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mercredi 7 août 2019

Encore une histoire (presque) sans paroles


La parabole de la paille et de la poutre, version russe

Vous savez sûrement que, ces dernières semaines, diverses manifestations ont eu lieu à Moscou, impliquant des "manifestants pro-démocratie", dont le fameux Alexeï Navalny, propulsé "opposant historique" de Vladimir Poutine par certaines gazettes occidentales (il semble que le dernier "opposant" officiel à Poutine, le joueur d'échecs Gary Kasparov, ait pris sa retraite !). Il s'en est suivi un certain nombre de prises de positions de dirigeants occidentaux (très peu nombreux), pressant Moscou de libérer les manifestants incarcérés.

Mercredi 7 août, en milieu d'après-midi, je joue de la télécommande et tombe sur la chaîne russe Rossiya 24 (Россия 24), laquelle va consacrer un long résumé à diverses émeutes survenues récemment dans trois pays occidentaux : la France, l'Italie et les États-Unis. Pour l'heure, je ne suis pas (encore) "fluent" en Russe, mais ça va venir ! J'ai tout de même pu capter l'essentiel, et puis les images sont assez parlantes.



















Fin du reportage russe. Je zappe tantôt sur la chaîne "Canal 10 Guadeloupe", histoire de suivre l'étape du jour du Tour de la Guadeloupe, lorsque je tombe sur ça : la course a dû être momentanément interrompue au bout de quelques kilomètres seulement, en raison d'un stock de pneus en flammes dégageant une épaisse fumée. 







Bien évidemment, on se doute que nos amis de Rossiya 24 n'ont pas pu être partout ; toujours est-il que les caméras de Canal 10 Guadeloupe sont arrivées là à point nommé pour nous rappeler que les émeutes, jacqueries et autres soulèvements populaires ne surviennent pas uniquement en Russie, à Hong Kong ou au Nicaragua !

Observons simplement qu'à ce jour, Vladimir Poutine ne s'est pas (encore) laissé aller à s'immiscer avec vulgarité et grossièreté dans les affaires intérieures de certains pays donneurs de leçons, et il y a peu de chance qu'il le fasse. Chacun son style, n'est-ce pas ?



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vendredi 26 juillet 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #26


Épisode §26.  L'âge de raison ?


Avertissement : j'espère que tout le monde a compris que je ne calque pas mon rythme de travail sur les Actes des Gilets Jaunes ! Le fait est que j'en suis à l'épisode §26, tandis que les Gilets Jaunes abordent bientôt l'Acte 37. C'est comme ça, dès lors que je ne suis pas un de ces politocrates qui vous pondent - notamment dans la presse et à la télévision - une analyse au jour le jour, vite fait, mal fait, le tout sur la base des derniers sondages parus. Parce qu'un intellectuel - et je prétends en être un ! - est quelqu'un qui ne se contente pas de paraphraser des sondages mais qui pense... Or, la pensée, c'est comme le vent : c'est très irrégulier, parfois même, totalement imprévisible !

Fin de l'avertissement
 

L'autre jour, en examinant un stock d'archives sur CD-Rom, je suis tombé sur cette coupure de presse datant de l'année 2005.


Respect et dignité. Après les échauffourées du week-end dernier, tels étaient les mots des organisateurs de la marche qui se déroulait hier à Aubervilliers en mémoire de Karim, 17 ans, décédé le 1er avril après avoir chuté à scooter lors d’une course-poursuite avec la police. La famille et les proches de l’adolescent, qui a été enterré vendredi au Maroc, souhaitaient lui rendre hommage hors de toute polémique. Quelque 500 personnes ont marché dans le calme du collège Jean-Moulin, où il fut élève, au Chemin du Cornillon, près du Stade de France, à St-Denis, où a eu lieu le drame. Ses soeurs et ses tantes étaient en tête du cortége, devant une immense banderole barrée de l’inscription « Karim, on t’aime, on pense fort à toi » et une forêt de pancartes avec son portrait. La manifestation s’est achevée par un dépôt de fleurs et un long moment de recueillement. 

Quel rapport avec les Gilets Jaunes ?, vont se demander certains...

Le rapport ? Vous ne voyez pas le rapport ? Pas même après avoir consulté l'image qui suit ?


J'ai entamé cette série sur les Gilets Jaunes par un coup de gueule consécutif à la "baston" survenue sur une passerelle enjambant la Seine et impliquant un ancien boxeur coupable de coups et blessures à l'encontre de représentants des forces de l'ordre dans l'exercice -  régulier - de leur fonction. Observons simplement que le boxeur en question n'a perdu aucun oeil ni subi aucun enfoncement de la cage thoracique ni le moindre dommage corporel.

Observons aussi qu'aucun des Gilets Jaunes reproduits plus haut et victimes d'éborgnement n'a été traîné devant les tribunaux pour fait de violence. En clair, parmi eux ne se trouve aucun 'Black Block'. Et puis, comment oublier l'image qui suit ? By the way, il paraît que Geneviève Legay n'a été poussée à terre par personne ! Sérieux, vous n'êtes pas morts de rire ?

Voilà qui ne peut qu'étonner tout observateur neutre et impartial, non ?

On a des gens violents, pris - ou non ! - en flagrant délit de brutalités envers les forces de l'ordre, ou de faits de délinquance avérée envers le mobilier urbain ou la propriété privée ou publique, et qui s'en tirent sans le moindre bobo, tandis que de simples manifestants, de surcroît au comportement pacifique avéré, se retrouvent estropiés à vie, et dans la classe politique et parmi les dirigeants d'une nation soi-disant démocratique, personne ne saute au plafond ?

Voyons un peu ce qui se serait passé dans un pays démocratique que je connais un peu : l'Allemagne. Il se trouve que j'ai découvert ce pays autour de mes vingt ans, après avoir pris des vacances universitaires qui se voulaient surtout linguistiques, et qui auraient dû durer trois semaines tout au plus, mais qui ont en fait duré près de six ans. Et me voilà débarquant, un jour, à Kalrsruhe, qui se trouve être le siège du Bundesgerichtshof : la Cour Constitutionnelle, institution bénéficiant d'une surveillance policière très tatillonne, surtout depuis les années Baader-Meinhof.

De fait, la fameuse Bande à Baader, qui s'appelait, elle-même, Fraction Armée Rouge (Rote Armee Fraktion) avait disparu depuis pas mal de temps, dans les conditions scabreuses que l'on sait ("suicide collectif" dans une prison de haute sécurité), mais apparemment, la queue de la comète traînait encore ici ou là. En l'occurrence, d'anciens adeptes de la bande, qui avaient réussi à échapper aux services de renseignement.

Et voilà qu'un jour, un activiste de la RAF, inconnu au bataillon, est surpris par la police au cours de ce qui semblait être une tentative de braquage de banque. Échanges de coups de feu, l'homme est retrouvé mort. Émoi dans la presse, la fusillade ayant eu lieu en plein jour et au milieu de la foule. De fait, le ministre de l'Intérieur du Land a immédiatement démissionné à la suite de ce qui passait pour une bavure policière, compte tenu des risques que les forces de l'ordre avaient fait courir aux passants. Deux jours plus tard, les résultats de l'autopsie tombent : l'homme avait été atteint par un projectile sorti de sa propre arme et qui avait ricoché sur un mur. La police n'avait, donc, rien à se reprocher.

Et le ministre de l'Intérieur du Land en question ?, vous interrogez-vous. Bien qu'exonéré de toute responsabilité, il n'est jamais revenu sur sa démission.

Ceux qui connaissent l'Allemagne, l'Autriche et la plupart des pays de l'Europe du Nord savent ce que "démocratie" veut dire : dans ces pays, les responsables politiques assument sans sourciller leurs responsabilités et n'ont pas besoin de scandales médiatiques pour rendre leur tablier, dès lors qu'ils le jugent nécessaire. Je suppose que tout le monde se souvient des conditions dans lesquelles Willy  Brandt a été amené à démissionner de la chancellerie ?!

Des coupures de presse comme celle affichée au début de cet article, j'en ai des dizaines sur CD-Rom, au point que je n'exclus pas de les compiler un de ces jours, pour en faire un essai. Va savoir !

Tiens, prenez cette déclaration d'un syndicaliste : "Aucun véhicule de police n'a accroché la moto." (Christophe R., du syndicat de police Alliance, radio RMC, 10 août 2009). Un jeune motard s'était tué à Bagnolet, banlieue de Paris, lors d'une course-poursuite avec la police.

Par parenthèse, j'ai vécu dans plusieurs pays européens, mais des courses-poursuites avec la police, il n'y a qu'en France qu'elles surviennent ici ou là, tout en envoyant quelques quidams au cimetière !

Une petite pensée, en passant, pour ces deux jeunes de Villiers-le-Bel, percutés, place de la Tolinette (je revois l'endroit, où je suis descendu du Bus 268 tant de fois, durant les dix années que j'ai passées à Villiers-le-Bel) par un véhicule de police qui se trouvait là comme par hasard !  

Là, en ce moment-même, il est question du jeune Steve, tombé dans la Loire à Nantes, en marge de la Fête de la musique, et après que la police a dispersé un regroupement de fêtards.


Des accidents de la circulation qui ne se produisent dans aucun autre pays "démocratique", des manifestants pacifiques qui se retrouvent avec un oeil en moins, sans trop savoir pourquoi, un fêtard qui disparaît d'une fête sans laisser de trace, etc., la routine, quoi !

Tout ça dans un pays qui passe allègrement son temps à donner des leçons de déontologie à la Terre entière, de Vladimir Poutine à Victor Orban, de Maduro à Bachar-el-Assad en passant par Kim Jong-Un...

Pourquoi le titre : l'âge de raison ?

J'ai toujours été un tantinet dubitatif devant les (trop) longues déambulations du samedi des Gilets Jaunes, étant un grand marcheur moi-même, et connaissant bien Paris. Et je réitère ici la compassion que j'ai pu éprouver pour tous ces Gilets Jaunes pas forcément sportifs, et pas toujours jeunes, voire en mobilité réduite, contraints de traverser, toutes les semaines - quand les syndicats ouvriers ne le font qu'une ou deux fois par an ! - des quartiers entiers de Paris. Je revois encore cette longue marche, entre Gare de l'Est et Trocadéro (Acte 20, 30 mars 2019. Vous prenez un plan de Paris et faites une estimation de la distance pour comprendre la performance !).

Il me semblait évident que les Gilets Jaunes devaient passer à autre chose. Par ailleurs, quel repos pour les yeux et les oreilles, de ne plus avoir - je sais, il suffit de ne pas lire le journal ou ne pas allumer la télé ! - à subir ces longues après-midi de commentaires en direct des chiffres plus ou moins bidonnés par le ministère de l'Intérieur, avec les sous-titres qui vont avec... 

Une débâcle annoncée dès l'Acte VI

Voilà, donc, les Gilets Jaunes soucieux de vouloir passer à autre chose, si j'en juge par les manifestations du dernier samedi, à l'occasion de l'acte 36, qui vit les télévisions enfin parler d'autre chose. Il faut dire qu'il y avait de la canicule dans l'air, ainsi que le Tour de France. Du coup, les média, notamment les télévisions, ont peu parlé des foules en jaune...
Les Gilets jaunes étant un mouvement populaire, donc parti d'en bas, quoi de plus logique que de revenir aux sources, au plus près des vraies gens, surtout quand ces vraies gens ont traversé les mêmes péripéties que vous ? Et voilà la boucle bouclée.
Appel ouvert à signature collectifs/orgas jusqu’au 20 juillet. Envoyez votre signature à retrouversouffle@riseup.net !

Le 20 juillet 2019 à Beaumont-sur-Oise, cela fera trois ans qu’Adama Traoré est mort assassiné par la police. Trois ans que sa famille et ses proches se soulèvent pour demander la justice et la dignité dans la rue, dans les tribunaux, dans les médias. Trois ans qu’un quartier entier est soumis au harcèlement judiciaire, policier, et aux patrouilles militaires.

Le 20 juillet 2019, nous, gilets jaunes, habitants de quartiers populaires, collectif de soutien aux exilé-e-s, habitants de territoires en lutte, syndicalistes, collectifs écologistes, paysan-ne-s, anti-nucléaires, collectifs antifascistes, organisations nationales, appelons tout le monde à converger à Beaumont-sur-Oise pour un énorme acte national en soutien au « combat Adama ». (Source)

"Assassiné par la police", n'exagérons rien ! Il ne s'agissait quand même pas des frères Kouachi ni de Mohammed Merah..., qui se sont fait trouer la peau, et qui auraient pu être pris vivants, à l'instar de Salah Abdeslam, arrêté tout à fait réglementairement par la police... belge. Et puis Traoré n'a pas été interpellé par des policiers mais par des gendarmes.

Il n'empêche que tout observateur un peu attentif pourra constater que ce genre d'intervention est survenu une multitude de fois dans les banlieues, mais jamais dans des territoires comme la Corse, par exemple, dont on connaît les cohortes de cagoulards et autres manieurs de pains de plastic et de kalashnikovs !

Pour mémoire, contrairement à Mohamed Merah, aux frères Kouachi et à d'autres, Yvan Colonna, présumé assassin d'un préfet, a été interpellé vivant, après une longue traque, à l'instar des quatre d'Action Directe. Autant dire que lorsqu'on veut interpeller (en Corse ou aillleurs) des "caïds" vivants et en parfaite santé, on y arrive très bien ! (1)

On résume ?

Une fois sortis des tribulations péripatéticiennes (2) du samedi, les Gilets Jaunes ont entrepris, me semble-t-il, de revenir à l'essentiel, notamment au fait qu'il s'agit avant tout d'un mouvement populaire. Et, par parenthèse, le peuple ne vit pas sur les Champs-Elysées ni dans les beaux quartiers de Nice ou de Bordeaux. Raison de plus pour aller à la rencontre du (petit) peuple là où il vit, en clair, là où vivent les authentiques Gilets Jaunes, à commencer par ces quartiers déshérités qui ont une longue pratique des fins de mois difficiles, du chômage, des expulsions locatives, des contrôles de police ainsi que des bavures (policières) en tous genres ! 




(1) Memento : encore une archive tirée d'un de mes CD-Roms : cet après-midi-là, Nathalie Ménigon, du groupe Action Directe, est arrêtée en plein quartier des musiciens (Paris 16ème), et ce, à la suite d'une fusillade en plein jour. Ménigon avait littéralement vidé son chargeur en direction des policiers en civil qui la traquaient.

Source
 
(2) J'en vois d'ici qui sursautent, qui ne connaissent du terme "péripatéticien" que sa version (substantive) féminine, colossale erreur ! Lisez le dictionnaire : 
Qui s'effectue en déambulant et en échangeant des propos, des réflexions intellectuels. Ménard exposait ces vues à M. Marcelin Berthelot, au cours de longues promenades péripatéticiennes, sous les bois paisibles de Chaville et de Viroflay (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 11). (Source)


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jeudi 25 juillet 2019

Retour sur les dernières élections européennes 2/3


Épisode §2. Si ce n'est toi, c'est donc ton frère !

C'était le rêve de Jean-Luc Mélenchon : poursuivre sur sa lancée de la présidentielle par une démonstration de force aux élections européennes en écrasant les autres partis de gauche, réduits à l'état de groupuscules. Dans l'esprit du chef de file de la France insoumise (LFI), le vote de ce dimanche 26 mai 2019 devait finir de régler la question à gauche de l'échiquier, poussant socialistes, communistes, écolos et pièces rapportées à se ranger derrière son panache dans l'optique des municipales, voire de 2022.

A l'heure des résultats, le pari est raté dans les grandes largeurs : non seulement les Insoumis ont divisé leur score de la présidentielle par plus de deux, totalisant seulement 6,31% des suffrages selon les résultats définitifs et égarant plus de 5 millions d'électeurs, mais ils ont de surcroît été dépassés par Europe Ecologie-Les Verts (EELV)... et se retrouvent même au coude-à-coude avec le Parti socialiste (6,2%), pourtant largement distancé en 2017 ! La liste conduite par Yannick Jadot, qui a bénéficié à plein de "l'effet européennes" traditionnellement favorable aux écologistes et d'une montée en puissance des préoccupations liées au dérèglement climatique, termine avec un score de 13,47%, quasiment le double de celui de LFI après une campagne menée en direction des électeurs de centre-gauche. Les Insoumis se retrouvent dans l'incapacité de clamer leur suprématie sur le reste de la gauche. (Source)

Lu dans le journal (en ligne):

Au ministère de la Culture, Françoise Nyssen, éditrice et dirigeante de la maison Actes Sud fondée par son père, a été accusée par Jean-Luc Mélenchon sur BFM TV — lui-même a été initié — d’être « plus ou moins liée aux sectes ». Qu’a-t-il voulu dire ? La ministre est anthroposophe, philosophie développée par Rudolf Steiner à la fin du XIXe siècle, tournée vers l’homme, son environnement naturel et surnaturel. Des références bien maçonniques. (Source)

Autre source :
Jean-Luc Mélenchon faisait l'objet d'une demande de suspension de la franc-maçonnerie en raison de sa mise en examen pour "actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". La justice maçonnique a finalement choisi d’abandonner les poursuites.

Jean-Luc Mélenchon reste franc-maçon. Une quarantaine de frères ont fait pression sur la direction du Grand Orient de France, la plus ancienne obédience maçonnique française, pour exclure le leader de la France insoumise en raison de l'ouverture d'une enquête préliminaire visant le député des Bouches-du-Rhône pour "actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Selon le journal L'Express, la Chambre suprême de justice maçonnique (CSJM) a jugé mercredi 28 que la demande faite par le conseil de l'Ordre du Grand Orient d'exclure Jean-Luc Mélenchon était irrecevable, abandonnant tout examen de la "plainte".

Le quotidien précise que "selon nos informations, les juges maçonniques, objets de multiples pressions internes, n'auraient pas osé se plonger dans le dossier hautement sensible". Et d'ajouter: "La publicité faite autour de cette «plainte» a probablement influencé ceux qui ont décidé de ne pas y donner suite".
(Source)
Source

Que Jean-Luc Mélenchon soit un honorable sociétaire de telle confrérie ou autre société secrète - Tiens ! On reparlait récemment de l'Ordre du Temple Solaire à la télévision... - ne doit être qu'un secret de Polichinelle, puisque, moi-même, j'en avais été informé depuis fort longtemps. Et si je suis bien informé, un nombre conséquent de personnages politiques français sont/ont été aussi membres de ladite Franc-maçonnerie (1).

Question : lorsqu'ils se croisent, par exemple, dans de sombres alcôves, lors de telle ou telle cérémonie maçonnique, est-ce que Jean-Luc Mélenchon et, par exemple, Alexandre Benalla, se claquent la bise ? 

Même observation concernant l'immonde dictateur (pléonasme !) congolais, Denis Sassou-Ngesso, ou encore la marionnette vénézuelienne Juan Guaidó : est-ce que, là encore, Mélenchon claque des bises à Sassou et Guaidó ? Ou s'ignorent-ils ostensiblement ? Mais les membres d'une confrérie se croisant dans d'obscures alcôves peuvent-ils s'ignorer ostensiblement ?



Vous pensez que le questionnement n'a aucun intérêt ? Vraiment ? Parce que vous pensez qu'il est anodin de voir - éventuellement - un ministre, membre d'un gouvernement  de droite et un de ses principaux opposants se taper dessus à l'Assemblée Nationale ou à travers les média, tout en se claquant des bises dans le secret des alcôves d'une société secrète ?

Entre nous, comment ne pas voir qu'il y a de la duplicité à accuser ouvertement Françoise Nyssen de subordination aux sectes, alors que, soi-même, on en fait partie ? Et ça c'est tout le problème de Jean-Luc Mélenchon, cet ex-sénateur socialiste reconverti barbudo façon Fidel Castro, enfin, n'exagérons rien ! Fidel Castro, lui, a bel et bien pris le maquis et rallié la Sierra Maestra !

S'agissant de la Françafrique, impliquant jusqu'au cou quelques dictateurs comme Sassou-Ngesso, la fraternité de fait unissant Mélenchon et les dictateurs africains, dont un bon nombre sont des Franc-maçons patentés, ne pose-t-elle pas problème ?


Quant au Vénézuela, ai-je besoin d'insister sur le rôle évident des Etats-Unis, entendez la CIA, sur les problèmes actuels frappant le pays de Maduro ?

En clair, quel est le bon Mélenchon ? Celui qui claque éventuellement des bises à Sassou-Ngesso ou Juan Guaidó, ou celui qui tape à bras raccourcis sur les mêmes, dans un rôle de Robespierre qu'il s'est découvert bien tardivement - cf. "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas !" - et auquel, pour ma part, je n'ai jamais cru ?

Quand j'écrivais tantôt que mon problème, avec Manon Aubry, s'appellait Mélenchon, c'est notamment à tout ce qui précède que je pensais.

Le fait est que je n'ai jamais cru en Mélenchon déguisé en sauveur de la Gauche, et surtout pas depuis son ralliement à l'agression néo-coloniale de l'OTAN en Libye !

Ajoutez à cela l'OPA sur le Parti Communiste, qui se mord les doigts depuis ; l'infortuné Pierre Laurent l'a payé cash devant les militants. On pense ce qu'on veut du PCF, mais il faut bien se rendre à l'évidence : en matière de décolonisation, par exemple, les communistes français ont été bien plus intègres et plus cohérents que tous leurs partenaires de ladite "gauche française". Pensons seulement à François Mitterrand ministre de l'Intérieur sous la IVème République !

Le fait est qu'il n'y a plus d'élus communistes au Parlement Européen, et Jean-Luc Mélenchon est le principal responsable de la chose, dès lors que cet homme est et reste un bonapartiste - c'est-à-dire un hégémoniste - convaincu (Moi et les larbins), et ce, malgré tout le prêchi-prêcha autour de la Sixième République ! Le bilan de l'agitation de Mélenchon, depuis un bon quart de siècle maintenant, c'est un affaiblissement global de la Gauche.



Alors, ces élections européennes ? Une gauche unie aurait permis d'intégrer bien plus de monde, en évitant la déperdition des voix, notamment celles glanées par un Ian Brossat qui n'a pas démérité. Mais bon, après cinq années de n'importe quoi incarné par François Hollande, et malgré les Gilets Jaunes - ennemis jurés de socialistes farouchement attachés au bonapartisme gaulliste -, il va sans dire que, pour une Gauche rassemblée, la remontée de la pente ne sera pas une partie de plaisir.

Ce qui ne rend que plus valeureuse la démarche d'une Clémentine Autain, doublement méritante, dès lors que 1) Contrairement à d'autres, elle entend exprimer ses désaccords ouvertement, et sans quitter le navire, et que 2) Elle au moins a compris le caractère éminemment conjoncturel du "phénomène" Mélenchon et, par voie de conséquence, l'absolue nécessité de passer à autre chose.

Mais le problème pour Clémentine Autain et d'autres à gauche - en clair, pour les vrais insoumis -, ne serait-il pas d'être passés à côté du mouvement des Gilets Jaunes, lesquels, quoi qu'en pensent les instituts de sondages, ont sur les partis politiques l'avantage d'être une force directement issue du peuple, donc peu encline aux soubresauts médiatico-bureaucratiques ou sondagiers ?

Or, face à l'effondrement et au discrédit des appareils politiques, notamment à gauche - cf. la calamiteuse parenthèse de François Hollande -, rebâtir un puissant mouvement populaire est inimaginable sans de solides fondations s'enracinant, précisément, dans les masses populaires. 

Et puisque l'insoumise Clémentine Autain - dont le parcours d'obstacles entamé au sein des Insoumis mérite qu'on s'y intéresse - est une adepte du big bang, je lui suggérerais volontiers une métaphore tirée de la géologie et du volcanisme : même si les cratères se trouvent généralement au sommet des montagnes, les éruptions volcaniques, elles,  viennent toujours d'en bas, jamais d'en haut !



(1) Dans une vie antérieure, je fus autoentrepreneur, spécialisé dans la microédition (+ rewriting, traduction...), et je me souviens fort bien d'un mémoire de DEA (aujourd'hui, on dit 'Master 2') que m'avait confié pour correction un étudiant en histoire ; le thème était la Franc-maçonnerie sous la IIIème République. Ce texte doit encore dormir dans un disque dur de mes nombreux ordinateurs. J'y ai appris que, du temps d'un Paul Doumer, par exemple, pas loin voire plus du tiers d'un gouvernement pouvait être affilié à la F.M. 

Lire : Le 4 septembre 1870, la République est proclamée et un « gouvernement de Défense nationale » formé – sur douze membres, il comprend neuf francs-maçons du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France. Menant son récit tambour battant depuis la chute du Second Empire et la naissance de la République jusqu’aux dernières élections présidentielles de mai 2012, l’auteur rappelle que « l’action principale du Grand Orient de France consistait à consolider le régime républicain qu’il considérait comme son œuvre » - c’est ce que l’un de ses dirigeants avait proclamé lors du convent de l’obédience en 1887 : « Ce sont les maçons, ce sont les loges qui ont fait la République ».

Pour l’historien qui s’appuie sur une riche documentation, le doute n’est pas de mise : « Il appert nettement que, tout en se défendant de faire de la politique, les francs-maçons de la IIIe République étaient en réalité totalement engagés dans la politique, allant même à s’identifier comme les gardiens de la République, en plus clair : les gardiens du régime en place ». (Source)




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samedi 25 mai 2019

Regards sur les prochaines élections européennes


Les élections européennes vues de France : ou quand les politocrates montrent qu'ils n'ont rien compris

 Lu dans la presse


"Le scrutin de dimanche s'annonce décisif pour l'avenir du pays."

L'avenir du pays ? Mais de quel pays, s'agissant d'une élection continentale ? Il est vrai que le rédacteur a pris soin de préciser qu'il s'agissait d'"un évènement continental, mais à la portée nationale."

Et c'est là qu'on aurait aimé comprendre, dès lors qu'il ne s'agit pas de la toute première élection d'un parlement européen, et que les précédentes ne semblent pas avoir eu une quelconque portée nationale.

Soit dit en passant, voir que sur l'ensemble du continent européen, les électeurs vont voter en traînant les pieds, voire ne vont pas voter du tout, en dit long sur le peu de talent de la classe politique européenne, surtout lorsqu'on considère la faible appétence de la jeunesse pour les élections au parlement européen.

Et pourtant, tout semble avoir été fait pour doper le sentiment d'appartenance de la jeunesse à la grande famille européenne : il y eut l'ouverture des frontières et la libre circulation, l'intégration progressive de pays autrefois périphériques (Espagne, Portugal, Grèce) et de piliers du défunt Pacte de Varsovie (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), sans oublier la réunification allemande. Et avec tout ce mouvement politique, vous aviez des innovations pratiques comme le programme Erasmus, la fédération internationale des auberges de jeunesse, la carte Interrail, grâce à laquelle les jeunes de moins de vingt-six ans pouvaient sillonner l'Europe en train et sans limitation durant quelques semaines, etc., toutes choses qui auraient dû se traduire par un renforcement des liens entre citoyens européens, et ce, d'autant plus que tout ce brassage de populations a induit de nombreux mariages.

Las ! Des jeunes n'ayant connu aucune guerre entre pays européens car nés autour de 1989, voire longtemps après l'effondrement du mur de Berlin - donc, aujourd'hui trentenaires, pour les plus âgés -, ne semblent pas plus concernés que ça par l'idéal des Monet, Adenauer, Brandt et autres Schumann. Comme preuve que la pédagogie, c'est un métier !

Et il n'y a pas que les politiques. Voyez le journal reproduit plus haut !

Pour avoir lu quelques articles par-ci, par-là et suivi l'un ou l'autre débat à la radio et à la télévision, je suis toujours surpris de voir à quel point l'homo mediaticus ou journalisticus manque d'imagination, l'industrie sondagière tenant lieu de vademecum chez l'ensemble des journalistes et autres politologues ou politocrates.

C'est ainsi qu'on a passé son temps à épiloguer sur "quelle liste arriverait en tête au soir du 26 mai", comme si c'était la chose la plus importante, alors même que l'essentiel était ailleurs.

751 députés européens, soit une majorité absolue à 376 parlementaires. Huit groupes, dont le plus important, à ce jour (PPE), cumulait 222 eurodéputés, effectif à doubler quasiment pour disposer d'une majorité confortable lors d'un vote final. Vous avez compris que le Parlement Européen était le royaume de la négociation et du compromis ?

Voilà qui amène - ou aurait dû amener - quelques questions que personne ne s'est vraiment posées.

I. Trente-quatre listes sont en présence en France, qui vont devoir se positionner par rapport aux huit groupes déjà présents au Parlement européen. Or, lors des nombreux débats intervenus dans les média (un médium, des média), personne ne s'est interrogé sur l'avenir, au sein du Parlement, d'au moins vingt-six des listes en présence en France.

II. Le positionnement relatif du Rassemblement National et de la coalition LREM ? J'ai déjà évoqué cette question ici même en la jugeant sans intérêt. Et pourtant ! Tout a été fait pour faire croire aux électeurs que c'était là l'enjeu principal du scrutin, alors même que le mouvement LREM n'a aucune existence au Parlement Européen, contrairement à l'ex-Front National ! Par ailleurs, conservateurs et sociaux-démocrates étant les deux groupes les plus importants du Parlement, il va sans dire que RN et LREM ne pourraient y jouer qu'un rôle marginal si, d'aventure, ils ne sont pas assez consistants pour y constituer au moins une minorité de blocage.

III. Autre problème : compte tenu de la composition de la coalition LREM, regroupant socialistes, centristes, écologistes et anciens du Parti républicain, on est en droit de s'interroger sur le positionnement respectif de ces diverses composantes par rapport aux trois groupes principaux (PPE, Sociaux-démocrates, Verts) : par exemple, comment vont voter les ex-socialistes français de la liste LREM par rapport à leurs ex-collègues sociaux-démocrates, ou les ex-Républicains par rapport à leurs ex-collègues du PPE, ou les ex-EELV par rapport à leurs ex-collègues du mouvement écologiste européen, etc. ? Voilà des questions que je n'ai entendu formuler nulle part ! 

IV. Découlant de ce qui précède, il se trouve que la totalité des États de l'Union européenne, à une exception près, sont des régimes de type strictement parlementaire, un style d'organisation imposant généralement la mise en place d'une combinaison de forces. C'est dire si ces États (voyez l'Allemagne, l'Autriche ou l'Italie) fonctionnent sur la base de la coalition, autant dire de la négociation et du compromis entre des forces pouvant être antagonistes à la base, tout le contraire du seul régime autocratique de l'Union Européenne : la France, dans lequel un homme seul décide quasiment de tout ! Question : comment vont pouvoir se comporter des élus LREM censés appliquer "la politique voulue par le roi, pardon ! par le président", lorsqu'il s'agira de trouver des compromis, dans le but d'atteindre la barre fatidique des 376 eurodéputés ?

Et comme les politocrates ne sont doués que pour le commentaire de sondages, voyons ce qu'avec un peu de talent et de jugeote, on pourrait dire (écrire) sur les principales listes en présence lors de ce scrutin européen.

1. Les petites listes ? Why not? Warum nicht? Et pourquoi pas ? Dès lors que le scrutin semblait abordable (un seul tour, proportionnelle intégrale), tout le monde pouvait tenter sa chance. Et pourtant ! (Source)

Fort de ce que j'ai pu écrire tantôt à propos des projets (avortés) du Gilet Jaune (canal historique) Ingrid Levavasseur, je constate simplement que de nombreux panneaux électoraux sont restés vierges de toute affiche, les candidats s'étant découverts fauchés comme les blés, ce qui n'est pas très glorieux, mais surtout, est de nature à déprimer leurs plus fidèles supporters. Autant dire que le Gilet Jaune Levavasseur l'a échappé belle !



 
Je profite de l'occasion pour féliciter Ingrid Levavasseur d'avoir eu l'intelligence de se désister à temps et de ne pas être allée ruiner ses maigres économies et celles de ses amis proches dans cette galère, à l'instar de quelques quidams imprudents. 

Comme dirait l'autre : il y eut beaucoup d'épelés et peu de lus !

Que dire de Francis Lalanne ? Je l'ai écouté lors de l'un ou l'autre débat télévisé. Je l'ai trouvé assez drôle et pas inintéressant, mais surtout drôle ! Pour le reste, sans être un Gilet jaune "canal historique", il s'est bien inutilement fourvoyé dans une galère qui risque de jeter le discrédit sur l'ensemble du mouvement. Fort heureusement pour eux, les Gilets Jaunes ont clairement affiché la couleur en ne soutenant aucune liste pour les élections européennes.

Phillipot ? J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (cf. la série "Marine Le Pen et le plafond de verre") ce que je pensais de cet individu flou et louvoyant. Député européen sur une liste Front National, sa carrière politique semble sur le point de prendre fin un peu brutalement, et ça, il ne l'aura pas volé ! Quant à sa tentative d'OPA sur la marque "Gilet Jaune", disons qu'elle en dit long sur son désarroi face aux mauvais sondages. Cela dit, je reste persuadé qu'il finira par atterrir chez Les Républicains. Wait and see!

Dupont-Aignan ? Lors de la dernière campagne présidentielle, il claironnait partout qu'on le retrouverait au second tour. Cette fois, on l'a entendu claironner partout qu'il y aurait dix élus de son mouvement au Parlement Européen. Lui aussi sait être drôle, mais pas autant que Francis Lalanne !

Arthaud ? Je la trouve sympathique, quoique pas mal intégriste ! Cette fille est professeur d'économie, donc, au minimum, titulaire d'un CAPES. C'est dire si elle ne raconte pas de conneries, contrairement à pas mal d'autres. Problème : pourquoi la mayonnaise ne prend-elle pas avec les couches populaires ? Pour être prof, il faut être un peu - et même beaucoup - pédagogue, non ? Alors, Nathalie, pourquoi ça coince ?  

Hamon ? Il paraît qu'il risque de prendre une grave décision s'il se plantait de nouveau dans une élection. Pauvre Benoît Hamon ! Encore un qui n'a rien compris à la politique, qui préfère créer une petite officine pour en être le chef incontesté, plutôt que de travailler à la "remontada" de son camp socialiste après une tuile (2017) qui n'était probablement que conjoncturelle !

Brossat ? Encore un prof (ça en faisait trois, avec Arthaud et Bellamy). Donc, bon pédagogue ? Le problème du Parti Communiste ne serait-il pas son positionnement en Europe, face à la disparition quasi totale des partis frères en Italie, Portugal et ailleurs, sans parler des anciennes Démocraties populaires ? Que Brossat ait été un bon candidat est une chose, que le PCF trouve sa place au sein du Parlement Européen sera une autre paire de manches !

2. Les mouvements déjà présents au Parlement Européen 

Jadot ? Le candidat idéal pour vous dégoûter de l'écologie ! Je l'entends encore, au hasard d'une intervention télévisée, proclamant la nécessité d'en finir avec "le diesel", tout en affirmant plus loin qu'il fallait aussi en finir avec les énergies fossiles. Mais personne ne lui a demandé en quoi les agro-carburants entraient dans la catégorie "énergies fossiles". Incohérent un jour, incohérent toujours.

Glucksman ? Dans la catégorie "Imbu de soi-même", en voilà un qui mériterait d'être sur le podium. "Gouverner c'est prévoir" dit l'adage. Sauf que l'inventeur de "Place Publique" n'est pas du genre  prévoyant, ou alors ce n'est qu'un cynique ! Le fait est que son entrée en politique a eu pour effet automatique de pousser sa dulcinée - journaliste politique ! - vers deux mois de chômage technique. "Je suis bouleversé !" aurait déclaré notre branquignol. Parce qu'en plus, lui et sa dulcinée ne se parlent pas et n'ont pas discuté en temps et en heure des risques que ses ambitions politiques - à lui - faisaient courir à sa carrière - à elle - ? Sinon, lors des débats télévisés, il a paru bien emprunté, le plus étonnant étant quand même le choix fait par le Parti Socialiste, malgré les récriminations de quelques ténors du parti. Et puis, comment comprendre la sortie de Glucksman à propos du rôle de François Mitterrand au Rwanda ? Même à supposer qu'il ait raison, le timing avait de quoi surprendre - même s'il semble que les média aient déterré une ancienne prise de position, mais bon, voyez l'adage déjà cité : "Gouverner c'est prévoir" ! -, en pleine campagne électorale ? Suicidaire ? Va savoir ! (Source)

Bellamy ?  Le troisième prof avec Arthaud et Brossat. Enfin, prof, c'est vite dit : en activité ou en disponibilité ? "Übung macht den Meister!" disent les Allemands : "c'est en forgeant qu'on devient forgeron !". Du coup, je me méfie de ces profs qui désertent les salles de classe. Mais il me semble que l'on peut être adjoint au maire (Versailles) tout en conservant son métier d'origine. Le fait est que Bellamy n'a pas été mauvais. Par ailleurs, on peut raisonnablement s'interroger sur l'avenir des anciens "Républicains" de la coalition LREM (Le Maire, Darmanin, Raffarin...) si, d'aventure, l'expérience "macroniste" faisait long feu : imagine-t-on qu'ils reviennent au bercail ? Toujours est-il que, contrairement aux spéculations sondagières, c'est le camp de Bellamy qui risque de se retrouver de nouveau en tête au Parlement Européen. Et il semble que les conservateurs européens soient rompus à l'exercice de la "combinatione", du compromis avec d'autres, notamment les sociodémocrates. Alors, du coup, tout ce blablabli-blablabla des politocrates pour opposer les uns et les autres dans un cadre strictement franco-français a quelque chose de dérisoire !

Bardella ? Jeune loup aux dents longues et très propre sur lui. Personnellement, je l'aurais préféré de gauche, mais bon ! Le fait est qu'il a assuré, comme on dit, à l'instar des Aubry, Bellamy, Brossat. Et c'est là que les politocrates se perdent en conjectures, qui nous avaient prédit l'effondrement de Marine Le Pen à l'issue d'un certain débat d'entre les deux tours de la présidentielle, chose que j'ai toujours contestée (voir les archives de ce blog). Du coup, si, d'aventure, le Rassemblement National devait de nouveau virer en tête à l'issue de ce scrutin européen, alors je connais quelques politocrates qui devraient avaler leur chapeau et changer de métier dans la foulée ! On verra bien !

Aubry ? Très bonne candidate, malgré sa jeunesse. Et c'est là qu'on mesure toute la différence entre quelqu'un d'expérimenté au sein d'un parti politique (Bellamy, Bardella, Brossat) ou d'une ONG et quelqu'un qui s'improvise candidat au tout dernier moment (Glucksman). Mon problème avec Manon Aubry s'appelle Jean-Luc Mélenchon, un quidam tout sauf fiable (voir les archives de ce blog) ! Par ailleurs, le Front de Gauche de 2014 a explosé en plusieurs morceaux, et la Gauche française, au total, est bien partie pour perdre encore des plumes, le tout - entre autres raisons - à cause du caractère éminemment bonapartiste des partis qui la composent, ce qui leur fait préférer les guéguerres de personnes à la défense de grandes idées fédératrices. Autre chose : les Insoumis vont se retrouver au Parlement Européen, mais pour y siéger aux côtés de qui ?

3. Le cas Loiseau

Le moins qu'on puisse dire est que rien ne lui aura été épargné, entre le supposé manque de charisme et l'une ou l'autre bévue présumée commise par l'étudiante de Science Po'. Et au risque de surprendre, j'affirme ici que c'est pourtant, et de loin, la plus capée des têtes de liste de ce scrutin européen. Et pour avoir souvent critiqué le "Roi Macron", qui n'a toujours pas compris que la Cinquième République était à bout de souffle, je me dois de reconnaître que Nathalie Loiseau a le parfait profil pour conduire une liste au Parlement Européen, cette institution où l'on débat et négocie énormément, dès lors que l'on n'a pas, comme dans cette république bonapartiste qu'est la France, ces subterfuges anti-démocratiques transformant un 24 % de voix au premier tour en 66 % au second tour d'une élection ! 

Par ailleurs, bien des politocrates, obnubilés qu'ils sont par les sondages - et ce ne furent pas les seuls dans ce cas ! - semblent avoir voulu confondre le Parlement européen avec les Folies Bergères et je ne sais quel cabaret de strip-tease ! Le fait est que l'ex-ministre chargée des affaires européennes - à qui personne ne demande de danser à moitié nue sur une estrade - détient sans aucun doute la capacité technique et probablement humaine et de négociatrice pour jouer un rôle moteur au sein des cadors de ce Parlement européen, dont je rappelais (voir le papier sur Ingrid Levavasseur) que ses principaux animateurs (Barnier, Alliot-Marie, Hortefeux, Lamassoure, Verhofstadt... sans oublier les Junckers, Delors, Veil, etc.) sont/furent souvent d'anciens ministres affichant pas mal d'heures de vol. 

Il reste maintenant à tout ce petit monde à faire des progrès en matière de pédagogie, histoire d'amener le maximum de citoyens à croire en l'avenir de cette usine à gaz qui n'en finit pas de susciter la méfiance des Européens, à commencer par les plus jeunes. Et ça, c'est pas gagné !