Crimes de masse en Côte d'Ivoire : la France, Ouattara et Soro bientôt devant la Cour Pénale Internationale ?
Mass crimes In the Ivory Coast: France, Ouattara and Soro appearing soon before the International Crime Court?
Abstract:
Let's just imagine that the autopsy of the corpses discovered at Duekoue and in other mass graves in Western Ivory Coast would reveal that the weapons used for the killings had been supplied by France to the militias ruled by Allassane Ouattara and Guillaume Soro… Just imagine! How could those people – I mean Ouattara, Soro and their French sponsor - avoid appearing before the International Criminal Court, as Milosevic, Karadzic and other Charles Taylor did?
Imaginez, une seconde, que l'autopsie des cadavres de Duekoué et d'autres localités de l'Ouest de la Côte d'Ivoire révèle que les armes utilisées avaient été livrées aux milices de Ouattara et Soro par la France..., et j'en connais qui se retrouveraient, vite fait, bien fait, devant la C.P.I., à l'instar de Milosevic, Karadzic et autres Charles Taylor !
En tout cas, c'est Laurent Gbagbo qui doit être mort de rire, parce qu'apparemment, en réussissant à pousser ses adversaires à la faute, il la tient, enfin, sa victoire ! Enfin, n'allons pas trop vite !
Revue de la presse en ligne
Tout commence par la conquête rapide de l'ensemble de la Côte d'Ivoire par les fameuses F.R.C.I. (Forces Républicaines de Côte d'Ivoire), nouvelle dénomination des Forces Nouvelles nées du coup d'État militaire suscité en 2002 autour de Guillaume Soro.
Tout commence par la conquête rapide de l'ensemble de la Côte d'Ivoire par les fameuses F.R.C.I. (Forces Républicaines de Côte d'Ivoire), nouvelle dénomination des Forces Nouvelles nées du coup d'État militaire suscité en 2002 autour de Guillaume Soro.
Il s'agirait des tueries comptant parmi les plus graves depuis une décennie de crise politico-militaire en Côte d'Ivoire. "Il y a eu 330 personnes tuées à Duékoué de lundi à mercredi", soit juste avant et juste après la prise de la ville", a expliqué Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci. "La plupart ont été exécutées par les chasseurs traditionnels des Forces républicaines pro-Ouattara (FRCI)".
"Les miliciens ne sont pas des civils. A partir du moment où ils sont armés, ils sont considérés comme des combattants. Il faut éviter toute confusion", a réagi un porte-parole des FRCI. "Il est trop hâtif et hasardeux d'annoncer des chiffres, d'accuser qui que ce soit ou de situer les responsabilités", a précisé la porte-parole de M. Ouattara, Anne Ouloto. "Il faut attendre les résultats de la commission d'enquête de l'ONU", selon elle.
"Le CICR condamne les attaques directes visant des civils et rappelle l'obligation des parties au conflit d'assurer en toutes circonstances la protection des populations sur le territoire qu'elles contrôlent", a déclaré dans un communiqué Dominique Liengme, cheffe de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Côte d'Ivoire.
Ainsi, au moins 800 personnes auraient été tuées mardi dernier dans des violences intercommunautaires à Duékoué, première ville de l'ouest ivoirien à tomber aux mains des forces pro-Ouattara, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (...) Caritas a de son côté fait état de plus de 1.000 morts. (...) Des membres de l'organisation caritative catholique, a expliqué son porte-parole Patrick Nicholson, se sont rendus mercredi à Duékoué. (...) Ils ont vu dans le quartier du Carrefour de très nombreux cadavres de victimes tuées par balles et mutilées à coups de machette, et évaluent à "plus de 1.000" le nombre de morts, notamment parmi des populations déplacées ayant fui les combats. (...) D'après lui, les violences dans ce quartier tenu par les pro-Ouattara ont eu lieu du 27 au 29 mars. (...) Ces actes, qualifiés de "crimes de guerre", perpétrés par les soldats d'Alassane Ouattara, "désigné" président par les Etats-Unis, la France et le FMI, commencent à inquiéter les Occidentaux et les médias à leur botte. (...) En effet, comment continuer à présenter le "président reconnu par la communauté internationale", comme le champion du Droit et de la Démocratie, alors que ses troupes se livrent à une "épuration ethnique", dénoncée par les organisations caritatives ? (Jean Lévy)
La "morale" provisoire de l'histoire ? On ne saurait accuser sans preuve. C'est la raison pour laquelle le procureur de la CPI va devoir s'activer, lui qui a parlé un peu vite de "crimes contre l'Humanité" en Libye, avant d'avoir diligenté la moindre enquête et sans avoir aperçu le moindre cadavre. Cette fois, dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, ce ne sont pas les cadavres qui manquent, et là on attend ce que la CPI va nous pondre comme explication pour ne pas enquêter à fond, en commençant par identifier les armes qui ont tué...
Le gouvernement de M. Ouattara "tient à informer l'opinion nationale et internationale de la découverte de nombreux charniers dans l'Ouest du pays, notamment à Toulepleu, Blolequin et Guiglo, dont les auteurs ne sont autres que les forces loyales, les mercenaires et les milices de M. Laurent Gbagbo", selon un communiqué transmis à l'AFP.
Ces accusations du camp Ouattara interviennent juste après l'annonce par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'"au moins 800 personnes" ont été tuées lors de violences intercommunautaires à Duékoué, le grand carrefour de l'ouest ivoirien.
Ces derniers massacres auraient eu lieu mardi 29 mars, au lendemain des combats pour la prise de la ville, suite à l'offensive des forces favorables à Alassane Ouattara.
Le gouvernement Ouattara rejeté toute responsabilité dans ces massacres. L'ONU, avait craint vendredi de "graves violations des droits de l'homme" commises par les forces pro-Ouattara, en particulier dans l'Ouest.
"Nous disposons d'informations non confirmées faisant état de graves violations des droits de l'homme commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattara", avait déclaré le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville.
La "morale" provisoire de l'histoire ? On ne saurait accuser sans preuve. C'est la raison pour laquelle le procureur de la CPI va devoir s'activer, lui qui a parlé un peu vite de "crimes contre l'Humanité" en Libye, avant d'avoir diligenté la moindre enquête et sans avoir aperçu le moindre cadavre. Cette fois, dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, ce ne sont pas les cadavres qui manquent, et là on attend ce que la CPI va nous pondre comme explication pour ne pas enquêter à fond, en commençant par identifier les armes qui ont tué...
"Les miliciens ne sont pas des civils !" commence-t-on par dire du côté du camp Ouattara-Soro, comme pour reconnaître que c'est par-là qu'il faudrait chercher les responsables. Mais attendons les expertises.
Une chose est sûre : s'il se confirme que ce sont les adversaires de Gbagbo qui sont les principaux responsables de ces tueries de masse, notamment à Duekoué, alors eux et leur principal sponsor - la France - sont bel et bien dans la M... !
Post-scriptum (1) : Non mais sans blague ?!
Lu sur le site de RFI : Human Rights Watch affirme détenir de nouvelles preuves des atrocités commises dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
(…) L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a enquêté sur les exactions menées tant par les forces pro-Ouattara que par les pro-Gbagbo lors de leur avancée dans l’ouest de la Côte d’Ivoire pendant la campagne de mars 2011. Selon les témoignages recueillis par HRW, des centaines de civils ont été tués, plus de 20 femmes et filles ont été violées et au moins 10 villages ont été incendiés par les fidèles du président élu. Dans un communiqué publié à New York ce samedi 9 avril 2011, l’ONG rapporte également que de leur côté, les forces loyales au président sortant Gbagbo, ont tué plus de 100 partisans présumés de Ouattara.
(…) Pour son enquête, HWR a rencontré des témoins directs des événements. Ils ont décrit comment les forces pro-Ouattara, maintenant appelées les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), ont “ pourchassé, exécuté et violé des partisans supposés de Laurent Gbagbo, alors qu'ils étaient chez eux, qu'ils travaillaient dans les champs, qu'ils fuyaient ou tentaient de se cacher dans la brousse. Les combattants ont souvent sélectionné leurs victimes en fonction de leur origine ethnique et les attaques ont touché de façon disproportionnée les personnes trop âgées ou trop faibles pour fuir ”, rapporte HRW.
(…) “Dès son accession au pouvoir, Alassane Ouattara devra de toute urgence ouvrir une enquête crédible et impartiale sur les graves exactions commises par les deux camps et veiller à ce que les responsables à tous les niveaux soient traduits en justice”, avertit Human Rights Watch.
Fin de citation
Et j'avoue que là, j'ai dû me pincer pour être certain d'avoir bien lu : "...dès son accession au pouvoir, Alassane Ouattara devra de toute urgence ouvrir une enquête crédible...", parce que, là, j'ai l'impression que les braves gens de Human Rights Watch se moquent du monde, et s'agissant d'une organisation soi-disant spécialisée dans la défense des droits de l'Homme, on est simplement pantois devant ce qui ressemble à du cynisme, pour ne pas dire plus. Autant dire qu'à HRW, il va falloir vivement réviser leur code pénal.
Parce que dans aucun système de droit dit "civilisé", on ne saurait être juge et partie. Donc, si des troupes affiliées à Ouattara sont susceptibles d'avoir commis des crimes, et en l'occurrence, des crimes d'une exceptionnelle gravité, je doute fort que Monsieur Ouattara puisse superviser quelque enquête que ce soit !
Par ailleurs, il n'entre pas dans les compétences de Human Rights Watch d'investir quelque candidat ivoirien que ce soit dans la fonction de président de la République, compétence ne relevant que du Conseil Constitutionnel de Côte d'Ivoire. Et que je sache, ledit Conseil n'a toujours pas investi Ouattara comme président de la République.
Rappelons qu'une élection comme celle de Côte d'Ivoire relève uniquement du droit interne d'un État souverain et n'entre en aucune façon dans les compétences de la soi-disant "communauté internationale". En un mot comme en cent, une élection présidentielle, en Côte d'Ivoire ou ailleurs, ne relève nullement du droit international, et ceux qui prétendent le contraire sont soit des idiots, soit des crétins !
Mieux, ou pire : j'imagine mal un État de droit, comme ce devrait (encore !) être le cas de la Côte d'Ivoire (laquelle n'est pas redevenue une colonie !), mettre à sa tête un individu susceptible d'avoir, via ses milices, trempé dans des actes de type génocidaire ou simplement criminel.
Du coup, on en vient à s'interroger sur la crédibilité de certaines organisations de droits de l'Homme, dont on voit bien que les "hommes" qu'elles défendent se trouvent bien plus souvent dans des pays (du Tiers-monde) qui, comme par hasard, sont aussi sujets à de la déstabilisation politique voire militaire.
"Dès son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara...", comme s'il n'y avait pas dèjà une Cour pénale internationale habilitée à enquêter.
Vous voulez que je vous dise ? Certaines organisations de défense des droits de l'homme manquent sérieusement de consistance !
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Post-scriptum (2) Dans la rubrique "Rions un peu..."
Entendu sur Europe 1 (radio parisienne, pour ceux qui n'habitent pas en France), émission Médiapolis, Samedi 09.04.2011, une déclaration d'Alain Juppé, ministre français des Affaires Etrangères :
"Notre but était qu'Alassane Ouattara devienne le président effectif de la Côte d'Ivoire, ce qui supposait que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir."
Le même Alain Juppé interrogé par David Pujadas, sur France 2, journal de 20 heures, le 05.04.2011 :
"Nous sommes en Côte d'Ivoire à la demande de l'ONU... afin d'éviter que des armes lourdes ne puissent pas tirer sur des populations civiles..."
Marrant, non ?! En voilà un qui ne doit plus savoir où il habite. En tout cas, tout le monde sait maintenant que les génocides au Cambodge ou au Rwanda, les massacres au Liberia, en Sierra Leone ou en Somalie... ont été commis avec des armes lourdes, et que la Côte d'Ivoire est redevenue une colonie, dont la France nomme le gouverneur !
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