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dimanche 30 novembre 2025

Développement versus sous-développement durable. Une lettre ouverte à divers dirigeants africains

Ce qui suit est un courrier que j'ai adressé tantôt à un certain nombre de dirigeants et ex-dirigeants africains. La toute première missive, que j'affiche ici, était destinée au président rwandais.

À l'attention du Président P.K.

Monsieur le président, je vous écris en français parce que vous parlez cette langue. J'ai découvert tantôt que le Rwanda était devenu anglophone. J'espère qu'il est avant tout kinyarwandophone. Cela dit, les crimes de Mitterrand ne doivent pas être mis sur le compte de tout l'espace français. J'ai, moi-même, toujours été un critique virulent des pratiques coloniales européennes, dont françaises, mais j'observe que, dans le même temps, un Victor Hugo a condamné l'agression coloniale anglo-française sur la Chine pour lui imposer le commerce de l'opium, qu'un Willy Brandt n'a pas hésité à prendre l'uniforme norvégien afin de combattre les troupes de son propre pays, l'Allemagne, etc.

Je pense, donc, qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, selon l'adage. Pour ma part, je travaille depuis des lustres à des méthodes d'apprentissage que je me suis toujours gardé de soumettre à des éditeurs, dès lors que je doute de leurs compétences pédagogiques. Mais voilà que je lis ici et là des statistiques sur l'analphabétisme et l'illettrisme, dont il ressort que plein de pays – y compris la France de Voltaire et de Rousseau – ont du mal à en venir à bout ; ne parlons même pas des pays dudit Tiers Monde, dont l'Afrique, toujours englués dans le marasme, quand on voit les cohortes de déplacés actuels au Soudan, au Congo et ailleurs.

Mais je ne voudrais pas être trop long.

Précisément, la situation catastrophique endémique régnant actuellement dans moult pays africains m'a rendu extrêmement méfiant, ce qui fait que la totalité de mes contacts à ce jour se faisait avec des autorités de pays d'Europe et d'Asie, les Africains étant bien trop incompétents de mon point de vue. Et pourtant, j'ai décidé tout récemment de faire une exception à la règle, en commençant par le Rwanda. La principale raison ? Je découvre régulièrement sur les réseaux sociaux que votre pays compte une flopée de jeunes pleins d'idées et d'enthousiasme, à l'instar de ces entrepreneurs passionnés par l'agriculture, quand tant de jeunes préfèrent végéter en ville, se convertissant souvent (cf. Nigeria) dans le gangstérisme, voire allant se noyer stupidement à bord de pirogues partant pour les Canaries ou l'île de Lampedusa. À tous ces jeunes Rwandais plein d'innovations et qui ont choisi de vivre à la campagne, je dis : "Bravo !", car le développement qui se limiterait à la bétonisation des villes ne serait qu'un pseudo développement.  

Concrètement : je vous communique l'adresse électronique d'un blog de ma conception, dans lequel je présente quelques-uns de mes travaux. Je ne saurai trop encourager votre ministre de l'Éducation à se pencher sur ce blog.

La méthode d'alphabétisation que j'ai conçue, et que j'ai testée sur le terrain, avec 100% de réussite, peut être adaptée à toutes les langues à alphabets et à syllabes. Pour l'heure, j'aimerais que votre administration me mette en contact avec des chefs de villages, des universitaires férus de linguistique et des directeurs d'écoles.

1)    les chefs de village : tout le monde sait que les campagnes sont les parents pauvres en matière de développement, et ce, même dans des pays riches. Tout le monde sait aussi que le niveau d'instruction des filles est désespérément bas en Afrique. On peut y remédier avec un peu d'imagination. Pour peu que les villages disposent de l'électricité et de connexions Internet ainsi que d'adresses de courriels, je peux leur adresser des échantillons de mes travaux, afin qu'ils les mettent en pratique sur le terrain, sous ma direction. Ça commence par l'alphabétisation d'enfants (dès 2 ans) mais aussi d'adultes (j'imagine qu'au fin fond des campagnes, il y a encore quelques paysans n'ayant pas fréquenté l'école). Le fait est que je tiens absolument à ce qu'aucun enfant ne pâtisse de l'illettrisme de ses parents. Mon expérience du terrain m'a appris que la réussite scolaire d'un enfant dépendait à 90% du niveau d'instruction de la mère, bien plus que de celui du père.

2)    les universitaires : n'étant pas moi-même un locuteur du kinyarwanda, j'aurai besoin de locuteurs de cette langue (mais je suppose qu'il n'y a pas que cette langue au Rwanda) afin d'y adapter mes outils pédagogiques, comme je le fais déjà en français, allemand, anglais, grec, russe, bientôt en japonais, coréen (liste non exhaustive). Ce qui veut dire qu'il pourrait y avoir bientôt une version de la méthode MPM en kinyarwanda, et pourquoi pas en Swahili, Wolof, Lingala, etc. Pour être honnête, en m'inspirant de la méthode de travail des grands linguistes du passé (je pense au grand Champollion), je pourrais fort bien faire le job tout seul, avec l'aide des outils numériques existants, mais ne dit-on pas que plus on est de fous…?

L'Afrique compte des centaines de langues indigènes qu'il s'agit de défendre, moyennant notamment la réalisation d'outils d'apprentissage adaptés. En leur temps, les missionnaires l'ont fait, en commençant par traduire la bible en langues vernaculaires, imitant en cela ce grand éducateur que fut Martin Luther, grâce à qui l'Allemagne s'est dotée de la toute première paysannerie lettrée (années 1520 ss.) de l'Histoire. Car, si l'Allemagne est ce pays qui a si longtemps dominé intellectuellement tout le monde occidental, c'est parce que le "petit peuple" y a appris très tôt à lire et à écrire ! À méditer partout !

3)    les directeurs d'écoles : je connais l'organisation des écoles dans les pays pauvres : pas de livres (de toute façon, ils sont souvent de médiocre qualité), pas de cahiers, des classes surchargées, ne laissant pas à l'enseignant(e) beaucoup de temps pour s'occuper de chaque élève individuellement, des logements privés d'électricité, d'où l'impossibilité pour les élèves de faire des devoirs après le coucher du soleil, etc., toutes choses préjudiciables aux sujets les plus pauvres. Pour palier cette difficulté, j'ai décidé de concevoir des cahiers individualisés, ce qui devrait donner des chances égales à tous les élèves. Mais encore faudrait-il que les écoles concernées disposent de matériel bureautique (photocopieuses, imprimante, papier, encre…) en quantités suffisantes.

Autre chose : je suis un adepte inconditionnel de l'enseignement assisté par ordinateur. Et comment ne pas être consterné par la montagne de déchets électroniques s'entassant dans des terrains vagues en Afrique (cf. le Ghana) et dans tout le Tiers-monde ? Le fait est que sauf malveillance, un ordinateur est facile à remettre en état, moyennant le remplacement de telle ou telle pièce de rechange. Par conséquent, s'ils étaient moins stupides, les importateurs africains de matériel électronique pourraient sans mal ne recevoir dans leurs containers que des machines en état de marche, voire facile à réparer. Par parenthèse, l'ordinateur sur lequel je saisis ce texte est sorti d'usine en 1993 et m'a coûté moins de 80 euros chez un revendeur parisien. Depuis plus de 15 ans que je l'ai, il n'est jamais tombé en panne !

En résumé : si l'Europe envoie des déchets en fin de vie en Afrique, c'est uniquement parce qu'il y a des Africains assez stupides pour acheter de la merde industrielle. Et ça concerne aussi les textiles pourris, les "poulets bicyclettes" et autres denrées alimentaires qui mettent à mal les productions locales.

Outre le blog dédié à l'alphabétisation, que je signalais plus haut, je me permets de vous en signaler deux autres, où il est question de projets visant à la modernisation du continent africain, mais aussi d'éducation et d'enseignement assisté par ordinateur.

En vous souhaitant bonne réception, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute considération.

O. W.

 

Quelques-uns de mes blogs :

Learning

Africa

Liberscriptus