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lundi 13 mai 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #23


Épisode §23. Et quand bien même ils ne seraient qu'un millier dans toute la France !

Vous savez quoi ? La profession de journaliste compte des gens assez extraordinaires. J'ai bien écrit "compte des...", entendez, cela ne concerne pas tout le monde.

Cette propension à répéter les mêmes choses, au même moment, et à ne jamais se critiquer les uns les autres !

Prenez cette calamiteuse Une de Juin 2010 (la toute dernière fois que je me suis rendu dans un kiosque à journaux pour y acheter ce quotidien sportif) avec le duo Anelka et Domenech, le premier étant présenté dans une attitude particulièrement belliqueuse envers le second.

Ça se voyait pourtant comme le nez au milieu de la figure que ce photo-montage était une escroquerie, mais pas un seul journaliste n'a osé pondre le moindre papier reprochant au torchon "sportif" en question d'avoir violé les règles déontologiques les plus élémentaires.

Autre exemple : durant la dernière ligne droite de la dernière campagne électorale pour la Maison Blanche, en marge d'une cérémonie devant le site du World Trade Center, la candidate Hillary Clinton doit précipitamment quitter les lieux dans un état physique visiblement dégradé. Ses médecins vont lui diagnostiquer une pneumonie, maladie potentiellement contagieuse. Et pourtant, le soir même, ne voilà-t-il pas qu'une Hillary Clinton qui semblait avoir perdu moult kilos en l'espace de quelques heures, s'en est allée se promener sur un trottoir newyorkais, en profitant pour embrasser une gamine qui passait par-là, au risque de lui refiler ses microbes.

Nous sommes quelques-uns, peu nombreux, à nous être interrogés sur l'étrange régime amincissant subi par la candidate en si peu de temps, qui pouvait laisser supposer - "non mais, regardez un peu ces complotistes !", ont dû penser certains... - que ce n'était pas la vraie Clinton, chose que quelques arrêts sur images effectués par des internautes ont largement confirmée.

Mais, malgré les évidences, du côté de la grande presse, ce fut "motus et bouche cousue" !

Encore un exemple ? Ce fameux "nine-eleven", soit l'attentat du 11 septembre 2001 au World Trade Center, qui a vu Thierry Meyssan et quelques autres rafler la médaille d'or du complotisme, les accusateurs dédaignant systématiquement un argument décisif, à savoir l'effondrement de non pas deux immeubles (touchés par des avions), mais trois, dont le dernier (WTC7) n'avait été percuté par aucun aéronef.

J'ai, moi-même, émis les plus grands doutes sur cet autre attentat apparemment survenu sur l'immeuble du Pentagone, dès lors que l'empreinte laissée sur la façade ne correspondait en rien à ce qu'on aurait été en droit d'attendre du crash sur du béton d'un avion de ligne équipé, non pas d'un moteur central, mais de deux moteurs (latéraux), lesquels auraient dû laisser deux trous bien visibles sur la façade, au lieu d'un seul..., enfin, de quelque chose de pas très cohérent quand on sait que le "nez" d'un avion n'est pas sa partie la plus résistante ! Et puis, un avion qui s'écrase, sans avoir vidé ses soutes de carburant, ça vous fait un geyser qui embrase tout le voisinage. Et devant le Pentagone, vous aviez ce parking, avec zéro voiture en feu !

Alors ? Alors quoi ? ont semblé rétorquer les tenants de la doxa officielle, à savoir la quasi-totalité de la presse dite "mainstream". "Circulez, il n'y a rien à voir !"

Et pourtant, une commission tout ce qu'il y a d'officiel a été désignée, aux Etats-Unis, pour conduire des investigations poussées autour de la présence éventuelle de substances explosives seules susceptibles d'expliquer l'effondrement du WTC7. 

Question : à part quelques internautes, toujours les mêmes "complotistes", bien sûr..., qui, dans la "grande presse", avez-vous vu ou entendu évoquer cette question cruciale, qui pourrait relancer les doutes sur les vraies causes de l'effondrement des tours jumelles ?

Le rapport avec les Gilets Jaunes ? Voyez les (gros) titres après l'acte XXVI.

Et ce n'est là qu'une petite fraction de ce qu'on a pu lire... Et quelle formidable démonstration de panurgisme !

Je sais très bien qu'il y a en France une Agence France Presse chargée d'alimenter les média de dépêches en tout genre. Mais quand même, les rédacteurs en chef pourraient faire le petit effort consistant à ajuster l'information sans la contrefaire, au lieu de s'attacher bêtement à la reproduire de manière mécanique.

Le fait est que la quasi-totalité des média de ce pays se contentent de reproduire telles quelles les dépêches de l'AFP, ce qui finit par se voir : entre essoufflement confirmé et essoufflement (qui se) se confirme, on voit que les perroquets ont encore de beaux jours devant eux !

Et pourtant, hormis le Ministère de l'Intérieur, d'autres sources statistiques existent - par parenthèse, comment expliquer l'usage intermittent de ce cabinet "Occurrence", régulièrement sollicité par les média pour décompter les manifestants, notamment à Paris ? -, dont le "Nombre Jaune" (qu'on pourrait soupçonner de partialité), ainsi qu'une officine émanant de la Police elle-même, et dont je reçois régulièrement la newsletter.

Toujours est-il que le Syndicat France Police - Policiers en colère, dans la dernière mouture de sa newsletter, annonçait une estimation de 60.000 manifestants en France, au lieu des 18.600 annoncés par le ministère de l'Intérieur.

Étonnant, non ? 

Source

Personnellement, je ne vois pas grand monde soupçonner un syndicat de police de fricoter avec les Gilets Jaunes, quand on voit dans quel climat de tension les déambulations du samedi se déroulent généralement.

Mais j'irai plus loin, en invitant ceux et celles que ça intéresse à faire montre d'un peu de sagacité.

Prenez l'Acte XIX, qui vit un des défilés parisiens déboucher sur l'esplanade du Sacré-Cœur. Autour de 5000 manifestants avait annoncé le ministère.

Source

5000 manifestants dans tout Paris, alors même que la foule du Sacré-Coeur ne représentait qu'un des défilés concernés ce samedi-là, sans oublier le monde encore présent dans les rues avoisinantes, ainsi que les personnes rentrées chez elles dès qu'elles ont aperçu une bouche de métro ou une station de bus. Ce qui veut dire que, devant la basilique, pour nous en tenir aux statistiques du ministère, il y avait (forcément) moins de cinq mille personnes.

Et c'est là que j'invite mes lecteurs à se livrer à une petite spéculation. Prenez un hectare : soit un carré de cent mètres de côté, ou un rectangle (rue/boulevard/avenue) de trente mètres (largeur) sur 330 (longueur), ou vingt mètres sur cinq cents.

Et maintenant, imaginez qu'il y ait un mètre d'écart entre deux manifestants voisins, soit autour d'une personne au mètre carré. Il va sans dire que les images de la télévision vont faire apparaître plein de trous parmi la foule, avec une impression visible d'une foule plutôt clairsemée.

Et pourtant, avec seulement une personne par mètre carré, dans votre hectare, vous avez pas moins de 10.000 manifestants !

Et, compte tenu de la taille de l'esplanade devant le Sacré-Cœur, et du caractère plutôt compact de la foule, je mets quiconque au défi de prétendre qu'il y ait eu moins de 10.000 personnes devant la basilique ce samedi-là ! 

Prenez le boulevard représenté ci-dessous et faites la même estimation, à savoir un rectangle d'une trentaine de mètres de large et de quelques centaines de mètres de long, toujours sur la base (raisonnable) d'une personne au mètre carré.


Cela dit, est-ce vraiment important, que les Gilets Jaunes, de samedi en samedi, soient quarante mille, non !, trente mille, non !, vingt mille, non !, moins de dix mille... à défiler ?  

C'est là qu'on voit que plein de journalistes ne font pas de sport ! J'ai déjà évoqué, ici même, la pénibilité qu'il y avait à marcher dans Paris - plutôt qu'en province - compte tenu de la distance à couvrir en cas de manifestation, notamment sur des secteurs comme les Champs-Elysées et leurs pavés qui vous cassent les jambes si vous n'êtes pas en forme ou n'avez pas les bonnes chaussures !

Prenez l'acte XX (30 mars 2019), qui a mené une partie des Gilets Jaunes de la Gare de l'Est au Trocadéro. J'avoue avoir spontanément pensé : "Hé ben, dis donc, ils et elles sont sacrément gonflés !"

Il se trouve que j'ai habité quelques années sur la rue Vineuse, soit à deux pas du Palais de Chaillot. Pour se rendre directement à la Gare de l'Est en évitant le métro, on a le choix entre le Bus 30 (Trocadéro-Gare de l'Est) et le Bus 32 (Porte d'Auteuil-Gare de l'Est).

Ce qui veut dire que les Gilets Jaunes, ce samedi-là, se sont tapé la totalité d'une ligne de bus parisienne, en l'occurrence la ligne 30 - ancien tracé ; la ligne semble avoir été rallongée depuis mon départ du quartier -, qui part(ait) du bas de l'avenue Kléber vers la Gare de l'Est, via la Place de Clichy. Et même en prenant des raccourcis, je vous garantis que c'est très long ! (Lien)

Et c'est là que j'inviterais volontiers tel ou tel commentateur de fauteuil (radio, télévision) à parcourir (à pied) ne serait-ce que le (court) trajet sur l'avenue Kléber menant du Trocadéro à la Place de l'Étoile (cf. quatre stations de la ligne 6 du métro : Trocadéro, Boissière, Kléber, Charles-de-Gaulle-Etoile). Juste pour rire !

C'est vous dire si j'apprécie la performance physique de ces quidams capables de traverser des quartiers entiers de Paris à pied, tous les samedis, depuis six mois. Cela dit, à raison de 200 à 300 Kcal l'heure de marche, il doit y en avoir pas mal qui ont dû perdre quelques kilos superflus. C'est toujours ça !

Plus sérieusement, vous voyez les retraités, encore dans les rues il n'y a pas si longtemps ? Et les chômeurs ? Et les personnels de santé qui n'en peuvent plus ? Et les agriculteurs ? Et les dindons de la farce dans tant d'usines qui vont fermer ou ont déjà fermé (GM&S, Ford-Blanquefort, Arjowiggins, les personnels de feu ED-Carrefour-Market, sans oublier les plans de licenciement en préparation chez AuchanGeneral Electric...) ; ça nous fait combien de marcheurs potentiels tous les samedis, qui restent pourtant chez eux parce qu'ils n'ont pas la force de se taper des kilomètres de marche tous les samedis, tout en n'en pensant pas moins ? 

"Le mouvement des Gilets Jaunes s'essouffle !", "Combien de temps vont-ils encore tenir ?", "Est-ce le commencement de la fin pour les Gilets Jaunes ?", etc.

Sacrés journalistes ! 

Source
Cela dit, gardons-nous de toute médisance facile envers les journalistes, du moins la grande majorité d'entre eux. Prenez le sémillant Thomas M., de BFM-TV, qui aurait traité d'un peu haut un Gilet Jaune qu'il aurait mis en demeure de quitter le plateau s'il n'était pas content (?). Ne voilà-t-il pas qu'à la suite de quelques-uns de ses confrères (surtout des consoeurs, d'ailleurs, cf. Florence Aubenas, Anne Nivat), notre journaliste parisien a pris son courage à deux mains, en allant voir d'un peu plus près, et dans les yeux, cette France des oubliés de la République ? 

Comme preuve qu'il ne faut jamais désespérer des gens !




Liens :  01 - 02 - 0304 - 05 - 06 - 07



mercredi 10 avril 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #20


Épisode §20. Comme une histoire sans paroles : un dimanche après-midi à Amiens, ville de... François Ruffin, entre autres.

Je sais que mes histoires sans paroles ont tendance à s'étaler encore et encore. Cette fois, on va tâcher de faire court.

Il se trouve que, l'autre dimanche, je me suis retrouvé à Amiens, et ce, pour la deuxième fois, et toujours pour la même raison : la cathédrale. Cerise sur le gâteau, l'organiste était en train de répéter. J'ai cru reconnaître du César Franck...

Je sais, je suis un fils de pasteur un tantinet atypique : devenu totalement incroyant, tout en étant toujours attiré, tant par les édifices religieux (pas uniquement protestants) que par la musique sacrée, toutes obédiences confondues. Paradoxe ? Schizophrénie ? Va savoir ! En tout cas, si Dieu existe, il doit avoir inspiré et Bach, et Monteverdi, et Verdi, et Palestrina..., et Gaudí.

Dans l'architecture religieuse, il y a les cathédrales (surtout gothiques), mais pas seulement (et il n'y a pas que les églises et les cathédrales : faites une recherche sur l'Internet et voyez un peu le sublime Mirhab de la Mezquita de Córdoba, tellement beau que, lors de la Reconquista, les rois catholiques n'ont pas osé y toucher !)

Donc, me voilà passant deux bonnes heures dans - et une autre autour de - la cathédrale d'Amiens, aussi abondamment (= too much ?!) décorée que celle de Reims paraît chiche, au point de faire penser au dénuement ascétique d'une église protestante !

Il se trouve que toutes mes images sont en 3D, donc difficilement affichables ici (= protégées), mais visibles incessamment sur un autre site entièrement dédié à la 3D... (Wait and see).

Tiens, une maison à colombages ! Pile-poil devant la cathédrale. (Toutes les images qui suivent sont en 3D stéréoscopique ; lunettes rouge-cyan requises).


Une de mes marottes, ce sont les cariatides. Celles-ci ornent  une aile de l'Hôtel de Ville.


J'entends d'ici les interrogations : mais quel rapport avec les Gilets Jaunes ? Aucun, apparemment, sinon le fait du hasard.

Voilà qu'à la fin de ma déambulation, j'arrive sur la place Gambetta, où j'aperçois ce qui suit.




Tiens, un tract affiché sur un mur...


Décidément, ils sont partout, ces suppôts de la subversion ! Mais que fait la police ?

Petit supplément illustré (question de charité "non chrétienne" : voici quelques images, tout de même, de cette fameuse cathédrale, ainsi qu'un petit bonus. Détail important : certaines images sont des épreuves de travail, d'où la nécessité de revenir encore et encore, de manière à remettre 'x' fois l'ouvrage sur le métier.)








Córdoba (cliquer sur l'image pour l'agrandir)





samedi 30 mars 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #18


Épisode §18. Mini revue de presse

Dans la rubrique : "Sans commentaires", je tombe, l'autre jour, sur une citation, ce qui va donner lieu à la citation d'une citation. Vous allez comprendre en cliquant sur le lien.

La citation en question est celle d'un article d'Anicet Le Pors, ancien ministre (communiste) sous François Mitterrand, et qui nous livre cette analyse de ce qu'il attend d'un président nommé E. M. (Nous sommes à quelques jours du second tour de la présidentielle de 2017).

À méditer...

Point de vue d'Anicet Le Pors, ancien ministre de la fonction publique, 4 mai 2017. 

"Emmanuel Macron : cet homme est dangereux" 
"Emmanuel Macron sera élu le 7 mai 2017 Président de la République. C’est le produit politique fabriqué par les efforts combinés de l’oligarchie financière, du MEDEF, des gouvernements Hollande, de la technostructure administrative, des opportunistes de tous bords, des stars de l’intelligentsia toujours avides de notoriété, de la totalité des médias ; bref, de tous ceux ayant joué un rôle dans la situation désastreuse actuelle et favorisé ou instrumentalisé la montée du Front national. Et cela dans le contexte d’une décomposition sociale profonde, d’une communauté des citoyennes et des citoyens désorientés, en perte de repères.
Son émergence est récente et il n’a cessé de cultiver l’ambiguïté pour se positionner électoralement au centre. Toutefois, on peut déceler à partir de plusieurs déclarations disparates une certaine cohérence idéologique, assez différente de celle qu’il veut accréditer ou qu’on lui prête. Cinq lignes de force peuvent être dégagées. 

1. Un fervent de l’élitisme, hostile au monde du travail 
Les analyses socio-démographiques publiées à l’issue du premier tour ont montré que Emmanuel Macron a été essentiellement soutenu par les personnes qui s’en sortent le mieux dans la crise, les plus riches, les plus diplômés, les partisans le l’Union européenne, laissant de côté la France qui souffre, accentuant ainsi les inégalités. Dans le même temps, il ne dissimule pas sa volonté de réduire le partenariat au sein de l’UNEDIC, plus généralement de préférer le soi-disant dialogue social à la concertation contradictoire. Il est un farouche partisan de la flexisécurité, cause de précarité et de pauvreté de masse. Il opérera une reprise en main étatique des crédits de la formation professionnelle. Il conteste la vocation des syndicats à s’exprimer au niveau national pour les cantonner autant que possible au niveau de l’entreprise dans l’esprit de la loi El Khomri qu’il veut prolonger par une réforme du code de travail adopté par ordonnances, c’est-à-dire sans l’aval du Parlement. L’avantage que l’on peut reconnaître à ce candidat c’est qu’il éclaire les contradictions de classe qui sont à l’œuvre. 

2. La mise au pas des collectivités territoriales 
Après Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron cherche le moyen de contourner le principe de libre administration des collectivités territoriales posé par l’article 72 de la constitution. Un système de conventions avec les régions pourrait y pourvoir qui conditionnerait le montant des dotations de l’État à la docilité des collectivités. L’État serait également appelé à compenser la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages ce qui rendrait ce financement discrétionnaire. Le processus de métropolisation serait poursuivi et développé aboutissant à la suppression d’un quart des départements. Les collectivités territoriales seraient ainsi mises sous pression avec la diminution de 2 milliards d’eurios par an des dépenses de fonctionnement, la réduction de 75 000 emplois de fonctionnaires territoriaux, un retour strict imposé aux 35 heures hebdomadaires. La maîtrise de cette nouvelle politique coercitive serait assurée par une conférence annuelle des territoires. La remise en cause statutaire de la fonction publique territoriale reste la cible privilégiée. 

3. L’abaissement du Parlement 
Il s’agit d’abord d’une réduction drastique des effectifs sensée dégager une économie annuelle de 130 millions, de l’ordre d’un tiers pour aboutir à 385 députés et 282 sénateurs. Le Parlement réduirait considérablement son activité législative qui, hors période budgétaire, serait limitée à trois mois. IL y aurait donc moins de lois nouvelles, ce qui laisserait davantage de champ à la réglementation par décrets. L’activité du Parlement serait aussi réorientée vers des missions de contrôle et d’évaluation. La haute administration aurait de ce fait une compétence d’expertise plus étendue et un pouvoir hiérarchique renforcé sous l’autorité de l’exécutif. Emmanuel Macron a prévu de légiférer rapidement par voie d’ordonnances dès le début de son quinquennat et il conservera le mécanisme de l’article 49-3. Il est clair que la démarche tourne le dos au régime parlementaire. 

4. Un gouvernement aux ordres 
Le Gouvernement serait lui aussi resserré à 15 ministres, et fortement instrumentalisé par le Président de la République qui continuerait à présider les réunions du Conseil des ministres. Celles-ci seraient plus fréquentes pour assurer une discipline sans faille des ministres. Contrairement aux dispositions actuelles de la constitution, ce n’est toujours pas le Gouvernement qui définirait et conduirait la politique de la nation mais le chef de l’État. Les ministres seraient évalués chaque année. Pour autant, leurs pouvoirs et surtout leurs cabinets exerceraient une autorité renforcée sur les administrations placées sous leur tutelle. Le candidat Macron jugeant le statut général des fonctionnaires « inapproprié », outre une réduction des effectifs prévue de 120 000 emplois, accentuera la dénaturation du statut par une extension du spoil system, le recrutement accru de contractuels de droit privé sur la base de contrats négociés de gré à gré. Il s’agirait donc d’une mise en cause des principes d’égalité, d’indépendance et de responsabilité et d’une réaffirmation sévère du pouvoir hiérarchique, de l’obligation de réserve, du devoir d’obéissance. 

5. Un exécutif opaque et autoritaire 
Emmanuel Macron ne remet pas en cause les institutions de la V° République, notamment l’élection du Président de la République au suffrage universel, ni l’usage plébiscitaire du référendum, ni de façon significative le mode de scrutin. Les conditions d’une VI° République ne sont pas réunies : pas de large consensus de récusation des institutions actuelles, pas de consensus sur les caractéristiques d’une nouvelle constitution, pas d’évènement fondateur comparable à ceux qui ont présidé à l’avènement des Républiques antérieures et de l’actuelle. Si l’ambiguïté sur ce que pourrait être la fonction présidentielle du nouveau président demeure grande, on peut déduire de ses quelques déclarations sur le sujet et de ses postures que son exercice de la fonction présidentielle, qui a pu être qualifiée de "jupitérienne", serait à la fois opaque et autoritaire, autocratique. La "dérive bonapartiste" qui a caractérisé le quinquennat de Nicolas Sarkozy risque d’être ici renforcée avec plus de méthode et, sans doute une traduction institutionnelle qui se durcira face aux conflits sociaux que la politique présidentielle ne manquera pas de provoquer. Jusqu’à quelles limites et à quelle échéance ? C’est la principale incertitude sur le danger encouru. 
S’il est clair qu’on ne saurait voter pour la politique de filiation autoritaire, xénophobe et nationaliste de Marine Le Pen, le danger de la politique portée par Emmanuel Macron constitue une autre redoutable menace pour le progrès social et la démocratie. 

Dimanche 7 mai 2017 je voterai Blanc."




vendredi 22 mars 2019

Gilets jaunes, colère noire et volée de bois vert #16


Épisode §16. Un dimanche de mars sur les Champs-Élysées




























Bon, ben il faut bien l'avouer : cet épisode était censé être une histoire sans paroles, mais voilà que les sondages - ah, la France et son industrie sondagière, qui dispense les politocrates de toute analyse individuelle et originale ! - nous annoncent déjà (!) que 'x' % "des Français" trouvent que les Gilets Jaunes se sont discrédités lors de l'Acte XVIII. Ça veut dire quoi au fond ? Que les prix à la pompe sont repartis à la baisse ? Que les retraités roulent désormais sur l'or ? Qu'il n'y a plus de SDF sur les trottoirs de nos villes, de travailleurs pauvres contraints de vivre dans leur voiture, d'étudiant(e)s réduit(e)s à se prostituer pour boucler les fins de mois, de suicides chez les agriculteurs, les policiers, les gendarmes, de  grande misère matérielle et affective dans les maisons de retraite ? Qu'il n'y a plus de bidonvilles dans les colonies, pardon, les départements d'Outre-mer...? Et si, pour une fois, dans leur vie, politologues, politocrates, politicards et autres sondeurs faisaient preuve d'intelligence en se posant les bonnes questions sur les conditions de vie/survie des "gens d'en bas", qu'ils ne connaissent que par le biais des sondages ?


Évidemment qu'il y a des ultras parmi les Gilets Jaunes ! Évidemmnent que le boxeur de la passerelle Sédar-Senghor était assisté et encouragé par deux gilets jaunes planqués derrière lui ! Evidemment que ceux qui ont défoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux étaient plus Gilets Jaunes que Black Blocs. Et, bien évidemment, le droit de manifester n'autorise pas les manifestants à faire n'importe quoi. 

Cela dit, je ne suis pas certain que toutes ces personnes gazées ou éborgnées par des Lanceurs de Balles de Défense aient été en situation insurrectionnelle. Je pense notamment à cet homme dans un fauteuil roulant, qui reçoit une décharge de gaz lacrymogène, dont je ne sache pas que son auteur ait été révoqué, ce qui eût été le minimum !

Et maintenant ?

Maintenant ? Il reste l'essentiel, que je me tue à rabâcher depuis le début : le seul régime autocratique d'Europe occidentale cumule plus de jacqueries et d'insurrections que tous les autres pays de l'Union Européenne réunis ! Mais, pendant ce temps, nos politologues et autres politocrates, sans oublier "Jupiter", blablatent à longueur de journées et de soirées devant micros et caméras, comme preuve qu'ils n'ont rien compris, en tout cas, ne veulent pas comprendre... que les pantoufles de De Gaulle étaient trop grandes pour notre Jupiter de pacotille !

Les images qui suivent sont visualisables à l'aide de lunettes stéréoscopiques rouge-cyan.



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