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jeudi 30 janvier 2025

La juge Sebutinde serait une spécialiste du plagiat ?

UNE BOMBE ! 

Vous devez connaître le sens de l'expression "Né(e) avant la honte.". Elle devrait s'appliquer totalement à l'actuelle présidente de la Cour Internationale de Justice à la Haye, l'Ougandaise Julia Sebutinde, connue pour son alignement aveugle pro-israélien. En somme, un de ces innombrables sujets africains frappés d'une profonde amnésie leur faisant oublier par quelles atrocités et humiliations leurs propres ancêtres sont passés. Ce qui suit est ma traduction d'un papier de Zachary Foster pour le site Palestine Nexus.

Relecture en cours


La juge Sebutinde de la CIJ a voté contre toutes les mesures d’urgence émises à la suite de l’affaire de génocide de l’Afrique du Sud contre Israël. 

La présidente en exercice de la Cour internationale de justice, Julia Sebutinde, a plagié de grandes parties de son avis dissident sur les "Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est".

Rappelons qu'en janvier 2024, la juge Sebutinde a été la seule des 17 juges du panel à voter contre les six mesures conservatoires dans l'affaire de génocide intentée par l'Afrique du Sud contre Israël, y compris l'ordre selon lequel Israël devait "prendre toutes les mesures en son pouvoir" pour prévenir les actes de génocide à Gaza.

C'est toutefois dans son avis de 36 pages sur le statut juridique de l'occupation israélienne, publié en juillet 2024, qu'elle a plagié de nombreux passages, y compris des paragraphes entiers. L'avis juridique comprend également de longues discussions historiques dans lesquelles elle s'est trompée sur des faits fondamentaux et a déformé le passé. En fait, plutôt que de citer des historiens et de leur accorder le crédit de leur travail dans ses notes de bas de page, Mme Sebutinde a plagié des propagandistes, eux-mêmes partisans, intéressés non pas par la rectification de l'histoire mais par la défense de la cause sioniste.

En résumé, la juge Sebutinde n'a aucune honte à présenter le travail d'autrui comme étant le sien. Cela fait d'elle une personne malhonnête, à qui l'on ne devrait pas faire confiance pour statuer sur quoi que ce soit, et encore moins sur le droit international au sein de la plus haute juridiction du monde. 

Voici 9 des cas les plus flagrants de plagiat :


I. La bibliothèque virtuelle (en ligne) juive

Sebutinde a plagié de nombreux passages du site : "The Jewish Virtual Library", géré par Mitchell G. Bard et Or Shaked, deux personnes qui ont des décennies d'expertise dans la déformation de l'histoire pour présenter Israël sous un jour positif.

1. Sebutinde : "Avant la création de la "Palestine mandataire britannique", les Arabes palestiniens se considéraient comme ayant une identité commune avec les Arabes de la sous-région, et ce, jusqu'au XXe siècle".

1. Bibliothèque virtuelle juive : "Avant la partition, les Arabes palestiniens ne se considéraient pas comme ayant une identité distincte.

2. Sebutinde : "Lorsque l'éminent historien arabo-américain, le professeur Philip Hitti, a témoigné contre la partition de la Palestine mandataire devant le Comité anglo-américain en 1946, il a fait remarquer qu'"Il n'y a pas de 'Palestine' dans l'histoire, absolument pas".

2. Bibliothèque virtuelle juive : Lorsque l'éminent historien arabo-américain, le professeur Philip Hitti, de l'université de Princeton, a témoigné contre la partition devant le Comité anglo-américain en 1946, il a déclaré : "Il n'existe pas de 'Palestine' dans l'histoire, absolument pas.".

3. Sebutinde : "En 1937, un dirigeant arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, a déclaré à la Commission Peel, qui a finalement suggéré la partition de la Palestine : "Il n'existe pas de pays tel que la Palestine ! La "Palestine" est un terme inventé par les sionistes ! Il n'y a pas de Palestine dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles.

3. Bibliothèque virtuelle juive : En 1937, un dirigeant arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, a déclaré à la Commission Peel, qui a finalement suggéré la partition de la Palestine : "Il n'y a pas de pays tel que la Palestine ! "Il n'existe pas de pays tel que la Palestine ! La "Palestine" est un terme inventé par les sionistes ! Il n'y a pas de Palestine dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles".

4. Sebutinde : "Le premier congrès palestino-arabe, qui s'est réuni à Jérusalem du 27 janvier au 10 février 1919 pour choisir les représentants palestiniens à la Conférence de paix de Paris, a adopté une résolution dans laquelle il considérait, entre autres, que la Palestine faisait partie intégrante de la Syrie arabe."

4. Bibliothèque virtuelle juive : "Lorsque le premier congrès des associations islamo-chrétiennes s'est réuni à Jérusalem en février 1919 pour choisir les représentants palestiniens à la Conférence de paix de Paris, la résolution suivante a été adoptée : Nous considérons la Palestine comme faisant partie de la Syrie arabe, car elle n'en a jamais été séparée à aucun moment."

 

II. Prager U

Sebuntinde a également plagié les propos de Prager U, une autre organisation possèdant des décennies d'expertise non pas en histoire, mais en déformation de l'histoire pour présenter Israël sous un jour favorable.

5. Sebutinde : "Le gouvernement britannique a offert aux Arabes palestiniens 80 % de la Palestine mandataire (Transjordanie) et aux Juifs les 20 % restants (Palestine) dans le cadre d'une proposition de partage largement en faveur des premiers. Malgré la taille minuscule de l'État qu'ils proposaient, les Juifs ont voté en faveur de cette offre, mais les Arabes l'ont rejetée et ont repris leur violente rébellion contre le mandat britannique".

5. Prager U : "Les Britanniques leur ont offert 80 % du territoire contesté ; les Juifs, les 20 % restants. Pourtant, malgré la taille minuscule de l'État qu'ils proposaient, les Juifs ont voté en faveur de cette offre. Mais les Arabes l'ont rejetée et ont repris leur violente rébellion."

6. Sebutinde : "Le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré à Camp David le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, en 2000, pour conclure un nouveau plan prévoyant deux États. Barak a proposé à Arafat un État palestinien sur l'ensemble de la bande de Gaza et 94 % de la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale. Le dirigeant palestinien a catégoriquement rejeté cette offre. Selon les termes du président américain Bill Clinton, "Arafat est resté 14 jours ici et a dit non à tout". Au lieu de cela, les Palestiniens ont lancé une vague sanglante d'attentats suicides qui ont tué plus de mille Israéliens et en ont mutilé des milliers d'autres, dans des autobus, des salles de mariage et des pizzerias".

6. Prager U : "En 2000, le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré à Camp David le président de l'Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, pour conclure un nouveau plan à deux États. Barak a proposé à Arafat un État palestinien sur l'ensemble de la bande de Gaza et 94 % de la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale. Mais le leader palestinien a rejeté cette offre. Selon les termes du président américain Bill Clinton, Arafat a été "ici pendant 14 jours et a dit 'non' à tout". Au lieu de cela, les Palestiniens ont lancé une vague sanglante d'attentats suicides qui ont tué plus de mille Israéliens et en ont mutilé des milliers d'autres - dans des bus, des salles de mariage et des pizzerias".

 

III. Douglas J. Feith

Sebutinde a également plagié un article de blog de Douglas J. Feith publié en 2021 par l'Institut Hudson, un groupe de réflexion conservateur. Feith n'est pas un historien, mais un va-t-en-guerre qui a occupé le poste de sous-secrétaire à la défense durant l'administration du président George W. Bush de 2001 à 2005, où il a contribué à orienter la stratégie de deux des guerres les plus désastreuses de l'histoire des États-Unis, les guerres d'Afghanistan et d'Irak.

7. Sebutinde : ""Palestine" s'applique vaguement à une région qui, pendant les 400 ans qui ont précédé la Première Guerre mondiale, faisait partie de l'empire ottoman".

7. Douglas J. Feith : "La "Palestine" s'applique vaguement à une région qui, pendant les 400 ans qui ont précédé la Première Guerre mondiale, faisait partie de l'empire ottoman".

8. Sebutinde : "En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection juive de la province de Judée ou Juda, les Romains ont rebaptisé cette province "Syria Palaestina" (ou "Palestinian Syria"). Les Romains ont agi ainsi pour punir les "Y'hudim" (population juive) et pour effacer le lien entre eux et leur province (connue en hébreu sous le nom de Y'hudah). Le nom "Palaestina" était utilisé en relation avec le peuple connu sous le nom de Philistins et présent le long de la côte méditerranéenne".

8. Douglas J. Feith : "En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection de la province de Judée, les Romains ont rebaptisé la province "Syrie Palaestina", c'est-à-dire "Syrie palestinienne". Ils le firent avec ressentiment, comme une punition, pour effacer le lien entre les Juifs (en hébreu, Y'hudim et en latin Judaei) et la province (dont le nom hébreu était Y'hudah). La "Palaestina" désignait les Philistins, dont la base était située sur la côte méditerranéenne".

9. Sebutinde : "La frontière nord est le résultat de négociations anglo-françaises en 1923. Celle du sud a été fixée par des traités conclus au milieu des années 1920 entre la Grande-Bretagne et la nouvelle nation d'Arabie saoudite. La frontière entre le mandat de Palestine et le mandat de Mésopotamie (Irak) n'avait pas d'importance immédiate, étant donné qu'elle se situait au milieu d'un désert inhabité et que la Grande-Bretagne contrôlait les deux côtés. Cette ligne a finalement été fixée par un échange de lettres en 1932".

9.Douglas J. Feith : "La frontière nord est le fruit de négociations anglo-françaises en 1923. Celle du sud a été fixée par des traités conclus au milieu des années 1920 entre la Grande-Bretagne et la nouvelle nation d'Arabie saoudite. La frontière entre la Palestine mandataire et la Mésopotamie mandataire n'avait pas d'importance immédiate, étant donné qu'elle se trouvait au milieu d'un désert inhabité et que la Grande-Bretagne contrôlait les deux côtés. Cette ligne a finalement été fixée par un échange de lettres en 1932".

 
Le plagiat décrit ci-dessus représente une violation évidente de la confiance du public. La C.I.J. a besoin de juges honnêtes, pas de juges qui mentent et présentent le travail d'autrui comme le leur, sans parler d'un travail qui est lui-même fondé non pas sur la recherche historique mais sur la mythologie et la propagande sionistes. Sebutinde est une honte pour la Cour et sa réputation, et tous les juges, avocats et experts juridiques du monde devraient demander sa démission immédiate.
 
 
À la suite du texte principal on peut lire diverses interventions sous la forme d'un forum de discussion, dont j'ai traduit quelques passages.
 

Nayalie Bédard 

Julia Sebutinde

"L'histoire décrite ci-dessus est renforcée par les preuves archéologiques récentes obtenues grâce à l'étude systématique de tous les vestiges du passé du pays ⎯ de la préhistoire à la fin de la domination ottomane - qui révèlent clairement le lien historique entre le peuple juif et la Terre d'Israël, mettant à jour les vestiges de son patrimoine culturel dans son pays d'origine. Ces vestiges visibles, enfouis dans le sol, constituent le lien physique entre le passé, le présent et l'avenir du peuple juif dans cette partie du monde".

Mission israélienne auprès de l'ONU (Genève)

"L'archéologie en Israël implique l'étude systématique de tous les vestiges du passé du pays - de la préhistoire à la fin de la domination ottomane. La profusion de vestiges matériels témoigne des nombreuses cultures qui ont laissé leur empreinte sur la Terre.

Surtout, la recherche archéologique révèle clairement le lien historique entre le peuple juif, la Bible et la Terre d'Israël, en mettant au jour les vestiges de l'héritage culturel du peuple juif dans sa patrie. Ces vestiges visibles, enfouis dans le sol, constituent le lien physique entre le passé, le présent et l'avenir du peuple juif dans son pays". 
 
(...)

Sebutinde

"16. Troisième rejet en 1967 : Vingt ans plus tard, lors de ce que l'on appelle la "guerre des six jours" (...)

Le gouvernement israélien est divisé sur le sort à réserver à ce nouveau territoire. La moitié du gouvernement voulait rendre la Cisjordanie à la Jordanie et Gaza à l'Égypte en échange de la paix. L'autre moitié voulait donner ce territoire aux Arabes de la région, qui avaient commencé à s'appeler eux-mêmes les Palestiniens, dans l'espoir qu'ils finiraient par y construire leur propre État. Aucune de ces deux initiatives n'a abouti. Quelques mois plus tard, la Ligue arabe s'est réunie au Soudan et a publié ses "trois non" : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociations avec Israël. Là encore, la solution des deux États a été catégoriquement rejetée par ces États arabes.

___

Ikenna Emewu

"Troisième rejet.

20 ans plus tard, en 1967, (...) connue sous le nom de Guerre des Six Jours (...)

Le gouvernement se divise sur le sort à réserver à ce nouveau territoire. La moitié voulait rendre la Cisjordanie à la Jordanie et Gaza à l'Égypte en échange de la paix. L'autre moitié voulait le donner aux Arabes de la région, qui avaient commencé à s'appeler eux-mêmes les Palestiniens, dans l'espoir qu'ils finiraient par y construire leur propre État.

Aucune de ces deux initiatives n'a abouti. Quelques mois plus tard, la Ligue arabe s'est réunie au Soudan et a publié ses tristement célèbres "trois NON" : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociations avec Israël. Une fois de plus, la solution des deux États a été rejetée par les Arabes".
 
 
Petit rappel : la "juge" Sebutinde, et elle n'est pas la seule, semble ignorer une chose : lesdites Nations Unies ne sont pas un regroupement d'États, sinon, elles s'appelleraient autrement. Par ailleurs, la Charte des Nations Unies est établie sur un socle caractérisé par le droit des peuples (et non seulement des États) à disposer d'eux-mêmes.

Autrement dit, au lieu de se masturber les neurones autour de la question de pays arabes rejetant "la solution à deux États", une juridiction internationale du calibre de la CIJ aurait dû s'appliquer, avant toute chose, à vérifier que la création d'un Etat sorti de nulle part sur les terres de populations indigènes jamais consultées préalablement à cette création. Que les Palestiniens, premiers concernés, aient récusé la reconnaissance d'un Etat israélien sur leur sol est la preuve par neuf que la résolution n°181 décidant de la partition de la Palestine historique était et reste nulle et non avenue.

 
 
 

jeudi 17 octobre 2024

CIA Spy Ring Promoted LGBTQ Causes and Israel Normalization in Yemen

Ce qui suit est ma traduction d'un très long papier paru dans Mintpress News et dont les faits rapportés n'ont été évoqués nulle part. Il faut dire que l'ingérence du Deep State - qui dirige les États-Unis d'Amérique depuis deux siècles  - dans les affaires d'États étrangers n'est plus vraiment un scoop ! Voyez ma traduction d'un papier de Politico sur l'opération Red Sox en Ukraine (1949 !). Toujours est-il que, si les faits sont avérés, alors il s'avère que la mafia US et son larbin israélien auraient tenté de pénétrer la société yéménite via, notamment, la promotion des ligues LGBT, le tout dans le but de faciliter un rapprochement du Yémen avec Israël. Seulement voilà : des résistants, baptisés Houthis, sont passés par-là !

Relecture en cours

 

Un réseau d'espionnage de la CIA a promu les causes LGBTQ et la normalisation des relations avec Israël au Yémen 

Alors que le Yémen évoque généralement des images de conflits avec Israël et la coalition menée par l’Arabie saoudite, une nouvelle dimension de ce pays complexe et de son peuple est apparue : la guerre secrète des espions au Yémen. MintPress News se penche sur la plus grande cellule d’espionnage de la CIA jamais découverte au Yémen, révélant une opération majeure de sécurité intérieure qui a mobilisé beaucoup de monde et révélé les activités d’espionnage américaines, modifiant radicalement notre compréhension du complexe champ de bataille du Yémen. 

En juin, MintPress a révélé comment le gouvernement de Sanaa dirigé par Ansar Allah avait démantelé une cellule d’espionnage – Force 400 – qui travaillait prétendument pour les États-Unis et Israël, détaillant les membres de la cellule et leurs activités. 

Washington a réagi en demandant la libération d’individus qu’il prétendait être des employés des Nations Unies, des organismes diplomatiques et des ONG, les qualifiant d’otages détenus par les Houthis, un terme péjoratif souvent utilisé par les responsables occidentaux pour décrire le mouvement politique et militaire connu sous le nom d’Ansar Allah. Le correspondant de MintPress News, Ahmed AbdulKareem, a eu un accès exclusif à plusieurs détenus capturés par les services de sécurité yéménites, ce qui lui a permis de mener une série d’entretiens avec les espions présumés. Par ailleurs, une série de documents top secret a été fournie à MintPress, corroborant les témoignages de nombreux détenus livrés lors de ces entretiens. 

MintPress a également examiné des heures de séquences montrant des interrogatoires menés par le personnel de sécurité yéménite, qui ont confirmé les détails des allégations contre les détenus qui ont été fournis à MintPress lors d’entretiens avec des responsables de la sécurité de haut niveau d’Ansar Allah. Alors que les arrestations liées à la vaste cellule d’espionnage ont commencé sérieusement en 2021, les responsables des États-Unis et du Yémen sont restés muets sur cette découverte. Cependant, les responsables d’Ansar Allah ont déclaré à MintPress que Washington était au courant des arrestations et a lancé une série de négociations secrètes pour la libération des détenus peu de temps après ces arrestations. 

Les négociations ont finalement échoué et les détails de l'opération ont commencé à fuiter dans la presse arabe. Les autorités yéménites ont alors révélé publiquement la découverte du réseau d’espionnage et ont relancé les négociations entre les deux parties à Mascate, à Oman. 

Dans une enquête inédite, MintPress News dévoile les rouages ​​internes de l’un des plus grands réseaux d’espionnage jamais découverts au Yémen, mettant en lumière la manière dont les agences de renseignement américaines et israéliennes ont infiltré la société yéménite. Au travers d’opérations clandestines, elles ont manipulé la dynamique locale, exploitant les divisions religieuses et semant les graines d’une normalisation avec Israël. Le but ultime : recueillir des renseignements pour les frappes aériennes saoudiennes sur des cibles militaires. L’accès exclusif à des documents top secret, à des témoignages de détenus et à des images d’interrogatoires révèle un récit poignant d’espionnage.

Les espions ont été recrutés par le biais de manipulations psychologiques, de chantage sexuel et de torture, soulignant à quel point les agents américains et israéliens ont contourné les limites morales pour obtenir la coopération des recrues. Cette enquête offre un aperçu troublant de la guerre de l’ombre menée au Yémen, une guerre alimentée par l’exploitation et la coercition. Elle marque le début d’une série qui dévoilera d’autres facettes de cette opération secrète dans de futurs rapports.

La double vie d’Abdul Azzan Abdul Mohsen Hussein Ali Azzan : il s'agit d'un espion de haut rang arrêté en juin dernier, qui a travaillé à la fois pour la CIA et le Mossad israélien pendant 15 ans. Recruté par les services de renseignement américains en 2010, son contact était Joanne Cummings, directrice du département politique et économique de l’ambassade américaine à Sanaa, qui a géré ses activités jusqu’en 2013. Selon son récit, Azzan s’est converti de l’islam au christianisme alors qu’il travaillait pour une entreprise américaine d’Atlanta qui se livrait au prosélytisme sous couvert de vente d’encre d’imprimante. Azzan n’a pas seulement infiltré et recruté des parlementaires yéménites ; il a également recueilli des renseignements cruciaux sur les défenses aériennes sous la forme de lanceurs portatifs de missiles, les drones et les missiles balistiques. Ces informations de grande valeur ont été partagées avec les services de renseignements américains, comme en témoignent des documents consultés par MintPress et par Azzan lui-même lors d'une interview exclusive en prison avec le correspondant de MintPress, Ahmed AbdulKareem.

« Grâce à la société d'Atlanta et à ma nouvelle religion, j'ai pu nouer de bonnes relations avec les Américains », a déclaré Azzan, diplômé de l'université de Sanaa, à MintPress. « J'ai écrit une lettre à la CIA par l'intermédiaire de Murad Dhafer, un ami qui travaillait pour eux. Je n'ai pas été accepté immédiatement, mais j'ai été inscrit à un cours spécial de renseignement. Plus tard, j'ai pris contact avec Carlo Penda, le directeur canadien du programme parlementaire à l'Institut démocratique [national], et j'en suis finalement devenu directeur. »

Ansar Allah accuse l'Institut démocratique national (NDI) de Sanaa de mener des missions de renseignement sous couvert de diffusion de la démocratie et de promotion des droits de l'homme. Il affirme que par l'intermédiaire de cet institut, la CIA a recruté des espions, dont certains ont été arrêtés par la suite, tout en collectant des informations et en préparant des recherches et des études pour les agences de renseignement américaines.

« Fin 2009, j’ai commencé à travailler à l’ambassade américaine, où Joanne Cummins, la directrice du programme politique et économique, m’a recruté pour la CIA », raconte Azzan. Il aurait subi une série de tests, dont un test de détecteur de mensonges, et a suivi des cours auprès de deux agents de renseignement américains. Par la suite, il a été mis en contact avec Richard Kaufman, le représentant des intérêts israéliens à l’ambassade [U.S.]. « En 2014, l’ambassade m’a envoyé en Amérique, où j’ai rencontré un haut responsable du renseignement américain », a-t-il ajouté.

Avant le début de la guerre contre le Yémen en mars 2015, l’ambassade américaine a quitté Sanaa. Elle a cependant réussi à associer ses agents à des entreprises américaines encore en activité à l’époque et à des organisations internationales telles que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, dont Azzan faisait partie. Il a rejoint la société mère de Cambridge Analytica, basée au Royaume-Uni, le groupe SCL. En 2018, Max Blumenthal a révélé que l’entreprise menait des activités d’espionnage pour le compte d’Archimedes, un sous-traitant militaire basé aux États-Unis. Azzan a identifié la société comme une filiale de Moby Media Group, détenue par l’homme d’affaires afghan Saad Mohseni, qui a été lié à la CIA. En 2013, la société a ouvert son siège à Sanaa, dirigé par la ressortissante britannique Sarah Cunningham, selon Azzan. En plus de son travail de renseignement, Azzan a fourni des services à la société de renseignement dont elle était la directrice générale. Selon Azzan, la société opérait sur deux axes : collecter des informations, préparer des enquêtes sur le terrain et mener des campagnes médiatiques pour faire évoluer l’opinion publique en faveur d'Israël.

« L’une de nos activités de renseignement était le programme Landscape, où nous avons étudié tous les médias locaux », a expliqué Azzan à MintPress. « L’objectif n’était pas seulement de mener des campagnes médiatiques pour des entreprises américaines, mais aussi d’identifier et de recruter des dirigeants des médias pour promouvoir la normalisation israélienne sous couvert d’acceptation et de coexistence pacifique. »

En 2014, l’ambassade a envoyé Azzan à Washington pour une session de formation de deux semaines, où il a rencontré un haut responsable de la CIA. "Après 2018, j’ai travaillé pour le ministère américain de la Défense sous le couvert du directeur du bureau des Labs au Yémen. Mon responsable était Fahim Ahmed, le directeur régional des Labs, et par l’intermédiaire de l’entreprise, j’étais connecté à une organisation de renseignement juive [israélienne] en Amérique. Cette organisation souhaitait étudier les sectes yéménites, comprendre leurs références et les exploiter pour normaliser et alimenter les différences sectaires."

Alors que les soupçons de sécurité à l’égard de l’entreprise grandissaient, SCL a décidé de quitter Sanaa. Azzan a ensuite été transféré au Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) à Sanaa. Tirant parti de la vaste portée de l’organisation dans les gouvernorats yéménites, Azzan a pu fournir à ses contacts du renseignement américain des informations de grande valeur sur les camps, les sites de lancement et les forces navales, qui ont ensuite été ciblés par des frappes aériennes saoudiennes. Il a noté qu’il a travaillé ouvertement et en coopération avec les responsables du HCDH pour recueillir ces renseignements.

« Sous la supervision du représentant résident, Mohamed Al-Shami et moi-même avons collecté des informations auprès d’un réseau d’observateurs analystes dans chaque gouvernorat », a expliqué Azzan. « Mon travail s’est poursuivi jusqu’à mon arrestation fin 2021. Lorsque nous ne pouvions pas accéder à une zone ciblée, nous demandions au superviseur résident de contacter les autorités locales sous couvert d’une proposition humanitaire. Il facilitait cela, en s’assurant que nous ne prenions aucune mesure qui révélerait nos véritables intentions », a ajouté Azzan.

Le plus gros dommage était encore à venir. En 2016, Azzan a commencé à travailler pour le Mossad israélien par l’intermédiaire de Michael Boven, l’ancien attaché économique de l’ambassade américaine à Sanaa. Après la fermeture de l’ambassade, Boven a rejoint l’ambassade américaine en Israël. Il avait auparavant supervisé Azzan à l’Initiative pour le Moyen-Orient à Sanaa, créant une relation étroite basée sur la religion commune. Azzan a révélé que Michael avait des incitations financières et qu’il était en fait un véritable ami.

« J’ai rencontré Michael en Jordanie en tant que directeur de Labs (SCL). Au cours d’une de ces réunions, il m’a présenté à Saul Gad, un officier israélien du Mossad. J’ai rencontré Gad dans la région de la mer Morte en Jordanie et j’ai commencé à travailler pour lui. Azzan a fourni au Mossad des informations extrêmement sensibles, notamment des détails sur l’aéroport international de Sanaa, les mouvements de transport, les changements de direction d’Ansar Allah, les activités militaires et les armes détruites. Il a également divulgué des données du Haut-Commissariat aux droits de l’homme concernant les emplacements des responsables gouvernementaux et des dirigeants d’Ansar Allah. Mon baptême a influencé ma volonté de travailler pour Israël en tant que chrétien dans l’entreprise d’Atlanta, qui était dirigée par des protestants qui soutiennent Israël et croient que le retour du Christ dépend de la domination d’Israël au Moyen-Orient. Ce lien s’est poursuivi avec mon association avec l’organisation IDEA, qui est liée à l’Église du samedi. »

Azzan a également contribué de manière significative au succès de l’organisation Dar Al Salam. Ce groupe local a collaboré avec des organisations juives aux États-Unis et en Europe, dans le but de débarrasser les individus de leurs armes personnelles comme les kalachnikovs et de persuader les religieux de promouvoir la coexistence et la normalisation avec Israël.

Les collaborateurs yéménites, dont le nombre s’élève à plus de 20 personnes selon les responsables d’Ansar Allah, étaient bien conscients de leur rôle au sein des services de renseignements américains, bien qu’ils aient déclaré à MintPress que la CIA ne leur avait offert aucune garantie après leur recrutement. Shaif Hafazallah Al-Hamdani, consultant principal pour les programmes de gestion du développement à l’Agence américaine pour le développement, a servi la CIA pendant 27 ans. Il a été recruté par Adam Earli, alors attaché culturel à l’ambassade américaine à Sanaa.

« J’ai rejoint la CIA en 1997 par l’intermédiaire de l’attaché culturel américain. Ils m’ont dit que je coopérerais avec les services de renseignements américains à un poste élevé, et j’ai accepté », a-t-il avoué.

MintPress News a pu consulter les documents d’Al-Hamdani, des photographies avec des agents de renseignement et des formulaires d’évaluation de l’ambassade. Al-Hamdani a exercé ses fonctions d'espionnage en tant qu'employé de l'Agence américaine pour le développement (USAID). Il a conçu des mécanismes de suivi et d'évaluation des renseignements, coordonnant le travail de l'USAID avec le prestataire de services de renseignement, MSI. L'une de ses principales tâches était de vérifier la mise en œuvre de ces mécanismes pour répondre aux exigences des services de renseignement américains et d'autres agences telles que l'IBTCI et le MSI.

Selon une source de sécurité, le suivi et l'évaluation sont des méthodes cruciales pour recueillir des informations militaires et localiser les installations militaires et industrielles. Al-Hamdani a déclaré que la coopération de l'USAID avec le MSI visait à accéder aux zones de projets pour localiser les sites de lancement de missiles balistiques et les véhicules aériens sans pilote. Ils ont également surveillé et déterminé les emplacements des installations militaires, fourni des coordonnées à la CIA et évalué les situations de combat sur les fronts et la position des marchandises, de la nourriture, du carburant et des services essentiels.

Les mesures prises par Washington et ses alliés pour punir le Yémen ont varié. Pourtant, la cerise sur le gâteau a toujours été de déplacer la Banque centrale de Sanaa, contrôlée par Ansar Allah à Aden, où les groupes soutenus par les États-Unis gardent le contrôle. Al-Hamdani explique : "En 2016, M. Brad Hance, l'ambassadeur adjoint des États-Unis et responsable du renseignement, m'a chargé de recevoir le code de la Banque centrale et de le transporter à Aden. Je l'ai remis à un autre agent américain travaillant à la banque d'Aden."

Al-Hamdani souligne que l'attaché culturel de l'ambassade américaine était une plaque tournante essentielle pour les opérations de renseignement américaines. Le recrutement d'espions se faisait souvent sous le couvert d'échanges culturels, de programmes d'amélioration des compétences et de bourses comme le programme Fulbright. Ce programme offre des bourses aux diplômés universitaires les plus brillants pour une année et demie de préparation à un master aux États-Unis. Au cours de cette période, les espions potentiels sont évalués, leurs capacités étudiées et des individus sélectionnés sont recrutés. Les espions potentiels sont également identifiés et sélectionnés par le biais d’EducationUSA au sein de AMIDEAST, basé à Aden, et du programme Humphrey Fellowship, destiné aux "employés civils exceptionnels". En outre, les programmes US Speaker et International Visitor jouent aussi un rôle important. Al-Hamdani note que les services de renseignement américains ont réussi à recruter de nombreux espions locaux grâce à ces initiatives.

« Des agents ont également été sélectionnés grâce à des événements à l’ambassade et à des bourses d’études pour des étudiants exceptionnels dans des instituts comme YALI, Oxide et AMIDEAST, qui était dirigé par l’agent de renseignement américain Sabrina Weber, ciblant les jeunes influents. »

Un document examiné par MintPress mentionne un homme nommé Chris Eckel, qui aurait assisté à un séminaire culturel à Sanaa. Lorsque le nom d’Eckel a été mentionné à Al-Hamdani, il l’a identifié comme un agent de renseignement qui a travaillé avec lui sur des missions. Les contributions d’Al-Hamdani étaient très appréciées, comme en témoignent les documents d’évaluation de l’ambassade américaine consultés par MintPress, qui stipulent : "Pendant cette période, Shaif a fait bien plus que ce qui lui était demandé. Les programmes de la mission auraient pris plus de temps. Ses connaissances historiques se sont révélées précieuses."

En plus de ses tâches de transfert du code de la Banque centrale et de recrutement, Al-Hamdani a installé des dispositifs d’écoute dans les domiciles de hauts responsables, y compris des alliés de Washington comme l’ancien Premier ministre du Yémen du Sud, Abu Bakr al-Attas. Al-Hamdani a déclaré aux responsables de la sécurité d’Ansar Allah qu’une partie de ses cours de formation concernait la cybersécurité. Subversion culturelle : cibler les valeurs yéménites. Sur le plan social, l’un des rôles assignés aux clients était de promouvoir l’homosexualité et de rendre la société plus tolérante, selon Al-Hamdani.

« L’ambassade soutenait les homosexuels par l’intermédiaire de l’attaché culturel, en faisant la promotion de l’homosexualité au sein de l’ONG américaine YALI, en distribuant des brochures à ceux qui en avaient envie ou le souhaitaient, en faisant la promotion de cette pratique comme d’une liberté personnelle. Ils délivraient également des visas sous prétexte de persécution. »

Al-Hamdani n’est pas le seul à avoir évoqué le rôle de l’ambassade américaine dans la promotion de l’homosexualité au Yémen, une pratique qui viole de manière flagrante les normes sociales, tribales et religieuses yéménites. D’autres espions, dont Muhammad Ali Ahmed Al-Waziza, qui a travaillé avec la CIA pendant 14 ans, ont également mentionné ce rôle. Al-Waziza a déclaré que « Des visas étaient accordés aux homosexuels et l’homosexualité était promue par le biais d’histoires éducatives enseignées dans les instituts. Nous avions des professeurs homosexuels à l’institut et la langue était enseignée par le biais de films gays et lesbiens. »

Al-Waziza a travaillé comme assistant administratif à YALI. Il a rejoint l’ambassade des États-Unis en 2007 en tant que traducteur, puis a travaillé comme enquêteur. Après la fermeture de l’ambassade, il a continué son travail d’espionnage en tant qu’employé de Resonate Yémen, une organisation affiliée à Ahmed Awad bin Mubarak, qui est actuellement Premier ministre du gouvernement yéménite basé à Aden et soutenu par Riyad. L’organisation locale a été fondée et réglementée par l’USAID. Sa mission était de maintenir une communication continue avec les recrues engagées par l’ambassade américaine auprès d’agences gouvernementales, en particulier le service des passeports, le ministère de l’Intérieur et d’autres ministères de service.

Al-Waziza a réussi à voler la base de données de l’Autorité yéménite de l’immigration et des passeports de ses serveurs et à la remettre aux services de renseignement américains. Un document examiné par MintPress comprend une lettre signée par l’ancien membre de la NSA Harry T. Sweeney, qui travaillait comme spécialiste des tests polygraphiques. La lettre, qui salue les efforts d’Al-Waziza, dit notamment ceci :

« J’apprécie particulièrement vos contributions à la culture yéménite et vos suggestions sur la façon d’approcher des personnes spécifiques en vous basant sur votre vaste expérience dans la section consulaire. » Lorsque les responsables de la sécurité d’Asnar Allah ont interrogé les espions à son sujet, ils ont tous convenu que Al-Waziza, réservé et secret, était le plus proche de la CIA. Il était le seul autorisé à accéder au dernier étage du bâtiment de l’ambassade, qui était réservé à la CIA. Le premier étage était réservé aux employés, en particulier aux analystes, tandis que le deuxième étage était réservé à l’ambassadeur. Selon les informations obtenues lors des interrogatoires d’Ansar Allah, Al-Waziza était largement utilisé pour mener des enquêtes et recueillir des renseignements. Il a suivi plusieurs formations, dont une sur les compétences en gestion du personnel en Floride. Al-Waziza a mené des enquêtes au sein de l’ambassade pour les services de renseignement américains et a été impliqué dans le recrutement, utilisant souvent des méthodes telles que le chantage sexuel, selon un autre espion, Bassam Ahmed Al-Mardahi. Ce dernier a décrit comment il a été contraint de travailler pour la CIA après avoir été filmé lors d’une rencontre sexuelle en Allemagne et avoir ensuite été victime de chantage.

"J’ai été recruté après avoir été agressé sexuellement lors d’un cours organisé par l’ambassade américaine en Allemagne. Là, j’ai été filmé en secret en train d’avoir des relations sexuelles dans un hôtel de Francfort. Après mon retour à Sanaa, les images m’ont été envoyées et on m’a menacé de travailler pour les services de renseignements ou de les publier sur Internet."

Al-Mardahi a recruté des membres locaux de diverses institutions yéménites pour les services de renseignements américains et a mené une étude sur le nombre d’armes détenues par la population de Sanaa, gagnant entre 300 et 500 dollars par mois pour ses services. L’arrestation de dizaines d’espions pourrait laisser espérer la libération de milliers de prisonniers et détenus détenus par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et leurs alliés dans le sud du Yémen. Les États-Unis feraient pression pour que des négociations soient menées en vue d’échanges de prisonniers entre leurs alliés et la délégation d’Ansar Allah à Mascate, à Oman. Selon une source d’Ansar Allah, il existe une possibilité de proposition de libération des espions en échange de l’arrêt par Israël de son agression contre Gaza. 

Ahmed AbdulKareem est un journaliste yéménite basé à Sanaa. Il couvre la guerre au Yémen pour MintPress News ainsi que pour les médias locaux yéménites. 

 

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vendredi 31 mai 2024

Indésirables réfugiés. L'ombre de la Havaara aux USA (1940-1945)

Ce qui suit est ma traduction d'un article qui aurait pu être plus intéressant s'il avait été mieux documenté. Il y est abondamment question de Juifs dans les camps nazis confrontés audit Holocauste. L'article retrace la longue résistance de l'exécutif US sous Franklin Delano Roosevelt à l'admission massive de migrants européens (surtout juifs) aux États-Unis, sans jamais évoqué ce que nous savons depuis, à savoir que nazis et sionistes avaient conclu d'importants accords d'exfiltration de Juifs vers la Palestine, et cette non mention des accords dits de Havaara amenuisent considérablement l'intérêt de l'article.

Et c'est là qu'on risque de m'interroger sur l'intérêt de traduire un papier dont je dénonce les insuffisances. C'est que ces insuffisances constituent précisément le principal intérêt de l'article, à l'instar du négatif d'une photo argentique.

Relecture en cours


Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont perdu plusieurs centaines de milliers de jeunes hommes et femmes et dépensé des milliards de dollars pour vaincre la tyrannie nazie en Europe. Ce n’est qu’après la guerre que toute l’horreur du régime hitlérien fut révélée. Six millions de Juifs sont morts pendant l'Holocauste. D’autres groupes que les nazis ont qualifiés d’indésirables ont également été massacrés : les gitans, les homosexuels, les communistes et d’autres ennemis politiques. L’héritage de cette époque demeure présent aujourd’hui et soulève encore de nombreuses questions troublantes.

Réfugiés non recherchés

Lorsque Franklin D. Roosevelt est devenu président en 1933, les Américains luttaient pour survivre à la plus grande dépression économique que le pays ait jamais connue. De nombreux Américains craignaient que les immigrants dans le besoin ne prennent des emplois précieux ou n’exercent une pression supplémentaire sur une économie déjà en difficulté.

Les lois américaines sur l'immigration ont toujours imposé des quotas sur le nombre de personnes autorisées à entrer aux États-Unis en provenance d'autres pays. Par exemple, en 1939, le quota permettait à 27370 citoyens allemands d’immigrer aux États-Unis. En 1938, plus de 300 000 Allemands – pour la plupart des réfugiés juifs – avaient demandé un visa (permis d’entrée) aux États-Unis. Un peu plus de 20000 candidatures ont été approuvées. Au-delà des stricts quotas nationaux, les États-Unis ont ouvertement refusé l'octroi de visa à tout immigrant "susceptible de devenir une charge publique". Cette décision est apparue comme étant un problème sérieux pour de nombreux réfugiés juifs qui avaient tout perdu lorsque les nazis ont pris le pouvoir et pourraient avoir besoin de l'aide du gouvernement après avoir immigré aux États-Unis.

Peu de temps après sa nomination au cabinet, Frances Perkins, secrétaire au Travail du président Roosevelt, a proposé un décret concernant les réfugiés et l'immigration. Perkins a suggéré que le Département d'État devrait accorde la priorité aux immigrants cherchant refuge contre les persécutions raciales ou religieuses. Le Département d’État s’est opposé à cette ordonnance parce qu’elle était susceptible de contrarier les relations avec l’Allemagne et d'impacter les citoyens américains sans emploi. Roosevelt n’a jamais appliqué cette recommandation et les responsables du Département d’État en Europe ont continué de rejeter de nombreuses demandes de visa de réfugiés juifs.

En septembre 1935, l’Allemagne nazie a adopté des lois privant les Juifs allemands de leur citoyenneté. Sans citoyenneté, les Juifs étaient juridiquement sans défense ; beaucoup ont perdu leur emploi et leurs biens. Simultanément, des milliers d'opposants politiques à Hitler, des Tsiganes, des catholiques, des homosexuels, et même des handicapés physiques et mentaux sont devenus la cible de la violence et des persécutions nazies. Face au grand nombre d’Allemands fuyant leur pays, le Département d’État a temporairement assoupli les quotas d’immigration. En 1936, le Département d’État a accordé des visas à environ 7 000 réfugiés allemands. En 1938, ce nombre était passé à plus de 20 000, mais un sondage d’opinion révélait que 82 % des Américains étaient toujours opposés à l’admission d’un grand nombre de réfugiés juifs aux États-Unis. Malgré les appels des organisations américaines de défense des droits de l'homme, le Département d'État américain a refusé d'augmenter davantage le quota allemand.

À la veille de la guerre

En mai 1939, quelques mois seulement avant le début de la guerre en Europe, un navire baptisé le St. Louis quitta l'Allemagne avec à son bord près d'un millier de réfugiés, pour la plupart juifs. Beaucoup de ces personnes étaient déjà qualifiées pour obtenir un visa américain, mais n’en avaient pas encore reçu. Elles ont obtenu des visas touristiques cubains temporaires qui leur permettraient d'attendre hors d'Allemagne les visas américains. Cependant, lorsque le Saint-Louis atteignit La Havane, le gouvernement cubain modifia sa réglementation en matière de visa, refusant l'autorisation d’atterrir à la plupart des réfugiés.

Contraint de quitter les eaux cubaines, le St. Louis remonta la côte de Floride. Les garde-côtes américains le suivirent de près pour empêcher les passagers de nager à terre. Le Département d'État refusa d'autoriser les réfugiés à atterrir sans une législation spéciale du Congrès ou un décret du président. Les efforts déployés par les organisations juives américaines pour parvenir à un compromis avaient échoué. Les passagers désespérés envoyèrent au président Roosevelt un télégramme plaidant leur cause ; il n'y a jamais répondu.

Les réalités politiques ont peut-être influencé la décision de Roosevelt de garder le silence. La plupart des Américains étaient soucieux de rester à l’écart de la guerre européenne qui approchait. Beaucoup pensaient que le meilleur intérêt de l’Amérique était d’éviter les conflits étrangers. D’autres ont été déçus par l’expérience de l’intervention américaine pendant la Première Guerre mondiale et voulaient éviter la perte de vies américaines. Ces opinions ont bénéficié d’un fort soutien au Congrès. En outre, le président Roosevelt savait que les États-Unis n’étaient pas encore préparés à la guerre et hésitaient à s’opposer au régime nazi.

Finalement, le Saint-Louis est retourné en Europe et plusieurs pays ont accordé l'asile aux réfugiés. Mais lorsque les troupes hitlériennes traversèrent l'Europe, la plupart des passagers malheureux du Saint-Louis furent finalement capturés par les nazis et envoyés dans des camps de concentration.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, un projet de loi autorisant l’admission d’enfants juifs réfugiés, au-delà des quotas habituels, a été présenté au Congrès. Le président Roosevelt n’a pris aucune position sur le projet de loi et celui-ci est mort en commission à l’été 1939. Les sondages de l’époque indiquaient que les deux tiers des Américains étaient opposés à l’accueil d’enfants juifs réfugiés.

Les années de guerre

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain ne croyait pas aux informations selon lesquelles Hitler mettait en œuvre un plan visant à assassiner des millions de Juifs européens. Mais, en novembre 1942, les preuves étaient accablantes. Une fois de plus, les dirigeants juifs américains ont fait appel à Roosevelt : si le président demandait au Congrès de modifier les lois sur l’immigration, davantage de réfugiés pourraient échapper à l’Holocauste. Encore une fois, Roosevelt a refusé. En lieu t place, il s’est joint aux Britanniques pour condamner le génocide des Juifs par les nazis.

La guerre a entraîné une forte baisse de l'immigration lorsque le gouvernement a imposé des réglementations encore plus strictes en matière de visas. Les autorités craignaient que des espions et des saboteurs ennemis n’entrent dans le pays en se faisant passer pour des réfugiés. Mais à mesure que l’opinion publique américaine prenait conscience de l’énormité des atrocités nazies, elle commença à exiger que les États-Unis fassent quelque chose pour sauver le peuple juif restant en Europe. En novembre 1943, un Comité d’urgence pour sauver le peuple juif d’Europe présenta une résolution de sauvetage au Congrès.

Une fois de plus, le Département d’État s’y est opposé. Cela a provoqué la colère du secrétaire au Trésor Henry Morgenthau Jr., un juif consterné par les massacres nazis. Depuis 1933, le Département d’État s’était opposé à presque toutes les tentatives visant à aider les réfugiés juifs. Le 16 janvier 1944, Morgenthau rencontra Roosevelt et lui présenta un rapport préparé par son département. Le rapport documentait la longue histoire de l’obstructionnisme du Département d’État dans les affaires de réfugiés. (Ce rapport était initialement intitulé "Rapport au secrétaire sur l'acquiescement de ce gouvernement au meurtre des Juifs."

Pour protéger son Département d'État du scandale, Roosevelt a signé un décret ordonnant au Congrès de mettre en œuvre la plupart des dispositions de la résolution de sauvetage. L'ordre créait un Conseil des réfugiés de guerre "pour prendre toutes les mesures dans le cadre de sa politique de sauvegarde des victimes de l'oppression ennemie en danger de mort imminente".

La Commission des réfugiés de guerre

Peu après sa création, le War Refugee Board (WRB) a mobilisé de manière agressive diverses activités de sauvetage, émettant des avertissements pour crimes de guerre et envoyant des colis de nourriture dans les camps de concentration. À l’été 1944, elle lançait une opération dramatique.

Avec la coopération du gouvernement suédois, le WRB a envoyé un homme d'affaires suédois, Raoul Wallenberg, en Hongrie, pour y travailler comme fonctionnaire de l'ambassade. Wallenberg devait mettre en œuvre un plan pour sauver 200 000 Juifs hongrois sur le point d'être déportés vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Il loua des bâtiments et les plaça sous la protection diplomatique suédoise. Cela lui a permis d’offrir un refuge à des milliers de Juifs. Il a délivré des passeports de protection spéciaux à de nombreuses autres personnes. Avec le soutien du WRB, les efforts de Wallenberg ont sauvé plus de 20 000 vies. Wallenberg a disparu lorsque l'armée soviétique a occupé la Hongrie à la fin de la guerre. Son sort est inconnu, même si, en 1956, les Soviétiques ont affirmé avoir découvert un rapport faisant état de la mort de Wallenberg en 1947 dans une prison soviétique.

Le WRB a également établi un sanctuaire hors d’Europe pour les réfugiés secourus. Combattant l’opposition du Département d’État, du Congrès et du public, le WRB a convaincu Roosevelt d’autoriser un groupe de réfugiés juifs italiens à occuper un ancien camp militaire près d’Oswego, dans l’État de New York. Pour éviter de violer les lois sur l'immigration, le WRB a amené ces victimes des persécutions nazies dans le pays sous le statut de prisonniers de guerre.

En mai 1944, les bombardiers américains pouvaient atteindre les camps de concentration nazis d’Auschwitz. L'emplacement précis de ces installations était bien connu. Le WRB et les dirigeants juifs ont supplié le ministère américain de la Guerre de bombarder les chambres à gaz et les voies ferrées qui transportaient le fret humain des nazis vers Auschwitz. Après une brève étude, le ministère de la Guerre rejeta l'idée car "elle ne pouvait être mise en œuvre qu'en détournant un soutien aérien considérable, essentiel au succès de nos forces désormais engagées dans des opérations décisives.".

De nombreux experts ont contesté l’argument du ministère de la Guerre. À l’automne 1944 et de nouveau en décembre, des avions américains bombardèrent des cibles industrielles situées à moins de huit kilomètres des chambres à gaz d’Auschwitz. Aucune bombe n'est jamais tombée sur les chambres à gaz et les fours, ni sur les voies ferrées menant aux camps. On estime que 100 000 Juifs sont morts à Auschwitz dans la période qui a suivi les raids américains. Certains disent que si les bombardements avaient été dirigés contre Auschwitz, ces vies auraient été sauvées. D’autres ne sont pas d’accord. Ils soutiennent que les techniques de bombardement imprécises de cette époque n’étaient peut-être pas efficaces. Au lieu de cela, disent-ils, les bombardements auraient pu causer la mort de milliers de Juifs à Auschwitz ou dans les trains qui y conduisaient.

Les gazages se sont poursuivis jusqu'à ce que les Russes prennent le camp en janvier 1945.

On attribue au War Refugee Board le mérite d’avoir sauvé peut-être 200 000 Juifs au cours des derniers mois de la guerre. "Ce que nous avons fait était assez peu", a déclaré le directeur du WRB, John Pehle. "Il était tard. Tard et peu, je dirais."

Les États-Unis auraient-ils pu faire davantage pour sauver les Juifs de l’Holocauste hitlérien ? Beaucoup pensent que, dans les circonstances de la période d’avant-guerre et pendant la guerre elle-même, on ne peut pas reprocher à l’administration Roosevelt de n’avoir pas réussi à secourir davantage de victimes de l’Holocauste. D’autres ne sont pas d’accord. La question ne sera peut-être jamais réglée. Cela continue de nous hanter aujourd’hui.


Source

 

mardi 30 avril 2024

Les accords de Havaara ou la grande mystification

Des éléments factuels sur la Havaara collectés à partir de sources sionistes ainsi que du New York Times 

Oubliez ces deux escroqueries sémantiques que sont la "Shoah" et l'"Holocauste", deux rideaux de fumée balancés par une mafia sans foi ni loi, assistée par une armada de pseudo-historiens dans le but de camoufler au grand public le fait qu'Hitler était un agent du projet sioniste.

La chose vous paraît incroyable, n'est-ce pas ? Si c'est le cas, posez-vous une question simple : comment un fait aussi décisif dans l'Histoire que les accords dits de Havaara a-t-il pu être dissimulé aux regards de tout le monde pendant si longtemps ? Et si vous n'êtes toujours pas convaincus par mon propos, allez donc dans une librairie ou bibliothèque universitaire quelconque et essayez d'y dénicher un seul ouvrage dédié au mariage apparemment contre-nature entre nazis et sionistes. Ce mariage a pourtant bel et bien eu lieu !

Cet article est en cours de rédaction.

 
 
Transcription

  • Zionists' MAIN concern was "saving Jews" when they were FIRST to normalize trade relations (a.k.a. The Haavara Agreement) with Hitler for 7+ years nonstop (1933-40). You would think Zionists gave a priority to German Jews to immigrate to Palestine.
  • Zionists allocated UNDER 20% of the immigration quotas to German Jews! See the pro-Zionist book: The Transfer Agreement by Edwin Black, p. 373-4
  • When Cuba & US refused to grant entry visas to MS St. Louis' passengers (May 1939) & forced it to go back to Antwerp, you would think the Jewish Agency allocated any of its immigration certificates to some of St. Louis' passengers! The opposite happened; Zionist leadership refused even to save one of those damned passengers! (The Seventh Million, p. 44)
  • When Zionists became distribution agents for Nazi goods all over MENA; you would think they bothered to secure other safe heavens besides Palestine? The exact opposite happened; Edwin Black, p. 373-4
  • When other Jewish (i.e. JDC) Groups attempted to replicate Haavara but to destinations other than Palestine; Zionists were vehemently against it
  • As Haavara was being signed, Jewish Agency was almost bankrupt in 1933. Haavara tunneled into JA's drained coffers 35 times its 1931 budgets. Not for Haavara Zionist enterprises wouldVe been liquidated. Edwin Black, p. 379, 90
  • Zionists were FIRST to normalize trade & relations with Hitler nonstop for 7 years; 9 years ahead of Mufti Hajj Amin & Vichy; to "save less than 53k Jews" (majority of them didn't use Haavara to immigrate to Palestine) Zionist Leaders didn't even pause Haavara for one minute after Nuremberg Race Laws & Kristallnacht pogrom.
  • Zionists laboriously lobbied US Congress to hinder the reception of Jewish refugees to force England to open Palestine wide open for Jewish immigrationlThis MADNESS CONTINUED during WWII. See NYTimes https://nvti.ins/29v9GAE
  • After Kristallnacht, England received 10k German Jewish children. You would think Zionists thanked England. You wouldn't think Ben-Gurion wished those children harm! He wished them death a month after the pogrom!
  • When Adolf Eichmann VISITED Palestine in 1937, do you think he came to meet Mufti Hajj Amin or to coordinate with Zionists' Haganah? Just Google it!
  • You would think Zionists had followed upon Dominican Republic's offer to save 100k Jews in 1938. They lobbied against it. see Evain Conference on Wiki.
  • You would think Zionists DENOUNCED Nuremberg Laws? The exact opposite happened; they even praised Nazi prohibition against mix-marriages & segregated neighborhoods! Just Google Wear It With Pride, Yellow Star of David!
  • You would think Zionists were ITCHING to fight Nazis? ONLY 5k were deployed & few saw action at the war's end. Ben-Gurion saved yishuv to battle Arabs 2 yrs after WWII ended when 120k were deployed during the war of Nakba! See Jewish Brigade on Wiki
  • Zionists actively discouraged all organized boycotts of Nazis. David Ben-Gurion
  • BANNED all anti-Nazi protests! Edwin Black, p. 339, 353-7 > Haavara opened the floodgates of normalization with Nazis, especially when all saw how Zionist Jews were FIRST to deal with Hitler for 7+ years nonstop!
  • Zionists & Nazis taxed German Jews at 61+% of their assets, actually Black (p. 379) reported that very little cash was given back! see The Transfer Agreement on wiki
  • Haavara encouraged other countries to get rid of their Jewish citizens. Similar agreements were signed with other countries just before WWII.
  • If Haavara "saved" Jews; then according to this preposterous logic England & US both exterminated Europe's Jews since both halted Haavara.

 

J'ai transcrit l'intégralité du texte figurant sur l'affiche de ce groupe palestinien afin de permettre aux non-anglophones d'user éventuellement d'un traducteur en ligne. Peut-être vais-je devoir traduire tout ça en bon français, si j'ai le temps ! Mais suis-je bête ! Vous disposez d'un dictionnaire automatique en haut de page ; il n'est peut-être pas parfait, mais j'ai pu vérifier que son "accuracy" s'améliorait avec le temps.

En attendant la suite, vous pouvez toujours vous reporter sur mon compte Twitter-X, qui fourmille d'informations et d'archives.
 

Le grand amour d'Hitler était Eva Braun ? Pas sûr ! Et si c'était plutôt une charmante blondinette juive ?