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dimanche 26 novembre 2023

Harvard Faculty Response to "Combating Antisemitism"

Ce qui suit est une lettre ouverte adressée par un collège de professeurs de l'Université de Harvard (USA) à la suite de ce qui ressemble fort à une chasse aux sorcières entamée par des donateurs, d'anciens alumni et divers personnels de l'université, afin de museler toute parole critiquant la politique israélienne en Palestine occupée.

Je me suis permis d'affubler certains passages de numéros me permettant d'y ajouter un commentaire personnel.

Relecture en cours.

 

Réponse de la faculté de Harvard à la « lutte contre l'antisémitisme »

Chère Présidente Gay :

En tant que professeurs de Harvard, nous avons été étonnés par la pression exercée par des donateurs, d'anciens élèves et même certains sur ce campus pour faire taire les professeurs, les étudiants et le personnel critiques à l’égard des actions de l’État d’Israël. Il est important de prendre en compte le ton et le format condescendants d’une grande partie des critiques que vous avez reçues, ainsi que le racisme pur et simple contenu dans certaines d’entre elles.

Nous avons néanmoins été profondément consternés par votre message du 9 novembre intitulé "Combattre l’antisémitisme". L'engagement de l'Université en faveur de la liberté intellectuelle et d'un dialogue ouvert semble céder la place à tout autre chose : un modèle d'éducation dans lequel le sens de termes naguère susceptibles d'interprétation est prescrit d'en haut par un comité dont les travaux ont été, mardi (dernier), présentés à l'Université comme de simples prémisses.

Il devrait sûrement y avoir des limites à ce qui est dicible, même dans une université. Dire des choses qui sont manifestement fausses – nier l’Holocauste (1), par exemple – mérite d’être condamné. Le fait de dénigrer d’autres membres de la communauté dans un langage raciste, xénophobe, sexiste, homophobe ou transphobe (2) mérite également d’être condamné.

Il doit cependant y avoir un espace sur un campus universitaire pour débattre des actions des États, y compris de l’État d’Israël. Il ne peut pas être considéré comme ipso facto antisémite de remettre en question les actions de ce gouvernement ethno-nationaliste particulier, pas plus qu'il ne serait ipso facto raciste de remettre en question les actions du gouvernement ethno-nationaliste de Robert Mugabe au Zimbabwe. Les arguments qui caractérisent Israël comme un État "d'apartheid" ou ses récentes actions (3a) de "nettoyage ethnique" ou même de "génocide" ne peuvent pas non plus être considérés automatiquement comme antisémites, que l'on soit ou non d'accord avec ces arguments. Le programme concernant les "Politiques et Procédures de discrimination et d'intimidation"  récemment annoncé par l'Université, il est utile de le rappeler, inclut la "conviction politique" (et donc vraisemblablement son expression) comme catégorie protégée.

Il est compréhensible qu'à l'ombre de l'histoire de l'Europe, de la Palestine et d'Israël au XXe siècle, ainsi que des attentats du 7 octobre (2023) et de la catastrophe en cours à Gaza, vous vouliez rappeler aux membres de notre communauté que leurs paroles ont un sens. Et pourtant, à l’heure où une personne affiliée à l’Université se présente, en toute impunité, dans la cour et accuse les étudiants de soutenir le terrorisme, votre définition des limites de l’expression acceptable sur notre campus est dangereusement unilatérale.

De même, l’expression "du fleuve à la mer, la Palestine doit être libre" a une histoire longue et compliquée. Son interprétation mérite et fait l’objet d’une enquête et d’un débat soutenus et continus. Désigner cette expression comme impliquant nécessairement un "déportationisme" (cf. to remove : déplacer, voire déporter, s'agissant de populations, n.d.T.), voire un "éliminationnisme" – alors que plus d’un million de Palestiniens ont été forcés de quitter leurs foyers (3b) et que plus de dix mille civils, dont quatre mille enfants, ont été tués à Gaza (seulement depuis le 7 octobre 2023, n.d.T), actions qu'évoque l’historien de l’Holocauste Omer Bartov dans le New York Times et qui pourraient être assimilées à un "crime contre l’humanité" exécuté avec une "intention génocidaire" –, tout cela nous semble imprudent du point de vue de la politique universitaire et gravement inapproprié en tant qu’acte de leadership moral.

Nous vous appelons à présenter un engagement équilibré en faveur de la liberté intellectuelle à Harvard en prenant les mesures suivantes :

1.    Résister aux appels visant à suspendre et/ou disqualifier le Comité de Solidarité avec la Palestine en représailles à ses déclarations publiques et à son plaidoyer, et à résister aux appels visant à mettre de côté les procédures disciplinaires normales de l'Université, dans le seul but de sanctionner prématurément les étudiants et les employés en raison des inquiétudes soulevées concernant leur activité politique, le tout en l'absence d'allégations spécifiques d'actes répréhensibles (et ceux qui ont déjà été ainsi sanctionnés doivent être réintégrés dans l'attente d'une enquête procédurale solide) ;

2.    Demander au Groupe consultatif du président sur l'antisémitisme d'expliquer sa définition de l'antisémitisme à la communauté universitaire, comme demandé lors de la réunion du corps professoral de la FAS [Faculty of Arts and Sciences] du 7 novembre, avant de recommander toute politique touchant à la liberté de pensée et d'expression sur notre campus ;

3.    Affirmer explicitement et spécifiquement l'engagement de l'Université en faveur de la liberté de pensée, de recherche et d'expression à la lumière de la pression extraordinaire exercée sur les personnes critiquant l'État d'Israël et sur les défenseurs du peuple palestinien, et d'indiquer qu'il ne peut y avoir aucune tolérance pour une "exception palestinienne" à la liberté d’expression ;

4.    Créer un groupe consultatif sur l'islamophobie et le racisme anti-palestinien et anti-arabe (comme suggéré lors de la réunion des professeurs du FAS du 7 novembre).

 

101 signatures

 

Source


Commentaires :

1. Fils de pasteur, j'avoue en avoir plus qu'assez du mésusage fait du terme Holocauste (et ce, d'autant plus qu'avec la soi-disant Shoah, il a été largement instrumentalisé dans le but de dissimuler au public un autre terme : la Haavara !). Que ceux qui ne savent pas ce que ce mot dénaturé par Hollywood veut réellement dire jettent un oeil dans une Bible ! 

(Liens : 01 - 02 - 03 - 04)

À propos : cet article sur la Haavara est mensonger, à l'instar de plein de choses relatives à la période. Pour s'en rendre compte, il suffit de confronter les dates. Lien

2. Je suis toujours un brin circonspect lorsqu'on me parle d'une lutte contre le racisme, le sexisme, l'homophobie et/ou la transphobie. J'imagine qu'il y a à Harvard assez de bons ethnolinguistes pour savoir qu'une myriade de langues, notamment africaines, ignorent le sens de termes comme homosexualité ou trans-machin-chouette. Par ailleurs, la couleur de peau et le sexe d'une personne se voient à l’œil nu, ce qui n'est nullement le cas de ladite "orientation sexuelle". C'est pour ces raisons que je m'interdis, pour ma part, de ranger "racisme", "sexisme" et "homo/trans/phobie" sur le même plan.

3. Un million de Palestiniens forcés de quitter leurs foyers..., je doute qu'il s'agisse de "récentes actions" ! Tout bon étudiant de Harvard, et d'ailleurs, devrait quand même avoir entendu parler de la Nakba, qui est tout sauf une lubie ! 

(Liens : 01 - 02 - 03)