sont laissé berner par notre révolutionnaire de pacotille.

Mais je les avais prévenus !




5. Nicolas Sarkozy 

Hystérique, Sarkozy ? Entre nous, en auriez-vous douté ?

Au risque de me répéter, ce n'est pas du tout le côté agité - qu'il a du mal à dissimuler, du reste - qui m'intéresse chez l'hystérique ; c'est plutôt le côté "centre du monde". Parce que les hystériques ne supportent pas de ne pas être regardés, contemplés, scrutés, comme s'ils ou elles étaient le centre du monde.

Quelques indices ? Il y a, par exemple, cette propension à mettre sa vie privée en scène, même - et surtout ! - quand la rumeur publique bruissait de mille ragots.

Comportement typique chez tous les hystériques : "Quoi ? Ils disent ça de moi ? Alors, je vais leur montrer !"

Par exemple, que je suis heureux en ménage et qu'elle ne m'a pas (encore quitté), contrairement à ce que prétend la rumeur, laquelle prétendait déjà que la "Première Dame" se fût abstenue de vote au second tour de la présidentielle.



Et puis, on a eu droit à ça : une mise en scène quasi hollywoodienne, dans un espace public et devant une flopée de caméras. La photo ci-dessous a été publiée dans le magazine Marianne et elle a une histoire. Parce qu'en parcourant la presse, j'en ai retrouvé une autre, exactement au même endroit, et où l'on voit le nouveau président commencer par s'assurer du regard que les photographes étaient bien en place avant de se lancer dans son "bisou sur la joue". Tout avait été bidonné, hormis le masque de fer de la dame. C'en est presque effrayant !



Et comme il fallait s'y attendre, le secret de Polichinelle fut rapidement éventé par... Paris Match, le même Paris Match qui s'appliqua à rattraper la mayonnaise par la suite.

Et de nouveau, il fallut, dare-dare, montrer à tout le monde combien on était heureux !



Je dois avouer que l'image qui suit m'a fait tiquer, tant elle pue le fabriqué, à l'instar du bisou sur la joue aperçu plus haut. On a là un couple disons... d'amoureux, sauf qu'elle semble plus préoccupée par les photographes que par son compagnon. Dommage qu'ils n'aient pas eu le soleil dans le dos, sinon on aurait aperçu la petite forêt des ombres projetées par les silhouettes des accompagnateurs.

Le journal parle de "pipolisation du chef de l'Etat". Regardez un peu la main droite de la dame, laquelle porte un pantalon avec plein de poches ainsi qu'une sorte de veste ou de blouson, avec des poches également. Dans ces conditions, pourquoi diable s'encombre-t-elle la main droite avec trois objets qu'on suppose fragiles : un téléphone portable (mais pour appeler qui, si loin de tout ?!), un appareil photo numérique et une paire de lunettes. Excusez du peu !
Une grossière mise en scène !


Mais le plus ridicule est à venir, et je me garderai bien de le commenter ! 


Après la séquence "voyez braves gens comme je suis heureux en amour", voici la séquence "Le nouveau Kennedy", jeune et dynamique. 

Là, nous sommes à New York, en pleine rue, ce qui n'est pas sans danger, surtout que le groupe de coureurs n'a pas d'yeux dans le dos. Et puis, il y a quand même cette pollution ! Franchement, citez-moi un seul athlète de haut niveau qui pratique la course à pied en pleine ville ! Cet exercice est juste bon pour les frimeurs.


Le problème est que quand la douleur est là, et les photographes aussi, frimer devient plus compliqué.


Alors là, il arrive que plus d'un godillot flagorneur et complaisant n'hésite pas à jouer de la retouche graphique. Peine perdue : il s'est trouvé quelques mauvais esprits pour démasquer l'imposture.




Le résultat des courses ?

Cinq années de tape-à-l'oeil, de faux-semblants, d'exhibitionnisme, de sur-exposition (pas loin de cinq cents déplacements rien qu'en France, soit deux déplacements par semaine en moyenne). Et au final, les électeurs qui disent : "Au revoir monsieur, vous nous avez vraiment épuisés !".

Il faut dire que la fréquentation des hystériques est quelque chose de véritablement épuisant.