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vendredi 22 mars 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #16


Épisode §16. Un dimanche de mars sur les Champs-Élysées




























Bon, ben il faut bien l'avouer : cet épisode était censé être une histoire sans paroles, mais voilà que les sondages - ah, la France et son industrie sondagière, qui dispense les politocrates de toute analyse individuelle et originale ! - nous annoncent déjà (!) que 'x' % "des Français" trouvent que les Gilets Jaunes se sont discrédités lors de l'Acte XVIII. Ça veut dire quoi au fond ? Que les prix à la pompe sont repartis à la baisse ? Que les retraités roulent désormais sur l'or ? Qu'il n'y a plus de SDF sur les trottoirs de nos villes, de travailleurs pauvres contraints de vivre dans leur voiture, d'étudiant(e)s réduit(e)s à se prostituer pour boucler les fins de mois, de suicides chez les agriculteurs, les policiers, les gendarmes, de  grande misère matérielle et affective dans les maisons de retraite ? Qu'il n'y a plus de bidonvilles dans les colonies, pardon, les départements d'Outre-mer...? Et si, pour une fois, dans leur vie, politologues, politocrates, politicards et autres sondeurs faisaient preuve d'intelligence en se posant les bonnes questions sur les conditions de vie/survie des "gens d'en bas", qu'ils ne connaissent que par le biais des sondages ?


Évidemment qu'il y a des ultras parmi les Gilets Jaunes ! Évidemmnent que le boxeur de la passerelle Sédar-Senghor était assisté et encouragé par deux gilets jaunes planqués derrière lui ! Evidemment que ceux qui ont défoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux étaient plus Gilets Jaunes que Black Blocs. Et, bien évidemment, le droit de manifester n'autorise pas les manifestants à faire n'importe quoi. 

Cela dit, je ne suis pas certain que toutes ces personnes gazées ou éborgnées par des Lanceurs de Balles de Défense aient été en situation insurrectionnelle. Je pense notamment à cet homme dans un fauteuil roulant, qui reçoit une décharge de gaz lacrymogène, dont je ne sache pas que son auteur ait été révoqué, ce qui eût été le minimum !

Et maintenant ?

Maintenant ? Il reste l'essentiel, que je me tue à rabâcher depuis le début : le seul régime autocratique d'Europe occidentale cumule plus de jacqueries et d'insurrections que tous les autres pays de l'Union Européenne réunis ! Mais, pendant ce temps, nos politologues et autres politocrates, sans oublier "Jupiter", blablatent à longueur de journées et de soirées devant micros et caméras, comme preuve qu'ils n'ont rien compris, en tout cas, ne veulent pas comprendre... que les pantoufles de De Gaulle étaient trop grandes pour notre Jupiter de pacotille !

Les images qui suivent sont visualisables à l'aide de lunettes stéréoscopiques rouge-cyan.



Archive (2014)

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Archive (2012)

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Archive 2014


Archive 2014




Archives : 0102 - 03



jeudi 6 décembre 2018

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert... #2


Épisode 2. Encore une petite couche de sémantique ? 


En préambule à l'article qui suit, pourquoi ne pas commencer par ceci, et encore ceci ?

Le saviez-vous ?

"Avec un hectare de betteraves sucrières, on peut produire suffisamment de carburant pour faire rouler un véhicule automobile standard sur 100.000 km." (France 2, journal télévisé, 13h, 03.12.2015)
Vous connaissez la nouvelle ? À partir de 2024, Paris ne sera plus accessible aux véhicules dits "diesel".

Citation :
« Nous vivons la fin des énergies fossiles pour l’automobile. Nous sommes dans la bascule pour le bien commun ». La conviction est forte, et d’autant plus assumée que chaque jour des relevés de pollution de plus en plus précis confortent Anne Hidalgo dans son choix d’en finir avec les véhicules thermiques et en particulier les diesels. (Source)

"Nous vivons la fin des énergies fossiles...". Mais qui diable a dit à Mme le maire de Paris que "diesel" voulait forcément dire "énergie fossile" ? Il me semble que Madame le maire aurait urgemment besoin d'un briefing en la matière !

Comme indiqué dans l'épisode 1, la France détient le plus vaste domaine agricole (et maritime) de l'Union européenne, notamment grâce à ses dépendances en Outre-mer, dépendances connues pour connaître plus de chômage que la métropole, mais aussi plus d'échec scolaire, de misère sociale, de catastrophes naturelles et d'inflation des prix des produits de base (cf. les produits alimentaires concentrent les plus forts écarts de prix avec l’Hexagone. Un métropolitain avec ses habitudes alimentaires paierait 89% de plus s’il consommait à l’identique en Nouvelle-Calédonie... lien).

Prenons la Guyane : c'est le plus grand département français, avec le plus gros massif forestier, que d'aucuns aimeraient éventrer en partie pour y chercher de l'or.

Vous avez dit "massif forestier" ? Oui, j'ai dit "massif forestier", donc du bois à profusion. Tiens, à ce propos, lisez donc ce qui suit :


Citation :
En ce mois de décembre 2013, c'est encore la Guyane qui détient le record de l'essence la plus chère de France avec le litre de sans plomb à 1,64 euro et le litre de gazole à 1,51 euro. (Source)

Antoine Krempf est un journaliste officiant sur la radio publique France Info, spécialisé dans la traque des fake news. Je l'entends, l'autre jour, épiloguant sur le fait de savoir si la voiture électrique était plus ou moins polluante que le diesel. Ayant pris l'émission en marche, j'ai tout de même eu le temps de noter ceci :
Un diesel, ça émet par exemple des oxydes d'azote... Conclusion, l'électrique pollue moins que les voitures qui roulent au diesel. (France Info, 04.12.2018).
Et moi de me demander instantanément ce que cet "expert" y entendait en traque de "fake news", lui qui venait, pourtant, de nous en infliger une bien grosse, sous couvert d'en invalider une autre.

Et comme il est question de sémantique, j'aurais volontiers interrogé notre expert sur ce qu'il entend par "diesel" !

Et comme j'ai une petite culture scientifique, ainsi que documentaire (des années passées à arpenter moult bibliothèques universitaires), je suis toujours surpris de voir tant de gens, notamment des journalistes - chargés d'informer le grand public - prendre autant de libertés avec la rigueur sémantique la plus élémentaire, alors que les sources d'information fiables ne manquent pas, notamment sur cette formidable base de données qu'est l'Internet !

Tout le monde sait que le moteur diesel a pour particularité de carburer à l'huile, ce qui relève quasiment du pléonasme, quand on sait que l'autre principal moteur à explosion : le moteur à essence, carbure précisément à l'essence de pétrole, lequel pétrole se traduit en anglais par... oil (huile) ; les allemands disent "Erdöl" (huile terrestre, huile tirée de la terre) !

Je sais qu'on parle aussi d'hydrocarbures à propos du pétrole et de ses dérivés, ce qui peut prêter à confusion, le préfixe "hydro" signifiant "eau". Toujours est-il que qui dit "diesel" dit "huile" au sens littéral du terme.


"Huiles lourdes, sous-produits de la distillation du pétrole, ou huiles végétales...". 

Citation :
Avec ce satané pétrole dont le prix n'en finit pas de battre de nouveaux records, il serait peut-être temps de considérer les biocarburants à leur juste valeur, celle d'un véritable substitut aux hydrocarbures minéraux. Deux des plus grands pionniers de l'automobile les considérait ainsi : "Il y a de l'essence dans toute matière végétale qui peut être fermentée." (Henry Ford, en 1906), et "L'usage des huiles végétales comme carburant automobile est aujourd'hui insignifiant. Mais à l'avenir, ces huiles pourraient devenir aussi importantes que le pétrole ou le charbon aujourd'hui." (Rudolf Diesel, en 1912). 
Ce doit être le postulat de départ, tel qu'il l'était pour Henry Ford et Rudolf Diesel, les biocarburants ne sont pas de simples additifs pour écologiser les carburants pétroliers, mais ils peuvent les remplacer qualitativement. Ce postulat est pourtant fortement décrié partout dans le monde, et principalement en France, où on a même inventé une terminologie pour faire croire aux fausses limites des biocarburants. On dit ainsi d'un biocarburant qu'il est un bio-additif lorsqu'il est mélangé à l'essence dans une proportion de 0 à 5 %, et qu'il est un bio-composant quand la proportion est 5 à 30 %, comme dans le diester, mais on évite sagement d'évoquer les proportions plus fortes, et encore moins l'usage unique. 
Le blocage vient des pétroliers, et de leurs lobbies. Le rapport Levy, même s'il date de 1992, est encore dans les mémoires. Le gouvernement français avait à l'époque cherché à déterminer la valeur, l'opportunité des biocarburants, et à qui avait-il demandé une étude ? A l'IFP, l'Institut Français du Pétrole. Autant demander à un imam taliban ce qu'il pense d'une femme en mini-jupe. Ce rapport concluait sans surprise à la non-viabilité des bio-carburants, il a fait autorité dans les ministères pendant plus de 10 ans. 
Aujourd'hui, les choses semblent heureusement changer, et les français vont avoir l'occasion de le constater (ou non). Pressé en effet par Bruxelles, qui a lancé un ambitieux programme de développement des bio-carburants à l'échelle européenne, le gouvernement français est au pied du mur, et il est face à deux alternatives. La première est de laisser la maîtrise des carburants aux pétroliers, la seconde de les mettre en concurrence avec de nouveaux acteurs. (Source)
Les choses ayant fini par se savoir, si "diesel" est toujours invariablement associé à "carburant tiré du pétrole", ce n'est pas du tout pour des raisons techniques mais uniquement pour complaire au lobby des pétroliers.

Le fait est que c'est le (carburant) "diesel" tiré du pétrole qui produit des particules fines ainsi que des oxydes d'azote, pas le (carburant) diesel tiré des végétaux ou des animaux, ce que le très approximatif Antoine Krempf s'est bien gardé de préciser !

Vous avez compris que notre journaliste de tout à l'heure aurait été mieux inspiré en précisant qu'un "diesel" à base de pétrole produisait des particules polluantes en plus grande quantité que n'en génère la production d'une quantité équivalente d'énergie électrique, particules polluantes que l'on retrouve en de bien plus faibles quantités dans la combustion d'huiles végétales ou animales.

Et voilà que la France se retrouve face à une nième révolte populaire qu'elle aurait pu s'épargner si elle avait mis son immense domaine agricole au service de la production, non pas de "bio-carburants" (expression qui ne veut absolument rien dire, tous les carburants connus étant "bio", y compris le pétrole, formé durant des millions d'années de transformation de type biomécanique dans des couches géologiques facilitant ce processus), mais plus précisément d'agro-carburants, dont les principales sources sont la canne et la betterave à sucre et les oléagineux (lin, tournesol, colza...) !  

Seulement voilà : il paraît que les diesels végétaux sont pires que les carburants tirés du pétrole. 

"Biodiesel : le remède pire que le mal." Entre nous, vous y croyez, que le diesel d'origine pétrolière serait moins polluant que celui tiré du colza, du soja, de l'huile de palme ?

Quand on connaît le lobbying mené depuis au moins un siècle par l'industrie pétrolière pour couler toutes les solutions alternatives (agrocarburants, hydrogène, moteur électrique, etc.), on se dit que des expertises comme celle qui précède sentent l'embrouille à plein nez !

Surtout, il faut bien lire les travaux des "chercheurs" : ici, on a soigneusement évité de comparer les indices de pollution directe. En clair : on prend un même moteur, que l'on fait carburer avec 'x' variétés de diesel, et l'on liste les quantités précises de polluants rejetés.

Chose curieuse, ce n'est pas la méthodologie appliquée ici. En lieu et place, on nous pond des considérations sur le mode de production des carburants, en ce qu'il impacte l'environnement.

Ainsi, d'un point de vue écologique (déforestation, engrais, transports, perte de la biodiversité, etc.), le "biodiesel" (végétal) serait pire que le diesel (minéral). 
“Le remède est manifestement pire que la maladie” a déclaré Jos Dings, directeur exécutif de Transport & Environnement. En effet, la conversion de terres naturelles non cultivables (forêts, prairies) en terres agricoles destinées à la production d’agrocarburants est très coûteuse sur un plan environnemental. 
Elle entraîne l’abattage des arbres, la superfertilisation et l’acidification des sols mais aussi la perte de la diversité des espèces. À cela, s’ajoutent les émissions directes des transports, tracteurs et engrais. Dans un communiqué, plusieurs ONG ajoutent que certains agrocarburants recommande à l’UE de n’accepter que “les agrocarburants qui permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, n’entraînent pas de changement d’affectation des terres, ne menacent pas la sécurité alimentaire des populations. (Source)
Admettons que tout ce qui précède soit vrai, et posons-nous quand même quelques questions : la production d'agrocarburants serait, donc, plus nocive pour le milieu naturel que la rupture d'un pipe-line au milieu des glaces de l'Alaska, que la destruction d'un site de forage off-shore à la suite d'un cyclone au beau milieu du Golfe du Mexique, que l'explosion meurtrière d'un oléoduc attaqué à la hache par des villageois nigérians soucieux de récupérer clandestinement du carburant, que la coloration rouge de l'eau du robinet dans les territoires américains soumis à l'exploitation du gaz de schiste, etc., ?

Entre nous, vous croyez à toutes ces sornettes ? Pour ma part, je ne serais guère surpris d'apprendre que telle ou telle étude dénigrant les agro-carburants a été financée par l'industrie pétrolière.

Il se trouve simplement que la France possède, avec le CNRS et l'INRA, deux structures de recherche scientifique de haut niveau qui auraient pu, depuis le temps, procéder à toutes les expertises et à tous les tests in situ, notamment dans les départements d'Outre-mer, où les produits de consommation courante sont si chers !

Le fait est que, dans le privé, d'autres ingénieurs n'ont pas attendu les politiciens et ont mis au point une technologie visiblement efficace et bon marché !
La consommation est un peu plus importante qu'avec un carburant ordinaire, mais son prix à la pompe est si faible que le bioéthanol est une formidable solution économique. Cette révolution on la doit au Montpeliérain Alexis Andrieu fondateur de BioMotors.  (Source)

Et dire qu'avec un peu d'imagination et de courage politique, l'État français pourrait lancer un vaste programme de conversion des véhicules carburant au pétrole vers les agrocarburants, ce qui pourrait ramener le prix du litre de gazole végétal à pas grand chose, soit bien moins d'un euro ! Oui, mais mon bon monsieur, l'État, il lui faut taxer la vache à lait qu'est l'automobiliste ; et un carburant trop bon marché, ça n'intéresse pas le ministère du Budget !

Ça, on l'avait compris ! On résume ?

Lorsqu'un journaliste spécialisé dans le "vrai du faux" vous annonce, sur une grande radio, que "le diesel est plus polluant que la voiture électrique", il faut juste lui répondre : "Faux !", dès lors que notre "expert" omet (volontairement) de préciser qu'il n'y a pas un "diesel" mais des "diesels", dans la mesure où la quasi-totalité des oléagineux, donc des huiles (soja, colza, arachide, tournesol, lin, graisse animale, etc.), peuvent remplacer le gazole de pétrole, tout en étant infiniment moins polluants que ce dernier.

Par ailleurs, quand de bonnes âmes vous disent que le remède (agro-carburants) serait pire que le mal (le pétrole), c'est par pure inclination idéologique, voire moyennant une manipulation des faits, dès lors que cela ne tient pas du tout aux caractéristiques intrinsèques des agro-carburants eux-mêmes, mais uniquement à d'éventuels effets collatéraux, comme la déforestation. À ce jour, deux types de production d'agro-carburants posent problème : l'huile de palme en Indonésie et le soja au Brésil. Le fait est que si l'on "déforeste" dans l'Amazonie brésilienne ou dans les forêts indonésiennes, ce n'est pas forcément le cas ailleurs, si l'on pense, par exemple, à l'arachide, que l'on produit déjà abondamment au Sénégal, au palmier (dattier), qui pousse un peu partout dans le grand Maghreb, ou encore aux immenses projets agricoles initiés par Khadafi dans le désert libyen, grâce au projet Grande Rivière.




Pour mémoire, le projet pharaonique de Khadafi était censé profiter à l'ensemble de la grande région sahélienne, puisque même le Libéria avait commencé à en profiter. Et les images que l'on voit ci-dessus et -dessous montrent que nulle déforestation n'est nécessaire dans le désert, ni même dans le Sahel. 

Imaginons un instant le boom qu'une production massive d'agrocarburants occasionnerait dans des pays semi-désertiques comme le Mali ou le Niger (5 fois la superficie de la France métropolitaine à eux deux), pour ne citer que ces deux-là, avec des emplois en masse, qui occuperaient utilement tous ces pauvres bougres venant s'échouer à Lampedusa ou à Ceuta et Melilla.

Quant à la France, plutôt que de s'engager résolument dans la recherche de solutions alternatives au pétrole (par parenthèse, qu'y a-t-il de plus renouvelable qu'un carburant tiré de plantes que l'on peut récolter plusieurs fois par an ?), les gouvernements français successifs (et cela ne date pas de Macron !) ont opté pour le culte de la taxe ! D'où l'obsession pour importer du pétrole (forcément taxé), tout en interdisant aux usagers de recourir à des carburants à base végétale que les paysans étaient disposés à leur fournir pour pas cher.

La Ville de Paris ? On parie combien que leur mise à l'index du "diesel" pour 2024 ne tiendra pas la route longtemps ? Je suis juste curieux de savoir comment ils comptent faire approvisionner les magasins, les marchés, etc., si commerçants, artisans, paysans, transporteurs... doivent se mettre à l'électrique dans six ans. Mais, surtout, les idéologues de la Ville de Paris n'ont pas l'air très au fait des progrès technologiques touchant aux carburants non tirés du pétrole. Et là, il serait grand temps que ce petit monde se mette au parfum !

Et dire que...
En tant que première puissance agricole de la communauté européenne, la France est particulièrement concernée par le développement d’une filière bioéthanol compétitive. Ses surfaces agricoles disponibles permettent notamment de répondre aux besoins énergétiques de la France sans impact sur la fonction première de son agriculture qui reste l’alimentation. L’implication de 50.000 agriculteurs français, betteraviers et céréaliers, garantit en outre que le bioéthanol français est issu de productions respectueuses de l’environnement. (Source)

Rappel utile : "Il y a de l'essence dans toute matière végétale qui peut être fermentée." (Henry Ford, en 1906)

P.S.: Le hasard a voulu que je retrouve, dans un vieux calepin perdu de vue depuis des lustres, cette info relevée lors d'un reportage : "Des paysans ukrainiens utilisent du lard de cochon en lieu et place du gazole. Avantages : facilité de production et quasi-gratuité. Inconvénients : l'odeur et le gel en hiver." TF1, Journal de 20 h, 13.05.2008 (une très vieille archive, donc, mais comme chacun sait, tout bon rat de bibliothèque a l'habitude de prendre des notes !)

Lecture :

Le cas du maïs mexicain

La tortilla, galette de maïs, est l’aliment de base des Mexicains. Mais à l’heure actuelle, près du quart du maïs consommé au Mexique est importé. En effet, depuis 1994, date de l’entrée en vigueur de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain), le Mexique est devenu de plus en plus importateur de maïs produit aux États-Unis, premier exportateur mondial. Le maïs américain, subventionné, est meilleur marché que le maïs produit au Mexique. Ce dernier est le plus souvent cultivé par des petits producteurs, qui ont donc vu leur revenu chuter suite à la mise en concurrence internationale. Cependant, le maïs produit aux États-Unis est de plus en plus destiné à être transformé en éthanol incorporé dans l’essence. En 2007, 25 % de la production a été consacrée à la production de carburant. La baisse des quantités destinées à l’alimentation humaine a entraîné une hausse des prix du maïs, qui s’est répercutée au Mexique. En 2006, le prix de la tortilla a grimpé de 14 % et a entraîné une crise sociale importante. Pour répondre aux manifestations qui se multipliaient dans le pays, le gouvernement mexicain a dû en urgence fixer un prix plafond pour la tortilla. (Source)
Commentaire : le maïs produit aux Etats-Unis est moins cher que le maïs mexicain ; conséquence, les petits producteurs du Sud voient chuter leurs revenus... Seulement voilà : dès lors que les agrocarburants absorbent de plus en plus de maïs états-unien, pourquoi diable le Mexique n'encourage-t-il pas ses petits producteurs à compenser la baisse (salutaire !) des importations en provenance du Nord, de manière à éviter que la tortilla ne voie son prix grimper de 14 % ? Nul n'est besoin de sortir de Harvard ou de Berkeley pour se dire que les agrocarburants californiens ne sont pour rien dans le marasme des petits paysans mexicains, à qui personne  n'interdit - du moins le supposé-je - de produire assez de maïs pour couvrir les besoins alimentaires du pays... Et c'est là qu'il va falloir que les docteurs en économie nous expliquent qui est stupide dans cette affaire !  

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À suivre...