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mercredi 12 mars 2025

Appel urgent à l’UNESCO pour l’exclusion d’Israël et appel à boycotter Israël aux mondes de la culture et de l’université

Ce texte édité par l'organisation CAPJPO-EuroPalestine et extrait de mes archives date de l'année 2009. Il y était déjà question de dizaines de destructions de site culturels et éducatifs par l'occupant israélien. Et tant pis pour ceux et celles qui feignent de ne découvrir l'horreur de la situation des Palestiniens que depuis le 7 octobre 2023. Par parenthèse, je me suis contenté d'un copier-coller, ce qui explique la présence de notes de bas de page et de liens hypertexte pas forcément opérationnels.


Pourquoi le boycott d’Israël ?


La chercheuse israélienne Rahela Mizrahi, spécialiste de la Culture, appelle au boycott d’Israël et à son exclusion en tant que membre de l’UNESCO. Un texte de réference (traduit de l’anglais par Carole Sandrel).

Appel urgent à l’UNESCO pour l’exclusion d’Israël et appel à boycotter Israël aux mondes de la culture et de l’université.

L’UNESCO, agence spécialisée des Nations Unies, a pour objectif affirmé de « contribuer à la paix et à la sécurité en resserrant la collaboration entre nations par l’éducation, la science, et la culture », dans le but de faire avancer le respect universel de la justice, de la Loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales », ainsi que le proclame la charte des Nations Unies.

L’UNESCO, Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, est politiquement responsable devant la communauté internationale. Quand des écoles sur lesquelles flotte le drapeau des Nations Unies sont prises pour cibles, quand des enfants sont pris pour cibles, quand toute une population est systématiquement privée de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires et d’électricité, l’UNRWA, l’UNICEF, et l’UNESCO ne doivent pas se contenter de protester ; elles ont obligation de se montrer dignes de leur responsabilité et prendre de vraies décisions.

Ci-dessous voici un appel à l’UNESCO pour qu’elle assume son rôle de gardienne de la justice par la préservation de la culture et le respect :

a) en destituant Israël de l’UNESCO

b) en se joignant au boycott d’Israël par le monde de la culture et de l’université [i] [1]

Cet appel intervient au moment où Israël transforme la Bande de Gaza en camp de concentration, le plus vaste du monde. Les conditions de vie ne cessent d’empirer insupportablement pour le million et demi de Palestiniens qui y vivent. L’approvisionnement en nourriture, médicaments et carburant, est entravé, voire complètement arrêté. La malnutrition des enfants s’amplifie. L’approvisionnement en eau et le tout-à-l’égout ont cessé de fonctionner. Les gens meurent par manque de soins. Les tunnels vers l’Egypte, creusés manuellement, ne fournissent qu’un peu de répit.

La moitié des habitants de Gaza sont des réfugiés de l’un des crimes les plus importants du XXè siècle. En 1947-48, les organisations terroristes paramilitaires qui allaient devenir plus tard les Forces Israéliennes de Défense (IDF), ont entrepris un nettoyage ethnique parfaitement planifié de la Palestine [ii] [2], alors sous Mandat Britannique ; ces organisations ont rasé plus de 500 villages et treize villes, déporté près de 800 000 Palestiniens autochtones, et commis systématiquement des dizaines de massacres similaires jusqu’aux derniers massacres de Gaza de 2008-2009. Ce nettoyage ethnique explique que Gaza soit l’une des régions les plus peuplées du monde. Israël, les Etats-Unis et la quasi totalité du monde occidental aimeraient rayer complètement de la mémoire ce crime de 1948 en supprimant la Palestine et le peuple palestinien. La résistance actuelle à Gaza c’est la révolte d’un peuple qui refuse de se laisser liquider.

Les crimes de 1948 ne sont pas un chapitre fini dans les livres d’histoire, mais une réalité sans fin qui se déroule depuis au moins 60 ans, et se poursuit de nos jours avec : le vol permanent et l’expropriation de ce qui reste de la terre et de l’eau palestiniennes, la démolition de dizaines de milliers de maisons, la transformation de la bande de Gaza et des villes palestiniennes de Cisjordanie en camps de concentration entourés de murs en ciment, hauts de huit mètres, et de barrières électrifiées, à l’intérieur desquels règnent le chômage, la pauvreté, la faim et le désespoir, sans parler des emprisonnements en masse subis par trois générations de Palestiniens (actuellement plus de 12000 (prisonniers). Corollaire de cette décimation constante du peuple palestinien autochtone, Israël, avec le soutien des Etats-Unis et de l’Europe, a importé en Palestine un million d’immigrants, européens pour la plupart, au cours des années 90. Le vol des terres et la colonisation ont été entrepris derrière un fallacieux discours de paix, porté par de fallacieux mouvements de paix israéliens et des ONG financées par les Etats-Unis et l’Europe, utilisant les accords d’Oslo comme outils pour achever de gommer la Palestine de la carte.

Appel à l’UNESCO pour exclure Israël de ses membres.

En novembre 1974, répondant à un appel d’universitaires de diverses nationalités, l’UNESCO mettait fin à son aide à Israël et l’excluait des activités de l’UNESCO et de ses groupes régionaux. Ce faisant, l’UNESCO reconnaissait que le comportement d’Israël, ses destructions systématiques et violentes, comme sa vandalisation de la civilisation et de la culture des autochtones palestiniens, étaient tout à fait à l’opposé de ce qu’est la mission de l’UNESCO. Néanmoins, bien qu’il n’y ait pas eu de changement dans la politique israélienne, Israël a été réintégré dans sa pleine qualité de membre en 1977.

Commencée en 1947, avant, durant et après le nettoyage ethnique, et continuée dans les années 50, la destruction de plus de 500 villages et de 13 villes a anéanti tout un environnement culturel palestinien : pillage d’objets artisanaux, de livres, de manuscrits anciens et évidemment destruction d’ouvrages architecturaux, dont des mosquées, et anéantissement de cimetières. L’occupation de 1967 a permis à Israël de conduire d’autres séries massives de destructions culturelles à travers le nettoyage ethnique de 170 autres villages et villes dans le Golan Syrien [iii] [3], ainsi que de 19 villages dans les nouveaux territoires palestiniens occupés. Certains de ces villages ont été transformés en parcs naturels après avoir été massivement reboisés, méthode pratiquée systématiquement pour effacer toute trace des villages palestiniens. En 1965 encore, Israël a démoli tout un quartier de la vieille ville de Jérusalem, le quartier « Mughrabi » [IV] [4] et Israël a rompu honteusement la loi internationale en pratiquant, en nombre des excavations archéologiques dans les territoires qui venaient d’être occupés.

Israël a continué ses agressions destructrices contre la culture palestinienne et arabe par le pillage des bibliothèques palestiniennes et des archives de films à Beyrouth lors de son invasion du Liban, en vandalisant le centre culturel d’Al-Sakakini à Ramallah au cours de l’invasion de 2002, en entreprenant des excavations archéologiques illégales tout en saccageant les fouilles musulmanes et arabes, et récemment en excavant sous la mosquée Al Aqsa, quitte à mettre en danger ses fondations.

Au cours des récents massacres de Gaza, Israël a démoli la plus importante université de la Bande, de même que des écoles des Nations Unies où des civils s’étaient réfugiés. Israël a bombardé et détruit complètement 64 écoles et 41 mosquées en l’espace de quelques jours [v] [5]. Le bombardement des mosquées a suivi le schéma déjà mis en place au moment du nettoyage ethnique de 1948, au cours duquel des centaines de mosquées avaient été détruites. C’est le résultat direct de l’idéologie sioniste qui s’en prend à la culture arabe et musulmane, y compris les civilisations et cultures arabo-juives, au nom de « la laïcité et du progrès » pour justifier l’extermination de la civilisation de l‘Autre.

L’UNESCO en tant qu’organisme engagé dans « le développement de la collaboration internationale… par l’éducation, la science et la culture, et pour faire avancer le respect universel de la justice, des droits de l’homme, et des libertés fondamentales » doit prendre des mesures immédiates et protester contre la violence systématique d’Israël et ses agressions contre la culture palestinienne, c’est-à-dire exclure Israël de ses membres.

Appel à l’UNESCO pour qu’elle se joigne au boycott culturel et universitaire d’Israël.

Le boycott, c’est le simple minimum de ce qu’un être humain honnête peut faire pour s’opposer aux crimes contre l’humanité permanents qu’Israël commet systématiquement avec le soutien indéfectible des Etats-Unis, de l’Europe et de la quasi totalité du monde occidental qui s’appuient sur Israël pour continuer l’oppression du peuple arabe, tandis qu’ils pillent ses ressources naturelles avec l’aide des élites arabes néocolonialistes régnantes. Le boycott culturel et universitaire d’Israël est d’une importance capitale. L’université israélienne est l’un des socles les plus importants du mode de pensée sioniste, lequel (ce mode de pensée) est juif Askénaze, blanc, eurocentriste, et colonialiste. Toutes les universités israéliennes ont leur département de recherche orientaliste du Proche-Orient, qui sert d’outil de contrôle colonial. Les autres départements ignorent complètement les cultures non occidentales, arabes et islamiques, langue, pensée, littérature, musique, histoire et philosophie, vrai miroir de l’attitude d’Israël à l’égard des Arabes et des Musulmans, en qui il voit des peuples dénués de civilisation et de culture. Ce travail intellectuel fait par l’université israélienne est un instrument pour déshumaniser les Palestiniens dans le discours public israélien, condition nécessaire à la continuation du génocide.

Le boycott universitaire s’attaque au fait que des départements universitaires développent des armes qu’utilise Israël pour perpétrer ses crimes. L’université de Tel Aviv, par exemple a un département qui se consacre aux "Etudes sur la sécurité" où sont développées des armes pour une extermination « intelligente » (assistée par ordinateur). L’Université israélienne consacre des ressources considérables pour faciliter le contrôle militaire et politique de la Palestine et du Proche Orient. Le silence de l’Université israélienne face au bombardement de l’unique université de Gaza est une raison de plus pour appliquer le boycott universitaire.

La culture israélienne est dominée par la pensée et le comportement des sionistes blancs ashkénazes eurocentristes et colonialistes. Des auteurs sionistes comme Amos Oz, A.B. Yehushoa et David Grossman, supposés à tort appartenir à un soi-disant « mouvement de la paix » font la promotion des messages colonialistes et racistes dans leurs textes et plus encore entre les lignes de leurs textes. Ils ont soutenu haut et fort la récente invasion du Liban et ont écrit des messages de soutien au massacre de Gaza. En plus des citoyens, des femmes et des personnes âgées, Israël a assassiné l’un des plus importants auteurs palestiniens, Ghassan Khanafani.

La musique populaire israélienne est profondément enracinée dans l’armée israélienne : la plupart des musiciens populaires importants en Israël ont commencé leur carrière dans un orchestre militaire célébrant le militarisme et le chauvinisme. Les beaux-arts israéliens et la danse sont volés à l’héritage palestinien mais sont présentés dans le monde entier comme « l’héritage ancien d’Israël » en ligne avec l’appropriation des plats palestiniens (par exemple les falafels) et des vêtements (par exemple la kufya) afin de présenter leur colonialisme européen comme étant la continuation d’un ancien droit de propriété juif sur la terre, et d’effacer l’existence du peuple palestinien, auquel appartient cet héritage.

Actuellement, les agents culturels israéliens sont enrôlés dans la normalisation des crimes continuels et de l’apartheid, qu’ils représentent comme un conflit à l’intérieur d’un discours de paix creux, sans histoire, faisant disparaître, et normalisant le crime de 1947-48 : l’élimination de la Palestine par un état juif d’apartheid appelé « Israël ». Les travailleurs culturels israéliens sont hautement appréciés partout dans le monde comme des chercheurs de paix, alors qu’ils devraient être refoulés comme les participants actifs qu’ils sont de l’oppression sioniste du peuple autochtone de Palestine.

Jusqu’à aujourd’hui, le nettoyage ethnique de la Palestine de 1947-48 n’est pas reconnu comme crime contre l’humanité. L’Occident apporte son aide à l’enterrement de ce crime. Aujourd’hui après des décennies de déni, la vérité historique sur le nettoyage ethnique de 1948 est finalement reconnue. Pourtant cette reconnaissance est vide d’éléments reconnus juridiquement qui feraient valoir les responsabilités ou les revendications de leurs droits par les victimes. Aujourd’hui on peut écrire sur la Nakba (le nettoyage ethnique de 1948) dans les universités israéliennes, gagner diplôme, honneur, être crédité d’être un chercheur courageux et exemplaire en reprenant des faits que les Arabes et les Palestiniens ont couché par écrit depuis des années, bien que personne n’ait voulu les entendre. 

Cela contribue à dépeindre Israël comme un état progressiste, alors qu’il est l’un des régimes les plus violents, les plus racistes, les plus oppressifs, et les moins démocratiques du monde. A l’exception de quelques rares voix comme celle d’Ilan Pappe, l’université israélienne fait silence lorsqu’il est question de réclamer la fin des souffrances des victimes et la compensation due au peuple palestinien pour les crimes que le sionisme et Israël ont perpétrés. Les universitaires israéliens s’approprient la voix palestinienne - comme l’a fait par exemple Gannit Ankori qui écrit sur l’art palestinien - pour leur renommée universitaire personnelle et comme moyen de blanchir leurs positions sionistes. Ils doivent êtres boycottés pareillement.

Le sionisme EST un racisme. Le sionisme est une idéologie juive, ashkénaze, blanche, colonialiste et eurocentriste qui cherche à repeindre la Palestine aux couleurs juive et occidentale, et par conséquent non musulmane et non arabe. Chaque israélien est soumis à cet endoctrinement idéologique depuis le moment de sa naissance : chez lui, à l’école, à l’université, dans les media hébreux, souvent très explicitement, mais la plupart du temps à travers des allusions, par une présentation, des sous entendus – à travers l’éducation et la culture.

Le nom officiel donné à l’agression permanente et au massacre de Gaza est « Oferet Yetzuka » (Opération « Plomb durci »). Ce nom est repris d’une phrase répétée deux fois dans une chanson sioniste de Hanouka (N d T : Fête des Lumières, équivalent de Noël pour les enfants), pour que les enfants israéliens célèbrent dès maintenant le génocide chaque fois qu’ils célèbreront Hanuka. Le fait que les juifs israéliens ne lisent et n’entendent que l’hébreu, bien qu’ils soient situés au centre du monde arabe facilite cet endoctrinement. Leur accès limité à l’anglais ne sert à rien puisque la plupart de la presse anglaise a versé dans les conceptions sionistes et toutes ces histoires.

Le sionisme rejette le droit des Palestiniens à leur terre, leur droit à vivre dans leur pays natal et même leurs droits civiques les plus basiques ou même leurs Droits Humains. Le sionisme signifie que des Juifs sur la terre palestinienne sont toujours au-dessus des considérations humaines et morales, et il s’appuie souvent sur le racisme fondamental eurocentriste qui considère la culture des Arabes et des Musulmans comme inférieure et qui favorise leur déshumanisation. Le sionisme est le terreau idéologique qui permet de transformer Gaza et les villes palestiniennes en camps de concentration et permet le soutien public important apporté au dernier massacre génocidaire de Gaza. La seule rupture dans le public israélien se fit entre ceux qui essayaient de couvrir ce massacre avec leurs larmes de crocodile humanitaire et leurs « justifications » éthiques (sionistes de gauche) et ceux qui furent honnêtes dans leur soif de sang (sionistes de droite). La colonisation sioniste est un projet raciste qui est mortel, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Le sionisme doit être regardé en face et défait politiquement autant que culturellement. Le boycott culturel est essentiel au bien-être de quiconque vit dans la région.

Le premier pas à faire pour un boycott culturel complet du sionisme, c’est de mettre en cause le ralliement de l’Europe et de l’Occident aux justifications et aux mystifications sionistes.

Le comité Nobel avait récompensé du prix Nobel de la Paix Itzak Rabin, l’un des dix architectes du nettoyage ethnique de la Palestine en 1948, et du second nettoyage ethnique de 1967. Il fut directement responsable de plusieurs grands massacres, dont l’un a fait plus de 150 victimes parmi des civils qui s’étaient réfugiés dans la mosquée de Dahamsh à al-Lid. Un autre prix Nobel de la paix est allé à Shimon Peres, responsable d’avoir importé les armes nucléaires au Proche Orient. Même parmi les critiques d’Israël, l’accent est souvent mis sur ceux des Israéliens qui déplorent les atrocités commises par leur Etat mais refusent de prendre leur distance avec le racisme du sionisme qui sous-tend ces atrocités. Le plus étonnant c’est que le prix Nobel de la paix alternatif ait été donné à Uri Avnery. Avnery a lui aussi participé en 1948 au nettoyage ethnique, tout comme à la persécution des réfugiés palestiniens juste après. Il reste sioniste à ce jour et accepte de légitimer les crimes de 1948. Le soutien idéologique occidental au sionisme est en partie une affaire d’intérêts matériels, en partie un échange pour la contribution du sionisme à la réflexion sur l’eurocentrisme, et en partie l’effet de la mobilisation sioniste triomphante avec l’utilisation abusive et cynique de l’holocauste nazi et de la culpabilité historique de l’antisémitisme.

Conclusion

Les gouvernements et les institutions occidentaux soutiennent largement l’isolement de la résistance palestinienne. Ils ne veulent pas s’intéresser à ces Palestiniens qui refusent de laisser la Palestine se faire enterrer et qui n’acceptent pas les conditions de vie inhumaines que leur impose Israël. Bien qu’à la dernière agression contre Gaza un Front Unifié Palestiniens, qui comprenait toutes les factions militaires, y compris la Brigade des Martyrs d’al Aqsa du Fatah, ait résisté, le Hamas s’est vu identifié à la résistance palestinienne. Ce qui fait que la résistance palestinienne apparaît plus étrangère et plus dangereuse, utilisant et renforçant à la fois l’islamophobie occidentale. 

Le Hamas a gagné les élections démocratiques palestiniennes et le résultat c’est qu’Israêl, soutenu par les Etats Unis et l’Europe, a emprisonné ses parlementaires. Le Hamas est universellement reconnu pour son honnêteté et son absence de corruption. Pourtant les pays occidentaux insistent pour n’avoir affaire qu’avec le séculier Fatah, adoptant la distinction colonialiste et racialiste entre laïcité et progrès qui a servi d’excuse au sionisme pour détruire la culture arabe. La destruction de 41 mosquées à Gaza en l’espace de quelques jours n’a rien d’une coïncidence, ce n’est que la continuation de la démolition systématique de centaines de mosquées lors du nettoyage ethnique de la Palestine, et la continuation du saccage des lieux saints musulmans.

Le Hamas jouit de la légitimité tant démocratique que culturelle en tant que mouvement de résistance au sionisme enraciné dans les cultures arabes et musulmane. Il ne peut être exclu : les tentatives pour l’exclure sont les manifestations de l’eurocentrisme occidental, du colonialisme et du racisme. Une institution Internationale comme l’UNESCO a des obligations morales et politiques qui l’obligent à s’opposer à cette politique illégale de destruction.

Le monde doit briser le silence sur le crime d’Israël en 1948. Il doit employer le mot d’apartheid pour décrire la structure politique, économique et sociale d’Israël, ainsi que l’a récemment qualifiée le président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le père Miguel d’Escoto Brockman. Et le monde doit soutenir l’appel de la société civile pour appliquer à Israël les mêmes stratégies qui furent efficaces dans la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud : Boycott, Désinvestissement et Sanctions.

En tant qu’institution internationale dans ses propres droits, le maintien de l’UNESCO dans ses fonctions propres exige qu’elle rejette Israël de ses membres. En tandem avec cette action, soutenir le boycott universitaire et culturel d’Israël serait l’expression fondamentale de l’adhésion de l’UNESCO à ses objectifs déclarés « pour la paix et la sécurité et pour resserrer la collaboration internationale par l’éducation, la science et la culture, et faire avancer le respect universel de la justice, les droits de l’homme et les libertés fondamentales » proclamés dans la charte des Nations Unies.

Pour avoir un impact pratique, le boycott doit être suffisamment important pour avoir un impact sur la vie quotidienne des Israéliens, et sur les travailleurs culturels les plus respectés aux monde. En l’absence d’un tel boycott solidement mis en place, l’hypocrite Beattle’s Paul Mc Cartney a visité Israël récemment, comme l’a fait la chanteuse africaine Cesaria Evora, comme si l’Afrique ne subissait pas la même oppression coloniale. Mercedes Sosa, qui chante la dépossession des peuples indigènes d’Amérique Latine, est venue en Israël pour le plaisir de gens qui commettent le génocide du peuple palestinien. Il y a beaucoup d’artistes comme eux. Et dans le même temps, les musiciens, artistes et galeristes israéliens sont favorablement accueillis dans le monde parce que les institutions internationales ont oublié de s’interroger sur leur présence au sein de la communauté internationale.

Le monde a besoin d’une culture du Boycott, une culture qui refuse de tourner des yeux aveugles sur un génocide au nom de l’art, une culture qui prenne une position morale à l’égard du sionisme et de ses crimes, et change le discours public et officiel. Le soutien de l’UNESCO au boycott culturel doit soutenir cette position et tout faire pour empêcher l’expression culturelle de jouer un rôle dans le renforcement de la violence systématique.

Rahela Mizrahi

Publié le 6-04-2009 

 

(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

[i] [6] Pour se joindre au boycott culturel http://www.pacbi.org 

[ii] [7] Pour en savoir plus sur le nettoyage ethnique sioniste de la Palestine en 1948 cf le livre « Le nettoyage ethnique de la Palestine » de l’historien Ilan Pappe http://www.ilanpappe.com [3] http://nakba-online.tripod.com/DestroyedList.htm [IV] 

[8] Le quartier de Mughrabi a été transformé en parc Kotel [v] 

[9] Le « Waq » de Gaza (l’autorité religieuse musulmane) a déclaré 41 destructions de mosquées et 51 mosquées partiellement détruites. Liste partielle des mosquées détruites par Israêl à Gaza (depuis le 12/1/2009) en plus de l’université islamique « Omar Aqal » mosquée du camp de réfugiés de Gebalyia », « Omar Abu Baker A-Sadik mosquée de Beit-Hanun, Al-Naser mosquée de Beit-Lahiya, vieille de 600 ans, mosquée Al-Shafa à l’ouest de Gaza, et démolition du centre médical Al-Shafa, de la mosquée « Omar ibn Al-Khatab » dans le camp de réfugiés de Bureij, de la mosquée « Al-Khulafa Al-Rashidin dans le camp de réfugiés de Jebaliya, de la mosquée « Al-Abrar » du village Beni-Sahila, de la mosquée « Az Al-din Al-Kassam » à Khan Yunes, de la mosquée « Abu Hanifa Al-Nu’aman au sud de Gaza,qui fait partie d’un complexe comprenant deux écoles des centres de presse et centres médicaux, mosquée Ibrahima Al-Mukadama à Beit Lahiya, bombardée au cours d’une prière du soir, mosquée Altakwa au nord de Gaza, mosquée Al-Nur Al-Mahmadi, la plus grande mosquée de la Bande de Gaza.


mercredi 5 mars 2025

Pour en finir avec la censure (ridicule) qu'on croyait disparue sur Twitter. Une réponse à Plantu

Pour en finir avec la censure sur le réseau Twitter-X, je vais désormais m'appliquer à afficher mes textes les plus importants sur ce blog. Ce qui suit a été censuré, pas bloqué (ça, les censeurs automatiques baptisés algorithmes ne sont pas calibrés pour le faire), juste limité dans sa visibilité. Qu'importe ! L'Internet 2.0 est plus fort que tout !

Source

 

1,2 millions de vues au moment où je reposte ce tweet abject de Plantu sur RimaHassan. Je ferai infiniment moins de vues que lui. Qu'importe. Dans 10, 20 ans, les gens consulteront nos tweets et s'interrogeront sur la santé mentale relative de Plantu et de mézigue.

Mon pauvre Plantu, je suis psy (entre autres formations). Ton problème c'est une profonde névrose (à ne pas confondre avec la psychose, dont les causes sont exogènes). La névrose est endogène ; elle enfle en vous comme la lave d'un volcan. Les mauvais dessins de Plantu se suivent et se ressemblent, signe d'un dérangement interne qui le taraude, un peu comme chez ces drogués tentant désespérément de virer leur addiction, sans y parvenir. 

Contre quoi se bat notre caricaturiste ? Contre sa propre névrose qui veut lui faire oublier qu'il a réalisé ce dessin. 

Il faut dire que le dessin affiché ci-dessus ne faisait que reprendre une réalité que les Palestiniens ne connaissaient que trop bien ! 




En psychanalyse (je hais les adeptes de Freud !) on parle de scotomisation : "(du grec σκότος / scotos : ombre, obscurité) désigne en psychologie l'une des formes du déni : un mécanisme de défense par lequel le sujet névrosé nie l'existence de faits qui ont été vécus, mais qui lui sont intolérables". (Wikipedia). Correction : ce terme relève plus de la psychanalyse que de la psychologie.

Ce qui me sépare des psychanalystes, c'est leur propension (relevant de la paresse intellectuelle) à voir de l'inconscient partout. Car, pour eux, les ressorts de la scotomisation sont inconscients, ce qui est faux ! Le cynique scotomise en parfaite connaissance de cause ! Le cynique vous ment en vous regardant droit dans les yeux. Il sait que vous savez qu'il ment ; il n'en continue pas moins de vous mentir, en vous regardant droit dans les yeux. Et nous en avons une éclatante démonstration avec Plantu, qui sait ce que Rima Hassan a vécu. 

Pourquoi croyez-vous que les sionistes et leurs soutiens plastronnent dans les médias, que la soldatesque israélienne en Palestine se fasse des selfies devant des maisons détruites, des cadavres ? C'est une façon de faire du bruit pour en dissimuler un autre, et c'est tout sauf inconscient. De fait, les hordes de colons nazifiés soutenus par leur armée brûlent des maisons, ravagent des vergers, massacrent des dizaines de Palestiniens chaque semaine en Cis-Jordanie pendant que nos cyniques font tout pour se boucher les oreilles devant de telles horreurs, pire, balancent des leurres ici ou là, histoire de camoufler les horreurs évoquées plus haut, ce qui consiste régulièrement à se fabriquer des mantras autour de "mots/noms-clés" répétés à l'infini, comme Hamas, Rima Hassan ! Nous en avons eu la démonstration avec Pierre Perret.

Avant de lancer à Rima Hassan "Ton combat ne rime à rien", Perret s'est-il seulement donné la peine d'apprendre l'histoire de la Palestine sous occupation sioniste et les résolutions onusiennes visant Israël ? A-t-il seulement cherché à en savoir plus sur le sort du peuple palestinien ? Compte tenu de son âge, plutôt avancé, oserait-il dire que le combat des résistants français contre l'occupation nazie ne rimait à rien ? Plus généralement, cette apostrophe : "TON combat" s'adresse-t-elle à la seule personne de Hassan ou, à travers elle, à tout le peuple palestinien, dont notre grand chanteur considérerait que ses droits ne valent RIEN ?

Nous en sommes là avec nos névrosés, parfaitement conscients (n'en déplaise aux adorateurs de Freud) du naufrage moral dans lequel ils se sont enfermés, et qu'ils essaient désespérément de conjurer, non pas en expiant leurs fautes, comme le feraient de bons chrétiens (Plantu, Perret et plein d'autres ont dû être baptisés chez les cathos voire chez les protestants !), en se rappelant la doctrine chrétienne du "Tu aimerais ton prochain comme toi-même". Que nenni !

L'amour du prochain ! Cette belle blague ! Mais il y a plus grave : ce "tu aimeras ton prochain comme toi-même" ne cache-t-il pas autre chose, à savoir que, par un effet de miroir, l'injonction se transforme en "Tu haïras ton prochain comme tu te hais toi-même !".

Je vous parlais de névrose, une pathologie qui ne doit rien à l'inconscient. Réfléchissons : ces gens, même pas juifs, ni israéliens, qui croient se bâtir une respectabilité en vomissant sur Rima Hassan et sur des résistants palestiniens, forcément terroristes (aussi terroristes qu'en leur temps les combattants du Vercors ou les membres du groupe Manouchian), ces braves catholiques du type de Pierre Perret ou de Plantu, ne voit-on pas à quel point leur déconfiture morale est grande face à l'effondrement cataclysmique de cette "sainte" Église apostolique qui, depuis 2000 ans, représentait l'alpha et l'oméga de la civilisation : cette Église, si vénérée par tous, voilà qu'on la découvre repaire d'ignobles violeurs de femmes et d'enfants. Exit l'Abbé Pierre, longtemps personnalité préférée des Français. Voilà que les scandales se suivent et se ressemblent. Vous parlez d'une catastrophe ! 

Du coup, d'aucuns se disent : "Vite, trouvons-nous des échappatoires, histoire de détourner l'attention ! Allons tomber à bras raccourcis sur Rima Hassan et ces méchants terroristes palestiniens qui refusent de se laisser voler leurs terres par des envahisseurs sans foi ni loi !". Essayons, donc, de comprendre ces pauvres cathos (mais il y a aussi des protestants, notamment aux USA) dont les repères moraux sont brouillés, voire anéantis. Et n'oubliez pas que l'opinion mondiale se mobilise et prend fait et cause pour la Palestine, grâce à l'Internet 2.0 et aux smartphones. Désormais, tout se voit, même les pires horreurs. 

Mais j'en entends qui se demandent : les Pierre Perret, les Plantu, pourquoi ne se contentent-ils pas de se taire ? Alors, ceux-là n'ont pas bien lu le début de ma démonstration. La névrose, c'est comme un bruit de fond, que ceux qui en souffrent tentent de camoufler en produisant encore plus de bruit. L'énergie du désespoir. Imaginez l'effort produit par le pauvre Pierre Perret, silencieux depuis des lustres, pour pondre ce mauvais poème dédié à Rima Hassan, sans que le même Perret n'ait jamais rien écrit sur le supplice subi par les Palestiniens depuis un bon siècle. Et imaginez le pauvre Plantu, préférant commettre une nième caricature condamnée à finir très vite dans les oubliettes, alors qu'il pourrait profiter de son grand âge pour tenter de se hisser (il n'est pas trop tard, mais j'ai quand même comme un doute) à la hauteur de ces deux génies que furent Gustave Doré et Honoré Daumier. Pauvre Plantu !

 

(*) Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ! se plaisent à ânonner les ouailles dans des églises de plus en plus vides.

 

Pierre Perret en manque d'inspiration : source

 


 

 

 

 

vendredi 28 février 2025

De Genocide Joe à Israël First de Trump : quelle est la prochaine étape pour la Palestine ?

Ce qui suit est ma traduction en français d'un papier paru dans l'excellent site Mintpress, du 8 janvier 2025, soit quelques jours avant l'intronisation de Donald Trump comme successeur de Genocide Joe à la Maison Blanche. Avec quelques semaines de recul, je connais quelques admirateurs béats de Trump qui commencent déjà à déchanter, au vu des digressions verbales du susnommé, que l'on a entendu tantôt traiter Zelensky de dictateur, pour faire mine de ne plus se souvenir de son propos quelques jours plus tard.

Relcture en cours


De Genocide Joe à Israel First de Trump : Quelle est la prochaine étape pour la Palestine ?"

Alors que le président Biden donne son feu vert à l'envoi de 8 milliards de dollars d'armes supplémentaires à Israël dans les derniers jours de son mandat et que le secrétaire d'État Blinken donne une interview au New York Times dans laquelle il nie qu'un génocide soit en cours à Gaza, de nombreux militants pro-palestiniens comptent anxieusement les jours jusqu'à ce que "Joe le génocidaire" et son équipe quittent la Maison-Blanche. Mais à quoi les militants devront-ils faire face sous la présidence Trump ?

Donald Trump a affiché son programme pro-israélien au cours de son premier mandat en déplaçant l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, en soutenant les colonies de Cisjordanie, en reconnaissant le plateau du Golan comme faisant partie d'Israël, en se retirant de l'accord sur le nucléaire iranien et en promulguant les accords d'Abraham pour normaliser les relations entre Israël et les États arabes, tout en ne tenant pas compte du sort des Palestiniens. Récemment, M. Trump a déclaré que les États-Unis devraient laisser Israël "finir le travail", averti qu'il y aurait "un enfer à payer" si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction et a menacé de réduire l'Iran en miettes.

Cette fois-ci, M. Trump a signalé ses intentions par les personnes qu'il a choisies pour occuper des postes clés. Mike Huckabee, son choix pour le poste d'ambassadeur des États-Unis en Israël, est un fanatique religieux qui ne pense pas que les colonies israéliennes soient illégales et qui déclare : "La Cisjordanie n'existe pas. Il s'agit de la Judée et de la Samarie [le nom biblique du territoire, remis au goût du jour par la propagande israélienne]". Il insiste même sur le fait qu'il n'existe pas de Palestinien. Elise Stefanik, choisie par Trump pour devenir ambassadrice des États-Unis à l'ONU, a utilisé sa position au Congrès pour étouffer la liberté d'expression sur les campus universitaires et préconise d'expulser les manifestants pro-palestiniens qui ont des visas d'étudiants.

Qu'en est-il du Congrès ? Alors que le 118ème Congrès était majoritairement pro-israélien, le nouveau Congrès, dont le Sénat et la Chambre des représentants sont contrôlés par les républicains, sera encore plus agressivement partial. Ses membres veulent adopter une série de projets de loi horribles qui renforceront les liens entre les États-Unis et le gouvernement israélien, puniront les acteurs internationaux qui osent demander des comptes à Israël et réprimeront le mouvement national en faveur des droits des Palestiniens. Cette législation comprend un projet de loi qui assimile la critique d'Israël à de l'antisémitisme, un projet de loi qui donne au département du Trésor le pouvoir d'enquêter sur des groupes à but non lucratif pour des liens avec le "terrorisme" et de les fermer, un projet de loi qui sanctionne la Cour pénale internationale pour avoir émis un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu, un projet de loi qui rend permanente l'interdiction américaine de financer l'agence humanitaire UNRWA, et un projet de loi qui annule les accords commerciaux avec l'Union européenne.

Et, bien entendu, nous ne pouvons pas ignorer les défis posés par trois forces puissantes : l'AIPAC, les sionistes chrétiens et les entreprises militaires. Le plus connu des trois est le groupe de pression AIPAC, qui a utilisé sa puissance financière lors des dernières élections pour éliminer deux des membres du Congrès les plus favorables aux Palestiniens, Cori Bush et Jamaal Bowman, laissant d'autres membres terrifiés à l'idée de devenir des cibles de l'AIPAC. Moins connus mais extrêmement influents, les dizaines de millions de sionistes chrétiens sont animés par la croyance radicale qu'Israël est la clé du retour de Jésus sur Terre après une bataille finale sanglante d'Armageddon, au cours de laquelle seuls ceux qui acceptent Jésus comme leur sauveur survivront. Les sionistes chrétiens, déjà nombreux au Congrès, à la Maison Blanche et même dans l'armée, seront enhardis par Trump.

Le troisième groupe de pression puissant est celui des entrepreneurs militaires, qui compte plus de lobbyistes que de membres du Congrès. Grâce aux 18 milliards de dollars alloués par le Congrès à Israël en 2024, les actions du secteur de l'armement ont grimpé en flèche au cours de l'année écoulée, surpassant de manière spectaculaire les principaux indices boursiers.

Mais il existe aussi des forces contraires. Le public américain est de plus en plus favorable aux Palestiniens. Un sondage d'opinion réalisé en novembre a montré que, malgré le parti pris pro-israélien de notre gouvernement et des médias, la plupart des Américains (63 %) souhaitent un cessez-le-feu et 55 % pensent que les États-Unis ne devraient pas fournir une aide financière et militaire illimitée au gouvernement israélien.

C'est particulièrement vrai chez les jeunes et les démocrates. Avec l'arrivée d'un républicain à la Maison Blanche, davantage de démocrates en position de pouvoir devraient être prêts à s'opposer aux actions d'Israël dès lors que celui dont ils auront à contester les positions ne sera pas le président de leur propre parti. Et il n'y a pas que les démocrates. De nombreux partisans de Trump s'opposent à l'implication des États-Unis dans des guerres à l'étranger, et Trump lui-même, lors de sa campagne, a affirmé à plusieurs reprises qu'il voulait apporter la paix au Moyen-Orient.

Dans le monde entier, de plus en plus de pays ne se contentent pas de voter en faveur d'un cessez-le-feu à l'ONU, mais prennent des mesures concrètes pour demander des comptes à Israël. La longue liste des pays et des parties qui ont soumis ou annoncé leur intention de se joindre à la procédure sud-africaine devant la Cour Internationale de Justice comprend la Belgique, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Irlande, la Jordanie, la Libye, les Maldives, le Mexique, la Namibie, le Nicaragua, la Palestine, l'Espagne, la Turquie et la Ligue des États arabes. Les pays qui ont interdit, limité ou annoncé leur intention d'imposer un embargo sur les armes à Israël sont l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, le Canada, la Belgique, les Pays-Bas, la Turquie, la Russie et la Chine.

Au cours de l'année à venir, le mouvement de solidarité avec la Palestine doit trouver et élargir les fissures dans la machine de guerre pro-israélienne. Il doit renforcer la colonne vertébrale des démocrates qui vivent dans la crainte de l'AIPAC et tendre la main aux républicains qui s'opposent au financement des conflits étrangers. Les mêmes arguments que ceux avancés par de nombreux républicains pour défrayer l'Ukraine doivent être appliqués à Israël. Les militants doivent étendre les campagnes contre les entreprises qui soutiennent le génocide israélien, ainsi que les efforts déployés au niveau des États, des villes, des syndicats, des universités, des organisations confessionnelles et des secteurs pour condamner les actions d'Israël et promouvoir le désinvestissement. La récente résolution de l'American Historical Association condamnant le "scholasticide" en est un bon exemple.

Alors que les militants se préparent à un torrent de politiques de Trump qui créeront encore plus de chaos mondial et national, y compris des attaques accrues contre les organisations et les individus pro-Palestine, le mouvement américain doit être aussi résolu que les Palestiniens eux-mêmes, qui ont démontré que peu importe ce qu'Israël fait pour les détruire ; ils restent déterminés à résister. L'année 2025, avec Donald Trump à la Maison Blanche, ne sera pas une période de désespoir ou de repli dans la peur, mais une période d'action.


Medea Benjamin, 8 janvier 2025


Source : Mintpress



jeudi 30 janvier 2025

La juge Sebutinde serait une spécialiste du plagiat ?

UNE BOMBE ! 

Vous devez connaître le sens de l'expression "Né(e) avant la honte.". Elle devrait s'appliquer totalement à l'actuelle présidente de la Cour Internationale de Justice à la Haye, l'Ougandaise Julia Sebutinde, connue pour son alignement aveugle pro-israélien. En somme, un de ces innombrables sujets africains frappés d'une profonde amnésie leur faisant oublier par quelles atrocités et humiliations leurs propres ancêtres sont passés. Ce qui suit est ma traduction d'un papier de Zachary Foster pour le site Palestine Nexus.

Relecture en cours


La juge Sebutinde de la CIJ a voté contre toutes les mesures d’urgence émises à la suite de l’affaire de génocide de l’Afrique du Sud contre Israël. 

La présidente en exercice de la Cour internationale de justice, Julia Sebutinde, a plagié de grandes parties de son avis dissident sur les "Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est".

Rappelons qu'en janvier 2024, la juge Sebutinde a été la seule des 17 juges du panel à voter contre les six mesures conservatoires dans l'affaire de génocide intentée par l'Afrique du Sud contre Israël, y compris l'ordre selon lequel Israël devait "prendre toutes les mesures en son pouvoir" pour prévenir les actes de génocide à Gaza.

C'est toutefois dans son avis de 36 pages sur le statut juridique de l'occupation israélienne, publié en juillet 2024, qu'elle a plagié de nombreux passages, y compris des paragraphes entiers. L'avis juridique comprend également de longues discussions historiques dans lesquelles elle s'est trompée sur des faits fondamentaux et a déformé le passé. En fait, plutôt que de citer des historiens et de leur accorder le crédit de leur travail dans ses notes de bas de page, Mme Sebutinde a plagié des propagandistes, eux-mêmes partisans, intéressés non pas par la rectification de l'histoire mais par la défense de la cause sioniste.

En résumé, la juge Sebutinde n'a aucune honte à présenter le travail d'autrui comme étant le sien. Cela fait d'elle une personne malhonnête, à qui l'on ne devrait pas faire confiance pour statuer sur quoi que ce soit, et encore moins sur le droit international au sein de la plus haute juridiction du monde. 

Voici 9 des cas les plus flagrants de plagiat :


I. La bibliothèque virtuelle (en ligne) juive

Sebutinde a plagié de nombreux passages du site : "The Jewish Virtual Library", géré par Mitchell G. Bard et Or Shaked, deux personnes qui ont des décennies d'expertise dans la déformation de l'histoire pour présenter Israël sous un jour positif.

1. Sebutinde : "Avant la création de la "Palestine mandataire britannique", les Arabes palestiniens se considéraient comme ayant une identité commune avec les Arabes de la sous-région, et ce, jusqu'au XXe siècle".

1. Bibliothèque virtuelle juive : "Avant la partition, les Arabes palestiniens ne se considéraient pas comme ayant une identité distincte.

2. Sebutinde : "Lorsque l'éminent historien arabo-américain, le professeur Philip Hitti, a témoigné contre la partition de la Palestine mandataire devant le Comité anglo-américain en 1946, il a fait remarquer qu'"Il n'y a pas de 'Palestine' dans l'histoire, absolument pas".

2. Bibliothèque virtuelle juive : Lorsque l'éminent historien arabo-américain, le professeur Philip Hitti, de l'université de Princeton, a témoigné contre la partition devant le Comité anglo-américain en 1946, il a déclaré : "Il n'existe pas de 'Palestine' dans l'histoire, absolument pas.".

3. Sebutinde : "En 1937, un dirigeant arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, a déclaré à la Commission Peel, qui a finalement suggéré la partition de la Palestine : "Il n'existe pas de pays tel que la Palestine ! La "Palestine" est un terme inventé par les sionistes ! Il n'y a pas de Palestine dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles.

3. Bibliothèque virtuelle juive : En 1937, un dirigeant arabe local, Auni Bey Abdul-Hadi, a déclaré à la Commission Peel, qui a finalement suggéré la partition de la Palestine : "Il n'y a pas de pays tel que la Palestine ! "Il n'existe pas de pays tel que la Palestine ! La "Palestine" est un terme inventé par les sionistes ! Il n'y a pas de Palestine dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles".

4. Sebutinde : "Le premier congrès palestino-arabe, qui s'est réuni à Jérusalem du 27 janvier au 10 février 1919 pour choisir les représentants palestiniens à la Conférence de paix de Paris, a adopté une résolution dans laquelle il considérait, entre autres, que la Palestine faisait partie intégrante de la Syrie arabe."

4. Bibliothèque virtuelle juive : "Lorsque le premier congrès des associations islamo-chrétiennes s'est réuni à Jérusalem en février 1919 pour choisir les représentants palestiniens à la Conférence de paix de Paris, la résolution suivante a été adoptée : Nous considérons la Palestine comme faisant partie de la Syrie arabe, car elle n'en a jamais été séparée à aucun moment."

 

II. Prager U

Sebuntinde a également plagié les propos de Prager U, une autre organisation possèdant des décennies d'expertise non pas en histoire, mais en déformation de l'histoire pour présenter Israël sous un jour favorable.

5. Sebutinde : "Le gouvernement britannique a offert aux Arabes palestiniens 80 % de la Palestine mandataire (Transjordanie) et aux Juifs les 20 % restants (Palestine) dans le cadre d'une proposition de partage largement en faveur des premiers. Malgré la taille minuscule de l'État qu'ils proposaient, les Juifs ont voté en faveur de cette offre, mais les Arabes l'ont rejetée et ont repris leur violente rébellion contre le mandat britannique".

5. Prager U : "Les Britanniques leur ont offert 80 % du territoire contesté ; les Juifs, les 20 % restants. Pourtant, malgré la taille minuscule de l'État qu'ils proposaient, les Juifs ont voté en faveur de cette offre. Mais les Arabes l'ont rejetée et ont repris leur violente rébellion."

6. Sebutinde : "Le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré à Camp David le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, en 2000, pour conclure un nouveau plan prévoyant deux États. Barak a proposé à Arafat un État palestinien sur l'ensemble de la bande de Gaza et 94 % de la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale. Le dirigeant palestinien a catégoriquement rejeté cette offre. Selon les termes du président américain Bill Clinton, "Arafat est resté 14 jours ici et a dit non à tout". Au lieu de cela, les Palestiniens ont lancé une vague sanglante d'attentats suicides qui ont tué plus de mille Israéliens et en ont mutilé des milliers d'autres, dans des autobus, des salles de mariage et des pizzerias".

6. Prager U : "En 2000, le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré à Camp David le président de l'Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, pour conclure un nouveau plan à deux États. Barak a proposé à Arafat un État palestinien sur l'ensemble de la bande de Gaza et 94 % de la Cisjordanie, avec Jérusalem-Est comme capitale. Mais le leader palestinien a rejeté cette offre. Selon les termes du président américain Bill Clinton, Arafat a été "ici pendant 14 jours et a dit 'non' à tout". Au lieu de cela, les Palestiniens ont lancé une vague sanglante d'attentats suicides qui ont tué plus de mille Israéliens et en ont mutilé des milliers d'autres - dans des bus, des salles de mariage et des pizzerias".

 

III. Douglas J. Feith

Sebutinde a également plagié un article de blog de Douglas J. Feith publié en 2021 par l'Institut Hudson, un groupe de réflexion conservateur. Feith n'est pas un historien, mais un va-t-en-guerre qui a occupé le poste de sous-secrétaire à la défense durant l'administration du président George W. Bush de 2001 à 2005, où il a contribué à orienter la stratégie de deux des guerres les plus désastreuses de l'histoire des États-Unis, les guerres d'Afghanistan et d'Irak.

7. Sebutinde : ""Palestine" s'applique vaguement à une région qui, pendant les 400 ans qui ont précédé la Première Guerre mondiale, faisait partie de l'empire ottoman".

7. Douglas J. Feith : "La "Palestine" s'applique vaguement à une région qui, pendant les 400 ans qui ont précédé la Première Guerre mondiale, faisait partie de l'empire ottoman".

8. Sebutinde : "En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection juive de la province de Judée ou Juda, les Romains ont rebaptisé cette province "Syria Palaestina" (ou "Palestinian Syria"). Les Romains ont agi ainsi pour punir les "Y'hudim" (population juive) et pour effacer le lien entre eux et leur province (connue en hébreu sous le nom de Y'hudah). Le nom "Palaestina" était utilisé en relation avec le peuple connu sous le nom de Philistins et présent le long de la côte méditerranéenne".

8. Douglas J. Feith : "En 135 de notre ère, après avoir maté la deuxième insurrection de la province de Judée, les Romains ont rebaptisé la province "Syrie Palaestina", c'est-à-dire "Syrie palestinienne". Ils le firent avec ressentiment, comme une punition, pour effacer le lien entre les Juifs (en hébreu, Y'hudim et en latin Judaei) et la province (dont le nom hébreu était Y'hudah). La "Palaestina" désignait les Philistins, dont la base était située sur la côte méditerranéenne".

9. Sebutinde : "La frontière nord est le résultat de négociations anglo-françaises en 1923. Celle du sud a été fixée par des traités conclus au milieu des années 1920 entre la Grande-Bretagne et la nouvelle nation d'Arabie saoudite. La frontière entre le mandat de Palestine et le mandat de Mésopotamie (Irak) n'avait pas d'importance immédiate, étant donné qu'elle se situait au milieu d'un désert inhabité et que la Grande-Bretagne contrôlait les deux côtés. Cette ligne a finalement été fixée par un échange de lettres en 1932".

9.Douglas J. Feith : "La frontière nord est le fruit de négociations anglo-françaises en 1923. Celle du sud a été fixée par des traités conclus au milieu des années 1920 entre la Grande-Bretagne et la nouvelle nation d'Arabie saoudite. La frontière entre la Palestine mandataire et la Mésopotamie mandataire n'avait pas d'importance immédiate, étant donné qu'elle se trouvait au milieu d'un désert inhabité et que la Grande-Bretagne contrôlait les deux côtés. Cette ligne a finalement été fixée par un échange de lettres en 1932".

 
Le plagiat décrit ci-dessus représente une violation évidente de la confiance du public. La C.I.J. a besoin de juges honnêtes, pas de juges qui mentent et présentent le travail d'autrui comme le leur, sans parler d'un travail qui est lui-même fondé non pas sur la recherche historique mais sur la mythologie et la propagande sionistes. Sebutinde est une honte pour la Cour et sa réputation, et tous les juges, avocats et experts juridiques du monde devraient demander sa démission immédiate.
 
 
À la suite du texte principal on peut lire diverses interventions sous la forme d'un forum de discussion, dont j'ai traduit quelques passages.
 

Nayalie Bédard 

Julia Sebutinde

"L'histoire décrite ci-dessus est renforcée par les preuves archéologiques récentes obtenues grâce à l'étude systématique de tous les vestiges du passé du pays ⎯ de la préhistoire à la fin de la domination ottomane - qui révèlent clairement le lien historique entre le peuple juif et la Terre d'Israël, mettant à jour les vestiges de son patrimoine culturel dans son pays d'origine. Ces vestiges visibles, enfouis dans le sol, constituent le lien physique entre le passé, le présent et l'avenir du peuple juif dans cette partie du monde".

Mission israélienne auprès de l'ONU (Genève)

"L'archéologie en Israël implique l'étude systématique de tous les vestiges du passé du pays - de la préhistoire à la fin de la domination ottomane. La profusion de vestiges matériels témoigne des nombreuses cultures qui ont laissé leur empreinte sur la Terre.

Surtout, la recherche archéologique révèle clairement le lien historique entre le peuple juif, la Bible et la Terre d'Israël, en mettant au jour les vestiges de l'héritage culturel du peuple juif dans sa patrie. Ces vestiges visibles, enfouis dans le sol, constituent le lien physique entre le passé, le présent et l'avenir du peuple juif dans son pays". 
 
(...)

Sebutinde

"16. Troisième rejet en 1967 : Vingt ans plus tard, lors de ce que l'on appelle la "guerre des six jours" (...)

Le gouvernement israélien est divisé sur le sort à réserver à ce nouveau territoire. La moitié du gouvernement voulait rendre la Cisjordanie à la Jordanie et Gaza à l'Égypte en échange de la paix. L'autre moitié voulait donner ce territoire aux Arabes de la région, qui avaient commencé à s'appeler eux-mêmes les Palestiniens, dans l'espoir qu'ils finiraient par y construire leur propre État. Aucune de ces deux initiatives n'a abouti. Quelques mois plus tard, la Ligue arabe s'est réunie au Soudan et a publié ses "trois non" : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociations avec Israël. Là encore, la solution des deux États a été catégoriquement rejetée par ces États arabes.

___

Ikenna Emewu

"Troisième rejet.

20 ans plus tard, en 1967, (...) connue sous le nom de Guerre des Six Jours (...)

Le gouvernement se divise sur le sort à réserver à ce nouveau territoire. La moitié voulait rendre la Cisjordanie à la Jordanie et Gaza à l'Égypte en échange de la paix. L'autre moitié voulait le donner aux Arabes de la région, qui avaient commencé à s'appeler eux-mêmes les Palestiniens, dans l'espoir qu'ils finiraient par y construire leur propre État.

Aucune de ces deux initiatives n'a abouti. Quelques mois plus tard, la Ligue arabe s'est réunie au Soudan et a publié ses tristement célèbres "trois NON" : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociations avec Israël. Une fois de plus, la solution des deux États a été rejetée par les Arabes".
 
 
Petit rappel : la "juge" Sebutinde, et elle n'est pas la seule, semble ignorer une chose : lesdites Nations Unies ne sont pas un regroupement d'États, sinon, elles s'appelleraient autrement. Par ailleurs, la Charte des Nations Unies est établie sur un socle caractérisé par le droit des peuples (et non seulement des États) à disposer d'eux-mêmes.

Autrement dit, au lieu de se masturber les neurones autour de la question de pays arabes rejetant "la solution à deux États", une juridiction internationale du calibre de la CIJ aurait dû s'appliquer, avant toute chose, à vérifier que la création d'un Etat sorti de nulle part sur les terres de populations indigènes jamais consultées préalablement à cette création. Que les Palestiniens, premiers concernés, aient récusé la reconnaissance d'un Etat israélien sur leur sol est la preuve par neuf que la résolution n°181 décidant de la partition de la Palestine historique était et reste nulle et non avenue.

 
 
 

jeudi 17 octobre 2024

CIA Spy Ring Promoted LGBTQ Causes and Israel Normalization in Yemen

Ce qui suit est ma traduction d'un très long papier paru dans Mintpress News et dont les faits rapportés n'ont été évoqués nulle part. Il faut dire que l'ingérence du Deep State - qui dirige les États-Unis d'Amérique depuis deux siècles  - dans les affaires d'États étrangers n'est plus vraiment un scoop ! Voyez ma traduction d'un papier de Politico sur l'opération Red Sox en Ukraine (1949 !). Toujours est-il que, si les faits sont avérés, alors il s'avère que la mafia US et son larbin israélien auraient tenté de pénétrer la société yéménite via, notamment, la promotion des ligues LGBT, le tout dans le but de faciliter un rapprochement du Yémen avec Israël. Seulement voilà : des résistants, baptisés Houthis, sont passés par-là !

Relecture en cours

 

Un réseau d'espionnage de la CIA a promu les causes LGBTQ et la normalisation des relations avec Israël au Yémen 

Alors que le Yémen évoque généralement des images de conflits avec Israël et la coalition menée par l’Arabie saoudite, une nouvelle dimension de ce pays complexe et de son peuple est apparue : la guerre secrète des espions au Yémen. MintPress News se penche sur la plus grande cellule d’espionnage de la CIA jamais découverte au Yémen, révélant une opération majeure de sécurité intérieure qui a mobilisé beaucoup de monde et révélé les activités d’espionnage américaines, modifiant radicalement notre compréhension du complexe champ de bataille du Yémen. 

En juin, MintPress a révélé comment le gouvernement de Sanaa dirigé par Ansar Allah avait démantelé une cellule d’espionnage – Force 400 – qui travaillait prétendument pour les États-Unis et Israël, détaillant les membres de la cellule et leurs activités. 

Washington a réagi en demandant la libération d’individus qu’il prétendait être des employés des Nations Unies, des organismes diplomatiques et des ONG, les qualifiant d’otages détenus par les Houthis, un terme péjoratif souvent utilisé par les responsables occidentaux pour décrire le mouvement politique et militaire connu sous le nom d’Ansar Allah. Le correspondant de MintPress News, Ahmed AbdulKareem, a eu un accès exclusif à plusieurs détenus capturés par les services de sécurité yéménites, ce qui lui a permis de mener une série d’entretiens avec les espions présumés. Par ailleurs, une série de documents top secret a été fournie à MintPress, corroborant les témoignages de nombreux détenus livrés lors de ces entretiens. 

MintPress a également examiné des heures de séquences montrant des interrogatoires menés par le personnel de sécurité yéménite, qui ont confirmé les détails des allégations contre les détenus qui ont été fournis à MintPress lors d’entretiens avec des responsables de la sécurité de haut niveau d’Ansar Allah. Alors que les arrestations liées à la vaste cellule d’espionnage ont commencé sérieusement en 2021, les responsables des États-Unis et du Yémen sont restés muets sur cette découverte. Cependant, les responsables d’Ansar Allah ont déclaré à MintPress que Washington était au courant des arrestations et a lancé une série de négociations secrètes pour la libération des détenus peu de temps après ces arrestations. 

Les négociations ont finalement échoué et les détails de l'opération ont commencé à fuiter dans la presse arabe. Les autorités yéménites ont alors révélé publiquement la découverte du réseau d’espionnage et ont relancé les négociations entre les deux parties à Mascate, à Oman. 

Dans une enquête inédite, MintPress News dévoile les rouages ​​internes de l’un des plus grands réseaux d’espionnage jamais découverts au Yémen, mettant en lumière la manière dont les agences de renseignement américaines et israéliennes ont infiltré la société yéménite. Au travers d’opérations clandestines, elles ont manipulé la dynamique locale, exploitant les divisions religieuses et semant les graines d’une normalisation avec Israël. Le but ultime : recueillir des renseignements pour les frappes aériennes saoudiennes sur des cibles militaires. L’accès exclusif à des documents top secret, à des témoignages de détenus et à des images d’interrogatoires révèle un récit poignant d’espionnage.

Les espions ont été recrutés par le biais de manipulations psychologiques, de chantage sexuel et de torture, soulignant à quel point les agents américains et israéliens ont contourné les limites morales pour obtenir la coopération des recrues. Cette enquête offre un aperçu troublant de la guerre de l’ombre menée au Yémen, une guerre alimentée par l’exploitation et la coercition. Elle marque le début d’une série qui dévoilera d’autres facettes de cette opération secrète dans de futurs rapports.

La double vie d’Abdul Azzan Abdul Mohsen Hussein Ali Azzan : il s'agit d'un espion de haut rang arrêté en juin dernier, qui a travaillé à la fois pour la CIA et le Mossad israélien pendant 15 ans. Recruté par les services de renseignement américains en 2010, son contact était Joanne Cummings, directrice du département politique et économique de l’ambassade américaine à Sanaa, qui a géré ses activités jusqu’en 2013. Selon son récit, Azzan s’est converti de l’islam au christianisme alors qu’il travaillait pour une entreprise américaine d’Atlanta qui se livrait au prosélytisme sous couvert de vente d’encre d’imprimante. Azzan n’a pas seulement infiltré et recruté des parlementaires yéménites ; il a également recueilli des renseignements cruciaux sur les défenses aériennes sous la forme de lanceurs portatifs de missiles, les drones et les missiles balistiques. Ces informations de grande valeur ont été partagées avec les services de renseignements américains, comme en témoignent des documents consultés par MintPress et par Azzan lui-même lors d'une interview exclusive en prison avec le correspondant de MintPress, Ahmed AbdulKareem.

« Grâce à la société d'Atlanta et à ma nouvelle religion, j'ai pu nouer de bonnes relations avec les Américains », a déclaré Azzan, diplômé de l'université de Sanaa, à MintPress. « J'ai écrit une lettre à la CIA par l'intermédiaire de Murad Dhafer, un ami qui travaillait pour eux. Je n'ai pas été accepté immédiatement, mais j'ai été inscrit à un cours spécial de renseignement. Plus tard, j'ai pris contact avec Carlo Penda, le directeur canadien du programme parlementaire à l'Institut démocratique [national], et j'en suis finalement devenu directeur. »

Ansar Allah accuse l'Institut démocratique national (NDI) de Sanaa de mener des missions de renseignement sous couvert de diffusion de la démocratie et de promotion des droits de l'homme. Il affirme que par l'intermédiaire de cet institut, la CIA a recruté des espions, dont certains ont été arrêtés par la suite, tout en collectant des informations et en préparant des recherches et des études pour les agences de renseignement américaines.

« Fin 2009, j’ai commencé à travailler à l’ambassade américaine, où Joanne Cummins, la directrice du programme politique et économique, m’a recruté pour la CIA », raconte Azzan. Il aurait subi une série de tests, dont un test de détecteur de mensonges, et a suivi des cours auprès de deux agents de renseignement américains. Par la suite, il a été mis en contact avec Richard Kaufman, le représentant des intérêts israéliens à l’ambassade [U.S.]. « En 2014, l’ambassade m’a envoyé en Amérique, où j’ai rencontré un haut responsable du renseignement américain », a-t-il ajouté.

Avant le début de la guerre contre le Yémen en mars 2015, l’ambassade américaine a quitté Sanaa. Elle a cependant réussi à associer ses agents à des entreprises américaines encore en activité à l’époque et à des organisations internationales telles que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, dont Azzan faisait partie. Il a rejoint la société mère de Cambridge Analytica, basée au Royaume-Uni, le groupe SCL. En 2018, Max Blumenthal a révélé que l’entreprise menait des activités d’espionnage pour le compte d’Archimedes, un sous-traitant militaire basé aux États-Unis. Azzan a identifié la société comme une filiale de Moby Media Group, détenue par l’homme d’affaires afghan Saad Mohseni, qui a été lié à la CIA. En 2013, la société a ouvert son siège à Sanaa, dirigé par la ressortissante britannique Sarah Cunningham, selon Azzan. En plus de son travail de renseignement, Azzan a fourni des services à la société de renseignement dont elle était la directrice générale. Selon Azzan, la société opérait sur deux axes : collecter des informations, préparer des enquêtes sur le terrain et mener des campagnes médiatiques pour faire évoluer l’opinion publique en faveur d'Israël.

« L’une de nos activités de renseignement était le programme Landscape, où nous avons étudié tous les médias locaux », a expliqué Azzan à MintPress. « L’objectif n’était pas seulement de mener des campagnes médiatiques pour des entreprises américaines, mais aussi d’identifier et de recruter des dirigeants des médias pour promouvoir la normalisation israélienne sous couvert d’acceptation et de coexistence pacifique. »

En 2014, l’ambassade a envoyé Azzan à Washington pour une session de formation de deux semaines, où il a rencontré un haut responsable de la CIA. "Après 2018, j’ai travaillé pour le ministère américain de la Défense sous le couvert du directeur du bureau des Labs au Yémen. Mon responsable était Fahim Ahmed, le directeur régional des Labs, et par l’intermédiaire de l’entreprise, j’étais connecté à une organisation de renseignement juive [israélienne] en Amérique. Cette organisation souhaitait étudier les sectes yéménites, comprendre leurs références et les exploiter pour normaliser et alimenter les différences sectaires."

Alors que les soupçons de sécurité à l’égard de l’entreprise grandissaient, SCL a décidé de quitter Sanaa. Azzan a ensuite été transféré au Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) à Sanaa. Tirant parti de la vaste portée de l’organisation dans les gouvernorats yéménites, Azzan a pu fournir à ses contacts du renseignement américain des informations de grande valeur sur les camps, les sites de lancement et les forces navales, qui ont ensuite été ciblés par des frappes aériennes saoudiennes. Il a noté qu’il a travaillé ouvertement et en coopération avec les responsables du HCDH pour recueillir ces renseignements.

« Sous la supervision du représentant résident, Mohamed Al-Shami et moi-même avons collecté des informations auprès d’un réseau d’observateurs analystes dans chaque gouvernorat », a expliqué Azzan. « Mon travail s’est poursuivi jusqu’à mon arrestation fin 2021. Lorsque nous ne pouvions pas accéder à une zone ciblée, nous demandions au superviseur résident de contacter les autorités locales sous couvert d’une proposition humanitaire. Il facilitait cela, en s’assurant que nous ne prenions aucune mesure qui révélerait nos véritables intentions », a ajouté Azzan.

Le plus gros dommage était encore à venir. En 2016, Azzan a commencé à travailler pour le Mossad israélien par l’intermédiaire de Michael Boven, l’ancien attaché économique de l’ambassade américaine à Sanaa. Après la fermeture de l’ambassade, Boven a rejoint l’ambassade américaine en Israël. Il avait auparavant supervisé Azzan à l’Initiative pour le Moyen-Orient à Sanaa, créant une relation étroite basée sur la religion commune. Azzan a révélé que Michael avait des incitations financières et qu’il était en fait un véritable ami.

« J’ai rencontré Michael en Jordanie en tant que directeur de Labs (SCL). Au cours d’une de ces réunions, il m’a présenté à Saul Gad, un officier israélien du Mossad. J’ai rencontré Gad dans la région de la mer Morte en Jordanie et j’ai commencé à travailler pour lui. Azzan a fourni au Mossad des informations extrêmement sensibles, notamment des détails sur l’aéroport international de Sanaa, les mouvements de transport, les changements de direction d’Ansar Allah, les activités militaires et les armes détruites. Il a également divulgué des données du Haut-Commissariat aux droits de l’homme concernant les emplacements des responsables gouvernementaux et des dirigeants d’Ansar Allah. Mon baptême a influencé ma volonté de travailler pour Israël en tant que chrétien dans l’entreprise d’Atlanta, qui était dirigée par des protestants qui soutiennent Israël et croient que le retour du Christ dépend de la domination d’Israël au Moyen-Orient. Ce lien s’est poursuivi avec mon association avec l’organisation IDEA, qui est liée à l’Église du samedi. »

Azzan a également contribué de manière significative au succès de l’organisation Dar Al Salam. Ce groupe local a collaboré avec des organisations juives aux États-Unis et en Europe, dans le but de débarrasser les individus de leurs armes personnelles comme les kalachnikovs et de persuader les religieux de promouvoir la coexistence et la normalisation avec Israël.

Les collaborateurs yéménites, dont le nombre s’élève à plus de 20 personnes selon les responsables d’Ansar Allah, étaient bien conscients de leur rôle au sein des services de renseignements américains, bien qu’ils aient déclaré à MintPress que la CIA ne leur avait offert aucune garantie après leur recrutement. Shaif Hafazallah Al-Hamdani, consultant principal pour les programmes de gestion du développement à l’Agence américaine pour le développement, a servi la CIA pendant 27 ans. Il a été recruté par Adam Earli, alors attaché culturel à l’ambassade américaine à Sanaa.

« J’ai rejoint la CIA en 1997 par l’intermédiaire de l’attaché culturel américain. Ils m’ont dit que je coopérerais avec les services de renseignements américains à un poste élevé, et j’ai accepté », a-t-il avoué.

MintPress News a pu consulter les documents d’Al-Hamdani, des photographies avec des agents de renseignement et des formulaires d’évaluation de l’ambassade. Al-Hamdani a exercé ses fonctions d'espionnage en tant qu'employé de l'Agence américaine pour le développement (USAID). Il a conçu des mécanismes de suivi et d'évaluation des renseignements, coordonnant le travail de l'USAID avec le prestataire de services de renseignement, MSI. L'une de ses principales tâches était de vérifier la mise en œuvre de ces mécanismes pour répondre aux exigences des services de renseignement américains et d'autres agences telles que l'IBTCI et le MSI.

Selon une source de sécurité, le suivi et l'évaluation sont des méthodes cruciales pour recueillir des informations militaires et localiser les installations militaires et industrielles. Al-Hamdani a déclaré que la coopération de l'USAID avec le MSI visait à accéder aux zones de projets pour localiser les sites de lancement de missiles balistiques et les véhicules aériens sans pilote. Ils ont également surveillé et déterminé les emplacements des installations militaires, fourni des coordonnées à la CIA et évalué les situations de combat sur les fronts et la position des marchandises, de la nourriture, du carburant et des services essentiels.

Les mesures prises par Washington et ses alliés pour punir le Yémen ont varié. Pourtant, la cerise sur le gâteau a toujours été de déplacer la Banque centrale de Sanaa, contrôlée par Ansar Allah à Aden, où les groupes soutenus par les États-Unis gardent le contrôle. Al-Hamdani explique : "En 2016, M. Brad Hance, l'ambassadeur adjoint des États-Unis et responsable du renseignement, m'a chargé de recevoir le code de la Banque centrale et de le transporter à Aden. Je l'ai remis à un autre agent américain travaillant à la banque d'Aden."

Al-Hamdani souligne que l'attaché culturel de l'ambassade américaine était une plaque tournante essentielle pour les opérations de renseignement américaines. Le recrutement d'espions se faisait souvent sous le couvert d'échanges culturels, de programmes d'amélioration des compétences et de bourses comme le programme Fulbright. Ce programme offre des bourses aux diplômés universitaires les plus brillants pour une année et demie de préparation à un master aux États-Unis. Au cours de cette période, les espions potentiels sont évalués, leurs capacités étudiées et des individus sélectionnés sont recrutés. Les espions potentiels sont également identifiés et sélectionnés par le biais d’EducationUSA au sein de AMIDEAST, basé à Aden, et du programme Humphrey Fellowship, destiné aux "employés civils exceptionnels". En outre, les programmes US Speaker et International Visitor jouent aussi un rôle important. Al-Hamdani note que les services de renseignement américains ont réussi à recruter de nombreux espions locaux grâce à ces initiatives.

« Des agents ont également été sélectionnés grâce à des événements à l’ambassade et à des bourses d’études pour des étudiants exceptionnels dans des instituts comme YALI, Oxide et AMIDEAST, qui était dirigé par l’agent de renseignement américain Sabrina Weber, ciblant les jeunes influents. »

Un document examiné par MintPress mentionne un homme nommé Chris Eckel, qui aurait assisté à un séminaire culturel à Sanaa. Lorsque le nom d’Eckel a été mentionné à Al-Hamdani, il l’a identifié comme un agent de renseignement qui a travaillé avec lui sur des missions. Les contributions d’Al-Hamdani étaient très appréciées, comme en témoignent les documents d’évaluation de l’ambassade américaine consultés par MintPress, qui stipulent : "Pendant cette période, Shaif a fait bien plus que ce qui lui était demandé. Les programmes de la mission auraient pris plus de temps. Ses connaissances historiques se sont révélées précieuses."

En plus de ses tâches de transfert du code de la Banque centrale et de recrutement, Al-Hamdani a installé des dispositifs d’écoute dans les domiciles de hauts responsables, y compris des alliés de Washington comme l’ancien Premier ministre du Yémen du Sud, Abu Bakr al-Attas. Al-Hamdani a déclaré aux responsables de la sécurité d’Ansar Allah qu’une partie de ses cours de formation concernait la cybersécurité. Subversion culturelle : cibler les valeurs yéménites. Sur le plan social, l’un des rôles assignés aux clients était de promouvoir l’homosexualité et de rendre la société plus tolérante, selon Al-Hamdani.

« L’ambassade soutenait les homosexuels par l’intermédiaire de l’attaché culturel, en faisant la promotion de l’homosexualité au sein de l’ONG américaine YALI, en distribuant des brochures à ceux qui en avaient envie ou le souhaitaient, en faisant la promotion de cette pratique comme d’une liberté personnelle. Ils délivraient également des visas sous prétexte de persécution. »

Al-Hamdani n’est pas le seul à avoir évoqué le rôle de l’ambassade américaine dans la promotion de l’homosexualité au Yémen, une pratique qui viole de manière flagrante les normes sociales, tribales et religieuses yéménites. D’autres espions, dont Muhammad Ali Ahmed Al-Waziza, qui a travaillé avec la CIA pendant 14 ans, ont également mentionné ce rôle. Al-Waziza a déclaré que « Des visas étaient accordés aux homosexuels et l’homosexualité était promue par le biais d’histoires éducatives enseignées dans les instituts. Nous avions des professeurs homosexuels à l’institut et la langue était enseignée par le biais de films gays et lesbiens. »

Al-Waziza a travaillé comme assistant administratif à YALI. Il a rejoint l’ambassade des États-Unis en 2007 en tant que traducteur, puis a travaillé comme enquêteur. Après la fermeture de l’ambassade, il a continué son travail d’espionnage en tant qu’employé de Resonate Yémen, une organisation affiliée à Ahmed Awad bin Mubarak, qui est actuellement Premier ministre du gouvernement yéménite basé à Aden et soutenu par Riyad. L’organisation locale a été fondée et réglementée par l’USAID. Sa mission était de maintenir une communication continue avec les recrues engagées par l’ambassade américaine auprès d’agences gouvernementales, en particulier le service des passeports, le ministère de l’Intérieur et d’autres ministères de service.

Al-Waziza a réussi à voler la base de données de l’Autorité yéménite de l’immigration et des passeports de ses serveurs et à la remettre aux services de renseignement américains. Un document examiné par MintPress comprend une lettre signée par l’ancien membre de la NSA Harry T. Sweeney, qui travaillait comme spécialiste des tests polygraphiques. La lettre, qui salue les efforts d’Al-Waziza, dit notamment ceci :

« J’apprécie particulièrement vos contributions à la culture yéménite et vos suggestions sur la façon d’approcher des personnes spécifiques en vous basant sur votre vaste expérience dans la section consulaire. » Lorsque les responsables de la sécurité d’Asnar Allah ont interrogé les espions à son sujet, ils ont tous convenu que Al-Waziza, réservé et secret, était le plus proche de la CIA. Il était le seul autorisé à accéder au dernier étage du bâtiment de l’ambassade, qui était réservé à la CIA. Le premier étage était réservé aux employés, en particulier aux analystes, tandis que le deuxième étage était réservé à l’ambassadeur. Selon les informations obtenues lors des interrogatoires d’Ansar Allah, Al-Waziza était largement utilisé pour mener des enquêtes et recueillir des renseignements. Il a suivi plusieurs formations, dont une sur les compétences en gestion du personnel en Floride. Al-Waziza a mené des enquêtes au sein de l’ambassade pour les services de renseignement américains et a été impliqué dans le recrutement, utilisant souvent des méthodes telles que le chantage sexuel, selon un autre espion, Bassam Ahmed Al-Mardahi. Ce dernier a décrit comment il a été contraint de travailler pour la CIA après avoir été filmé lors d’une rencontre sexuelle en Allemagne et avoir ensuite été victime de chantage.

"J’ai été recruté après avoir été agressé sexuellement lors d’un cours organisé par l’ambassade américaine en Allemagne. Là, j’ai été filmé en secret en train d’avoir des relations sexuelles dans un hôtel de Francfort. Après mon retour à Sanaa, les images m’ont été envoyées et on m’a menacé de travailler pour les services de renseignements ou de les publier sur Internet."

Al-Mardahi a recruté des membres locaux de diverses institutions yéménites pour les services de renseignements américains et a mené une étude sur le nombre d’armes détenues par la population de Sanaa, gagnant entre 300 et 500 dollars par mois pour ses services. L’arrestation de dizaines d’espions pourrait laisser espérer la libération de milliers de prisonniers et détenus détenus par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et leurs alliés dans le sud du Yémen. Les États-Unis feraient pression pour que des négociations soient menées en vue d’échanges de prisonniers entre leurs alliés et la délégation d’Ansar Allah à Mascate, à Oman. Selon une source d’Ansar Allah, il existe une possibilité de proposition de libération des espions en échange de l’arrêt par Israël de son agression contre Gaza. 

Ahmed AbdulKareem est un journaliste yéménite basé à Sanaa. Il couvre la guerre au Yémen pour MintPress News ainsi que pour les médias locaux yéménites. 

 

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